
dépistage systématique des dons du sang en 1991 dans les pays développés, où elle est
désormais maîtrisée. On estime que les injections à risque (notamment de drogues),
pratiquées avec du matériel non stérile, ou la transfusion de produits sanguins contaminés
sont chaque année à l’origine de 2 millions de nouvelles infections par le virus de l’hépatite C
dans le monde.
Le risque de transmission materno-fœtal du VHC est de l'ordre de 5% si le VHC est détectable
dans le sang de la mère au moment de la naissance. Bien que la transmission par voie sexuelle
soit controversée, elle n’a jamais été exclue. Les co-infections VHC / VIH sont un problème
croissant dans les pays où l’épidémie d’infection par le VIH est concentrée et chez les
consommateurs de drogues injectables. I
Il est à noter que dans environ 10% des cas d’hépatite C, aucun facteur de risque n’est
retrouvé et on regroupe ces cas sous le terme d’« hépatites sporadiques ».
La maladie
L’hépatite C aiguë survient après une période d'incubation moyenne de 6 à 10 semaines. Elle
est majoritairement asymptomatique. Lorsqu’elle est symptomatique, les symptômes sont
semblables à ceux observés au cours d'autres hépatites virales (fatigue, nausées, douleurs
suivies par l'apparition d'urines foncées et d'un ictère). A ce stade, l’état général du foie, que
l’on peut estimer en mesurant la concentration des transaminases dans le sang, est peu
affecté. Dans de rares cas, l’infection par le VHC peut déclencher un dysfonctionnement grave
du foie (hépatite fulminante).
La guérison est affirmée par l’absence de détection du virus dans le sang au-delà de 6 mois
après l’infection aiguë et la présence d’anticorps anti-VHC. Il est admis que seuls 15 à 35%
des hépatites C aiguës, symptomatiques ou non, vont évoluer vers une guérison, alors que 65
à 85% des patients infectés vont développer une infection chronique. Celle-ci peut conduire à
une dégradation progressive du foie, conduisant à une cirrhose. En Europe et en Amérique du
Nord, le risque d’une telle évolution est évalué à 20%, 10 à 20 ans après l’infection, et serait
plus élevé au Japon. Trois facteurs principaux participent au risque de cirrhose : la durée de
l’infection virale chronique, l’âge au moment de la contamination, et l’association d’une
consommation importante d’alcool. A partir du stade de cirrhose du foie, il existe un risque
important de progression vers un carcinome hépatocellulaire (CHC), avec un taux de 1 à 4%
par an. L’état de cirrhose liée à l'hépatite C représente une indication majeure de
transplantation hépatique. Le développement de thérapies efficaces anti-VHC, actuellement en
cours, permettra d’inhiber la réinfection du greffon sain par le VHC du patient, et donc
d’augmenter la survie globale des transplantés pour cirrhose C (actuellement de l’ordre de
70% à 5 ans post-transplantation).
2.3 Le traitement
Le traitement actuel associe l’administration d’interféron-alpha pégylé et de ribavirine. Ce
traitement, dont les effets secondaires peuvent être importants, n'est pas préconisé dans la
phase aiguë de la maladie, qui aboutit généralement à une guérison spontanée, mais
seulement dans 15 à 30 % des cas. Le traitement est administré dans le cas d’infections
chroniques lorsque la fibrose hépatique devient importante. La durée du traitement (6 à 12
mois) dépend de plusieurs facteurs, dont la nature du génotype viral. Le succès du traitement
est déclaré quand la virémie (dosage du virus dans le sang) reste indétectable et les
transaminases durablement normalisées pendant au moins 6 mois après l’arrêt du traitement
(réponse virologique soutenue). L’efficacité globale du traitement atteint 80% dans les cas
d'infection par les génotypes 2 ou 3, mais est d'environ 45% dans les cas d'infection par les
virus les plus résistants au traitement (génotype 1).
De nouvelles approches thérapeutiques ciblant spécifiquement le virus ont été développées au
cours des dernières années, grâce à une meilleure connaissance de la structure et de la
fonction des protéines virales. Ainsi, des essais cliniques récents associant l’interféron-alpha et
la ribavirine à différentes petites molécules synthétisées chimiquement et destinées à bloquer
spécifiquement une des enzymes du virus (notamment la protéase majeure) ont montré une
5