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Il faut tenir compte de la présence de fossés
longeant les routes; en effet, le développement d’une
végétation herbacée dans les fossés augmente leur
rugosité et freine parfois l’écoulement des eaux qui
peut alors s’écouler sur la chaussée. Ce risque est
toutefois moindre que le débordement sur la voirie de
boues venant des parcelles agricoles.
Une notion fondamentale à prendre en compte
pour gérer la nature est celle de biodiversité. Selon la
Convention sur la diversité biologique (Sommet de la
Terre à Rio de Janeiro en 1992), elle est définie
comme la «variabilité des organismes vivants de
toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes
terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques,
et des complexes écologiques dont ils font partie.
Cela comprend la diversité au sein des espèces et
entre espèces ainsi que celle des écosystèmes»
(LÉVÊQUE, 1997). Plus simplement, la biodiversité
est constituée par l’ensemble des êtres vivants, de
leur matériel génétique et des complexes écologiques
dont ils font partie. La biodiversité va du gène à la
biosphère.
Une diversité qui nous intéresse en premier lieu
est celle des paysages (ANONYME, 1996). Ceux-ci
ont été modelés par l’empreinte de l’homme depuis
très longtemps. Certains paysages ont même été
entièrement créés par l’homme. Les paysages sont
façonnés, dans toute leur qualité et leur diversité, par
les activités humaines effectuées au cours des millé-
naires. Ils connaissent continuellement des transfor-
mations dues aux changements constants que la
société apporte aux usages du sol. Les paysages sont
par conséquent les dépositaires de la mémoire collec-
tive, en tant qu’élément complexe de l’environne-
ment.
La notion de biodiversité et le constat d’appau-
vrissement du nombre d’espèces ont conduit l’"Union
mondiale pour la nature" à élaborer une classification
des espèces en fonction de leur vulnérabilité : espèces
disparues, espèces en danger ou en voie de disparition,
espèces vulnérables, espèces rares et espèces au
statut indéterminé.
La réintroduction dans les milieux naturels
d’espèces élevées en captivité, ainsi que la restaura-
tion et la réhabilitation d’habitats, jouent un rôle de
plus en plus important dans la conservation de la
biodiversité (LÉVÊQUE, 1977). Toutefois, la
réintroduction d’espèces animales s’avère parfois
catastrophique; celle de plantes doit se faire avec la
L’écologie de la restauration a pour objectif de
réparer les dégâts causés par un mauvais usage des
écosystèmes, en les reconstruisant afin qu’ils retrou-
vent un état aussi proche que possible de leur état
originel. La réhabilitation vise simplement à réparer
les fonctions d’écosystèmes endommagés, afin qu'ils
assurent à nouveau leur rôle dans la biosphère.
Il n’y a pas que les espèces qui sont menacées,
mais aussi les populations, ou plutôt les
métapopulations (FISCHESSER & DUPUIS-TATE,
1996). Sous la pression des activités humaines et
notamment à cause de la construction des grands
axes routiers, les paysages de nos régions sont
devenus de véritables mosaïques, ce qui fragmente
les habitats naturels. Cela provoque l’isolement et
l’éclatement de populations dont l’aire, à l’origine
continue, est scindée en taches d’habitats relictuels(*).
En même temps, sont apparues une grande banalisa-
tion et une grande uniformisation de certains paysa-
ges. Cette constatation a donné naissance à la notion
de réseau écologique et à celle de maillage écologi-
que (MELIN, in ANONYME, 1997). Il s’avère possi-
ble, par des mesures appropriées de gestion écologi-
que, de réaliser un réseau écologique cohérent et
fonctionnel répondant aux objectifs du maintien de la
biodiversité et de la conservation du patrimoine natu-
rel. Le concept de réseau écologique est basé sur la
combinaison de quatre grands objectifs correspon-
dant à des zones différenciées d’utilisation de l’es-
pace qui sont :
- les zones de protection de la nature (réserves
naturelles) servant de milieux de vie durables
pour les espèces sauvages;
- les zones associées assurant la liaison entre les
grandes zones de protection qui devraient aussi
être soustraites des zones d’activités intensives;
- les couloirs de liaison ou biotopes-corridors per-
mettant les liaisons entre les différentes zones de
protection;
- les zones d’utilisation extensive du sol (appelées
aussi zones de développement) recherchant l’in-
tégration des activités de production et de con-
servation.
____________
(*) Pour rappel, les astérisques suivant certains mots renvoient au
glossaire en fin de fascicule.
plus grande prudence afin d’éviter toute forme de
"pollution génétique" par des patrimoines génétiques
étrangers.