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Préface à la 3ème édition
Les maladies liées à des facteurs environnementaux ne sont pas rares puisqu'elles concernent 2% des
patients d'un cabinet de médecine générale. L'incidence des maladies environnementales en
Allemagne se situe dès lors à peu près au même niveau que celle du Diabetes mellitus. Ces données
n'émanent nullement de médecins environnementaux engagés mais ont été citées en 1993 par le
Secrétaire d'Etat Strothmann du Ministère fédéral de la santé1.
Si on veut bien admettre qu'une prévention responsable des maladies environnementales a été mise en
place, le nombre de ces maladies devrait normalement diminuer. La pratique quotidienne dans les
cabinets médicaux montre cependant encore toujours un accroissement du nombre de patients atteints
de maladies environnementales.
Il y a trois raisons à cela:
1. Il existe des substances pour lesquelles l'effet nocif sur l'organisme humain a seulement été
découvert et mis en évidence au cours des dernières années alors qu'elles ne sont plus
disponibles sur le marché allemand. Cela ne signifie cependant pas que ces substances ne sont
plus utilisées. D'une part, des particuliers ou des artisans disposent encore de restes de
réserves qu'ils continuent à utiliser étant donné les coûts liés à l'élimination pure et simple de
ces produits. D'autre part, la production de certaines substances est interdite en Allemagne
mais elles continuent à être importées. C'est le cas, par exemple, du pentachlorophénol (PCP):
sa production et son utilisation sont interdites en Allemagne depuis 1989, mais en France et
d'autres pays voisins, il continue à être produit en grandes quantités2. Des objets ou des
équipements traités au PCP dans les pays voisins ou des pays tiers risquent donc de se
retrouver sur le marché allemand.
2. Les substances "anciennes" (telles que le DDT, PCP, -HCH =Lindane®) dont la toxicité a été
1 Bundesgesundheitsministerium
2 La directive 1999/51/CE de la Commission du 26 mai 1999 portant cinquième adaptation au progrès
technique de l’annexe I de la directive 76/769/CEE du Conseil concernant le rapprochement des dispositions
législatives, réglementaires et administratives des États membres relatives à la limitation de la mise sur le
marché et de l’emploi de certaines substances et préparations dangereuses [étain, pentachlorophénol (PCP) et
cadmium] publiée au J.O. n° 142 du 5.6.1999 interdit l'utilisation des PCP tout en permettant à la France,
l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni à utiliser le PCP jusqu'au 31.12.2008 […]dans des
installations industrielles ne permettant pas l’émission et/ou le rejet de pentachlorophénol (PCP) en quantité
supérieure à celle fixée par la réglementation en vigueur:
a) pour le traitement des bois; cependant, les bois traités ne peuvent être utilisés:
- à l’intérieur d’immeubles, à des fins décoratives ou non, quelle que soit leur destination finale (habitation,
travail, loisir),
- pour la fabrication et le traitement ultérieur:
i) de conteneurs destinés à l’agriculture;
ii) d’emballages pouvant entrer en contact avec des produits bruts, intermédiaires ou finis destinés à
l’alimentation humaine et/ou animale;
iii) d’autres matériels susceptibles de contaminer les produits mentionnés aux points i) et ii);
b) pour l’imprégnation de fibres et de textiles lourds qui ne sont en aucun cas destinés à l’habillement ou à
l’ameublement à des fins décoratives.
A titre exceptionnel, les États membres peuvent autoriser, au cas par cas, des professionnels spécialisés exerçant
sur leur territoire à apporter un traitement curatif in situ, dans des bâtiments présentant un intérêt culturel,
artistique ou historique, ou dans des cas d’urgence, aux bois de charpente ou aux maçonneries infectés par des
pourritures sèches (Serpula lacrymans) et par des pourritures cubiques. (N. d. T.)