Résumé : Le Psychologue de Première Ligne

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Afdeling Preventie, Eerstelijn en Thuiszorg
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Résumé : Le Psychologue de Première Ligne
Coordinateurs:
Prof. Dr. Jan De Maeseneer – CSC Botermarkt asbl
Mme Linda Wittevrongel – CSC Botermarkt asbl
Dr. Alain Vincke – CSM Eclips asbl
Dr. Eric Herman – CSM Eclips asbl
Equipe de recherche :
Mme Fien Desmyter – CSC Botermarkt asbl
Mme Veerle Decroos – CSM Eclips asbl
OCTOBRE 2009
traduction "rapide" du texte anglais par Vanni Della Giustina
à vérifier... Le texte anglais est lui-même traduction du texte
néérlandais.
1
1.
Introduction.
L'étude a été demandée par l'agence flamande "Soins et Santé" et a été effectuée par le
Centre de Santé Communautaire (CSC) Botermarkt et le centre de Santé Mentale (CSM)
Eclips dans la période entre janvier et octobre 2009. Le sujet du projet de recherche a
été le psychologue de soins de santé primaires (ou psychologue de première ligne) (PPL).
Il s'agit d'un résumé succinct de l'état de la recherche. Tout d'abord, nous décrirons le
but de l'étude et résumerons les plus importantes conclusions de la recherche
documentaire. Puis nous résumerons les résultats sur les différentes questions de la
recherche et conclurons avec quelques recommandations de politique et de nouvelles
questions pour prolonger la recherche. On pourra trouver plus d’informations exhaustives
et des références spécifiques dans le rapport proprement dit (en Néerlandais). Pour la
lisibilité du texte, nous avons écrit "il" pour signifier "il/elle".
2.
Les objectifs de l'étude
En Belgique, plus ou moins une personne sur quatre rencontrera un problème
psychologique durant sa vie. Un problème psychologique est très souvent accompagné
par des problèmes physiques et sociaux. Les soins de santé primaires sont de plus en
plus confrontés à des plaintes psychologiques et psychosociales. L'harmonisation des
soins de santé mentale (SoSM) avec les soins médicaux et sociaux existants peut avoir
de nombreux avantages (par exemple, de fournir des soins psychologiques de proximité
au patient), mais n'est pas une tâche simple. Cela nécessite une analyse approfondie de
tous les facteurs influençant possibles, y compris les facteurs contextuels, relatifs à
l’environnement local. L’intégration des soins psychologiques dans le système de soins de
santé primaire est d'une importance majeure, mais complexe et de l’ordre du défi.
La question de recherche générale de cette étude peut être formulée comme suit : "quel
peut être le rôle et quelle est la valeur ajoutée d'un PPL dans un CSC ? " Cette question
de recherche a été divisée en 5 orientations de travail :
OT1 : l'exploration de l'expérience du PPL dans le Centre de Santé
Communautaire Zwartberg et d'autres exemples.
OT2 : l'analyse des flux de patients et la délimitation des zones à problème
psychologique où un PPL pourrait intervenir.
OT3 : l'inventaire de la taille et du contenu des possibilités de traitement du PPL
dans un CSC.
OT4 : l'élaboration d'un plan de soins par étapes et d’une trajectoire d'orientation.
OT5 : le développement d'un modèle de mesure pour le fonctionnement du
patient pendant et après le traitement.
2
3.
La recherche dans la littérature
La prévalence des désordres psychologiques en Belgique a été décrite dans l'étude
européenne sur l'épidémiologie des troubles mentaux (European study on epidemiology
of mental disorders - ESEMed). Les résultats illustrent - sur une base annuelle que les
troubles anxieux sont les problèmes le plus communs (6%), suivis des troubles de
l’humeur (5%) et des problèmes liés à l’alcool (2%). Sur le long terme, les troubles de
l'humeur sont les plus communs (15%), suivis des troubles anxieux (13%) et des
problèmes liés à l’alcool (8%). Le suicide constitue en Europe la deuxième cause de
mortalité précoce et les problèmes de santé mentale expliquent presque 20% de toute la
charge de la maladie.
Les causes sont très souvent une combinaison de différents facteurs : fragilité
biologique,
développements
sociétaux,
facteurs
environnementaux,
résistance
psychologique et physique… L'éducation et la classe sociale jouent aussi un rôle et
influencent l’importance suivant laquelle une personne sera confrontée durant sa vie à
des problèmes mentaux.
Un bon nombre de personnes ne sont pas touchés par des soins réguliers et des services.
Une des raisons est que le passage à un service spécialisé est fort important et
l'accessibilité du CSM est parfois problématique. La conséquence est qu'un bon nombre
de personne recherchera seulement l'aide lorsque le problème se sera développé à un
point hautement complexe. Pour ces patients, il serait bon qu'ils aient un meilleur accès
aux soins de santé mentale. Un système de référence plus adéquat est nécessaire et la
qualité du soin devrait être assurée.
4.
Exemples de pratique : Le Centre de Santé Communautaire
Zwartberg et les pratiques de médecine de famille en Flandre
Maritime [OT1]
Dans le CSC Zwartberg et dans différentes pratiques en matière de médecine de famille
en Flandre Maritime, il y a une longue coopération dans le cadre des soins de santé
primaires entre les médecins de famille et les psychologues. Le psychologue au CSC
Zwartberg a commencé à partir de l’idée de subsidiarité, tenant compte du fait que la
discipline de la psychologie pourrait donner une valeur supplémentaire au centre. Le CSC
reconnaît beaucoup d'avantages du fait d’avoir un psychologue au centre : le contact est
plus aisé, il y a possibilité d'intervision et de discussion, et le suivi du patient est garanti.
Le langage peut être un problème et les heures de travail du psychologue (4 heures par
semaine) sont trop limitées.
La population avec plaintes psychologiques consiste
simplement en patients rendant une fois visite pour exprimer leurs problèmes, pour
demander un conseil ou par curiosité. La communication entre le psychologue et les
autres soignants au centre est organisée au travers de réunions régulières de l’équipe et
3
est efficace. Les missions des différents soignants sont clairement définies. Les problèmes
psychologiques comme l'anxiété, la dépression, le deuil et les problèmes apparentés sont traités et
suivis par le psychologue. Les patients présentant des problèmes de dépendance sont orientés vers
des soins spécialisés. Le soin psychologique est sur mesure, prenant en compte les souhaits du
patient. En raison du fait que le CSC Zwartberg est tout à fait différent des CSCs en milieux urbains,
le modèle n'est probablement pas généralisable, dès lors quelques pratiques en matière de médecine
de famille en Flandre Maritime ont été visitées. Pendant plusieurs années, ces pratiques ont bénéficié
de “psychologues extramuraux” à domicile (ou PPL), afin de rendre le soin psychologique plus
accessible et à la portée de tous. Tous les patients présentant des problèmes psychologiques et/ou
psychosociaux peuvent contacter le psychologue sur référence du médecin généraliste. Parfois, la
référence est très “rapide”, et donne l'impression qu'il n’y a plus de filtre. Cependant, la politique de
soins est définie par des critères d'indication et des lignes de conduite bien-identifiées afin de
permettre une distinction claire entre les problèmes qui devraient être traités par le médecin
généraliste, le PPL ou des services plus spécialisés. Les problèmes complexes et les problèmes
d’addiction sont renvoyés à des soins spécialisés. Des problèmes de santé mentale mineurs, qui
peuvent être traités en une courte période (un maximum de neuf séances est remboursé par la
compagnie d'assurance), sont pris en charge par le PPL. Le modèle adopté est celui de la thérapie
brève de Paul Rijnders et/ou des composantes de la TCC (thérapie cognitivo-comportementale)
donnent des conseils concrets pour le traitement. Indépendamment de la thérapie individuelle, il y a
des séances de groupe et les résultats sont évalués via des questionnaires.
5.
Analyse
des
flux
de
patients
et
des
domaines
de
problèmes pour le PPL [OT2]
Sur une base annuelle, les médecins de famille du CSC Botermarkt ont enregistré des
problèmes de santé mentale dans 15 % des contacts médecin-patient. 11 % des patients
ont un problème social sur base annuelle. Il se pourrait qu'il s'agisse d'une sousestimation de tous les premiers contacts au CSM Eclips, 70 % entraîne la prise en charge
et le suivi dans l'un des services du CSM. Les deux services ne rapportent que des
troubles dépressifs, du stress et des tensions, des plaintes, des problèmes anxieux, des
problèmes du sommeil et de dépendance (alcool, drogues, médicaments). Les problèmes
sociaux sont liés à la relation avec le partenaire ou les enfants, des problèmes au travail
et de problèmes sociaux non spécifiés. La plupart des patients sont des adultes, hommes
et femmes.
Des groupes de discussion (focus groups) ont été organisés avec les différents
prestataires de soins dans les deux centres, afin d'explorer les perceptions concernant un
PPL. Il y a accord sur l’idée qu'un PPL dans un CSC doit être complémentaire avec les
autres disciplines qui sont déjà présentes dans les soins primaires, secondaires et
tertiaires.
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Les avantages d'un PPL dans un CSC sont le seuil d’entrée faible, la haute accessibilité et
la confiance qui existe déjà avec les prestataires de soins dans les centres.
Le PPL peut avoir une approche diagnostique et/ou préventive et/ou curative. Il devrait
se centrer sur les plaintes psychologiques et psychosomatiques des patients, il peut
soutenir le processus de diagnostic, faire de la psycho-éducation et des thérapies brèves,
tant au niveau individuel qu’en groupes. Les médecins de famille et les travailleurs
sociaux du CSC donnent au PPL un rôle de coach, afin de soutenir les autres prestataires
de soins du Centre. Les psychothérapeutes du CSM Eclips considèrent les consultations
avec un PPL comme un point de départ pour des soins plus spécialisés. Le patient peut
être préparé par le biais de rencontres motivationnelles, afin qu'il prenne conscience de
ce qui peut être accepté comme thérapie dans les soins secondaires et tertiaires. En
accord avec le psychothérapeute du CSM Eclips, le PPL ne doit pas faire d’interventions
thérapeutiques : c'est pourquoi il peut référer à l'expertise d'autres psychologues situés
à des niveaux plus élevés de soins.
6. Profil du PPL dans un centre de santé communautaire [OT3]
6.1
Qui est le psychologue de première ligne ?
Le PPL est un prestataire de soins qualifié par l’université pour aider les personnes avec
des plaintes psychologique ou (psycho)somatiques et/ou qui organise et coordonne les
soins. Il fonctionne au niveau des soins de santé primaires, et est facilement accessible.
6.2
Que fait le psychologue de première ligne ?
Le PPL travaille en collaboration avec une équipe d'autres fournisseurs de soins de santé
de première ligne et s'occupe de la prise en compte, l’examen et le diagnostic, prenant
en charge les orientations et proposant des thérapies individuelles ou de groupe à court
terme. Le PPL est proche de la population cible et a, hormis le travail curatif, également
un rôle important en prévention, en motivation ainsi qu’une fonction de vigilance. En
outre, il contribue à l'accompagnement des autres disciplines dans le centre et réfléchit
de façon critique sur son approche professionnelle afin d'optimiser sa contribution par le
biais d'intervision, de formation et de supervision.
La PPL peut donner des séances de psycho-éducation (tant individuelles qu’en groupe)
sur des sujets comme le stress et la tension, la dépression, l'anxiété, les problèmes liés
au travail, les troubles psychosomatiques... L'accent sera mis sur l'acquisition d’aptitudes
d'adaptation et le renforcement des compétences propres et des capabilités grâce à
l'approche de l’empowerment. Le PLP peut adresser des patients à des groupes à projets
dans le quartier, ou peut coopérer avec les personnes clés locales. De toute façon, un
seuil bas, l'inclusion sociale et l'engagement des personnes dans le quartier sont des
ingrédients importants pour ces actions, en se centrant sur l’empowerment.
5
6.3
Quels problèmes sont traités par le PLP ?
Le PLP traite les problèmes dans une perspective à court terme, généraliste, une
diversité de problématiques psychologiques non sévères par exemple les problèmes de
stress, d'adaptation, les troubles mineurs d'anxiété, les troubles dépressifs mineurs, les
problèmes relationnels, les plaintes psychosomatiques,... Il peut également contribuer à
une première intervention d’aide ou à une intervention de crise pour les plaintes
psychologiques relativement graves. Lorsque des soins spécialisés sont indiqués, le
psychologue, après concertation avec le médecin de famille, le travailleur social,...
orientera le patient vers le contexte de soins le plus approprié.
6.4
Comment peut-on accéder au psychologue de première ligne ?
Tout patient peut accéder au PPL directement. En dehors de cela, un patient peut
accéder au PPL par référence interne (médecin de famille, travailleur social ou infirmier)
ou externe.
6.5
Quelle est la position du psychologue de première ligne ?
Le PPL fait partie d'une équipe multidisciplinaire de soins d'un centre de santé
communautaire. Le fonctionnement d'un CSC présente certains avantages : soins
primaires très accessibles et de haute qualité, orientation communautaire, organisation
pluraliste, efficiente et une coopération multidisciplinaire. Le PPL est à proximité du
patient et coopère avec les médecins de famille et les travailleurs sociaux. La coopération
entre les prestataires de soins primaires, secondaires et tertiaires en soins de santé
mentale doivent être présents de manière explicite. Le soin de santé est impossible sans
prise en compte du soin de santé mentale et vice versa. Il y a nécessité d'une
coopération optimale, incluant tous les secteurs avec une attention particulière pour
certains sous-groupes sociaux (voir figure 1)
6
Figure 1. Position du PPL dans un CSC en ce qui concerne les lignes de soins zéro, primaires,
secondaires et tertiaires.
LIGNE ZERO
FAMILLE, VOISINS,
BENEVOLES,…
EQUIPE MULTIDISCIPLINAIRE
CSC (SOINS PRIMAIRES)
SOINS PRIMAIRES
MEDECINS
MEDECINS GENERALISTES, CSC, …
DE FAMILLE
TRAVAILLEUR SOCIAL
SOINS SECONDAIRES
SSM,
PSYCHOTHERAPEUTES,
PSYCHIATRES,…
PSYCHOLOGUE
DE PREMIERE LIGNE
SOINS TERTIAIRES
SOINS RESIDENTIELS, SOINS
PSYCHIATRIQUES A DOMICILE, …
…
Le PPL doit travailler en contact optimal avec les soins primaires, secondaires et
tertiaires,
mais
aussi
avec
la
communauté.
Une
approche
orientée
vers
le
communautaire augmentera l'influence et l'engagement des habitants en ce qui concerne
leur santé, les conditions de vie... Des informations sur l'état de santé et les besoins de
santé des habitants sont absolument nécessaires. Toutes les parties prenantes
concernées, les organismes du niveau de la vie, du travail, de l’environnement, le CSC, la
commune,... doive se mettre en réseau afin que tous les citoyens puissent éprouver une
nette amélioration dans la communauté. Il est clair que des problèmes de santé peuvent
être liés à des facteurs comme les mauvaises conditions de vie et de logement, les
habitudes culturelles et les problèmes de pauvreté.
7.
Le diagnostic et les indications de traitement pour le psychologue de
première ligne [OT4]
Le PPL peut jouer un rôle important au niveau de l'évaluation et du diagnostic. En dehors
des entretiens et des observations, le PPL peut utiliser différents questionnaires
psychologiques, par exemple le SCL-90, le 4DKL, l'OQ-45, le SDQ,... Selon des études
néerlandaises, nous savons que ces questionnaires peuvent contribuer au processus
diagnostique en soins de première ligne.
7
Un petit test avec le 4DKL au CSC Botermarkt illustre que le 4DKL pourrait être utilisé
comme recours lors de l'évaluation des plaintes psychologiques d'un patient. L'utilisation
du questionnaire détecte un grand nombre d'aspects qui pourraient être négligés dans le
cas contraire. Le 4DKL est un instrument simple, transparent et facile à utiliser. Il se
pourrait que pour les groupes de la population de SES (?) inférieurs, certains items
pourraient être difficiles. L'instrument contribue au processus de référence interne et
externe et peut orienter l'interaction avec le patient.
Les indications pour le traitement de soins psychologiques au niveau des soins primaires
sont liées à la sévérité des plaintes, en adaptation avec le patient et avec les objectifs du
traitement. Lorsque les plaintes sont très graves, par exemple dans une crise aiguë ou
une psychose grave, le patient est dirigé vers des services spécialisés. En outre, lorsqu'il
y a un risque de suicide, ou une dépendance grave à la drogue et/ou à l'alcool, des soins
spécialisés sont nécessaire. Pour les plaintes psychologiques non complexes, avec un
impact fonctionnel modéré, un traitement par le PPL est possible. Nous considérons ici
des problèmes bien définis, des troubles de l'adaptation, des problèmes de stress, des
problèmes relationnels et de développement, de l’anxiété modérée, des troubles
dépressifs et des problèmes existentiels. Lorsqu'il y a un problème chronique sans une
demande claire d'aide, le PPL devrait évaluer si un objectif limité peut ou ne peut pas
être formulé. Lorsque cela n'est pas possible, les soins spécialisés sont nécessaires (voir
figure 2).
8
Figure 2. Arbre décisionnel pour la référence au psychologue de première ligne dans un CSC
Patient avec plainte
psychologique et/ou
psychosociale
Le patient est-il capable
de communiquer à
propos de sa plainte ?
_
Psychose sévère,
intoxications, séquelles au
cerveau, handicap mental ?
+
soins médical
psychiatrique
+
+
Sérieusement
suicidaire ?
Soins spécialisé
_
Sérieusement
dépendant de l'alcool
ou d'autres
drogues ?
+
Soins spécialisé
_
Problème relativement
bien circonscrit :
trouble de l'adaptation,
trouble anxieux modéré,
trouble dépressif modéré,
trouble de stress, plaintes
à court terme,...
_
Problèmes
chroniques : est-il
possible de formuler
un objectif pour un
soin à court terme ?
+
+
L’intervention psychologique en soins de première ligne.
9
_
Soins à long terme
8.
Soins par étapes pour un traitement optimal dans les soins de
santé de première ligne [OT4]
8.1
Principes des soins par étapes
Dans le cadre des soins de santé mentale de première ligne, les principes de « soins par
étapes » sont très importants. Selon ce modèle, le soin est classé du généraliste au plus
spécialisé. Pour tous les patients, nous commençons par le traitement le moins intensif
(si possible), selon la gravité des plaintes. Le médecin de famille, le travailleur social et
de PPL sont les premiers éléments de la chaîne ; ils font un premier bilan et traitent si
possible. La coopération interne et la référence sont toujours possibles. Ceci est offert
dans un premier temps, et l'étape suivante est prise uniquement si cette intervention
n'entraîne pas de résultats suffisants. Si les plaintes sont très importantes une deuxième
ou troisième étape d’intervention peut immédiatement être adoptée.
Le PPL a une importante fonction de liaison entre les opérateurs de soins de première
ligne d'une part et d’autre part les services de soins de santé mentale de deuxième et
troisième ligne. Le PPL doit s'assurer que les soins appropriés sont donné à l'endroit
approprié, afin que les patients soient adéquatement aidés. Les facteurs pouvant
interférer avec ce processus doivent être tenus à l’œil. Cela pourrait être lié à une
définition imprécise des tâches des différents professionnels, à la méconnaissance ou
l'inaccessibilité des dispensateurs de soins, ou à des procédures très compliquées.
8.2
Mise en œuvre du « soin par étapes »
Afin d'optimiser la mise en œuvre des possibilités de traitement en soins de première
ligne, un plan de soins par étapes a été élaboré. C'est une représentation schématique
des différentes étapes qui peuvent être mises en œuvre lorsque les patients ayant des
problèmes psychologiques ou psychosociaux contactent le CSC (voir figure 3).
Dans un CSC, le patient peut directement contacter le médecin de famille et aussi le
travailleur social et de PPL. Dépistage et diagnostic (étape 1) peuvent se faire par ces
intervenants en utilisant l’entretien, l’observation, en complétant éventuellement par
différents questionnaires (p. ex. le 4DKL, le SCL-90 et la BDI-II). Lorsque les médecins
de famille et les travailleurs sociaux sont confrontés à un patient souffrant de problèmes
psychologiques, ils peuvent contacter le PPL pour un diagnostic supplémentaire de
marche à suivre. Bien sûr, la motivation et le tempo du patient devraient être respectés.
Dans le cas où les plaintes ne sont pas sévères, un traitement sera lancé au niveau des
soins primaires (étape 2). Des séances de psycho-éducation et le traitement à court
terme sont possibles. En cas de doute sur le diagnostic, si les plaintes ne s’améliorent
pas ou s'aggravent après un maximum de 12 semaines ou s’il n'y a aucune réponse des
médicaments, les soins secondaires peuvent être consultés (étape 3). En cas de plainte
grave ou lorsque le patient ne s'améliore pas, une orientation et un traitement en soins
secondaires est nécessaire (étape 4 et 5).
10
Il s'agit principalement des développements psychotiques graves, des tendances
suicidaires graves, de graves dépendances à l'alcool, à la drogue et de troubles
complexes comme l'autisme et le trouble de déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH).
En outre, en cas de dysfonctionnements dans les différents domaines de la vie ou si les
plaintes durent depuis plus de 6 mois, les soins spécialisés deviennent nécessaires.
Figure 3. Soins par étape pour le dépistage optimal, le traitement et l’orientation en soins
primaires
développements psychotiques graves,
tendances suicidaires graves, sévère
dépendance à l'alcool ou à d'autres
drogues, troubles complexes (p.ex.
autisme, TDAH,…)
dysfonctionnements dans les différents
domaines de la vie, les plaintes durent
depuis plus de 6 mois
ETAPE 1
DEPISTAGE ET
DIAGNOSTIC
par MT, TS et/ou
PPL
ETAPE 2
SOIN OU
TRAITEMENT
EN PREMIERE
LIGNE
PLAINTES
NON SEVERES
ETAPE 3
CONSULTATION
DE LA DEUXIEME
LIGNE
ETAPE 4
REFERENCE A LA
DEUXIEME LIGNE
DE SOIN
par
lettre de référence
écrite par MT
par MT, TS et/ou
PPL
par
par MT, TS et/ou
PPL
doute à propos du diagnostic
les plaintes ne régressent pas
après 12 semaines
la médication ne répond pas
ETAPE 5
TRAITEMENT EN
DEUXIEME LIGNE
PLAINTES SEVERES
ETAPE 6
FINALISATION DU
TRAITEMENT
POURSUITE
EVENTUELLE EN
PREMIERE LIGNE
DE SOINS
soins de
deuxième ligne
soins de
première ligne
11
Nonobstant le fait que les soins tertiaires ne sont pas intégré dans la figure, dans
certains cas une référence (directe) aux soins en établissement spécialisé peut être
nécessaire (voir la figure 1 pour la coopération entre les différents niveaux de soins). La
référence exige toujours une lettre de référence écrite, y compris toutes les
constatations, les questions et les attentes de la personne qui réfère le patient. La
dernière étape est la finalisation du traitement lorsque les plaintes se sont améliorées
totalement ou partiellement, avec une poursuite éventuelle au niveau des soins primaires
(étape 6). La personne de référence doit être informée par un document écrit sur le
traitement, les médications et les points d'attention afin d'éviter préventivement la
récidive.
Afin de développer de façon optimale les soins par étapes, la relation entre les différents
acteurs dans le processus de soins est d'une importance capitale. Se connaître et avoir
une bonne communication mutuelle est important pour développer une attitude
professionnelle. En outre, le Collège néerlandais des médecins de famille a formulé
quelques conseils généraux sur la coopération entre le médecin de famille et le PPL.
9.
Modèle pour l’évaluation du fonctionnement du patient
pendant et après le traitement [OT5]
L’évaluation du résultat est à la fois très important dans les soins de santé tout comme
dans les soins de santé mentale. Le PPL doit en faire la preuve aux patients qui se
sont améliorés grâce à l'accompagnement psychologique qui est offert. Les effets
d'une intervention devraient être évalués à l'aide d’instruments validés et d’un examen
critique systématique du processus de traitement. Cela ne nécessite pas seulement
l'évaluation de la gravité des plaintes (résultat clinique), mais aussi [l'évaluation
de] la qualité de vie (résultat fonctionnel), de la satisfaction du patient et des coûts
qui sont bien importants.
Compte tenu des caractéristiques de la population et de la variation des plaintes en soins
primaires, nous avons besoin d'instruments qui soient suffisamment larges pour
évaluer les résultats cliniques et fonctionnels. Des exemples de ces instruments qui
tentent d'intégrer différents aspects et ont de bonnes caractéristiques psychométriques
sont le RAND-36 ou le SF-36, l'OQ-45 et la grille de Remoralisation. Ce questionnaire
mesure non
aspects
seulement
le
soulagement
des
symptômes,
mais
aussi
d'autres
du fonctionnement (par exemple le fonctionnement du patient dans la
relation avec le partenaire, la famille ou le travail). Prenant en compte les frais de
droit d'auteur de certains de ces instruments, nous choisissons le premier d’entre
eux.
Afin
d'évaluer
la
satisfaction
des
thermomètre de soins de santé mentale.
12
patients,
nous
pouvons
utiliser
le
10.
Recommandations de politiques
De la coopération entre l'équipe de projet et le comité scientifique de pilotage des
experts, émergent quelques recommandations politiques. Nous résumons les sujets sur
lesquels portent ces recommandations ; de plus amples informations se trouvent dans le
rapport original.
Il y a augmentation des besoins au niveau psychologique et (psycho)social : il y a un
besoin de renforcement des soins de santé mentale dans les soins de première ligne par le
biais de l'inclusion du PPL.
La situation du PPL : le soin de santé mentale devrait être accessible à tout le monde.
Toutes les franges de la population et en particulier les groupes les plus vulnérables,
doivent trouver une porte d'entrée pour leurs difficultés psychologiques.
Une description claire des tâches : afin d'accomplir une bonne coopération entre le PPL et
les autres dispensateurs de soins, la tâche du PPL doit être clairement définie de telle sorte
que l’objectif, le temps et la perspective soient concernés.
La continuité des soins : une attention pour le soin global et intégré de tous les patients
ayant des problèmes psychologiques est une tâche de chaque prestataire de soins et doit
être soutenue par une concertation systématique entre toutes les parties. "Travailler
ensemble" pour une vie saine et de qualité pour tout le monde : action intersectorielle ;
action orientée vers le communautaire ; cohésion sociale.
Traduction dans les lois et règlements : la reconnaissance de la compétence professionnelle
du “psychologue de première ligne” ; financement par le biais de l'Institut National de la
maladie et d'assurance Handicap (INAMI) ; financement basé sur une analogie avec le
Centre intégré pour le bien-être général (ICAW) ; soutien pour le réseautage ; règlements
spécifiques en ce qui concerne la formation et l'enseignement.
Perspective sociétale et économique : l'aggravation des problèmes de santé mentale a un
haut coût sociétal et économique, conduisant à la discrimination et à l'exclusion sociale.
11.
Le chemin à poursuivre ?
Cette étude sur le PPL n'est pas terminée. Nous formulons quelques nouvelles questions
de recherche qui devraient être explorées :
Nous devons étudier la représentation de la qualité, du rapport d’efficience (coût –
efficacité) du PPL.
Recherche supplémentaire à mener pour définir la situation et l'acceptabilité (p. ex. par le
patient du PPL).
Les patients chroniques constituent un groupe cible particulier : comment le PPL peut-il
contribuer ? Est-ce la tâche du PPL afin de garantir la continuité des soins ou est-ce une
tâche pour les infirmières psychiatriques ?
13
Que faire en cas de délais d'attente important avant que le traitement en soins secondaires
puisse commencer ? Le PPL doit-il prendre en soin pendant cette période ?
Qu'en est-il de la performance et de la mesure sous lesquelles les objectifs opérationnels
peuvent être atteints efficacement ? Quel est le nombre de PPLs en rapport à la
"population pondérée" (en termes de gravité et la complexité du problème) ?
L’identification des "bonnes pratiques" est nécessaire pour voir ce qui est vraiment efficace.
Ici une "méthode ouverte de concertation" peut conduire à des échanges fructueux.
En dehors de la recherche documentaire, une étude de mise en œuvre est avant tout
nécessaire : mise en place d'un PPL qui fonctionne concrètement dans un CSC, dans le
but d'explorer les facteurs critiques de succès et les problèmes qui se posent pour la
nouvelle discipline dans un contexte pluridisciplinaire. Cette étude de mise en œuvre
pourrait consister en une phase expérimentale, avec un ou plusieurs psychologues
(temps plein) intégrés et financés dans un contexte pilote par exemple dans un cadre
multidisciplinaire comme un CSC.
La coopération avec d'autres opérateurs de soins dans le centre est un point important et
devrait être pris en compte avec soin. En se basant sur les signaux des autres
dispensateurs de soins (dans ou en dehors du centre), le psychologue peut adapter les
stratégies d’orientation et améliorer les flux de patients.
En procédant ainsi, une contribution peut être fournie à la réduction des inégalités
sociales au niveau de la santé (mentale), à l'autonomisation (empowerment) des
individus, au renforcement de la "cohésion sociale" et à plus de santé et de bien-être
pour tous.
14
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