Conseils aux pèlerins qui visitent les hauts lieux du bouddhisme en

Conseils aux pèlerins
qui visitent les hauts lieux du bouddhisme
en Inde
DJKN
© Siddhartha’s Intent 2011
1
TABLE DES MATIÈRES
1ère PARTIE : LE VOYAGE 4
Les hauts lieux du bouddhisme 4
1. Siddhartha a pris naissance sur cette terre comme un individu ordinaire 12
2. Siddhartha a atteint l’Éveil 12
3. Le Bouddha a enseigné 13
4. Le Bouddha est entré dans le parinirvâna 13
Lumbini 14
Bodh-Gayâ 15
Vârânasî 17
Kushinagar 17
Pèlerinage en Inde 19
2e PARTIE : LA PRATIQUE 27
Accumulation et Purification 27
Comment accumuler du mérite quand on visite les sites sacrés 29
Les pratiques 30
La prise de refuge 31
L'évocation des Trois Sublimes Joyaux 34
La pratique en sept branches 38
1) Prosternations 38
2) Offrandes 39
2
3) Confession 42
4) Se réjouir 43
5) La requête d’enseigner 44
6) La requête faite aux bouddhas et aux bodhisattvas
de ne pas passer au-delà de la souffrance 45
7) Dédicace 46
Les substances que l’on peut offrir 46
L’offrande du mandala 47
La bodhicitta et le vœu des bodhisattvas 48
Le soutra de la Victorieuse Connaissance Transcendante 51
Aspiration 56
ANNEXES 61
La sublime reine des prières d’aspiration : Aspiration à la bonne conduite 61
Prière du Mandala de la dimension adamantine 70
Prières pour la pérennité du Dharma 71
Mantras pour l’offrande de fleurs et de prostrations 73
Postface 74
3
1èrePartie:LEVOYAGE
Les hauts lieux du bouddhisme
Le pèlerinage, pratique encouragée depuis des millénaires par toutes les grandes religions du
monde, est devenu populaire de nos jours en partie grâce à l’opportunité ainsi offerte aux
chercheurs spirituels de prendre des vacances au cours desquelles ils peuvent, en même temps,
s’amuser et faire des actes positifs. Nous sommes, pour la plupart, plus attirés par l’idée de visiter
des endroits exotiques que par celle d’entreprendre certaines des pratiques plutôt austères
préconisées par nos traditions. Si la recherche du plaisir ne doit pas être l’unique raison d’être du
pèlerinage, elle n’en reste pas néanmoins une carotte très efficace pour inciter les bouddhistes
matérialistes comme moi à pratiquer tant soit peu. Par ailleurs, un pèlerinage est quelque chose de
relativement facile à faire, ce qui est encourageant.
De manière générale, le but d’un pèlerinage spirituel est de visiter un endroit « sacré ». Mais la
notion de « lieu saint » ou d’ « objet sacré » change selon la tradition spirituelle et l’approche que
l’on suit. Certaines religions considèrent qu’un lieu est sacré parce qu’un messie y est né ou y a
trouvé une mort violente ; un clou ou un morceau de bois est sacré parce qu’un saint l’a béni. Du
point de vue bouddhiste, un individu, un objet ou même un moment est « sacré » quand il n’est
pas sali ou abîmé par l’avidité et l’agression, ou par un esprit dualiste et prompte à juger. À
proprement parler, il n’est donc pas nécessaire de rechercher des lieux ou des individus saints qui
sont extérieurs à nous, puisque le Bouddha lui-même a promis : « Je suis devant celui ou celle qui
pense à moi. » Dès l’instant où nous pensons au Bouddha, au moment même où nous ressentons
de la dévotion à son égard ou à l’égard de ses enseignements, il est là où nous sommes, et ce lieu
devient « sacré ».
Le problème reste qu’on a beau nous dire et nous répéter cela, notre esprit si astucieux, pessimiste
et sceptique refuse de mordre à l’appât, à l’opposé de Ben de Kongpo. Ben était l’un des ces
individus excessivement rares – un être sublime, riche en mérite et doté d’une confiance absolue
– chez qui la simplicité et la dévotion pure avaient naturellement effacé les frontières de la
perception conditionnée. Sa vie entière il avait entendu parler du célèbre Jowo Rinpoché de
Lhassa (une statue du Bouddha Shakyamouni, considérée de nos jours encore comme l’une des
images les plus sacrées du Tibet) et, tenaillé depuis des années par l’ardent désir de voir le grand
Rinpoché de ses propres yeux, un jour il entreprit le long voyage depuis le Kham.
De manière surprenante, le jour où Ben arriva devant le temple qui abritait la statue, il n’y avait
personne en vue. Il s’avança jusqu’aux pieds de Jowo Rinpoché, pour lequel il ressentit d’emblée
une grande sympathie, et resta quelque temps à contempler le sourire de son beau visage doré.
4
Puis il remarqua les offrandes et les lampes à beurre disposées tout autour de ce lama si avenant,
sans toutefois comprendre à quoi elles pouvaient bien servir. « Peut-être, se dit-il, que les gâteaux
de tsampa et le beurre fondu sont la nourriture du lama et que pour être poli je dois partager son
repas. » Ben saisit donc une grosse torma, la trempa dans le beurre et se mit à manger avec
délectation.
« Bien, pensa-t-il, maintenant je dois faire quelques circumambulations. » Mais pour cela il devait
ôter ses bottes, et il ne voyait pas où les mettre en sécurité. « Ce gentil lama me les gardera, nulle
doute », se dit-il en déposant ses bottes aux pieds de Jowo Rinpoché. Pendant que Ben faisait ses
tours, le gardien du temple revint et découvrit avec horreur une paire de vieilles bottes
dégoûtantes posées là, aux pieds de Jowo Rinpoché. Il se baissait prestement pour les enlever
quand il entendit avec stupéfaction Jowo Rinpoché lui dire: « Ne jette pas ces bottes, elles m’ont
été confiées par Ben de Kongpo ! »
L’heure de son départ approchant, Ben revint devant son lama, le remercia d’avoir surveillé ses
bottes et invita Jowo Rinpoché à venir visiter sa maison dans le Kongpo. Sans hésiter, la statue
répondit : « Je viendrai. ». Patrul Rinpoché raconte comment Jowo Rinpoché rendit visite à Ben
de Kongpo et à sa femme l’année suivante, avant de se dissoudre dans un rocher non loin de leur
maison. Ce rocher est maintenant considéré comme étant aussi sacré que la statue de Jowo
Rinpoché à Lhassa.
Il existe un grand nombre d’histoires semblables à celle de Ben au cœur simple, des histoires
d’individus habités d’une dévotion telle que leur désir ardent et parfaitement concentré a
effectivement créé des lieux sacrés, au point d’invoquer en leur esprit la présence tangible des
êtres saints. Lodrö, pour ne citer qu’un cas, ressentait une dévotion immense envers le
bodhisattva Manjushri. Un soir il découvrit dans un livre un passage rapportant comment
Manjushri avait par trois fois promis de se montrer à quiconque se rendrait au mont
Panchashisha1. Lodrö fut tellement émerveillé et inspiré par cette information qu’après une nuit
sans sommeil et sans même avaler son thé, il courut jusqu’à la maison de son maître spirituel pour
demander la permission et les bénédictions de celui-ci. Le maître de Lodrö essaya en vain de
convaincre son disciple qu’il n’était pas nécessaire d’entreprendre un si grand voyage, parsemé
d’épreuves et de dangers. Le jeune homme ne cessa de supplier son maître de le laisser partir,
jusqu’à ce que le maître cédât enfin.
En ces temps-là les voyages étaient périlleux, mais Lodrö, intrépide face aux dangers qui le
guettaient, chargea plusieurs mois de vivres et de médicaments sur son âne, salua son maître, sa
famille et ses amis et prit la route pour traverser les hauts plateaux tibétains qui le séparaient de la
Chine. Le terrain était affreusement difficile. Il lui fallut traverser plusieurs torrents et survivre
aux tourments brûlants d’immenses étendues désertiques, avec les serpents venimeux et les
animaux sauvages pour seuls compagnons. Et pourtant, au bout de plusieurs mois il arriva sans
encombre au mont Panchashisha et se mit immédiatement à la recherche de Manjushri. Il chercha
partout sans relâche, sans trouver qui que ce soit qui ressemble de près ou de loin au bodhisattva.
1 Connu aussi sous le nom de Wu Tai Shan.
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