Mardi 04 octobre 2016
La croissance 2015 tout juste positive
G.Gallion
Avec un PIB (produit intérieur brut) de 0,4% en 2015, la croissance
économique à la Martinique est restée faible. La perspective 2016 pour le
maintien de ce niveau de croissance dépend essentiellement de
l'investissement public qui, en 2015, était en récession.
Après une année 2014 économiquement positive, les comptes de l'année 2015 restent en deçà. C'est à partir du
PIB (produit intérieur brut) que l'INSEE, l'IEDOM et l'AFD établissent l'indicateur de croissance de 2015 à 0,4%.
Un chiffre inférieur à celui de l'année précédente qui a été arrêté à +1,8% de croissance. Pour autant, c'est un
indice en valeur de 8,8 milliards d'euros que l'économie martiniquaise a généré, ce qui se traduit par un PIB par
habitant de 23 200 euros. Ce qui est supérieur à l'indice par personne de la Guadeloupe (20 600 euros) et de la
Guyane (15 760 euros). L'économie martiniquaise serait-elle alors la plus performante de la zone ? L'indice de
croissance dans la Caraïbe ne dépasserait pas 0,1%.
Face à ces premiers chiffres, croire que l'économie martiniquaise est dans une phase de progression n'est pas
pour autant une idée partagée par les experts. La raison ? La stagnation de l'investissement en 2015. « Nous
constatons que ce secteur est essentiellement soutenu par l'investissement privé. Avec un volume en hausse de
0,6%, alors qu'il était de 4,5% en 2014, nous relevons que les administrations publiques réduisent leurs
dépenses d'investissement de 9,7%. C'est surtout le secteur hospitalier qui fait défaut » remarque Ludovic
Cocogne, directeur de l'AFD.
Un constat qui s'appuie en réalité sur la fin du chantier du plateau technique de l'hôpital Pierre-Zobda-Quitman.
Pour autant, sans le privé et ses investissements qui sont soutenus pas l'encours des crédits en hausse de
13,1%, il aurait été difficile de parler d'une économie en nette progression. Car, l'étude plus détaillée des
différents segments de l'activité économique souligne bien la fragilité de toute l'économie. Si la consommation
des ménages augmente, ce n'est que parce que le secteur automobile génère plus de 300 millions d'euros de
chiffre, soit une hausse de 24,6%. De même les équipements électroniques, informatiques ont engendré plus de
440 millions d'euros en valeur. Tout cela entraînant un crédit à la consommation en hausse de 9,7%. Mais c'est
la consommation des ménages qui ralentit sa croissance, avec une progression que de 0,2% alors qu'elle était
de 0,6% en 2014.
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