Introduction
Depuis toujours la lumière est la base de l’astronomie. Originellement limitée dans le spectre du visible elle
s’est développée sur toute la gamme du rayonnement radio au rayonnement gamma. Mais de nouvelles perspec-
tives s’ouvrent aujourd’hui dans l’astronomie multimessager, notamment au travers du neutrino. ANTARES est
un observatoire dédié à ce messager très particulier et devrait permettre de nombreuses observations astrophy-
siques nouvelles. Ce qui va nous intéresser notamment c’est l’observation indirecte de matière noire, et surtout
l’impact que peut avoir les angles de mélange de saveur entre neutrinos sur les perspectives de détection par un
télescope à neutrinos.
1 Présentation d’ANTARES
1.1 Pourquoi l’astronomie des neutrinos ?
Les neutrinos sont des messagers pouvant provenir des objets les plus isolés de l’univers. Leur observation
peut nous apprendre beaucoup, car on s’attend à ce que leur trajectoire pointe directement vers leur source.
Donc en déterminant leur direction, on peut avoir directement accès à la position de la source (avec une erreur
angulaire d’environ 0.3˚pour une énergie supérieure à 10 TeV) et d’extraire les limites sur le flux de neutrino de
cette source. De plus, les neutrinos ont une faible section efficace, ce qui leur permet de traverser les différents
milieux depuis leur point de production jusqu’à la terre, et leur charge nulle leur permet de ne pas être déviés par
les champs magnétiques ; Malgré leur difficulté de détection, cela leur donne un avantage certain sur les autres
vecteurs tel que les photons ou encore les particules composant le rayonnement cosmique. Les neutrinos qui
intéressent les projets tels qu’ANTARES peuvent provenir notamment des noyaux actifs de galaxie, des GRB
(Gamma Ray Burst), de supernovae et hypernovae et d’auto-annihilation de matière noire au sein d’objets
massifs.
Le travail réalisé dans ce projet informatique concerne ce dernier phénomène et étudie notamment l’impact des
angles de mélange de saveur des neutrinos sur leur détection dans l’observatoire ANTARES. Indépendamment
du modèle considéré, malgré sa très faible interaction avec la matière la matière noire finit par s’accumuler par
diffusion élastique et attraction gravitationnelle dans les objets massifs tels que la terre, le soleil ou encore le
centre galactique, ce qui peut amener à la production de neutrinos à haute énergie (Eν<1000 GeV dans le
cadre de ce travail) par auto-annihilation. Ces flux de neutrinos peuvent alors être détectés par des observatoires
à neutrinos tels qu’ANTARES. Le cas qui va nous intéresser est l’accrétion au centre du soleil.
1.2 Le détecteur
Le développement de la construction des grands détecteurs marins à effet Tcherenkov a été initié par la
collaboration Dumand avec un prototype à grande profondeur près des îles d’Hawaii. Le projet a été annulé,
mais a été suivi par le projet Baïkal, à faible profondeur, puis par Amanda et IceCube. Dans la mer Méditerranée,
le projet NESTOR a testé une ligne à grande profondeur au large des côtes grecques, et le projet NEMO au
large de la Sicile, et le projet le plus abouti est l’observatoire à neutrino ANTARES, dans un abysse près de
Toulon.
Le télescope à neutrinos sous-marin ANTARES, à une profondeur de 2475 m dans la mer Méditerranée, est en
fonctionnement avec 12 lignes de détections maintenues verticale par des bouées et ancrées sur le fond marin
pour former une structure approximativement octogonale (elles sont séparées de 70 m en moyenne, l’écart entre
les lignes définissant la sensibilité aux basses énergies). Ces lignes sont reliées à la "Junction Box" (JB) qui
permet de fournir l’énergie et le transfert de donnée depuis et vers la terre. Chaque ligne est équipée de 75
photomultiplicateurs (PMT) logés dans des sphères de verre résistant aux hautes pressions et arrangés en 25
triplets entre 100 et 450 m au dessus du fond. Les PMT sont pointés à 45˚vers le bas pour avoir une meilleure
sensibilité à la lumière Tcherenkov produite par les muons montants, eux-mêmes produit de l’interaction des
neutrinos avec la terre par interaction faible, dans le milieu environnement du détecteur (fig. 1). Le but majeur
de ce genre de détecteur étant de pouvoir observer les neutrinos astrophysiques à haute énergie en utilisant la
terre comme cible. On s’intéresse particulièrement à la saveur muonique.
2 Le mystère de la matière noire dans l’univers
2.1 Evidence de l’existence de matière noire
Suivant notre compréhension actuelle de l’Univers, la densité de l’univers comprend, dans le modèle de
concordance la densité de l’univers comprend aussi la densité de matière noire et d’énergie noire mise en
évidence par une multitude d’observation et d’analyse. Tout d’abord l’analyse du CMB [2] et de ses anisotropies
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