Boléro. Maurice Ravel. 1928 La musique de Ballet

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Boléro. Maurice Ravel. 1928
C'est l'oeuvre de musique classique la plus jouée au monde.
Ida Rubinstein, amie et mécène du musicien, commanda au compositeur, déjà
célèbre, un ballet à caractère espagnol. Il choisit de composer une œuvre constituée
d’un thème A et d'un thème B basée sur un crescendo orchestral ininterrompu.
Nous sommes à la fin des années folles. En effet après la
première guerre mondiale, Paris connaît dix années
d’effervescence ( de 1920 à 1929) et de libération totale qui
résonnent comme une parenthèse enchantée en cette
période de deuil national.La fête est le mot d’ordre de ce que l’on surnommera « les
années folles », menée par une jeunesse enivrée d’espoir, qui souhaite s’amuser,
vivre et surtout oublier l’horreur de la guerre.Les années folles entraînent donc les
Parisien(ne)s dans une sorte de frénésie, aussi bien culturelle que sociale : la ville se
métamorphose au gré des constructions Art Déco, les automobiles envahissent les
rues, l’électroménager révolutionne le quotidien…
Maurice Ravel :Compositeur et chef d'orchestre français (Ciboure 1875 –
Paris 1937)
Souvent comparé à Debussy (« Prélude à l'après-midi d'un faune ») avec lequel il
partage cette utilisation de l’harmonie avec des dissonances non résolues, il s’en
distingue par une maîtrise de l’orchestration hors du commun.
Fauré (« Pavane »), qui fut son professeur de composition, et un ami cher, qualifia
son travail d’une "sincérité désarmante". Son œuvre peut être qualifiée
d’éclectique, au vu des sources variées de ses inspirations : Couperin, Rameau,
Mozart,Saint Saëns. Ravel est aussi fasciné par la musique noire américaine
comme le jazz et le blues, et imprégné de musique hispanique (sa mère est
d'origine espagnole).
Dans un catalogue de 111 œuvres, Maurice Ravel nous a laissé une grande
majorité de chefs d’œuvre mondialement reconnus qui font de lui l’un des plus grands compositeurs français
du XXème siècle.
La musique de Ballet
Le ballet doit son invention aux danses présentées à la cour italienne au XVe siècle.
Elles accompagnent alors les festins dont se repaissent les invités et suivent le service
des plats.
Ce n’est qu’un peu plus tard que le ballet apparaît en France, notamment avec la
présentation du Ballet comique de la Reine, dansé à Paris en 1581. Il connaît alors
une forte popularité et devient rapidement un divertissement prisé par l’aristocratie.
En 1661, l’Académie royale de la danse est fondée par Louis XIV, marquant, malgré
son manque de succès, le début du ballet professionnel. Les établissements
d’enseignement permettent, dès lors, d’établir les bases de la danse classique,
codifiant les principaux pas et positions.
Le ballet connaît de grands développements au XVIIIe siècle avec l’apparition des pointes et l’avènement
du style romantique. Plus tard, on fonde de grandes compagnies qui développent leurs propres spectacles ou
présentent des pièces classiques. Parmi les plus prospères, on retrouve les Ballets russes et le New York City
Ballet.
Le néo-classicisme :
En musique, le néo-classicisme est une tendance esthétique qui s'est traduit par l'attirance des constructions
rigoureuses, héritées du passé et qui est apparue en France après la Première Guerre mondiale en réaction
aux mouvement moderne de l'expressionnisme musical allemand représenté par Arnold Shoenberg.
Ravel n'a pas cherché à faire du néo-classicisme dans son Boléro, mais plutôt une recherche sur la répétition
et l'orchestration. Cependant l’esthétique s'en rapproche tout de même lorsqu'on le compare aux œuvres de
ses contemporains expressionnistes (écoutez le « Pierrot Lunaire » de Schoenberg 1912)
« Le tombeau de Couperin » 1916 est une pièce pour piano clairement néoclassique en hommage au
compositeur français Couperin du XVIIIe siècle. Ravel a dédié chacune des six pièces à des amis, tombés au
feu au cours de la Première Guerre mondiale.
Étude de l’œuvre :
« En 1928, sur la demande de Madame Rubinstein, j'ai composé un boléro pour orchestre. C'est une danse
d'un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l'harmonie et le rythme,
ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo
orchestral».
Le Boléro rencontra rapidement un très vif succès au grand étonnement de Ravel et devint rapidement
célèbre. Souvent considéré comme un modèle d’orchestration, le compositeur dira pourtant de son chef
d’œuvre : « Je voudrais surtout qu'il n'y ait pas de malentendu sur ce travail. Il s'agit d'une expérience d'un
type très particulier. Avant sa première représentation, j'avais prévenu que ce morceau de dix-sept minutes
n'était constitué que d'un unique et long crescendo ininterrompu. Il n'y a pas de contrastes, et pratiquement
pas d'innovation à l'exception de la structure et du mode d'exécution… l'écriture orchestrale est simple et
directe du début à la fin, sans la moindre recherche de virtuosité ».
L’œuvre est entièrement basée sur le rythme du boléro joué par la caisse-claire tout au long de la pièce.
Cet ostinato - répété 169 fois ! - donne au Boléro son rythme uniforme et invariable.
Ravel utilise deux mélodies qu’il répète neuf fois chacune. Les deux thèmes, de même longueur, resteront
immuables . Pour cela, il répète d’abord deux fois son premier thème avec différents instruments, puis passe
au second thème, et le répète également deux fois.
La première mélodie, la plus célèbre, se caractérise par sa grande souplesse, son caractère andalou, ses
longues lignes aux intervalles conjoints . Elle est d’abord exposée par la flûte traversière seule.
Le deuxième thème avec son coté jazzy plus dansant se caractérise par son exotisme et présente plus de
variétés. Il est essentiellement joué par des instruments typiques du jazz (saxophone, trombone, trompette).
Pour éviter la monotonie, Ravel procède à un long crescendo ininterrompu et un jeu de timbres qui donnent à
l’œuvre toute sa saveur et l’impression d’un renouvellement continu.
Le Boléro peut être considéré comme la première œuvre musicale de style répétitive.
La musique répétitive est un courant musical apparu aux EU dans les années 1960. Le principe de
composition est basé sur la répétition.
« Piano phase » de Reich utilise la technique du « phasing » . Un court motif musical répété indéfiniment.
Chaque musicien (ou magnétophone) répète ce motif en boucle, mais avec un décalage entre les voix,
décalage qui augmente et diminue au cours de la pièce.
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