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Formation continue: troubles du spectre autistique
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and developmental disorders 2007; 37: 780-787.
Correspondance
Dre Sabine Manificat
médecin adjointe
Allières
Av. de Beaumont 23
CH-1011 Lausanne
Sabine.manificat@chuv.ch
L'auteur ne déclare pas de soutien financier ni d’autres
conflits d’intérêt en relation à cet article.
Chez le petit, le diagnostic différentiel les plus
fréquents seront le retard simple de langage,
le trouble spécifique du langage (TSL), le retard
développemental non autistique. Il est parfois
difficile de différencier ces tableaux, d’autant
qu’ils peuvent être associés: l’enfant avec re-
tard développemental a-t-il des difficultés à
communiquer du fait d’un manque de moyens
dans son répertoire ou bien parce qu’il a un
TSA surajouté? Quant au TSL, autrefois dia-
gnostic d’exclusion, il est aujourd’hui admis
qu’il peut coexister avec un TSA.
Un peu plus tard, les difficultés sociales de
l’enfant d’âge scolaire pourront aussi s’ins-
crire dans un TDAH, une précocité intellec-
tuelle, un syndrome de Gilles de la Tourette,
des Troubles obsessionnels compulsifs.
Chez l’adolescent, devant un tableau de retrait
social, on sera amené à différencier le TSA
d’une phobie sociale, de troubles dépressifs,
ou d’un épisode psychotique dans le cadre
d’un processus schizophrénique. Dans ce
cadre, l’anamnèse faisant préciser l’installa-
tion des troubles, la recherche de signes dans
la petite enfance, la recherche d’une prise de
toxiques, d’éléments hallucinatoires ou déli-
rants, pourra orienter la réflexion.
L’annonce du diagnostic
Elle intervient au terme de ce parcours d'éva-
luation interdisciplinaire.
Auparavant, les différents professionnels qui
ont été amenés à rencontrer l'enfant ou sa
famille pendant les temps d'évaluation, se
concertent entre eux et avec les partenaires
du réseau de l'enfant, notamment la personne,
le plus souvent pédiatre ou pédopsychiatre,
qui l'a adressé.
Cette annonce est toujours un moment in-
tense, au cours duquel nous partageons avec
les 2 parents, et avec l'enfant également
lorsqu'il est grand, toutes nos observations, le
cheminement qui nous a conduits à retenir ce
diagnostic, et ce que nous avons pu com-
prendre du fonctionnement de l'enfant.
Selon le contexte, cette annonce peut être
vécue comme un soulagement, lorsque les
parents peuvent enfin mettre un mot sur ce
fonctionnement différent de leur enfant, et
aussi comprendre que ce n'est pas leur mo-
dèle éducatif qui a généré ce trouble.
Il peut également être vécu comme un drame,
notamment chez les parents d'un petit enfant,
a fortiori premier-né, pour lequel les parents
n'ont pas d'élément de comparaison d'un dé-
veloppement typique, et espèrent que nous
n'allons pas retenir ce diagnostic.
Le diagnostic, et après?
Le diagnostic précoce doit conduire à une in-
tervention immédiate, faisant appel à des
pratiques recommandées chez les très jeunes
enfants (par exemple Early Start Denver Mo-
del
18)
). Dans l'idéal, elle se veut globale, inten-
sive, individualisée, appliquée par toutes les
personnes qui s'occupent de l'enfant. Elle vise
à stimuler tous les domaines de développe-
ment, avec une attention particulière à la
communication. Elle tend à rejoindre une tra-
jectoire normale de développement ou tout au
moins à s'en rapprocher.
Chez les enfants plus grands, ce sont les
conclusions de l'évaluation diagnostique et du
fonctionnement de l'enfant qui vont indiquer
la conduite à tenir. Il peut s'agir de la mise en
place d'aide à la communication (aides vi-
suelles, PECS
19)
, soutien gestuel, etc.), d'aide
à l'utilisation harmonieuse du corps, sous la
forme de séances de psychomotricité, d'aide
pour les praxies , sous la forme de séance
d'ergothérapie, d'aide à la socialisation, soit
par l'accompagnement par une aide indivi-
duelle, ou bien par la participation à un groupe
d'entraînement aux habiletés sociales.
Dans tous les cas, la reconnaissance d’un TSA
et de son expression propre chez un sujet
donné va être précieuse pour savoir comment
guider l’enfant concerné dans son développe-
ment, prévenir les complications et aider son
entourage pour faciliter son éducation et sa
participation à la vie familiale et sociale.
A toutes les étapes de cette démarche la place
du pédiatre est déterminante:
- détection, repérage des signaux d’alerte
dès le plus jeune âge, écoute des inquié-
tudes parentales,
- accompagnement des parents afin qu’ils
acceptent l’orientation vers une équipe
spécialisée dans le but d’évaluer le dévelop-
pement de leur enfant,
- apport de sa connaissance de l’enfant et de
son contexte familial lors de la synthèse
pluridisciplinaire qui va permettre de définir
une conduite à tenir appropriée
- soutien de cette famille en post diagnostic
- vigilance pour une mise en œuvre des inter-
ventions recommandées et suivi de l’évolu-
tion de l’enfant, en guidant les parents et en
facilitant leurs démarches (obtention d’une
place en garderie, inscription à l’AI, etc).
- accompagnement des parents dans leur
réflexion lorsque des choix doivent interve-
nir (notamment aux périodes sensibles
d’orientation).