Adagio de Barber (1910-1981)
Durée : de 6 à 8 minutes
Le compositeur
Ne le 9 mars 1910 en Pennsylvanie (Etats-Unis), Samuel Barber compose sa première
œuvre a l'âge de sept ans et tente d'écrire son premier opéra a dix ans. A 14 ans, il entre au
Curtis Institute ou il étudie la voix, le piano et la composition puis, par la suite, la direction
d'orchestre avec Fritz Reiner. Il rencontre Giancarlo Menotti avec qui il entretient une longue
relation tant personnelle que professionnelle. Menotti compose des livrets pour ses opéras
Vanessa (pour lequel il remporte le prix Pulitzer) et A Hand of Bridge.
La musique de Barber est fendue par plusieurs artistes, musiciens et chefs d'orchestre de
grande renommée tels Vladimir Horowitz, John Browning, Martha Graham, Arturo Toscanini,
Dmitri Mitropoulos, Leontyne Price et Eleonor Steber. Son Antony and Cléopâtre lui a été
commandé pour l'ouverture du nouveau Metropolitan Opéra House au Lincoln Center en
1966.
Barber a reçu de nombreux prix et récompenses, y compris l'American Prix de Rome et deux
prix Pulitzer. Il est élu à l'American Academy of Arts and Letters. Sa musique, révélant une
grande maitrise construite a partir de sensibilités et de structures romantiques, est a la fois
lyrique, complexe du point de vue rythmique et riche en harmonies.
L’œuvre
Œuvre la plus connue de son compositeur, le très Iyrique Adagio pour cordes provient du
deuxième mouvement du Quatuor à cordes 1 op. 11 écrit en 1936. La pièce originale -
l'Adagio de son Quatuor - est critiquée au moment de sa composition pour sa densité. Les
critiques estiment qu’il écrit pour quatre instruments comme s’il écrivait pour un orchestre
complet : c’est peut-être cette raison qui incita Barber à en faire une transcription pour
orchestre à cordes.
En janvier 1938, le compositeur envoie la pièce à Arturo Toscanini, chef d'orchestre qui lui
rend la partition sans aucun commentaire. Barber, vexé, évite de le revoir.
Toscanini lui transmet alors un mot par le biais d'un ami : il envisage de jouer l'œuvre et il la
lui a rendue pour l’avoir déjà mémorisée. L'arrangement de Barber lui-même pour orchestre
à cordes fut crée par ce même Arturo Toscanini avec l'Orchestre symphonique de la NBC le
5 novembre 1938 a New-York. La radiodiffusion nationale de l’œuvre est un succès sans
précédent pour une composition américaine. Elle devient l’œuvre la plus populaire de la
musique sérieuse américaine. Elle est, en outre, l’hymne interprété lors de nombreuses
funérailles officielles (la première fois lors du décès du président Roosevelt, à qui l’œuvre est
dédiée, puis lors des funérailles de Kennedy et de Grace Kelly) et une lodie très présente
dans le cinéma (Eléphant Man en 1980, Platoon en 1986, Little Buddha en 1993, La Cité des
anges en 1998, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain en 2001…)
Analyse musicale
Ecrit en 1938, cet Adagio aurait pu être composé 70 ans plus tôt, tant son écriture est
éloignée du style des années1940.
Il possède un caractère méditatif particulièrement pénétrant, proche de certaines musiques
religieuses. La souplesse de la mélodie le rapproche en effet des chants religieux du Moyen
Age et la polyphonie (plusieurs voix mélodiques évoluant ensemble) de nombreuses
musiques religieuses pour chœur de la Renaissance au XX
e
siècle.
Les notes ont des durées égales et se caractérisent par leur longueur : certaines
durent 10 temps.
Le tempo lent et les rythmes étirés contribuent à donner de l'élévation à cette pièce.
La répétition du même thème (alterné avec le thème 2) du début a la fin donne
l'impression d'une litanie.
La mélodie principale ascendante progresse par palier. Le long flot de cette ligne mélodique
se déploie librement au sein de l'ensemble des cordes. Elle revient comme un refrain joué a
diverses voix, parfois écourtée, parfois avec une conclusion différente.
La première section de l'Adagio commence par la mélodie jouée par les premiers violons et
s'achève avec sa reprise par les altos. Ces derniers poursuivent une variation sur cette
même mélodie dans la deuxième section, alors que les contrebasses restent silencieuses.
Ensuite, interviennent les violoncelles dans une tessiture de mezzo-soprano, puis l'ensemble
des cordes monte dans la gamme jusqu'a son registre le plus élevé, culminant dans un pic
fortissimo-forte.
Les divers mouvements amènent à ce large crescendo qui aboutit au fortissimo de toutes les
voix, les violons étant alors joués dans un registre suraigu.
Un silence suit.
La dernière section est une reprise de la mélodie d'origine jouée à l'unisson par les premiers
violons et les altos. La pièce se termine avec les premiers violons rejouant lentement les cinq
premières notes de cette mélodie, soutenant la derniere note après un bref silence et la
diminution progressive de l'accompagnement.
_ A partir de ces éléments, aidez les élèves à décrire le rythme de l’œuvre (en leur
demandant par exemple la durée dune note), a repérer les reprises mélodiques, les
différentes sections de la pièce.
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