2013 - Faculté de Médecine de Rennes

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CONCOURS D’ADMISSION
A L’ECOLE D’ORTHOPTIE
DE RENNES
SESSION 2013
EPREUVE DE SCIENCES DE LA VIE
L’utilisation d’une calculatrice, d’un téléphone portable et, plus largement,
de tout appareil permettant des échanges ou la consultation d’informations
est strictement interdite. Tous ces appareils doivent être impérativement éteints
et rangés dans votre sac laissé à l’entrée de la salle.
Durée : 2 heures
Ce sujet comporte quatre questions (chacune notée sur 5 points) :
les deux premières portent sur les connaissances,
les deux suivantes portent sur l’exploitation de documents scientifiques.
Chaque question sera traitée sur une copie séparée.
Il est attendu des réponses précises et courtes sans introduction, ni conclusion
mais qui montrent une bonne maîtrise des connaissances (2 premières questions)
et des qualités de raisonnement scientifique (2 dernières questions).
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Question 1 : l’intérêt d’une sérothérapie anti-ourlienne
La jeune sœur (7 ans) d’un de vos amis très proches (lui-même âgé de 20 ans) souffre des oreillons.
Cette maladie due à un virus, le virus ourlien, se manifeste après une période d’incubation d’environ trois
semaines par une inflammation des glandes salivaires parotides entraînant des douleurs au niveau des oreilles.
Elle est bénigne chez l’enfant mais peut entraîner de sérieuses complications chez les sujets plus âgés avec
notamment un risque important de stérilité chez les garçons.
Lorsque le médecin a appris que votre ami n’avait jamais eu les oreillons ni été vacciné contre cette
maladie, il lui a prescrit en urgence une sérothérapie anti-ourlienne c'est-à-dire une injection d’anticorps antiourliens contenus dans un sérum. Il est précisé sur la notice que ce sérum anti-ourlien provient d’individus
convalescents.
Votre ami ne comprend pas la prescription du médecin : « pourquoi m’a-t-il fait une piqûre d’anticorps alors que je ne suis pas malade ! » vous dit-il.
Expliquez à votre ami ce qu’est un anticorps anti-ourlien (schéma d’un anticorps attendu), comment ils
sont produits et l’intérêt, dans ce cas, de la prescription d’anticorps anti-ourliens au lieu de tout autre
traitement ou d’une vaccination anti-ourlienne.
Question 2 : les brassages génétiques de la méiose
La diversité du vivant a pour origine de nombreux mécanismes dont certains sont d’origine génétique.
Après avoir défini la méiose, montrez à partir d’exemples de votre choix comment lors d’une méiose
normale, il peut s’effectuer des brassages de l’information génétique aboutissant à des cellules-filles
présentant des génotypes différents de celui de la cellule-mère. Votre réponse sera essentiellement sous la
forme de schémas judicieusement choisis où les allèles seront figurés.
Question 3 : la dystonie focale de fonction
Il arrive que des musiciens de profession souffrent de dystonie focale de fonction aussi appelée
« crampe du musicien ». Cette maladie très gênante qui ne se manifeste pratiquement que lorsque le musicien
joue de son instrument se caractérise par des contractions involontaires et soutenues des muscles (spasmes
musculaires) des doigts qui entraînent des mouvements répétés, des torsions ou des postures anormales des
doigts.
A partir de l’exploitation des documents ci-dessous et de la mise en relation de ces informations,
proposez une hypothèse argumentée de l’origine possible de cette affection.
Document 1 (voir page suivante) : Enregistrements obtenus par magnétoencéphalographie de l’activité du
cortex sensitif d’un musicien souffrant de la crampe (« affected digits ») et d’un musicien n’en souffrant pas
(« non-dystonic hand »). L’extrémité de chaque doigt est en relation via une chaîne de neurones avec une petite
aire du cortex sensitif repérée par un carré (D1 : pouce) ou un cercle (doigt D2 : index ; D3 : majeur ; D4 :
annulaire ; D5 : auriculaire). Source : « The musician’s brain » T.F. Münte; E.Altenmülllerr et L. Jäncke Nature vol.3; page 473, 2002.
Remarque : du côté figurant le cortex sensitif du sujet non atteint par la dystonie est également figuré une
représentation del’homoncule sensitif correspondant c'est-à-dire la « carte » des zones activées sous forme
d’une représentation schématique des différentes parties du corps humain qui transmettent des informations
tactiles aux neurones de la zone concernée.
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Echelle :
|- 2,5 cm -|
Document 2 : Aires motrice et sensitive de l’hémisphère gauche chez un sujet en bonne santé et homoncules
moteur et sensitif associés.
En rouge, aire motrice : aire d’où partent les neurones qui commandent les mouvements volontaires ;
En bleu, aire sensitive : aire où arrivent les neurones en provenance des récepteurs du toucher contenus
dans la peau.
3/4
Document 3 : Une étude pratiquée sur des musiciens a montré que, suite à un entraînement très poussé, la
plasticité cérébrale entraînait une réorganisation des neurones du cortex entraînant une forte similarité entre les
« cartes » des aires fortement stimulées telles, par exemple, l’aire auditive et l’aire motrice des doigts ou l’aire
sensitive des doigts et l’aire motrice des doigts.
Question 4 : l’histoire des gènes des hormones post-hypophysaires des Vertébrés
L’hypophyse postérieure des Vertébrés sécrète une ou plusieurs hormones polypeptidiques constituées
de 9 acides aminés dont les effets sont proches. Parmi ces hormones, il y a la vasotocine (ou AVT), l’ocytocine
(ou OT) et la vasopressine ou hormone anti-diurétique (ADH). Les gènes à l’origine de ces molécules
homologues forment une famille multigénique.
Exploiter les documents et mettre en relation les informations entre elles et avec vos connaissances pour
déduire logiquement le maximum d’informations sur l’origine possible des différents gènes de cette
famille, l’âge de leur différenciation et sur les mécanismes hypothétiques qui ont pu conduire à leur
formation.
Document 1 : séquence des nucléotides du brin non transcrit (brin codant) des gènes des trois hormones chez
l’Homme.
AVT : TGC TAC ATC CAG AAC TGC CCC CGG GGT
OT : TGC TAC ATC CAG AAC TGC CCC CTG GGA
ADH: TGC TAC TTC CAG AAC TGC CCG AGG GGC
Remarque : chez l’Homme, les gènes de AVT, OT et ADH sont localisés sur le chromosome 20 dans lequel ils
occupent des loci (emplacements) différents.
Document 2 : tableau figurant la répartition des trois hormones de cette famille multigénique chez différents
vertébrés et l’âge des plus anciens fossiles connus aujourd’hui dans chacun de ces taxons.
Taxons
Lamproie
Batraciens
Archosauriens (oiseaux + crocodiliens)
Mammifères
Hormones
AVT
AVT + OT
AVT + OT
AVT + OT + ADH
4/4
Age des plus anciens fossiles connus
- 530 Ma
- 370 Ma
- 250 Ma
- 220 Ma
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