Pierre Moscovici
Commissaire aux Affaires économiques et financières,
fiscalité et douanes
11.10.2016, Bruxelles
Monsieur le Commissaire,
Suite au débat sur la « Déclaration de la Commission - Situation macroéconomique
en Grèce, les réformes structurelles et leur incidence, et perspectives
de futures négociations dans le cadre du programme », qui a eu lieu le mardi 4
octobre à la plénière du Parlement européen, nous souhaitons en tant que députés
européens attirer votre attention sur l'importance de l'allégement de la dette ainsi que sur la
nécessité de mesures concrètes qui pourront soutenir le développement économique, social
et environnemental de la Grèce.
De toute urgence, la Grèce doit sortir du cercle vicieux de la récession et de la déflation, et
aller de l'avant grâce à des politiques qui soutiendront les investissements publics et
privés ainsi que la création d'emplois de haute qualité. La responsabilité de ce changement
revient à la fois au gouvernement grec et aux institutions. Il existe aujourd’hui un consensus
parmi les économistes reconnus au sujet du caractère non soutenable de la dette grecque.
Au sein même des institutions, différents points de vue existent quant à la manière de
trouver une solution durable à la crise. Comme vous le savez, le FMI a une analyse
différente de celle présentée par les institutions européennes à ce sujet. L'incertitude qui
résulte de ces différends entrave la reprise grecque.
Tout retard supplémentaire en ce qui concerne l’ouverture de discussions concrètes et
concluantes sur l’allégement de la dette pourrait avoir des résultats dévastateurs sur
l'économie grecque, contrecarrer la légère diminution des niveaux de chômage
et de pauvreté et retarder toute amélioration de la situation sociale et économique pour la
période à venir.
Le 23 Septembre dernier, le FMI a déclaré qu’un nouvel allégement de la dette sur la base
« d’hypothèses réalistes quant à la capacité de la Grèce à générer des excédents durables
et de la croissance à long terme » sera nécessaire pour atteindre une situation
macroéconomique durable. L’allégement de la dette est sans aucun doute une étape cruciale
de l'effort pour mettre fin à la crise grecque. Les discussions sur l’allégement de la dette,
dans le cadre de l'accord, doivent donc être ouvertes le plus rapidement possible, afin d’être
achevées d'ici la fin de l'année. Celles-ci doivent aboutir à une feuille de route claire
pour l'allégement de la dette grecque. Il s’agit d’une condition préalable à la nécessaire
relance économique et sociale mais aussi à la limitation des besoins financiers de l'économie
grecque qui permettra de créer un espace fiscal pour inciter les investissements publics et
privés.
Nous, députés européens, croyons fermement que la Grèce a besoin d'un environnement
macroéconomique stable. Par conséquent, elle a besoin de tourner la page des politiques
d’austérité dogmatiques, en créant les conditions de sortie du Programme, qui devrait être
le dernier. En cette période cruciale, il est nécessaire que la Grèce fasse le meilleur usage
possible des fonds structurels qui, comme pour tous les autres pays en crise, doivent être
considérablement augmentés, car il est de sa responsabilité de protéger les franges les plus
vulnérables de sa population.
Dans le cadre des futures négociations avec le gouvernement de la République hellénique,
nous vous exhortons à prendre en considération ces demandes formulées tant dans l’intérêt
de la société grecque que des institutions européennes.
Nous serions heureux de pouvoir échanger plus longuement avec vous à ce sujet.
Cordialement,
Jean-Paul Denanot, FR (GUE/NGL), Virginie Rozières, FR (S&D), Edouard Martin, FR (S&D), Bart
Staes, BE (Greens/EFA), Tania Penas Gonzalez, SP (GUE/NGL), Josep Maria Terricabras, SP
(Greens/EFA), Dimitrios Papadimoulis, GR (GUE/NGL), Fabio De Masi, DE (GUE/NGL), Eva Joly, FR
(Greens/EFA), Guillaume Balas, FR (S&D), Sergio Cofferati, IT (S&D), Ernest Urtasun, SP (Greens/EFA),
Curzio Maltese, IT (GUE/NGL), Emmanuel Maurel, FR (S&D), Georgi Pirinski, BG (S&D), Eric Andrieu,
FR (S&D), Christine Revault d'Allonnes Bonnefoy, FR (S&D), Marisa Matias, PT (GUE/NGL), Patrick Le
Hyaric, FR (GUE/NGL), Stelios Kouloglou, GR (GUE/NGL), Eleonora Forenza, IT (GUE/NGL), Monika
Vana, AT (Greens), Louis-Joseph Manscour, FR (S&D), Isabelle Thomas, FR (S&D), Barbara Spinelli, IT
(GUE/NGL), Kostas Chrysogonos, GRE, (GUE/NGL), Younous Omarjee, ES, (GUE/NGL), Elly Schlein, IT,
(GUE/NGL), Joachin Schuster GER, (S&D), Michele Rivasi, FR, (Greens), Konstandinka Kuneva, GRE,
(GUE/NGL), Ana Gomes, POR, (S&D), Martina Anderson, IRL, (GUE/NGL), Matt Carthy, IRL,
(GUE/NGL), Liadh Ni Riada, IRL, (GUE/NGL), Lynn Boylan, IRL, (GUE/NGL).
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