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le pouvoir d’achat global avait reculé de – 0,1 % en 2006. La masse salariale
représentait 56,9 % du PIB au lieu de 53,5 % du PIB en 1993. Cette progression
est due d’abord à une salarisation du travail au détriment de l’économie
domestique et informelle.
Ces données montrent que la stagnation du pouvoir d’achat,
voire son recul pour certaines catégories de salariés.
Par contre, la masse des profits bruts (excédent brut d’exploitation) était en
2006 de 2 331 millions d’euros en progression de + 5,5 % sur 2005, après + 7,8
% en 2005 sur 2004 et + 6,4 % en 2004 sur 2003.
Les profits bruts des entreprises non financières représentaient 30,5 % du PIB
en 2006 au lieu de 27,7 % du PIB en 1993 traduisant la concentration du capital
martiniquais. La différence s’explique par le recul des emplois non salariés et
des revenus des entrepreneurs individuels (sources : CEROM 2006 et
« L’économie martiniquaise au passage de 2000 : une trajectoire vertueuse ? »
par l’IEDOM, l’AFD et l’INSEE- Juin 2005).
Pour augmenter le pouvoir d’achat, il s’agit d’accroître les richesses (biens et
services) pour répondre aux besoins sociaux et économiques, pour réduire les
inégalités, à partir des emplois qualifiés et en préservant l’environnement.
Il faut aussi en modifier la répartition. En France par exemple, la part des
salaires dans le produit intérieur brut a baissé de 9,3 % en 23 ans (entre 1983 et
2006) au profit du capital. Au cours de la même période, en Europe cette part a
chuté de 8,6 % et dans les pays membres du G7 elle a reculé de 5,8 % (cf article
de François Ruffin « Partage des richesse, la question taboue) – Le Monde
Diplomatique Janvier 2008). En France « donc il y a en gros 120 à 170
milliards d’euros qui ont ripé du travail vers le capital », selon Jacky Fayolle,
ancien directeur de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES). A
titre de comparaison, le déficit de la Sécurité sociale en France est de 12
milliards d’euros et celui des retraites de 5 milliards d’euros.
Il faut à la fois plus de consommation pour répondre aux besoins et relancer
l’activité. Une relance de l’offre par l’emploi qualifié, stable, correctement
rémunéré.
Cependant la seule relance par la demande engendrerait un surcroît
d’importations et l’écrasement de la production locale et donc de l’emploi, ainsi
que l’accentuation de la dépendance économique du pays.
Aussi la question du pouvoir d’achat dans notre pays ne peut-
elle être dissociée non seulement de celles de l’emploi et des
salaires mais aussi de la stratégie de développement économique,
social, culturel et écologique à mettre en oeuvre.
3- La productivité
La productivité (quantité de richesses produites dans une heure de travail)
contribue aussi à la croissance du pouvoir d’achat et du niveau de vie. Son
augmentation résulte de l’interaction de multiples facteurs :