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BIBLIOGRAPHI E
Maurice
STROUN
. —
Contribution à l'étude du développement des céréales
.
1 .vol . 193 pages, avec préface du Professeur Fernand
CHODAT
. —
Editions Paul Lechevalier, Paris, 1956 .
L'important travail de M . M . STROUN se présente en deux parties ; dans l a
première l'auteur rappelle la notion de photopériodisme et son application a u
problème des céréales . Une contribution personnelle à la « Théorie stadiale » d
u
développement, dérivée des travaux de LYSSENxo T . D ., est présentée en particulie r
pour le second stade «Photostade» au cours duquel la longueur du jour est l
e
facteur déterminant sur la formation des ébauches florales. Les expériences son t
réalisées sur Blé dur variétés : Mahmoudi 552, Zenati Bouteille 13 .953, Oue d
Zenati 368, Hedba 3 . Ces recherches amènent les conclusions suivantes (page 89)
:
« Les Céréales de printemps, d'hiver, alternatives, diffèrent entre elles no n
seulement par les conditions de l'accomplissement de leur thermostade, mais auss i
par leurs exigences photostadiales
.
«Les conditions de durée de l'éclairement quotidien auxquelles la plante es t
soumise déterminent la vitesse de différenciation du cône de croissance . Mais l e
début de cette différenciation ne paraît pas coïncider exactement avec le com-
mencement du photostade . La différenciation du cône de croissance n'est qu'un e
résultante plus ou moins médiate de l'accomplissement du photostade . Les condi-
tions peuvent exister dans le point de croissance pour que se forment les bosse
s
d'épi sans pour autant que celles-ci apparaissent en raison de conditions défa -
vorables autres que celles afférentes à l'accomplissement du processus photo-
stadial proprement dit
. Les cônes de croissance présentant le même état de diffé-
renciation n'ont pas nécessairement encore atteint le même état de développement ,
c'est-à-dire qu'ils n'en sont pas obligatoirement au même point par rapport à
l'accomplissement du photostade
.
« La croissance et le développement sont deux processus différents bien qu e
liés .
« Les modifications dans la rapidité du développement par rapport à cell e
de la croissance entraînent des phénomènes de gigantisme ou de nanisme . L e
ralentissement de l'accomplissement du processus photostadial entraîne des va-
riations de structure de l'épi . .
. Celles-ci proviennent d'un déséquilibre entre l
e
développement et la croissance au cours duquel le freinage du photostade a
provoqué une modification dans l'orientation de la croissance .
L'étude de la descendance des plantes ayant subi des conditions photopério-
diques défavorables en F 0 a révélé, dans au moins un cas, l'influence de ce s
conditions sur le cours du développement de la F 1 . »
Dans une deuxième partie, l'auteur, par des expériences de transplantatio n
embryonnaire, sur le matériel dont il a réalisé l'étude dans la première partie ,
et sur d'autres variétés 1 ,
étudie les effets de cette technique sur le développement .
Il s'agit d'hybrides végétatifs préparés selon la technique de FEINBORN .
Un germe qui tient lieu de greffon, séparé de son albumen, sera placé sur un e
autre variété dont le caryopse dégermé gardera l'albumen en récepteur . Le s
plantes en expériences seront représentées par des couples hétérogreffés, et le s
plantes témoins par des couples autogreffés (l'albumen séparé de l
'
embryon es
t
replacé sous le même embryon) .
Nous donnerons les constatations de l'auteur (page 134) :
« . .
. Dans bien des cas, cette technique provoque en F 0 (= plante issue d e
l'embryon transplanté) une perturbation dans la rapidité du cycle du dévelop-
pement, perturbation qui se répercute dans la date d ' épiaison, prise comme test .
Cette perturbation est apparemment :
— indépendante des manipulations techniques ;
— dépendante du caractère étranger de l'albumen adjoint ;
— indépendante du caractère de précocité ou de tardivité propre à la variét é
de l'albumen porte-greffe ;
1
. Blé d'hiver « Hauters II », Orge d'hiver « Bonté » et « Aurore », Blé « Coeru-
lescens », Blé de printemps « Fylgia », Blé semi-hiver « Vilmorin n° 27 », Seigl e
« Petkus » .

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- dépendante des dates de semis, donc des conditions du milieu présentes a u
cours du développement .
« Constatations faites en F 1 (représente la génération issue par autofécon-
dation de F 0 . Les semences n'ayant subi aucun traitement)
:
« Les perturbations observées en F 0 dans la rapidité du cycle du develop-
pement disparaissent en F 1 dans la majorité des cas, celles qui se maintiennen t
sont apparemment :
— indépendantes du caractère tardif ou précoce de la variété fournissan t
l'albumen ;
— dépendantes des dates de semis en F 0 des graines hétérogreffées .
— dépendantes des dates de semis des semences F 1 .
« Constatations faites en F 2 :
— quelques perturbations dans la rapidité du cycle du développement résul-
tant de la transplantation embryonnaire effectuée en F 0 se sont maintenues e
n
F 2 . »
Toutes ces perturbations constatées s'expliquent d'après M . M . STROUN par l a
présence de l'albumen étranger modifiant le ravitaillement en métabolites d
e
l'embryon puis de la jeune plantule, dans sa première phase de croissance, ave
c
induction favorable ou défavorable de la date du semis, c'est-à-dire des condition s
climatiques du milieu .
Ce travail soulève le problème si âprement discuté de la transmission de
s
caractères par voie non sexuelle, puisque dans certains cas (observation réalisé e
uniquement jusqu'à la F 2) l'auteur montre l'influence perturbatrice d'un albume
n
étranger pouvant se répercuter dans la descendance . Il est possible d'influence
r
dans cette voie, par la transplantation embryonnaire .
Retenons, cependant . que cette technique ne s'adresse, dans ces expériences
,
qu'à des plantes annuelles
; l'action en est forcément brève et il est difficil
e
de la comparer aux expériences de MITCxoURINE et LYSSENKO sur l'hybridatio
n
végétative au moyen dit du « mentor » .
Les prudentes conclusions de M
. STROUN méritent d'être signalées :
« Nous n'avons pas la prétention d'avoir réglé définitivement le problèm
e
de la modification de l'hérédité par transplantation embryonnaire
. Les lois qu i
régissent les phénomènes observés restent encore à découvrir
. Mais nous avon
s
accumulé un matériel établissant des faits dont on ne peut pas ne pas tenir compte
.
«
De vastes perspectives s'ouvrent à la recherche, dans ce domaine, qu
i
obligeront peut-être à reconsidérer certains points de vue qui paraissent défini-
tivement acceptés . »
On ne peut que féliciter l'auteur d'avoir présenté un ouvrage qui intéresser
a
de nombreux biologistes .
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