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pharmaJournal 19 | 9.2011
Politik · Politique
Spécial élections 2011
Les propositions santé de l’UDC
L’UDC estime que les coûts de la santé, perçus comme trop élevés et en hausse
constante, sont le résultat de problèmes structurels et de fausses incitations.
Une multitude de réglementations et d’interventions étatiques empêchent
toute concurrence et ne permettent pas au marché de fonctionner comme il
le devrait. Dans l’ensemble, l’UDC demande davantage de responsabilité
personnelle mais aussi davantage de liberté pour les principaux acteurs du
système de santé.
seurs de prestations ne sont pas encoura-
gés à agir de façon économique ni à déve-
lopper leur pensée stratégique et analy-
tique.
L’UDC est persuadé que le système
de santé suisse supporte la libre concur-
rence sans pour autant enfreindre l’esprit
de solidarité. Il est en effet plus facile de
concilier qualité et prix ainsi qu’offre et
demande dans l’économie de marché que
dans l’économie planifiée.
Dans l’ensemble, l’UDC exige davan-
tage de responsabilité personnelle, mais
aussi davantage de liberté pour les princi-
paux acteurs du système de santé. Les
fournisseurs de prestations, parmi les-
quels se trouvent aussi les pharmaciens,
doivent pouvoir travailler de façon plus
libre et agir pour le bien de leur entreprise.
z
L’Union démocratique du centre (UDC)
dispose d’un conseiller fédéral (Ueli
Maurer), de six conseillers aux Etats ainsi
que de cinq conseillères nationales et
53 conseillers nationaux. Comme men-
tionné dans la brochure «La Confédéra-
tion en bref», l’UDC est née en 1971 de la
fusion du Parti des Paysans, Artisans et
Indépendants avec les Partis démocra-
tiques des cantons de Glaris et des Gri-
sons. Ce parti s’engage en particulier pour
une Suisse indépendante et neutre, pour
un Etat plus efficace, pour moins d’impôts,
pour une place économique plus forte et
des emplois stables, ainsi que pour la
lutte contre la criminalité et les abus en
matière d’asile et de prestations sociales.
Le programme santé de l’UDC
L’UDC estime que les coûts de la santé,
perçus comme trop élevés et en hausse
constante, sont le résultat de problèmes
structurels et de fausses incitations. Une
multitude de réglementations et d’inter-
ventions étatiques empêchent toute
concurrence et ne permettent pas au
marché de fonctionner comme il le de-
vrait.
Le parti songe entre autres au rôle
multiple des cantons, à l’obligation de
contracter entre assureurs et fournisseurs
de prestations, ainsi qu’au manque de
transparence au niveau des prestations,
de leur rapport qualité-prix, et du finan-
cement du système de santé. Les assurés
ne sont donc pas incités à faire preuve de
responsabilité en réduisant leur nombre
de consultations médicales et les fournis-
«La vente de médicaments dans les supermarchés, sans aucune possibilité de contrôle
et de conseils, est irresponsable
Comment votre parti perçoit-il le rôle du pharmacien? Comment ce rôle devrait-il évoluer pour
lui permettre d’améliorer son offre de services ou d’accroître la qualité de ses prestations?
Il faut d’abord préciser que les pharmaciens ont admirablement contribué à la maîtrise des coûts de
la santé en introduisant la rémunération basée sur les prestations. Grâce à leurs vastes connaissances
spécialisées, les pharmaciens pourraient en outre renforcer la responsabilité personnelle des patients.
Leurs compétences élevées leur permettent de réduire le nombre de consultations (inutiles) chez le
médecin. Face à des problèmes de santé simples, à des maladies ou à des blessures bénignes, ils
peuvent tout à fait évaluer la situation, prodiguer des conseils et proposer un médicament approprié
disponible sans ordonnance. Ce marché OTC (Over-the-Counter) occupe une place importante dans
notre société et permet de résoudre de nombreux problèmes quotidiens. Il permet aux pharmaciens
d’étendre leurs activités, voire de développer des solutions et des offres novatrices, axées sur les be-
soins des clients – à condition de parvenir à créer les conditions-cadres nécessaires.
Comment votre parti se positionne-t-il dans le débat actuel autour de l’approvisionnement
en médicaments? Comment les médecins et les pharmaciens devront-ils se répartir les tâches
à l’avenir?
L’UDC défend le principe selon lequel «celui qui prescrit ne vend pas – sauf en cas d’urgence». Le
prescripteur pourrait sinon être incité à vendre des médicaments pour améliorer son revenu. Les
pharmaciens ont en outre l’avantage de gérer un assortiment complet de médicaments, y compris
spécialisés. Il nest pas nécessaire que chaque cabinet médical dispose lui aussi d’un stock important
de médicaments. Il faut bien évidemment s’assurer que la séparation spatiale et économique entre le
médecin prescripteur et la pharmacie chargée de la remise de médicaments nentraîne pas de difficul-
tés et d’obstacles disproportionnés pour les patients. Dans ce domaine, les médecins, les réseaux de
médecins et les pharmaciens ont l’obligation de trouver des solutions efficaces qui répondent aux
besoins des clients. La recherche de collaborations fructueuses devrait être encouragée à l’avenir.
Est-ce que les médicaments doivent continuer à être vendus dans des commerces spécialisés
(pharmacies et drogueries) ou est-ce que les grands distributeurs doivent également pouvoir
participer à ce genre d’activité?
L’UDC est clairement favorable à la vente de médicaments par des commerces spécialisés compétents.
Tous les médicaments – y compris ceux disponibles sans ordonnance – sont des substances chimiques
qui produisent un effet. Ils ne peuvent donc en aucun cas être comparés à des aliments ou à des
produits cosmétiques. La vente de médicaments dans les supermarchés, sans aucune possibilité de
contrôle et de conseils, est irresponsable.
Interview: Ralf Thür, Thierry Philbet
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