1 Communauté Urbaine de Cherbourg 10 place Napoléon – BP- 808 50 108 Cherbourg-Octeville Cédex Diagnostic de sensibilité écologique relatif au projet d’aménagement du « secteur Giffard » sur la commune de Tourlaville (50) Rapport final Réalisation : Pierre DUFRENE Octobre 2010 BUREAU D’ETUDES PIERRE DUFRENE 65 Rue de la Duché 50100 Cherbourg-Octeville Tél.: 02 33 53 89 39 e-mail: [email protected] SOMMAIRE INTRODUCTION 5 CHAPITRE I : Présentation générale du site 5 1.- Informations générales : description sommaire, statut actuel et limite du site 5 2.- Contexte écologique 6 3.- Contexte géologique et hydrogéologique 7 CHAPITRE II : Diagnostic « zones humides » 9 1.- Méthodes 1.1.- Etude des habitats 1.2.- Etude de la flore 1.3.- Etude des sols 9 9 9 10 2.- Résultats 2.1.- Habitats 2.2.- Flore 2.3.- Sols 2.4.- Conclusion 11 11 13 16 19 CHAPITRE III : Diagnostic écologique 20 A.- FLORE ET MILIEUX NATURELS 20 1.- Méthode 1.1.- Cartographie et description de la végétation 1.2.- Inventaires des espèces 1.3.- Analyse patrimoniale 1.3.1. Valeur patrimoniale floristique 1.3.1.1.- Définition du statut de rareté des espèces 1.3.1.2.- Définition de la valeur patrimoniale floristique 1.3.2. Valeur patrimoniale des habitats 1.3.3. Synthèse flore / habitats 20 20 20 20 20 20 21 22 23 2 2.- Résultats 2.1.- Description des unités écologiques 2.1.1.- Potager 2.1.2.- Jeunes friches post-culturales mésophiles 2.1.3.- Jeunes friches post-culturales mésohygrophiles 2.1.4.- Friches post-culturales anciennes mésohygrophiles 2.1.5.- Ourlet à Dactyle 2.1.6.- Roselières 2.1.7.- Roselières plus ou moins envahies par les ronces 2.1.8. Les haies 2.1.11.- Les vieux murs 2.1.13.- Les fossés 23 23 23 23 27 27 28 28 29 29 30 31 2.2.- Inventaires floristiques 2.3.- Analyse patrimoniale 2.3.1. Flore 2.3.1.1.- Les espèces assez rares en Basse-Normandie 2.3.1.2.- Les espèces rares en Basse-Normandie 2.3.1.3.- Les espèces très rares en Basse-Normandie 2.3.1.4.- Autres espèces 32 32 32 33 35 37 37 2.3.2.- Les habitats naturels remarquables 2.3.3.- Synthèse sur l’intérêt patrimonial flore / habitats 38 38 2.4.- La flore inférieure 39 B.- FAUNE 1.- Vertébrés 40 40 1.1.- Avifaune 1.1.1. Méthodes 1.1.1.1.- Inventaires 1.3.1.1.- Statuts 1.1.2. Résultats 1.1.2.1.- Description du peuplement 1.1.2.2.- Analyse patrimoniale 40 40 40 40 41 41 44 1.2.- Herpétologie 1.2.1. Méthodes 1.2.1.1.- Batraciens 1.2.1.2.- Reptiles 46 46 46 46 3 1.2.2. Résultats 1.2.2.1.- Batraciens 1.2.2.2.- Reptiles 46 46 46 1.3.- Mammifères 1.3.1. Méthode 1.3.1.1.- Inventaires 1.3.1.1.- Statuts 1.3.2. Résultats 47 47 47 47 47 2.- Invertébrés 49 2.1.- Lépidoptères (Papillons) 2.1.1. Méthode 2.1.1.1- Inventaires 2.1.1.2- Statuts 2.1.2. Résultats 49 49 49 49 50 2.2.- Odonates (Libellules et demoiselles) 2.2.1. Méthode 2.2.1.1- Inventaires 2.2.1.2- Statuts 2.2.2. Résultats 51 51 51 51 51 2.3.- Orthoptères (Sauterelles, Grillons, Criquets) 2.3.1. Méthode 2.3.1.1- Inventaires 2.3.1.2- Statuts 2.3.2. Résultats 52 52 52 53 53 2.4.- Autres invertébrés 54 C.- SYNTHESE D.- CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXE 1 ANNEXE 2 58 58 59 61 64 Avertissement Sauf indications contraires, toutes les photographies ont été réalisées sur le site d’étude au cours de la campagne de terrain ou à partir d’échantillons prélevés sur le terrain. 4 INTRODUCTION Dans le cadre du projet d’aménagement du « secteur Giffard », cette étude a pour objectif de réaliser un diagnostic de la sensibilité écologique du site. Ce diagnostic comporte d’une part, une analyse basée sur la flore, la faune et les habitats naturels (2ème phase de l’étude) et, d’autre part, une délimitation précise de l’étendue de la zone humide (1ère phase de l’étude). Ce rapport présente les résultats de la deuxième phase et reprend (sans modification) les résultats exposés lors de la première phase de l’étude ayant fait l’objet d’un rapport rendu fin Mai 2010. CHAPITRE I : Présentation générale du site 1.- Informations générales : description sommaire, statut actuel et limite du site Située en Basse-Normandie dans le Nord du département de la Manche, la zone d’étude est localisée dans la Communauté Urbaine de Cherbourg sur la commune de Tourlaville. Carte n°1 : Localisation du site en France et dans le département de la Manche 5 Elle couvre une superficie d’environ 6ha localisés aux marges de l’urbanisation actuelle. Carte n°2 : Localisation de la zone d’étude (en jaune) 2.- Contexte écologique Le Cotentin se caractérise par une succession depuis le littoral de 4 grands ensembles écologiques : le milieu marin et l’estran, les milieux arrières littoraux (dunes, marais), les falaises et landes littorales puis le bocage. Carte n°3 : Localisation des ZNIEFFs de type 1 les plus proches 6 A l’exception du bocage dont l’intérêt écologique est surtout structurel et paysager, les ensembles littoraux comportent fréquemment des habitats naturels à haute valeur patrimoniale. La carte n°3 reflète partiellement ces caractéristiques locales avec de nombreuses landes inscrites en ZNIEFF de type 1. Plus ponctuellement, les « Dunes et Marais de Collignon » représentent les derniers milieux arrière littoraux résiduels sur le littoral de la CUC, la plupart ayant disparu sous le développement de l’urbanisation. Ainsi, si le site étudié ne présente aucun classement ou aucune inscription administrative au titre du patrimoine naturel, il est localisé dans un secteur à forte potentialité écologique : le littoral. 3.- Contexte géologique et hydrogéologique La carte n°4 montre que le territoire étudié est localisé à proximité du littoral sur des alluvions modernes (Fz) et des basses terrasses marines (M) comprises entre 5 et 10m d’altitude. Les sondages pédologiques effectués sur le site qui montrent une couche sableuse de 50 à 60cm (colluvions en provenance des terrasses marines ?) reposant sur une couche profonde argileuse (alluvions modernes ?). La couche sableuse est enrichie en limons. Carte n°4 : Contexte géologique (d’après la carte BRGM, 1977) 7 De nombreux fossés bordent les parcelles mais aucun écoulement n’a été observé. Tous étaient à sec au mois de Mai mais présentent le plus souvent une végétation hélophytique (Epilobium parviflorum, Phragmites australis, Pulicaria dysenterica, etc.). Certains ne sont plus visibles sur le terrain en raison de l’arrêt déjà trop ancien de l’activité agricole et de l’absence d’entretien. fossé à sec encore bien visible entre deux friches post-culturales La nappe d’eau temporaire présente sur la zone d’étude ne semble alimentée que par la pluviométrie. Elle est globalement drainée de la frange Sud-Est (partie haute) vers la frange Nord-Ouest (Partie basse) bordée par la piste cyclable. 8 CHAPITRE II : Diagnostic « zones humides » 1.- Méthodes Les zones humides ont été identifiées, pour chaque unité écologique cartographiée, au sens de l’arrêté du 24.06.08 modifié par l’arrêté du 01.10.2009 et de sa circulaire d’application à partir du protocole suivant (extraits des textes officiels) : 1.1.- Etude des habitats « Lorsque des données ou cartographies d'habitats selon les typologies CORINE biotopes ou Prodrome des végétations de France sont disponibles à une échelle de levés appropriée (1/1 000 à 1/25 000 en règle générale), la lecture de ces cartes ou données vise à déterminer si les habitats présents correspondent à un ou des habitats caractéristiques de zones humides parmi ceux mentionnés dans l'une des listes ci-dessous, selon la nomenclature des données ou cartes utilisées. Un espace peut être considéré comme humide si les habitats qui le composent figurent comme habitats caractéristiques de zones humides dans la liste correspondante. Lorsque des données ou cartographies surfaciques sont utilisées, la limite de la zone humide correspond alors au contour de cet espace auquel sont joints, le cas échéant, les espaces identifiés comme humides d'après le critère relatif aux sols selon les modalités détaillées à l'annexe 1. » 1.2.- Etude de la flore : « Protocole de terrain : - sur une placette circulaire globalement homogène du point de vue des conditions mésologiques et de végétation, d'un rayon de 3 ou 6 ou 12 pas (soit un rayon entre 1,5 et 10 mètres) selon que l'on est en milieu respectivement herbacé, arbustif ou arborescent, effectuer une estimation visuelle du pourcentage de recouvrement des espèces pour chaque strate de végétation (herbacée, arbustive ou arborescente [2]) en travaillant par ordre décroissant de recouvrement (3) ; - pour chaque strate : - noter le pourcentage de recouvrement des espèces ; - les classer par ordre décroissant ; - établir une liste des espèces dont les pourcentages de recouvrement cumulés permettent d'atteindre 50 % du recouvrement total de la strate ; - ajouter les espèces ayant individuellement un pourcentage de recouvrement supérieur ou égal à 20 %, si elles n'ont pas été comptabilisées précédemment ; 9 - une liste d'espèces dominantes est ainsi obtenue pour la strate considérée ; - répéter l'opération pour chaque strate ; - regrouper les listes obtenues pour chaque strate en une seule liste d'espèces dominantes toutes strates confondues (4) ; - examiner le caractère hygrophile des espèces de cette liste ; si la moitié au moins des espèces de cette liste figurent dans la Liste des espèces indicatrices de zones humides » mentionnée au 2.1.2 ci-dessous, la végétation peut être qualifiée d'hygrophile. » 1.3.- Etude des sols « Protocole de terrain : Lorsque des investigations sur le terrain sont nécessaires, l'examen des sols doit porter prioritairement sur des points à situer de part et d'autre de la frontière supposée de la zone humide, suivant des transects perpendiculaires à cette frontière. Le nombre, la répartition et la localisation précise de ces points dépendent de la taille et de l'hétérogénéité du site, avec 1 point (= 1 sondage) par secteur homogène du point de vue des conditions mésologiques. Chaque sondage pédologique sur ces points doit être d'une profondeur de l'ordre de 1 mètre. L'examen du sondage pédologique vise à vérifier la présence : - d'horizons histiques (ou tourbeux) débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol et d'une épaisseur d'au moins 50 centimètres ; - ou de traits réductiques débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol ; ou de traits rédoxiques débutant à moins de 25 centimètres de la surface du sol et se prolongeant ou s'intensifiant en profondeur ; - ou de traits rédoxiques débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol et se prolongeant ou s'intensifiant en profondeur, et des traits réductiques apparaissant entre 80 et 120cm de profondeurs. Si ces caractéristiques sont présentes, le sol peut être considéré comme sol de zone humide. En leur absence, il convient de vérifier les indications fournies par l'examen de la végétation ou, le cas échéant pour les cas particuliers de sols, les résultats de l'expertise des conditions hydrogéomorphologiques. La fin de l'hiver et le début du printemps sont des périodes idéales pour constater sur le terrain la réalité des excès d'eau, mais l'observation des traits d'hydromorphie peut être réalisée toute l'année. » 10 2.- Résultats 2.1.- Habitats Une cartographie des unités écologiques a été réalisée (cf Chapître II). Trois unités sont potentiellement éligibles au titre des zones humides : - les roselières, qu’elles soient ou non plus ou moins envahies par les ronces et peu hygrophiles, elles correspondent à l’habitat : 53.1 Roselières ; Vieux murs envahi par les ronces Roseaux Roselière parcelle 8 - le développement de l’Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), de la Houlque (Holcus lanatus), de la Renoncule rampante (Ranunculus repens), etc. atteste du passage de la friche par un stade prairial fugace appartenant au 37.2 Prairies humides eutrophes et probablement au 37.242 Prairies à Agrostide stolonifère et Fétuque faux-roseau, groupements végétaux caractéristiques, notamment, des dépressions collectant les eaux pluviales temporairement inondées. - la couverture de saules qui se développe ou se développera sur l’ensemble des friches mésohygrophiles finira par aboutir à court terme à l’habitat 44.92 : Saussaies marécageuses. Exemple de développement de la couverture de saules sur la parcelle 16 Le schéma ci-dessous montre l’évolution normale de la végétation vers des stades forestiers après abandon des activités agropastorales en climat tempéré (à quelques exceptions près comme les milieux littoraux ou les hautes montagnes). 11 Cultures Prairies Ourlets herbacés (Sol nu) Fourrés Stades forestiers Evolution dynamique naturelle de la végétation après abandon de l’activité agropastorale Aux sols nus succèdent un stade de friche à annuelles, puis à bisannuelles, remplacées par des herbacées vivaces (stades prairiaux) puis par des ligneux (fourrés) qui commencent à s’installer. Le stade « ourlets herbacés » correspond ici en milieux humides à des mégaphorbiaies caractérisées par les grands hélophytes sociaux comme le Roseau (Phragmites australis). C’est cette dynamique que l’on peut observer sur le site d’étude : Arrêt des cultures maraîchères Jeunes friches post-culturales les annuelles et les bisannuelles sont encore bien présentes, le stade prairial est mal caractérisé en l’absence de fauche et/ou de pâturage Friches post-culturales anciennes Les annuelles et bisannuelles régressent au profit des vivaces, prairiales ou grands hélophytes, les ligneux (saules) commencent à envahir les parcelles La couverture des saules (il s’agit ici probablement d’un hybride entre le Saule à oreillettes et le Saule roux : Salix aurita x Salix acuminata) est encore faible mais s’étendra rapidement dans les années à venir en l’absence d’intervention humaine. Par conséquent, si le terme de Saussaie est actuellement un peu excessif, il deviendra effectif à court terme. Salix aurita x acuminata 12 Conclusion La présence de l’habitat 53.1, roselières, est suffisante pour qualifier de zones humides au sens des textes officielles les parcelles 6, 7, 8, 11, 12 et 14. Les friches mésohygrophiles, jeunes ou anciennes, seront éligibles à court terme en raison du développement de la couverture des saules. Carte n°5 : Synthèse sur l’éligibilité des parcelles en zones humides au titre des habitats 2.2.- Flore 6 relevés phytosociologiques standard ont été réalisés dans les parcelles 3, 4, 9, 13, 16 et 18 afin de compléter et préciser le diagnostic réalisé sur la base des habitats. Ces relevés sont récapitulés dans le tableau n°1. Les relevés consistent à noter la totalité des espèces présentes sur une surface dite « floristiquement homogène ». Pour chaque espèce, un coefficient d’abondance-dominance est attribué : + : simplement présent 1 : quelques pourcents de recouvrement ou individus abondants 2 : 5 à 25% de recouvrement 3 : 25 à 50% de recouvrement 4 : 50 à 75% de recouvrement 5 : 75 à 100% de recouvrement Le recouvrement est estimé à vue par la projection verticale au sol de chaque espèce. Bien entendu, la somme de tous les recouvrements peut dépasser 100%, les plantes se chevauchant fréquemment dans le tapis végétal. Le recouvrement total, toutes espèces confondues, est également noté. Les relevés ont été effectués le 17.05.2010, soit un peu trop tôt en saison. 13 Tableau n°1 : Relevés phytosociologiques Strate arbustive Salix aurita L. x (acuminata Miller) Salix caprea L. P4 . + P4 . . P18 P18 P9 P9 P16 P16 5% . 15% . 15% . 1 . 2 15 2 15 40% . 70% . 70% . 70% . Strate herbacée Agrostis stolonifera L. 3 30 2 15 2 10 2 15 Artemisia vulgaris L. . . . . . . . . Bellis perennis L. . . . . . . + . Cerastium glomeratum Thuill. . . . . . . . . Cirsium arvense (L.) Scop. 1 . 1 . + . 2 15 Cirsium vulgare (Savi) Ten. + . . . + . . . Conyza sp 1 . 2 15 2 20 2 10 Cortaderia selloana Asc. & Grae. . . + . . . . . Dactylis glomerata L. + . + . + . + . Carex sp . . . . + . . . Dryopteris filix-mas (L.) Schott . . + . . . . . Epilobium hirsutum L. 2 10 1 . 1 . + . Epilobium parviflorum Schreber . . . . + . 1 . Equisetum arvense L. + . . . + . + . Eupatorium cannabinum L. + . + . + . . . Festuca arundinacea Schreber . . . . . . . . Holcus lanatus L. 2 15 3 30 3 40 2 15 Hypericum hircinum L. + . 2 10 + . . . Hypochoeris radicata L. . . . . . . 1 . Juncus inflexus L. . . + . . . + . Leucanthemum vulgare Lam. + . . . . . . . Pastinaca sativa L. . . 1 . + . . . Phragmites australis (Cav.) Steudel . . . . . . + . Picris echioides L. 2 10 . . + . 2 15 Picris hieracioides L. . . . . . . . . Plantago lanceolata L. . . . . . . . . Pulicaria dysenterica (L.) Bernh. . . 1 . 1 . 1 . Ranunculus acris L. ssp acris . . . . . . + . Ranunculus repens L. 1 . . . . . . . Rubus fruticosus L. s.l. . . + . . . . . Senecio jacobaea L. + . + . + . + . Trifolium campestre Schreber . . . . . . . . Valerianella locusta (L.) Laterrade . . . . . . . . Veronica persica Poiret . . . . . . . . . . . . . . + . Vicia sativa L. En bleu les espèces indicatrices de zones humides citées dans les annexes de l’arrêté P3 . . 40% 2 1 . + . + 2 . . . . . 1 . . + 1 . . . . . . 1 . . + . . . 1 + + + . P3 P13 P13 . 15% . . 2 15 + . 20 . . . . . 20 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70% 2 . . . 1 + 2 . 2 . . 1 1 + + . 3 + 1 . . . . 1 + + 1 . . . + . . + + . 15 . . . . . 15 . 10 . . . . . . . 40 . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les relevés ont été réalisés au centre des parcelles pour éviter les « effets bordures » sur des surfaces assez importantes de l’ordre de 200m². En effet, les superficies préconisées pour les placettes dans l’arrêté ne nous ont pas paru pertinentes dans le contexte perturbé des parcelles étudiées (friches post-culturales). L’hétérogénéité du tapis végétal est important et les plantes sociales les plus recouvrantes forment souvent des faciès plus ou moins développés. 14 Ainsi, si les relevés avaient été effectués sur une « tache » de Houlque, d’Epilobe hérissé ou d’Agrostide stolonifère, les conclusions auraient fourni des résultats contradictoires et non représentatifs de la situation. Le tableau n°1 ci-dessus récapitule les résultats obtenus. Conclusion D’après le protocole défini par l’arrêté, les parcelles 3, 4 et 9 peuvent être considérées comme des zones humides mais pas les parcelles 13, 16 et 18. Les parcelles 5, identique à 4, et 10, identique à 9 sont également à considérer comme des zones humides au titre de la flore ainsi que les roselières. Carte n°6 : Synthèse sur l’éligibilité des parcelles en zones humides au titre de la flore Toutefois, soulignons que ces 6 parcelles, qu’elles soient éligibles ou non au titre de l’arrêté, présentent, notamment pour des raisons historiques, une flore peu typique (cf. §2.1.). La composition floristique du tapis végétal est globalement hétérogène et comporte des espèces des friches anthropiques, des prairiales ubiquistes, des prairiales hygrophiles, des hygrophiles de la mégaphorbiaie, des préforestières, etc. D’autre part, remarquons que sur la base du seul critère floristique, ces 6 parcelles sont à la limite de l’éligibilité en zone humide. En effet, ces parcelles mésohygrophiles présentent un degré d’hydromorphie assez peu prononcé et se placent au début dans le gradient des zones humides. Ci-contre : aperçu du tapis végétal de la parcelle 13 dominé par la Houlque 15 2.3.- Sols 7 profils pédologiques ont été réalisés à la tarière à main jusqu’à 1m20 au centre des parcelles 1, 3, 4, 13, 16 et 18. Pour chaque horizon, la texture a été estimée au toucher (cf. annexe 1). Les traces d’hydromorphie ont été notées ainsi que les couleurs et profondeurs. La figure ci-dessous récapitule les résultats obtenus pour le profil typique effectué sur la parcelle 4. Horizon sableux de type « A1 cultural », homogénéisé par la semelle de labour sur 30cm. Horizon rédoxyque bariolé à concrétions ferriques, ferromanganiques et précipitations plus ou moins localisées et diffuses de fer ferrique entrecoupées de zones à aspect gris bleuté. Le taux d’argile augmente brutalement passant d’environ 10% (boudin) à plus de 40% (anneau et terre « poisseuse » au toucher Roche mère altérée : alluvions modernes argileuses A g C Dans l’horizon cultural homogénéisé par le labour, il est très difficile d’observer des traces d’hydromorphie comme sur la figure ci-contre, des traces d’accumulation de fer ferrique (couleur rouille). La texture du sol d’abord sableuse, devient sablo-argileuse entre -50 et -80cm. Boudin friable réalisé en pétrissant la terre montrant une teneur en argile d’environ 10% Le taux d’argile augmente ensuite fortement entre -80 et -120cm. 16 La réalisation d’un anneau de quelques centimètres de diamètre sans fissuration avec de la terre humide atteste d’une teneur en argile supérieure à 30%. La terre devenant très collante en séchant à la palpation, montre que la teneur en argile des horizons profonds est supérieure à 40%. Les traces d’hydromorphie deviennent évidentes dans l’horizon rédoxyque où la battance de la nappe provoque une ségrégation du fer qui s’accumule sous forme ferrique dans des traces ou des concrétions. Il se forme un horizon bariolé, très caractéristique des sols à nappe temporaire. Concrétion ferro-manganique (noire) caractéristique des sols rédoxyque Aspect « bariolé » de l’horizon g rédoxyque La nappe d’eau était présente en fin de profil, à la limite de la tarière. Conclusion Le profil effectué sur la parcelle n°4 montre un rédoxysol primaire typique d’un sol temporairement engorgé. Les traces d’hydromorphie débutant dès l’horizon « A1 cutural » sont difficiles à mettre en évidence à ce niveau mais deviennent flagrantes sous la semelle de labour. Les profils effectués sur les parcelles 3, 13, 16 et 18 sont similaires à celui de la parcelle n°4 et rendent toutes ces parcelles éligibles en zone humide au titre des critères pédologiques. Les parcelles 5 et 9, non examinées, sont également éligibles compte tenu de leur similitude avec les parcelles adjacentes et de leur position topographique. Reconstitution complète du profil effectué sur la parcelle 4 17 Sur les parcelles 1 et 17, le sol est de texture sableuse jusqu’à environ -70cm où apparaissent seulement les premières traces d’hydromorphie. Ces deux parcelles ne sont pas éligibles en zone humide sur la base des critères pédologiques. La photographie ci-contre montre l’absence de l’horizon bariolé typique des rédoxysols. Reconstitution complète du profil effectué sur la parcelle 17 Carte n°7 : Synthèse sur l’éligibilité des parcelles en zones humides au titre des sols 18 2.4.- Conclusion Les constats effectués pour les habitats, la flore et les sols sont concordants et témoignent de la présence d’une zone humide sur le site étudié. Celle-ci se répartie en deux zones : - une zone humide évidente occupée par des roselières mais qui reste malgré tout peu marécageuse ; - une zone humide peu marquée, hébergeant des végétations mésohygrophiles perturbées et dégradées par une mise en culture sur des sols à hydromorphie temporaire. Carte n°8 : Synthèse globale sur l’éligibilité des parcelles en zones humides Au sein de la zone humide moins marquée, les parcelles 4, 5, 9 et 10 paraissent les plus humides en raison de leur position topographique et comme en témoigne les fossés à Phragmites les ceinturant. La parcelle 9 est bordée de fossés à Phragmite, celui-ci s’avance largement sur les marges de la parcelle en gagnant du terrain sur la friche post-culturale 19 CHAPITRE III : Diagnostic écologique A.- FLORE ET MILIEUX NATURELS 1.- Méthode 1.1.- Cartographie et description de la végétation Une pré-carte de la végétation et des unités écologiques visibles a été établie à partir de la photographie aérienne la plus récente. Cette pré-carte a ensuite été corrigée par un passage systématique sur le terrain. Les unités écologiques ont été identifiées sur la base de la structure de la végétation et de la composition floristique (cultures, haies, friches, roselières…). 1.2.- Inventaires des espèces Le site a été systématiquement prospecté une fois par mois en Avril, Mai, Juin, Juillet et Août 2010. Tous les taxons observés ont été identifiés au moins jusqu’à l’espèce en dehors de quelques groupes complexes (Rubus, Taraxacum…). Dans ce cas, il est mentionné s.l. (sensu lato) incl. (incluant) ou s.s. (sensu stricto) excl. (excluant), afin d’indiquer le degré de précision de l’identification ou sp (species) lorsque le genre seulement a été reconnu. 1.3.- Analyse patrimoniale 1.3.1. Valeur patrimoniale floristique 1.3.1.1.- Définition du statut de rareté des espèces Les statuts ont été élaborés à partir de l’atlas des plantes vasculaires de Basse-Normandie (Provost, 1998) et de la flore correspondante (Provost, 1998), modifiés et adaptés. A titre indicatif, l’échelle suivante a pu être appliquée pour modifier le statut de certaines espèces : Très rare (TR) = espèce présente dans moins de 1% des mailles de l’atlas (1-6 mailles) Rare (TR) = espèce présente dans 2 à 5% des mailles de l’atlas (7-30 mailles) Assez rare (AR) = espèce présente dans 6 à 10% des mailles de l’atlas (31-60 mailles) Assez commune (AC) = espèce présente dans 11 à 25% des mailles de l’atlas Commune (C) = espèce présente dans 25 à 50% des mailles de l’atlas Très commune (TC) = espèce présente dans 51 à 100% des mailles de l’atlas (soit 620 mailles) Cependant, quelque soit l’échelle de cotation adoptée, les seuils choisis contiennent toujours une part d’arbitraire. L’essentiel n’est pas tant d’établir une « cotation absolue », mais d’identifier les taxons les plus intéressants dans un système hiérarchisé. Par ailleurs, il ne faut pas dogmatiser l’apparente précision mathématique de ce type de classification. Une analyse critique est évidemment nécessaire, en particulier pour les espèces dont la fréquence est proche d’un seuil. Ainsi, la régression ou l’extension d’un taxon et de son biotope sont des facteurs importants. 20 L’abondance des populations est un autre critère intéressant à examiner. En premier lieu, il faut souligner qu’une espèce peut être rare ou très rare mais abondante dans ses stations (espèces sociales). Le statut de rareté étant défini sur une fréquence, ces deux notions ne doivent pas être confondues. Inversement, il faut également noter qu’une espèce peut présenter une aire de répartition assez dense mais des habitats et des populations de petites tailles, disséminés sur l’ensemble du territoire. Dans ce cas, la fréquence peut éventuellement être pondérée. Cette catégorie d’espèces concerne surtout les degrés assez communs et assez rares et correspond globalement à la définition suivante : « Espèce peu commune, liée à un habitat ou groupe d'habitats spécialisés et/ou encore présente dans de nombreux milieux mais aux populations très faibles ». Les cotations du Conservatoire Botanique National de Brest pour la Basse-Normandie ont également été prises en compte (CBN, 2010) dans cette synthèse. 1.3.1.2.- Définition de la valeur patrimoniale floristique Le tableau n°2 indique la démarche appliquée pour la détermination de la valeur patrimoniale floristique. Cette estimation n’est pas mathématique mais reste au final, une appréciation (expertise). Tableau n°2 : Critère de détermination de la valeur patrimoniale floristique Caractéristiques de la station Valeur patrimoniale Absence d’espèce remarquable FAIBLE Quelques espèces assez rares MOYENNE Quelques espèces assez rares, 1 ou 2 espèces rares ou très rares ASSEZ FORTE Nombreuses espèces assez rares, plusieurs espèces rares, très rares et/ou légalement protégées FORTE Nombreuses espèces assez rares, rares et très rares et/ou légalement protégées EXCEPTIONNELLE Les espèces allochtones récentes (à compter du début du XXème siècle) ne sont pas prises en compte dans la valeur patrimoniale floristique (espèces introduites, plantées, naturalisées et subspontanées). La Gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius), une espèce subspontanée dont le statut n’est pas pris en compte pour l’estimation de la valeur patrimoniale 21 1.3.2. Valeur patrimoniale des habitats Le tableau n°3 résume la méthode utilisée pour déterminer la valeur patrimoniale des habitats. A l’instar de la méthode utilisée pour la valeur floristique, elle n’est pas mathématique mais indicative de la démarche d’expertise appliquée dans cette étude. Tableau n°3 : Détermination de la valeur patrimoniale des habitats Types d’habitats Exemples Habitats fréquents et hautement artificialisés cultures et prairies intensives, maraîchages, dont la flore est banale urbanisées, plantations de résineux, etc. Valeur patrimoniale zones FAIBLE Habitats fréquents mais peu artificialisés cultures et prairies extensives, boisements spontanées, hébergeant parfois quelques espèces assez rares MOYENNE vieilles haies : « nature ordinaire bien conservée » Habitats peu fréquents et peu dégradés, ponctuels ou linéaires, disséminés sur le Rivières, mares, friches hygrophiles, vieux arbres creux, etc. territoire et hébergeant parfois des espèces remarquables ASSEZ FORTE Habitats spécialisés et rares, hébergeant le plus Pelouses calcicoles, pelouses siliceuses, prairies souvent des espèces remarquables et/ou marécageuses oligotrophes, bas-marais acides ou alcalins, FORTE légalement protégées etc. Habitats spécialisés et très rares, hébergeant le plus souvent un grand nombre d’espèces Tourbières actives, havres, pannes dunaires, etc. remarquables et/ou légalement protégées EXCEPTIONNELLE 22 1.3.3. Synthèse flore / habitats Un croisement des critères utilisés pour la flore, la faune et les habitats permet de hiérarchiser le territoire en 5 niveaux de sensibilité flore / habitats : faible, moyenne, assez forte, forte et exceptionnelle. Ces résultats sont reportés sur une carte de synthèse. 2.- Résultats 2.1.- Description des unités écologiques 7 unités de végétation surfaciques ont été distinguées sur la carte n°5 auxquelles s’ajoutent 7 unités linéaires soit 14 éléments au total. 2.1.1.- Potager Un petit potager est entretenu sur le site d’étude. Quelques espèces adventices des cultures (« mauvaises herbes ») accompagnent sur les marges les végétaux cultivés comme le Mouron des oiseaux (Stellaria media), le Chénopode blanc (Chenopodium album), la Sénebière didyme (Coronopus didymus), etc. Le « potager » La Sénebière didyme (Coronopus didymus) Aspect des cultures 2.1.2.- Jeunes friches post-culturales mésophiles La végétation des parcelles cultivées abandonnées récemment a évolué naturellement vers de jeunes friches post-culturales (cf. Chapître II §2.1). Aspect d’une jeune friche post-culturale (parcelle 17) 23 Le tapis végétal est dominé par les annuelles et les bisannuelles comme la Picride-fausse vipérine (Picris echioides), la Ravenelle (Raphanus raphanistrum), le Séneçon jacobé (Senecio jacobaea), parfois vivace comme le Chardon des champs (Cirsium arvense). Ces grandes plantes hirsutes et plus ou moins piquantes donnent un aspect hérissé et coloré souvent mal perçu par le grand public (« mal entretenu », « pas propre »…). La Picride fausse-vipérine (Picris echioides) Le Chardon des champs (Cirsium arvense) Séneçon jacobé (Senecio jacobaea), (photographie hors site) La Ravenelle (Raphanus raphanistrum) Quelques espèces cultivées se maintiennent de manière résiduelle sur les parcelles comme le Choux cultivé (Brassica oleracea), la Fèverolle (Vicia faba) ou encore le Salsifi violet (Tragopogon porrifolius) présent le long de la piste cyclable. Fèverolle (Vicia faba) Salsifi violet (Tragopogon porrifolius) Choux cultivé (Brassica oleracea) 24 Les friches post-culturales sont des milieux favorables au développement d’espèces introduites. La proximité de l’urbanisation est localement un facteur important expliquant le grand nombre de ces adventices découvertes sur le site : Brome purgatif (Bromus catharticus), Millepertuis à odeur de bouc (Hypericum hircinum), Gynérium argenté (Cortaderia solloana), Hirschfeldie grisâtre (Hirschfeldia incana), Gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius), etc. Population de Phéole indéterminée Une Phléole introduite indéterminée (Phleum sp) Millepertuis à odeur de bouc (Hypericum hircinum) d’après Coste (1900-1906) La plupart de ces espèces sont rares à l’état naturel (espèces subspontanées) mais elles peuvent parfois devenir communes (espèces naturalisées). Peuplement d’Hirschfeldie grisâtre (en jaune) Cette espèce introduite récemment est donnée comme très rare par Provost (1998) mais est devenue commune sur toute la côte de la Manche et dans les friches anthropiques. Les friches post-culturales présentent parfois un intérêt floristique en permettant le développement de compagnes de culture éliminées par les phytocides dans les zones cultivées classiques. Ces milieux extensifs sont également favorables aux invertébrés. Sur la zone d’étude, la proximité du littoral, les caractéristiques édaphiques et l’extensivité de ces milieux ont permis l’installation de plusieurs espèces remarquables : la Petite Brize (Briza minor), la Laitue vireuse (Lactuca virosa), l’Ortie brûlante (Urtica urens), la Luzerne polymorphe (Medicago polymorpha), etc. On note également dans ces jeunes friches la présence de quelques prairiales annonçant l’évolution de la végétation vers les stades dynamiques ultérieurs. Souche d’Avoine bulbeuse (Arrhénatherum elatius ssp bulbosum) Grande berce (Heracleum sphondylium) 25 Carte n°9 : Localisation des unités de végétation 26 2.1.3.- Jeunes friches post-culturales mésohygrophiles Cette formation végétale est proche de la précédente mais caractérisée par la présence d’espèces hygrophiles comme divers épilobes (Epilobium hirsutum, E. obscurum, E. parviflorum, E. ciliatum), la Pulicaire (Pulicaria dysenterica), l’Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), etc. Aspect du tapis végétal Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum) Une graminée hygrophile colonise rapidement ces friches, l’Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), annonçant le stade dynamique suivant de prairie mésohygrophile. La Houlque laineuse (Holcus lanatus) et la Renoncule rampante (Ranunculus repens), espèces de prairies fraîches, sont également bien présentes. Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera) Houlque laineuse (Holcus lanatus) 2.1.4.- Friches post-culturales anciennes mésohygrophiles Lorsque l’abandon est plus ancien, les espèces annuelles et bisanuelles régressent, les herbacées vivaces envahissent le tapis végétal et les arbustes commencent à coloniser les parcelles. 27 Les saules, et notamment le Saule roux (Salix acuminata), probablement en partie hybridé avec le Saule à oreillettes (Salix aurita), se développent rapidement en raison des conditions édaphiques mésohygrophiles qui leur sont favorables. Vue sur la parcelle 16 envahie par les saules 2.1.5.- Ourlet à Dactyle Cette formation végétale est anecdotique et marginale sur le site. C’est une petite parcelle recouverte de Dactyle (Dactylis glomerata), une graminée caractéristique des ourlets herbacés mésophiles. 2.1.6.- Roselières Les roselières sont des formations végétales dominées par le Roseau (Phragmites australis). Sur la zone d’étude, elles sont floristiquement pauvres et denses (peu d’espèces sont présentes en dehors du roseau), peu marécageuses et plus ou moins rudéralisées comme en témoigne la présence de nitrophytes comme la Grande ortie (Urtica dioica) ou le Liseron des haies (Calystegia sepium). Roselière avec une ancienne oseraie plantée de Saule blanc (Salix alba ssp vitellina) en arrière plan 28 2.1.7.- Roselières plus ou moins envahies par les ronces Il s’agit ici d’une formation végétale annexe de la précédente où la ronce est bien présente, envahissant le plus souvent les parcelles par les marges moins hygrophiles. Aspect des roselières sur les parcelles 6 et 7 2.1.8. Les haies 3 types de haies ont été distinguées sur la zone d’étude : - haie de saule blanc ; haies de troène à larges feuilles ; haie de Sureau noir. Seule la haie de Sureau a une origine spontanée, les deux autres types de haies ont été plantées. Ce sont des haies arbustives sans grand intérêt. Saule blanc (Salix alba ssp vitellina) Haie de troène séparant les parcelles 17 et 18 : remarquez l’ourlet dynamique (ronces, espèces de lisière…) progressant spontanément vers l’intérieur de la parcelle 17 Des haies ornementales ont également été plantées en bordure de la zone d’étude dans les jardins des habitations jouxtant les parcelles, notamment une grande haie de Cyprès (Cupressus sp) le long de la parcelle 1. Ces haies ne sont pas localisées « dans » la zone d’étude et n’ont pas été cartographiées. 29 Haie taillée bordant un jardin à l’angle de la parcelle 18, remarquez également ici l’ourlet nitrophile herbacé progressant vers l’intérieur de la parcelle : Grande ortie (Urtica dioica), Ortie blanche (Lamium album), Gaillet gratteron (Galium aparine), ronce (Rubus ssp)… Grande pervenche (Vinca major) Lamier blanc, Grande ortie et Gaillet gratteron Fraisier (Fragaria vesca) Des échappées de jardins se retrouvent souvent le long des habitations comme les 2 espèces ci-dessus 2.1.11.- Les vieux murs D’anciens murets limitent les parcelles sur le terrain. Ils présentent un intérêt esthétique, paysager et aussi écologique. En effet, ils hébergent une végétation particulière composée de lichens et de mousses ainsi que les 3 espèces de Polypode français dont l’une est très rare en Basse-Normandie (Polypodium cambricum). Vieux mur séparant les parcelles 3 et 4 30 Homalothecium sericeum, une mousse fréquente sur les vieux murs et 2 petites frondes de polypode Certains murets sont très dégradés et devenus à peine visibles au sein de la végétation envahissante, notamment la ronce. La Ronce (Rubus fruticosus s.l.) Vieux murs traversant les parcelles 8 et 11 envahis par les ronces 2.1.13.- Les fossés D’anciens fossés de drainage limitent les parcelles. Certains étaient en eaux en Avril mais ils se sont rapidement asséchés. Il a été distingué dans la cartographie les fossés présentant une végétation hélophytique (grandes espèces hygrophiles dont les bourgeons passent l’hiver dans la vase) de ceux où aucune végétation hygrophile n’était visible. Fossé séparant les parcelles 4 et 5 31 2.2.- Inventaires floristiques Au total 147 espèces ont été répertoriées. Ce chiffre est assez élevé compte tenu de la faible superficie du site (6ha). Cependant, il faut souligner que la richesse spécifique (nombre d’espèces) n’est pas en soit un critère d’évaluation de la valeur patrimoniale. Une tourbière véritable peut héberger seulement quelques dizaines de taxons alors que des friches industrielles et autres décharges peuvent présenter 200 à 300 espèces. Par conséquent, la rareté des taxons et des habitats est le principal critère utilisé pour estimer la valeur patrimoniale écologique. 2.3.- Analyse patrimoniale 2.3.1. Flore La répartition des statuts patrimoniaux des 147 taxons répertoriés sur le site est synthétisée par la figure ci-dessous : 67 70 60 50 40 30 24 21 20 7 6 10 1 5 5 4 3 4 0 TR R AR AC C TC T NA Pl a n té es B SU C ? SM "h y b ri de " 0 Répartition des 147 espèces végétales par classes de statut en Basse-Normandie (Légendes de la figure : ? = indéterminées TC = très communes C = communes AC = assez communes AR = assez rares R = rares TR = très rares SMC = Statut mal connu NAT = naturalisées) 32 Sur les 147 taxons répertoriés, 9 sont susceptibles de présenter un intérêt patrimonial. Tableau n°4 : Liste des espèces végétales remarquables Espèces Statuts définis dans l’étude Provost (1998) Cotation CBN Briza minor L. R Lactuca virosa L. Medicago polymorpha L. ssp polycarpa Polypodium cambricum L. R AR, surtout présente dans la Manche AC R et irrégulièrement répartie AR, en grande raréfaction depuis 1 siècle AR R et présente seulement sur silice RR R R R R R TR Cyperus longus L. AR Dactylorhiza praetermissa Lamium hybridum Vill. AR AR Urtica urens L. AR Vulpia myuros var. myuros AR Déterminante Liste rouge ZNIEFF BN armoricaine AR AR AR annexe 2 R AR R R Les caractéristiques écologiques de ces espèces remarquables sont le reflet du contexte local. En effet, ces 9 espèces sont pour la majorité des annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches (6 espèces), 2 espèces des milieux humides et 1 espèce liée aux vieux murs. Tableau n°5 : Ecologie des espèces végétales remarquables recensées Espèces Cyperus longus L. Dactylorhiza praetermissa Lamium hybridum Vill. Urtica urens L. Vulpia myuros var. myuros Briza minor L. Lactuca virosa L. Medicago polymorpha L. ssp polycarpa Polypodium cambricum L. Statuts définis dans l’étude Friche hygrophile Prairie humide Annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches Annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches Annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches Annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches Annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches Annuelles compagnes des cultures et des jeunes friches Vieux murs et affleurements rocheux 2.3.1.1.- Les espèces assez rares en Basse-Normandie 5 espèces assez rares en Basse-Normandie ont été découvertes sur la zone d’étude dont 3 sont en forte régression : le Souchet odorant (Cyperus longus), l’Orchis négligée (Dactylorhiza praetermissa) et l’Ortie brûlante (Urtica urens). 33 Ortie brulante (Urtica urens) Signalée comme aussi commune que sa grande sœur par Corbière (1893), l’Ortie brûlante est une espèce annuelle en grande raréfaction comme de nombreuses compagnes des cultures décimées par les phytocides. Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) Le Lamier hybride est une compagne des cultures encore assez commune dans la plaine de Caen mais beaucoup plus rare dans la Manche. Lamier hybride (Lamium hybridum) d’après Coste (1906) Il a été découvert avec l’Ortie brûlante dans le petit potager. Le Souchet odorant est une plante typique des marais arrière littoraux de la Manche où il est encore bien présent mais devient très rare ailleurs en Basse-Normandie. Il est en régression, comme beaucoup d’espèces de milieux humides. Une petite Souchet odorant (Cyperus longus) station est présente en bordure de la parcelle 11. Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) L’Orchis négligée est une belle orchidée des prairies humides (malheureusement défraîchie sur la photographie ci-jointe) en régression et inscrite à l’annexe 2 de la Liste Rouge Armoricaine. Orchis négligée (Dactylorhiza praetermissa) Quelques pieds ont été découverts sur la parcelle 13 en bordure des roselières. Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) 34 La Vulpie queue de rat est une espèce typique des friches sableuses sèches. La parcelle 1 héberge une belle population de cette graminée discrète. Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) Vulpie queue de rat (Vulpia myuros) 2.3.1.2.- Les espèces rares en Basse-Normandie 4 espèces rares en Basse-Normandie ont été découvertes sur la zone d’étude. La Petite Brize (Briza minor) est une élégante petite graminée des sols sableux, secs et acides. Elle formait une belle population le long de la haie dans la parcelle 17. Elle a également été découverte ponctuellement au Nord de la parcelle 18. La Petite brize (Briza minor) (photographie hors site) Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) La Luzerne polymorphe (Medicago polymorpha) est une méditerranéenne atlantique dont la plupart des mentions dans le Cotentin date d’avant 1930. Une belle population se développait dans la parcelle 3. Luzerne polymoprhe (Medicago polymorpha) (Photographie hors site) Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) 35 A l’instar des 2 espèces précédentes, la Laitue vireuse (Lactuca virosa) est une grande espèce compagne des friches et cultures sub-méditerranéenne atlantique. Proche de la Laitue scariole (Lactuca serriola), elle s’en distingue par la disposition de ses feuilles et l’aspect de ses fruits. Quelques pieds ont été observés sur la parcelle n°1. Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) La zone d’étude héberge les 3 espèces de Polypodes français sur les vieux murs. 2 d’entre elles sont banales mais le Polypode austral (Polypodium cambricum) est une petite fougère bien rare en Basse-Normandie et dans la moitié Nord de la France. Polypode austral (Polypodium cambricum) Répartition en Basse-Normandie d’après Provost (1999) 36 Tout comme les 3 autres espèces, c’est encore une méditerranéenne atlantique en limite d’aire de répartition qui atteint dans le Cotentin sa limite Nord. Répartition en France du Polypode austral (Polypodium cambricum) d’après Prelli (2001) 2.3.1.3.- Les espèces très rares en Basse-Normandie Aucune espèce très rare n’a été découverte sur la zone d’étude. 2.3.1.4.- Autres espèces 3 autres taxons dont 2 au Statut Mal Connu (SMC) et 1 inscrit à la liste rouge armoricaine méritent également d’être signalés. Tableau n°6 : Autres espèces Statuts définis dans l’étude Espèces Blackstonia perfoliata Epilobium obscurum Schreber Epilobium tetragonum L. ssp tetragonum AC SMC (AC ?) SMC (R ?) Provost (1998) AC, surtout sur calcaire et littoral AR mais aussi mal connue R mais peut être aussi mal connue Cotation CBN Déterminante Liste rouge BN armoricaine non rare annexe 2 AR non citée Quelques pieds d’une belle orchidée, l’Ophrys abeille (Ophrys apifera) ont également été découverts mais toutes les orchidées ne sont pas des espèces rares et celle-ci est assez commune en Basse-Normandie. Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata) Ophrys abeille (Ophrys apifera) 37 2.3.2.- Les habitats naturels remarquables Les deux principaux types d’habitats rencontrés sur la zone d’étude sont peu fréquents. En effet, les jeunes friches post-culturales sont des milieux extensifs fugaces, apparaissant ici ou là, souvent sur de faibles superficies mais toujours assez rares à l’échelle de la région. De plus, sur la zone d’étude, ces friches sont installées sur des sols sableux à proximité du littoral, ce qui augmente beaucoup leur intérêt et leurs potentialités, surtout pour la flore supérieure et les invertébrés. Les roselières sont des habitats spécialisés et localisés. Sur le site, elles sont peu marécageuses et plus ou moins dégradées (rudéralisation liée à la proximité des cultures, des zones urbaines, de la piste cyclable et de l’ancienne décharge). Elles conservent néanmoins un intérêt non négligeable, en particulier un intérêt structurel pour une avifaune spécialisée (fauvettes paludicoles). Les vieux murets limitant les parcelles sont également des habitats particuliers à prendre en compte. Bien que dégradés par l’envahissement de la végétation, ils hébergent une espèce de fougère remarquable et présentent une potentialité non mesurée pour la flore inférieure, les lichens notamment. Ces 3 habitats peuvent être qualifiés de assez rares dans la région et d’un intérêt patrimonial « assez fort ». 2.3.3.- Synthèse sur l’intérêt patrimonial flore / habitats La synthèse des éléments patrimoniaux répertoriés conduit à une hiérarchisation du territoire vis-à-vis de sa sensibilité floristique et des habitats naturels. Cette hiérarchisation est un avis qui ne découle pas d’un calcul scientifique, la détermination de la valeur patrimoniale n’étant pas une science mais une « valeur sociale » bien difficile à définir. Globalement, l’intérêt patrimonial de la zone d’étude vis-à-vis de la flore et des habitats naturels peut être qualifié de moyen à assez fort à l’échelle régionale et faible aux échelles nationales et européennes. 38 2.4.- La flore inférieure La flore inférieure (Lichens, champignons, algues et mousses) n’est généralement pas étudiée dans les études d’impacts classiques en raison de contraintes multiples (groupes difficiles à étudier, souvent peu connus, budgets et délais trop faibles, etc.). Thalle et corbeille de propagules Peuplement de lichens corticoles (Xanthoria parietina) Archégoniophores Marchanti polymorpha, une mousse terricole banale dans la région Toutefois, la zone d’étude ne nous semble pas présenter de potentialités particulières pour la flore inférieure. Seuls les vieux murs pourraient héberger des peuplements de lichens saxicoles susceptibles de présenter un intérêt particulier. Peuplement de lichens saxicoles sur un vieux mur avec au premier plan un lichen fruticuleux du genre Ramalina et divers lichens crustacés (en forme de « croute ») 39 B.- FAUNE 1.- Vertébrés 1.1.- Avifaune 1.1.1. Méthodes 1.1.1.1.- Inventaires Les oiseaux ont été recensés à vue et au chant au cours de 2 prospections spécifiques le 22 Avril et le 05 Mai 2010. Au cours de chacune de ces prospections, des points d’écoute d’une dizaine de minutes ont été réalisés à divers endroits du site durant la matinée. Quelques observations ponctuelles réalisées lors des autres prospections (flore, reptiles et mammifères, etc .) ont également été prises en compte. Pour chaque espèce, les indices de nidification ont été recherchés et notés (GONm, 2009) : Nicheur possible 1 = oiseau vu en période favorable dans un milieu favorable 2 = mâle chantant en période de reproduction Nicheur probable 3 = couple en période de reproduction, chant du mâle répété sur un même site 4 = territoire occupé 5 = parades nuptiales 6 = sites de nids fréquentés 7 = comportements et cris d’alarme 8 = présence de plaques incubatrices sur un oiseau tenu en main Nicheur certain 9 = construction et aménagement d’une cavité 10 = adulte simulant une blessure ou cherchant à détourner un intrus 11 = découverte d’un nid vide ou de coquilles d’oeufs 12 = juvéniles non volants 13 = nid fréquenté inaccessible 14 = transport de nourriture ou de sacs fécaux 15 = nid garni d’œufs 16 = nid garni de poussins Les espèces contactées aux abords immédiats du site ont également été prises en compte. En effet, le site n’est pas un espace clos et de nombreux échanges ont lieu en particulier avec les jardins d’habitations proches et les ronciers et friches entourant la « Mare de Tourlaville ». 1.3.1.1.- Statuts Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications suivantes : 40 - Debout, 2009. - Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie 2003-2005. Le Cormoran, 17 (12) 448 p. - GONm., 2003. - Oiseaux nicheurs menacés en Normandie, liste rouge et orange. 4p. - Dubois & al., 2008, Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux & Niestlé. 560 p. - Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. - UICN France / MNHN - 2008.- Liste rouge des oiseaux menacés en France. 7p. - Directive CEE n°79/409 du 2 Avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages (modifiée par directive n°85/411 du 25 Juillet 1985). - Hagemeijer & Blair (Editors), 1997.- The EBCC Atlas of European Breeding Birds : Their distribution and Abundance. T & A.D. Poyser, London, 903p. - Papazoglou & al., 2004. Birds in the European Union: a status assessment. Birdlife international, 51p. Les éléments issus de ces ouvrages sont reportés dans le tableau n°7. Une cotation de rareté à l’échelle régionale (Normandie) des espèces nicheuses a été établie dans cette étude à partir de deux principaux critères : la répartition spatiale et le nombre de couples éventuellement ajustés par les tendances dynamiques. Espèce très rare (TR) = moins de 20 couples nicheurs en Normandie Espèce rare (R) = moins de 200 couples nicheurs en Normandie Espèce assez rare (AR) = moins de 2000 couples en Normandie et/ou espèce spécialisée inféodée à un milieu assez rare à rare (roselière, littoral, etc.) mais pouvant présenter des effectifs plus importants de quelques milliers de couples Espèce assez commune (AC) = moins de 20 000 couples en Normandie et/ou plus ou moins localisée Espèce commune (C) = espèce aux effectifs abondants en Normandie mais présentant une répartition plus ou moins lacunaire Espèces très commune (TC) = espèce aux effectifs abondants et présente sur tout le territoire de la Normandie 1.1.2. Résultats 1.1.2.1.- Description du peuplement 28 espèces ont été recensées. 22 sont des nicheurs possibles, probables ou certains sur la zone d’étude ou à proximité immédiate (jardins, pourtour de la « Mare de Tourlaville »). Le peuplement se compose d’espèces plus ou moins anthropophiles comme le Moineau domestique, la Tourterelle turque, le Serin cini ou le Verdier d’Europe. La plupart ne nichent pas directement sur le site mais dans les jardins bordant toute la partie Est et Sud. Certaines pénètrent le site pour s’y nourrir (Moineau, Verdier…) également utilisé comme zone de nourrissage par des anthropophiles non nicheurs comme l’Hirondelle rustique ou le Martinet noir. 41 Tableau n°7 : Liste des espèces d’oiseaux observés sur le site et statuts Statuts locaux Noms scientifiques Noms vernaculaires Prunella modularis Cettia cetti Anas platyrhynchos Carduelis carduelis Cisticola juncidis Accipiter nisus Falco tinninculus Sylvia borin Larus argentatus Turdus philomelos Hirundo rustica Carduelis cannabina Apus apus Parus caeruleus Parus major Passer domesticus Pica pica Columba palumbus Fringilla coelebs Phylloscopus trochilus Phylloscopus collybita Acrocephalus scirpaceus Serinus serinus Streptopelia decaocto Troglodytes troglodytes Carduelis chloris Turdus merula Gallinula Chloropus Accenteur mouchet Bouscarle de Cetti Canard colvert Chardonneret élégant Cisticole des joncs Epervier d’Europe Faucon crécerelle Fauvette des jardins Goéland argenté Grive musicienne Hirondelle rustique Linotte mélodieuse Martinet noir Mésange bleue Mésange charbonnière Moineau domestique Pie bavarde Pigeon ramier Pinson des arbres Pouillot fitis Pouillot véloce Rousserolle effarvatte Serin cini Tourterelle turque Troglodyte mignon Verdier d’Europe Merle noir Poule d’eau 28 espèces Statuts régionaux Site de Tourlaville Statuts définis dans cette étude Dynamique populations nicheuses Nicheur probable Nicheur possible Non nicheur Nicheur probable Nicheur probable Non nicheur Non nicheur Nicheur probable Non nicheur Nicheur probable Non nicheur Nicheur probable Non nicheur Nicheur probable Nicheur probable Nicheur probable Nicheur possible Nicheur certain Nicheur probable Nicheur probable? Nicheur probable Nicheur probable Nicheur probable Nicheur probable Nicheur probable Nicheur probable Nicheur probable Nicheur possible TC AR AC TC AR AC AC C AC TC TC C TC TC TC TC TC TC TC AR? TC AR AC TC TC TC TC C ↑ ↑ ↑ → ↑ ↑ ↑ → ↓ ↑ → ↑? ? ↑ ↑ ↓ ↓ ↑ ↑ ↓ ↓ → →? → → ↑ ↑ ↑ 6 non nicheurs et 22 nicheurs possibles, probables ou certains Statuts nationaux Nicheurs menacés (GONm 2003) + Echelle Normandie : 3 nicheurs assez rares en Normandie Statuts européens Statut légal Nicheurs menacés MNHNUICN 2010 Red List UICN 2009 PN PN CH PN PN PN PN PN PN CH PN PN PN PN PN CH-NU CH PN PN PN PN PN CH PN PN CH CH LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC VU LC LC LC LC LC LC LC NT LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC LC Echelle France : 1 nicheur vulnérable 1 nicheur quasi-menacé Ann I Menace Europe Conv Dir. Berne Ois. EBCC SPEC EU 1997 2004 2004 II II III II II II II D ↓ 3 II III II II III II II III II II II II III II II III III D 3 2 ↓ ↓ 3 ↓ ↓ Echelle Europe : 5 espèces à statut défavorable ou en déclin 42 Le peuplement comporte également des ubiquistes d’écologies diverses, cavernicoles comme les Mésanges bleues et charbonnières, arboricoles comme le Pinson des arbres, la Pie bavarde ou le Pigeon ramier ou encore des espèces plastiques plutôt liées aux arbustes et haies comme le Merle noir, le Troglodyte mignon ou la Grive musicienne. Forge de Grive musicienne au sommet d’un vieux mur Escargot petit gris et des bois consommés par la grive Le groupe écologique le plus typique du site est constitué d’espèces des milieux buissonnants, d’ubiquistes comme l’Accenteur mouchet (dont la densité de reproducteurs sur le site est élevée) ou le Chardonneret élégant, d’espèces plus spécialisées comme la Linotte mélodieuse ou la Fauvette des jardins ou encore marquant une préférence pour les zones humides comme la Bouscarle de cetti. L’importance des ronciers autour de la « Mare de Tourlaville » et sur les pourtours des roselières plus ou moins envahies par la ronce est favorable à cette guilde d’oiseaux. Proche de cette guilde et également représentative du site, on relève la Rousserolle effarvatte inféodée aux roselières au sens large et la Cisticole des joncs caractéristique des milieux herbacés denses, le plus souvent en zone humide. C’est parmi ces 2 groupes d’oiseaux que l’on relève les espèces nicheuses présentant un intérêt patrimonial. Le Pouillot fitis, espèce en régression en Normandie et France, pourrait être rattaché à ces 2 groupes car il apprécie les zones humides semi-ouvertes par exemple les saulaies entrecoupées de milieux herbacés denses. Cependant, il est probable que les indices recueillis ne proviennent que d’individus en migration, ce pouillot étant connu pour chanter en cours de migration. En effet, le site semble peu favorable à l’hébergement de nicheurs de cette espèce. De manière anecdotique, on relève également : - 2 espèces aquatiques, le Canard colvert et la Poule d’eau, qui ne nichent pas sur le site mais utilisent la « Mare de Tourlaville » et les bassins proches ; - 1 espèce littorale, le Goéland argenté, observée uniquement en vol de passage au dessus du site ; - 2 rapaces diurnes, le Faucon crécerelle observé une fois chassant sur le site et l’Epervier d’Europe (1 individu en vol de passage au dessus du site). 43 1.1.2.2.- Analyse patrimoniale La figure ci-dessous illustre la répartition des statuts en Normandie des 22 espèces nicheuses recensées sur le site. 14 14 12 10 8 6 4 3 4 1 2 0 0 0 TC C AC AR R TR Statuts en Normandie des 22 espèces d’oiseaux nicheurs possibles, probables ou certains 4 espèces nicheuses assez rares en Normandie sont susceptibles de présenter un intérêt patrimonial : la Bouscarle de cetti, la Cisticole des joncs, la Rousserolle effarvatte et le Pouillot fitis. Répartition en Normandie de la Bouscarle de cetti (Debout, 2009) 44 Répartition en Normandie de la Cisticole des joncs (Debout, 2009) Répartition en Normandie de la Rousserole effarvatte (Debout, 2009) Toutes sont des espèces plus ou moins spécialisées exigeant des habitats particuliers assez rares en Normandie. Le site, de petite taille, héberge des densités faibles de ces espèces estimées à 1 couple pour la Bouscarle, 1 couple pour la Cisticole et 2 à 3 couples pour la Rousserolle effarvatte. A ces 4 espèces, il convient d’ajouter la Linotte mélodieuse, banale en Normandie mais indiquée comme vulnérable à l’échelle nationale et à statut défavorable en déclin au niveau européen. Malgré une superficie réduite, l’intérêt ornithologique du site apparaît comme moyen à assez fort à l’échelle régionale et faible aux échelles nationales et européennes. 45 1.2.- Herpétologie 1.2.1. Méthodes 1.2.1.1.- Batraciens L'inventaire des amphibiens est basé sur des écoutes ponctuelles (reconnaissance des émissions sonores des Anoures), des pêches à l'épuisette dans les points d’eau et des prospections nocturnes à la lampe. 1.2.1.2.- Reptiles Les reptiles comportent peu d’espèces en Basse-Normandie (5 lézards et 5 serpents). Le peuplement régional s’appauvrit encore dans la Manche (manque de biotopes thermophiles) puis dans la Cotentin (effet presqu’île). La plupart des espèces a de mœurs souvent discrètes et difficiles à observer. La détection des reptiles consiste en une progression lente et précautionneuse, avec exploration des lieux où ces animaux, par ailleurs assez homochromiques, sont susceptibles de réguler leur température en s’exposer au soleil ou à l’ombre (lisières par exemple). En dehors de l’observation directe, les indices de présence telle que les mues ou les cadavres sont également pris en compte mais ces découvertes sont rares. Une partie du temps a été consacrée à la recherche des reptiles lors de chacune des sorties (22 Avril, 05 Mai, 29 Juin, 05 Juillet, 19 Août), en parallèle avec la recherche des indices de présence de mammifères. 1.2.2. Résultats 1.2.2.1.- Batraciens Aucune espèce de batracien n’a été observée. En raison de l’absence de point d’eau, l’intérêt patrimonial de la zone d’étude pour les batraciens apparaît comme faible à l’échelle régionale, nationale et européenne malgré la proximité de la « Mare de Tourlaville », mare dégradée (saumâtre ?) et rudéralisée. 1.2.2.2.- Reptiles Aucune espèce n’a été observée sur la zone d’étude mais certaines sont peut être présentes (Orvet, Lézard vivipare, Vipère péliade). Toutefois, l’isolement et la faible taille du site ne sont pas favorables à ce groupe d’espèces. En l’état actuel des connaissances, l’intérêt patrimonial du site pour les reptiles peut être qualifié de faible à l’échelle régionale, nationale et européenne. 46 1.3.- Mammifères 1.3.1. Méthode 1.3.1.1.- Inventaires Les mammifères sont, d’une façon générale, des hôtes particulièrement discrets et la plupart sont nocturnes. Leur observation n’est donc pas aisée. L'inventaire des espèces a été basé sur l'observation directe et sur la recherche d'indices de présence (terriers, coulées, nids, cris, couches, empreintes, fèces, reliefs de repas...). Une partie du temps a été consacrée à la recherche des indices lors de chacune des sorties (22 Avril, 05 Mai, 29 Juin, 05 Juillet, 19 Août), en parallèle avec la recherche des reptiles. Pour les Chiroptères, des études spécifiques à l’aide de détecteurs à ultrasons peuvent être réalisées mais n’ont pas été mises en œuvre dans cette étude ou les potentialités du site sont faibles. 1.3.1.1.- Statuts Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications suivantes : - Groupe Mammalogique Normand, 2004.- Les mammifères sauvages de Normandie : statuts et répartition. 306p. - Fiers & al., 1997.- Statut de la faune de France métropolitaine. Statuts de protection, degré de menace, statuts biologiques. MNHN. 225p. - SFEPM (Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères), 1984. – Atlas des mammifères sauvages de France. MNHN, Paris, 294 p. - Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des mammifères protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. - UICN France / MNHN - 2009.- Liste rouge des mammifères menacés en France. 4p. - Temple & Terry, 2007. The status and distribution of european mammals. 48p. - Mitchell-Jones & al., 1999. The atlas of european mammals. Poyser natural hitory. Societas Europaea Mammalogica. 484 p. - Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et des habitats d'espèces ("Directive habitats"). 1.3.2. Résultats 3 espèces de mammifères ont été détectées sur le site : le Chat domestique, le Lapin (Oryctolagus cuniculus) et le Ragondin (Myocastor coypus). Vieille crotte de chat sur la parcelle 1 à proximité des habitations 47 Le Lapin de garenne est peu présent sur le site. Quelques crottiers ont été observés le long de la piste cyclable. Cette espèce est par ailleurs bien présente sur la friche dans le secteur de la « Mare de Tourlaville » et vient sans doute se nourrir sur la zone herbeuse bordant la zone d’étude. Le Lapin est une espèce qui reste commune dans toute la Normandie. Cependant, il semble en forte régression en France en raison des épidémies virales (myxomatose, VHD) et de la modification des milieux (urbanisation, culture intensive, arrachage des haies, etc.). Pour cette raison, il est inscrit comme étant « quasi menacé » sur la liste rouge UICN France (2009). Le cadavre d’un jeune Ragondin (Myocastor coypus) a été découvert sur la parcelle n°1. Cadavre du jeune Ragondin (Myocastor coypus) Vue rapprochée faite en laboratoire dentition Cette espèce introduite en France dans la 2ème moitié du XXème siècle était encore rare dans les années 70-80 mais a conquis la quasi-totalité de la Normandie depuis. La « Mare de Tourlaville », les chenaux en eau, la petite zone humide sur le site sont autant de facteurs favorables à son installation. Malgré un inventaire fragmentaire, l’intérêt du site pour les mammifères apparaît comme faible à l’échelle régionale, nationale et européenne. 48 2.- Invertébrés 2.1.- Lépidoptères (Papillons) 2.1.1. Méthode 2.1.1.1- Inventaires Les papillons sont recherchés à vue avec, si nécessaire, capture au filet pour identification. Les larves (chenilles) sont également prises en compte dans la mesure du possible. Capture d’une Pieridae au filet afin de vérifier les nervures de la face inférieure des ailes montrant ici Pieris napi aux nervures enfumées (Sartilly, Manche, 2010). Tous les individus de papillons de jour (Rhopalocères) et de macro-hétérocères diurnes (« gros papillons de nuit » volant de jour) rencontrés sur le site ont été systématiquement pris en compte à chacune des sorties effectuées (22 Avril, 05 Mai, 29 Juin, 05 Juillet, 19 Août). 2.1.1.2- Statuts Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications suivantes : - Dardennes & al., 2008.- Papillons de Normandie et des îles Anglo-Normandes. Atlas des Rhopalocères et des Zygènes. AREHN. 200p. - Guérard & al., 2004.- Inventaire des macrolépidoptères de la Manche. Mémoires de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg. Tome XLIV (2003-2004) pp. 101-190. - Lafranchis, T., 2000.- Les papillons de jour et leur chenilles. Biotope. 448p. - Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. - Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et des habitats d'espèces ("Directive habitats"). Une cotation de rareté est établie dans l’étude au niveau régionale à partir de la synthèse de ces différents ouvrages, de la biologie des taxons et de notre connaissance personnelle des espèces (cotation d’expert). 49 2.1.2. Résultats 10 espèces de Rhopalocères (papillons de jour) et 2 espèces de macrohétérocères (« gros papillons de nuit ») ont été observées sur la zone d’étude. Tableau n°8 : Liste des papillons de jour observés sur la zone d’étude Noms scientifiques Noms vernaculaires Aglais urticae Papilio machaon Pieris rapae Pyronia tithonus Maniola jurtina Inachis io Vanessa atalanta Tyria jacobaeae Polyommatus icarus Pararge aegeria Petite tortue Machaon Piéride de la rave Amaryllis Myrtil Paon de jour Vulcain Goutte de sang Azuré de la bugrane Tircis Statuts régionals définis dans cette étude TC C TC TC TC TC TC C TC TC Tableau n°9 : Liste des macrohétérocères observés sur la zone d’étude Autographa gamma Euproctis chrysorrhoea Gamma Cul brun Chenille et imago de la Goutte de sang (Tyria jacobaea) TC C Bourse (« colonie ») et chenille du Cul brun (Euproctis chrysorhoea) Toutes les espèces de papillons répertoriées sont banales en Basse-Normandie et l’intérêt patrimonial de la zone d’étude pour les lépidoptères peut être considéré comme faible à moyen à l’échelle régionale et faible à l’échelle nationale et européenne. 50 2.2.- Odonates (Libellules et demoiselles) 2.2.1. Méthode 2.2.1.1- Inventaires Les Odonates ont été recherchées à vue avec, si nécessaire, capture au filet pour identification. Les larves sont également prises en compte dans la mesure du possible (pêche au filet troubleau, recherche d’exuvies). 2.2.1.2- Statuts Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications suivantes : - Cercion, 2010.- Bulletin annuel de liaison du Collectif d'Etude Régional pour la Cartographie et l'Inventaire des Odonates de Normandie. 28. - SFO/ programme INVOD: http://www.libellules.org/fra. - Dijkstra, K.-D.B., 2006.- Guide des libellules de France et d’Europe. 320. - Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. - Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et des habitats d'espèces ("Directive habitats"). Une cotation de rareté est établie dans l’étude au niveau régional à partir de la synthèse de ces différents ouvrages, de la biologie des taxons et de notre connaissance personnelle des espèces (cotation d’expert). 2.2.2. Résultats Une seule espèce d’Odonate a été contactée dans cette étude : l’Agrion élégant (Ischnura elegans). Cette espèce se reproduit dans la mare dite « Mare de Tourlaville » localisée à proximité du site. Agrion élégant (Ischnura elegans) (Quettehou, Manche, 2006) Tableau n°10 : Liste des Odonates observées sur la zone d’étude Noms scientifiques Noms français Ischnura elegans Vander Linden Agrion élégant Statuts en Basse-Normandie défini dans cette étude TC 51 Cette espèce est banale dans toute la Normandie. Répartition en Normandie de l’Agrion élégant d’après le Bal du Cercion n°5-6 (2010) En l’absence de milieux aquatiques (mares, fossés en eau), l’intérêt patrimonial du site pour les Odonates peut être considéré comme faible à l’échelle régionale, nationale et européenne. 2.3.- Orthoptères (Sauterelles, Grillons, Criquets) 2.3.1. Méthode 2.3.1.1- Inventaires Les Orthoptères sont recherchés à vue et au chant. Si nécessaire, des enregistrements sonores sont effectués et traités au laboratoire. Enregistreur numérique Exemple de spectre sonore obtenu sur le logiciel Cool edit L’utilisation d’un détecteur à ultrasons en mode hétérodyne (modèle Peterson D200) permet de compléter les écoutes effectuées dans l’audible. Un passage spécifique de prospection a été réalisé pour ce groupe à phénologie tardive le 19 Août 2010. 52 2.3.1.2- Statuts Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications suivantes : - Coordination orthoptérique normande, 2007. Cartes de répartition des espèces en Normandie. 12p. - Voisin, J.-F. (Coordinateur), 2003.- Atlas des Orthoptères (Insecta: Orthoptera) et des Mantidés (Insecta: Mantodea) de France. MNHN, coll. Patrimoine naturel n°60. 104p. - Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. - Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et des habitats d'espèces ("Directive habitats"). 2.3.2. Résultats 5 espèces d’Orthoptères ont été recensées sur la zone d’étude. Tableau n°11 : Liste des Orthoptères observés sur la zone d’étude Statuts en BN définis dans Noms scientifiques Noms français cette étude Criquet marginé C Chortippus albomarginatus Criquet mélodieux TC Chortippus biguttulus Criquet des pâtures TC Chortippus paralellus Conocéphale bigarré C Conocephalus discolor Decticelle bariolée C Metrioptera roeselii Metrioptera roeselii [Decticelle bariolée] Toutes sont banales en Normandie. Toutefois, la présence de la Decticelle bariolée (Metrioptera roeseli) est à signaler. Nombre total de données: 1043 Nombre total d'individus: 1054 Nombre de mailles couvertes: 390 Comme pour d’autres groupes d’espèces, on constate fréquemment un appauvrissement du peuplement dans le Cotentin (effet presqu’île) et cette decticelle n’était pas encore citée de la partie Répartition en Normandie de la Decticelle bariolée d’après la Coordination Orthoptérique Normande (2007) septentrionale du Cotentin. 2001 à 2001 : 6 individus 2000 à 2000 : 1048 individus Prospection 30/07/2006 L’intérêt patrimonial du site pour les Orthoptères peut être considéré comme faible à l’échelle régionale, nationale et européenne. 53 2.4.- Autres invertébrés Il n’a pas été mis en œuvre de protocoles spécifiques pour l’inventaire des autres groupes d’invertébrés. Quelques photographies et données éparses ont été prises au hasard des prospections réalisées pour les autres groupes étudiés. Le panel photographique ci-dessous donne un aperçu de la biodiversité des autres groupes d’invertébrés. Colonie de micro-araignées Argiope (Argiope bruennichi) sur sa toile Psilothrix viridicoerulea (Coléoptères Dasytidae) Trous de sortie d’un Coléoptère saproxylophage sur une branche morte de Sureau noir Misumena vatia capturant un Hyménoptères Ragonycha fulva (Coléoptère Cantharidae) Coquille d’escargot Petit gris (Cryptomphalus asperus) et d’Escargot des haies (Cepaea nemoralis) dévoré par une grive 54 Les jeunes friches post-culturales sont des milieux extensifs où les floraisons sont abondantes. De nombreux Hyménoptères Apoïdes (abeilles sauvages, bourdons) profitent de cette abondante nourriture. D’autre part, le sol sableux affleurant et les vieux murs fournissent également des habitats pour l’installation de colonies pour ces espèces souvent terricoles. Le panel photographique ci-dessous illustre cette diversité remarquable (déterminations des taxons : Eric Dufrêne). Reine de Bombus terrestris s.l. Bombus sp mâle Lasioglossum sp femelle Andrena sp femelle Andrena sp femelle Andrena sp femelle Microandrena sp femelle Dasypoda hirtipes mâle Dasypoda hirtipes femelle 55 On trouve également de nombreux butineurs parmi les Diptères Syrphidae qui ressemblent souvent à des abeilles mais qui sont des mouches de la famille des syrphes. Panurgus sp mâle (Diptère Syrphidae) Eristalinus sp (Diptère Syrphidae) Eristalis tenax (D. Syrphidae) femelle posé à coté d’un Paon de jour (Inachis io) L’intérêt patrimonial de la zone d’étude apparaît comme faible à moyen à l’échelle régionale, nationale et européenne. Le caractère extensif et plus ou moins hygrophile de la zone d’étude est globalement favorable aux invertébrés et cet intérêt pourrait être assez fort pour certains groupes : Coléoptères ? Macrohétérocères ? 56 Carte n°10 : Synthèse de l’intérêt patrimonial du site pour la faune, la flore et les habitats 57 C.- SYNTHESE Un croisement des critères utilisés pour la flore, la faune et les habitats permet de hiérarchiser le territoire en 5 niveaux de sensibilité flore / habitats : faible, moyenne, assez forte, forte et exceptionnelle. Ces résultats sont reportés sur la carte n°10. Cette carte montre une sensibilité écologique globale de la zone d’étude moyenne à assez forte. Malgré des dégradations multiples (rudéralisation, intrans, drainage…), la zone d’étude présente encore une potentialité écologique assez forte en raison d’une part de ses sols sableux plus ou moins hydromorphes et, d’autre part, de sa localisation à proximité du littoral (climat, couloir de dissémination…). Le caractère extensif récent lié à l’abandon de l’exploitation agricole est également un élément favorable actuel pour la biodiversité (avifaune, invertébrés, flore des friches). D.- CONCLUSION Localisée en périphérie urbaine, la zone d’étude est une enclave naturelle présentant un potentiel assez important. Construction de cabane sur le site Un marteau oublié… La piste cyclable longeant le site est bien fréquentée par les cyclistes mais également les piétons et les promeneurs. Ainsi, le secteur de la « Mare de Tourlaville » pourrait être réfléchi comme un espace de respiration au sein d’une zone urbaine en plein développement et dont l’urbanisation se densifie. 58 BIBLIOGRAPHIE 1. BRGM. (1977) - Carte géologique de la France au 1/50 000ème. Feuille de Cherbourg. Orléans: Ministère de l'industrie de la poste et des télécommunications. 1 carte + notice (6 pages). 2. Baize, D. & Girard M.-C. (1992) - Référentiel pédologique des principaux sols d'Europe. Paris: AFES - INRA. 222. 3. Baize, D. & Jabiol B. (1995) - Guide pour la description des sols. Paris: INRA. 375. 4. CBNBrest. 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Paris: Delachaux & Niestlé. 383. 60 ANNEXE 1 Appréciation tactile de la texture au champ 61 62 63 ANNEXE 2 Liste des espèces végétales observées et statuts Commune de Tourlaville (50) 2010 Nomenclature d'après KERGUELEN (1993) sauf certaines introduites (FOURNIER, 1952) et non citées (sources diverses) NAT = espèces naturalisées SUB = espèces subspontanées SMC = espèces au statut mal connu ? = espèces indéterminées TC = espèces très communes en Basse-Normandie C = espèces communes en Basse-Normandie AC = espèces assez communes en Basse-Normandie AR = espèces assez rares en Basse-Normandie R = espèces rares en Basse-Normandie TR = espèces très rares en Basse-Normandie "hybride" ? SMC SUB Plantées NAT TC C AC AR R TR Total 1 6 3 7 4 4 67 24 22 5 1 3 147 Dont 0 déterminante ZNIEFF et 2 espèces en annexe 2 de la liste rouge armoricaine. 64 Statuts en BN définis dans cette étude TC TC TC TC C ? NOMS SCIENTIFIQUES NOMS FRANCAIS Achillea millefolium L. Agrostis capillaris L. Agrostis stolonifera L. s.s. (excl. gigantea) Anthoxanthum odoratum L. Arabidopsis thaliana (L.) Heynh. Arctium minus Bernh. s.l. (incl. nemorosum & pubens) Arrhenatherum elatius (L.) P. B. ex J. & C. Pr. ssp. bulbosum (W.) S. & M. Arrhenatherum elatius (L.) P. Beauv. ex J. & C. Presl ssp elatius Artemisia vulgaris L. Arum maculatum L. Bellis perennis L. Betula pendula Roth Achillée millefeuille Agrostide vulgaire Agrostide stolonifère Flouve odorante Arabette de Thalius gr des Bardanes à pétiole fistuleux Blackstonia perfoliata (L.) Hudson Brassica oleracea L. Chlora perfoliée Chou sauvage Briza minor L. Bromus catharticus Vahl Bromus diandrus Roth s.l. (incl. ssp maximus) Bromus hordeaceus L. ssp hordeaceus Buddleja davidii Franchet Calystegia sepium (L.) R. Br. s.s. (excl. silvatica) Cardamine hirsuta L. Carex sp Cerastium glomeratum Thuill. Chenopodium album L. ssp album Cirsium arvense (L.) Scop. Cirsium vulgare (Savi) Ten. Conium maculatum L. Convolvulus arvensis L. Conyza canadensis (L.) Cronq. s.s. (excl. floribunda, sumatrensis, etc.) Conyza floribunda H.B.K. Coronopus didymus (L.) Sm. Cortaderia selloana (S. & Schultes fil.) A. & G. Cotoneaster sp Crataegus monogyna Jacq. Brize naine Brome purgatif Brome à 2 étamines Brome mou Arbre aux papillons Liseron des haies Cardamine hérissée Laîche indéterminée Céraiste aggloméré Chénopode blanc Cirse des champs Cirse vulgaire Grande ciguë Liseron des champs R SUB AC TC NAT TC TC ? TC TC TC TC C TC Erigéron du Canada C Provost 1998 AC AC dans la moitié occidentale de la région Fromental élevé TC CCC Armoise vulgaire Gouet tacheté Pâquerette vivace Bouleau verruqueux C TC TC C C, en dehors du bocage CC, en dehors du bocage CCC C Vergerette à nombreuses fleurs Corne de cerf à fruit didyme Gynérium argenté Cotonéaster Aubépine à un style NAT NAT SUB SUB TC Déterminante BN Liste rouge armoricaine CCC CC CC CC, sauf sur calcaire pur C - Fromental bulbeux AC plantée Cotation CBN Brest BN AC, surtout sur calcaire et littoral non citée R et présente seulement sur silice RR, adventice subspontanée CC R, sur calcaires et dans les zones péri-urbaines CCC CC CC CCC CCC CC C en dehors des sols pauvres CC en dehors du bocage non rare annexe 2 R AC, en expansion non citée AR adventice naturalisée non citée non citée CCC 65 Crepis biennis L. Crépide des prés AC AC vers l'est Crepis capillaris (L.) Wallr. Crépide capillaire TC CCC Cyperus longus L. Dactylis glomerata L. Souchet odorant Dactyle aggloméré AR TC AR, surtout présente dans la Manche CCC AR Dactylorhiza praetermissa (Druce) Soo Diplotaxis tenuifolia (L.) DC. Dryopteris dilatata (Hoffm.) A. Gray Dryopteris filix-mas (L.) Schott s.s. (excl. affinis) Elytrigia repens (L.) Devs. ex Nevski Epilobium angustifolium L. Epilobium ciliatum Rafin. Epilobium hirsutum L. Orchis négligé Diplotaxe vulgaire Dryoptéris dilaté Fougère mâle Chiendent rampant Epilobe en épi Epilobe cilié Epilobe hérissé AR C C TC TC AC NAT C AC C sur le littoral C CC CC AC R C AR Epilobium obscurum Schreber Epilobium parviflorum Schreber Epilobium tetragonum L. ssp lamyi (F.W. S.) N. Epilobe vert-foncé Epilobe à petites fleurs Epilobe de Lamy AR mais aussi mal connue AC en dehors du bocage AC AR Epilobium tetragonum L. ssp tetragonum Equisetum arvense L. Erodium cicutarium (L.) L'Hérit. Eupatorium cannabinum L. Festuca arundinacea Schreber s.s. (excl. pratensis) Festuca rubra L. s.l. (incl. divers ssp) Foeniculum vulgare Miller Fumaria muralis S. ex Koch ssp boroei (J.) Pug. Galium aparine L. ssp aparine Geranium dissectum L. Geranium molle L. Hedera helix L. Heracleum sphondylium L. var sphondylium Hirschfeldia incana (L.) Lagrèze-Fossat s.s. (excl. Brassica nigra) Holcus lanatus L. Hordeum murinum L. ssp murinum Hypericum hircinum L. Hypochoeris radicata L. Juncus acutiflorus Enrh. ex Hoffm. s.l. (incl. articulatus) Juncus bufonius L. s.s. (excl. ambiguus & foliosus) Juncus inflexus L. Lactuca serriola L. Epilobe à tige carrée Prêle des champs Bec de cigogne Eupatoire chanvrine Fétuque faux-roseau groupe des Fétuques rouges Fenouil Fumeterre des murailles Gaillet gratteron Géranium découpé Géranium mou Lierre grimpant Berce des prés SMC (AC ?) AC TC SMC (R ?) TC C TC TC ? AC AC TC TC C TC TC Roquette bâtarde NAT Houlque laineuse Orge queue de rat Millepertuis à odeur de bouc Porcelle enracinée TC AC SUB TC groupe des Joncs sylvatiques ? Jonc des crapauds Jonc glauque Laitue scariole TC C AC R mais peut être aussi mal connue CC AR en dehors du littoral sableux CC CC, en expansion au bord des routes AR, probablement adventice naturalisé AC CCC CC C CCC CCC RR, semble cantonnée au secteur maritime du département de la Manche CCC AC sauf dans le bocage et le pays d'Auge R et localisée, adventice naturalisée CCC annexe 2 non citée AR CC C, en secteurs calcaires AC, surtout sur calcaires 66 Lactuca virosa L. Lamium album L. Laitue vireuse Lamier blanc Lamium hybridum Vill. Lamium purpureum L. s.s. (excl. hybridum) Lathyrus latifolius L. Leucanthemum vulgare Lam. Ligustrum ovalifolium Malva sylvestris L. Matricaria perforata Mérat Matricaria recutita L. Medicago arabica (L.) Hudson Medicago lupulina L. Lamier hybride Lamier pourpre Gesse à larges feuilles Marguerite Troène à feuilles ovales Mauve sauvage Matricaire inodore Petite camomille Luzerne tachée Minette Medicago polymorpha L. ssp polycarpa (W.) R. Z. Mercurialis annua L. ssp annua Myosotis arvensis (L.) Hill. Ophrys apifera Hudson Parietaria judaica L. Pastinaca sativa L. s.l. (incl. divers ssp) Phragmites australis (Cav.) Steudel Picris echioides L. Picris hieracioides L. Plantago coronopus L. Plantago lanceolata L. Poa annua L. Polygonum amphibium L. Polygonum aviculare L. s.l. (incl. divers ssp) Luzerne polymorphe à nombreux fruits Mercuriale annuelle Myosotis des champs Ophrys abeille Pariétaire judaïque Panais commun Roseau commun Picride fausse-vipérine Picride fausse-épervière Plantain corne-de-cerf Plantain lancéolé Paturin annuel Renouée amphibie Traînasse Polypodium cambricum L. Polypodium interjectum Shivas Polypodium vulgare L. s.s. (excl. interjectum & cambricum) Potentilla reptans L. Pulicaria dysenterica (L.) Bernh. Ranunculus acris L. ssp acris Ranunculus repens L. Raphanus raphanistrum L. ssp raphanistrum Rubus fruticosus L. s.l. (incl. nombreux taxons!) Rumex acetosa L. Rumex conglomeratus Murray Rumex crispus L. Polypode austral Polypode intermédiaire Polypode vulgaire Quintefeuille Pulicaire dysentérique Renoncule âcre Renoncule rampante Ravenelle groupe des Ronces des bois Oseille des prés Patience agglomérée Patience crépue R TC AR TC SUB TC plantée C TC C C TC R TC TC AC C AC AC C AC AC TC TC AC TC R SMC (C ?) C TC TC TC TC C ? TC AC TC RR CC sauf en certains secteurs R et irrégulièrement répartie CC AR, adventice subspontanée à naturalisée CCC non citée C, surtout sur terrains calcaires CC, en dehors du bocage C, surtout sur sols riches, en raréfaction C mais répartition un inégale CC, en dehors du bocage R CC CC, sauf dans la Manche AC, sur calcaires AR et très inégalement répartie AC, sur calcaire AC C sur les terrains calcarifères AC, surtout sur les terrains calcarifères AR en dehors du littoral où elle est AC CCC CCC AC CCC R CC R AR R TR C CC, sauf dans le bocage CC en dehors du bocage Non citée CCC C sans objet CCC, sauf sur calcaires purs AC CC 67 Rumex obtusifolius L. Patience à feuilles obtuses Salix acuminata L. x aurita Miller Salix acuminata Miller s.s. (excl. cinerea & aurita) Salix alba L. ssp vitellina (L.) Schübl. & Martens Salix caprea L. Sambucus nigra L. Senecio jacobaea L. s.s. (excl. erucifolius & aquaticus) Senecio vulgaris L. ssp vulgaris Sinapis arvensis L. Sisymbrium officinale (L.) Scop. Solanum dulcamara L. Solanum nigrum L. s.l. (incl. ssp schultesii) Sonchus asper (L.) Hill. Sonchus oleraceus L. Spergula arvensis L. Spergularia rubra (L.) J. & C. Presl Stachys sylvatica L. Stellaria media (L.) Vill. s.s. (excl. pallida & neglecta) Taraxacum officinale Weber s.l. (nombreuses espèces!) Tragopogon porrifolius L. Trifolium campestre Schreber Trifolium dubium Ehrh. Trifolium pratense L. s.l. (incl. divers ssp) Tussilago farfara L. Umbilicus rupestris (Salibs.) Dandy Urtica dioica L. hybride de saules roux et à oreillettes Saule roux Saule blanc à rameaux jaunes Saule marsault Sureau noir Séneçon jacobé Séneçon vulgaire Moutarde des champs Herbe-aux-chantres Morelle douce-amère Morelle noire Laiteron épineux Laiteron maraîcher Spargoute des champs Spergulaire rouge Epiaire des bois Mouron-des-oiseaux groupe des Pissenlits officinaux Salsifi violet Trèfle champêtre Trèfle douteux Trèfle des prés Pas-d'âne Nombril de Vénus Grande ortie Urtica urens L. Valerianella carinata Loisel. Valerianella locusta (L.) Laterrade Veronica hederifolia L. ssp hederifolia Veronica persica Poiret Vicia faba L. Vicia hirsuta (L.) S.F. Gray Vicia sativa L. ssp segetalis (Thuill.) Gaudin Vicia sativa L. ssp. nigra (L.) Ehrh. Vicia sativa ssp. sativa L. Vinca major L. Ortie brûlante Valérianelle carénée Mâche Véronique à feuilles de lierre Véronique de Perse Féverolle Vesce hérissée Vesce des moissons Vesce noire Vesce cultivée Grande pervenche Vulpia myuros (L.) C.C. Gmelin var. myuros Vulpie queue-de-rat TC CCC "hybride" TC plantée TC TC TC TC TC TC TC TC TC TC C AC TC TC ? SUB AC TC TC AC C TC Non citée CC en dehors du calcaire pur Non citée CC CCC CC CCC CC, surtout sur calcaires CC en dehors du bocage CC CC, dans les cultures CC CC C AC CC CCC sans objet RR, adventice subspontanée ou naturalisée AC, surtout sur calcaire CCC CCC AC sur les terrains secondaires C dans l'ouest du massif armoricain CCC AR C AC C TC plantée TC C C TC SUB AR, en grande raréfaction depuis 1 siècle C AC mais inégalement répartie C CC non citée CC non citée C, surtout sur silice CC AC, subspontanée ou naturalisée AR AR R AR 68