INTRODUCTION
La prévision de la migration de polluants solubles dans le sol nécessite
la connaissance des phénomènes physiques et des paramètres les régissant.
La mesure de ces paramètres la plus directe, donc la plus aisée à mettre
en oeuvre et à interpréter, consiste à injecter un marqueur de
l'eau
et à observer
les effets de ce traçage en un point de l'aquifère situé en aval du point d'injec-
tion (méthode à puits
multiples].
Les modes d'injection les plus classiques consistent soit à maintenir une
concentration constante dans le puits d'injection pendant une durée suffisamment
longue pour créer un échelon de concentration, soit à injecter une masse donnée
en un temps court, relativement à la durée d'expérimentation (impulsion de
Dirac].
Le second type d'injection est beaucoup plus facile à réaliser pratiquement. Nous
nous attacherons donc à l'interprétation des courbes de restitution obtenues de
cette manière.
Si les phénomènes prépondérants sont la convection et la dispersion, la
courbe de restitution au point de prélèvement permet d'identifier deux paramètres :
vitesse effective de
l'eau
et coefficient de dispersion.
Bien souvent, lors de la propagation de la pollution, les conditions d'é-
coulement de la nappe seront différentes de celles qui ont pu être observées lors
du traçage ¡ en effet :
- les fluctuations saisonnières naturelles de la nappe peuvent parfois condui-
re à des .variations non négligeables de vitesse j
- les conditions d'exploitation de la nappe auront varié entre la date de la
mesure et la période à simuler : mise en service de nouveaux forages pour
alimentation en éau urbaine, exploitation par de nouvelles industries...
- ou, ce qui est le plus fréquent, les mesures ont été réalisées dans un écou-
lement forcé permettant une meilleure restitution du traceur que l'écoule-
ment naturel, et une plus grande vitesse de migration, donc des durées ex-
périmentales plus courtes.
Il est alors nécessaire de rattacher les grandeurs ainsi mesurées à des
paramètres intrinsèques de l'aquifère : porosité cinématique et coefficient in-
trinsèque de dispersion. En première approximation, ceux-ci varient peu avec la
vitesse d'écoulement et permettent ensuite de rattacher la vitesse effective et le
coefficient de dispersion aux vitesses de Darcy dont le calcul à partir des condi-
tions d'exploitation
d'une
nappe est classique (cf. /9/).
Le présent document montre comment, lorsqu'on injecte rapidement une
certaine masse de traceur parfait dans un aquifère homogène, soumis à un écoule-
ment saturé uniforme, on peut exploiter différentes vitesses calculées à partir
de la courbe de restitution. Une méthodologie d'identification des paramètres
intrinsèques est proposée, avec un exemple d'application.
1.
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MEÇANISMES_PHYSIQUES
Dans un milieu poreux homogène et saturé en eau, observons le déplace-
ment d'un traceur parfait, sujet ni aux phénomènes d'adsorption, ni aux réactions
chimiques,
sous l'action d'un champ de vitesse macroscopiquement uniforme, et plus
précisément au sein d'un tube de courant de section AS unitaire.