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Le développement d’une oléiculture productive et compétitive
suppose la maîtrise de nouvelles techniques culturales, parmi lesquelles on
cite la fertilisation. Une composante principale, base de la réussite d’une
stratégie de fertilisation à adopter, est la connaissance des exportations de la
plante, car les caractéristiques physico - chimiques du sol, l’état nutritif de
l’arbre obtenu par diagnostic foliaire doivent être confrontés à ce qui est
exporté effectivement pour pouvoir conseiller une formule de fertilisation.
C’est dans ce cadre que se situe le présent travail.
II. Matériels et Méthodes
L'évaluation a porté sur deux campagnes (1990-1991 et 1991-1992)
dans la zone côtière centrale, sur deux parcelles rigoureusement homogènes
d'un hectare chacune et localisées respectivement à Enfida et Kondar. Les
conditions climatiques sont celles de l’étage bioclimatologique aride
supérieur avec une pluviométrie annuelle moyenne de 350 mm à Enfida et
seulement 296 mm à Kondar, mais avec la même répartition saisonnière.
Dans les deux parcelles, le sol est brun sub-aride, sur couche à
nodules calcaires de texture grossière reposant sur sable miopliocène à
Enfida et de profondeur variable entre 0,5 et 1m à Kondar. L'olivier est
enraciné dans la couche superficielle où la densité des racines est
importante. Plusieurs auteurs notent qu’en sol sableux moyen, 62 % des
racines sont superficielles et se situent à moins de 40 cm de la surface du
sol, 33 % dans l’horizon allant jusqu’à 1 m et 5 % seulement au-delà de 1m.
Dans les deux stations, les oliviers sont de la variété "Chemlali" à
port vigoureux et retombant. Ils sont âgés de 70 ans, plantés à une densité
de 51 arbres par hectare et conduits en gobelet sahélien où le nombre de
charpentières initialement de 5 à 6 a été ramené à 3 suite à une taille de
rajeunissement pratiquée en 1981-1982. Puisque le régime de production
est bisannuel (Braham, 1984), la taille est pratiquée annuellement, légère
après une année à alternance "moins" et sévère après une année à alternance
"plus". A l’Enfida, les oliviers bénéficient d'une irrigation d'appoint selon
l’importance du déficit pluviométrique. En se basant sur la pluviométrie
annuelle de deux années d’observation (Tab. II) et les valeurs de l’ETP
calculées par Sabathé (1959), le déficit hydrique (P- ETP) était de - 635 et
548 mm à Enfida et de -706 et - 629 mm à Kondar. Pour l’estimation des
exportations de la parcelle, on a pesé la production totale au moment de la
récolte alors que le bois de la taille a été quantifié une semaine après la
taille. La détermination de la proportion des feuilles, des brindilles de
diamètre inférieur ou égal à 3 mm et les brindilles et rameaux de diamètre
supérieur à 3 mm a été réalisée sur 4 oliviers homogènes et représentatifs de
chaque parcelle. Après une séparation rigoureuse des différentes parties, les
proportions trouvées ont été appliquées pour l’ensemble de la parcelle. Le
vieux bois est séparé, ramassé et pesé directement.