YT-MAHM-CG 21/02/2017
La Mensuelle Eco - 42 - Février 2017
Un vent meilleur souffle sur l’économie mondiale depuis le
dernier trimestre 2016. Les principaux indicateurs
conjoncturels sont mieux orientés des deux cotés de
l’Atlantique, en dépit du ralentissement américain plus
marqué que prévu.
La zone Euro montre les signes d’une solidité susceptible de
lui offrir une capacité de sistance face au moindre soutien
attendu des facteurs favorables, avec pour premier défi la
remontée probable des taux d’intérêt à l’horizon de l’été
2017.
Mais ce renforcement des fondamentaux économiques des
pays avancés pourrait se heurter à la hausse de l’instabilité
politique potentiellement favorisée par les premières
décisions du gouvernement des Etats-Unis et les résultats
électoraux à venir aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie et
en France.
La faible croissance du PIB national en 2016 (+1,1%) amène
à un constat ambivalent. Décevant de prime abord, car très
proche de la performance 2015 (+1,2%) avec pourtant une
configuration très favorable mélant taux de change, taux
d’intérêt et prix du pétrole bas. Encourageant en deuxième
lecture, si l’on se concentre sur la meilleure dynamique de
l’activité et de l’emploi lors du dernier trimestre, et sur la
reprise des investissements envisagés par les chefs
d’entreprise pour les mois à venir.
Cette trajectoire plus positive est très perceptible dans la
région Occitanie. L’activité de l’industrie, du BTP et des
services aux entreprises a accéléré en 2016 et permis la
reprise de la progression des effectifs salariés dans la
région. Les prévisions 2017, plus homogènes sur les trois
grands secteurs, sont relativement prudentes.
En Haute-Garonne, les dernières estimations concernant les
performances en matière de création nette d’emplois et de
démographie d’entreprises autorisent un certain optimisme.
Les chiffres du mois
+ 0.5%
La croissance ralentie des Etats-Unis au
4ème trimestre 2016
< 3 000 milliards$
La barre sous laquelle est passé le
montant des réserves de change de la
Chine
9.6%
Le taux de chômage de la zone euro
+ 5.0%
La hausse des investissements prévus
par les chefs d’entreprises en France en
2017
191 700
Les créations nettes d’emploi en France
fin 2016, sur un an
+ 6.4%
La progression du chiffre d’affaires
industriel en Occitanie en 2016
3 sur 4
La proportion de commerçants de Haute-
Garonne déçus par la première semaine
dactivité des soldes dhiver
L’essentiel
La Mensuelle Eco
N°42 - Février 2017
Sources : AssetFI, FMI, Xerfi, EEG Crédit Agricole, DEE BNP-Paribas
Les regards et analyses sont essentiellement braqués vers la conjoncture économique aux Etats-Unis et sur
les premières initiatives de l’administration Trump. Ces dernières n’ont pour l’heure pas généré d’inquiétudes
sur les marchés financiers, ceux-ci accordant davantage de crédit aux effets positifs de la hausse des
dépenses publiques qu’aux chocs protectionnistes. Au contraire, le plan de relance couplé à des mesures
commerciales ciblées uniquement contre le Mexique ou la Chine pourrait favoriser la surchauffe d’une
économie américaine déjà au plein emploi (taux de chômage à 4,7% en décembre). En dépit d’un net
ralentissement de la croissance au 4ème trimestre 2016 (PIB +0,5% sur 3 mois contre +0,9% au trimestre
précédent), le climat des affaires est repassé au-dessus de sa moyenne de long terme pour la 1ère fois depuis
20 mois.
La Chine entretient de son côté les interrogations quant à la trajectoire de son modèle économique et à la
valeur du yuan. Le montant de ses réserves de change est aujourd’hui inférieur à 3 000 milliards$, soit une
baisse de 25% depuis juin 2014 symptomatique des sorties de capitaux nourries du moindre intérêt des
investisseurs. Les risques de retournement du marché immobilier et de tensions commerciales entre Pékin et
Washington pourraient contrarier la « priorité à la stabilité » donnée par le gouvernement chinois.
Concernant les autres membres des BRICS, seule l’Inde poursuit un chemin de croissance : +7.0% en 2016,
+7,3% et +8.0% prévus en 2017 et 2018. Le manque patent d’investissement, en recul pour le 3ème trimestre
consécutif, et les effets du processus actuel de démonétisation pour lutter contre les activités illégales
augurent anmoins d’un ralentissement à court terme. En Russie, l’amélioration est lente mais perceptible
avec l’ensemble des indicateurs qui engagent une sortie de récession depuis le mois de novembre, tandis que
la faible reprise pronostiquée par le FMI pour le Brésil en 2017 est compromise par la forte inflation, le taux de
chômage doublé depuis 3 ans et la chute de la consommation. L’Afrique du Sud, où la croissance est
minimale (+0,1% en 2016), doit composer avec un déficit budgétaire élevé, un taux de chômage global à 27%
et au-dessus de 50% chez les moins de 25 ans, et la faiblesse de sa monnaie, le rand.
Au Royaume-Uni, le climat des affaires s’est radouci depuis septembre après la détérioration post Brexit.
L’impact du référendum ne semble pas direct sur l’évolution du PIB qui affiche une croissance de +0,6% au
dernier trimestre 2016. Ses conséquences sur la dépréciation de la livre sont en revanche très marquées,
celle-ci ayant perdu 15% de sa valeur face au dollar entre juin 2016 et janvier 2017, avec des effets
concrets sur la construction résidentielle et à venir sur la consommation des ménages.
Stabilisation du cours du pétrole
Le cours du baril de Brent semble se stabiliser ces dernières semaines autour de 55$, résultat de la
compensation de la moindre production des pays de l’OPEP (accord de fin 2016) par le redémarrage des
gisements de schiste nord-américains, dont l’exploitation devient rentable au-dessus de 50$ le baril.
1/ La situation économique mondiale
Face à l’incertitude américaine
La Mensuelle Eco
N°42 - Février 2017
Sources : Eurostat, Xerf, EEG Crédit Agricole, DEE BNP Paribas
En décembre 2016, le climat des affaires dans l’Euroland est au plus haut depuis juillet 2011. Le moral des
industriels, notamment, se renforce pour le 9ème mois consécutif parallèlement à la trajectoire de dépréciation
de l’euro vis-à-vis du billet vert.
Les politiques envisagées par la BCE et la FED pour les prochains mois ne favoriseront pas, sauf brusque
retournement, la réappréciation rapide du dollar. La zone Euro devrait donc voir le taux de change être le
dernier astre à quitter le désalignement des planètes, tandis que l’inflation a déjà accéléré (surtout hors
énergie) et que les taux d’intérêt commenceront à remonter au plus tard au début du second semestre 2017
sous l’impulsion américaine.
La croissance de la zone s’est établie à +0,5% au quatrième trimestre 2016 grâce à une hausse de la
demande intérieure renforcée par l’investissement. En rythme annualisé, le PIB progresse de +1,7%. Le taux
de chômage baisse à nouveau en décembre et concerne 9,6% de la population active. Plus de 20% des
jeunes demeurent toutefois sans emploi.
Ce n’est pas le cas en Allemagne, où le taux de chômage est tombé à 3,8%, soit le niveau minimum depuis la
réunification. La croissance attendue à +2,0% en 2016 constitue la meilleure performance depuis 5 ans. Le
pays réussit ainsi la prouesse d’afficher une croissance supérieure à son potentiel estimé à +1,2%/an,
conservant ainsi un output gap positif. Le PIB a accéléré au dernier trimestre, +0,4% après +0,1% au 3ème,
soutenu par la consommation, l’investissement et la hausse des dépenses publiques liée à l’accueil des
migrants.
En Italie, le flou de l’horizon politique provoque une montée du taux d’épargne des ménages défavorable à
leur consommation et leur investissement résidentiel. Le PIB ralentit à +0,2% fin 2016, et la croissance serait
inférieure à 1% en 2017.
Comme au 3ème trimestre, le PIB de l’Espagne a maintenu un rythme de progression de +0,7% lors des 3
derniers mois de 2016. Si un ralentissement est toujours attendu ces prochains mois, la poursuite des
créations d’emploi et le recul progressif du taux de chômage soutiendrait la consommation privée et
permettrait au pays de conserver le meilleur dynamisme des grandes économies de la zone euro.
Le redressement de l’économie des Pays-Bas est en cours depuis fin 2012, suite à l’assainissement
budgétaire et à la réforme du marcdu travail (retraite à 67 ans). La croissance s’élèverait à +2,2% en 2016
portée par les principaux leviers disponibles : consommation privée +1,6%, investissement +6,2%,
exportations +3,9%. Malgré ces performances, le gouvernement fait face au grand mécontentement de la
population en raison de l’accroissement de la précarité et des inégalités, coût forcé des réformes.
2/ Zone Euro
Des capacités de résistance
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N°42 - Février 2017
Sources : INSEE, Banque de France, DEE BNP Paribas
Le PIB national progresse de 0,4% au dernier trimestre 2016, pour un bilan annuel très proche du précédent
millésime : + 1,1% après +1,2% en 2015, et 0,3 point au-dessous de la prévision gouvernementale. La
demande intérieure porte la croissance pendant que le commerce extérieur continue de peser négativement.
Les composantes de l'activité domestique progressent. Les penses de consommation des ménages
accélèrent et affichent une hausse de +1,8% sur l'ensemble de l'année (1,5% en 2015) de même que
l'investissement des entreprises, avec +4,3% en 2016 contre +2,7% mesuré un an plus tôt. En lien avec la
plus grande sollicitation de l’appareil de production au dernier trimestre, les chefs d’entreprise de l’industrie
prévoient une nouvelle hausse de l’investissement en 2017 (+5%).
3/ Le contexte national
Un bilan 2016 décevant, mais un dernier trimestre encourageant
La Mensuelle Eco
N°42 - Février 2017
Concernant la production, malgré le repli de décembre sur un mois (-0,8% après +2,4% en novembre),
l’indicateur manufacturier progresse légèrement sur l’ensemble du dernier trimestre 2016, à +0,2% par rapport
à la même période en 2015.
La tendance globale est assez similaire du côté de la consommation des ménages. L’agrégat diminue de
0,8% en décembre suite à deux mois de hausse, principalement du fait de moindres dépenses en énergie et
en alimentation. Sur l’ensemble du trimestre et en glissement sur 3 mois, la consommation en biens bondit de
+0,9%, celle en services augmente de +0,3%.
Les ménages affichent en janvier 2017 un niveau de confiance égal à sa moyenne de long terme, un seuil
jamais atteint depuis novembre 2007.
Le climat des affaires, en baisse d’un point le mois dernier à 104, demeure lui aussi au-dessus de sa
moyenne de longue période.
Il faut néanmoins noter la nette accélération en janvier sur un an de +1,3% des prix à la consommation, après
+0,6% en décembre. L’inflation atteint ainsi son plus haut niveau depuis novembre 2012, surtout en raison de
la hausse marquée du prix des produits énergétiques.
D’après les premières estimations de l’INSEE, l’emploi des secteurs marchands non agricoles progresse de
+0,4% au 4ème trimestre 2016, soit un 7ème trimestre consécutif de hausse. Sur un an, il s’accroit de 1,2% et
191 700 créations nettes de postes. Les activités tertiaires génèrent l’intégralité du gain, notamment grâce à la
très forte hausse de l’intérim (69 300 postes nets, +11,8%). L’industrie et la construction perdent en revanche
respectivement 23 200 et 5 700 emplois.
Dans le même temps, le taux de chômage baisse de 0,1 point à 10,0% de la population active. Sur un an, il
diminue de 0,2 point.
Source : Banque de France
2ème édition de l’enquête annuelle à l’échelle de l’Occitanie par la Direction régionale de la Banque de
France, en collaboration avec la CCI de Toulouse pour les résultats sur la Haute-Garonne à paraître le
21 mars prochain.
Les entreprises en Occitanie : bilan 2016 et perspectives 2017
Selon les 2 400 chefs d’entreprise (majoritairement de plus de 50 salariés) interrogés réalisant globalement un
chiffre d’affaires de 47 milliards d’euros et employant 206 500 salariés, le dynamisme économique se confirme
en Occitanie en 2016. Les prévisions 2017 sont bien orientées.
L’activité industrielle s’inscrit en hausse (chiffres d’affaires +6,4%). Les matériels de transports (+14,8%)
enregistrent la plus forte progression. La croissance est plus faible dans l’agroalimentaire (+1,4%) et la
fabrication d’équipements électriques et électroniques (+1,2%). Les évolutions sont divergentes au sein des
branches des autres produits industriels : le chiffre d’affaires global augmente de 1,7%. Les secteurs du
textile-habillement-cuir, et du bois fléchissent.
4/ La conjoncture en Occitanie
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