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‫ב’’ה‬
Réflexions Sur Pessa’h
Basées Sur Les Enseignements du
Rabbi MH’’M de Loubavitch
Traduits et Adaptés par
Rav Eliahou DAHAN
Réflexions Sur Pessa’h
L
Quel est Ton Nom
orsque D-ieu donne – dans la Paracha de Chemoth – à Moché la mission de délivrer le peuple Juif d’Egypte, Moché répond : « J’irai donc vers les Béné-Israël et je
dirai : ‘Le D-ieu de nos pères m’a envoyé vers vous !’ Ils me diront : ‘Quel est Son
Nom ?’ Que devrai-je leur dire ? »
Pourquoi Moché pense-t-il que les Béné-Israël lui demanderont cela ? Il est certain que les Juifs
connaissaient le D-ieu d’Avraham ; leurs pères leur en avaient certainement parlé. De plus, il
est étonnant de constater que Moché considère ne pas pouvoir répondre à cette question.
Nos sages affirment que D-ieu possède plusieurs Noms. Ils qualifient, tous, une action spécifique de D-ieu. Chacun symbolise une manière différente par laquelle D-ieu intervient dans la
création. Elokim fait référence à l’attribut de Divin de justice. Le Nom de Havaya – le Tétragramme – traduit l’attribut de miséricorde.
C’est ainsi qu’il faut comprendre l’interrogation du peuple Juif : « Quel est Son Nom ? Par
quel attribut compte-t-Il intervenir ? » L’attitude de D-ieu sera-t-elle l’expression de la justice
ou de la miséricorde ?
Pourtant, il nous reste à comprendre en quoi cela concernait le peuple Juif. L’essentiel était
qu’ils soient délivrés et que leurs souffrances cessent ! De plus, n’est-il pas évident que la délivrance ne puisse découler que de la miséricorde ?
En fait, la question du peuple d’Israël relève d’une extrême gravité : Comment D-ieu avait-Il
permis de telles souffrances en Egypte ? Quel Nom allait-Il utiliser pour les sortir d’un si terrible exil ?
Moché, lui-même, resta perplexe face à cette interrogation : « Que devrai-je leur dire ? »
Hachem répond, alors : « Dis-leur : ‘Je serai ’ m’a envoyé à vous… Ceci est Mon Nom pour
l’éternité. Tel est Mon attribut pour toutes les générations. »
Rachi explique ainsi la réponse de D-ieu : « Je serai avec eux en Egypte, dans leur labeur. »
D-ieu dit à Moché qu’Il accompagne le peuple Juif dans son exil. Il ne l’ignore pas. Il est avec
lui dans son labeur, dans ses angoisses et dans sa détresse.
D-ieu affirme : « Ceci est Mon Nom pour l’éternité – Léolam. » Or, le mot Léolam est écrit,
ici, sans Vav, il peut donc se lire Léélem qui signifie dissimulation. En exil, le caractère de la
miséricorde Divine est caché. Il est certain que D-ieu nous accompagne dans notre exil, mais
sa bonté reste dissimulée ; elle ne se révélera qu’au moment où la Guéoulah arrivera.
Likouté Si’hoth Vol XXVI
2
Réflexions Sur Pessa’h
Plonger Dans Le Matérialisme
« Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve, et toute fille faites-la vivre. »
(Exode 1 – 22)
L
a première Paracha du livre de Chemoth raconte la descente des Béné-Israël en Egypte, le début de l’esclavage après la disparition de Yaakov et des ses enfants, et enfin la naissance de Moché le sauveur.
Nous avons le devoir de nous souvenir et de revivre, chaque jour, les événements liés à la sortie
d’Egypte. Cet épisode de l’histoire de notre peuple constitue une source d’inspiration pour notre évolution
spirituelle.
Le premier décret de Pharaon fut de jeter au Nil tout enfant mâle naissant dans la famille d’Israël. La survie
des Egyptiens et de leur pays dépendait de ce fleuve ; c’est pourquoi il symbolise les lois de la nature. Les
Egyptiens le vénéraient, il était pour eux un dieu, parce que ses eaux débordaient et ses crues abreuvaient et
rendaient fertiles le pays.
Les Juifs, pour leur part, croient en un D-ieu qui transcende les limites de la nature et ses lois. Les Egyptiens
avaient l’intention de d’amener les Juifs à rejeter ce type de Divinité. Ils comptaient les plonger dans l’esprit
du pays et dans la dévotion pour les phénomènes naturels tel que la crue du Nil.
Sur sa terre, un tel état d’esprit était impossible pour le peuple Juif. En Israël, la relation entre la réussite
de l’homme et D-ieu était manifeste : lorsque la terre avait besoin de pluie, le peuple Juif priait et Hachem
envoyait sa bénédiction. Là, en Terre Sainte, il n’était pas difficile de percevoir et de ressentir que toutes les
bontés émanaient de D-ieu Lui-même. L’erreur d’analyse ne pouvait s’installer chez nos ancêtres qu’après leur
descente en Egypte. Ce pays montrait que l’on peut se suffire au phénomène naturel, les crues régulières du
Nil, pour avoir une terre fertile.
La soumission des Juifs à cette idée ne pouvait pas prendre place alors que Yossef était encore en vie et à la
tête de l’Egypte. Cette génération avait été témoin de la Providence Divine ; à cette époque, on avait compris
en Egypte que la nature et ses lois ne sont que des outils de l’intervention du Divin. L’esclavage, matériel et
spirituel, des Hébreux ne pouvait toucher que la nouvelle génération, celle qui n’avait pas connu la terre d’Israël et qui n’avait pas vécu les moments privilégiés du rapport avec D-ieu.
C’est alors que commença la véritable descente en Egypte et que, par conséquent, Pharaon pouvait imposer
son terrible décret impliquant que le peuple Juif soit immergé dans le dieu Nil, dans l’idolâtrie et la soumission
aux lois de la nature.
Moché, le berger fidèle, fut celui qui donna la force aux Béné-Israël de briser les liens de l’esclavage et le pouvoir de se détacher des concepts idolâtres égyptiens. Moché installa dans le cœur de ses frères la foi en D-ieu
à un moment où, pour beaucoup d’entre eux, il était difficile de croire quel tel concept pouvait exister. C’est
précisément par le mérite de cette foi que nos ancêtres purent surmonter les épreuves de l’exil et recouvrer
leur liberté.
Ce phénomène peut et doit être vécu par chacun de nous quotidiennement. En commençant sa journée par la
prière et l’étude, le Juif construit sa relation avec D-ieu et peut, alors, percevoir l’intervention Divine tout le
reste de la journée.
Nos sages nous enseignent qu’il existe en chacun de nous une part de Moché. Cette étincelle ravive en nous
l’idée que toute notre existence – même ce qui pourrait paraître radicalement un phénomène naturel – n’est
que le produit direct de Hachem.
Likouté Si’hoth Vol XVI
3
Réflexions Sur Pessa’h
L
Le Korban Pessa’h
a Paracha Bo décrit en détail les rites qui accompagnent le sacrifice de l’agneau de
Pessa’h. L’animal devait être choisi selon certains critères ; il devait être examiné
pendant quatre jours avant d’être abattu par la Ché’hita. Enfin, il devait être consommé accompagné de Matsoth et d’herbes amères.
Maïmonide – dans le Sefer Hamitsvoth – dénombre deux commandements concernant ce
rite:
• Abattre l’agneau le quatorze Nissan.
• Le manger dans la soirée du quinze.
Ces deux commandements paraissent intimement liés l’un à l’autre, il est donc étonnant que le
Rambam les considère comme deux Mitsvoth séparées.
La sortie d’Egypte représente un événement déterminant dans l’histoire du peuple Juif ; c’est
à ce moment qu’il se constitue en tant que nation. Il n’est plus l’esclave de Pharaon ; il devient
le serviteur de D-ieu.
Le sacrifice de l’agneau de Pessa’h avait pour but de préparer nos ancêtres à l’exode. Chaque
détail était important car il préparait différemment à cet événement fondateur.
C’est pourquoi cette Mitsva se sépare en deux commandements distincts : le sacrifice même,
et sa consommation. Ces deux étapes étaient requises pour préparer les Juifs à quitter l’Egypte
d’une part et pour qu’ils deviennent les serviteurs de D-ieu, d’autre part.
Dans l’Egypte antique, l’agneau était considéré comme un dieu. En l’offrant en sacrifice, le
peuple Juif se débarrassa par un seul geste de sa soumission aux Egyptiens. Il fallait aux Juifs
une grande Messirouth-Nefech – sacrifice personnel – pour agir ainsi. Ils sacrifièrent l’agneau
publiquement face à leurs voisins – et jusque là, tortionnaires – horrifiés. Cet acte leur était
indispensable pour qu’ils cessent d’être soumis à l’Egypte, et pour qu’ils puissent devenir ainsi
les serviteurs de D-ieu.
La deuxième Mitsva consiste à manger l’agneau. Cet animal abattu avec Messirouth-Nefech
devient, après sa consommation, une partie même de la chair du Juif. La matière du sacrifice
est digérée et s’unie avec le corps matériel.
Le sacrifice de sa personne est une partie fondamentale du service de D-ieu. Ce sentiment doit
transcender la personne, mais il doit aussi pénétrer son être et l’emplir entièrement jusqu’à déborder dans les dimensions les plus matérielles de son existence. Ainsi, la Messirouth-Nefech
devient réellement une partie de l’Etre Juif, le préparant à la sortie d’Egypte et lui permettant
de devenir le serviteur de D-ieu.
Likouté Si’hoth Vol XVI
4
Réflexions Sur Pessa’h
Ma Nichtana
Les quatre questions de Ma Nichtana sont – d’après la coutume ‘Habad – posées dans l’ordre
suivant :
• Matbilin – Toutes les nuits nous ne sommes pas tenus de tremper ne serait-ce
qu’une seule fois, cette nuit, nous le faisons deux fois !
• Matsa - Toutes les nuits nous mangeons du ‘Hamets et de la Matsa, cette nuit,
seulement de la Matsa !
• Maror - Toutes les nuits nous mangeons n’importe quelle sorte de légume, cette
nuit, du Maror !
• Messoubin - Toutes les nuits nous mangeons assis ou accoudés, cette nuit, nous
sommes tous accoudés !
Quelle est la raison de cet enchaînement particulier ?
Nous ne pouvons pas dire que les questions sont présentées par ordre d’importance. Car, s’il en
était ainsi, la question concernant l’obligation de manger de la Matsa à Pessa’h – Mitsva explicite de la Torah – aurait été rappelée en premier. Puis, suivrait le Maror qui n’est aujourd’hui
qu’une institution de nos sages. Le fait de s’accouder viendrait logiquement en troisième position puisqu’il symbolise la liberté, reléguant, ainsi, le trempage des légumes, qui n’est qu’une
coutume, en dernière position.
Les questions ne sont pas, non plus, énoncées dans l’ordre chronologique du Seder. Nous
commençons la soirée par le Kidouch et nous buvons la première coupe de vin en position
accoudée. Méssoubin devait alors précéder la question de Matbilin – le trempage du Karpass
dans l’eau salée qui vient après le Kidouch.
Matbilin – le trempage – est pourtant la première question posée par l’enfant juif. Le trempage
attire son attention et saisit son regard, en dépit du fait que ceci n’est ni une injonction de la
Torah, ni même une institution rabbinique. La curiosité de l’enfant est stimulée précisément
par la coutume Juive.
Il existe certaines personnes qui admettent que l’on doit faire l’impossible pour pratiquer les
Mitsvoth de la Torah et cela à tout prix, même dans le cas où cela impliquerait un sacrifice
personnel. Toutefois, selon eux, les coutumes juives ne sont pas si importantes. Ainsi, si des
difficultés venaient à se présenter face à l’application des coutumes Juives, ces personnes
n’hésiteraient pas à y renoncer, puis, elles réduiraient la valeur de leurs significations.
L’ordre des questions posées au Seder nous apprend que personne ne doit jamais déprécier
un Minhag Israël – une coutume Juive. C’est précisément la coutume qui est citée en premier
lieu dans la Hagadda. C’est la coutume qui stimule l’enfant et elle le pousse à poser les autres
questions.
Ce sont les coutumes Juives qui nous différencient de notre entourage non-juif. Car, c’est en
observant les coutumes que notre particularisme est apparent, ainsi nous disons : « Tu nous as
choisi parmi les nations ! » et « La coutume Juive est Torah. »
Likouté Si’hoth Vol I
5
Réflexions Sur Pessa’h
A
Le Sens Des Plaies
u début de la Parachath Bo – (Exode 10 - 2) – D-ieu dit à Moché qu’Il enverra les
plaies sur l’Egypte « afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils ce que j’ai fait
aux égyptiens et les merveilles que j’ai opérées contre eux; vous reconnaîtrez ainsi
que je suis l’Eternel. »
Pharaon est identifié dans la Torah par son obstination, « je ne connais pas D-ieu » et à son
expression vantarde « Mon fleuve est à moi, c’est moi qui me le suis fait », reniant ainsi l’influence d’Hachem dans ce monde et en le remplaçant par la croyance en lui-même et en la
puissance de l’homme.
Le but fondamental des plaies était de rejeter cette approche, de manifester la Divinité de manière à ce que tout le monde puisse Le percevoir, et ainsi, briser la fierté de Pharaon et de sa
nation.
D-ieu persista jusqu’à que « l’Egypte reconnu que je suis D-ieu » et que la fierté de Pharaon
fut écrasée. Il vint à Moché en pleine nuit pour implorer la miséricorde Divine.
Il est évident que ceci ne concernait pas Pharaon seulement. Les miracles de l’Exode servent
de témoignage pour les générations à venir du contrôle de D-ieu sur l’ordre de la nature.
En Egypte, même Pharaon n’avait plus que l’alternative de reconnaître D-ieu. A d’autres époques l’influence de D-ieu peut ne pas être aussi évidente, mais elle n’en est pas moins présente
et c’est toujours Lui qui dirige notre monde et sa destiné.
La nature, elle-même, n’est rien d’autres qu’une série de miracles répétés Pourquoi le soleil
se lève-t-il et pourquoi l’herbe pousse? Au delà de l’ordre naturel, il y a la main de D-ieu qui
guide nos vies. Rien n’arrive par hasard. Au contraire, par des voies que seul Lui dans Son
infini sagesse comprend, D-ieu guide nos pas et fait des miracles pour nous.
Ceci est le message des plaies miraculeuses: Explorer en profondeur jusqu’à prendre conscience de l’implication de D-ieu dans nos vies.
La seule différence entre les plaies d’Egypte et le temps présent tient seulement dans le degré
par lequel la main de D-ieu est ouvertement dévoilée, mais la présence - et les actes - de cette
main restent toujours les mêmes.
Adapté de Likouté Si’hoth
6
Réflexions Sur Pessa’h
Le Sens Des Plaies II
L
a Paracha de Vaéra nous retrace l’histoire des dix plaies que D-ieu envoya sur les
Egyptiens. Au premier abord, il pourrait nous sembler que l’intention première de
ces plaies était de punir les Egyptiens qui s’obstinaient à retenir les Béné-Israël en
esclavage. Cependant, la Torah nous apprend qu’il y avait là un but bien plus profond
qui était recherché : la reconnaissance de D-ieu par les Egyptiens, ainsi qu’il est dit (Exode
7 – 5) : « Et les Egyptiens reconnaîtront que Je suis l’E-ternel. »
Le peuple Egyptien ne croyait pas en D-ieu ; les plaies avaient un but pédagogique : elles venaient pour faire découvrir le Créateur et Son pouvoir. Rabbi Yits’hak Abarbanel précise que
Pharaon niait, en fait, trois principes fondamentaux : l’existence de D-ieu, le concept de la
Providence Divine (D-ieu observe et s’investit dans tout ce qui se déroule ici, dans le monde),
et la possibilité que D-ieu a de produire des miracles qui transcendent la nature.
Ainsi, lorsque Hachem envoie les dix plaies en Egypte, Il balaie ces trois conceptions erronées : les trois premières plaies démontrèrent que D-ieu existe ; les trois suivantes établirent le
fait de la Providence ; et les dernières plaies montrèrent à Pharaon que D-ieu peut agir d’une
manière surnaturelle.
Néanmoins, nous trouvons dans la Torah une autre raison pour ces plaies : enseigner la grandeur de Hachem aux Béné-Israël , ainsi qu’il est dit (Exode 10 – 2) : « Afin que tu racontes
à ton fils, et à ton petit-fils, ce que J’ai fait aux Egyptiens et les merveilles que J’ai opérées
contre eux ; vous reconnaîtrez que Je suis l’E-ternel. » En d’autres termes, en plus de l’effet
que les plaies devaient apporter aux Egyptiens, elles avaient aussi un but pédagogique pour les
Béné-Israël qui devaient – après cette longue période d’exil – retrouver Hachem. Rachi nous
rapporte d’ailleurs, dans cet esprit, les paroles de nos sages : « Il amène le châtiment sur les
nations afin que les Béné-Israël L’entendent et Le respectent. »
Nous pouvons nous interroger sur cette dernière idée : Pourquoi sommes-nous obligés de penser que les plaies avaient un autre but que celui de faire connaître aux Egyptiens le Créateur ?
Pourquoi était-il nécessaire de faire connaître, aux Hébreux, la grandeur de D-ieu ?
La réponse tient dans la raison même de la création. Selon nos sages, Hachem créa le monde
pour qu’il soit transformé, raffiné et élevé ; cela par l’intermédiaire d’Israël qui observe la
Torah. Aussi, dans cet esprit, chaque détail – même le plus banal – de ce qui se passe dans le
monde devrait avoir un lien avec le but de la création et la mission du Peuple Juif.
C’est pourquoi il est important de voir dans les plaies bien plus qu’une punition aux Egyptiens
ou une réfutation de leurs idées erronées ; les plaies devaient nécessairement apporter quelque
chose de positif aux Béné-Israël. En fait, c’est justement au moment où elles firent prendre
conscience à nos ancêtres de la grandeur de D-ieu qu’elles remplirent véritablement leur objectif.
Likouté Si’hoth Vol XXXVI
7
Réflexions Sur Pessa’h
L
Le Sang Et Les Grenouilles
a première des plaies qui toucha les Egyptiens fut la plaie du sang. Toutes les eaux du
pays furent miraculeusement transformées en sang. Seule l’eau utilisée par les Hébreux
fut épargnée.
L’eau est naturellement froide, alors qu’à l’opposé la sainteté est présentée comme une source
de chaleur qui inspire la vitalité. La première mission quotidienne du Juif est de vaincre la froideur – l’indifférence et l’apathie – que nous avons à l’égard de la sainteté et de la remplacer
par une chaleur et une passion pour D-ieu et le Judaïsme. C’est pourquoi la plaie du sang – la
chaleur – fut la première étape du processus de la libération du peuple Juif.
Puis vint la deuxième plaie, les grenouilles. Ces créatures au sang- froid quittèrent courageusement leur milieu naturel, le Nil, et pullulèrent rapidement à travers l’Egypte, envahissant les
maisons égyptiennes et se jetant dans leurs fours.
Le Juif se doit de réserver sa chaleur, son enthousiasme et son énergie pour la sainteté. Lorsqu’un
enthousiasme pour les futilités – four de Pharaon – s’instaure, il doit alors envoyer les grenouilles afin de tempérer ses ardeurs. Les grenouilles furent capables de quitter l’humidité et
la froideur pour sauter dans les fours de Pharaon. Elles montrèrent ainsi qu’il est indispensable
de calmer les désirs et l’appétit pour les plaisirs physiques.
Ces deux premières plaies symbolisent les approches du service de D-ieu : « Eloigne-toi du
mal » et « fais le bien ». L’ordre logique serait de s’éloigner du mal et par la suite d’agir pour
le bien. Ceci est d’ailleurs illustré ainsi par nos sages : la première étape dans la préparation
d’un lieu de repos pour un roi est de nettoyer l’espace de la maison. Ce n’est qu’après cela
que les décorateurs peuvent commencer à tendre les plus belles tentures et à meubler ce qui,
grâce à leurs efforts, se transformera en palais pour le souverain. Sans un nettoyage préalable,
le riche mobilier et les tentures les plus merveilleuses ne pourraient faire d’effet, elles seraient
plutôt déplacées.
Il faut quelques fois, cependant, agir inversement, ainsi que Rabbi Chemouel enseigna : « Le
monde affirme que lorsque l’on ne peut pas passer au-dessous d’un obstacle, il faut alors sauter par-dessus. Moi, je dis qu’il faut – Lé’hat’hila Ariber – sauter à priori au-dessus ! »
Lorsqu’un Juif apporte la chaleur et la sainteté dans son entourage – le sang – la froideur et
l’indifférence disparaissent automatiquement.
Likouté Si’hoth Vol I
8
Réflexions Sur Pessa’h
Voir Dans L’obscurité
« Moché tendit sa main vers les cieux ; il y eut une profonde obscurité dans tout le pays
d’Egypte durant trois jours. Personne ne voyait l’autre ; personne ne quitta sa place pendant
trois jours. Pourtant, pour les Béné-Israël, il avait de la lumière dans leurs demeures. »
(Exode 10 – 22,23)
L
e Midrash nous enseigne que cette plaie comportait deux miracles :
• Les ténèbres qui frappèrent l’Egypte ;
• Une illumination miraculeuse qui permit à nos ancêtres de voir où les Egyptiens cachaient
leurs trésors.
C’est ainsi que D-ieu permit la réalisation de Sa promesse à Avraham (Genèse 15 – 14) : « Ils en sortiront avec
de grandes richesses. »
Néanmoins, selon Rachi, ce phénomène ne constituait pas deux miracles mais un seul. Les Egyptiens étaient
dans le noir absolu alors qu’Israël continuait de voir normalement en dépit de cette plaie.
Pourquoi Rachi interprète-t-il cet événement différemment que le Midrash ?
Le but du passage de nos ancêtres en Egypte était d’amasser les étincelles Divines qui s’y trouvaient. Aussi,
leur départ avec les richesses égyptiennes faisait partie de ce processus. En prenant l’or, l’argent et la vaisselle
de leurs anciens oppresseurs, ils élevèrent les étincelles Divines qui habitaient ces objets et ils les libérèrent,
pour ainsi dire, du mal de l’Egypte pour les laisser rejoindre le domaine de la Sainteté.
« Elever les étincelles » représente un élément essentiel du service de D-ieu. Aussi, chaque Juif doit en plus de
ses engagements purement spirituels, tels que la prière et l’étude de la Torah, s’investir dans des activités matérielles et observer les Mitsvoth. Par la prière et l’étude, l’homme raffine son aspect spirituel. Mais lorsqu’il
observe les Mitsvoth et qu’il s’engage dans des activités professionnelles et sociales dans le but de remplir la
volonté de D-ieu, il attire alors la Divinité dans les dimensions physiques et il élève les étincelles Divines qui
habitent le monde.
C’est bien ce qui se produisit au moment de la plaie des ténèbres : les Juifs avaient de la lumière dans leurs
demeures, et cette lumière les accompagna lorsqu’il espionnèrent les maisons obscures des Egyptiens. La Torah et la prière apportent la lumière et sanctifient l’âme de chacun de nous ; nos demeures s’en trouvent alors
naturellement illuminées. Par contre, seule l’intrusion dans le domaine Egyptien – les activités matérielles –
nous permet de purifier ce monde et d’élever les étincelles.
Le commentaire de Rachi a pour objet de faire une lecture simple des événements ; c’est pourquoi il interprète
la plaie des ténèbres comme un seul geste de D-ieu : celui de permettre à Israël de voir chez l’Egyptien. Rachi
ne fait pas référence à la lumière qui se trouve naturellement chez le Juif, dans son domaine, parce qu’en première lecture ces deux types de services – l’étude et les Mitsvoth – représentent des tendances opposées.
Pour le Midrash – la dimension ésotérique – il y a là un miracle en deux temps : l’obscurité égyptienne et la
lumière chez Israël. Au regard de l’intention Divine de la Création, les deux tendances du service de D-ieu
citées plus haut – s’investir dans l’élévation de soi et s’engager vers l’extérieur – sont indissociables.
En effet, il est expliqué dans le Tanya que la véritable mission de l’homme sur terre consiste à élever le matériel. L’âme n’est pas descendue pour sa propre élévation ; elle n’en a pas besoin puisque c’est une parcelle de
D-ieu. D-ieu envoya l’âme ici-bas pour qu’elle agisse sur le corps, qu’elle le raffine et révèle en lui – et dans
le monde qui l’entoure – les étincelles Divines qui l’habitent.
Likouté Si’hoth Vol XXXI
9
Réflexions Sur Pessa’h
L
Un Signe Pour La Liberté
a dixième et dernière plaie que D-ieu envoya aux Egyptiens fut Makath Bé’horoth – la mort de premier-nés. Moché annonça avec précision qu’elle aurait lieu à Minuit. La Torah nous raconte que les
juifs devaient, pour se protéger, badigeonner leurs entrées du sang provenant de l’agneau de Pessa’h
et de la circoncision.
Pourquoi, Moché indiqua, ici, le moment où la plaie prendrait place ? De plus, toutes les plaies ne touchèrent
pas le peuple Juif sans qu’il ne fasse quoi que se soit pour se protéger. Pourquoi devait-il faire un signe pour
être sauvé de cette dernière plaie ?
Toutes les plaies avaient pour but d’apprendre aux Egyptiens la puissance de D-ieu qu’ils rejetaient. C’est
en cela que la dernière plaie était différente : son but était de punir les Egyptiens pour le mal qu’ils avaient
fait. Or, dans ce cas, l’Attribut de Justice Divine pouvait déclarer : « En quoi les Juifs sont-ils différents des
Egyptiens ? Ne sont-ils pas autant imprégnés d’idolâtrie ! »
Pour rejeter toute tentative de plainte de la part – de Midath Hadin – des Attributs de Justice, D-ieu envoya
cette ultime plaie à minuit, symbole d’une conduite qui dépasse toute logique et calcul rationnel.
La première partie de la nuit symbolise la rigueur : l’obscurité augmente à chaque instant. La seconde partie
de la nuit représente la bonté : la lumière revient petit à petit et les ténèbres disparaissent. L’instant précis de
minuit relie les deux opposés de la rigueur et de la bonté. Cette manifestation n’est possible que par la révélation d’une lumière qui transcende les deux extrêmes.
En d’autres termes, à ce moment de la nuit, se révéla l’amour essentiel que D-ieu porte pour Son peuple – un
amour qui transcende toute logique et qui dépasse la raison. Du fait de cet amour, l’argument de l’Attribut de
Justice – « En quoi les Juifs sont-ils différents des Egyptiens ? » – n’est pas pris en compte, car D-ieu répond
qu’Israël est Son enfant. Or, l’amour qu’un père porte à son fils ne sera jamais affectée par telle ou telle autre
raison logique.
La question qui se pose, alors, est : si D-ieu exprime un tel degré irrationnel d’amour, pourquoi nos ancêtres
devaient-il marquer leurs entrées ? !
Toute révélation Divine dépend de la conduite des hommes ici-bas ; l’action de D-ieu est à la mesure de l’effort de l’homme. Il en est ainsi pour que se manifeste ce degré d’amour infini de D-ieu, l’homme doit, pour sa
part, révéler en lui un caractère réciproque.
Le signe utilisé par nos ancêtres était le sang du sacrifice de Pessa’h et celui de la Mila. Ces deux actes traduisent justement cet aspect du lien avec D-ieu qui dépasse la raison : la circoncision est pratiquée sur un
enfant qui n’a aucun moyen logique de saisir le sens de l’alliance qui est ici scellée. L’offrande d’un agneau en
Egypte était un acte de Messirout Nefech – un sacrifice personnel – qui dépassait toute logique, puisque cela
constituait un affront aux tortionnaires Egyptiens qui l’adoraient.
Cette conduite du peuple Juif éveilla chez Hachem le même type de rapport irrationnel : la manifestation de
Son amour infini pour le peuple Juif.
C’est pourquoi nos sages affirment que « nos ancêtres quittèrent l’Egypte par le mérite de la foi. » En effet, la
foi relève précisément d’une démarche irrationnelle.
Likouté Si’hoth Vol III
10
Réflexions Sur Pessa’h
Le ‘Hamets Et La Matsa
« Sept jours durant, vous mangerez des Matsoth. »
H
(Exode 12 – 15) achem transmet à Moché les indications pour la célébration de Pessa’h juste avant de sortir
d’Egypte. Or, les commandements qui ont trait à la sortie d’Egypte sont porteurs, selon nos
sages, d’un perpétuel enseignement.
Commençons par analyser la différence entre le ‘Hamets – le pain levé – et la Matsa. Ils sont, tous les
deux, fabriqués à partir de farine et d’eau. Quel est, donc, l’élément qui rend impropre, à la consommation, le ‘Hamets pendant les jours de Pessa’h ?
Le ‘Hamets est en fait une pâte que l’on a laissé lever et qui a pris du volume, alors que la Matsa est
restée fine et plate.
Le ‘Hamets symbolise, en fait, l’orgueil et la vanité. Cette pâte traduit l’arrogance et l’égocentrisme.
Elle représente la personne qui se sent supérieure à ceux qui l’entourent. Tandis que la Matsa symbolise l’humilité et la modestie ; c’est aussi l’abnégation. Cette fine pâte représente la personne qui
s’annule devant les autres ; c’est exactement l’opposé du ‘Hamets.
Pourtant, les lettres hébraïques qui forment ces deux mots sont pratiquement identiques : ‘Heth, Mêm
et Tsadik forment le mot ‘Hamets, alors que le Mêm, Tsadik et Hé constituent le mot Matsa. Ils ne se
distinguent que par une seule lettre qui est, de plus, très ressemblante.
En effet, le ‘Heth et le Hé sont quasiment analogues : Elles sont formées par trois traits et elles ont
une ouverture vers le bas.
Cette ouverture fait allusion au verset : “ Le péché est tapi à ta porte. ” C’est la faille qui laisse entrer
le péché dans notre existence et qui nous pousse à la transgression.
C’est ici que la différence entre le Hé et le ‘Heth prend toute sa signification. Le ‘Heth de ‘Hamets
est complètement fermé vers le haut. Ainsi, il n’y a aucun recours face à la faute, aucune issue. La
personne se trouve alors prisonnière de la transgression.
Le Hé de Matsa, quant à lui, a une petite ouverture en haut. C’est par-là que la personne pourra échapper au mal et retourner vers Hachem. Il est vrai que cela n’est qu’une petite ouverture, mais il ne suffit
précisément que d’un petit effort vers le haut pour que Hachem accepte notre Téchouva.
Le ‘Hamets symbolise une personne qui est prisonnière de son orgueil et de son égocentrisme.
Lorsqu’elle vient à fauter, il lui est alors très difficile d’admettre son erreur. Elle trouve toujours des
excuses pour justifier ses actes. Cette personne est enfermée dans le ‘Heth et ne trouvera donc aucune
issue.
La Matsa, d’autre part, fait allusion à un individu modeste et humble. Lorsqu’il fait un péché, il ne
tente pas de se justifier ; au contraire, il regrette immédiatement son acte. Son cœur se brise et il retourne alors vers Hachem. Il corrige ses erreurs et il revient vers Lui de tout son cœur.
Likouté Si’hoth Vol I
11
Réflexions Sur Pessa’h
Une Téchouva En Quatre Temps
« Je vous sortirai des souffrances d’Egypte, Je vous sauverai… Je vous libérerai... Je vous prendrai pour
Moi en tant que peuple. »
(Exode 6 – 6,7)
C
’est par ces quatre expressions que D-ieu trace à Moché, au début de notre Paracha, le programme de la délivrance. Nos
sages affirment, dans le Talmud, que les quatre coupes de vin que nous buvons pendant le Séder de Pessa’h correspondent,
en fait, aux quatre verbes utilisés par Hachem pour annoncer l’Exode.
Rabbi Chnéour-Zalman reprend cette idée dans son Choul’han Arou’h – code de loi – et il précise que « les sages ont instauré l’action de boire quatre coupes de vin par rapport aux quatre expressions : Je vous sortirai… Je vous libérerai... Je vous prendrai...
Je vous sauverai. » Nous remarquons que Rabbi Chnéour-Zalman a inversé l’ordre initial du verset. Il serait donc intéressant de
comprendre la raison de ce changement.
L’exode représente, dans une dimension spirituelle, la démarche du retour vers D-ieu, la Téchouva. Or, dans cette démarche, nous
pouvons définir quatre niveaux allusionnés dans le verset des Psaumes (14 – 15) : « Eloigne-toi du mal ; fais le bien ; recherche la
paix ; poursuis-la ! »
Le premier niveau, « Eloigne-toi du mal », implique que l’individu ne vienne pas à fauter dans la pensée, la parole et l’action. S’il
arrive qu’il pèche, il doit alors regretter ses méfaits et déraciner son désir pour le mal. En fait, l’homme ne peut envisager de se
séparer de D-ieu ; il souhaite rétablir Sa révélation dans l’immanence.
Le deuxième niveau, « fais le bien », réclame que l’on fasse Téchouva sur les éventuelles imperfections dans la pratique des Mitsvoth et des bonnes actions. L’objectif est de remplir le vide de sainteté et de ferveur dû à la lassitude dans les commandements ; la
dynamique se doit d’être d’une extrême intensité de sorte qu’il puisse s’unir avec le niveau du Divin qui transcende le monde.
Le troisième niveau, celui de la recherche de la paix, est une forme encore plus élevée de Téchouva ; dans cette dimension, l’homme
tente d’exceller dans le domaine de l’étude de la Torah au sujet de laquelle nos sages affirment qu’elle « établit la paix dans les Cieux
et ici-bas. » Ce degré permet à l’homme d’atteindre un aspect du Divin qui touche à l’Essence. Il dépasse à la fois les Cieux – la
transcendance – et la terre – l’immanence.
Le plus haut degré de Téchouva, celui de l’engagement dans la Torah, se compose lui-même en deux niveaux – recherche la paix et
poursuis-la – correspondant à l’exotérisme, la partie dévoilée, et à l’ésotérisme.
Les quatre coupes du Séder symbolisent ces quatre niveaux de retour vers D-ieu. Par conséquent, les quatre expressions reflètent
leur contenu.
Ainsi, les termes « Je vous sortirai des souffrances d’Egypte » évoquent la démarche de « Eloigne-toi du mal ».
L’expression « Je vous sauverai – Véhitsalti » fait allusion à l’initiative d’inviter D-ieu dans notre quotidien grâce à la pratique des
Mitsvoth. En effet, « Véhitsalti » rappelle le terme hébraïque de Tsel qui signifie Ombre. Par les Mitsvoth, la divinité se retrouve
dans l’ombre de l’homme.
Nos sages affirment que « seul l’individu qui étudie la Torah peut être qualifié véritablement d’homme libre. » Aussi, « Je vous
libérerai » rappelle ce niveau. Il fait référence en particulier à celui qui se consacre à l’étude de la partie révélée ; tandis que « Je
vous prendrai pour Moi » parle d’un lien plus intime. Il exprime la recherche du Divin à travers l’étude des dimensions cachées de
la Torah.
Ce sont donc là quatre étapes du Retour vers D-ieu que la Torah énumère du plus bas niveau au plus élevé. Néanmoins, il existe un
débat dans le Talmud pour définir ce qui de l’étude ou de l’action est plus important. Si on envisage que l’étude est prédominante, il
est juste que les termes « Je vous libérerai » et « Je vous prendrai » viennent en dernier puisqu’ils expriment les plus hauts niveaux
de la progression spirituelle. Par contre, si on soutient l’idée que c’est l’action qui est plus importante, il est alors logique de citer les
mots « Je vous sauverai – Je serai votre ombre » en dernier.
Nous pouvons comprendre, maintenant, la différente présentation de ces expressions dans la Torah et dans le Choul’han Arou’h. La
Torah personnifie l’étude, c’est pourquoi elle place les verbes exprimant l’engagement intellectuel au point culminant. Le Choul’han
Arou’h, le code des lois Juives, a pour objet de définir la manière d’agir et d’observer les Mitsvoth, c’est pourquoi il met l’accent
sur l’action en citant « Je vous sauverai – Je serai votre ombre » en dernier.
Likouté Si’hoth Vol XI
12
Réflexions Sur Pessa’h
Les Femmes Et La Gueoulah
« Miriam, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit en main un tambourin, et toutes les femmes la
suivirent avec des tambourins en dansant. »
(Exode 15 - 20)
L
a Paracha de Bechala’h relate le récit de la traversée de la mer rouge. Nous y lisons
le cantique composé par les enfants d’Israël à cette occasion. La Torah raconte aussi
la façon toute particulière avec laquelle les femmes ont participé à cette joie. Elles
suivirent Miriam dans des danses accompagnées de tambourins.
En Egypte, c’est Miriam qui annonça la venue du libérateur. Alors que les dirigeants de la génération ne voyaient pas d’issue à leur souffrance et à leur servitude, elle propagea l’espoir et
la confiance en D-ieu parmi son peuple.
D’ailleurs, lorsque sa mère fut forcée de mettre Moché dans les eaux du Nil, son père Amram,
s’adressa à Miriam et lui demanda : « Qu’est-il advenu de ta prophétie ? Comment va-t-elle
s’accomplir ? » C’est pourquoi Miriam « se tint à distance, pour observer ce qui lui arriverait. »
Au delà du souci pour son frère, Miriam se souciait de ce qu’il adviendrait de sa prophétie, et
de son frère, le libérateur d’Israël.
Ceci est comparable au sentiment que toutes les femmes juives, d’aujourd’hui, ont. Elles sont
soucieuses du destin du peuple Juif, et elles attendent la Guéoulah avec anxiété.
Au moment de la traversée de la mer rouge, la célébration des femmes était bien à l’échelle de
leur anxiété en Egypte. Elles exprimèrent, alors, leur joie d’une façon bien plus forte que les
hommes.
Le Midrach raconte que les femmes s’étaient préparées aux événements de la sortie d’Egypte
et qu’elles étaient certaines qu’Hachem produirait pour Son peuple des miracles. Elles préparèrent, dès lors, des tambourins pour se réjouir, le moment venu.
Dans un prochain avenir, nous célébrerons aussi la Guéoulah. C’est pourquoi, bien que nous
soyons encore en exil, l’assurance que la délivrance est proche doit déjà nous inspirer de la
joie.
Une telle expression de joie manifeste notre foi en la Guéoulah et dans l’accomplissement des
prophéties qui l’accompagnent. C’est précisément cette joie prématurée qui, en retour, hâtera
la Guéoulah.
Chabbath Béchala’h 5752
13
Réflexions Sur Pessa’h
Le Butin
« Moché fit partir les Béné-Israël de la mer. »
(Exode 15 – 22) R
achi commente ainsi ce verset : « Il les retira malgré eux. » En effet, Moché dut forcer les Béné-Israël
pour qu’ils quittent les bords de la Mer Rouge afin de poursuivre leur voyage vers le Mont Sinaï.
Le peuple Juif ne voulait pas quitter le bord de mer, car ils étaient occupés à ramasser l’or et l’argent qui avait
échoué sur le rivage. Les Egyptiens avaient paré leurs montures d’or, d’argent et de pierres précieuses ; après
avoir étés noyés, tous leurs ornements furent récupérés par les Juifs.
Les Juifs étaient tellement captivés par la collecte du butin qu’ils ne voulaient pas avancer et quitter les lieux.
Moché leur demanda d’avancer, ils restèrent sourds. C’est pourquoi Moché dut les forcer d’avancer.
Le comportement de nos ancêtres paraît surprenant. Comment comprendre le fait qu’ils aient ressenti le besoin de prendre ce butin, alors que, selon nos sages, à leur départ d’Egypte, ils avaient déjà acquis, chacun,
une richesse considérable ? Le Midrash affirme d’ailleurs qu’ils quittèrent l’Egypte en ayant chacun 90 ânes
chargés de richesses.
Comment était-il possible que ces hommes et femmes qui venaient de vivre le plus merveilleux des miracles
– la révélation de l’ouverture de la mer – se soient intéressés à de simples richesses terrestres ? Pourtant, ils
étaient conscients que le but de la sortie d’Egypte était le Don de la Torah. Comment pouvaient-ils maintenant
retarder cet événement tant attendu uniquement dans le but de s’enrichir ?
En fait, le comportement des Juifs n’était pas motivé par un désir d’enrichissement, mais plutôt par un fervent
désir d’accomplir la volonté de D-ieu.
D-ieu indiqua à Moché avant la sortie d’Egypte qu’il fallait dépouiller ce pays de ses richesses, ainsi qu’il est
dit : « Chaque femme empruntera des objets d’argent et d’or…et vous dépouillerez l’Egypte. » Hachem avait
donc ordonné de vider l’Egypte de ses biens. Les Juifs obéirent et prirent des quantités considérables d’or et
d’argent.
Cependant, après la traversée de la mer, ils virent que les Egyptiens avaient encore des biens et ceux-ci étaient
maintenant devant eux. Ils réalisèrent alors qu’ils n’avaient pas fini de vider l’Egypte de ses richesses.
Ils étaient si passionnés par cette injonction Divine qu’ils se sont mis immédiatement à rassembler l’or et l’argent qui venaient d’échouer sur le rivage. Plus rien d’autre ne les intéressait.
C’est précisément parce qu’ils furent les témoins de la plus grande des révélations qu’ils souhaitèrent accomplir la volonté de D-ieu de la meilleure manière. Leur désir était si fort que Moché ne put les arrêter. Le peuple
Juif n’était pas intéressé par l’argent des Egyptiens ; la seule motivation était de remplir sa mission.
Likouté Si’hoth Vol XXI
14
Réflexions Sur Pessa’h
Les Derniers Jours
L
e Tséma’h-Tsédek dit un jour : « Le dernier jour de Pessa’h est appelé A’haron Chel Pessa’h.
Il marque l’étape finale d’un processus qui a débuté le premier jour de Pessa’h. En célébrant le
premier soir de Pessa’h, nous commémorons les événements qui ont pris place lors de la première
délivrance, lorsque Hachem nous libéra de l’exil Egyptien par Moché, notre premier libérateur.
Cependant, ce n’était qu’un début. Le jour de A’haron Chel Pessa’h nous anticipons et nous célébrons la
dernière libération de l’exil que D-ieu nous apportera par le Machia’h.»
La Haftara de ce jour souligne, d’ailleurs, le rapport de A’haron Chel Pessa’h avec la Guéoulah. Elle décrit, en
effet, en détails les promesses et les prophéties qui se produiront en ce temps.
Le Baal Chem Tov instaura un repas supplémentaire le jour de A’haron Chel Pessa’h. Ce repas se nomme
Séoudath Machia’h – Le repas de Machia’h. Car en ce jour rayonne la lumière du Machia’h.
Quelle est donc la différence entre ces deux délivrances, la première et la dernière, célébrées respectivement
le premier et le dernier jour de Pessa’h ?
Au sujet de la sortie d’Egypte il est écrit que « le peuple s’est enfui » ; les Béné-Israël ont dû fuir le mal et
l’impureté d’Egypte car « le mal qui était présent dans leurs âmes était encore très fort. »
Par contre, le prophète Isaïe annonce que pour la Guéoulah : « ce n’est pas avec une hâte éperdue que vous
vous échapperez, ce n’est pas dans une fuite précipitée que vous partirez. » Il ne sera pas nécessaire de fuir le
mal et l’impureté, car ils n’existeront plus à cette époque ; ainsi qu’il est écrit : « Je ferai disparaître l’esprit
d’impureté de la terre. »
Plus encore, le mal et l’impureté ne disparaîtront pas, mais ils seront transformés en bien. Cette idée est
exprimée dans la Haftara de A’haron Chel Pessa’h, par ces mots : « Le nourrisson jouera près du nid de la
vipère.» Ainsi, même le mal représenté par l’image du serpent et de la vipère sera métamorphosé. Le jour de
A’haron Chel Pessa’h nous jouissons d’un avant-goût de cette époque extraordinaire.
C’est en cela que tient la différence entre les premiers et les derniers jours de Pessa’h. Les premiers jours marquent la première libération, alors que les derniers jours – le septième et le huitième – sont liés à la délivrance
à venir.
Ce parallèle trouve son expression dans le fait que les Béné-Israël ne furent totalement libérés du joug Egyptien que le septième jour de Pessa’h au moment de la traversée de la mer rouge. Cet épisode symbolise l’éradication du mal qui aura lieu à l’époque Messianique.
Il existe d’autres similitudes entre l’événement de la traversée de la mer rouge et l’avènement Messianique.
Concernant les temps de la Guéoulah, il est dit dans la prophétie : « Je répandrai mon esprit sur toute chair, si
bien que vos fils et vos filles prophétiseront. » Nos sages nous enseignent que cela a déjà eu lieu au moment de
la traversée de la mer, car « une servante a vu ce que les plus grands prophètes n’ont pas pu percevoir.»
De plus, la Guéoulah prendra place lorsque le mal et les ténèbres seront transformés en bien et lumière – « la
nuit sera lumineuse comme le jour. » Ainsi, c’est bien un avant-goût de cette époque que nos ancêtres ont vécu
pendant Kriath Yam-Souf. Car, « il y eut nuée et ténèbres qui éclairèrent la nuit. » Les ténèbres furent, déjà,
transformés en Luminaire.
Likouté Si’hoth Vol XXII
15
Réflexions Sur Pessa’h
D
Deux Batailles
ans la Paracha de Bechala’h, le peuple juif accède enfin à la liberté, mais il est rapidement confronté à
deux conflits sur le chemin du Mont Sinaï ; la première bataille était contre Pharaon, tandis que dans
la seconde, il engagea une attaque contre Amalek.
L’attitude des Béné-Israël face aux deux ennemis fut différente. Face à Pharaon, Moché leur dit : « Hachem
combattra pour vous ; et vous, tenez-vous tranquilles ! » Alors que s’agissant de Amalek, Moché demanda à
Yéochoua : « Livre bataille à Amalek ! »
Pourquoi un tel contraste ? Pourquoi Hachem envoya-t-Il les Béné-Israël au combat contre Amalek, alors qu’Il
se chargea Lui-même des Egyptiens ?
Les Egyptiens poursuivaient le peuple Juif ; leur but était de les ramener en Egypte. Ils ne faisaient donc pas
obstruction au parcours de nos ancêtres vers le Sinaï. Les Béné-Israël devaient alors poursuivre leur chemin
sans se soucier de ce qui était derrière eux ; Hachem s’en chargeait. Par contre, Amalek se plaçait entre le peuple Juif et la Montagne Sainte ; il constituait un obstacle et son intention était d’arrêter l’élan du peuple Juif.
Face à lui, nous ne devions pas rester passifs.
C’est ainsi qu’il faut s’engager fermement, chaque fois que quelqu’un tente de nous empêcher de persévérer
dans l’étude de la Torah.
La victoire du peuple Juif sur Amalek dépassa toutes les lois de la nature. Amalek devait, selon toute logique,
vaincre. Or, si les Juifs réussirent à soumettre leurs ennemis, c’est parce qu’ils ne combattirent pas avec le sentiment qu’ils allaient gagner par leurs propres moyens ou par leur puissance personnelle. Ils étaient conscients,
en allant se battre, qu’ils étaient les émissaires de Moché et qu’ils se battaient pour que personne ne les empêche de recevoir la Torah. Lorsqu’un Juif se bat avec la force de la Torah, il réussit sa mission.
Amalek frappa le peuple Juif au moment où il se dirigeait avec enthousiasme et passion vers le Mont Sinaï.
Amalek tenta de refroidir l’ardeur et ralentir l’élan de nos ancêtres. Le verset dit au sujet de Amalek : « Acher
Kar’ha Badére’h – Il te rencontra soudainement dans le chemin. » Or, le mot Kar’ha signifie aussi : Il t’a
refroidi.
Nous avons l’obligation de nous souvenir chaque jour de Amalek. Amalek symbolise ce qui décourage, qui
tempère notre enthousiasme pour le Judaïsme.
L’histoire de Amalek nous enseigne comment nous pouvons le vaincre au quotidien : chaque fois que nous
rencontrons un obstacle, que nous sommes confrontés à une tentative – extérieure ou intérieure – de perte de
vigueur et d’enthousiasme pour la sainteté, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour vaincre et
chasser l’ennemi.
En outre, rappelons-nous que dans le domaine du combat spirituel – comme cela l’a été jadis dans le combat
physique – nous n’agissons pas avec nos propres forces. Souvenons-nous que toute action menée avec la dynamique de la Torah atteint sa cible et son but.
Likouté Si’hoth Vol I
16
Réflexions Sur Pessa’h
Le Midrash Raconte La Guéoulah
Des Lettres Doubles – Doubler la Guéoulah
« Va rassembler les anciens d’Israël et dis-leur : ‘ L’E-ternel, D-ieu de vos Pères, D-ieu
d’Avraham, de Yits’hak et de Yaakov m’est apparu en disant : Pakod Pakadti — [Je vous
libérerai] Je me suis souvenu — de vous et de ce qui vous est fait en Egypte. »
(Exode 3 – 12)
Les lettres doubles de l’alphabet hébraïque ont, toutes, une consonance prophétique en rapport avec la Guéoulah. Ces lettres sont : le ‘Haf, le Mem, le Noun, le Pé et le Tsadik. Elles ont chacune une forme finale ; ceci
laisse entendre qu’elles joueront un rôle déterminant dans les phases finales de l’histoire.
Pour le ’Haf, il est dit (Genèse 12 – 1) : « Le’h Le’ha – Va pour toi. » Dans ce verset, Hachem amorce la délivrance d’Avraham.
Pour le Mem, il est dit (Genèse 26 – 16) : « Atsamta Miménou Méod – Tu es devenu plus puissant que nous. »
Ce verset exprime la réussite de Yits’hak.
Pour le Noun, il est dit (Genèse 32 – 12) : « HatsiléNi Na – Sauve-moi. » Dans ce verset, Yaakov implore le
secours Divin.
Pour le Pé, il est dit (Exode 3 – 16) : « Pakod Pakadti – Je vous libérerai, ou Je me suis souvenu. » Dans ce
verset, Hachem annonce la première Guéoulah, la sortie d’Egypte.
Le Tsadik se réfère au Machia’h, ainsi qu’il est dit (Zacharie 6 – 12) : « Ich Tséma’h Chémo – Son nom sera
Tséma’h. » Et il est dit (Jérémie 23 – 5) : « Je susciterai – Tséma’h Tsadik – un rejeton juste qui régnera, agira
avec sagesse et exercera le droit et la justice dans le pays. »
Midrash Rabba
La Disparition de Tsour
« Tu lui diras [à Pharaon] : Hachem, D-ieu des Hébreux m’a envoyé vers toi… »
(Exode 9 – 16) Rabbi Eliazar ben Pedath nous enseigne que Hachem punira, à l’époque du Machia’h, Tsour – qui fut à l’origine de la destruction du Beth-Hamikdach – de la même manière qu’Il a puni les Egyptiens, ainsi qu’il est
annoncé dans Isaïe (23 – 5) : « Tout comme les nouvelles arrivées d’Egypte semèrent la terreur, ainsi seront
celles venant de Tsour. »
L’Egypte fut frappée par la transformation des eaux du Nil en sang, ainsi le sera-t-il du sort des fleuves de
Tsour, ainsi qu’il est dit (Isaïe 34 – 9) : « Les fleuves d’Edom se changeront en poix, sa poussière en soufre ;
ainsi, son pays sera comme de la poix en feu qui ne s’éteindra ni la nuit, ni le jour, et d’où s’échapperont sans
cesse des colonnes de fumée. »
Un feu dévastera Tsour jour et nuit, car elle empêcha Israël d’étudier la Torah dans l’esprit du verset (Josué 1 –
8) : « Tu le méditeras jour et nuit. » Et, puisque Tsour fit disparaître la colonne de fumée du Beth-Hamikdach,
elle partira en fumée.
17
Réflexions Sur Pessa’h
De plus, il est écrit (Isaïe 66 – 6) : « Une grande rumeur s’élève de la ville, une grande rumeur sort du Temple ;
c’est la voix d’Hachem qui paie leur salaire à Ses ennemis. » Cette voix nous rappelle qu’au moment de la
destruction du Temple, de terribles voix s’élevèrent de la ville de Yérouchalayim et du Beth-Hamikdach, ainsi
qu’il est écrit (Lamentations 2 – 7) : « On a poussé des cris dans la Maison de l’E-ternel… »
Midrash Rabba
Les Signes de la Délivrance
« C’était une nuit de veille – prédestinée – pour D-ieu qui préparait la sortie du pays d’Egypte. »
(Exode 12 – 42) Cette nuit est prédestinée aux miracles qui prendront place dans l’histoire des justes.
En effet, c’est la nuit que Hachem vint au secours de ‘Hizkiyahou, de ‘Hananiya, et de Daniel. C’est aussi pendant la nuit que se dévoileront Eliahou et Machia’h. Ainsi qu’il est prédit dans Isaïe (21 – 12) : « Le guetteur
répond : le matin vient et puis la nuit ; si vous voulez des nouvelles… »
Nos sages comparent la situation des Juifs en exil à celle d’une femme dont le mari est parti en voyage et a
pris soin d’indiquer quelques indices sur le moment de son retour.
Ainsi, D-ieu assura à Israël que la Guéoulah suivrait le même processus que les précédentes délivrances. C’est
pourquoi le peuple Juif se mit à attendre dès l’avènement du royaume de Edom – le début de la nuit de l’exil
– que Hachem vienne le délivrer ; ainsi qu’il est dit (Isaïe 60 – 22) : « Moi, l’E-ternel, l’heure venue, J’aurai
vite accompli ces promesses. » Et il est dit (‘Haggaïe 2 – 6) : « Dans peu de temps, Je mettrai en mouvement
le ciel et la terre…Je bouleverserai les puissances… »
D-ieu renversa l’empire Egyptien et c’est ainsi qu’Il renversera les nations qui nous ont oppressées ; ainsi qu’il
est dit (Isaïe 60 – 12) : « Ces peuples seront voués à la ruine. »
Midrash Rabba
Une Nuit Prédestinée
« C’est une nuit de protection par l’E-ternel pour les faire sortir d’Egypte… »
(Exode 12 – 42)
Cette nuit était prédestinée pour la sortie de l’exil. Dès que l’instant de la délivrance sonna, D-ieu ne retint pas,
ne serait-ce qu’un seul instant, nos ancêtres dans cette situation. D’ailleurs, il en fut ainsi pour Yossef qui fut
libéré de prison à l’instant même où la fin du décret arriva.
C’est pourquoi cette nuit est réservée tous les ans à la réjouissance par la célébration de la fête de Pessa’h.
Néanmoins, pour nos ancêtres, le miracle prit place dans le courant de la nuit. L’exode commença, nos ancêtres recouvrèrent leur liberté, mais la nuit resta sombre. Lorsque notre tour viendra et que nous sortirons du
Galouth pour l’éternité, la nuit sera transformée, ainsi qu’il est dit (Isaïe 30 – 26) : « La lune brillera, alors,
du même éclat que le soleil, et la lumière sera sept fois plus vive, comme la lumière des sept jours, au moment
où Hachem pansera les blessures de Son peuple et guérira les meurtrissures qui l’ont atteint. » La lumière retrouva sa splendeur initiale, celle de la création, celle que D-ieu réserva pour les Temps Messianiques et qu’Il
dissimula, en attendant, dans le jardin d’Eden.
Midrash Rabba
18
Réflexions Sur Pessa’h
Le Dixième Cantique
« Alors, Moché se mit à chanter – Eth Hashira Hazoth - cette chanson… »
(Exode 15 – 1)
Nos ancêtres rendirent hommage à Hachem en composant et en entonnant le cantique de la traversée de la
Mer Rouge. Ils exprimèrent ainsi leur gratitude pour les miracles que D-ieu leur prodigua. D’autres cantiques
furent composés par Israël tout au long de son histoire. Nos sages en dénombrent neuf : à chaque fois que nos
ancêtres jouissaient des bienfaits Divins, ils L’en remercièrent. Ces neuf cantiques font tous partie du canon
Biblique.
Nos sages ajoutent qu’un ultime chant sera composé lors de l’avènement Messianique. Ce sera le dixième
cantique.
Nous pouvons, néanmoins, remarquer que la Torah qualifie ce cantique « Hachira Hazoth – cette chanson » ;
c’est le féminin qui est utilisé là. Tandis que pour le chant de la Guéoulah, c’est sous la forme du masculin que
s’exprime le texte (Isaïe 42 – 10) : « Chantons pour l’E-ternel – Chir ‘Hadach – un chant nouveau. »
Les premiers chants célébraient des délivrances qui suivaient des périodes de souffrances. Mais ces instants
privilégiés ne durèrent pas ; d’autres épreuves leur succédèrent. A l’instar, de la femme qui attend un enfant et
qui endure les épreuves de la grossesse jusqu’aux derniers instants, enfin vient la délivrance. Quelques temps
après, le même cycle reprend : la naissance n’a pas totalement chassé l’amertume. Un exil engendra une libération, et malheureusement, d’autres exils s’enchaînèrent.
Il n’en sera pas ainsi pour l’ultime délivrance. Il n’y aura plus de souffrance, ni d’amertume, ainsi qu’il est
écrit (Isaïe 65 – 16) : « Les souffrances seront oubliées… » et (Isaïe 15 – 9) : « Ils ne rencontreront que joie et
allégresse. » Aussi, ce sera un chant – Chir – qui exprime la vigueur qui sera, alors, entonné par Israël.
Midrash Rabba et Me’hilta
‫לשנה הבאה בירושלים‬
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