temps des données puis se fissure sous l’apparition de nouvelles données dont il ne permet
plus de rendre compte. Non seulement cet ancien corpus n’a plus de valeurs explicative,
mais il pèse dans l’émergence des nouveaux concepts nécessaires, nous en sommes là .
Deuxième élément devant conduire à la prudence, la plupart des connaissances actuelles
ont nécessairement été obtenues à partir des données de l’expérimentation animale chez les
animaux modèles de biologie du développement : la drosophile, le nématode caenorhabditis
elegans, le poisson zèbre, le xénope, la souris et nombre d’autres petits rongeurs. Il faut
donc toujours garder une certaine prudence dans les extrapolations faites depuis ces
modèles animaux vers l’être humain.
Malgré toutes ces difficultés, nous sommes à un moment où ces données fondamentales
doivent être portées à la connaissance des étudiants et des médecins, afin de ne pas laisser
se creuser le fossé entre les disciplines scientifiques et médicales. C’est ce qu’essaye de
faire ce cours introductif qui ne se substitue pas aux excellents manuels sur l’embryologie du
système nerveux. Citons sans aucune exclusive ceux de Blechschmidt, de O’Rahilly et
Müller, d’Auroux et Haegel, de Catala, de Drews, de Langman, de Larsen, etc, etc… Ces
auteurs ont insisté chacun sur des aspects différents et surtout peut être, ils ont su
développer des collaborations avec des dessinateurs pour mettre au point des
représentations bi et tridimensionnelles qui constituent un véritable apport pédagogique.
C’est a chaque étudiant de déterminer quel est celui qui lui convient le mieux, selon qu’il
privilégie tel texte, tel graphisme et surtout tel type d’interaction entre les deux.
Ces manuels résultent d’un véritable travail d’édition qu’il faut soutenir pour permettre que
cette industrie continue à s’intéresser à l’édition de ce type d’ouvrage et à leur
réactualisation.
Quelques repères chronologiques seront donnés en se référant exclusivement au
développement humain. Ils doivent être pris comme des ordres de grandeur car les données
de l’observation humaines surtout pour les stades précoces sont extrêmement limitées et
l’extrapolation des données animales est difficile.
Nous envisagerons donc après un bref rappel du schéma d’organisation de l’embryon à 18
jours de développement embryonnaire (32 jours d’aménorrhée) successivement : 1)
l’induction neurale ; 2) le développement du tube neural jusqu’au stade phylotypique; 3) la
mise en place du système nerveux périphérique ; 4) Le développement du tube neural au
delĂ du stade phylotypique en insistant sur le positionnement du sulcus limitans ; 5) le
développement du cortex et des noyaux gris centraux.
Rappel organisation de l’embryon humain à J18 - L’embryon est triblastique, il a une
forme ovalaire plane et mesure entre 1 et 1,5 mm dans son grand axe (figure 1).
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