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Gaëlle Courcoux, coordinatrice
Délégation à l’information et à la communication
Pour en savoir plus
Fiche n°345 - Mars 2010
CONTACTS :
Arnaud BERTRAND
chercheur à l’IRD
Michael BALLÓN
chercheur de l’IMARPE
doctorant à l’IRD
UMR Écosystèmes marins
exploités (IRD / Université
Montpellier 2)
Tél. : +51 (1) 6250800
Annexe 864
Adresse :
IRD -c/o Instituto del Mar del
Perú (IMARPE),
Esquina Gamarra y Gral.
Valle s/n, Apartado 22, Callao,
Lima, Pérou
RÉFÉRENCE :
Bertrand Arnaud, Ballon M.,
Chaigneau Alexis.
Acoustic Observation of Living
Organisms Reveals the Upper
Limit of the Oxygen Minimum
Zone. PLoS ONE 5(4): e10330,
2010.
doi:10.1371/journal.pone.0010330
MOTS CLÉS :
Océan, oxygène, acoustique,
pêche
RELATIONS AVEC
LES MÉDIAS :
Vincent coronini
+33 (0)4 91 99 94 87
INDIGO,
PHOTOTHÈQUE DE L’IRD :
Daina rechner
+33 (0)4 91 99 94 81
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oxycline, au large des côtes péruviennes
avec une résolution 50 000 à 100 000 fois
supérieure à celle des cartes obtenues à
partir de prols hydrologiques. Pour cela ils
ont utilisé, pour la première fois au monde,
des données biologiques acquises par des
échosondeurs acoustiques.
Plancton, crustacés, poissons… la plupart
sont regroupés dans la partie supérieure
de la colonne d’eau. L’oxygène est en effet
le principal facteur limitant l´extension verti-
cale des organismes marins. Dans un
premier temps, les scientifiques ont
démontré que cette dernière s’arrêtait
précisément au niveau de l’oxycline. Pour
cela, ils ont utilisé les données acoustiques
sur la distribution de divers organismes,
récoltées durant la campagne multidiscipli-
naire « Filamentos » réalisée en février
2008 au large du Pérou. Dans un second
temps, grâce aux données acquises cette
fois lors de campagnes océanographiques
de routine, ils ont réalisé des cartes très
précises de la limite supérieure de la zone
de minimum d’oxygène dans la région.
Grâce à cette nouvelle méthode acous-
tique, les chercheurs disposent de données
toutes les secondes le long du trajet du
bateau, ce qui leur permet d’accéder à des
processus physiques et biologiques de très
petite échelle. En comparaison, les prols
hydrologiques acquis lors de campagnes
océanographiques sont d’un nombre limité
et très distants les uns des autres.
Un intérêt certain pour les pêches
Les zones de minimum d’oxygène limitent
la répartition verticale de la plupart des
ressources exploitées. En combinant
données acoustiques et hydrographiques,
les chercheurs ont estimé avec précision le
volume de l’habitat disponible pour l’an-
chois du Pérou3, l´espèce de poisson la
plus pêchée au monde. Il est donc mainte-
nant possible de déterminer simultanément
le volume d´eau oxygéné où l´anchois sera
restreint et les principales communautés
biologiques qui y habitent (zooplancton,
poissons). Les scientifiques peuvent
ensuite croiser ces résultats avec toutes
les informations disponibles par ailleurs
(données satellitales, distribution des
navires de pêche, etc.) an de réaliser des
études intégrées de l’écosystème.
Cette information de très haute résolution
permet également d’étudier les processus
qui se produisent à petite échelle, de l’ordre
de quelques centaines de mètres à
quelques kilomètres. Échelles que les
scientiques ne pouvaient atteindre jusqu’à
présent, alors que ces processus struc-
turent fortement les écosystèmes marins
et l’océan supérieur et jouent un rôle clé
dans les relations prédateurs-proies.
Cette méthode, qui ouvre de grandes pers-
pectives pour l’étude des océans et la
gestion des pêches, pourrait être facile-
ment utilisée par l´ensemble des labora-
toires disposant de données acoustiques
historiques. Elle pourrait également être
appliquée en routine sur les navires de
pêche équipés d’échosondeurs.
Rédaction DIC – Gaëlle Courcoux
1. Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec
des scientifiques de l’Institut de la Mer du Pérou
(IMARPE).
2. À teneur réduite en oxygène.
3. Cette technique peut bien entendu être appliquée à
En croisant les données acoustiques avec des mesures hydrologiques réalisées avec des sondes (photo de gauche),
les chercheurs ont estimé avec précision l’habitat disponible pour l’anchois du Pérou, l’espèce la plus pêchée au monde.
© IRD / Arnaud Bertrand
© IRD / Arnaud Bertrand