Climat
Air
Énergie
de Bretagne
Énergie
Air
Climat
Schéma
Régional
2013 - 2018
Vu pour être annexé à l’Arrêté préfectoral
du 4 novembre 2013 portant approbation
du Schéma Régional du Climat, de l’Air,
et de l’Energie de Bretagne
Schéma Régional Climat Air Énergie de Bretagne - 3
Les thématiques du climat, de l’énergie et de la qualité
de l’air traitées dans le présent schéma font partie des
enjeux majeurs du XXIème siècle. Notre société va devoir
composer avec les effets du dérèglement climatique,
avec la raréfaction des énergies fossiles ou fissiles et
avec la nécessité de protéger l’air que nous respirons.
Les émissions anthropiques de gaz à effet de serre sont lar-
gement reconnues comme responsables de la hausse de
la température moyenne de la planète et de la modifica-
tion de la mécanique climatique. Depuis les années 1970,
les résultats de tous les modèles climatiques de la commu-
nauté scientifique mondiale, synthétisés par les travaux du
GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat), convergent sur un point : un réchauffement glo-
bal d’origine anthropique dans les cent prochaines années
est inévitable. La rapidité du réchauffement devrait être
sans égale dans l’histoire du climat. Si la température de
la planète a largement varié à l’échelle géologique, jamais
cela ne s’est produit dans un temps aussi bref. La question
qui nous est posée est celle de la maîtrise de cette mon-
tée en température afin de limiter les impacts négatifs du
réchauffement climatique.
Il nous faut par conséquent développer des actions dites
d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES)
couplées à des actions dites d’adaptation qui doivent
nous permettre d’anticiper ce changement climatique
et ses conséquences sur les ressources, les milieux et les
conditions de vie. Cela implique une profonde évolution
de nos modes de vie et de nos modèles de développe-
ment économique, ce qui nécessite notamment de limiter
notre dépendance aux énergies fossiles.
La situation climatique de la planète que nous connais-
sons aujourd’hui est clairement liée à un modèle de
développement économique né avec la révolution in-
dustrielle. Cette révolution s’est appuyée sur la trans-
formation techniquement avancée des énergies fossiles,
d’abord le charbon, puis le pétrole et le gaz, très forte-
ment producteurs de gaz à effet de serre au moment de
leur combustion.
Si l’un des enjeux des sociétés modernes est bien de
contenir les pollutions tout au long de la chaîne de pro-
duction, force est de constater qu’il ne permettra pas à
lui seul de répondre à l’ensemble de la problématique
posée. Les conditions d’une production moins impactante
pour l’environnement sont du reste loin d’être réunies,
car bien que le monde ait de plus en plus conscience de
l’urgence climatique, la croissance de la demande éner-
gétique mondiale se poursuit en consommant des éner-
gies fossiles non renouvelables.
Une demande d’hydrocarbures à la hausse, une offre de plus
en plus difficile à ajuster, l’effet ciseau redouté par les écono-
mistes et les géologues commence à produire ses effets. Le
« laisser-faire » qui conduirait à des scénarios de rupture
aux conséquences incertaines n’est pas acceptable d’au-
tant plus qu’un découplage entre le développement éco-
nomique et l’utilisation des énergies carbonées est tout
à fait possible et doit être envisagé. La transition éner-
gétique vers des modèles plus durables qui consomment
moins et mieux est à notre portée à la condition de nous
donner le temps et les moyens de l’essor des énergies
renouvelables, de l’efficacité technique et technologique,
de la maîtrise énergétique qui passe par une approche
plus sobre des usages.
Le Président du
Conseil régional de Bretagne
Pierrick MASSIOT
PRÉAMBULE
Le Préfet de la région Bretagne,
Préfet d’Ille-et-Vilaine
Patrick STRZODA
Cette tâche, pour complexe qu’elle puisse déjà paraître,
ne peut ignorer le paramètre de la qualité de l’air. L’Orga-
nisation Mondiale de la Santé estime que l’espérance de
vie en France est réduite de plus de 9 mois à cause de la
pollution atmosphérique. Le Plan régional pour la Qualité
de l’Air adopté en 2009, suivi en 2010 du Programme
Régional Santé Environnement, ont mis en avant les
enjeux bretons en termes de qualité de l’air. L’intégra-
tion de cette problématique dans une approche climat-
énergie est une nouvelle étape dans sa prise en compte.
Les polluants issus de la diversité des activités humaines
sont nombreux, qu’il s’agisse par exemple de l’ammoniac
émis par les activités agricoles ou encore du soufre émis
par l’industrie. Tout comme pour l’énergie, notre volonté
d’agir sur la qualité de l’air nous conduit à considérer le
spectre large des activités humaines.
Face à ces enjeux et à leur complexité, le Schéma régional
climat, air, énergie (SRCAE) constitue un maillon charnière
de l’action publique. L’échelle régionale le positionne
entre les grandes décisions internationales et nationales
qui fixent les cadres généraux de l’action de lutte contre
le changement climatique, et les actions opérationnelles
dans les territoires. Le SRCAE joue le rôle de courroie de
transmission entre les échelles de décision et d’action. Il
organise le passage « du global au local », donnant corps
à cette expression consacrée ; il s’agit ainsi de conjuguer
l’approche stratégique et la mise en œuvre tactique.
L’élaboration du SRCAE a été confiée à l’État et au Conseil
régional. Mais c’est pour qu’il puisse jouer pleinement ce
rôle que nous avons souhaité mener ce travail dans le
cadre d’une large concertation.
Le SRCAE s’inscrit dans le temps long du climat et de
l’énergie, en fixant des objectifs et des orientations aux
horizons 2020 et 2050. L’objectif 2050 constitue un véri-
table défi dans la mesure où la précision se perd avec le
temps. Pourtant, cet objectif est un impératif. Autant il
est concevable de tracer des objectifs pour 2020 car les
paradigmes socio-économiques devraient rester stables,
autant il faut accepter que ce ne sera plus du tout le cas
en 2050. Cette perspective de 2050 est un appel à libérer
la pensée, à envisager de nouveaux modèles socio-éco-
nomiques, à construire la transition qui nous permettra
d’éviter l’incertitude des « ruptures » en les devançant.
Trente-sept années nous séparent de 2050. Pour se don-
ner une idée de ce que peuvent représenter trente-sept
ans, il suffit de revenir en arrière, en 1976 : le premier
choc pétrolier provoquait la sortie des Trente Glorieuses ;
la population mondiale était deux fois moins importante
qu’aujourd’hui ; les deux blocs s’affrontaient dans la guerre
froide ; etc. Quant au quotidien des Français, le phénomène
périurbain commençait et la télévision couleur était encore
confidentielle. Que sera le monde dans 37 ans ? Difficile de
le dire. Pour autant, ce premier SRCAE, qui sera actualisé
régulièrement, est un outil capable d’entamer cette néces-
saire projection pour devenir acteurs de notre futur.
Comme tous les territoires, la Bretagne devra faire face
aux problématiques du climat, de l’air et de l’énergie.
Mais elle présente des particularités que ce schéma met
en évidence et avec lesquelles les orientations ont été
composées. Péninsule géographique et électrique, la
Bretagne a choisi de se saisir des enjeux climatiques,
énergétiques et de qualité de l’air pour engager la crois-
sance verte, la « Glaz économie », cette économie verte
et bleue.
Le contexte énergétique breton, que l’on peut résumer
à une croissance forte de la consommation électrique
et à une très faible production locale, a mobilisé depuis
longtemps les acteurs de notre territoire. Préalablement
au SRCAE, le Pacte électrique breton, signé en décembre
2010, a été élaboré sur la base d’une réflexion partagée. Il
définit un plan d’action cohérent face à la spécificité élec-
trique bretonne. Il y avait urgence à voir aboutir ce plan
d’action, dont le mode d’élaboration traduit une autre
spécificité de notre région : la capacité de ses acteurs à
se mobiliser autour d’un enjeu régional, ici au sein de la
Conférence bretonne de l’énergie formalisée en janvier
2010. A plusieurs égards, le Pacte électrique breton fait
figure de première pierre de ce SRCAE. Désormais, avec le
SRCAE, nous franchissons une nouvelle étape : au-delà de
la transition électrique, la Bretagne engage sa transition
énergétique.
PRÉAMBULE
4 - Schéma Régional Climat Air Énergie de Bretagne
En s’engageant pleinement à répondre aux enjeux éner-
gétiques, climatiques et de qualité de l’air, la Bretagne
se place comme un territoire pionnier, volontaire et ac-
cueillant pour les éco-activités. Cette mobilisation, qui
s’appuiera comme toujours sur la richesse et la force de
propositions de nos territoires, doit permettre à la Bre-
tagne d’être au rendez-vous de cette nouvelle mutation,
de ce tournant qui concerne le monde dans sa globalité.
La Bretagne, qui joue déjà un rôle reconnu au niveau
international, dispose des potentiels pour relever le défi
et apparaître comme un des moteurs de cette transition
énergétique et climatique.
La dynamique est aujourd’hui engagée avec le déve-
loppement des énergies marines, le déploiement de la
méthanisation ou encore avec l’émergence de solutions
de mobilité décarbonée. Le Schéma régional climat, air,
énergie s’inscrit donc dans le prolongement d’une dyna-
mique déjà à l’œuvre, et qu’il doit permettre d’amplifier.
La mobilisation et l’implication dès à présent de tous les
territoires et de tous les acteurs, privés comme publics,
est la condition sine qua non de l’atteinte des objectifs
ambitieux que nous nous sommes fixés.
Le Président du
Conseil régional de Bretagne
Pierrick MASSIOT
Le Préfet de la région Bretagne,
Préfet d’Ille-et-Vilaine
Patrick STRZODA
PRÉAMBULE
Schéma Régional Climat Air Énergie de Bretagne - 5
1 / 230 100%