10 SION RÉGION
LE NOUVELLISTE SAMEDI 16 MARS 2013
Le risque libère. Piqûre d’adrénaline
nécessaire pour se sentir libre et vi-
vant, il est aussi dangereux. Exemple
connu: les avalanches. Drames haute-
ment émotionnels, elles incarnent la
conséquence de cette ligne rouge que
l’on franchit entre le doute et la certi-
tude, où le risque source de plaisir de-
vient fatal.
Sortir de l’ennui
Ces éléments ont fait l’objet jeudi
soir d’un café-philo à la Ferme-Asile:
«Le Risque blanc». Robert Bologne-
si, nivologue et directeur de Meteo-
risk, et Jacques Richon, chirurgien,
guide de haute montagne et sauve-
teur auprès de la Maison FXB, ont
troqué leurs habits de terrain pour
ceux d’apprentis philosophes devant
une salle comble, marquant dix ans
de café-philo.
La discussion rationnelle et les dis-
cours scientifiques laissent place à un
exutoire collectif où chacun, monta-
gnard averti ou contemplateur du di-
manche, exprime ses pensées, ses en-
vies, mais aussi sa peur liée à la neige,
potentiellement destructrice.
Pourquoi titiller, un jour, cette
pente de trop? Pourquoi risquer sans
y être forcé?
Jacques Richon amorce une idée.
«Les gens s’ennuient, il n’y a rien de très
fascinant dans cette vie du XXIesiècle.
En allant sentir le danger, on se sent vi-
vant, on essaie d’aller charmer symboli-
quement la mort.»
Et Robert Bolognesi d’ajouter: «Mais
personne ne veut mourir en montagne,
on y va d’abord parce que c’est beau. Le
risque est un facteur humain, biaisé par
la peur ou l’enthousiasme.»
Evolène, l’inconcevable
A l’heure où l’on a «l’illusion du con-
trôle avec un matériel toujours plus per-
formant» selon Robert Bolognesi, où,
d’après Jacques Richon, «la culture de
risque en montagne a profondément
changé, on va plus haut, plus tôt dans la
saison, sans connaissances et on s’ex-
pose davantage», il est des souvenirs
que personne n’oublie. Lorsque la
gestion du risque échappe à tout ce
qui est possible d’imaginer.
Les avalanches d’Evolène du 21 fé-
vrier 1999, qui ont coûté la vie à 12 per-
sonnes, en sont la triste illustration. La
science n’a pas réponse à tout et des cir-
constances exceptionnelles déjouent
tous les calculs. «Pour cet exemple, on se
trouve dans quelque chose d’absolument
irrationnel et c’est ce qui rend ces drames
si particuliers. Ça semblait inconcevable
qu’une telle chose se produise à cet en-
droit ce jour-là», concède Robert
Bolognesi.
On tente de se rassurer en voyant
une avalanche comme «quelque chose
de mystique», ajoute Jacques Richon.
C’est ce paradoxe de la neige, à la fois
belle et terrible, qui fait sans doute
son charme.
JULIEN WICKY
Les avalanches font en moyenne
25 morts par hiver en Suisse. S’agit-il à
chaque fois de risques inconsidérés?
Les réponses varient.
DR
FERME-ASILE La neige, source de plaisir, peut s’avérer mortelle. Pourquoi prend-on des risques?
Les avalanches sous la loupe de la philosophie
PROJET EPFL/HES-SO À SION Le périmètre du campus se précise. Le point sur les entreprises et bâtiments concernés.
«Il n’y a aucune volonté de pousser
les gens dehors...»
PASCAL FAUCHÈRE
Que deviendront les entrepri-
ses Proz Frères, Matériaux Plus,
la marbrerie Lomazzi, voire «Le
Nouvelliste» ou Provins dans
une dizaine d’années? Une ques-
tion entendue fréquemment en
ce premier trimestre 2013 suite
au lancement, il y a un mois, du
concours d’architecture en vue
de la réalisation du pôle EPFL à
Sion. Quelques réponses assez
précises, mais aucune définitive,
sont envisageables à ce stade du
projet. Plusieurs réflexions con-
vergentes donnent une esquisse
des défis à relever. Mais on peut
parier qu’avec un site universi-
taire dans le quartier, la rue n’au-
ra plus, à long terme, d’industriel
que le nom. Quelques pistes.
Future «ville mixte»
La venue de l’EPFL tout
d’abord. Une certitude depuis le
paraphe, en décembre dernier,
de la création de onze chaires en
Valais entre le Gouvernement
cantonal et la présidence de
l’EPFL. Avec son corollaire: la
réalisation d’un campus univer-
sitaire qui prendra place au sud
de la gare dans ce que la
Municipalité sédunoise appelle
la Ville du XXIesiècle. Ce secteur
sera transformé progressive-
ment en «ville mixte». Une mu-
tation accompagnée dans la du-
rée par un partenariat étroit avec
les entreprises, peut-on lire dans
le dossier du concours.
L’arrivéedel’EPFLseferapar
étapes dès septembre 2014. Les
premières entités s’implante-
ront dans le bâtiment rénové de
l’Espace Création, avec sa tour
caractéristique, à l’Industrie 17.
Une structure qui devra être par-
faitement reliée aux futurs bâti-
ments du campus. La suite des
opérations? Elles se dérouleront
en deux phases parallèles, alter-
nant court et long terme. La
construction du campus con-
cerne toute la bande située entre
les voies CFF et la rue de
l’Industrie. Cette superficie de
12 900 m2abrite notamment la
halle industrielle de Valrhône,
un dépôt en bois attenant, un bâ-
timent de bureaux d’architectes,
le bâtiment du Service cantonal
de la chasse, divers ateliers et dé-
pôts. Ne sont pas concernés par
le projet de campus l’Energie de
Sion Région et de l’OSEO. «A
quelques rares exceptions près,
tous les terrains appartiennent à
l’Etat du Valais ou à la Ville», indi-
que le président de Sion Marcel
Maurer. Une manière de laisser
entendre que les deux premières
étapes ne devraient pas rencon-
trer d’obstacles majeurs. La
construction de locaux adaptés
aux besoins des hautes écoles –
laboratoires industriels et de re-
cherche, bureaux, salles et audi-
toire – devrait débuter en 2015.
Avec l’importantissime passe-
relle qui reliera la ville du XXIe
siècle à celle du XXesiècle. En
parallèle, le canton et la Ville ont
lancé le concours d’architecture.
«Une réflexion urbanistique axée
sur le long terme», indique Oli-
vier Galletti, architecte cantonal
et président du jury.
Déménagement en vue
La zone définie englobe le bâti-
ment de l’Espace Création, le
secteur du futur campus mais
aussi les périmètres d’extension
et de proposition. A l’horizon
2025, les partenaires du projet
planifient des étapes ultérieures
de développement du campus.
Grâce à la réaffectation du quar-
tier sont envisagées des exten-
sions de l’EPFL, de la HES-SO ou
encore de start-up. Cette implan-
tation future, 3e étape qui con-
cerne une surface de 10 700 m2,
signifie de facto le départ
d’entreprises situées à l’est de
Provins – société non concernée
par ces changements – entre la
rue de l’Industrie et la voie ferrée
industrielle. Principal acteur
dans cette zone depuis 1968,
Proz Frères SA est propriétaire
de quelque 10 000 m2. Son
président et directeur général,
Marc-
André
Proz,
qualifie
les pre-
miers
contacts
avec les
autorités
de sereins
et positifs.
«A l’époque,
on nous avait
traitésdefous
de nous éta-
blir aussi loin de la cité. Au-
jourd’hui, nous sommes au cœur
de la ville. Nous comprenons donc
ce projet des collectivités publi-
ques. Nous demandons en retour
qu’elles nous aident à trouver au-
tre chose. Pour l’instant, tout se
passe dans la transparence, sans
la moindre pression. Nous ne som-
mes ni forcés ni vendeurs...»
Même constat à la marbrerie
Lomazzi attenante. L’entreprise
reconnaît que ses activités, gé-
nératrices de bruit et de pous-
sière, ne sont plus adaptées au
quartier. Et la société de rappe-
ler que la plupart des marbreries
ont dû quitter les centres ur-
bains. Concrètement, une solu-
tion de repli a déjà été trouvée
mais la famille Lomazzi ne va
pas se précipiter. Et elle n’en a
pas besoin si l’on en croit les pro-
pos du président de Sion. «Nous
n’avons aucune volonté de pousser
les gens dehors, pas même par des
mesures incitatives.» Plus rapide
en revanche sera la demande de
crédit de la Municipalité au
Conseil général pour la réaffec-
tation du bâtiment de l’Espace
Création. Avant l’été, espère
Marcel Maurer. Un projet en
forme de première étape qui de-
vrait avoisiner la dizaine de mil-
lions de francs.
Projet cour de gare
Hôtel, logements,
commerces, parkings.
ETAPE 1
Septembre 2014
• Transformations
intérieures du
bâtiment existant
«Espace
Création/Valrhône» à
la rue de l’Industrie 17.
• Accueil des
premières entités
EPFL/HES-SO Valais.
ETAPE 3
Dès 2025-2030
• Extension des
hautes écoles ou/et
implantation
d’entreprises en lien
avec le Quartier de
l’innovation ou/et
logements pour
étudiants et
chercheurs..
ETAPE 2
2015-2018
• Construction des bâtiments de
l’EPFL/HES-SO Valais.
• Réaffectation du bâtiment de la rue de
l’Industrie 17 mis à disposition du Quartier
de l’innovation.
• Réalisation du projet de passerelle sur
les voies CFF.
• Aménagement de la rue de l’Industrie
en espace de rencontre.
Gare
Gare routière et Park&Ride
Espace
Provins
Rue de l’industrie
Passerelle
PÉRIMÈTRE DE
PROPOSITION
• Création d’un espace public
destiné à une interface de
transport (gare routière,
Parc&Ride) entre les voies CFF
et les bâtiments du Nouvel-
liste et de l’entreprise Nichini.
• Gestion des différents
niveaux, des accès et du trafic
A droite de la route, le secteur concerné par l'arrivée de l'EPFL dès
2014. Avec, au premier plan, le bâtiment du service cantonal de la
chasse et, au fond, la tour de l'Espace Création. A gauche de la
chaussée, les entreprises concernées par l'extension des hautes
écoles à l'horizon 2025. Provins, au second plan, se situe hors du
périmètre du campus.
BRAMOIS
Onze mineurs arrêtés et une
trentaine d’infractions élucidées
De 2011 et jusqu’en août 2012, une bande de
jeunes a sévi dans la région de Bramois en com-
mettant un brigandage, un vol par effraction et
une trentaine de dommages à la propriété, notam-
ment des graffitis. En collaboration avec la police
municipale de Sion, la police cantonale a pu
interpeller ces vandales ayant sévi à Bramois
durant plusieurs mois, créant ainsi un sentiment
d’insécurité au sein de la population. Sans compter
le brigandage, ce sont plusieurs dizaines de vitres,
lampes et autres biens privés et publics qui ont
été leurs cibles. Ces mineurs originaires du Valais,
de Berne, Genève et Fribourg sont tous domiciliés
dans le Valais central. Au moment des faits, l’un
d’eux était âgé de 14 ans, trois avaient 15 ans,
quatre 16 ans et trois autres étaient âgés de 17 ans.
Pour les besoins de l’enquête, deux d’entre eux
ont été brièvement écroués à Pramont.
La victime du brigandage est mineure. Elle a été
bousculée, ce qui a provoqué des hématomes.
Le montant des dommages commis lors de leurs
«virées» pourrait s’élever à plus de 68000 francs,
dont la moitié uniquement pour le centre scolaire
de Bramois. Ces jeunes délinquants ont été
dénoncés au Tribunal des mineurs pour brigan-
dage non armé, dommages à la propriété,
menaces, vol et recel.
PF/C
xd - jh