Mesurer la performance des institutions de microfinance : un cadre

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Measurer la performance des
institutions de microfinance
Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Sous la direction de
Tillman Bruett, Alternative Credit Technologies (ACT)
Auteurs
Isabelle Barres, Microfinance Information eXchange (The MIX)
Tillman Bruett, ACT
Lynne Curran, ACCIÓN International
Ana Escalona, Pro Mujer
Elena Patapievici Nelson, ACDI/VOCA
Dan Norell, World Vision
Beth Porter, Freedom from Hunger
Blaine Stephens, The MIX
Maria Stephens, Catholic Relief Services
Contributeurs
Ruth Dueck Mbeba, MEDA
Joanna Ledgerwood, Chemonics International
Tony Sheldon, Bering Consulting
Chuck Waterfield, MFI Solutions, LLC
Copyright © 2005
The SEEP Network
Certaines parties de ce guide peuvent être reproduites ou adaptées pour répondre aux besoins locaux sans l’autorisation
du SEEP Network, à condition que les parties ainsi reproduites soient distribuées gratuitement ou à un coût sans
recherche de profit. Pour ces extraits, merci de mentionner la référence du document Mesurer la performance des
institutions de microfinance Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi, ainsi que le SEEP Network. Pour
toute reproduction commerciale, merci de demander l’autorisation du SEEP Network, 1825 Connecticut Avenue NW,
Washington, DC 20009-5721 USA.
ISBN 0-9722582-7-2
Mesurer la performance des institutions de microfinance Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Imprimé aux USA
Photographie de couverture : Robert Bengtson Photography
Correction d’épreuve et conception graphique : TK
Mise en page : Communication Visual
Impression : Copy General
Le Projet AMAP (Accelerated Microenterprise Advancement Project) est un instrument d’une durée de quatre ans qui
peut être utilisé par l’USAID/ Washington et les missions pour obtenir des services techniques dans le but de concevoir,
mettre en œuvre ou évaluer des programmes de développement des microentreprises, outil important pour la croissance
économique et la réduction de la pauvreté.
Pour obtenir plus d’informations sur l’AMAP et les publications associées, se rendre à l’adresse www.microlinks.org.
Numéro de contrat : GEG-I-00-02-00011-00
Task Order: 01
Contractant : Development Alternatives, Inc.
Le SEEP Network est une organisation de plus de 50 organismes non gouvernementaux et privés d’Amérique du Nord
qui appuient les micro et petites entreprises ainsi que les institutions financières dans les pays en développement. Sa
mission consiste à promouvoir l’évolution des pratiques en matière de développement des micro et petites entreprises
au sein de ses membres, de ses partenaires internationaux et d’autres opérateurs. Le SEEP Network offre une analyse
collective à partir de laquelle émergent des enseignements qui contribuent au développement professionnel, augmentent
l’impact des programmes, favorisent l’innovation permanente et contribuent à l’information des cercles politiques.
Alternative Credit Technologies (ACT) est un cabinet de conseil spécialisé dans le développement et le financement de
la petite entreprise. Ses partenaires ont une expérience dans les services bancaires, les politiques publiques, la gestion
des institutions de microfinance et le développement communautaire de base. ACT anime les groupes de travail du SEEP
Network sur la pauvreté (Poverty Outreach Working Group) et sur les services financiers (Financial Services Working
Group).
Ce document est une traduction française du guide Measuring Performance of Microfinance Institutions : A Framework
for Reporting, Analysis, and Monitoring. La traduction a été assurée par le Gret, Paris, et financée par le CGAP (Groupe
consultatif d’assistance aux pauvres), Washington.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Avant-propos
Première édition
Le document original « Measuring Performance of Microfinance Institutions: A Framework for
Reporting, Analysis and Monitoring », dont est tirée cette traduction, a fait l’objet de plusieurs éditions.
Chacune des parutions successives a intégré les évolutions les plus récentes ou compléments aux
définitions standard des termes, ratios et retraitements. Pour accéder à la version la plus récente, visitez
le site de SEEP Network à l’adresse www.seepnetwork.org ou contactez The SEEP Network à l’adresse
1825 Connecticut Avenue, NW, Washington, D.C. 20009, USA.
Remerciements
Ce cadre se fonde sur le travail réalisé par un ensemble de bailleurs et d’agences de notation associant
le SEEP Network. Cette collaboration a abouti à un document antérieur intitulé « Directives concertées
pour la microfinance - Définitions de certains termes, ratios et retraitements financiers dans le domaine
de la microfinance ». Ce cadre s’inscrit dans un projet plus large de promotion des normes financières
appuyé par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), à travers le projet
Financial Services Knowledge Generation de l’AMAP (Accelerated Microenterprise Advancement
Project). En tant que principal opérateur de l’AMAP, Development Alternatives, Inc. (DAI) a fourni
un appui important à SEEP et à Alternative Credit Technologies, LLC (ACT) dans la réalisation de ce
guide.
Le Groupe de travail sur les services financiers du SEEP Network remercie tous les experts qui
ont contribué à cet effort, notamment John Berry et Barry Lennon de l’USAID, Colleen Green de
DAI, Catherine Johnston d’ACT et DAI, Patricia Mwangi du Groupe Consultatif d’Assistance aux
Pauvres, Julius Mokogi de K-Rep Bank, Alice Negre de PlaNet Finance, Didier Thys du Microfinance
Information Exchange, Damien von Stauffenberg de MicroRate et Dr. Mohamed Nasr de CPA.
Nous sommes particulièrement reconnaissants à Dana de Kanter du SEEP Network pour son soutien
infaillible.
Approbation
Le SEEP Network espère que toutes les organisations (opérateurs, bailleurs, agences de notation et
autres) qui ont contribué à cet effort et participent au processus de normalisation approuveront les
versions futures du cadre.
. Traduction française du document original « Microfinance Consensus Guidelines : Definitions of Selected Financial
Terms, Ratios, and Adjustments for Microfinance ».
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Sommaire
Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
Première édition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
Approbation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
Liste des sigles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xi
Chapitre 1
Elaborer des définitions standard pour les termes,
ratios et retraitements en microfinance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1
Objectif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2
Historique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3
L’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4
Editions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.5
Contenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.6
Utilisation du cadre SEEP. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Chapitre 2
Etats financiers et rapports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1
Utiliser le cadre pour la création des états financiers et
des rapports d’IMF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2
Compte de résultat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3
Bilan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4
Tableau des flux de trésorerie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.5
Rapport sur le portefeuille et rapport sur l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.6
Rapport sur les données non financières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.7
Panorama global des états financiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Chapitre 3
Retraitements analytiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.1
Objectif des retraitements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.2
Disponibilité des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.3
Méthodologies de retraitement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.4
Retraitements au titre des subventions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.5
Retraitement au titre de l’inflation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.6
Retraitements au titre du portefeuille à risque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.7
Créer des états financiers retraités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
vii
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Chapitre 4
Ratios et indicateurs financiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .71
4.1
Ratios de rentabilité et de pérennité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.2
Ratios de gestion bilantielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.3
Ratios relatifs à la qualité du portefeuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.4
Indicateurs d’efficience et de productivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Chapitre 5
Créer et analyser des rapports de suivi des performances. . . . . . . . . . . . . . 95
5.1 Analyse des états et indicateurs financiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.2 Rapports de suivi des performances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5.3 Check-list de suivi des performances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Glossaire���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������113
Bibliographie���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������117
viii
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Liste des tableaux
Tableau 2.1 Exemple de compte de résultat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Tableau 2.2 Détail du compte de résultat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Tableau 2.3 Exemple de bilan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Tableau 2.4 Détail du bilan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Tableau 2.5 Classification des entrées et sorties de trésorerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Tableau 2.6 Exemple de tableau des flux de trésorerie direct. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Tableau 2.7 Détail du tableau des flux de trésorerie direct. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Tableau 2.8 Exemple de tableau des flux de trésorerie indirect. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Tableau 2.9 Détail du tableau des flux de trésorerie indirect . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Tableau 2.10 Exemple de rapport sur le portefeuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Tableau 2.11 Détail du rapport sur le portefeuille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Tableau 2.12 Exemple de rapport sur les données non financières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Tableau 2.13 Détail du rapport sur les données non financières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Tableau 3.1 Synthèse des retraitements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Tableau 3.2 Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement
au titre des ressources subventionnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Tableau 3.3 Exemple de retraitement au titre des ressources subventionnées
à des fins de benchmarking. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Tableau 3.4 Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement au
titre des subventions en nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Tableau 3.5 Exemple de retraitement au titre des subventions en nature à des fins
de benchmarking. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Tableau 3.6 Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement
au titre de l’inflation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Tableau 3.7 Retraitement au titre de l’inflation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58
Tableau 3.8 Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement au titre
des provisions pour créances douteuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
ix
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 3.9 Retraitement au titre des provisions pour créances douteuses . . . . . . . . . . . . . . . 63
Tableau 3.10 Retraitement au titre des abandons de créances à des fins de benchmarking. . . 65
Tableau 3.11 Synthèse des effets des retraitements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Tableau 3.12 Compte de résultat retraité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Tableau 3.13 Bilan retraité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Tableau 3.14 Exemple de présentation des retraitements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Tableau 4.1 Synthèse des 18 ratios retenus par SEEP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Tableau 4.2 Calcul des 18 ratios retenus par SEEP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Tableau 5.1 Modèle de rapport de gestion mensuel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Tableau 5.2 Exemple de compte de résultat trimestriel avec analyse des produits . . . . . . . . 102
Tableau 5.3 Exemple de bilan trimestriel avec analyse de l’allocation des actifs . . . . . . . . . 104
Tableau 5.4 Exemple de rapport de gestion trimestriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Tableau 5.5 Exemple de rapport trimestriel ou semestriel à l’intention du
conseil d’administration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Tableau 5.6 Exemple de rapport semestriel à l’intention des bailleurs de fonds,
des créanciers et des investisseurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Tableau 5.7 Exemple de check-list de présentation de l’information. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Liste des sigles
ACT
Alternative Credit Technologies, LLC
AMAP
Accelerated Microenterprise Advancement Project Support
CD
Certificat de dépôt
CGAP
Consultative Group to Assist the Poor
DAI
Development Alternatives, Inc.
DFID
Department for International Development (Royaume-Uni)
FMI
Fonds Monétaire International
IAS
International Accounting Standards (Normes comptables internationales)
IFRS
International Financial Reporting Standards (Normes internationales d’information
financière)
IMF
Institution de microfinance
IPC
Indice des prix à la consommation
MIX
Microfinance Information eXchange
ONG
Organisation non gouvernementale
PAR
Portefeuille à risque
PNB
Produit National Brut
RNB
Revenu National Brut
SEEP
Small Enterprise Education and Promotion Network
SIG
Système d’information de gestion
USAID
U.S. Agency for International Development
xi
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
1
Elaborer des définitions standard
pour les termes, ratios et
retraitements en microfinance
La microfinance est aujourd’hui un secteur croissant et diversifié. Des milliers d’institutions de
microfinance (IMF) existent de par le monde, depuis les groupes d’entraide communautaires jusqu’aux
banques commerciales fournissant des services financiers à des millions de microentreprises et de
ménages à faibles revenus. Ces IMF reçoivent un appui et des services non seulement des agences
de bailleurs, mais aussi de la part d’investisseurs, de prêteurs, de réseaux, d’agences de notation,
de sociétés de conseil en management et d’un ensemble d’autres prestataires spécialisés. Toutes ces
organisations forment le secteur florissant de la microfinance au sens large.
Comme tout secteur d’envergure mondiale, la microfinance a besoin de se doter de normes reconnues
à partir desquelles les IMF peuvent être évaluées. Les normes communes permettent aux dirigeants
et aux administrateurs d’institutions d’évaluer de manière plus précise les performances de leur
organisation. Les IMF qui appliquent les normes du secteur sont plus transparentes, autrement dit ces
normes rendent plus difficile la dissimulation de mauvaises performances et facilitent l’établissement
de références en matière de bonnes pratiques. Pour les IMF, l’existence de normes sectorielles peut
faciliter la publication de l’information à destination des bailleurs, des prêteurs et des investisseurs
à condition que les destinataires des rapports reconnaissent ces normes. Les références communes
permettent aux IMF de parler la même langue que les autres acteurs de la microfinance, qu’ils soient
voisins ou de l’autre côté de l’océan.
Les normes en microfinance font l’objet d’une reconnaissance croissante depuis le début des années
1990. En 1995, le SEEP Network a produit une monographie intitulée Financial Ratio Analysis of
Microfinance Institutions qui s’est imposée comme un ensemble standard de 16 ratios suivis par les
institutions de microfinance. En 2002, un effort conjoint associant des institutions de microfinance,
le SEEP Network, des agences de notation et des bailleurs de fonds a abouti à la publication de
règles sous le titre Directives concertées pour la microfinance : Définitions de certains termes, ratios
et retraitements financiers dans le domaine de la microfinance. Ces directives ont été le résultat de
discussions, négociations et compromis ardus visant à établir des définitions généralement acceptées
pour le secteur. L’objectif premier de ce document était de fixer des définitions standard pour un certain
nombre de termes financiers et de proposer une méthode standard pour le calcul de certains ratios
financiers.
Le présent cadre se fonde sur ce consensus.
1.1
Objectif
L’objectif de ce cadre est de fournir aux praticiens de la microfinance un outil pour élaborer des états
financiers et rapports qui puissent être exploités de manière pertinente à des fins d’analyse et de suivi
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
et qui soient en accord avec les Normes internationales d’information financière (IFRS). Les auteurs
espèrent que ce cadre aidera les dirigeants d’IMF à développer des systèmes de suivi des performances
cohérents sur la base des normes internationales de façon à être appuyés dans la prise de décision,
l’information du conseil d’administration et le reporting à l’intention des bailleurs, investisseurs et
autres parties prenantes.
Si ce cadre a été rédigé par et pour les praticiens, il peut s’avérer utile à de nombreux autres
utilisateurs. Producteurs d’information, agences de notation ou auditeurs peuvent exploiter le cadre
à leurs fins. Il pourra également servir aux réseaux, bailleurs, investisseurs et autres utilisateurs
d’information qui souhaitent utiliser un format de publication standard pour les institutions qu’ils
appuient.
Ce guide, qui se fonde sur les Directives concertées mentionnées plus haut, fournit les définitions et
formules de calcul les plus actuelles du secteur. Comme son titre l’indique, les Directives présentent
la définition de « certains termes et ratios », choisis pour leur fréquence d’utilisation et les difficultés
de définition qu’ils pouvaient poser. De nombreux termes nécessaires pour élaborer un ensemble
complet d’états financiers n’étaient cependant pas inclus. C’est pour cette raison que le SEEP Network
a développé ce cadre qui va au-delà du contenu des directives. Il fournit des modèles d’états financiers
et de rapports, propose des calculs de retraitements et formule des recommandations sur les indicateurs
à suivre.
Pour les IMF qui manquent d’un cadre complet de publication de l’information financière, ce guide
pourra combler un besoin. Quant aux dirigeants qui possèdent déjà des formats de publication, ils
pourront trouver ce guide utile pour aligner leur propre modèle sur les termes, ratios et retraitements
normalisés du secteur.
1.2
Historique
L’histoire de la microfinance est souvent associée au flot d’organisations non gouvernementales
(ONG) offrant des services de microcrédit aux pauvres et au développement d’une poignée de banques
de microfinance. Au début des années 1990, des normes ont commencé à émerger, appelant à une
gestion financière plus solide les prestataires de microcrédit, particulièrement dans la gestion et la
publication des impayés. Dans le même temps, les coopératives de crédit et les banques engagées dans
le microcrédit ont développé des techniques de suivi plus solides pour leur portefeuille de microcrédits.
En 1995, le SEEP Network a produit une monographie intitulée Financial Ratio Analysis of
Microfinance Institutions. Son objectif premier était de proposer aux dirigeants d’IMF une introduction
au calcul et à l’interprétation des ratios financiers. Les auteurs espéraient également que le document
contribuerait au développement et à l’adoption de normes de publication financière au sein de la
communauté du microcrédit – et ce fut le cas. Depuis 1995, des centaines de nouvelles IMF ont utilisé
cette monographie et d’autres guides pour développer leurs états et rapports financiers.
Depuis 1995, les IMF se sont développées ; leur taille, leurs types, leur nombre et leur complexité
se sont accrus. Dans le même temps, une importance croissante a été accordée à la gestion, la
transparence et la viabilité financières.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le concept de norme s’est progressivement imposé largement et a été promu par de nombreux
« supporters ». Les organisations de réseaux, le CGAP et ses membres bailleurs de fonds, le
MicroBanking Bulletin, les agences de notation et les centres de formation en microfinance, pour n’en
nommer que quelques-uns, ont travaillé dur pour promouvoir des indicateurs sur la base de définitions
et de calculs communs.
A y regarder de plus près cependant, de nombreux termes et indicateurs financiers considérés comme
« standard » continuent d’être associés à des intitulés et des contenus différents selon les IMF. Cela
est source de confusion parmi les opérateurs et les analystes et de distorsions considérables lorsque
l’on compare les IMF. Le secteur a pris conscience de cette lacune et a convenu que le développement
de définitions standard des termes financiers et des indicateurs les plus courants était une étape future
importante de son développement.
Les Directives sur les définitions de certains termes et ratios financiers publiées en 2002 ont aidé à
réduire un grand nombre d’ambiguïtés en définissant près de 50 termes financiers et en fournissant
des règles de calcul pour 20 ratios. Les auteurs espèrent que le présent cadre permettra au secteur
d’avancer d’un pas dans l’effort de normalisation en fournissant des exemples, en identifiant des
retraitements et en mettant en lumière les indicateurs les plus importants à suivre.
1.3
L’avenir
Ce cadre s’inscrit dans un projet plus global développé par le SEEP Network sur les normes de
performance en microfinance. Obtenir la reconnaissance de ces normes est un processus bien plus
long. SEEP développe des supports de formation et prévoit d’organiser des cours sur les normes
qui pourraient être offerts aux réseaux de microfinance, aux centres d’appui et de formation en
microfinance et à tous ceux désireux de promouvoir les normes internationales les plus récentes sur
leur marché. SEEP travaille également avec les bailleurs de fonds, investisseurs, agences de notation et
autres prestataires de services pour les encourager à intégrer dans leurs propres lexiques les définitions
présentées ici et dans les directives précédentes.
Le MIX (Microfinance Information Exchange) travaille également à l’intégration des normes de
microfinance au langage XBRL (eXtensible Business Reporting Language). Le langage électronique
XBRL est en voie devenir le moyen standard de communication des données financières, permettant à
tous les types d’institutions de partager et de comparer leurs données. SEEP va travailler avec le MIX
pour s’assurer que le cadre pourra être supporté par le langage XBRL dans le futur.
1.4
Editions
Du fait que ce cadre a pour vocation de présenter les normes les plus récentes, seul un nombre
limité d’exemplaires sera publié. Le SEEP Network procèdera à la mise à jour du cadre. Pour être
sûr d’utiliser la version la plus récente, visitez le site de SEEP à l’adresse www.seepnetwork.org ou
contactez The SEEP Network à l’adresse 1825 Connecticut Avenue, NW, Washington, D.C. 20009,
USA
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
1.5
Contenu
Le cadre se compose de cinq chapitres.
Le chapitre 2, Etats financiers et rapports, comprend les trois principaux états financiers :
• Compte de résultat
• Bilan
• Tableau des flux de trésorerie
Il inclut également deux rapports courants d’IMF :
• Rapport sur le portefeuille et l’activité
• Rapport sur les données non financières
Pour chaque état ou rapport sont fournis une courte explication de l’objectif du document, une
proposition de modèle et une définition de chaque compte ou terme employé.
Le chapitre 3, Retraitements analytiques, détaille le calcul et l’application des retraitements aux états
financiers. Les retraitements minimum recommandés pour permettre le benchmarking et la mesure des
« performances réelles » sont les suivants :
• Retraitement au titre des subventions
• Retraitement au titre de l’inflation
• Retraitement au titre du portefeuille à risque
Etant donné la structure du cadre, il est recommandé au lecteur de commencer par créer un ensemble
d’états financiers retraités, selon la description du chapitre 3, avant de calculer les ratios du chapitre
4. Les retraitements analytiques constituent peut-être la partie la plus délicate de ce cadre. Bien que
les retraitements soient recommandés, il n’est pas indispensable d’être en mesure d’appliquer chaque
retraitement pour calculer les ratios non retraités du chapitre 4 ou pour créer un rapport de performance
non retraité comme décrit au chapitre 5.
Le chapitre 4, Ratios financiers et indicateurs, est consacré à la définition et au calcul de 18 ratios de
performance, la plupart pouvant être calculés sur une base retraitée ou non retraitée. Le SEEP Network
propose une liste de 18 ratios (« SEEP 18 »), présentée en quatre catégories différentes :
•
•
•
•
Rentabilité et pérennité
Gestion bilantielle
Qualité du portefeuille
Efficience et productivité
Le chapitre 5, Créer et analyser les rapports de suivi des performances, fournit quelques exemples de
rapports destinés à différents publics : direction, conseil d’administration, bailleurs de fonds, prêteurs
et investisseurs.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le lecteur est invité à créer ses propres rapports à l’aide de ce cadre. Les rapports du chapitre 5 ne sont
fournis qu’à titre d’exemples.
Des annexes seront conçues pour guider les responsables d’IMF qui souhaitent créer des états
financiers et rapports similaires à ceux contenus dans ce cadre.
1.6
Utilisation du cadre SEEP
Les auteurs partent du principe que le lecteur est familier des institutions de microfinance et possède
des notions élémentaires de comptabilité et de publication financière, mais ils ne supposent pas que
celui-ci ait une parfaite connaissance de la manière dont les états sont construits. De fait, l’objectif de
ce cadre est d’apprendre aux responsables à catégoriser les données en états et rapports, à les analyser
et les utiliser à des fins de suivi.
Les personnes ayant contribué aux directives et à ce cadre ont conscience que toutes les institutions
de microfinance ne peuvent pas utiliser le même plan comptable ni les mêmes normes et pratiques
comptables. Ce cadre est conçu pour le suivi des performances et ne fournit ni plan ni règles
comptables. Quelles que soient les normes et obligations locales, toute institution est amenée à
développer des rapports utiles à des fins de gestion, de communication au CA ou de publication
financière externe. Même si les autorités locales imposent des formats spécifiques pour les rapports
externes, ce cadre peut toujours être utilisé pour les besoins de gestion internes. Le SEEP Network
a obtenu l’engagement des bailleurs, investisseurs et autres acteurs de la microfinance à accepter
ce format de rapport, de façon à ce que les IMF soient en mesure d’utiliser le même modèle pour
plusieurs destinataires.
Pour utiliser ce cadre, le lecteur doit d’abord prendre connaissance des conventions de référencement
et de calcul décrites ci-après.
1.6.1
Référencement
Ce cadre utilise un système de référencement pour aider le lecteur à identifier les termes utilisés et
à interpréter les formules. Pour chaque état ou rapport, les éléments sont numérotés dans l’ordre
croissant et sont précédés d’une des lettres suivantes :
I Compte de résultat
B Bilan
C Tableau des flux de trésorerie
P Rapport sur le portefeuille et l’activité
R Ratios
A Retraitements
N Rapport sur les données non financières
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
1.6.2
Périodes
Pour faire référence aux comptes de périodes différentes (c’est-à-dire aux données d’une période
précédente et aux données de la période courante), un nombre placé en exposant décrit la période
concernée comme suit :
1
0
= fin de la période en cours
= fin de la période précédente
Par exemple, pour l’année calendaire 2004 :
P1 = 31 décembre 2004
P0 = 31 décembre 2003
En l’absence d’indication, les données concernent la période en cours.
1.6.3
Moyenne
De nombreux ratios financiers requièrent le calcul de la moyenne d’un compte du bilan. Dans ce cadre,
les moyennes sont indiquées par la mention « moy » placée en exposant. Par exemple :
Pmoy
Les moyennes concernant une période, une année par exemple, peuvent être calculées en additionnant
un montant de début de période et un montant de fin de période et en divisant le résultat par deux. Par
exemple :
Pmoy = [(P0 + P1)/2]
Encadré 1.1. Comparaison de méthodes de calcul de la moyenne
Une IMF dotée du portefeuille de crédits suivant peut calculer sa moyenne de deux manières :
Période
Date de fin de période
0
31 décembre, année précédente
Encours brut de crédits
100
1
31 march
89
2
30 juin
115
3
30 septembre
98
4
31 décembre
135
La moyenne annuelle simple est la suivante :
Pavg = [(100 + 135)/2] = 117,5
En utilisant l’ensemble des sous-périodes, trimestrielles dans le cas présent, la moyenne est :
Pavg = (100 + 89 + 115 + 98 +135) = 107,4
(4 + 1)
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Cependant, les calculs de moyennes simples comme celui-ci aboutissent souvent à une distorsion,
en particulier dans le cas d’institutions dont le portefeuille de crédits augmente rapidement ou qui
subissent des variations saisonnières importantes de l’activité de prêt. Les moyennes périodiques sont
beaucoup plus pertinentes lorsqu’elles sont calculées sur une base mensuelle ou trimestrielle plutôt
que sur une base annuelle. Lorsque l’on calcule une moyenne sur plusieurs périodes, le numérateur
est la somme des sous-périodes et de la période d’ouverture et le dénominateur est le nombre total
de périodes ainsi additionnées. Par exemple, une moyenne sur une base trimestrielle serait calculée
comme suit :
Pavg = (P0 + P¹ + P2 + P3 + P4)
5
Dans leurs rapports de publication des données, les IMF doivent indiquer comment les moyennes sont
calculées et commenter, le cas échéant, les distorsions potentielles résultant de la méthode de calcul
retenue. La moyenne simple de deux périodes a été retenue dans ce cadre pour des raisons de facilité
de calcul. L’encadré 1.1 montre comment la méthode de calcul de la moyenne peut affecter le résultat.
1.6.4
Annualisation
Pour le calcul des ratios financiers, le cadre part de l’hypothèse que le compte de résultat représente
une période d’un an. Si ce n’est pas le cas, la plupart des données tirées du compte de résultat devront
être annualisées avant de pouvoir être comparées aux années précédentes ou aux données d’autres IMF.
Pour annualiser un montant, utiliser la formule suivante :
MA = [M x (12/N)]
avec :
MA = montant annualisé
M = montant
N = nombre de mois dans la période
Par exemple, si les produits financiers de l’IMF atteignent 100 USD au terme de neuf mois, le chiffre
annualisé se calcule comme suit :
MA = [100 x (12/9)] = 133,33
L’annexe B « Annualiser les états financiers » expliquera en détail la manière de créer un état
annualisé.
1.6.5
Utiliser le cadre
Le cadre est conçu pour être suivi étape par étape. L’utilisateur doit d’abord lire le chapitre 2 et
prendre connaissance de la manière de saisir les données de l’IMF dans les formats d’états financiers
et de rapports proposés. Le chapitre 3 explique comment ces états peuvent être exprimés sur une
base retraitée. Les ratios et indicateurs financiers sont présentés dans le chapitre 4 sur la base des
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
données des chapitres 2 et 3. Enfin, le chapitre 5 fournit plusieurs modèles de rapports de suivi des
performances pour différents types d’utilisateurs.
Les exemples d’états financiers et de rapports proposés tout au long de ce cadre incluent des données
financières telles qu’elles sont habituellement présentées par une IMF. Tous les états sont liés entre eux
comme sont liés les états financiers d’une IMF. De cette manière, le lecteur peut déterminer comment
créer un système de suivi des performances pas à pas.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
2
Etats financiers et rapports
Le point de départ d’une gestion financière saine est la production de rapports financiers fiables en
temps utile, ce qui nécessite la tenue de registres financiers fidèles et à jour. Tout commence avec la
comptabilité, autrement dit le processus d’enregistrement des transactions financières, de classement
par catégorie et de synthèse des données pour une période spécifique ou une date t. La synthèse des
données de toutes ces transactions est présentée dans des états financiers standardisés.
Les IMF doivent fréquemment produire des états financiers suivant des modèles requis par les prêteurs,
les bailleurs de fonds, les autorités locales de réglementation ou les réseaux. S’ils satisfont aux
obligations de publication financière d’un ou plusieurs destinataires, ces formats imposés ne sont pas
nécessairement utiles à la gestion interne. Malgré les efforts consentis pour créer une terminologie et
des pratiques comptables communes, comme en témoignent les Normes internationales d’information
financière (IFRS) et les directives sur la définition de termes et ratios financiers, peu d’initiatives ont
tenté d’harmoniser le contenu et la présentation des états financiers.
2.1 Utiliser le cadre pour la création des états financiers et des
rapports d’IMF
Tout responsable financier peut l’attester, les états financiers peuvent servir à dissimuler autant qu’à
divulguer. Si les états financiers doivent être utilisés comme outils de gestion, chaque état doit révéler
au responsable, à l’analyste ou autre lecteur la performance financière ou la situation financière réelle
de l’IMF. Ce chapitre fournit une brève description des états financiers des IMF et des principaux
comptes financiers ainsi que des exemples de modèles utiles aux responsables d’IMF et autres.
Toutes les IMF doivent élaborer des états financiers. Ces documents sont le premier moyen
d’expression des activités financières de l’institution. Certains états contiennent des informations
qui présentent une situation à un moment donné dans le temps. D’autres comprennent des données
représentant le flux ou la synthèse des transactions propres à une période définie. L’activité centrale des
IMF consistant en la prestation de services financiers, les états et rapports financiers sont très similaires
à ceux des institutions financières traditionnelles. Les états financiers et rapports des IMF comprennent
les documents suivants :
•
•
•
•
Comptes de résultat (ou comptes de profits et pertes)
Bilans
Tableaux des flux de trésorerie (ou tableaux des sources et emplois de fonds)
Rapports sur le portefeuille
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Pour suivre ce cadre, les IMF auront également besoin d’un cinquième rapport, présentant les
données non financières. Ce rapport contient les informations nécessaires pour calculer les ratios et
retraitements financiers, mais il ne fait pas partie des états financiers.
Un sixième rapport, intitulé tableau des variations de la situation nette (ou tableau des variations des
fonds propres), est courant parmi les IMF de statut lucratif. Cet état montre comment les transactions
financières ont affecté les fonds propres de l’institution pendant une période donnée. Il aide les
investisseurs et les bailleurs à évaluer la valeur nette de l’IMF, habituellement par actionnaire. Cet état
ne sera pas pris en compte dans le présent document. Un exemple sera toutefois fourni en annexe D.
Lors de la conception des états financiers, les auteurs ont passé en revue les modèles les plus
couramment utilisés et sélectionné ceux qui comprenaient un nombre raisonnable de comptes organisés
le plus clairement possible. Les formats présentés ci-dessous contiennent la classification minimum des
informations financières nécessaires pour compléter le cadre en accord avec les IFRS. La conformité
de ces formats aux IFRS a été vérifiée, de sorte qu’au moment de la parution de ce cadre, il n’existait
aucune divergence significative.
2.1.1
Correspondance des comptes
Les auteurs sont conscients que les noms des comptes varient d’une IMF à l’autre. Les produits de
l’une peuvent correspondre aux revenus de l’autre. Les IMF sont encouragées à utiliser la terminologie
employée dans ce document dans la mesure du possible. Les définitions présentées dans ce chapitre
aideront l’utilisateur à faire correspondre les comptes d’IMF à ceux du cadre. L’annexe A donnera un
exemple de mise en correspondance.
2.1.2
Ajout de comptes
Les utilisateurs peuvent souhaiter créer des sous-comptes à l’intérieur des postes du compte de résultat
et du bilan à des fins de gestion. Par exemple, le cadre ne définit que deux catégories de charges
administratives : (I19) Amortissements et (I20) Autres charges administratives. Il est simple d’ajouter
des comptes, de la façon suivante :
(I20) (I20-1)
(I20-2)
(I20-3)
Autres charges administratives
Loyer
Frais de transport
Fournitures de bureau
Ajouter des comptes intermédiaires permet aux utilisateurs de suivre certains postes spécifiques à
leur activité tout en maintenant la cohérence avec les normes sectorielles. Notez que ce cadre ne
constitue pas un substitut de plan comptable et que tous les comptes ajoutés le seront pour des raisons
analytiques plus que comptables.
2.1.3
Séparer les services financiers et non financiers
De nombreuses organisations mènent à la fois des activités financières et non financières. Si
les services non financiers représentent une petite part des activités de l’IMF (c’est-à-dire s’ils
10
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
ne nécessitent pas d’immobilisations significatives ou si les services, comme la formation, sont
obligatoires pour recevoir des prêts), classer tous les produits et charges liés à ces activités comme des
éléments hors exploitation peut être justifié. Si les activités non financières sont significatives, il est
recommandé de répartir l’allocation des coûts entre les différents programmes et de développer des
états financiers séparés qui traitent les services financiers comme une activité distincte.
Pour plus d’informations sur les méthodes d’allocation des coûts et les états financiers séparés, se
reporter au document Imputation des coûts pour les institutions de microfinancement multiservices.
2.1.4
Comptabilité de caisse ou d’engagement
Les institutions utilisent la comptabilité de caisse ou la comptabilité d’engagement, parfois une
combinaison des deux. La comptabilité de caisse requiert que les produits et charges ne soient
enregistrés qu’au moment où ils font l’objet d’un encaissement ou d’un décaissement effectif. La
comptabilité d’engagement est un système dans lequel les produits et charges sont reconnus et
enregistrés dans la période dans laquelle ils surviennent, quel que soit le moment auquel le montant
du produit ou de la charge change réellement de main. Ce cadre pourra être utilisé quelle que soit la
méthode employée. L’utilisateur doit toutefois être conscient que les deux méthodes induisent une
certaine distorsion.
2.2
Compte de résultat
Le compte de résultat est un compte de flux qui représente l’activité au cours d’une période donnée,
comme un jour, un mois, un trimestre ou une année. Le compte de résultat est parfois aussi appelé
compte de pertes et profits car il illustre le profit ou la perte globale enregistré(e) pendant la période
(certaines IMF peuvent aussi utiliser les termes excédent et déficit). Le compte de résultat synthétise
tous les produits et toutes les charges d’une période donnée, habituellement le dernier exercice annuel
en date. Il peut se composer de deux colonnes de données indiquant les résultats présents et ceux d’une
période antérieure pour faciliter la comparaison.
Le compte de résultat se présente généralement en deux parties : les comptes de produits d’une
part et les comptes de charges d’autre part. Il fait habituellement aussi la distinction entre comptes
d’exploitation et hors exploitation. Les comptes d’exploitation comprennent tous les produits et
toutes les charges directement liés à l’activité principale de l’IMF, l’activité d’octroi de crédits, de
mobilisation des dépôts et d’emprunt des fonds et la prestation d’autres services financiers. Les
comptes hors exploitation comprennent tous les produits et toutes les charges résultant des activités
autres, telles que la formation ou la vente de marchandises. Bien que de nombreuses IMF reçoivent
l’appui continu de bailleurs de fonds, les subventions sont considérées comme des produits hors
exploitation. Dans ce cadre, toutes les subventions destinées au fonds de crédit et à la couverture des
charges d’exploitation sont incluses dans le compte de résultat. Le tableau 2.1 présente un exemple de
compte de résultat. L’encadré 2.1 traite de la ligne de résultat du compte de résultat.
. Brigit Helms, 1998, Imputation des coûts pour les institutions de microfinancement multiservices, Etude Spéciale N°2
(Washington, D.C. : CGAP) http://www.cgap.org/portal/site/CGAP/menuitem.1b5d171ad6c9e30167808010591010a0/
11
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ����������������������������������
2.1.������������������������������
Exemple de compte de résultat
1/1/2004 au
31/12/ 2004
1/1/2003 au
31/12/2003
Produits financiers
18 976 898
10 521 727
Produits financiers du portefeuille de crédits
17 053 668
9 302 491 I3
Intérêts perçus sur les crédits
13 867 568
7 494 464
I4
Frais et commissions sur crédits
3 186 100
1 808 027
1 597 830
1 003 556
325 400
215 680
Charges financières
1 287 719
853 197
Charges financières sur dettes
1 039 719
797 869
Intérêts et frais sur les dépôts
256 343
250 000
Intérêts et frais sur les emprunts
783 376
547 869
Ref.
Réf. croisées
I1
I2
C1
a
Intitulé du compte
I5
C2a
Produits des placements
I6
C3
Autres produits d’exploitation
a
I7
I8
C5a
I9
I10
I11
C6
a
I12
Autres charges financières
Produit net bancaire
248 000
55 328
17 689 179
9 668 530
I13
C29
Dotation nette aux provisions pour créances
douteuses
439 972
162 862
I14
P8
Dotation aux provisions pour créances douteuses
489 154
297 368
I15
P10
Recouvrements de crédits passés en perte
(49 182)
(134 506)
I16
C7
Charges d’exploitation
15 072 242
6 633 187
I17
Charges de personnel
8 700 000
4 594 436
I18
Charges administratives
6 372 242
2 038 751 Dotations aux amortissements
1 597 669
317 057
Autres charges administratives
4 774 573
1 721 694
I19
a
C28
I20
I21
I22
Résultat net d’exploitation
C22a
Résultat net hors exploitation
2 176 965
2 872 482
(1 403 143)
(1 838 992)
I23
Produits hors exploitation
586 471 —
I24
Charges hors exploitation
(1 989 614)
(1 838 992)
I25
C27
Résultat net (avant impôts et subventions)
773 822
1 033 490
I26
C8a, C30a
Impôts
760 816
732 306
I27
B28
Résultat net (après impôts et avant
subventions)
13 006
301 184
I28
B25, C20a, C44a
Subventions
4 582 000
3 442 986
—
1 258 291 I29
Subventions en fonds de crédit
I30
Subventions d’exploitation
4 582 000
2 184 695
I31
Résultat net (après impôts et subventions)
4 595 006
3 744 170
a Pour les IMF qui utilisent la comptabilité de caisse, ces comptes auront la même valeur que ceux référencés dans la
deuxième colonne. Pour les IMF utilisant la comptabilité d’engagement, ces valeurs ne seront pas les mêmes.
Le tableau 2.2 fournit une définition pour chaque ligne du compte de résultat de façon à détailler les
données qu’elle contient.
12
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����
2.2.� Détail
����������������������������
du compte de résultat
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Calcul
I1
Produits financiers
Montant total des produits issus de la prestation de
services financiers.
I2 + I5 + I6
I2
Produits financiers du
portefeuille de crédits
Produits des intérêts, frais, commissions et autres
revenus du portefeuille de crédits. Ce poste inclut non
seulement les intérêts perçus, mais aussi les intérêts
comptabilisés d’avance qui n’ont pas encore été versés.
I3 + I4
I3
Intérêts perçus sur les
crédits
Intérêts perçus sur le portefeuille de crédits. Si l’IMF
perçoit des intérêts sur des crédits octroyés à des
employés ou des membres du CA, ceux-ci doivent être
divulgués. Si ces intérêts sont significatifs, l’IMF doit
créer deux sous-comptes de (I3) : un pour les intérêts
des clients et un pour les intérêts des parties liées.
I4
Frais et commissions sur
crédits
Pénalités, commissions et autres frais perçus sur le
portefeuille de crédits. Ceux-ci peuvent inclure les
produits générés dans le cadre de systèmes de finance
islamique. Si l’IMF perçoit des frais et commissions sur
des crédits octroyés à des employés ou des membres du
CA, ceux-ci doivent être divulgués. Si les montants sont
significatifs, l’IMF doit créer deux sous-comptes de (I4) :
un pour les frais et commissions des clients et un pour
les frais et commissions des parties liées.
I5
Produits des placements
Produits des intérêts, dividendes et autres recettes
générées par les actifs financiers autres que le
portefeuille de crédits, tels que les dépôts rémunérés,
les certificats de dépôt et les obligations du Trésor. Ce
poste peut inclure le produit de la vente d’actions et de
devises et les montants recouvrés d’intérêts auparavant
passés en perte.
I6
Autres produits
d’exploitation
Tous les autres produits de la prestation de services
financiers, notamment les frais de transaction, primes,
cotisations d’adhérents, livrets d’épargne et cartes à
puce. Si l’IMF accorde des crédits à ses employés ou aux
membres du CA, les produits de ces crédits doivent être
inclus ici. Ce poste comprend également les gains de
change.
I7
Charges financières
Montant total des charges financières liées à l’activité.
I8 + I11
I8
Charges financières sur
dettes
Total des Intérêts et frais sur les dépôts (I9) et des
Intérêts et frais sur les emprunts (I10), tels que définis
ci-dessous.
I9 + I10
I9
Intérêts et frais sur les
dépôts
Intérêts et frais versés sur l’ensemble des dépôts
mobilisés par l’IMF.a
I10
Intérêts et frais sur les
emprunts
Intérêts et frais versés sur tous les emprunts finançant
le portefeuille de crédits. Ce poste ne comprend pas les
intérêts et frais liés aux dettes non financières, comme
les hypothèques ou les prêts automobiles. Ces derniers
sont inclus dans le poste Autres charges financières (I11).
a Les dirigeants pourront souhaiter distinguer deux sous-comptes : (I9-1) Intérêts versés sur les dépôts et (I9-2) Autres
frais sur les dépôts, de façon à pouvoir calculer la différence entre Intérêts perçus sur les crédits (I3) et Intérêts versés
sur les dépôts (I9-1).
13
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ��������������������������������������������
2.2.����������������������������������������
Détail du compte de résultat (continué)
Ref.
14
Intitulé du compte
Définition
Calcul
I11
Autres charges
financières
Autres charges financières liées aux services financiers,
comprenant notamment les intérêts sur les dettes non
financières, telles que les hypothèques et les prêts
automobiles. Ce poste comprend également les pertes
nettes de change. Pour les IMF contraintes par la
réglementation locale d’utiliser la comptabilité d’inflation,
ce compte inclut aussi le montant des pertes nettes dues
à l’inflation suivant la définition de la Norme Comptable
Internationale (IAS) 27 relative aux charges d’inflationb.
Enfin il inclut toutes les charges visant à réduire les
Intérêts à recevoir sur les crédits du portefeuille
(B6) lorsque les intérêts sont considérés comme
irrécouvrables.c
I12
Produit net bancaire
Valeur nette du résultat financier issu des services
financiers.
I1 – I7
I13
Dotation nette aux
provisions pour créances
douteuses
Montant de la Dotation aux provisions pour créances
douteuses (I14) moins les Recouvrements de crédits
passés en perte (I15).
I14 – I15
I14
Dotation aux provisions
pour créances douteuses
Charge calculée représentant le pourcentage du montant
du portefeuille caractérisé par un risque d’impayés.d Ce
montant est calculé dans le rapport sur le portefeuille
et utilisé pour créer ou augmenter les Provisions pour
créances douteuses (B5) du bilan.e
I15
Recouvrements de crédits
passés en perte
Montant total du principal recouvré des prêts
auparavant passés en perte. Inclut le principal de
crédits partiellement recouvrés et de crédits totalement
recouvrés. Les recouvrements ultérieurs de crédits
préalablement passés en perte réduisent le montant des
Dotations aux provisions pour créances douteuses (I14)
et le montant net est exprimé dans la Dotation nette aux
provisions pour créances douteuses (I13).
I16
Charges d’exploitation
Montant total des charges d’exploitation, comprenant les
Charges de personnel (I17) et les Charges administratives
(I18) liées à la prestation de services financiers.
I17 + I18
b I11 ne comprend pas les retraitements au titre de l’inflation effectués uniquement à des fins d’analyse comme décrit au
chapitre 3.
c La Norme Comptable Internationale IAS 18.34 stipule qu’en cas d’incertitude quant au moment du paiement des intérêts
comptabilisés d’avance, l’institution doit enregistrer une charge correspondant au montant incertain (plutôt qu’une
contre-passation de produits). Ceci se traduit par une charge au compte de résultat, dans Autres charges financières (I11)
et par une réduction des Produits à recevoir sur les crédits du portefeuille (B6).
d Le document original en anglais souligne un changement de terminologie pour les deux postes I13 et I14. Auparavant
intitulés « Net Loan Loss Provision Expense » et « Loan Loss Provision Expense », ils doivent désormais être appelés
respectivement « Impairment Losses on Loans » et « Provision for Loan Impairment » conformément à l’IAS 37.
Cependant, le texte français de la norme IAS 37 ne permettant pas d’identifier les équivalents français de ces nouveaux
termes, le traducteur a choisi de laisser les termes connus (NdT).
e Le recouvrement des crédits passés en perte est inclus ici dans I13 Dotation nette aux provisions pour créances
douteuses en accord avec les Normes internationales d’information financière (IFRS). Certaines institutions
comptabilisent ces recouvrements comme des produits extraordinaires, dans le compte Produits hors exploitation
(I23) ; cependant, la norme IAS 8 interdit cette pratique. Il est recommandé aux institutions de faire apparaître à la fois la
Dotation aux provisions pour créances douteuses et les Recouvrements de crédits passés en perte dans le compte de
résultat comme des sous-comptes. Si le montant des recouvrements imprévus est significatif, SEEP recommande qu’il
soit présenté de manière distincte.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ��������������������������������������������
2.2.����������������������������������������
Détail du compte de résultat (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Calcul
I17
Charges de personnel
Inclut les salaires, primes et avantages versés au
personnel ainsi que les charges salariales. Comprend
également le coût du recrutement et de la formation
initiale des employés, mais pas le coût de la formation
continue ou spécialisée du personnel existant qui
constitue une charge administrative (I18).
I18
Charges administratives
Charges non financières, hors charges du personnel
directement en charge de la prestation de services
financiers ou d’autres services faisant partie intégrante
de la relation entre l’IMF en tant que prestataire financier
et sa clientèle.
I19
Dotation aux
amortissements
Charge calculée qui permet de répartir l’allocation du
coût d’achat d’une immobilisation sur sa durée de
vie utile. La charge d’amortissement est utilisée pour
créer ou augmenter les Amortissements (B11) du bilan.
L’amortissement s’applique à d’autres immobilisations
corporelles telles que les logiciels. Si l’amortissement est
significatif, il doit être mis en évidence.f
I20
Autres charges
administratives
Toutes les charges administratives autres que la
Dotation aux amortissements (I19), par exemple les
loyers, services, fournitures, promotion, transport,
communication et frais de conseil. Ce compte peut aussi
inclure certaines taxes liées à l’administration, telle que
la taxe sur la valeur ajoutée. Les catégories de charges
peuvent faire l’objet de lignes de postes distinctes si
nécessaire.
I21
Résultat net d’exploitation
Revenu net de la prestation de services financiers
I12 – I13
– I18
I22
Résultat net hors
exploitation
Revenu net des produits et services non directement liés
à l’activité principale de microfinance. Les institutions
doivent faire apparaître les montants significatifs de
produits hors exploitation en créant des sous-comptes
sous Produits hors exploitation (I23) ou Charges hors
exploitation (I24).
I23 – I24
I23
Produits hors exploitation
Tous les produits non directement liés à l’activité centrale
de microfinance, tels que le produit des services d’appui
aux entreprises, de formation, de conseil, de vente de
systèmes d’information ou de marchandises. N’inclut pas
les subventions (voir I28). Ce compte comprend les gains
et produits exceptionnels. Les catégories de produits
hors exploitation d’un montant significatif doivent faire
l’objet de lignes de postes distinctes.
I24
Charges hors exploitation
Toutes les charges non directement liées à l’activité
centrale de microfinance, telles que le coût de prestation
des services d’appui aux entreprises ou de formation.
Les catégories de charges hors exploitation d’un montant
significatif doivent faire l’objet de lignes de postes
distinctes.
I19 + I20
f Les réglementations IFRS concernant les amortissements étant strictes, il est recommandé que les IMF n’amortissent
que les immobilisations corporelles et non incorporelles (par ex. survaleur).
15
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ��������������������������������������������
2.2.����������������������������������������
Détail du compte de résultat (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
I25
Résultat net (avant impôts
et subventions)
Résultat net des opérations de l’institution avant inclusion
des impôts et subventions.
I26
Impôts
Inclut tous les impôts payés sur le Résultat net (I25) ou
une autre mesure du résultat en fonction de la définition
des autorités fiscales locales.
I27
Résultat net (après impôts
et avant subventions)
Résultat net des opérations de l’institution après prise
en compte des Impôts (I26) et avant inclusion des
Subventions (I28).
I25 – I26
I28
Subventions
Montant des dons et subventions enregistrés en produits
durant la période, affectés ou non.
I29 + I30
I29
Subventions en fonds de
crédit
Montant des subventions utilisées pour financer le
portefeuille de crédits. De nombreuses IMF sont
habituées à porter les subventions du fonds de crédit
directement au bilan. Ce cadre requiert qu’elles
soient d’abord enregistrées en tant que produits hors
exploitation pour accroître la transparence.
I30
Subventions d’exploitation
Montant des subventions utilisées pour financer les
opérations en dehors du financement du portefeuille.
Ces opérations incluent le paiement des charges de
personnel et administratives et l’achat d’immobilisations.
I31
Résultat net (après impôts
et subventions)
Résultat net des activités de l’institution, après prise en
compte des impôts et après inclusion des subventions.
2.3
Calcul
I21 + I22
I27 + I28
Bilan
Le bilan est un état qui photographie la situation financière ou structure financière de l’IMF à un
moment donné dans le temps. Le bilan est habituellement produit chaque mois ou chaque trimestre
(au minimum chaque année), bien que les IMF dotées d’un système d’information de gestion adéquat
puissent normalement produire un bilan à une fréquence quotidienne ou hebdomadaire. Le bilan
synthétise les soldes de clôture de tous les comptes d’actifs, de dettes et de fonds propres. Le tableau
2.3 présente un exemple de bilan.
L’enregistrement des dons, subventions, contributions en nature est important pour les IMF. L’encadré
2.2 fournit des informations détaillées sur le traitement des subventions.
Le bilan se compose de trois catégories principales de comptes :
• Actifs – tout ce qu’une IMF détient (par ex. investissements, véhicules) et tout ce qui lui
est dû (microcrédits, intérêts à recevoir)
• Dettes – tout ce que l’IMF doit à des tiers (par ex. emprunts, dépôts)
• Fonds propres – la valeur nette de l’IMF, c’est-à-dire la différence entre les actifs et les
dettes
La présentation du bilan vise à montrer l’équilibre suivant :
Actifs = Dettes + fonds propres
16
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 2.1. Où est le résultat ?
La ligne de résultat n’est pas si simple à identifier qu’on pourrait le penser. Les responsables d’IMF
doivent connaître les nuances existant entre les différentes lignes de résultat et prendre conscience
que chacune peut avoir un rôle dans l’évaluation de la situation financière d’une institution. Comprendre
ce qui contribue au résultat et définir clairement ce qu’est le résultat est important pour prendre des
décisions qui vont dans le sens des objectifs de l’institution.
(I21) Résultat net d’exploitation. Le secteur de la microfinance considère traditionnellement le
résultat comme le montant des produits d’exploitation moins les charges d’exploitation. Ce qui exclut
tous les éléments hors exploitation considérés comme distincts de l’activité centrale de prestation de
services financiers. Les subventions n’étant pas incluses dans le résultat net d’exploitation, il s’agit
bien d’une mesure de rentabilité « avant subvention ». Il peut aussi être présenté sur la base « avant
impôt » ou « après impôts ».
(I27) Résultat net (après impôts et avant subventions). Une autre ligne de résultat est celle du
Résultat net après impôts et avant subventions, qui inclut d’autres produits hors exploitation et toutes
les charges hors exploitation, mais exclut les subventions. On considère ici que même si certains
éléments de charges et de produits ne sont pas directement liés aux services financiers, ils affectent
néanmoins la capacité de l’IMF à atteindre la rentabilité et doivent donc être inclus dans l’analyse
lorsque l’on évalue la santé financière de l’institution.
(I31) Résultat net (après impôts et subventions). D’un point de vue réglementaire, le résultat peut
être considéré comme l’ensemble des produits moins l’ensemble des charges de l’institution. Bien que
les subventions et autres éléments hors exploitation ne soient pas liés à l’activité centrale de l’IMF, ils
peuvent constituer une partie intégrante de l’activité de l’IMF (comme les produits ou charges liées à la
formation) susceptibles de réduire ou d’augmenter son résultat net.
Résultat d’exploitation net retraité. La ligne de résultat « retraité » existe aussi. Les retraitements
sont des modifications (ajouts ou déductions) apportées au résultat net qui visent à compenser
les effets de l’inflation, des subventions et d’autres éléments « cachés ». Les analystes des IMF
réétablissent souvent le compte de résultat des institutions sur une base retraitée. Les retraitements
principaux sont présentés au chapitre 3.
Double objectif de résultat. Pour compliquer un peu plus les choses, la communauté de la
microfinance fait souvent référence à l’expression « double objectif de résultat » (« double bottom
line ») qui met en évidence les objectifs parallèles de pérennité financière et d’optimisation du
rendement social (c’est-à-dire toucher davantage de clients ou des clients plus pauvres). De nombreux
réseaux de microfinance ont développé des indicateurs sociaux qui combinent les données financières
et démographiques pour déterminer le niveau de pauvreté des clients.*
Dans ce cadre, le « résultat » utilisé dans les calculs de ratios est le Résultat net d’exploitation (I21)
moins les Impôts (I26) ou le Résultat net retraité moins les Impôts (I26) si l’utilisateur est en mesure
d’appliquer les retraitements décrit dans le chapitre 3.
- Adapté de Tillman Bruett et al., Técnicas de gestão microfinanceira, Programa de Desenvolvlimento
Institucional (Rio de Jainero: BNDES), 196.
* Pour plus d’informations sur les indicateurs de performance sociale, voir le site de SEEP à l’adresse www.
seepnetwork.org et chercher la rubrique « Pro-client Working Group ». [En français, voir aussi les travaux du
réseau CERISE, www.cerise-microfinance.org, NdT]
17
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ���������������������
2.3.�����������������
Exemple de bilan
Ref.
Réf. croisées
B1
B2
B3
B4
B5
B6
B7
B8
B9
B10
B11
B12
C26, C50
B13
B14
B15
B16
B17
B18
B19
B20
B21
B22
B23
B24
B25
B26
B27
B28
B29
B30
B31
B32
a
I27
Au 31/12/ 2004
Au 31/12/2003
3 261 195
10 611 928
5 338 636
55 609 309
(1 270 673)
1 604 993
1 610 308
1 165 420
5 567 936
10 640 051 (5 072 115)
78 160 416
1 146 142
27 096 586
33 471 489
34 701 961 (1 230 473)
954 993
1 010 308
1 165 420
4 272 836
7 747 282
(3 474 446)
69 117 773
—
3 423 878
2 737 009
237 177
500 100
—
1 030 868
1 371 768
137 177
548 000
3 000 000
16 661 750
3 699 498
30 259 412
3 000 000
16 661 750
4 199 498
26 949 061
12 000 000
37 175 822
32 593 822
4 582 000
(1 401 678)
(1 414 683)
13 006
126 860
10 000 000
32 593 822
29 150 836
3 442 986
(914 683)
(1 215 867)
301 184
489 574
47 901 004
42 168 713
Pour les IMF qui utilisent la comptabilité de caisse, ces comptes auront la même valeur que ceux référencés dans la
deuxième colonne. Pour les IMF utilisant la comptabilité d’engagement, ces valeurs ne seront pas les mêmes.
2.3.1
18
I28, C20a, C44a
Intitulé du compte
Actifs
Caisse et disponibilités bancaires
Placements à des fins de transaction
Encours net de crédits
Encours brut de crédits
Provisions pour créances douteuses
Intérêts à recevoir sur crédits du portefeuille
Produits à recevoir et autres actifs
Autres placements
Immobilisations nettes
Immobilisations
Amortissements
Total actifs
Dettes
Dépôts à vue
Dépôts à terme CT
Emprunts à court terme
Intérêts à payer sur dettes financières
Charges à payer et autres dettes à court
terme
Dépôts à terme LT
Emprunts à long terme
Autres dettes à long terme
Total dettes
Fonds propres
Capital social
Subventions en fonds propres
Exercices précédents
Exercice en cours
Report à nouveau
Exercices précédents
Exercice en cours
Réserves
Autres postes de fonds propres
Retraitements des fonds propres
Total fonds propres
Comptes à court terme et à long terme
Fréquemment, les IMF distinguent les actifs et dettes à court terme des actifs et dettes à long terme
dans leurs états financiers. Identifier et présenter séparément les comptes à court terme et les comptes à
long terme dans un bilan est un outil important de gestion bilantielle. Les IMF doit cependant s’assurer
que les actifs et dettes à court terme (ou circulants) peuvent être transformés en liquidités dans un
délai d’un an à partir de la date de l’état ou du rapport – et non à partir de la date de décaissement,
d’émission ou d’achat.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 2.2. Traitement des subventions
Traiter les subventions revient à se poser deux questions : où les enregistrer et quand les enregistrer ?
> Ce cadre recommande que toutes les subventions d’exploitation et en fonds de crédit utilisées
pendant la période en cours soient enregistrées en Subventions (I28) dans le compte de résultat,
ligne qui alimente le poste Subventions, exercice en cours (B25) du bilan. Au début d’un nouvel
exercice, elles sont transférées de (B25) à Subventions, Exercices précédents (B24). Les
subventions destinées à l’exploitation et au fonds de crédit au-delà de la période en cours sont
enregistrées en tant que produits constatés d’avance. Si le contrat de subvention spécifie à quel
moment la subvention doit être utilisée, enregistrer la partie qui doit être utilisée dans les 12 mois
en tant que Charges à payer et autres dettes à court terme (B17) et enregistrer le reste en tant
que Autres dettes à long terme (B20). Lorsqu’une partie de la subvention est utilisée, le montant
correspondant est transféré dans le compte Subventions (I28) du compte de résultat.
> Les IMF peuvent enregistrer les subventions d’équipement en tant que produits constatés d’avance
dans Autres dettes à long terme (B20). Une fois l’achat de l’immobilisation effectué, le montant
d’achat est transféré dans le compte Subventions d’exploitation (I30).
> Dans le cas de dons d’immobilisations, les IMF doivent enregistrer la valeur correspondante en
tant que produit constaté d’avance dans Autres dettes à long terme (B20). A chaque période
comptable, habituellement chaque mois ou trimestre, un montant équivalent à l’amortissement
de l’immobilisation sur la période est transféré dans le compte Subvention d’exploitation (I30) et le
même montant est crédité dans les Dotations aux amortissements (I19). Si L’IMF ne comptabilise
pas les dons d’immobilisations de cette manière, elle doit inclure la valeur de ces dons dans le cadre
d’un retraitement.
En outre, les actifs et dettes à court terme doivent inclure toute partie des actifs et dettes à long terme à
recevoir ou à payer dans un délai d’un an, même si la date d’échéance excède l’année du rapport ou de
l’état financier.
D’après les Normes comptables internationales, la méthode la plus pertinente de classification des
actifs et dettes dans un bilan consiste à les grouper d’abord en fonction du type, puis en fonction de
la maturité. Pour cette raison, et par souci de simplicité dans ce cadre, l’Encours brut de crédits (B4)
ne fait l’objet que d’un seul compte, indépendamment de la maturité. Les IMF peuvent cependant
souhaiter, à des fins de publication, inclure deux ou plusieurs sous-comptes à l’intérieur de B4, de
façon à distinguer la part de crédits dus dans un délai de 12 mois et de crédits dont l’échéance est
supérieure à 12 mois à compter de la date de l’état financier. Par exemple :
(B4) Encours brut de crédits
(B4-1) Encours brut de crédits dus avant 12 mois
(B4-2) Encours brut de crédits dus après 12 mois
Par ailleurs, les IMF doivent noter que le bilan fait référence aux Placements à des fins de transaction
(B2) et aux Autres placements (B8) plutôt qu’aux placements à court terme et à long terme. Cette
classification suit les principes des IFRS qui stipulent que l’utilisation ou l’intention d’utilisation d’un
actif financier est plus pertinente que sa maturité réelle. Par exemple, une IMF peut détenir un bon du
. Voir la norme IAS 30.20. Cette approche est également préconisée par la norme IAS 39, « Instruments financiers :
comptabilisation et évaluation ».
. « Trade Investments » en anglais (NdT).
19
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
trésor à long terme pour quelques mois seulement à des fins de gestion des liquidités. Dans ce cas, le
classer comme un instrument financier à long terme serait trompeur. Le présent cadre a retenu cette
approche plutôt que l’ancienne méthode de classification des placements par maturité.
2.3.3
Comptes de contrepartie des comptes d’actif
La plupart des comptes ont une valeur positive. Dans quelques cas cependant, les principes comptables
requièrent la création de comptes dont la valeur est négative. Ces sous-comptes viennent en réduction
d’un actif et sont appelés comptes de contrepartie des comptes d’actif. Un exemple de ce type de
compte est le compte de Provisions pour créances douteuses (B5), qui a pour effet de réduire la valeur
de l’encours brut de crédits du portefeuille dans le bilan.
Le tableau 2.4 fournit une définition pour chaque ligne de poste du bilan (tableau 2.3) de façon à
détailler les données qu’il contient.
Tableau �����
2.4.� Détail
���������������
du bilan
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Calcul
Actifs
20
B1
Caisse et
disponibilités
bancaires
Liquidités en caisse, quasi-liquidités et autres instruments
très liquides peu ou pas rémunérés. Peut inclure les soldes
et dépôts bancaires non rémunérés. Pour les IMF dotées
d’un statut de banque, ce compte peut comprendre les
placements sur le marché financier ou bons à très court
terme (un jour, une semaine).
B2
Placements à des fins
de transaction
Tout actif financier acquis ou encouru principalement dans
le but d’une vente ou d’un rachat à court terme ; c’est-à-dire
convertible en liquidités dans un délai de 12 mois ou ayant
une échéance plus longue mais utilisé à des fins lucratives
à court terme. Il peut s’agir de certificats de dépôt,
notamment dépôts rémunérés et bons du trésor. Ces actifs
sont souvent utilisés à des fins de gestion des liquidités.
B3
Encours net de
crédits
Encours brut de crédits (B4) moins les Provisions pour
créances douteuses (B5).
B4
Encours brut de
crédits
Montant total du principal dû par les clients dans un délai de
12 mois au titre des crédits en cours. Comprend les crédits
à jour, en retard et renégociés, mais pas les crédits passés
en perte. Tous les crédits en retard doivent être considérés
comme relevant du court terme et doivent être inclus dans
ce compte. Ne comprend pas les intérêts à recevoir. Si
l’IMF octroie des crédits à ses employés, à des membres
du CA ou à d’autres parties liées, elle doit le communiquer.
Si le montant de ces crédits est significatif, l’IMF doit créer
deux sous-comptes de (B4) pour séparer les crédits aux
clients des crédits aux parties liées.
B4 – B5
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������
2.4.���������������������������
Détail du bilan (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
B5
Provisions pour
créances douteuses
Part de l’Encours brut de crédits provisionnée en prévision
de pertes dues aux impayés. Ce poste représente la
valeur cumulée des provisions pour créances douteuses
moins le montant des crédits passés en perte. Compte de
contrepartie d’actif à exprimer en valeur négative.a
B6
Intérêts à recevoir sur
crédits du portefeuille
Intérêts à recevoir sur l’Encours brut de crédits (B4) moins
les charges visant à réduire les intérêts comptabilisés
d’avance en cas d’incertitude quant au paiement de ces
intérêts (voir C11).
B7
Produits à recevoir et
autres actifs
Tous effets à recevoir moins les dotations aux provisions
pour montants irrécouvrables. Inclut tous les produits à
recevoir autres que ceux issus des crédits aux clients,
notamment les produits issus des crédits aux employés et
les intérêts à recevoir sur des dettes non financières telles
que des hypothèques.
B8
Autres placements
(long terme)
Comprend les placements à échéance fixe ou que l’IMF
prévoit de détenir jusqu’à leur date d’échéance. Ce compte
peut inclure les obligations ou actions que l’IMF prévoit
de détenir pendant 12 mois ou plus, ou d’autres actifs
financiers disponibles pour la vente et considérés ni comme
des prêts, ni comme des produits à recevoir ni comme des
Placements à des fins de transaction (B2).
B9
Immobilisations
nettes
Coût ou valeur de tous les biens corporels utilisés par l’IMF
moins les charges d’amortissement.
B10
Immobilisations
Coût ou valeur de tous les biens corporels et améliorations
de ces biens, mobilier et équipements utilisés par l’IMF
(y compris tous les dons d’immobilisations). Le compte
d’Immobilisations peut aussi inclure d’autres biens corporels
tels que les logiciels. Les immobilisations incorporelles (qui
ne sont pas des biens physiques mais représentent un
avantage économique futur pour l’institution) peuvent être
incluses ici si les normes comptables locales l’autorisent.b
B11
Amortissements
Montant total des charges d’amortissement relatives aux
Immobilisations (B10) et de l’amortissement d’autres
biens corporels qui n’ont pas encore été abandonnés et
supprimés du bilan. Les amortissements représentent une
réduction de la valeur des immobilisations correspondant
à la durée de vie utile restante des biens. L’amortissement
des immobilisations incorporelles peut être inclus ici si les
normes comptables locales l’autorisent. Ce compte de
contrepartie d’actif est exprimé en valeur négative.
B12
Total actifs
Montant total des comptes d’actif moins la valeur des
comptes de contrepartie d’actif.
Calcul
B10 + B11
B1 + B2 +
B3 + B6 +
B7 + B8 +
B9
a Certaines IMF augmentent les Provisions pour créances douteuses (B5) en passant une charge directement dans le
compte de Report à nouveau (B26) ou un autre compte. Par souci de transparence, il est recommandé que les IMF
passent cette charge par le compte de Dotation nette aux provisions pour créances douteuses (I13).
b Les IFRS étant strictes sur la définition des immobilisations incorporelles, les IMF sont encouragées à passer en revue
les principes des IFRS avant de créer des immobilisations incorporelles dans leurs registres.
21
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������
2.4.���������������������������
Détail du bilan (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Calcul
Dettes
22
B13
Dépôts à vue
Dépôts mobilisés auprès du public et des membres que
l’IMF est engagée à rembourser sur demande. Inclut tous
les comptes courants, comptes chèques ou comptes
d’épargne remboursables sur demande.
B14
Dépôts à terme CT
Dépôts mobilisés auprès du public et des membres que
l’IMF est engagée à rembourser à une date fixe dans un
délai de 12 mois à compter de la date de l’état financier.
Comprend les certificats de dépôt ou dépôts à terme. Inclut
également les comptes d’épargne obligatoire détenus par
l’IMF comme condition d’octroi des crédits ou de prestation
d’autres services en cours ou futurs, comme les dépôts de
garantie.c
B15
Emprunts à court
terme
Montant du principal dû – dans un délai de 12 mois à
compter de la date de l’état – sur tous les fonds obtenus
par emprunt ou autres accords contractuels d’endettement.
Inclut les prêts, lignes de crédit, autorisations de découvert
ayant un solde en cours, ainsi que la part des obligations à
long terme due dans un délai de 12 mois.
B16
Intérêts à payer sur
dettes financières
Intérêts comptabilisés d’avance sur les dettes qui financent
les activités financières, dont (B13), (B14), (B15), (B18)
et (B19). N’inclut pas les emprunts destinés à financer
l’achat ou l’amélioration de biens immobiliers ou d’autres
immobilisations telles que des véhicules. Ceux-ci sont inclus
dans (B17).
B17
Charges à payer et
autres dettes à court
terme
Autres dettes à court terme dues dans un délai de 12 mois,
notamment les taxes et charges salariales, les retenues
sur salaires et autres effets à payer. Doit également inclure
toute part à court terme des produits constatés d’avance.d
B18
Dépôts à terme LT
Dépôts mobilisés auprès du public et des membres que
l’IMF est engagée à rembourser à une date fixe supérieure
à 12 mois à compter de la date de l’état financier.
B19
Emprunts à long
terme
Montant du principal dû – dans un délai supérieur à 12 mois
à compter de la date de l’état – sur tous les fonds obtenus
par emprunt ou autres accords contractuels d’endettement
et toutes les dettes subordonnées.e Ce compte ne doit pas
inclure les financements à long terme assortis d’aucune
date précise de remboursement, tels que les prêts
subventionnés à long terme de sociétés liées ou d’agences
publiques (voir B20).
c Les IMF sont encouragées à distinguer les dépôts d’épargne volontaire des dépôts d’épargne obligatoire dans des souscomptes de (B14) à des fins d’analyse.
d Pour les IMF, les produits constatés d’avance sont essentiellement constitués de subventions reçues qui n’ont pas
encore été utilisées à un objet spécifique. Si ces ressources ont contractuellement une échéance de court terme (c’està-dire doivent être dépensées dans les 12 mois), alors elles doivent être incluses dans les Charges à payer et autres
dettes à court terme (B17). Si elles doivent être dépensées à un objet spécifique dans un délai supérieur à 12 mois ou si
l’échéance n’est pas spécifiée, elles doivent être incluses dans Autres dettes à long terme (B20).
e Si l’IMF est en mesure de séparer les parts à court terme des parts à long terme des dettes subordonnées, les montants
respectifs doivent être correctement répartis entre (B15) et (B19). Si non, toutes les dettes subordonnées doivent être
comptabilisées dans les Emprunts à long terme (B19).
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������
2.4.���������������������������
Détail du bilan (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
B20
Autres dettes à long
terme
Autres dettes à long terme dont l’échéance est supérieure
à 12 mois, notamment les produits constatés d’avance à
long terme, dettes liées au régime de retraite et dettes qui
ne financent pas directement les activités financières de
l’IMF, comme les hypothèques immobilières ou d’autres
emprunts pour l’achat d’immobilisations. Les financements
concessionnels à long terme pour lesquels aucune date
de remboursement n’est définie ou anticipée, mais qui ne
sont pas des subventions, sont également inclus dans ce
compte.
B21
Total dettes
Montant total des comptes de dettes.
Calcul
B13 + B14 +
B15 + B16 +
B17 + B18 +
B19 + B20
Fonds propres
B22
Capital social
Montant du capital social versé par les actionnaires (ou
membres) après déduction des actions rachetées ou des
capitaux remboursés.
B23
Subventions en fonds
propres
Montant total des Subventions (I28) reçues et enregistrées
en tant que produits.
B24
Exercices précédents
Montant cumulé des Subventions (I28) reçues au cours des
exercices précédents.
B25
Exercice en cours
Montant des Subventions (I28) reçues pendant l’exercice en
cours.
B26
Report à nouveau
Montant total du Résultat net (après impôts et avant
subventions) (I27) des périodes précédentes et de la
période en cours, déduction faite des dividendes versés aux
actionnaires ou aux membres.
B27
Exercices précédents
Montant cumulé du Résultat net (après impôts et avant
subventions) (I27) des périodes précédentes, déduction
faite des dividendes versés aux actionnaires ou aux
membres.
B28
Exercice en cours
Montant du Résultat net (après impôts et avant
subventions) (I27) de la période comptable en cours.
B29
Réserves
Réserves imposées par la loi, le statut ou par décision du
CA.
B30
Autres postes de
fonds propres
Autres postes de fonds propres, comprenant tous les
retraitements et réévaluations. Pour les IMF contraintes
d’utiliser une comptabilité d’inflation, ce compte doit être
utilisé pour compenser la charge d’inflation nette. Les IMF
doivent faire apparaître tout élément de ce compte dont le
montant est substantiel.
B31
Retraitements des
fonds propres
Retraitements apportés au bilan pour tenir compte des
ressources subventionnées, subventions en nature et de
l’inflation. Pour plus d’informations sur le retraitement des
fonds propres, se reporter au chapitre 3.
B32
Total fonds propres
Montant total de tous les comptes de fonds propres.
B24 + B25
B27 + B28
B22 + B23 +
B26 + B29 +
B30 + B31
23
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
2.4
Tableau des flux de trésorerie
Comme son nom l’indique, le tableau des flux de trésorerie est un état représentant les flux entrants et
sortants de liquidités durant une période donnée. Figurant parmi les trois états financiers principaux, le
tableau des flux de trésorerie (ou des sources et emplois de fonds) est celui que les IMF sont le moins
susceptibles de créer. Un tableau des flux de trésorerie mensuel constitue pourtant un outil précieux
de gestion des liquidités. Sans une trésorerie suffisante, les IMF ne sont plus en mesure d’octroyer des
prêts, de payer leurs employés et d’honorer leurs dettes.
Le tableau des flux de trésorerie synthétise toutes les transactions et tous les évènements qui produisent
une augmentation (sources des fonds) ou une diminution (emplois des fonds) des liquidités. Les
augmentations de trésorerie ne sont cependant pas en soi des sources ; les sources sont les évènements
qui se traduisent par une augmentation de la trésorerie. De même, les diminutions ne sont pas en soi
des emplois ; les emplois sont les évènements qui se traduisent par une diminution de la trésorerie. Par
exemple, l’augmentation de l’Encours brut de crédits (B4) n’est pas un emploi de fonds ; l’emploi est
l’octroi de crédits aux clients.
Les sources de fonds comprennent des évènements qui peuvent causer les changements suivants :
• Diminution des actifs autres que les liquidités, comme dans le cas de l’encaissement de
remboursements de prêts de la part de clients
• Augmentation des dettes, par exemple en cas de mobilisation de dépôts ou d’emprunt
• Augmentation du Capital social (B22), en cas de vente d’actions à des investisseurs ou
membres par exemple
• Augmentation du report à nouveau par la génération d’un Résultat net (après impôts et
subventions) (I31).
Les emplois de fonds comprennent des évènements qui peuvent causer les changements suivants :
• Augmentation des actifs autres que les liquidités, comme dans le cas de l’octroi de crédits
à des clients
• Diminution des dettes, par exemple en cas de remboursement de dépôts ou du principal
d’un emprunt
• Diminution du Capital social (B22), en cas de rachat d’actions à des investisseurs ou
membres par exemple
• Diminution du report à nouveau par la génération d’une perte nette (après impôts et
subventions) ou en cas de paiement de dividendes aux actionnaires.
Le tableau des flux de trésorerie classe les entrées et sortie de liquidités en trois principales catégories :
• Activités d’exploitation : encaissements et paiements liés à la prestation de services
financiers, notamment aux services de crédit et d’épargne.
• Activités de gestion d’actifs : encaissements ou dépenses liés à l’achat ou à la vente
d’immobilisations ou d’instruments financiers.
• Activités de gestion des ressources : emprunts et remboursements d’emprunts, vente ou
rachat de parts, et paiement de dividendes.
24
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Pour les institutions financières, la distinction entre activités d’exploitation et activités de gestion
des ressources peut paraître un peu confuse. Les activités d’exploitation comprennent la plupart des
activités qui relèveraient des produits d’exploitation (I21) et des charges d’exploitation (I16) dans
le compte de résultat, ou encore l’ensemble de l’activité de crédit qui apparaît dans un rapport sur
le portefeuille. Par exemple, mobiliser et rembourser des dépôts est considéré comme une activité
d’exploitation parce qu’il s’agit de services financiers, tandis que les emprunts sont considérés comme
une activité de financement. Tous les intérêts payés sur les dépôts et les emprunts, cependant, sont
inclus dans les activités d’exploitation. Le tableau 2.5 illustre le contenu de chaque catégorie.
Plusieurs comptes du tableau des flux de trésorerie sont identiques à ceux du compte de résultat, en
particulier si l’IMF utilise la comptabilité de caisse. Par exemple, les Produits, frais et commissions
tirés du portefeuille de crédits (C1) sont identiques aux Produits financiers du portefeuille de crédits
(I2) si l’IMF utilise la comptabilité de caisse. Si l’IMF comptabilise les intérêts d’avance, ces deux
comptes peuvent être différents.
Tableau ���������������������������������������������������������
2.5. ����������������������������������������������������
Classification des entrées et sorties de trésorerie
Classification
Entrées de trésorerie
Sorties de trésorerie
Activités d’exploitation
• Remboursements du principal
• Intérêts et commissions tirés de
l’Encours brut de crédits (B4) et
des placements
• Autres produits tirés de la
prestation de services financiers
• Fonds issus de la mobilisation de
l’épargne
• Décaissements de crédits
• Investissements dans placements à
des fins de transaction
• Paiement des intérêts et
commissions
• Rémunération du personnel
ou paiement des charges
administratives (I18)
• Paiement des impôts
• Fonds remboursés aux épargnants
Activités de gestion
d’actifs
• Produit de la vente d’un placement
• Produit de la vente
d’Immobilisations (B10)
• Achat d’Autres placements (B8)
• Achat d’Immobilisations (B10)
Activités de gestion des
ressources
• Fonds issus des emprunts
• Augmentation du Capital social
(B22) par la vente de parts
• Remboursements du principal des
emprunts
• Rachat de parts du Capital social (B22)
• Versement de dividendes
Un tableau des flux de trésorerie peut être construit suivant la méthode directe, qui consiste à faire
apparaître toutes les transactions entraînant des entrées et sorties de trésorerie du compte Caisse
et disponibilités bancaires (lignes C1-C26 du tableau 2.6). Il peut aussi être créé selon la méthode
indirecte, qui consiste à déduire les mouvements de trésorerie à partir des variations de comptes
spécifiques du compte de résultat et du bilan (lignes C27-C50 du tableau 2.6). Les deux méthodes sont
présentées dans les sections suivantes. L’encadré 2.3 explique les différences existant entre les deux.
2.4.1
Tableau des flux de trésorerie direct
La méthode directe de création du tableau des flux de trésorerie est la plus intuitive des deux. Elle
consiste à reconstruire le compte de résultat à partir des mouvements de trésorerie et en prenant en
compte d’autres évènements hors compte de résultat à l’origine d’une entrée ou sortie de trésorerie.
25
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 2.3. Compte de résultat et tableau des flux de trésorerie
Les principales différences entre le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie sont les
suivantes :
• Le tableau des flux de trésorerie exclut ou élimine les effets des charges calculées
(comme la dotation aux amortissements ou aux provisions pour créances douteuses)
• Le tableau des flux de trésorerie inclut des transactions et évènements qui ne sont ni des
produits ni des charges, mais des augmentations ou diminutions d’actifs ou de dettes
(décaissements de crédits ou achat d’immobilisations par exemple).
Si l’IMF utilise la comptabilité de caisse, beaucoup des comptes de produits et de charges du compte
de résultat auront la même valeur que les sources et emplois de fonds d’exploitation du tableau des flux
de trésorerie. Si l’IMF utilise la comptabilité d’engagement, beaucoup des comptes de produits et de
charges seront légèrement supérieurs ou inférieurs aux comptes du tableau des flux de trésorerie car
l’institution comptabilise les produits et charges avant qu’ils ne soient effectivement reçus ou payés.
Le tableau des flux de trésorerie direct de l’exemple 2.6 (lignes C1-C26) a plusieurs comptes
identiques à ceux du tableau des flux de trésorerie de l’exemple 2.8 (lignes C27-C50). Les références
croisées indiquent quels sont les comptes communs aux deux types de tableaux.
Tableau ����������������������������
2.6. �����������������������
Exemple de tableau des �������������������������
flux de trésorerie direct
Ref.
Réf.
croisées
Intitulé du compte
Du 1/1/2004
au 31/12/ 2004
Du 1/1/2003
au 31/12/2003
16 403 668
8 847 498
1 597 830
1 003 556
325 400
215 680
137 620 072
107 900 427
Flux de trésorerie d’exploitation
C1
I2
C2
I5 a
Intérêts perçus sur les placements
C3
I6
Autres produits d’exploitation perçus
C4
C31
Montant des crédits remboursés
C5
I8
(Charges financières versées sur dettes financières)
(939 719)
(810 692)
C6
I11 a
(Autres charges financières versées)
(248 000)
(55 328)
C7
I16
a
(Charges d’exploitation versées)
(13 522 473)
(7 426 274)
C8
I26
a
(Impôts versés)
(760 816)
(732 306)
(159 603 437)
(121 456 864)
16 484 658
3 406 301 Produits, frais et commissions tirés du portefeuille
de crédits
a
a
a
C9
C32, P2
(Montant des crédits décaissés)
C10
C33
(Achat)/Vente net(te) des placements à des fins de
transaction
C11
C34
Dépôts/(Retraits) des clients
C12
C13
C37
2 393 010
1 030 868
Variations de trésorerie liées aux autres actifs et
dettes d’exploitation
(1 100 000)
(1 010 308)
Flux de trésorerie net d’exploitation
(1 349 808)
(9 087 441)
—
334 580
Flux de trésorerie liés à la gestion d’actifs
26
C14
C38
(Achat)/Vente net(te) d’autres placements
C15
C39
(Achat)/Vente net(te) d’immobilisations
(2 892 769)
(747 282)
C16
C40
Flux de trésorerie net lié à la gestion d’actifs
(2 892 769)
(412 702)
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 2.6. Exemple de tableau des flux de trésorerie direct (continué)
Ref.
Réf.
croisées
Du 1/1/2004
au 31/12/ 2004
C17
C41
Fonds reçus/(remboursés) des emprunts à court et
long terme
1 365 241
6 533 518
C18
C42
Emission/(rachat) de parts sociales
2 000 000
1 000 000
C19
C43
(Dividendes distribués)
(500 000)
--
C20
I28, C44,
B25
Subventions en fonds propres
4 582 000
3 442 986
C21
C45
Flux de trésorerie net lié à la gestion des
ressources
7 447 241
10 976 504
C22
I22, C46
Variations de trésorerie hors exploitation
(1 403 143)
(1 838 992)
C23
C47
Variation nette de trésorerie du compte caisse et
disponibilités bancaires
1 801 521
(362 632)
C24
C48
Caisse et disponibilités bancaires en début de
période
1 146 142
900 000
C25
C49
Gains/(Pertes) de change sur les liquidités
313 532
609 774
C26
C50
Caisse et disponibilités bancaires en fin de
période
3 261 195
1 146 142
Intitulé du compte
Du 1/1/2003
au 31/12/2003
Flux de trésorerie liés à la gestion des ressources
a
Pour les IMF qui utilisent la comptabilité de caisse, ces comptes auront la même valeur que ceux référencés dans la
deuxième colonne. Pour les IMF utilisant la comptabilité d’engagement, ces valeurs ne seront pas les mêmes. Dans
l’exemple ci-dessus, l’IMF utilise la comptabilité d’engagement pour les produits financiers, les charges financières et les
charges d’exploitation de sorte que (C1), (C5) et (C7) ont des valeurs différentes de celles des postes correspondants du
compte de résultat.
Le tableau 2.7 fournit une définition pour chaque ligne du tableau des flux de trésorerie direct (tableau
2.6) de façon à détailler les données qu’elle contient.
Tableau �����
2.7.� Détail
����������������������
du tableau des �������������������������
flux de trésorerie direct
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Calcul
Flux de trésorerie d’exploitation
C1
Produits, frais et
commissions tirés du
portefeuille de crédits
Montant total des produits financiers issus de l’Encours
brut de crédits (B4) ayant fait l’objet d’entrées de
trésorerie. Si l’IMF utilise la comptabilité de caisse,
ce poste sera le même que les Produits financiers du
portefeuille de crédits (I2). N’inclut pas les frais décrits
dans les Autres produits d’exploitation (I6).
C2
Intérêts perçus sur les
placements
Montant total des produits financiers issus des
Placements à des fins de transaction (B2) et des
Autres placements (B8) ayant fait l’objet d’entrées de
trésorerie. Si l’IMF utilise la comptabilité de caisse, ce
poste sera le même que les Produits financiers des
placements (I5).
27
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ���������������������������������������������������������������
2.7.�����������������������������������������������������������
Détail du tableau des flux de trésorerie direct (continué)
Ref.
28
Intitulé du compte
Définition
C3
Autres produits
d’exploitation perçus
Montant total des produits d’exploitation issus de la
prestation des services financiers ayant fait l’objet
d’entrées de trésorerie. Si l’IMF utilise la comptabilité
de caisse, ce poste sera identique aux Autres produits
d’exploitation (I6).
C4
Montant des crédits
remboursés
Montant total des remboursements de principal
versés par les clients de l’IMF en numéraire pendant
la période. Inclut les remboursements des crédits en
cours (à jour et en retard) mais aussi les recouvrements
de crédits passés en perte.
C5
(Charges financières
versées sur dettes
financières)
Montant total des charges d’intérêt et frais versés en
numéraire sur les dépôts et les emprunts. Si l’IMF
utilise la comptabilité de caisse, ce poste sera identique
aux Charges financières sur dettes financières (I8).
C6
(Autres charges
financières versées)
Montant total des autres charges financières payées en
numéraire. La plupart des autres charges financières
des IMF sont des charges calculées (charges d’inflation
par exemple) et ne sont donc pas incluses dans ce
compte.
C7
(Charges d’exploitation
versées)
Montant total des charges de personnel et
administratives liées à la prestation de services
financiers, payées en numéraire. N’inclut pas les
charges calculées comme les amortissements. Si l’IMF
utilise la comptabilité de caisse, ce poste sera identique
à la somme des Charges de personnel (I17) et des
Charges administratives (I20).
C8
(Impôts versés)
Montant total des impôts versés en numéraire. Inclut
les impôts payés sur le résultat net ou toute autre
mesure du bénéfice. Les taxes liées à l’emploi ou
aux acquisitions, comme la TVA, sont incluses dans
les Charges d’exploitation (I16). Si l’IMF utilise la
comptabilité de caisse, ce poste sera identique aux
Impôts (I26).
C9
(Montant des crédits
décaissés)
Montant total des crédits décaissés en numéraire
pendant la période. Ce compte est le même que (P2).
C10
(Achat)/Vente net(te) des
placements à des fins de
transaction
Montant versé pour l’achat de Placements à des fins
de transaction (B2) (après déduction des produits
de la vente). Si les acquisitions excèdent les ventes,
ce montant sera négatif. Les acquisitions peuvent
concerner des certificats de dépôt, notamment des
dépôts rémunérés, et des bons du Trésor. Comme
ils sont habituellement utilisés dans la gestion des
liquidités, ils sont considérés comme relevant de la
trésorerie d’exploitation. Ce compte doit être identique
à la variation des Placements à des fins de transaction
(B2) (B20 – B21)
C11
Dépôts/(Retraits) des
clients
Dépôts ou retraits effectués en numéraire par les
clients de l’IMF en tant que Dépôts à vue (B13), Dépôts
à terme CT (B14), ou Dépôts à terme LT (B18) détenus
par l’institution, calculés suivant la formule (B131 – B130) + (B141 + B140) + (B181 – B180).
Calcul
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ���������������������������������������������������������������
2.7.�����������������������������������������������������������
Détail du tableau des flux de trésorerie direct (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
C12
Variations de trésorerie
liées aux autres actifs et
dettes d’exploitation
Toute entrée ou sortie de trésorerie ayant pour effet
d’augmenter les Produits à recevoir et autres actifs
(B7) ou les Charges à payer et autres dettes à court
terme (B17) et les Autres dettes à long terme (B20).
Par exemple, décaissements ou remboursements
d’avance ou de crédits aux employés et versements de
pensions. Ce compte ne comprend pas les paiements
de services qui augmentent les actifs – tels que loyer
ou assurances prépayés – inclus dans les Charges
d’exploitation versées (C7).
C13
Flux de trésorerie net
d’exploitation
Somme de toutes les variations de trésorerie liées
aux principales activités génératrices de revenus de
l’institution et d’autres activités qui ne sont liées ni à la
gestion d’actifs, ni à la gestion des ressources.
Calcul
C1 + C2 +
C3 + C4 +
C5 + C6 +
C7 + C8 +
C9 + C10 +
C11 + C12
Flux de trésorerie liés à la gestion d’actifs
C14
(Achat)/Vente net(te)
d’autres placements
Montant en numéraire versé pour l’achat (déduction
faite du montant de la vente) des Autres placements
(B8). Si les achats excèdent les ventes, ce montant
sera négatif. Peut inclure les obligations ou actions que
l’institution compte détenir plus d’un an. Ce montant
doit être identique à la variation des Autres placements
(B8) (B80 – B81).
C15
(Achat)/Vente net(te)
d’immobilisations
Montant en numéraire versé pour l’achat
d’immobilisations, bâtiments et équipements,
déduction faite du montant de la vente de ces mêmes
biens. Ce montant doit être identique à la variation des
Immobilisations (B10) (B100 – B101).
C16
Flux de trésorerie net lié
à la gestion d’actifs
Somme des flux de trésorerie liés à l’acquisition et à la
cession d’actifs à long terme et d’autres placements
non compris dans les liquidités.
C17
Fonds reçus/
(remboursés) des
emprunts à court et long
terme
Entrées/sorties de trésorerie liées aux emprunts ou à
l’émission d’effets. Ce montant doit être identique à
la variation des Emprunts à court terme (B15) et des
Emprunts à long terme (B19) : [(B151 – B150) + (B191 – B190)].
C18
Emission/(rachat) de
parts sociales
Entrées/sorties de trésorerie liées à l’émission (ou
au rachat) de parts ou autres instruments de fonds
propres.
C19
(Dividendes distribués)
Montant des dividendes distribués en numéraire aux
actionnaires ou aux membres. Ces distributions doivent
être effectuées à partir du Report à nouveau (B26).
C20
Subventions en fonds
propres
Montant des subventions reçues en numéraire durant
la période en cours.
C21
Flux de trésorerie net
lié à la gestion des
ressources
Somme des flux de trésorerie issus des activités qui
se traduisent par des changements de volume et
de composition des dettes financières et des fonds
propres de l’institution.
C14 + C15
Flux de trésorerie liés à la gestion des ressources
C17 + C18 +
C19 + C20
29
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ���������������������������������������������������������������
2.7.�����������������������������������������������������������
Détail du tableau des flux de trésorerie direct (continué)
Ref.
Intitulé du compte
C22
Variations de trésorerie
hors exploitation
Somme des entrées et sorties de trésorerie liées aux
activités hors exploitation.
C23
Variation nette de
trésorerie du compte
caisse et disponibilités
bancaires
Somme des entrées et sorties de trésorerie liées à
l’exploitation, à la gestion d’actifs, à la gestion des
ressources et aux activités hors exploitation.
C24
Caisse et disponibilités
bancaires en début de
période
Avoirs en caisse, disponibilités bancaires et autres
instruments très liquides peu ou pas rémunérés au
début de la période. Ce montant est identique à celui
du compte Caisse et disponibilités bancaires (B1) à la
fin de la période précédente.
C25
Gains/(Pertes) de change
sur les liquidités
Gains et pertes non réalisés sur les disponibilités en
devises issus des variations des taux de change.
C26
Caisse et disponibilités
bancaires en fin de
période
Avoirs en caisse, disponibilités bancaires et autres
instruments très liquides peu ou pas rémunérés à la
fin de la période. Ce montant est identique à celui du
compte Caisse et disponibilités bancaires (B1) à la fin
de la période en cours.
2.4.2
Définition
Calcul
C13 + C16 +
C21 + C22
C23 + C24 +
C25
Tableau des flux de trésorerie indirect
La méthode indirecte est déductive. A partir du Résultat net (après impôts et avant subventions) (I27),
elle consiste à ajouter toutes les autres sources de fonds (telles que les remboursements de crédits) et
à soustraire tous les autres emplois (tels que les décaissements de crédits) qui peuvent être déduits des
variations des comptes du bilan.
L’un des aspects délicats du tableau des flux de trésorerie déductif est le traitement des charges dites
calculées, telles que la Dotation nette aux provisions pour créances douteuses (I13) et la Dotation
aux amortissements (I19). Il s’agit de charges qui apparaissent sur le compte de résultat mais qui ne
résultent d’aucun évènement de trésorerie ; du fait qu’aucun flux de trésorerie ne sort de l’IMF ni ne
rentre dans l’IMF, le montant de ces charges doit faire l’objet d’un rajout dans le tableau des flux de
trésorerie. Le tableau 2.8 fournit un exemple de tableau des flux de trésorerie indirect.
. La Dotation nette aux provisions pour créances douteuses comprend à la fois un « évènement de trésorerie », à savoir
les recouvrements de crédits passés en perte, et un « évènement hors trésorerie » qu’est la provision pour perte.
Cependant, les Recouvrements de crédits passés en perte sont déjà inclus dans le tableau des flux de trésorerie indirect
dans le poste Montant des crédits remboursés. C’est pourquoi la totalité de la Dotation nette aux provisions pour
créances douteuses est intégrée.
30
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ����������������������������
2.8. �����������������������
Exemple de tableau des ���������������������������
flux de trésorerie indirect
Ref.
Réf.
croisées
Du 1/1/2004 au
31/12/ 2004
Du 1/1/2003 au
31/12/2003
C27
I25
Résultat net (avant impôts et subventions)
2 176 965
2 872 482
C28
C29
I19
Dotation aux amortissements
1 597 669
317 057
I13
Dotation nette aux provisions pour créances
douteuses
439 972
297 368
C30
I26, C8
(Impôts versés)
(760 816)
(732 306)
C31
C4
Montant des crédits remboursés
137 620 072
107 765 921 C32
C9, P2
(Montant des crédits décaissés)
(159 603 437)
(121 456 864)
C33
C10
(Achat)/Vente net(te) des placements à des fins de
transaction
16 484 658
3 406 301 C34
C11
Dépôts/(Retraits) des clients
2 393 010
1 030 868
Intitulé du compte
Flux de trésorerie d’exploitation
a
C35
(Augmentation)/Diminution des produits à recevoir
et autres actifs
(1 250 000)
(1 465 301)
C36
Augmentation/(Diminution) des charges à payer et
autres dettes
(447 900)
(1 122 967)
(1 349 808)
(9 087 441)
—
334 580
C37
C13
Flux de trésorerie net d’exploitation
Flux de trésorerie liés à la gestion d’actifs
C38
C14
(Achat)/Vente net(te) d’autres placements
C39
C15
(Achat)/Vente net(te) d’immobilisations
(2 892 769)
(747 282)
C40
C16
Flux de trésorerie net lié à la gestion d’actifs
(2 892 769)
(412 702)
Flux de trésorerie liés à la gestion des ressources
C41
C17
Fonds reçus/(remboursés) des emprunts à court
et long terme
1 365 241 6 533 518
C42
C18
Emission/(rachat) de parts sociales
2 000 000
1 000 000
C43
C19
(Dividendes distribués)
(500 000)
—
C44
C20,
I28a, B25
Subventions en fonds propres
4 582 000
3 442 986
C45
C21
Flux de trésorerie net lié à la gestion des
ressources
7 447 241
10 976 504
C46
I22a, C22
Variations de trésorerie hors exploitation
(1 403 143)
(1 838 992)
C47
C23
Variation nette de trésorerie du compte caisse et
disponibilités bancaires
1 801 521
(362 632)
C48
C24
Caisse et disponibilités bancaires en début de
période
1 146 142
900 000
C49
C25
Gains/(Pertes) de change sur les liquidités
C50
C26, B1
Caisse et disponibilités bancaires en fin de période
313 532
608 774
3 261 195
1 146 142
a Pour les IMF qui utilisent la comptabilité de caisse, ces comptes auront la même valeur que ceux référencés dans la
deuxième colonne. Pour les IMF utilisant la comptabilité d’engagement, ces valeurs ne seront pas les mêmes.
31
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le tableau 2.9 fournit une définition pour chaque ligne du tableau des flux de trésorerie indirect
(tableau 2.8) de façon à détailler les données qu’elle contient. Plusieurs des comptes utilisés dans le
tableau des flux de trésorerie indirect sont les mêmes que ceux du tableau des flux de trésorerie direct,
dont les définitions sont fournies dans le tableau 2.7. Comme indiqué ci-dessous, le tableau des flux de
trésorerie comprend de nombreux liens avec le compte de résultat et le bilan et a en commun certains
comptes avec ces deux états financiers.
Tableau 2.9. Détail du tableau des flux de trésorerie indirect
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Calcul
Flux de trésorerie d’exploitation
C27
Résultat net (avant impôts
et subventions)
Identique à Résultat net (avant impôts et
subventions) (I25)
C28
Dotations aux
amortissements
Identique à Dotations aux amortissements pour
la période (I19). Cette charge calculée correspond
à la diminution théorique de la valeur d’une
immobilisation.
C29
Dotation nette aux
provisions pour créances
douteuses
Identique à Dotation nette aux provisions pour
créances douteuses (I13)
C30
(Impôts versés)
Identique à Impôts versés (C8)
C31
Montant des crédits
remboursés
Identique à Montant des crédits remboursés (C4)
C32
(Montant des crédits
décaissés)
Identique à Montant des crédits décaissés (C9)
C33
(Augmentation)/Diminution
des placements à des fins
de transaction
Identique à (Achat)/Vente net(te) des placements à
des fins de transaction (C10)
C34
Augmentation/(Diminution)
des dépôts
Identique à Dépôts/(Retraits) des clients (C11)
C35
(Augmentation)/Diminution
des produits à recevoir et
autres actifs
Variation de la somme des Intérêts à recevoir (B6)
et des Produits à recevoir et autres actifs (B7) de la
période précédente, calculée de la manière suivante :
(B60 – B61) + (B70 – B71)
C36
Augmentation/(Diminution)
des charges à payer et
autres dettes
Variation de la somme des Intérêts à payer sur dettes
financières (B16), des Charges à payer et autres
dettes à court terme (B17) et des Autres dettes à
long terme (B20) de la période précédente, calculée
de la manière suivante : (B161 – B160) + (B171 – B170) + (B201 – B200).
C37
Flux de trésorerie net
d’exploitation
Identique à Flux de trésorerie net d’exploitation (C13)
Flux de trésorerie liés à la gestion d’actifs
C38
32
(Augmentation)/Diminution
des autres placements
Identique à (Achat)/Vente net(te) d’autres placements
(C14)
C27 + C28 +
C29 + C30 +
C31 + C32 +
C33 + C34 +
C35 + C36
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 2.9. Détail du tableau des flux de trésorerie indirect (continué)
Ref.
Intitulé du compte
C39
(Augmentation)/Diminution
de la valeur comptable des
immobilisations
Identique à (Achat)/Vente net(te) d’immobilisations
(C15)
C40
Flux de trésorerie net lié à
la gestion d’actifs
Identique à Flux de trésorerie net lié à la gestion
d’actifs (C16)
C41
Augmentation/(Diminution)
des emprunts à court et
long terme
Identique à Fonds reçus/(remboursés) des emprunts
à court et long terme (C17)
C42
Augmentation/(Diminution)
du capital social
Identique à Emission/(rachat) de parts sociales (C18)
C43
(Dividendes distribués)
Identique à Dividendes distribués (C19)
C44
Subventions en fonds
propres
Identique à Subventions en fonds propres (C20)
C45
Flux de trésorerie net lié à
la gestion des ressources
Identique à Flux de trésorerie net lié à la gestion des
ressources (C21)
C46
Variations de trésorerie
hors exploitation
Identique à Variations de trésorerie hors exploitation
(C22)
C47
Variation nette de
trésorerie du compte
caisse et disponibilités
bancaires
Somme des flux de trésorerie liés à l’exploitation, à
la gestion d’actifs, à la gestion des ressources et aux
activités hors exploitation
C48
Caisse et disponibilités
bancaires en début de
période
Avoirs en caisse, disponibilités bancaires et autres
instruments très liquides peu ou pas rémunérés au
début de la période. Ce montant est identique à celui
du compte Caisse et disponibilités bancaires (B1) à la
fin de la période précédente.
C49
Gains/(Pertes) de change
sur les liquidités
Gains et pertes non réalisés sur les disponibilités en
devises issus des variations des taux de change
C50
Caisse et disponibilités
bancaires en fin de période
Avoirs en caisse, disponibilités bancaires et autres
instruments très liquides peu ou pas rémunérés à la
fin de la période. Ce montant est identique à celui du
compte Caisse et disponibilités bancaires (B1) à la fin
de la période en cours.
2.5
Définition
Calcul
C38 + C39
C41 + C42 +
C43 + C44
C37 + C40 +
C44 + C46
C47 + C48 +
C49
Rapport sur le portefeuille et rapport sur l’activité
Le rapport sur le portefeuille et le rapport sur l’activité lient les informations du portefeuille de crédits
aux trois états financiers précédemment présentés – le compte de résultat, le bilan et le tableau des flux
de trésorerie. L’objectif du rapport sur le portefeuille est de présenter en détail l’activité de crédit de
l’IMF, de renseigner sur la qualité du portefeuille de crédits et de détailler la façon dont l’institution
provisionne ses pertes potentielles. Contrairement aux précédents états, le format de ce rapport
varie d’une IMF à l’autre. Le contenu doit cependant être cohérent et comprendre les informations
suivantes :
• Données sur l’activité du portefeuille
• Variations des provisions pour créances douteuses
• Balance âgée du portefeuille de crédits
33
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Les informations sur les variations de la dotation aux provisions pour créances douteuses et sur la
balance âgée du portefeuille de crédits sont liées à l’évaluation réalisée par l’IMF du risque d’impayés
associé à son portefeuille de crédits. Comme mentionné dans la section 2.3.2, les Provisions pour
créances douteuses (B5) sont un compte de contrepartie d’actif qui a pour effet de réduire la valeur de
l’Encours brut de crédits du portefeuille (B4). Le montant des provisions est déterminé en établissant
préalablement une balance âgée du portefeuille.
Toutes les IMF doivent définir une politique de calcul de provisions et d’abandon de créances. La
méthode généralement acceptée pour évaluer le risque d’impayés d’une IMF est fondée sur le délai
de remboursement du principal des prêts. L’hypothèse sous-jacente consiste à estimer que plus le
remboursement d’un crédit est en retard, plus le risque associé au solde restant dû de ce crédit est
élevé. Le solde restant dû des crédits en retard constitue le portefeuille à risque. Il est important de
comprendre la différence entre les notions d’impayés ou d’arriérés et la notion de portefeuille à risque.
Les arriérés correspondent à la somme des remboursements non honorés à l’échéance, tandis que le
portefeuille à risque prend en compte le montant total du capital restant dû des prêts dont au moins un
remboursement est en retard – autrement dit un montant bien plus élevé.
Tableau ��������������������������������������������
2.10. ��������������������������������������
Exemple de rapport sur le portefeuille
Ref.
Réf.
croisées
Intitulé du compte
Du 1/1/2004 au
31/12/2004
Nombre
de crédits
Montant du
portefeuille
Du 1/1/2003 au
31/12/2003
Nombre de
crédits
Montant du
portefeuille
Activité du portefeuille
P1, P2
C9, C32
Crédits décaissés
32 148
159 603 437
26 990
121 456 864
P3, P4
B4
Encours de crédits
14 587
55 609 309
11 183
34 701 961
P5
B5
Provisions pour créances
douteuses, début de
période
1 230 473
P5
B5
Provisions pour créances
douteuses, fin de période
1 270 673
0
0
Variations des provisions pour créances douteuses
P6, P7
P8
P9,
P10
Abandons de créances
I14
147
448 954
Dotation aux provisions
pour créances douteuses
Crédits en recouvrement
ou recouvrés
489 154
14
49 182
297 368
53
134 506
Balance âgée du portefeuille
P11,
P12
34
Portefeuille sain
Nombre
de crédits
Montant du
portefeuille
8 729
51 155 003
Taux de
provision
(%)a
0
Montant
des
provisions
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������������������������������
2.10. �������������������������������������������������
Exemple de rapport sur le portefeuille (continué)
Ref.
Réf.
croisées
P13,
P14
P15,
P16
P3, P4
B4
Intitulé du compte
Du 1/1/2004 au
31/12/2004
Du 1/1/2003 au
31/12/2003
Nombre
de crédits
Montant du
portefeuille
Nombre de
crédits
Montant du
portefeuille
Portefeuille à risque
1 à 30 jours
2 110
2 224 372
10
222 437
Portefeuille à risque
31 à 60 jours
2 022
1 112 186
25
278 047
Portefeuille à risque
61 à 90 jours
927
556 093
50
278 047
Portefeuille à risque
91 à 180 jours
556
166 828
75
125 121
Portefeuille à risque
Plus de 180 jours
204
244 681
100
244 681
Crédits renégociés
1 – 30 jours
28
55 609
50
27 805
Crédits renégociés
> 30 jours
11
94 536
100
94 536
Encours de crédits
14 587
55 609 309
1 270 673
a Les catégories d’ancienneté et taux de provision de ce tableau sont indiqués à titre d’exemple et ne constituent pas des
recommandations. Les IMF doivent fixer leurs taux en fonction de leurs besoins et de leurs taux de perte historiques,
ainsi que des réglementations locales le cas échéant.
L’IMF crée une balance âgée du portefeuille en répartissant les crédits par catégorie en fonction de
l’« ancienneté » des retards, autrement dit du nombre de jours écoulés depuis la date de la première
échéance non acquittée. Chacune de ces catégories est associée à un taux de provisionnement, qui
reflète la probabilité de perte définitive.
Le montant du portefeuille à risque pour chaque « classe d’ancienneté » est ensuite multiplié par le
taux de provisionnement approprié. La somme de ces calculs constitue le montant que l’IMF doit
provisionner. Si le montant des provisions pour créances douteuses existant est inférieur aux besoins,
l’IMF doit l’augmenter, habituellement chaque mois ou chaque trimestre, par le biais d’une dotation
aux provisions (P8).
Les IMF doivent aussi se doter d’une politique d’abandon de créances. L’encours brut de crédits
ainsi que les provisions pour créances douteuses sont tous deux réduits du montant de l’abandon de
créances, ce qui réduit le montant total des actifs de l’IMF. Cette action est la traduction financière
de la conviction de la direction selon laquelle la probabilité de remboursement des crédits est très
faible. Bien sûr, l’IMF doit poursuivre ses efforts de recouvrement jusqu’à ce que tous les recours
aient échoué. Si l’abandon de créances excède le montant des provisions pour créances douteuses,
l’IMF doit d’abord augmenter ces provisions par le biais d’une dotation aux provisions pour créances
douteuses (I13) avant de réduire l’encours brut de crédits et les provisions. Le tableau 2.10 donne un
exemple de rapport sur le portefeuille.
Le tableau 2.11 fournit une définition pour chaque ligne du rapport sur le portefeuille (tableau 2.10) de
façon à détailler les données qu’elle contient.
35
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ������
2.11.� Détail
�������������������������������������
du rapport sur le portefeuille
Ref.
36
Intitulé du compte
Définition
Calcul
P1
Nombre de crédits
décaissés
Nombre total des crédits décaissés durant la
période. Pour les IMF utilisant une méthodologie
de crédit de groupe, le nombre de crédits doit faire
référence au nombre d’individus recevant un prêt
en tant que membre d’un groupe ou dans le cadre
d’un crédit collectif. Si la même personne reçoit
plusieurs prêts au cours de la période, tous doivent
être comptabilisés.
P2
Montant des crédits
décaissés
Identique au Montant des crédits décaissés (C9)
P3
Nombre de crédits en cours
Nombre de crédits de l’Encours brut de crédits
(B4) du portefeuille. Pour les IMF utilisant une
méthodologie de crédit de groupe, le nombre de
crédits doit faire référence au nombre d’individus
recevant un prêt en tant que membre d’un groupe
ou dans le cadre d’un crédit collectif.
P11 + P13 +
P15
P4
Montant de l’encours de
crédits
Identique à l’Encours brut de crédits (B4)
P12 + P14 +
P16
P5
Provisions pour créances
douteuses
Identique aux Provisions pour créances douteuses
(B5)
P6
Nombre de crédits passés
en perte
Nombre de crédits enregistrés comme
irrécouvrables pour des raisons comptables
P7
Montant des crédits passés
en perte (abandon de
créances)
Montant total des crédits enregistrés comme
irrécouvrables pour des raisons comptables.
L’abandon de créances est une procédure
comptable qui consiste à déduire le solde restant
dû des crédits passés en perte de l’Encours brut
de crédits (B4) et des Provisions pour créances
douteuses (B5). Ainsi, l’abandon de créances
n’affecte pas l’Encours net de crédits (B3), ni le Total
des actifs (B12), ni aucun autre compte de fonds
propres. Si les Provisions pour créances douteuses
ne sont pas suffisantes pour couvrir le montant
passé en perte, l’excédent sera traduit en dotation
aux provisions.
P8
Dotation aux provisions
pour créances douteuses
Identique à la Dotation aux provisions pour
créances douteuses (I14). Ce montant est calculé
en soustrayant le montant des provisions pour
créances douteuses de début de période du
montant des provisions requis et en ajoutant le
Montant des crédits passés en perte (P7).
P9
Nombre de crédits en
recouvrement ou recouvrés
Nombre de crédits préalablement passés en perte
ayant été recouvrés. Ce nombre inclut les crédits
remboursés en totalité et les crédits pour lesquels le
recouvrement a été partiel durant l’exercice écoulé.
P5 – P5 + P7
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ������������������������������������������������������
2.11.�������������������������������������������������
Détail du rapport sur le portefeuille (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
P10
Recouvrements de crédits
passés en perte
Montant total du principal recouvré des crédits
préalablement passés en perte. Ce montant
inclut les crédits partiellement recouvrés et les
crédits remboursés en totalité. Ces montants sont
comptabilisés dans le compte Recouvrements de
crédits passés en perte (I15).
P11
Nombre de crédits du
portefeuille sain
Nombre de prêts en cours dont aucun
remboursement n’est en retard de plus d’un jour. Ce
nombre n’inclut pas les prêts renégociés.
P12
Montant du portefeuille sain
Montant de l’encours des crédits sans retard de
remboursement. Ne comprend pas les intérêts
comptabilisés d’avance sur les crédits.
P13
Nombre de crédits du
portefeuille à risque à plus
de XX jours
Nombre de prêts en cours dont un ou plusieurs
remboursements du principal accuse(nt) un retard
de plus de XX jours. Ne comprend pas les crédits
renégociés.
P14
Montant du portefeuille à
risque à plus de XX jours
Montant de l’encours des crédits dont un ou
plusieurs remboursements du principal accuse(nt)
un retard de plus de XX jours. Ce montant comprend
la totalité du solde restant dû, remboursements
en retard et remboursements futurs, mais pas les
intérêts comptabilisés d’avance. Ne prend pas en
compte les crédits renégociés. Le portefeuille à
risque est habituellement réparti par catégorie, en
fonction du nombre de jours écoulés depuis la date
de la première échéance non acquittée.
P15
Nombre de crédits
renégociés
Nombre de crédits en cours ayant fait l’objet soit
d’une restructuration pour modifier les conditions
et le calendrier de remboursement initiaux, soit
d’un refinancement par le décaissement de prêts
suivants pour remplacer ou solder le prêt initial.
P16
Montant des crédits
renégociés
Montant du principal restant dû des crédits ayant
fait l’objet soit d’une restructuration pour modifier
les conditions et le calendrier de remboursement
initiaux, soit d’un refinancement par le
décaissement de prêts suivants pour remplacer ou
solder le prêt initial.
2.6
Calcul
Rapport sur les données non financières
Outre les informations présentées dans les précédents rapports, d’importantes données opérationnelles
et macroéconomiques doivent être collectées pour calculer les ratios financiers clés de ce cadre. Ce
cadre visant à fournir des outils capables de restituer un tableau complet de la situation financière de
l’IMF, le rapport sur les données non financières comprend des informations sur les produits et les
clients de l’institution, ainsi que des données sur les ressources utilisées pour servir la clientèle. Le
tableau 2.1.2 fournit un exemple de rapport sur les données non financières. Les dirigeants d’IMF
pourront élargir ce rapport en y ajoutant d’autres informations utiles pour eux.
37
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����
2.12. Exemple de rapport sur les données non financières
Intitulé du compte
Au 31/12/ 2004
Au 31/12/2003
14 658
11 458
7 584
7 589
13 472
10 857
Données opérationnelles
N1
Nombre de clients actifs
N2
Nombre de nouveaux clients durant la période
N3
Nombre d’emprunteurs actifs
N4
Nombre de déposants (épargne volontaire)
–
752
–
254
N5
Nombre de comptes de dépôt
–
752
–
254
N6
Nombre de clients épargnant hors IMF
–
13 005
–
11 023
N7
Nombre de membres du personnel
–
115
–
89
N8
Nombre d’agents de crédit
–
75
–
48
–
5,6%
–
4,3%
Données macroéconomiques
N9
Taux d’inflation
N10
Taux d’emprunt du marché
N11
Taux de change (monnaie locale/USD, euro ou autre)
N12
Revenu national brut (RNB) par habitant
9,5%
–
48,0
–12 000,0
8,6%
–
45,0
12 000,0
Le tableau 2.13 fournit une description de chaque ligne du rapport sur les données non financières
(tableau 2.12) de façon à clarifier son contenu.
Tableau ������
2.13. ��������������������������������������
Détail du rapport sur les données non �����������
financières
Ref.
Intitulé du compte
Définition
Données opérationnelles
38
N1
Nombre de clients
actifs
Nombre d’emprunteurs, déposants et autres clients actifs qui utilisent un ou
plusieurs services financiers de l’IMF, c’est-à-dire qui ont un prêt, un compte
d’épargne ou d’assurance actif à la date du rapport. Les clients utilisant
plusieurs services ne doivent être comptés qu’une seule fois. Ceux qui n’ont
pas de compte en cours ne sont pas comptabilisés. Les emprunteurs dont
les prêts ont été passés en perte et les déposants qui n’ont effectué ni dépôt
ni retrait, et n’ont pas perçu d’intérêts dans les 12 mois passés ne sont pas
considérés comme clients actifs.
N2
Nombre de
nouveaux clients
durant la période
Nombre de clients qui n’avaient pas de compte actif au début de la période
et qui ont un compte actif à la fin de la période.
N3
Nombre
d’emprunteurs
actifs
Nombre de clients qui ont un crédit en cours auprès de l’IMF ou sont les
principaux responsables du remboursement d’une partie de l’Encours brut
de crédits (B4). Les clients détenant plusieurs prêts ne doivent être comptés
qu’une seule fois.
N4
Nombre de
déposants (épargne
volontaire)a
Nombre de clients ayant des fonds en dépôt auprès de l’IMF sur une base
volontaire, c’est-à-dire n’étant pas obligés de maintenir un dépôt comme
condition d’accès aux crédits. Ce nombre ne s’applique qu’aux dépôts
détenus par l’IMF, non aux dépôts des clients de l’IMF détenus dans d’autres
institutions. Il doit se fonder sur le nombre d’individus plutôt que sur le nombre
de groupes. Un compte de dépôt peut représenter plusieurs déposants.
a Les cooperatives et les mutuelles de crédit utilise souvent le terme « épargne » et non le terme « dépôt ». Sans tenir
compte du terme utilisé, la définition devrait être la même.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 2.13. Détail du rapport sur les données non financières (continué)
Ref.
Intitulé du compte
Définition
N5
Nombre de
comptes de dépôt
Nombre total de comptes de dépôt, à la fois volontaires et obligatoires,
ouverts auprès de l’IMF, dont le solde est remboursable par l’IMF sur
demande. Ce nombre doit se fonder sur le nombre de comptes individuels
plutôt que sur le nombre de groupes.
N6
Nombre de clients
épargnant hors
IMF b
Nombre de personnes détenant un compte d’épargne dans d’autres
institutions par le biais de l’IMF. Cette épargne n’apparaît pas sur le bilan de
l’IMF. De nombreuses IMF collaborent avec des tiers, habituellement une
banque commerciale ou le groupe de prêt lui-même, pour permettre à ses
emprunteurs de détenir un compte d’épargne, qui peut ou non être utilisé
comme garantie par l’IMF.
N7
Nombre de
membres du
personnel
Nombre d’individus activement employés par l’IMF. Ce nombre inclut les
employés contractuels ou conseillers qui consacrent une part substantielle
de leur temps de travail à l’IMF, même s’ils ne figurent pas sur la liste des
employés de l’institution. Ce nombre doit être exprimé en équivalent plein
temps.
N8
Nombre d’agents
de crédit
Nombre de membres du personnel dont la principale activité consiste à gérer
directement une partie de l’Encours brut de crédits (B4). Un agent de crédit
est un employé directement responsable de l’octroi et du suivi des crédits
aux clients. Le terme désigne le personnel de terrain ou les employés en
interaction directe avec les clients, et pas le personnel administratif qui traite
les crédits sans contact direct avec la clientèle c. Les agents de crédit peuvent
inclure des employés qui ne font pas partie du personnel permanent, mais
auxquels l’IMF a recours régulièrement en qualité d’agents de crédit. Ce
nombre doit être exprimé en équivalent plein temps.
N9
Taux d’inflation
Taux estimé d’augmentation du coût local des biens et services. Bien qu’il
existe plusieurs mesures de l’inflation, dans ce cadre le taux d’inflation utilisé
doit être celui du rapport du Fonds Monétaire International (FMI), ligne 64x.
Ce taux est également accessible sur le site du Microfinance Information
Exchange (www.themix.org).
N10
Taux d’emprunt du
marché
Le cadre recommande pour approcher ce taux d’utiliser le taux d’escompte
du rapport du FMI, ligne 60. Il s’agit du taux de crédit accordé par la banque
centrale aux institutions mobilisant les dépôts pour des besoins de liquidité
d
. Ce taux, ainsi que d’autres taux de crédit, sont accessibles sur le site du
Microfinance Information Exchange (www.themix.org).
N11
Taux de change
(monnaie locale/
USD, euro ou autre)
Taux de change officiel entre la monnaie locale et la devise de référence à
la fin de la période. Pour obtenir les taux de change passés et en cours, se
rendre sur le site OANDA, www.oanda.com.
N12
Revenu national
brut (RNB) par
habitant
Anciennement Produit National Brut, le RNB par habitant est le revenu
national brut converti en USD par la méthode Atlas de la Banque mondiale,
divisé par la population à mi-année. Le RNB est le total de la valeur ajoutée
produite par les résidents, plus toutes les taxes sur les produits (moins
les subventions) non incluses dans la valorisation de la production, plus le
montant net des revenus primaires (rémunération des salariés et revenus sur
la propriété) de l’étranger. Ce taux est accessible sur le site du Microfinance
Information Exchange (www.themix.org).
Données macroéconomiques
b Cette ligne est utile pour les IMF ne mobilisant pas les dépôts mais qui travaillent avec des groupes d’épargne ou des
banques locales pour fournir à leurs clients un accès à des services d’épargne. Inclut à la fois l’épargne volontaire et
obligatoire.
c Les IMF ont souvent des superviseurs dont la seule responsabilité consiste à encadrer les agents de crédit. Les
superviseurs ne sont pas considérés comme des agents de crédit à moins qu’ils ne soient également responsables d’un
portefeuille de clients.
d Le taux d’escompte est souvent légèrement supérieur au taux du certificat de dépôt à trois mois (taux auquel les banques
peuvent se procurer de l’argent), mais inférieur au taux préférentiel accordé par les banques à leurs meilleurs clients.
39
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
2.7
Panorama global des états financiers
Les états financiers et rapports présentés dans ce chapitre contiennent le minimum d’informations
requis pour présenter de manière précise les activités et résultats d’une IMF. Chacun des éléments
qu’ils contiennent est également nécessaire aux dirigeants d’IMF pour analyser la performance et la
situation de l’institution et pour établir des rapports de suivi des performances pour eux-mêmes et pour
des tiers.
Comme mentionné dans l’introduction de ce chapitre, les dirigeants pourront souhaiter ajouter des
sous-comptes aux états financiers ou des informations complémentaires dans le rapport sur les données
Encadré 2.4. Quels liens entre états financiers ?
Les états financiers présentés dans ce document sont liés entre eux. Les dirigeants doivent en connaître
les principales connexions. Cette connaissance leur sera utile pour l’analyse des états. Le tableau cidessous met en évidence les principaux liens entre les exemples d’états financiers utilisés dans ce
chapitre.
Compte
de résultat
(tableau 2.1)
40
Bilan
(tableau 2.3)
Tableau des flux
de trésorerie
(tab. 2.6 et 2.8)
Rapport sur le
portefeuille
(tableau 2.10)
Montant des crédits
passés en perte (P7)
Lien
Dotation aux
provisions
pour créances
douteuses (I14)
Provisions
pour créances
douteuses (B5)
B51 = B50 +
I141 –P71
Dotations aux
amortissements
(I19)
Amortissements
(B11)
Dotation aux
amortissements
(C28)
B111 = B110 +
I191
Subventions
(I28)
Subventions en
fonds propres,
exercice en cours
(B25)
Subventions en
fonds propres (C20,
C44)
B241 = B240 +
I280
Résultat net
(après impôts
et avant
subventions)
(I27)
Report à nouveau,
exercice en cours
(B28)
I27 = B28
Caisse et
disponibilités
bancaires (B1)
Variation nette
de trésorerie du
compte caisse
et disponibilités
bancaires (C23) ;
Gains/(Pertes) de
change sur les
liquidités (C25)
Encours brut de
crédits (B4)
Montant des
crédits décaissés
(C9) ; Montant des
crédits remboursés
(C4)
B11 = B10 +
C23 + C25
Montant de l’encours
de crédits (P4) ;
Montant des crédits
passés en perte (P7) ;
Montant des crédits
décaissés (P2)
B41 = B40 + C9
– C4 – P7
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
non financières. D’une manière générale, il est recommandé de ne faire des ajouts que lorsque le
compte ou l’élément additionnel est significatif.
Avec un peu de pratique, les dirigeants, membres du CA et autres observateurs comprendront les liens
entre les différents états financiers et la manière dont la variation d’un compte affecte un autre compte
d’un état financier différent. Ces liens sont brièvement décrits dans l’encadré 2.4.
Communiquer moins d’informations (mais plus pertinentes) est parfois préférable à fournir des
informations détaillées sans explication. Les synthèses, descriptions et notes de bas de page sont
essentielles pour rendre les états financiers transparents et accessibles à la fois à des analystes
financiers et à des lecteurs peu avertis. Un exemple d’états financiers accompagnés de notes sera fourni
dans l’annexe D.
. Anita
��������������������
Campion, 1998, Current Governance Practices of Micro�������������������
fi������������������
nance Institutions, Conference Paper No. 4, (Washington,
D.C.: The MicroFinance Network), 20. http://www.accion.org/pubs/micro_pubs_list.asp
. Voir Richard Rosenberg et al., 2003, « Directives concertées pour la microfinance : Directives relatives à la publication
de l’information financière par les institutions de microfinance » (Washington, D.C.: CGAP/The World Bank Group). http://
www.cgap.org/portal/binary/com.epicentric.contentmanagement.servlet.ContentDeliveryServlet/Documents/Guideline_
disclosure_French.pdf Ce document du CGAP ne porte pas sur la création d’états financiers plus détaillés. Ils doivent
être considérés comme un ensemble d’information minimum.
41
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
3
Retraitements analytiques
Bien que la plupart des dirigeants d’institutions de microfinance soient familiers du terme
« retraitement » dans le domaine de la publication financière, il ne signifie pas la même chose pour
tout le monde. Les Directives relatives à la publication de l’information financière par les institutions
de microfinance fournissent des définitions pour certains des retraitements les plus couramment
utilisés dans l’analyse des IMF. Ces directives n’expliquent cependant pas en détail la manière dont
ces retraitements sont calculés. L’objectif de ce chapitre est d’éclairer les méthodes usuelles de
retraitement employées en microfinance en examinant leurs différences, similitudes et effets sur le
résultat, et en recommandant certains calculs standard.
Comme on l’a noté dans l’introduction de ce document, il n’est pas indispensable d’être en mesure
d’appliquer chaque retraitement pour calculer les ratios du chapitre 4. Des retraitements correctement
calculés fournissent cependant des informations précieuses aux dirigeants.
Trois principaux types de retraitements sont habituellement appliqués aux IMF, ayant trait aux trois
domaines suivants :
1. Subventions
2. Inflation
3. Portefeuille à risque
Pour chacune des grandes catégories de retraitement, le chapitre présente les informations suivantes :
•
•
•
•
•
Une description des retraitements
Les différences existant entre les diverses méthodes de calcul
Des recommandations de retraitements pour mettre en évidence les performances réelles
Des recommandations de retraitement standard permettant le benchmarking
Une description des effets des retraitements
Le tableau 3.1 synthétise les retraitements décrits dans ce chapitre.
43
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����
3.1.� Synthèse
��������������������������
des retraitements
Ref.
Intitulé
Explication
A1
Retraitement au titre des
ressources subventionnées
Examine la différence entre les charges financières réelles d’une IMF
et celles qu’elle aurait à payer si elle se procurait ses financements au
taux du marché.
A2
Retraitement au titre des
subventions en nature
Différence entre ce que l’IMF paye réellement pour un bien ou
service mis à disposition ou subventionné et ce qu’elle aurait à payer
pour le même bien ou service acheté sur le marché. Les bailleurs de
fonds fournissent souvent des fonds ou biens et services gratuits ou
à un coût inférieur à celui du marché. Les exemples les plus courants
de subventions en nature sont des ordinateurs, services de conseil,
bureaux gratuits et mise à disposition d’un manager.
Subventions
Inflation
A3
Retraitement au titre de
l’inflation
L’argument qui sous-tend le retraitement au titre de l’inflation est
qu’une IMF doit, au minimum, préserver la valeur de ses fonds
propres (et des fonds des actionnaires ou bailleurs) contre l’érosion
due à l’inflation. En outre, ce retraitement est important à prendre
en compte à des fins de benchmarking entre institutions de pays
et d’environnements économiques différents. Contrairement aux
retraitements liés aux subventions, le calcul du retraitement au
titre de l’inflation est courant dans la plupart des régions du monde
et est rendu obligatoire par la section 29 des normes comptables
internationales (IAS) dans les économies à forte inflation.
A4
Retraitement au titre des
provisions pour créances
douteuses
Vise à aligner la valeur des provisions pour créances douteuses sur la
qualité du portefeuille de crédits de l’institution.
A5
Retraitement au titre des
abandons de créances
Vise à identifier, parmi les crédits figurant sur les registres de l’IMF,
ceux qui doivent être passés en perte selon telle ou telle norme
raisonnable. Ce retraitement peut réduire de manière significative la
valeur des actifs de l’IMF si des crédits dont le retard persiste ne sont
pas comptabilisés dans le portefeuille brut de crédits.
Crédits non productifs
A la fin de ce chapitre sont présentés un exemple de compte de résultat retraité et un exemple de bilan
retraité créés sur la base des états financiers du chapitre 2.
Ce chapitre illustre différentes techniques de retraitement utilisées par un certain nombre
d’organisations, mais il ne présente pas l’ensemble des options existantes. Bien que les retraitements
les plus courants soient détaillés dans ce chapitre, certaines organisations procèdent à des retraitements
complémentaires, tels que la contre-passation des intérêts comptabilisés d’avance et le retraitement au
titre des gains et pertes de change qui ne sont pas mentionnés dans ce cadre.
44
. Les organisations utilisant ces techniques comprennent ACCION International, le CGAP, Développement INternational
Desjardins, le MIX, United Kingdom Department for International Development, PlaNet Rating et Women’s World
Banking.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
3.1
Objectif des retraitements
Les institutions de microfinance, quelle que soit leur mission sociale, sont des intermédiaires financiers.
En tant que tels, il est essentiel que leurs dirigeants et d’autres parties prenantes puissent évaluer de
manière fiable la viabilité et la santé financière de l’IMF.
Les retraitements sont habituellement réalisés pour deux raisons :
• Refléter la performance réelle de l’IMF (ou sa capacité à maintenir son niveau d’activité
sur le long terme)
• Permettre la comparaison des performances avec un ensemble d’autres institutions
(benchmarking)
Bien que les banques commerciales ne soient habituellement pas concernées par les retraitements,
le besoin de retraitements dans le domaine de la microfinance est de plus en plus reconnu. Ceuxci rendent possible et pertinente la comparaison des IMF en dépit de la diversité du secteur. Les
retraitements permettent également aux dirigeants et analystes extérieurs de mesurer la performance
réelle de l’IMF et d’analyser sa viabilité à long terme en étudiant sa capacité à couvrir tous ses coûts.
3.1.1
Performance réelle
Les retraitements ayant pour but de mettre en évidence la performance réelle de l’institution aident
à compenser les politiques comptables qui peuvent présenter une image biaisée de la situation de
l’IMF. Les données non retraitées – même présentées selon le format standard du chapitre 2 – peuvent
donner une représentation erronée de la performance de l’IMF si les pratiques et politiques comptables
sous-jacentes ne prennent pas en compte certains risques. Certaines IMF se conforment à des règles
bancaires strictes obéissant à certains principes comptables et certaines normes prudentielles, tandis
que d’autres sont libres d’adopter des pratiques comptables ou politiques souples qui ne garantissent
pas nécessairement la viabilité à long terme. Certaines IMF fonctionnent également grâce à des
subventions qui peuvent cesser à plus ou moins long terme. Les définitions, états financiers et modèles
de rapport communs proposés dans le chapitre 2 peuvent contribuer à aplanir certaines difficultés liées
aux différences comptables, mais ils ne règlent pas la question de la gestion du risque ni des décisions
comptables des IMF.
En outre, les retraitements à des fins d’analyse de la performance réelle peuvent contribuer à stimuler
les performances de l’IMF dans des conditions similaires à celles d’une opération financée par
des sources commerciales. Retraiter les états financiers permet aux dirigeants de quantifier la part
subventionnée des opérations et le montant des revenus complémentaires ou le degré d’efficience
additionnelle nécessaire pour compenser l’absence de subvention.
Recourir aux retraitements pour analyser la performance réelle de l’IMF est un exercice qui nécessite
de très nombreux choix et peut s’avérer très minutieux. Il existe de nombreuses variations du calcul
de ces retraitements car les environnements dans lesquels opèrent les IMF sont très variés. Dans ce
chapitre, une formule générale est fournie pour le calcul des retraitements à des fins d’analyse de la
performance réelle et des variables sont identifiées. Les encadrés 3.1 à 3.5 illustrent les retraitements
à partir de l’exemple d’une IMF fictive. La direction doit déterminer les variables les plus appropriées
par rapport à son propre environnement.
45
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
3.1.2
Benchmarking
En plus de donner une meilleure indication de la performance réelle de l’IMF, les retraitements
permettent aussi aux dirigeants et aux analystes extérieurs de comparer les performances des
institutions de microfinance entre elles. Les retraitements visent à établir des normes minimales
communes relatives à l’enregistrement et à la gestion du risque de crédit, du risque pays et du risque
opérationnel dans les états financiers. Ces normes éliminent un grand nombre des distorsions causées
par les différences de statut légal, d’environnement réglementaire, de politiques comptables et autres
politiques institutionnelles d’une IMF à l’autre.
Tout au long de ce chapitre, les normes de benchmarking présentées suivent la méthodologie utilisée
par le MicroBanking Bulletin. Le lecteur peut utiliser les retraitements présentés dans ce chapitre pour
développer un ensemble d’états financiers retraités et comparer leurs performances aux références
internationales régulièrement publiées dans le MicroBanking Bulletin10.
3.2
Disponibilité des données
La disponibilité des données est une question essentielle pour décider des retraitements à appliquer
et de la méthode à suivre. Les retraitements nécessitent en effet souvent des informations qui ne se
trouvent pas dans les états financiers. Certains retraitements requièrent en outre des estimations,
comme le coût de remplacement d’un bien ou d’un service fourni à titre gratuit ou le coût des
ressources au taux du marché.
Un arbitrage est souvent nécessaire entre la précision des données et le coût de leur collecte. Plus
les données sont précises, plus elles sont coûteuses à obtenir. Collecter les données les plus précises
pour déterminer la performance réelle de l’institution peut nécessiter de la part de l’IMF de consacrer
plus de temps et plus d’argent à la collecte. Pour les besoins du benchmarking, ce chapitre utilise des
données qui sont dans le cadre ou peuvent être obtenues assez facilement et à un coût minimum pour
l’institution.
3.3
Méthodologies de retraitement
Les différences dans les méthodologies de retraitement sont dues aux différents critères utilisés pour
déterminer :
•
•
•
•
Les comptes entrant dans le calcul du retraitement
La période concernée par le retraitement
L’estimation du taux utilisé dans le calcul du retraitement
La formule de retraitement
En dépit de ces différences, qui dépendent de l’objectif du retraitement et de la disponibilité des
données, toutes les méthodologies suivent une approche similaire, résumée dans l’encadré 3.1.
46
. Le MicroBanking Bulletin collecte les données financières et du portefeuille fournies volontairement par des institutions
de microfinance, organise les données par groupes de pairs et diffuse les résultats. Ses analyses comparatives sont
largement utilisées par les investisseurs, les bailleurs de fonds et autres prestataires de services et concourent à la
standardisation et à une meilleure compréhension du développement du secteur de la microfinance. Pour obtenir plus
d’informations et les numéros récents du bulletin, se rendre sur www.mixmbb.org.
10.Les variables courantes utilisées pour les comparaisons sont la maturité, le marché cible, la taille et la région d’opération.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Plusieurs points clés valables pour tous les retraitements sont également traités dans ce chapitre.
• Si le calcul du retraitement produit un nombre négatif, le retraitement n’est pas
appliqué. Un nombre négatif indique soit que les pratiques comptables de l’institution
satisfont déjà à des normes minimales, soit que le risque n’est pas significatif pour l’IMF.
• Les dirigeants doivent expliquer le calcul du retraitement ainsi que les variables
retenues. Cette explication doit être fournie chaque fois que les données retraitées sont
présentées.
• Les retraitements peuvent être appliqués à n’importe quelle période. Les états
financiers sont habituellement retraités sur une base annuelle. Les retraitements peuvent
cependant être calculés pour un trimestre ou même un mois.
• La méthode utilisée pour calculer les moyennes peut faire varier les retraitements.
Certains retraitements sont calculés à l’aide d’une moyenne pour la période. Comme on l’a
vu dans le chapitre 1, les dirigeants doivent privilégier les moyennes mensuelles lorsque
c’est possible et indiquer la méthode retenue pour le calcul des moyennes.
La suite de ce chapitre est consacrée à la présentation de chaque retraitement, comprenant une
description des différences clés entre les méthodes de retraitement utilisées par les dirigeants d’IMF,
les analystes, les agences de rating, les bailleurs de fonds et les investisseurs.
3.4
Retraitements au titre des subventions
La plupart des IMF bénéficient de subventions sous une forme ou sous une autre. Si certaines IMF
peuvent espérer bénéficier de subventions sur une longue période, celles-ci ne sont souvent ni
permanentes, ni prévisibles. Les IMF doivent enregistrer la valeur de ces subventions et comprendre
leur degré de dépendance vis-à-vis d’elles. Se projeter dans un avenir sans subvention requiert
d’analyser ce que serait la performance de l’institution sans ces ressources. En outre, les retraitements
au titre des subventions permettent une comparaison plus pertinente des indicateurs de performance
entre les IMF. Communiquer les informations sur les subventions démontre la volonté et la capacité
de transparence de la direction. Cette transparence est de plus en plus nécessaire pour attirer les
financements des sources commerciales et des bailleurs de fonds.
Deux retraitements sont recommandés pour compenser l’effet des subventions : le retraitement au titre
des ressources subventionnées et le retraitement au titre des subventions en nature.
E1
Retraitement au titre des ressources subventionnées
Description
Le retraitement prenant en compte le coût des ressources subventionnées a été mis au point pour
appliquer une valeur de marché à tout emprunt spécial dont bénéficie l’IMF. Ces emprunts, souvent
appelés prêts à taux subventionné, proviennent souvent de programmes spéciaux du gouvernement
ou de bailleurs de fonds, ou sont des prêts à faible taux d’intérêt octroyés par le réseau dont fait partie
l’IMF. Le retraitement est effectué pour déterminer le coût que l’IMF aurait à payer pour ces emprunts
si elle devait les contracter sur le marché.
47
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 3.1. Retraitement au titre des ressources subventionnées à des
fins d’analyse de la performance réelle
MICRO IMF finance son portefeuille principalement à l’aide de ses fonds propres et d’un prêt à six
ans de 100 000 USD octroyé par une agence d’aide internationale. Le prêt a été reçu il y a deux ans
et est assorti d’un taux d’intérêt de 5 % par an en monnaie locale. L’équipe de direction a récemment
entamé des négociations avec une banque locale pour obtenir des financements complémentaires ;
ces fonds commerciaux sont assortis d’un taux de 13 % par an. Pour analyser la performance réelle de
son IMF sur l’année, son directeur choisit d’utiliser le taux de 13 % comme taux du marché pour les
ressources :
Moyenne des comptes : 100 000 USD (pas de mouvements du compte pendant l’année)
Période : 1 an
Taux : 13%
Charges d’intérêt et commissions : 5 000 USD pour la période d’un an
A1 = (100 000 $ x 13%) – 5 000 $ = 13 000 $ – 5 000 $ = 8 000 $
Différences
Le tableau 3.2 met en évidence des exemples de variations de méthodologie dans le retraitement au
titre des ressources subventionnées. Toutes les méthodes analysées dans ce chapitre utilisent la même
formule pour retraiter le coût des ressources, laquelle consiste à calculer la charge additionnelle que
l’IMF aurait à acquitter si elle payait ses ressources au taux du marché.
Tableau �����
3.2. ��������������������������������������������������������������
Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement au
titre des ressources subventionnées
Critère utilisé dans
le retraitement
48
Exemples
Comptes utilisés
• • • • • • • • Total des emprunts
Emprunts au-dessous du taux du marché
Total des dettes financières (dont dépôts)
Total des dettes financières (hors dépôts volontaires)
Charges d’intérêt et commissions sur dettes financières
Charges d’intérêt et commissions sur emprunts
Charges d’intérêt sur dettes financières
Charges d’intérêt sur les emprunts
Taux du marché
• Taux d’épargne/taux local des certificats de dépôt (CD)
• Taux des CD à trois mois du rapport du Fonds Monétaire International (FMI),
ligne 60l
• Taux d’escompte issu du rapport FMI (ligne 60)
• Moyenne pondérée des emprunts commerciaux en cours de l’IMF
• Taux proposés par des banques aux IMF à peu près de la même taille
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Formule
Toutes les méthodes de retraitement analysées dans ce chapitre utilisent une formule similaire même si
les comptes et taux utilisés diffèrent :
A1 = (moyenne de la période <comptes>) x [taux] – charges d’intérêt (et commissions) sur
<comptes>11
Toutes les périodes peuvent être utilisées (mois, trimestre, année, etc.) ; cependant, toutes les méthodes
utilisent la moyenne des comptes en cours sur la période. Le retraitement n’est appliqué aux dettes
financières de l’IMF que si celle-ci paye un taux inférieur à celui du marché, c’est-à-dire si E1 est
positif. Si le résultat du calcul est négatif, le retraitement n’est pas appliqué.
Analyse de la performance réelle
Lors de l’analyse de sa performance réelle, l’IMF doit déterminer quels sont les comptes et le taux les
plus appropriés pour ce retraitement. Le moyen le plus fiable de calculer ce retraitement est de partir
d’une décomposition des soldes moyens quotidiens pour chaque dette financière et de comparer le
taux réel avec celui du marché. Pour chaque dette financière assortie d’un taux inférieur à celui du
marché, la différence entre le taux du marché pour ce type de dépôt ou d’emprunt et la charge d’intérêt
réelle est ajoutée au retraitement. Les IMF qui ont déjà accès à un montant significatif de financements
commerciaux peuvent choisir d’utiliser le taux moyen pondéré de ces fonds comme taux du marché.
Les IMF qui n’empruntent pas sur le marché peuvent examiner le taux moyen pondéré des emprunts
commerciaux de leurs concurrents pour estimer un taux du marché.
Cette approche demande du temps et des données concises. Les IMF peuvent choisir d’utiliser une
approche moins détaillée fondée sur la comparaison entre le taux moyen pondéré payé sur les dettes
financières et un taux du marché publié. L’encadré 3.1 fournit un exemple de retraitement au titre des
ressources subventionnées visant à mesurer la performance réelle.
Norme pour le benchmarking
A1 = [(Emprunts court terme moyens + Emprunts long terme moyens) x
taux d’emprunt du marché] – intérêts et frais sur emprunts
A1 = [(B15
avg
+B19
avg
) x N10] – I10
Pour les besoins de la comparaison entre des IMF diverses opérant dans le monde entier, le
MicroBanking Bulletin recommande les critères suivants :
Comptes :
• (B15) Emprunts à court terme
• (B19) Emprunts à long terme
• (I10) Intérêts et frais sur les emprunts
11. Certains analystes préfèrent utiliser les charges d’intérêt sur [comptes].
49
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le retraitement prend en compte le montant moyen des emprunts à court et long terme sur la période.
Ce sont les comptes les plus couramment utilisés. Le calcul ne prend pas en compte les dépôts que
l’IMF est moins susceptible de lever à des taux inférieurs au marché.
Période : moyenne
Le retraitement étant fondé sur le coût des ressources pendant la période, il est appliqué au montant moyen
des emprunts à l’aide des Intérêts et frais sur les emprunts enregistrés à la fin de la période analysée.
Taux : taux d’escompte
Le taux d’escompte publié dans le rapport du FMI, ligne 60, est utilisé à des fins de benchmarking car
il est facilement accessible12. Ce taux est indiqué dans les données non financières en tant que (N10)
Taux d’emprunt du marché. Le tableau 3.3 présente un exemple de calcul de ce retraitement.
Tableau �����������������������������������������������������
3.3. ������������������������������������������������
Exemple de retraitement au titre des ressources
subventionnées à des fins de benchmarking
Retraitement au titre des ressources
subventionnées
Formule
Emprunts court terme moyens plus emprunts long
terme moyens
B15moy + B19moy
Taux du marché, fin de période
N101
Coût des ressources au taux du marché
(B15
Intérêts et frais sur les emprunts
I10
Retraitement au titre des ressources
subventionnées**
[(B15moy + B19moy) x N101] – I10
moy
Retraitement
18 716 138
9,5%
+ B19
) x N10
moy
1
1 778 033
1 039 719
738 314
** Le retraitement n’est appliqué que si le résultat est >0.
Effet sur les états financiers
Le retraitement au titre des ressources subventionnées est appliqué au compte suivant :
• Augmentation des Charges financières sur dettes (I8)
Cette augmentation des charges se traduit par une réduction du Report à nouveau, exercice en cours
(B28). Pour compenser cette diminution, le montant du retraitement est ajouté aux Retraitements des
fonds propres (B31) dans le bilan.
A2
Retraitement au titre des subventions en nature
Description
Les IMF reçoivent souvent des subventions en nature, sous la forme de dons de véhicules ou
d’ordinateurs, de mise à disposition de locaux gratuits, ou de rémunération directe des membres
50
12.Les données du FMI régulièrement mises à jour sont disponibles par pays sur le MIX Market à l’adresse http://www.
mixmarket.org/en/environment/environment.search.asp
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 3.2. Retraitement au titre des subventions en nature à des fins
d’analyse de la performance réelle
MICRO IMF a été fondée par une grande organisation internationale, AIDE, qui continue à lui fournir un
appui. Outre la mise à disposition d’un directeur international, AIDE fournit un personnel d’assistance
local qui soutient l’IMF en offrant des services de comptabilité, une assistance en système
d’information de gestion et un formateur à plein temps pour les clients de l’institution. MICRO IMF
est hébergée dans un immeuble appartenant à AIDE et bénéficie d’un bail de location de cinq ans à
un coût inférieur à celui du marché. AIDE a également donné à l’IMF deux véhicules ayant un an et
quatre ordinateurs provenant de son programme de secours aux régions inondées dans le sud du pays.
MICRO n’a pas comptabilisé ces dons d’immobilisations lorsqu’elle les a reçus.
Avec l’aide du comptable d’AIDE, MICRO a calculé son retraitement au titre des subventions en nature
à l’aide du tableau ci-dessous.
Personnel
Coût du
marché
mensuel
estimé (a)
Coût
mensuel
réel (b)
Nbre de
mois (c)
Subvention
(a – b) x c
2000
0
12
24000
i
Directeur
ii
Comptable
800
0
12
9600
iii
Directeur du SIG à temps partiel
400
100
12
3600
iv
Formateur
400
200
6
1200
Retraitement des charges de personnel
38400
Autres charges administratives
i
Loyer
ii
Support logiciel
1500
400
12
13200
50
0
12
600
Retraitement des autres charges
administratives
13800
Taux d’amortissement des immobilisations
Taux d’amortissement
i
Véhicule du siège
12000
0
20%
2400
ii
Véhicule de l’agence
18000
0
20%
3600
iii
4 ordinateurs, agence
3600
500
33,33%
1033
Retraitement des charges d’amortissement
Total retraitement au titre des subventions en nature
7033
59 400
du personnel par un tiers, telle qu’une organisation faîtière de réseau. Si ces éléments n’ont pas de
répercussions sur la trésorerie de l’IMF, le fait d’occulter leur coût réel ne permet pas d’obtenir une
image fidèle des coûts de fonctionnement de l’institution. La direction a besoin de connaître le degré de
dépendance de l’IMF vis-à-vis de telles subventions en nature pour la poursuite de son activité.
Différences
Le tableau 3.4 met en évidence des exemples de variations de méthodologie dans le retraitement au
titre des subventions en nature.
51
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����
3.4. Différences méthodologiques dans le calcul du
retraitement au titre des subventions en nature
Critère utilisé dans le
retraitement
Exemples
Comptes utilisés
Toutes les méthodes de retraitement analysées dans ce chapitre
permettent le retraitement de tout ou partie des charges d’exploitation
suivantes :
• charges de personnel
• charges administratives
• certaines méthodes retraitent aussi au titre des dons d’immobilisations
Estimation du coût du
marché
L’IMF estime le coût de remplacement de l’élément de subvention
(personne avec un poste équivalent recruté localement, ordinateur, loyer) ou
peut s’en remettre à un analyste externe qui connaît les coûts d’autres IMF.
Formule
Toutes les méthodes de retraitement analysées dans ce chapitre utilisent la même formule même si les
comptes et le taux diffèrent :
A2 = Coût du marché estimé sur la période des [comptes] – Coût réel sur la période des
[comptes]
L’une des questions délicates pour les dirigeants d’IMF tient au traitement des dons d’immobilisations.
Ce cadre recommande que les dons d’immobilisations soient enregistrés dans la comptabilité générale
plutôt que pris en compte dans les retraitements (voir encadré 2)13. Si l’IMF ne procède pas ainsi,
elle peut inclure la valeur de ces immobilisations dans le retraitement à des fins d’analyse de la
performance réelle. Cependant, elle n’y est pas obligée à des fins de benchmarking.
Analyse de la performance réelle
Le retraitement au titre des subventions en nature est essentiel pour des IMF qui souhaitent déterminer
leur niveau d’autosuffisance financière ou leur capacité à couvrir leurs coûts à partir de leurs produits.
Pour obtenir une estimation précise, les dirigeants doivent prendre en compte toutes les subventions
en nature reçues, dont le personnel, les immobilisations et toute autre forme de support opérationnel14.
Pour déterminer les taux à utiliser, l’institution doit appliquer une juste valeur locale de remplacement
aux services, actifs ou membres du personnel subventionnés. Pour le personnel et les subventions
administratives, la différence entre le coût estimé du marché et le coût effectif est ajoutée au
retraitement au titre des subventions en nature. En ce qui concerne l’analyse de la performance réelle,
les dons d’immobilisations, telles que les ordinateurs ou véhicules, qui ne sont pas enregistrés dans la
comptabilité générale en amortissements, peuvent être pris en compte dans le retraitement au titre des
subventions en nature. Les l’IMF doit déterminer le coût d’achat de l’actif et sa durée de vie utile, puis
appliquer la valeur des immobilisations « consommées » au cours de la période et ajouter ce montant
au retraitement.
52
13.Les IMF doivent enregistrer les dons d’immobilisations en tant que produits constatés d’avance dans les Autres dettes
à long terme (B20). A chaque période comptable, habituellement tous les mois ou trimestres, un montant équivalent à
l’amortissement des immobilisations pour la période est transféré dans le compte Subventions d’exploitation (I30) et le
même montant est crédité dans le compte de Dotation aux amortissements (I19). Si elles ne traitent pas ainsi les dons
d’immobilisations dans leur comptabilité, elles doivent inclure la valeur des immobilisations dans ce retraitement.
14.Si l’accord passé avec le bailleur conduit l’IMF à accepter un bien ou service qu’elle n’aurait autrement pas acquis, celuici n’est généralement pas traité comme une subvention en nature lors du calcul de ce retraitement.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
L’encadré 3.2 fournit un exemple de calcul du retraitement au titre des subventions en nature à
des fins d’analyse de la performance réelle, comprenant un exemple de prise en compte des dons
d’immobilisations n’ayant pas été enregistrés dans la comptabilité de l’IMF.
Norme pour le benchmarking
A2 = A2.1 + A2.2
avec :
A2.1 = coût du marché du personnel – coût réel du personnel
A2.2 = coût estimé des autres charges administratives – coût réel des autres charges
administratives
A2.1 = coût du marché estimé pour I17 – valeur réelle de I17
A2.2 = coût du marché estimé pour I20 – valeur réelle de I20
À des fins de benchmarking, les comptes suivants sont utilisés pour ce retraitement :
Comptes :
• Charges de personnel (I17)
• Autres charges administratives (I20)
A des fins de benchmarking, l’analyste doit considérer toutes les subventions ayant réduit les
charges de personnel ou administratives. Comme noté plus haut, aucun calcul concernant les dons
d’immobilisations n’est inclus dans le retraitement au titre des subventions en nature à des fins de
benchmarking.
Période : Fin de période
Le retraitement étant fondé sur le total des subventions reçues pendant la période, il est calculé sur
les charges totales durant la période, telles qu’elles apparaissent dans le compte de résultat à fin de
période.
Taux : estimation du coût du marché
Il n’existe pas de recette simple pour estimer le coût du marché d’un bien ou service subventionné.
En ce qui concerne le personnel rémunéré par une tierce partie, la méthode généralement reconnue
consiste à déterminer le coût de remplacement de ce personnel.
Par exemple, certaines IMF peuvent bénéficier de la mise à disposition gratuite d’un cadre ou
conseiller au salaire élevé, expatrié parfois. L’IMF doit estimer le coût de remplacement de cette
personne par un individu recruté localement. Le coût d’autres fournitures ou services subventionnés
doit être fondé sur le coût réel d’obtention de ces biens auprès d’un vendeur local.
A des fins de benchmarking, les IMF peuvent utiliser le tableau 3.5 pour calculer leur retraitement.
53
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 3.5. Exemple de retraitement au titre des subventions en nature à
des fins de benchmarking
Retraitement au titre des subventions en
nature
Estimé (x)
Réellement
payé (y)
Retraitement
(x – y)
Charges de personnel
i
Directeur
ii
Conseiller SIG sur site (temps partiel)
1 200 000
1 130 000
70 000
600 000
-
600 000
iii
iv
E2.1 Sous-total : retraitement des charges de personnel
670 000
Charges administratives
i
Appui technique du Réseau sur site et hors site
ii
Loyer subventionné par les autorités locales
840 000
210 000
630 000
1 500 000
230 400
1 269 600
iii
iv
E2.2 Sous-total : retraitement des charges administratives
1 899 600
Retraitement au titre des subventions en nature : E2.1 + E2.2
2 569 600
Effet sur les états financiers
Le retraitement au titre des subventions en nature est appliqué aux comptes suivants :
• Augmentation des Charges de personnel (I17)
• Augmentation des Autres charges administratives (I20)
• Si les immobilisations sont également incluses et amorties, il peut augmenter les Dotations
aux amortissements (I19) (à des fins d’analyse de la performance réelle uniquement)
Cette augmentation des charges se traduit par une réduction du Report à nouveau, exercice en cours
(B28). Pour compenser cette diminution, le montant du retraitement est ajouté aux Retraitements des
fonds propres (B31) dans le bilan.
3.5
Retraitement au titre de l’inflation
Toutes les IMF sont concernées par l’inflation. Une inflation élevée complique le fonctionnement
des IMF et a un effet d’érosion sur leurs fonds propres. Dans certains pays, l’inflation a pris une telle
importance que la norme IAS 29 impose ce retraitement dans les économies hyperinflationnistes.
Même dans les pays où l’inflation n’est pas très élevée, il est important de procéder à ce retraitement.
E3
Retraitement au titre de l’inflation
Le retraitement au titre de l’inflation est différent de la comptabilité d’inflation. Dans certains pays,
les réglementations locales imposent aux IMF d’enregistrer une charge calculée reflétant les effets
de l’inflation. Comme on l’a vu dans le chapitre 2, les IMF peuvent ajouter un sous-compte à Autres
54
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 3.3. Retraitement au titre de l’inflation à des fins d’analyse de
la performance réelle
MICRO IMF opère dans un pays dans lequel l’inflation est relativement stable d’une année sur l’autre
et se situe habituellement entre 4 et 12%. D’après la Banque centrale, le taux d’inflation moyen
annualisé pour l’année était de 6,5 pour cent. MICRO IMF bénéficie d’un accord de subvention avec un
bailleur multilatéral. L’IMF perçoit des fonds au début de chaque mois conformément à cet accord et
liquide les avances à la fin de chaque trimestre. A la fin de l’année, MICRO IMF avait utilisé une partie
du montant du report à nouveau pour acheter deux nouveaux véhicules. Cette acquisition a quasiment
doublé la valeur des immobilisations nettes de l’institution.
Pour calculer le retraitement au titre de l’inflation à des fins d’analyse de la performance réelle, MICRO
IMF a déterminé qu’il était plus adapté d’utiliser la valeur des immobilisations nettes du début de
l’année avant l’achat de ces deux nouveaux véhicules, réalisé peu avant la fin de l’année. Par ailleurs, la
direction pense qu’utiliser le montant moyen des fonds propres constitue la meilleure approche car la
valeur des subventions en fonds propres et du report à nouveau a été relativement stable tout au long
de l’année. La direction utilise une moyenne mensuelle.
Immobilisations nettes, début d’exercice = 150 000
Fonds propres moyens = 1 800 000
Taux d’inflation = 6,5%
MICRO IMF calcule le retraitement au titre de l’inflation comme suit :
A3.1 = Fonds propres moyens x Taux d’inflation = A3.2 = Immobilisations nettes x Taux d’inflation = A3 = A3.1 – A3.2 = (1 800 000 x 6.5%) = 117 000
(150 000 x 6.5%) = 9 750
(117 000 – 9 750) = 107 250
L’effet de ce retraitement sur le compte de résultat de MICRO IMF est l’augmentation de la charge
nette d’inflation de 107 250, qui se traduit par une diminution équivalente du résultat net (après impôts
et avant subventions). Sur son bilan, l’institution enregistre une augmentation des immobilisations
nettes de 9 750. Du fait de cette augmentation de 9 750 des immobilisations et de la diminution de
117 000 des fonds propres, MICRO IMF doit ajouter 107 250 au retraitement appliqué au compte de
fonds propres pour rétablir l’équilibre du bilan.
charges financières (I11), intitulé Charges d’inflation (I11-1), pour faire apparaître ce montant. Du fait
que les méthodes utilisées pour la comptabilité d’inflation peuvent varier d’un pays à l’autre, et que
l’application de ces méthodes n’est pas homogène, le retraitement au titre de l’inflation à des fins de
benchmarking garantit l’application d’un minimum standard pour toutes les IMF.
Description
Le but du retraitement au titre de l’inflation est de calculer la réduction en valeur réelle (ou en pouvoir
d’achat) des fonds propres due à l’inflation. Les IMF ont deux types d’actifs, les actifs monétaires
et les immobilisations, tandis que les dettes sont généralement toutes de type monétaire. L’inflation
modifie la valeur des actifs monétaires nets (actifs monétaires moins dettes monétaires) mais pas
la valeur des immobilisations. C’est pourquoi un retraitement au titre de l’inflation nécessite deux
étapes. Le moyen le plus simple d’isoler la perte nette de pouvoir d’achat des actifs monétaires due
à l’inflation consiste à effectuer deux calculs. D’abord, le retraitement doit quantifier l’érosion du
pouvoir d’achat des fonds propres. Ensuite, il doit prendre en compte le fait que les immobilisations
n’ont pas perdu de valeur15. La manière la plus courante de calculer ce retraitement des fonds propres
15.Si le taux d’inflation est négatif, aucun retraitement n’est appliqué. Une IMF détenant un montant équivalent de fonds
propres et d’immobilisations ne sera pas affectée par le retraitement au titre de l’inflation, car le revenu tiré de la
réévaluation des immobilisations sera compensé par le montant de dévaluation des fonds propres (effet net nul).
55
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
consiste à utiliser le taux d’inflation comme substitut, car l’IMF doit générer un rendement au moins
suffisant pour couvrir l’érosion de ses fonds propres due à l’augmentation du niveau des prix.
Différences
Le tableau 3.6 met en évidence des exemples de variations de méthodologie dans le retraitement au
titre de l’inflation. Toutes les méthodes analysées dans ce chapitre utilisent la même formule pour le
retraitement au titre de l’inflation, qui consiste à calculer l’érosion des fonds propres et à réévaluer les
immobilisations.
Tableau �����
3.6. ��������������������������������������������������������������
Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement au
titre de l’inflation
Critère utilisé dans le
retraitement
Exemples
Comptes utilisés
• Immobilisations nettes et total des fonds propres
• Immobilisations nettes, total des fonds propres et résultat net
Période
• Moyenne de la période
• Début de la période (fin de la période précédente)
• Fin de la période en cours
Taux
• • • • Calculé à partir de l’indice des prix à la consommation (IPC)
Obtenu de la Banque centrale (ou autre source fiable)
Déterminé en propre
Taux d’inflation du rapport du FMI (ligne 64X)
Formule
A3 = A3.1 – A3.2
avec :
A3.1 = (Comptes de fonds propres x <Taux>)
A3.2 = (Immobilisations nettes x <Taux>)
Si l’IMF calcule déjà une charge d’inflation dans les Autres charges financières (I11), le retraitement
au titre de l’inflation n’est appliqué que si son montant est supérieur à la charge d’inflation enregistrée.
L’écriture comptable passée dans les états financiers retraités est A.3 moins la charge d’inflation (I11-1).
La formule du retraitement au titre de l’inflation est la suivante :
A3 = (A3.1 – A3.2) – (I11-1) Charge d’inflation
Analyse de la performance réelle
56
Toutes les IMF doivent utiliser le montant des fonds propres et des immobilisations pour le calcul du
retraitement au titre de l’inflation. Les institutions peuvent choisir d’utiliser le montant de début de
période, de fin de période ou une moyenne de ces comptes. Le taux d’inflation le plus récent et le plus
fiable doit être utilisé. Souvent la Banque centrale publie l’indice des prix à la consommation ou le
taux d’inflation à intervalle régulier sur un site web ou dans une publication quelconque.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le taux d’inflation peut également être publié dans les données statistiques du FMI16. Le taux doit
couvrir la même période que celle qui fait l’objet de l’analyse. L’encadré 3.3 fournit un exemple de
calcul du retraitement au titre de l’inflation à des fins d’analyse de la performance réelle.
Norme pour le benchmarking
A3 = A3.1 – A3.2
avec :
A3.1 = (Fonds propres, début de période x Taux d’inflation)
A3.2 = (Immobilisations nettes, début de période x Taux d’inflation)
0
A3.1 = (B32 x N9)
0
A3.2 = (B9 x N9)
A des fins de benchmarking, les critères suivants sont utilisés.
Comptes :
• (B9) Immobilisations nettes
• (B32) Total fonds propres
Ces deux comptes sont utilisés quelle que soit la méthode retenue. Ce sont les plus courants pour le
benchmarking.
Période : Début de période
Le retraitement prenant en compte les effets de l’inflation au cours de la période, la formule utilise
le montant des Immobilisations nettes et des Fonds propres au début de la période (ou à la fin de la
période précédente). Cela permet de montrer les effets de l’inflation au cours de la période sur la valeur
de début de période des immobilisations et des fonds propres. Cela suppose que tout effet de l’inflation
sur les immobilisations vendues ou acquises au cours de la période est déjà intégré dans le prix de
vente ou d’achat. Bien que ce calcul ne constitue pas une mesure parfaite, l’utilisation du montant de
début de période fournit une bonne approximation des effets de l’inflation.
Taux : taux d’inflation
Le taux d’inflation est habituellement disponible auprès de la Banque centrale. Le taux d’inflation
publié dans les données statistiques du FMI, ligne 64X, est utilisé par le MicroBanking Bulletin car il
est facile à trouver.
Pour calculer le retraitement au titre de l’inflation, les IMF peuvent utiliser le tableau 3.7.
16.Les données du FMI régulièrement mises à jour sont disponibles par pays sur le MIX Market à l’adresse http://www.
mixmarket.org/en/environment/environment.search.asp
57
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����������������������������������������
3.7. ������������������������������������
Retraitement au titre de l’inflation
Retraitement au titre de l’inflation
Formule
Retraitement
Fonds propres, début de période
B32
Taux d’inflation
N9
42 168 713
Retraitement des fonds propres
A3.1 = B32 x N9
2 361 448
Immobilisations nettes, début de période
B9
4 272 836
Taux d’inflation
N9
Retraitement des immobilisations
A3.2 = B90 x N9
Retraitement net au titre de l’inflation
A3.1 – A3.2
0
5,6%
0
0
5,6%
239 279
2 122 169
Effet sur les états financiers
Le retraitement au titre de l’inflation peut avoir un effet sur les comptes suivants :
• Augmentation des Autres charges financières (I11)
• Augmentation des Immobilisations nettes (B9)
Cette augmentation des charges se traduit par une réduction du Report à nouveau, exercice en cours
(B28) ; la réévaluation des Immobilisations nettes a pour effet d’augmenter le Total des actifs (B12).
Pour compenser ces mouvements, la somme des deux effets est ajoutée aux Retraitements des fonds
propres (B31) dans le bilan retraité.
3.6
Retraitements au titre du portefeuille à risque
Le traitement appliqué par une IMF à son portefeuille à risque peut avoir un impact essentiel sur ses
résultats financiers. Les IMF continuent à appliquer des politiques comptables très différentes en ce
qui concerne les prêts improductifs. Il n’existe aucune norme internationale relative à ces pratiques,
même si les normes comptables locales, les agences de réglementation et les taux historiques de perte
sur crédits peuvent aider à déterminer à partir de quand les crédits doivent être passés en perte ou
comment calculer la dotation aux provisions pour créances douteuses. S’il existe des normes locales,
elles doivent être suivies lors de la création des rapports à l’intention des autorités de réglementation
et des auditeurs. L’objectif de ces retraitements est le suivi des performances ; ils garantissent que
certaines normes minimales sont appliquées au portefeuille à risque. Quelles que soient les obligations
réglementaires, les IMF doivent procéder à un retraitement tenant compte du portefeuille à risque. Ne
pas prendre en considération les composantes improductives du portefeuille peut induire en erreur
voire tromper les parties prenantes sur la situation financière réelle de l’IMF.
Deux retraitements sont recommandés concernant le portefeuille à risque : un premier prenant
en compte les provisions pour créances douteuses et un second relatif aux abandons de créances.
Un troisième retraitement, consistant dans l’annulation des intérêts comptabilisés d’avance sur le
portefeuille à risque, est également utilisé par de nombreux analystes. Bien que ce dernier ne figure
pas parmi les retraitements standard inclus dans ce cadre, les IMF doivent le prendre en considération
lors de l’analyse de la performance réelle. L’encadré 3.6 détaille le retraitement au titre des intérêts
comptabilisés d’avance.
58
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
E4
Retraitement au titre des provisions pour créances douteuses
Description
Le retraitement au titre des provisions pour créances douteuses, présenté ici, est un type de retraitement
de la valeur de l’Encours brut de crédits (B4) visant à refléter la qualité des crédits du portefeuille.
Les IMF doivent être dotées d’une politique de provisions pour créances douteuses qui reflète leurs
Encadré 3.4. Retraitement au titre des provisions pour créances
douteuses à des fins d’analyse de la performance réelle
Le réseau international auquel appartient MICRO a établi que l’IMF devait maintenir un niveau de
provisions pour créances douteuses égal à 4% de l’encours de son portefeuille. Pour analyser sa
performance réelle, la direction a appliqué certains pourcentages de provision au portefeuille sur la base
de la balance âgée. Le taux appliqué par la direction est fondé sur les taux de perte historiques des deux
années passées.
Encours
Taux
requis
Montant de
provisions
obligatoire
Taux reflétant
la performance
réelle
Montant
retraité des
provisions
Portefeuille à jour 2 000 000
1
20 000
Portefeuille en retard
de 1-30 jours 420 0000
5
21 000
Portefeuille en retard
de 31-90 jours 340 000
15
51 000
Portefeuille en retard
de 91-180 jours 210 000
85
178 500
Portefeuille en retard
de > 180 jours
30 000
100
30 000
Total
3 000 000
4%
120 000
300 500
Pour augmenter les provisions pour créances douteuses à des fins d’analyse de la performance réelle, la
direction applique un retraitement pour accroître la dotation aux provisions sur le compte de résultat et
les provisions sur le bilan :
Provisions pour créances douteuses : Provisions retraitées pour créances douteuses : 120 000
300 500
A4 = Encours brut de crédits x <taux de provision> – Provisions pour créances douteuses
A4 = 300 500 – 120 000 = 180 500
taux de perte historiques, le risque de crédit perçu et les normes locales. Si les dirigeants suivent une
politique de ce type et la mettent en œuvre effectivement, le retraitement proposé dans cette section
n’est pas nécessaire pour l’analyse de la performance réelle. Si aucune politique d’abandon de créances
n’est en place, les dirigeants doivent procéder à ce retraitement et également envisager de revoir leur
politique de provisions pour l’y inclure.
59
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le retraitement au titre des provisions pour créances douteuses est précieux du point de vue du
benchmarking car son objectif premier est d’imposer une norme minimale. Il permet aux dirigeants
d’IMF et aux observateurs extérieurs d’examiner la performance de l’institution lorsqu’elle est tenue
de satisfaire à un niveau de provisionnement minimum.
Différences
Le tableau 3.8 met en évidence des exemples de variations de méthodologie dans le retraitement au
titre des provisions pour créances douteuses.
Tableau �����
3.8. ��������������������������������������������������������������
Différences méthodologiques dans le calcul du retraitement au
titre des provisions pour créances douteuses
Critère utilisé dans
le retraitement
Comptes utilisés
Exemples
Le retraitement utilise toujours les comptes du portefeuille à risque (PAR). Bien que
les calendriers de provisionnement varient, la balance âgée du portefeuille la plus
courante présente les prêts en retard par classe d’ancienneté :
• 0 jour
• 1-30 jours
• 31-60 jours
• 61-90 jours
• 91-180 jours
• 181-365 jours
• Plus de 365 jours
Parmi les variations figurent :
• La création de balances âgées différentes selon les produits de crédit
• La séparation de tous les crédits rééchelonnés
• Le classement du portefeuille rééchelonné par ancienneté
Taux de provision
C’est au niveau des taux de provision que les différences méthodologiques sont les
plus importantes. Dans les méthodologies analysées, le taux était soit :
• • • • basé sur l’analyse historique du taux de perte sur créances de l’IMF
basé sur l’analyse historique du taux de perte sur créances d’un groupe d’IMF
imposé par une agence de réglementation
basé sur un pourcentage minimum du portefeuille total
Les taux utilisés par les organisations analysées étaient les suivants :
• 0 jour (à jour) : 0%
• 1-30 jours : 0%, 10%
• 31-60 jours : 0%, 10%, 25%, 30%
• 61-90 jours : 0%, 25%, 30%, 50%
• 91-180 jours : 25%, 50%, 60%, 75%
• 181-365 jours : 75%, 100%
• Plus de 365 jours : 75%, 100%
En ce qui concerne le portefeuille rééchelonné, les taux sont basés sur une
combinaison des différents taux de provision, ou un taux unique est défini pour
l’ensemble.
Formule
60
Bien que les comptes, la période et le taux diffèrent selon la méthodologie, la formule utilisée pour le
retraitement était la même.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
A4 = Encours brut de crédits x [taux de provision] – (provisions pour créances douteuses)
Dans toutes les méthodologies, c’est la fin de la période qui est utilisée. Comme pour les autres
retraitements, si le résultat est négatif, le retraitement n’est pas appliqué.
Analyse de la performance réelle
Comme mentionné précédemment, une IMF qui est en mesure de déterminer les taux de provision à
des fins d’analyse de la performance réelle doit envisager d’intégrer ces taux dans sa politique officielle
de provisionnement. Plusieurs facteurs peuvent limiter la capacité de la direction à le faire cependant,
notamment les réglementations locales, des politiques dépassées, ou le manque d’informations
disponibles pour l’analyse du risque. Dans ce cas, il est recommandé aux IMF de réaliser ce
retraitement dans un but analytique uniquement, de façon à déterminer pour elles-mêmes les niveaux
de provisionnement les plus appropriés.
L’encadré 3.4 fournit un exemple de retraitement au titre des provisions pour créances douteuses à des
fins d’analyse de la performance réelle.
Norme pour le benchmarking
[Portefeuille à jour, PAR 1–180 jours, portefeuille renégocié) x
Taux standard de provisions pour le benchmarking) – (Dotations aux provisions
pour créances douteuses)
(P14 x Taux standard de provisions pour le benchmarking) + (P16 x Taux standard
de provisions pour le benchmarking)] – B5
Pour les besoins du benchmarking, les critères suivants sont utilisés.
Comptes :
• Portefeuille à risque (> 1 jour) (P14)
• Montant des crédits renégociés (P16)
• Provisions pour créances douteuses (B5)
La plupart des IMF sont en mesure de créer une balance âgée du portefeuille, comme décrit dans le
chapitre 2. Pour faciliter la comparaison, tous les prêts non rééchelonnés, quel que soit leur terme
ou leur type, sont soumis aux même taux de provision dans le cadre d’un retraitement à des fins de
benchmarking (quel que soit le produit). Tous les prêts rééchelonnés sont considérés à part (et soumis
au même provisionnement quelle que soit l’ancienneté du retard).
Période : Fin de période
Les montants des comptes en fin de période sont utilisés dans tout le calcul.
Taux : Taux standard de provisions pour le benchmarking
Le taux proposé correspond à un provisionnement minimum et aux taux utilisés par le Microbanking
Bulletin pour créer des références internationales.
61
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
•
•
•
•
•
•
Portefeuille à jour
PAR 1-30 jours
PAR 31-90 jours
PAR 91-180 jours
PAR > 180 jours
Portefeuille renégocié
--
--
--
--
--
--
0%
10%
30%
60%
100%
100%
Les taux ci-dessus sont présentés à des fins de benchmarking international uniquement et ne doivent
pas être considérés comme des recommandations à l’intention des IMF pour leur utilisation interne. La
plupart des IMF doivent se doter de taux de provision plus stricts. Le tableau 3.9 présente un exemple
de retraitement au titre des provisions pour créances douteuses à des fins de benchmarking.
Encadré 3.5. Retraitement au titre des abandons de créances à des fins
d’analyse de la performance réelle
MICRO IMF opère dans un pays dans lequel le ministre des Finances n’autorise pas les IMF à passer
en perte les crédits ayant moins de 365 jours de retard. Bien que MICRO suive cette réglementation, la
direction estime que cette période n’est pas appropriée au portefeuille de microcrédits de l’institution
dont le terme moyen est de six mois. Pour des besoins analytiques, MICRO retraite son portefeuille
de crédits de façon à passer en perte tous les crédits en retard de plus de 180 jours, comme détaillé
ci-dessous. MICRO offre également quelques crédits à des petites entreprises – représentant environ
5% de son portefeuille total – dont l’échéance moyenne est de 36 mois. Ces crédits sont garantis et
l’expérience montre que la plupart sont recouvrés, même lorsqu’ils sont en retard de plus de 180 jours.
La direction a choisi de ne pas retraiter le portefeuille de crédits aux entreprises comme le portefeuille
de microcrédits et de suivre plutôt pour le premier l’obligation réglementaire d’abandon de créances à
plus de 360 jours.
Portefeuille de microcrédits : Portefeuille de crédits aux petites entreprises : Encours brut de crédits : 2 850 000
150 000
3 000 000
Provisions pour créances douteuses : 120 000
PAR> 180 jours – microcrédits : 25 000
PAR> 180 jours – crédits petites entreprises : 5 000
Nombre de crédits en cours : 50 000
Nombre de microcrédits en retard > 180 jours : 200
Nombre de crédits petites entreprises en retard > 180 jours : 4
A5.1 = 25 000
A5.2 = 200
MICRO IMF a ensuite calculé les montants retraités suivants :
Encours de crédits brut retraité : 3 000 000 – 25 000 = 2 975 000
Provisions pour créances douteuses retraitées : 120 000 – 25 000 = 95 000
Nombre de crédits en cours retraités : 50 000 – 200 = 49 800
62
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 3.9. Retraitement au titre des provisions pour créances douteuses
Formule
Retraitement
au titre des
provisions
Nombre de
crédits
Montant du
portefeuille
Taux de
provision
Provisions
pour créances
douteuses
P11, P12
Portefeuille à jour
8 729
51 155 003
0%
--
P13, P14
PAR 1-30 jours
PAR 31-90 jours
PAR 91-180 jours
PAR> 180 jours
2 110
2 949
556
204
2 224 372
1 668 279
166 828
244 681
10%
30%
60%
100%
222 437
500 484
100 097
244 681
P15, P16
Portefeuille
renégocié
39
150 145
100%
150 145
B5ret
Provisions pour créances douteuses retraitées
1 217 844
Moins provisions pour créances douteuses réelles
1 270 673
B5
A4 = B5
ret
– B5
Retraitement des provisions pour créances douteuses (si > 0)
--
Effet sur les états financiers
Le retraitement au titre des provisions pour créances douteuses peut avoir un effet sur les comptes
suivants :
• Augmentation des Provisions pour créances douteuses (B5)
• Augmentation de la Dotation aux provisions pour créances douteuses (I14)
Bien que l’Augmentation de la Dotation aux provisions pour créances douteuses (I14) réduise le
Report à nouveau, exercice en cours (B28), l’augmentation de B5 réduit du même montant les actifs
retraités de l’IMF. Aucune écriture supplémentaire n’est nécessaire du point de vue du retraitement des
fonds propres.
E5
Retraitement au titre des abandons de créances
Description
Comme on l’a vu dans le chapitre 2, passer un crédit en perte est un traitement comptable visant
à reconnaître que la probabilité de recouvrement de ce crédit est très faible, même si les efforts
de recouvrement sont poursuivis. Si aucune politique d’abandon de créances n’est imposée par
la réglementation, le CA et la direction de l’institution doivent s’accorder sur une politique et des
procédures propres d’abandon de créances. De même que pour le provisionnement, la décision de
passer un crédit en perte doit se fonder sur l’ancienneté du retard. Comme pour le retrait de crédits
irrécouvrables du portefeuille, l’abandon de créances ne doit pas avoir d’effets sur les efforts de
recouvrement des crédits en retard. Le retraitement au titre des abandons de créances est un exercice
analytique, non une décision opérationnelle.
63
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 3.6. Retraitement au titre des intérêts comptabilisés d’avance
De nombreuses IMF de par le monde enregistrent les intérêts sur crédits suivant la méthode de la
comptabilité de caisse, ne prenant en compte que les intérêts ayant été effectivement perçus et
reportés sur le compte de résultat. D’autres IMF suivent la méthode de la comptabilité d’engagement,
et les pratiques diffèrent en ce qui concerne la comptabilisation des intérêts sur les crédits en retard.
Les institutions financières traditionnelles comptabilisant souvent les intérêts d’avance sur les crédits
en retard jusqu’à 90 jours voir plus, certaines IMF suivent la même pratique. Des études ont montré
cependant que si les intérêts sur les prêts commerciaux en retard de 90 jours ont encore une bonne
probabilité de recouvrement, en revanche les IMF sont beaucoup moins susceptibles de recouvrer des
intérêts sur des prêts en retard de plus de 30 jours. C’est pour cette raison que certaines agences de
notation ou autres analystes procèdent à des retraitements pour tenir compte de la comptabilisation de
ces intérêts.
Bien que ce retraitement ne soit pas détaillé dans le présent cadre, la plupart des IMF sont en mesure
d’estimer le montant des intérêts comptabilisés d’avance sur les prêts en retard et peuvent choisir de
procéder à ce retraitement. De nombreuses IMF procèdent de fait à la comptabilisation des intérêts
crédit par crédit et peuvent facilement identifier le montant des intérêts comptabilisés d’avance
correspondant aux crédits en retard de plus de 30 jours. D’autres peuvent avoir besoin d’estimer
cette valeur. Différentes méthodes sont employées pour estimer le retraitement au titre des intérêts
comptabilisés d’avance.*
* Voir D. Salinger et S. Salzman, 1998, « The ACCION CAMEL » (Boston, MA : ACCION International), http://www.
microlinks.org/ev_en.php?ID=3104_201&ID2=DO_TOPIC
Différences
Les différents retraitements au titre des abandons de créances appliqués par les IMF, analystes et autres
observateurs, utilisent la même formule. Les comptes les plus fréquemment utilisés sont les suivants :
• Abandon de créances PAR > 180 jours
• Abandon de créances PAR > 365 jours
Formule
A5 requiert deux valeurs différentes :
A5.1 = Portefeuille à risque > XX jours
A5.2 = Nombre de crédits > XX jours
Ces valeurs sont ensuite utilisées dans les formules, comme décrit dans l’encadré 3.5.
Analyse de la performance réelle
64
Idéalement, la politique d’abandon de créances d’une IMF devrait refléter la meilleure information
fondée sur l’analyse du risque et l’expérience passée, et aucun retraitement ne devrait être nécessaire.
Dans certains cas cependant, du fait d’obligations réglementaires ou même de normes imposées par le
CA de l’institution, ses bailleurs ou le réseau auquel elle appartient, la politique d’abandon de créances
adoptée ne reflète pas la meilleure information. L’analyse de la performance réelle est plus fiable
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
lorsque l’IMF peut classer son portefeuille non seulement par ancienneté des retards, mais aussi par
type ou par risque et appliquer le taux de provision le plus approprié. Par exemple, les IMF qui offrent
à la fois des crédits de petit montant et de montant moyen, assortis d’une échéance et de conditions
qui peuvent être très différentes, peuvent établir une balance âgée différente et appliquer des taux de
provision différents selon la catégorie de prêt.
Norme pour le benchmarking
A5.1 = Portefeuille à risque > 180 jours
A5.2 = Nombre de crédits > 180 jours
A5.1 = P14 > 180 jours
A5.2 = P13 > 180 jours
L’objectif de ce retraitement est de garantir l’adoption d’un standard minimum. A des fins de
benchmarking, les critères suivants sont utilisés :
Comptes :
(P14) Portefeuille à risque > 180 jours
(P13) Nombre de crédits du portefeuille à risque > 180 jours
Ce retraitement doit être réalisé sur la base de la balance âgée du portefeuille à la fin de la
période analysée, par exemple un trimestre ou une année. Lors de l’abandon de crédits, le nombre
correspondant de crédits et d’emprunteurs est également déduit de façon à ne pas biaiser les chiffres de
productivité.
Le tableau 3.10 fournit un exemple de calcul du retraitement au titre des abandons de créances à des
fins de benchmarking.
Tableau �����������������������������������������������������������
3.10. �����������������������������������������������������
Retraitement au titre des abandons de créances à des ��������
fins de
benchmarking
Retraitement au titre des abandons de créances
Formule
Montant retraité
PAR > 180 jours de retard
A5.1 = P14 >180 jours
244 681
Nombre de crédits du PAR > 180 jours
A5.2 = P13 >180 jours
204
Effet sur les états financiers
Le retraitement au titre des abandons de créances peut avoir un effet sur les comptes suivants :
• Diminution de l’Encours brut de crédits (B4)
• Diminution des Provisions pour créances douteuses (B5)
Ce retraitement ne produit aucun effet net sur l’Encours net de crédits, par conséquent aucune écriture
supplémentaire n’est requise du point de vue du retraitement des fonds propres. Une diminution du
Nombre d’emprunteurs actifs (N3) se produit par ailleurs.
65
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Les IMF peuvent souhaiter passer également en perte les intérêts à recevoir. L’annulation des intérêts
comptabilisés d’avance n’est pas traitée dans ce cadre. Toutefois, l’encadré 3.6 explique le retraitement
au titre des intérêts comptabilisés d’avance.
3.7
Créer des états financiers retraités
Lorsque l’IMF a calculé tous ses retraitements, elle doit créer un compte de résultat et un bilan retraités
pour analyser l’impact global des retraitements. Comme on l’a vu dans le tableau 3.11, qui synthétise
les effets des retraitements, les retraitements courants présentés dans ce chapitre se traduisent
habituellement par une augmentation des charges ou une réduction des actifs. Pour compenser ces
effets, le bilan retraité possède un compte supplémentaire appelé retraitements des fonds propres.
Ces retraitements apparaissent dans le tableau 3.12, Compte de résultat retraité et dans le tableau
3.13, Bilan retraité. Une fois les retraitements calculés et les états financiers retraités créés, les ratios
financiers présentés au chapitre 4 peuvent être calculés.
Le tableau 3.13 donne un exemple des informations à présenter dans les états financiers retraités. Cette
synthèse est importante pour un analyste qui peut ainsi voir quels retraitements ont été effectués, selon
quelle méthode et à partir de quels comptes.
66
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ������
3.11. �������������������������������������
Synthèse des effets des retraitements
Retraitement
Comptes
concernés
Effet du retraitement sur les états
financiers
Types d’institution les
plus concernés par le
retraitement
A1
Retraitement
au titre des
ressources
subventionnées
I8
B28
B31
Augmentation des Charges financières sur
dettes
(I8 + A1)
Diminution du Report à nouveau, exercice
en cours
(B28 + A1)
Augmentation du retraitement des fonds
propres
(B31 + A1)
IMF bénéficiant
d’emprunts fortement
subventionnés
A2
Retraitement
au titre des
subventions en
nature
I17
I20
B28
B31
Augmentation des Charges de personnel
(I17 + A2.1)
Augmentation des Autres charges
administrativesa
(I20 + A2.2)
Diminution du Report à nouveau, exercice
en cours
(B28 + A2)
Augmentation du retraitement des fonds
propres
(B31 + A2)
IMF fonctionnant avec
du personnel expatrié
financé par un organisme
extérieur ; IMF utilisant
des biens ou services
pour lesquels elles ne
payent pas le taux du
marché.
A3
Retraitement au
titre de l’inflation
B9
I11
B31
Augmentation des Immobilisations nettes
(B9 + A3.2)
Augmentation de la charge nette d’inflation
(I11 + A3)
Augmentation du retraitement des fonds
propres
(B31 + A3.1)
IMF financées davantage
sur fonds propres que
par endettement ; IMF
opérant dans des pays à
forte inflation.
A4
Retraitement au
titre des provisions
pour créances
douteuses
B5
I13
B28
Augmentation des Provisions pour créances
douteuses
(B5 + A4)
Augmentation de la Dotation nette aux
provisions pour créances douteuses
(I13 + A4)
Diminution du Report à nouveau, exercice
en cours
(B28 – A4)
IMF ayant une politique
de provisionnement trop
faible et un portefeuille à
risque élevé.
A5
Retraitement au
titre des abandons
de créances
B4
B5
P3
P6
Diminution de l’Encours brut de crédits
(B4 – A5.1)
Diminution des Provisions pour créances
douteuses
(B5 – A5.1)
Diminution du Nombre de crédits en cours
(P3 – A5.2)
Augmentation du Nombre de crédits
passés en perte pendant la période
(P6 + A5.2)
IMF qui ne passent
pas en perte les crédits
improductifs de manière
suffisante.
a Si l’IMF procède à un retraitement au titre des dons d’immobilisations, le poste de Dotations aux amortissements (I19)
peut également être inclus.
67
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 3.12. Compte de résultat retraité
Ref.
Réf.
croisées
1/1/2004 au
31/12/ 2004
Retraitement
1/1/2003 au
31/12/2003
I1
Produits financiers
18 976 898
18 976 898
I2
Produits financiers du portefeuille
de crédits
17 053 668
17 053 668
I3
Intérêts perçus sur les crédits
13 867 568
13 867 568
I4
Frais et commissions sur crédits
3 186 100
3 186 100
I5
Produits des placements
1 597 830
1 597 830
I6
Autres produits d’exploitation
325 400
325 400
I7
Charges financières
1 287 719
4 148 202
Charges financières sur dettes
1 039 719
I9
Intérêts et frais sur les dépôts
256 343
I10
Intérêts et frais sur les emprunts
783 376
Autres charges financières
248 000
I8
I11
A1
A3
I12
Produit net bancaire
439 972
I14
Dotation aux provisions pour
créances douteuses
489 154
I15
Recouvrements de crédits passés
en perte
(49 182)
A4
I16
738 314
1 778 033
256 343
783 376
2 122 169
17 689 179
Dotation nette aux provisions pour
créances douteuses
I13
2 370 169
14 828 696
—
439 972
134 506
—
Charges d’exploitation
15 072 242
Charges de personnel
8 700 000
I18
Charges administratives
6 372 242
I19
Dotations aux amortissements
1 597 669
Autres charges administratives
4 774 573
I21
Résultat net d’exploitation
2 176 965
(3 253 119)
I22
Résultat net hors exploitation
(1 403 143)
(1 403 143)
I23
Produits hors exploitation
586 471 586 471 I24
Charges hors exploitation
(1 989 614)
(1 989 614)
I25
Résultat net (avant impôts et
subventions)
773 822
(4 656 262)
I26
Impôts
I27
Résultat net (après impôts et avant
subventions)
I28
Subventions
I29
Subventions en fonds de crédit
I30
I31
I17
I20
68
Intitulé du compte
A2.1
A2.2
17 641 842
670 000
9 370 000
8 271 842
1 597 669
1 899 600
6 674 173
760 816
13 006
(5 417 078)
4 582 000
4 582 000
—
—
Subventions d’exploitation
4 582 000
4 582 000
Résultat net (après impôts et
subventions)
4 595 006
(835 078)
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ������
3.13. ��������������
Bilan retraité
Ref.
Réf.
croisées
Exercice
en cours
Intitulé du compte
Retraitement
Exercice en
cours retraité
Actifs
B1
Caisse et disponibilités bancaires
B2
Placements à des fins de transaction
B3
Encours net de crédits
Encours brut de crédits
55 609 309
(244 681)
55 364 628
Provisions pour créances douteuses
(1 270 673)
244 681 (1 025 992)
B4
A5
B5
A4, A5
3 261 195
3 261 195
10 611 928
10 611 928
5 338 636
54 338 638
B6
Intérêts à recevoir sur crédits du
portefeuille
1 604 993
1 604 993
B7
Produits à recevoir et autres actifs
1 610 308
1 610 308
Autres placements
1 165 420
Immobilisations nettes
5 567 936
B8
B9
A3.2
1 165 420
239 279
5 807 215
B10
Immobilisations
10 640 051 10 640 051 B11
Amortissements
(5 072 115)
(5 072 115)
B12
Total actifs
78 160 416
239 279
78 399 695
Dettes
B13
Dépôts à vue
B14
—
—
Dépôts à terme CT
3 423 878
3 423 878
B15
Emprunts à court terme
2 737 009
2 737 009
B16
Intérêts à payer sur dettes financières
237 177
237 177
B17
Charges à payer et autres dettes à
court terme
500 100
500 100
B18
Dépôts à terme LT
3 000 000
3 000 000
B19
Emprunts à long terme
16 661 750
16 661 750
B20
Autres dettes à long terme
3 699 498
3 699 498
B21
Total dettes
30 259 412
30 259 412
Fonds propres
B22
Capital social
12 000 000
12 000 000
B23
Subventions en fonds propres
37 175 822
37 175 822
B24
Exercices précédents
32 593 822
32 593 822
B25
Exercice en cours
4 582 000
4 582 000
B26
Report à nouveau
(1 401 678)
(6 831 761)
B27
Exercices précédents
(1 414 683)
(1 414 683)
B28
A1, A2,
A3, A4
Exercice en cours
B29
Réserves
B30
Autres postes de fonds propres
B31
Retraitements des fonds propres
B31-1
A1
Au titre des ressources
subventionnées
13 006
(5 430 083)
126 860
(5 417 078)
126 860
—
5 669 362
5 669 362
738 314
69
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 3.13. Bilan retraité (continué)
Ref.
Réf.
croisées
B31-2
A2
Au titre des subventions en nature
2 569 600
B31-3
A3
Au titre de l’inflation
2 361 448
B32
Exercice
en cours
Intitulé du compte
Total fonds propres
Retraitement
47 901 004
Exercice en
cours retraité
48 140 283
Tableau �����������������������������������������������
3.14. �����������������������������������������
Exemple de présentation des retraitements
Objectif du
retraitement
Benchmarking
Benchmarking
Benchmarking
Benchmarking
Type de
retraitement
(A1) Coût des
ressources
subventionnées
(A2) Subvention en
nature
(A3) Inflation
(A4) Provisions pour
créances douteuses
(A5) Abandons de
créances
Comptes
potentiellement
concernés
Charges
financières (I7)
Charges de
personnel (I17)
Autres charges
administratives (I20)
Autres charges
financières (I11)
Immobilisations
nettes (B9)
Encours brut de
crédits (B4)
Provisions pour
créances douteuses
(B5)
Taux, calendrier
ou montant
Données
statistiques du
FMI, ligne 60
Coût local de
remplacement du
personnel et des
subventions ; coût
réel de l’appui
réseau international
Données
statistiques du
FMI, ligne 60
Voir norme minimale
de provisionnement
ci-dessous
Calcul
Total dettes
financières x
Taux du marché
– Charges
financières sur
dettes
Coût de
remplacement
– Coût réel
(Fonds propres,
début de période
x Inflation)
– (Immobilisations
nettes, début de
période x Inflation)
(PAR x Taux
recommandé pour
le benchmarking)
– Provisions pour
créances douteuses
réelles
Effet sur la
pérennité
financière
Diminue le résultat
net d’exploitation
Diminue le résultat
net d’exploitation
Diminue le résultat
net d’exploitation ;
augmente les
immobilisations
Aucun effet
sur la dotation
aux provisions
pour créances
douteuses ; diminue
l’encours brut de
crédits
Balance âgée
Portefeuille courant (non renégocié)
Portefeuille renégocié
Norme de provisionnement min. (%)
Norme de provisionnement min. (%)
A jour
0
100
PAR 1-30 jours
10
100
PAR 31-60 jours
30
100
PAR 61-90 jours
60
100
PAR 91-180 jours
70
100
100
PAR 181-365
abandon de créances
100
PAR > 365 jours
abandon de créances
100
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
4
Ratios et indicateurs financiers
Il existe une multitude de ratios et d’indicateurs financiers, qui peuvent tous être utiles aux dirigeants
d’une institution de microfinance (IMF). Les ratios et indicateurs aident à évaluer la performance de
différents aspects de l’activité de l’organisation. Les 18 indicateurs choisis dans ce cadre correspondent
aux domaines de mesure prioritaires pour la plupart des IMF. Ces indicateurs sont répartis en quatre
catégories :
•
•
•
•
Rentabilité et pérennité
Gestion bilantielle
Qualité du portefeuille
Efficience et productivité
Ce chapitre commence par récapituler les noms et formules des ratios, en précisant pour chacun l’objet
de la mesure. Chaque ratio est ensuite détaillé à l’intérieur de sa catégorie. Chaque catégorie fait l’objet
d’une brève introduction et chaque ratio d’une définition. Pour chacun de ces ratios, le cadre décrit :
• La formule
• Pourquoi le ratio est important
• Comment utiliser des données retraitées dans les calculs et quels sont les effets des
retraitements17
Chaque ratio peut être tiré directement des états financiers et des rapports présentés dans le chapitre
2. La plupart des ratios peuvent être calculés à l’aide des états financiers retraités présentés dans
le chapitre 3. Si l’IMF est en mesure de réaliser les retraitements, elle doit calculer ces ratios à
la fois sur une base retraitée et non retraitée. Ensemble, ces ratios fournissent une perspective
multidimensionnelle de la santé financière des activités de crédit et d’épargne de l’institution. Les
ratios doivent être analysés ensemble, car utiliser un ratio de manière isolée peut fournir une image
incomplète.
Le tableau 4.1 récapitule les 18 ratios retenus par SEEP en indiquant leur formule de calcul qui utilise
les informations des états financiers des chapitres 2 et 3.
Les ratios sont habituellement exprimés en montant ou pourcentage annualisé. Ils peuvent cependant
être calculés sur toute période, allant du mois à l’année, et les dirigeants sont encouragés à calculer des
ratios mensuels ou trimestriels. Avant de calculer ces ratios, il convient de réfléchir aux questions de
calcul de la moyenne et d’annualisation, traitées dans le chapitre 1.
17.Dans certains cas, les ratios ne peuvent pas être calculés sur une base retraitée ou l’intérêt de le faire est minime. Pour
ces ratios, l’effet du retraitement n’est pas indiqué.
71
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����
4.1. �����������������������������������
Synthèse des 18 ratios retenus par ����
SEEP
Ref.
Intitulé
Formule
Explication
Pérennité et rentabilité
R1
R2
R3
Autosuffisance
opérationnelle
Produits financiers
(Charges financières + Dotation aux
provisions pour créances douteuses +
Charges d’exploitation)
Évalue dans quelle mesure une
IMF couvre ses coûts avec ses
produits d’exploitation.
Autosuffisance
financière
Produits financiers retraités
(Charges financières retraitées + Dotation
aux provisions pour créances douteuses
retraitée + Charges d’exploitation
retraitées)
Évalue dans quelle mesure une
IMF couvre ses coûts après
retraitement des produits et
charges d’exploitation.
(Résultat net d’exploitation – impôts)
Montant moyen des actifs
Mesure la capacité de l’IMF à
utiliser ses actifs pour générer
un rendement. Ce ratio
s’entend net d’impôts et exclut
les éléments hors exploitation
et les subventions.
Rendementa des
actifs (ROA)
Rendement retraité
des actifs (AROA)
(Résultat net d’exploitation retraité – impôts)
Montant moyen retraité des actifs
Rendement des
fonds propres (ROE)
(Résultat net d’exploitation – impôts)
Montant moyen des fonds propres
Rendement retraité
des fonds propres
(AROE)
(Résultat net d’exploitation retraité – impôts)
Montant moyen retraité des fonds propres
Calcule le taux de rendement
du montant moyen des fonds
propres pour la période.
Du fait que le numérateur
n’inclut pas les éléments hors
exploitation et les subventions
et s’entend net d’impôts, ce
ratio est fréquemment utilisé
pour mesurer la rentabilité
commerciale.
Gestion bilantielle
R4
Rendement du
portefeuille brut de
crédits
Intérêts, frais et commissions perçus sur
le portefeuille de crédits
Encours de crédits brut moyen
R5
Ratio Portefeuille/
Actifs
Encours de crédits brut
Actifs
Mesure le degré d’allocation
des actifs à l’activité de crédit
de l’IMF. Indique la capacité
de la direction à affecter
des ressources à l’activité
première de l’IMF, et aussi la
plus rentable : octroyer des
microcrédits.
R6
Ratio du coût des
ressources
Charges financières sur dettes financières
(Montant moyen des dépôts + montant
moyen des emprunts)
Représente le taux d’intérêt
moyen payé par l’IMF sur ses
dettes financières.
Charges financières retraitées sur dettes financières
(Montant moyen des dépôts + montant
moyen des emprunts)
Le ratio retraité est
généralement plus élevé du
fait de l’effet du retraitement
au titre des ressources
subventionnées.
Ratio retraité du
coût des ressources
72
a Le terme « rentabilité » s’emploie également pour ce ratio et les suivants (R1, R2).
Indique la capacité de l’IMF à
générer des produits financiers
(intérêts, frais et commissions)
à partir du portefeuille de
crédits brut. Ne comprend
pas les produits comptabilisés
d’avance mais non perçus.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������������������������������
4.1. ��������������������������������������������������
Synthèse des 18 ratios retenus par SEEP (continué)
Ref.
Intitulé
Formule
Explication
R7
Ratio Dettes/Fonds
propres
Dettes
Fonds propres
Mesure le levier financier de
l’institution et le « matelas »
dont elle dispose pour absorber
les pertes après paiement de
toutes les dettes.
Le ratio retraité prend en
compte les réductions des
fonds propres dus aux
retraitements.
Ratio retraité
Dettes/Fonds
propres
R8
Ratio de liquidité
Dettes
Fonds propres retraités
Caisse + Placements à des fins de transaction
(Dépôts à vue + Dépôts à terme CT +
Emprunts à court terme + Intérêts à payer
sur dettes + Charges à payer et autres
dettes à CT)
Indique le niveau de caisse
et disponibilités que l’IMF
maintient pour couvrir ses
dettes à court terme. Par court
terme, on entend tout ou partie
des actifs ou dettes ayant une
date d’échéance ou de maturité
inférieure ou égale à 12 mois, ou
pouvant être facilement convertis
en espèces en 12 mois.
Qualité du portefeuille
R9
R10
Ratiob du
portefeuille à risque
PAR > 30 jours + Valeur des crédits renégociés)
Encours de crédits brut
Ratio retraité du
portefeuille à risque
PAR retraité > 30 jours + Valeur des crédits renégociés)
Encours de crédits brut retraité
Ratio d’abandon de
créances
Montant des abandons de créances
Encours de crédits brut moyen
Ratio retraité
d’abandon de
créances
R11
Ratio de couverture
du risque
Ratio retraité de
couverture du
risque
Montant des abandons de créances +
Retraitement au titre des abandons de créances
Encours de crédits brut moyen
Ratio le plus couramment
accepté en matière de mesure
de la qualité du portefeuille. Les
mesures les plus courantes du
PAR sur le plan international
sont > 30 jours et > 90 jours.
Le PAR retraité réduit l’encours
de crédits brut du montant
du retraitement au titre des
abandons de créances.
Représente le pourcentage des
crédits d’une IMF ayant fait
l’objet d’un abandon de créance
et dont le montant a été déduit
de l’encours de crédits brut (car
il est peu probable qu’ils soient
remboursés).
Les politiques d’abandon de
créances varient selon les IMF ;
il est recommandé de calculer
ce ratio sur une base retraitée.
Provisions pour créances douteuses
Portefeuille à risque > 30 jours
Indique dans quelle mesure
le portefeuille à risque est
couvert par les provisions pour
créances douteuses d’une IMF.
Provisions pour créances douteuses retraitées
Portefeuille à risque retraité > 30 jours
– Retraitement au titre des abandons de créances
Le ratio retraité intègre le
retraitement au titre des
provisions pour créances
douteuses et le retraitement au
titre des abandons de créances.
b On utilise également l’expression « taux de portefeuille à risque », de même que pour les ratios suivants (« taux
d’abandon de créances », « taux de couverture du risque »).
73
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������������������������������
4.1. ��������������������������������������������������
Synthèse des 18 ratios retenus par SEEP (continué)
Ref.
Intitulé
Formule
Explication
Efficience et productivité
R12
Ratio des charges
d’exploitation
Ratio retraité
des charges
d’exploitation
R13
Charges d’exploitation retraitées
Encours de crédits brut moyen retraité
Ce ratio comparant les charges
de personnel et charges
administratives au portefeuille
de crédits est l’indicateur
d’efficience le plus utilisé.
Le ratio retraité est
généralement supérieur lorsque
les subventions sont prises en
compte.
Coût par client actif
Charges d’exploitation
Nombre moyen de clients actifs
Offre une mesure utile de
l’efficience d’une IMF, en
déterminant ce que lui coûte en
moyenne un client actif.
Coût retraité par
client actif
Charges d’exploitation retraitées
Nombre moyen de clients actifs
Le ratio retraité est
généralement supérieur lorsque
les subventions sont prises en
compte.
R14
Nombre
d’emprunteurs par
agent de crédit
Nombre d’emprunteurs actifs
Nombre d’agents de crédit
Indique la charge de travail
moyenne (i.e. le nombre moyen
d’emprunteurs suivis par
chaque agent de crédit).
R15
Nombre de clients
actifs par membre
du personnel
Nombre de clients actifs
Effectif total
Renseigne sur la productivité
générale du personnel de
l’IMF en ce qui concerne le
suivi des clients (emprunteurs,
épargnants volontaires et
autres clients)
R16
Rotation de la
clientèle
Nombre de clients actifs, début de période + Nombre de nouveaux
clients pendant la période – Nombre de clients actifs, fin de période
Nombre moyen de clients actifs
Mesure le pourcentage de
clients qui ont utilisé le service
pendant la période mais ne le
font plus ; généralement, les
IMF s’efforcent de maintenir
un faible taux de rotation de la
clientèle.
R17
Solde moyen de
prêt
Encours de crédits brut
Nombre de crédits en cours
Mesure le solde moyen des
crédits en cours par emprunteur.
Ce ratio est un moteur de la
rentabilité et mesure quelle part
de chaque prêt est disponible
pour les clients.
Solde moyen
retraité de prêt
74
Charges d’exploitation
Encours de crédits brut moyen
Encours de crédits brut retraité
Nombre de crédits en cours retraité
Le ratio retraité intègre le
retraitement au titre des
abandons de créances.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������������������������������
4.1. ��������������������������������������������������
Synthèse des 18 ratios retenus par SEEP (continué)
Ref.
Intitulé
Formule
R18
Montant moyen des
crédits décaissés
Montant des crédits décaissés
Nombre de crédits décaissés
Explication
Mesure la taille moyenne des
crédits octroyés aux clients.
Ce ratio est fréquemment
utilisé pour projeter les
décaissements. Ce ratio ainsi
que R17 peut être comparé au
RNB par habitant (N12).c
c Bien que le montant des crédits ait longtemps été utilisé comme un critère indicatif du niveau de pauvreté des clients,
cette pratique est contestée. De meilleurs indicateurs de pauvreté sont développés par le groupe de travail du SEEP
Network sur la portée auprès des pauvres. Pour plus d’informations, visitez le site www.seepnetwork.org.
4.1
Ratios de rentabilité et de pérennité
Les ratios de rentabilité et de pérennité traduisent la capacité de l’IMF à maintenir son activité et
assurer sa croissance dans le futur. La plupart des IMF reconnues s’efforce d’atteindre la pérennité,
quel que soit leur statut, lucratif ou non. Les bailleurs de fonds et investisseurs sont de leur côté à la
recherche d’institutions pérennes. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’avoir un effet sur la rentabilité
et la pérennité. Même si des institutions nouvellement créées ou en croissance rapide peuvent avoir
une rentabilité faible, elles construisent les fondations nécessaires à la pérennité future. Les ratios
recommandés dans cette section sont ceux les plus largement reconnus dans le secteur.
R1
Autosuffisance opérationnelle/Autosuffisance financière
Formule
AO =
Produits financiers
(Charges financières + Dotation aux provisions pour
créances douteuses + Charges d’exploitation)
R1 =
I1 I7 + I13 + I16
Pourquoi ce ratio est-il important ?
L’autosuffisance opérationnelle est la mesure la plus élémentaire de la pérennité. Elle indique si les
produits d’exploitation sont suffisants pour couvrir toutes les charges d’exploitation. Comme les
précédentes mesures de rendement, l’AO utilise les produits et charges liés à l’activité principale
de l’IMF, en laissant de côté les produits hors exploitation et subventions. Les charges financières
et dotations aux provisions pour créances douteuses sont incluses dans ce calcul parce qu’elles
constituent des coûts normaux (et significatifs) d’exploitation. En se concentrant sur la couverture des
coûts, l’AO traduit la capacité de l’IMF à poursuivre ses opérations sans subventions futures.
Le seuil de rentabilité des opérations d’une IMF se situe à 100%. Les jeunes IMF peuvent avoir besoin
de plusieurs années pour atteindre l’équilibre. Une fois que celui-ci est atteint, le ratio d’autosuffisance
opérationnelle ne doit plus descendre au-dessous de 100%. L’autosuffisance opérationnelle n’est pas
aussi fluctuante que d’autres ratios. La croissance et l’amélioration de l’efficience suffisent à assurer
une tendance positive. L’AO est une mesure de rentabilité qu’il est intéressant de suivre sur une base
mensuelle. Les dirigeants doivent s’efforcer d’analyser les moteurs de l’AO – est-ce la taille des
75
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
prêts, les rendements élevés, la faiblesse des charges financières ou l’efficience des opérations ? Bien
qu’elle ne soit pas considérée comme un indicateur aussi rigoureux que le rendement retraité des fonds
propres, l’autosuffisance opérationnelle est une mesure simple et utile pour les dirigeants d’IMF, en
particulier pour les jeunes IMF qui souhaitent suivre leur évolution vers la pérennité.
Effets des retraitements
Produits financiers retraités
(Charges financières retraitées + Dotation aux
provisions pour créances douteuses retraitée +
Charges d’exploitation retraitées)
AF =
R1ret =
I1 I7 retraité + I13 retraité +
I16 retraité
Le ratio retraité d’autosuffisance opérationnelle est appelé autosuffisance financière (AF). Quatre des
retraitements ont une influence sur l’AF, du fait qu’ils augmentent les charges financières, les dotations
aux provisions pour créances douteuses et les charges d’exploitation. Seul le retraitement au titre des
abandons de créances n’a d’effet ni sur les produits ni sur les charges. La différence entre ce ratio et
l’AO est que l’AF mesure non seulement la capacité de l’IMF à couvrir ses coûts d’exploitation, mais
aussi sa capacité à maintenir la valeur de ses fonds propres par rapport à l’inflation et à fonctionner
et se développer sans subventions. En bref, l’AO mesure la capacité de survie tandis que l’AF est un
meilleur indicateur de la capacité de croissance.
Les dirigeants d’IMF doivent chercher à atteindre un ratio d’autosuffisance financière supérieur à
100%. L’AF peut être affectée par plusieurs facteurs externes, tels que l’inflation et le taux du marché
local pour l’emprunt, qui peuvent conduire à des fluctuations annuelles. L’AF est moins susceptible de
fluctuer dans le cas d’IMF ayant une faible dépendance aux subventions et un levier plus élevé (et des
retraitements plus faibles), comme les institutions commerciales et les mutuelles de crédit. Une IMF
en mesure de calculer l’AF peut aussi calculer le rendement retraité des fonds propres et le rendement
retraité des actifs. Lorsqu’une IMF se maintient à un niveau d’autosuffisance financière supérieur à
100%, les dirigeants doivent prêter attention au rendement retraité des fonds propres et des actifs, qui
sont des mesures plus commerciales de la performance.
R2
Rendement des actifs / Rendement retraité des actifs
ROA =
(Résultat net d’exploitation – impôts)
Montant moyen des actifs
R2 =
(I21 – I26)
B12moy
Pourquoi ce ratio est-il important ?
76
Le rendement des actifs (ROA) renseigne sur la performance de gestion des actifs de l’IMF visant
à optimiser leur rentabilité. Ce ratio inclut non seulement le rendement du portefeuille mais aussi
tous les autres produits tirés des placements et autres activités d’exploitation. Lorsque le ROA d’une
institution est relativement constant, il peut être utilisé pour projeter les revenus des périodes futures.
Contrairement au rendement des fonds propres (ROE), ce ratio mesure la rentabilité quelle que soit
la structure de financement sous-jacente de l’institution. Il ne défavorise pas les IMF essentiellement
financées sur fonds propres. C’est pourquoi le ROA est une bonne mesure pour comparer les IMF
commerciales et non commerciales. En réalité, les IMF non commerciales dotées de faibles ratios
dettes/fonds propres ont souvent un ROA plus élevé que leurs homologues commerciales parce
qu’elles ont des charges financières plus faibles et payent moins d’impôts.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Le ROA doit être positif. Ces dernières années, les IMF ont atteint des niveaux de ROA
inhabituellement élevés. Une corrélation positive existe entre ce ratio et le ratio Portefeuille/Actifs ; il
est plus élevé pour les institutions dont le portefeuille de crédits constitue une large part des actifs.
Effets des retraitements
AROA =
(Résultat net d’exploitation retraité – impôts)
Montant moyen retraité des actifs
R2ret =
(I21 – I26) retraité
B12moy retraité
Les cinq retraitements ont un effet sur ce ratio. Comme pour le rendement retraité des fonds propres,
l’effet principal est la réduction du résultat net d’exploitation. La plupart des IMF ne peuvent pas compter
financer leur croissance future avec des apports continus de subventions. Le rendement retraité des actifs
(AROA) donne une indication de leur capacité à se développer de manière rentable avec des fonds non
subventionnés. L’AROA permet une comparaison intéressante de la rentabilité entre IMF, car il rend bien
compte des coûts supportés par une IMF commerciale sans pénaliser les IMF non commerciales pour la
faiblesse de leur levier. Il révèle que les IMF non commerciales peuvent être très rentables.
R3
ROE =
Rendement des fonds propres / Rendement retraité des fonds propres
Résultat net d’exploitation – impôts
Montant moyen des fonds propres
R3 =
(I21 – I26)
B32moy
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Dans une IMF à but lucratif, le rendement des fonds propres (ROE) est l’indicateur de rentabilité
le plus important. Il mesure la capacité de l’IMF à rémunérer la participation de ses actionnaires,
à renforcer ses fonds propres par les bénéfices non distribués et à lever d’autres participations en
fonds propres. Pour une IMF à but non lucratif, le ROE indique sa capacité à renforcer ses fonds
propres grâce aux bénéfices, des fonds propres renforcés permettant à l’institution de lever davantage
de financements pour développer son portefeuille. En excluant les subventions et produits hors
exploitation, ce ratio montre la capacité de l’institution à générer des revenus à partir de son activité
principale de services financiers.
Certaines IMF matures ont atteint un niveau de rendement des fonds propres remarquablement élevé,
supérieur à celui des banques. Les jeunes organisations peuvent avoir besoin de plusieurs années pour
arriver à un bon niveau de ROE et même une IMF expérimentée peut voir son ROE temporairement en
diminution à cause d’évènements imprévus (tels que des catastrophes naturelles) ou planifiés (comme
une croissance). Le ROE tend à fluctuer davantage que le ROA. Les mesures mensuelles du ROE
peuvent être trompeuses, car de nombreux coûts ne sont pas enregistrés avant la fin de l’exercice. Les
dirigeants doivent s’assurer que la tendance est positive sur plusieurs années et que le niveau du ratio
est similaire ou supérieur à celui de leurs concurrents. Lorsque le marché sature et que la concurrence
augmente, le ROE peut se stabiliser.
Les IMF uniquement financées par des dotations en capital trouveront ce ratio moins pertinent car les
bailleurs fondent rarement leurs décisions d’investissement futur sur le ROE. Ce dernier est cependant
un bon indicateur de la manière dont l’IMF utilise les bénéfices non distribués et les fonds des bailleurs
pour s’efforcer d’atteindre la rentabilité.
77
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Effets des retraitements
AROE =
(Résultat net d’exploitation retraité – impôts)
Montant moyen retraité des fonds propres
R3ret =
(I21 – I26) retraité
B32moy retraité
Les retraitements au titre des ressources subventionnées, de l’inflation et des subventions en nature
ont un effet sur le rendement retraité des fonds propres (AROE) du fait de la diminution du résultat
d’exploitation net. Le retraitement au titre des provisions pour créances douteuses peut réduire
le résultat d’exploitation net et les fonds propres moyens. Avec ce ratio, les dirigeants et autres
parties prenantes peuvent déterminer la performance potentielle d’une IMF dans un environnement
commercial sans subventions. L’AROE est un bon critère indicatif de la viabilité commerciale et la
plupart des investisseurs s’en servent. Comme il élimine l’effet positif des subventions et des emprunts
à taux subventionné et applique une norme minimale de traitement du portefeuille à risque, l’AROE est
utile pour comparer une IMF à une autre.
4.2
Ratios de gestion bilantielle
La base de l’intermédiation financière est la capacité à gérer les actifs (emplois des fonds) et les dettes
(sources des fonds). La gestion bilantielle intervient aux différents niveaux suivants :
• Gestion du taux d’intérêt. L’IMF doit s’assurer que les emplois de fonds génèrent des
revenus supérieurs aux coûts des fonds.
• Gestion des actifs. Les fonds doivent être utilisés pour créer des actifs qui produisent le
plus de revenus (les plus « productifs »).
• Levier financier. L’IMF cherche à emprunter des fonds pour augmenter les actifs et par-là
augmenter les produits et le bénéfice net. Dans le même temps, l’IMF doit gérer le coût
et l’emploi de ses emprunts de manière à générer des revenus supérieurs au montant des
intérêts et frais payés sur ces emprunts. Elle doit également veiller à ne pas emprunter
davantage que ce qu’elle peut rembourser dans les périodes difficiles.
• Gestion des liquidités. L’IMF doit s’assurer qu’elle a suffisamment de fonds disponibles
(« liquides ») pour honorer toutes les obligations à court terme.
• Gestion des devises. Concerne les IMF qui prêtent, investissent ou empruntent en
monnaie étrangère. Le risque est d’autant plus grand lorsqu’il existe un décalage entre la
valeur des actifs en devises et celle des dettes en devises, exposant l’IMF à un déclin de
la valeur de ses actifs ou à une augmentation du solde de ses dettes financières en cas de
mouvement significatif des taux de change.
Bien que les cinq indicateurs suivants soient importants pour toute IMF, ils sont particulièrement
importants pour les IMF qui acceptent des dépôts et empruntent des fonds.
R4
Rendement du portefeuille brut de crédits
Rendement =
78
Intérêts, frais et commissions perçus
sur le portefeuille de crédits
Encours de crédits brut moyen
R4 =
I1
B4moy
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le rendement du portefeuille brut de crédits, ou rendement du portefeuille, mesure la valeur des
intérêts, frais et commissions réellement perçus des clients pendant la période. Ce ratio est le premier
indicateur de la capacité d’une IMF à générer des liquidités destinées aux opérations à partir du
portefeuille de crédits. Les encaissements de produits issus du portefeuille sont essentiels pour la
survie de l’IMF. En tant que mesure de la trésorerie, cet indicateur n’est faussé ni par des politiques de
comptabilisation ou constatation d’avance irréalistes, ni par le refinancement de prêts, ni par d’autres
paiements calculés susceptibles de masquer les problèmes de retard.18
Le rendement du portefeuille doit être analysé dans le contexte du marché local et des taux d’intérêt
en vigueur. Les rendements ne doivent pas fluctuer de manière significative à moins que l’IMF ne
modifie fréquemment les conditions de ses prêts. Les dirigeants de l’IMF doivent régulièrement
comparer le rendement du portefeuille au taux d’intérêt effectif des prêts ou au rendement contractuel
du portefeuille pour surveiller l’apparition éventuelle d’un « écart de rendement ». Si le rendement est
fortement ou systématiquement inférieur au taux d’intérêt effectif, cela peut indiquer des problèmes de
recouvrement.
Les dirigeants doivent être prudents lors du calcul d’une moyenne ou d’une annualisation pour les
besoins du calcul du rendement. Lorsque l’encours brut de crédits d’une IMF est en croissance rapide,
une simple moyenne peut fausser le calcul du rendement. De même, considérer le rendement sur une
période courte, comme un mois, peut également fausser le rendement. Il est recommandé de suivre ce
ratio à une fréquence mensuelle ou trimestrielle et de faire connaître les distorsions éventuelles dues
aux calculs des moyennes ou de l’annualisation.
R5
Ratio Portefeuille/Actifs
Portefeuille/Actifs =
Encours de crédits brut
Actifs
R5 =
B4
B12
Pourquoi ce ratio est-il important ?
L’activité première d’une IMF consiste à octroyer des crédits et à fournir d’autres services financiers
aux microentrepreneurs. Ce ratio montre dans quelle mesure l’IMF affecte ses actifs à son activité
première et, dans la plupart des cas, à son activité la plus rentable, à savoir l’octroi de crédits.
En un coup d’œil, les dirigeants peuvent connaître le degré d’utilisation des ressources de l’IMF
dans l’octroi de microcrédits à fort rendement. Ce ratio est particulièrement utile lorsqu’il fait l’objet
d’un suivi mensuel. L’encours brut de crédits peut connaître des fluctuations très importantes d’un
mois sur l’autre si la demande de crédits subit des variations saisonnières. Les dirigeants peuvent
également utiliser ce ratio pour identifier des fluctuations pouvant résulter de rigidités structurelles ou
opérationnelles entraînant le remboursement ou le décaissement d’un grand nombre de prêts au même
moment. Selon le contexte, ce ratio peut indiquer un besoin de financements complémentaires ou
18.Les IMF qui utilisent la comptabilité d’engagement et ont des difficultés à déterminer le montant des intérêts, frais et
commissions tirés du portefeuille peuvent choisir d’utiliser les Produits financiers (I1) au numérateur. Il est également
possible d’utiliser les Produits financiers (I1) moins les Intérêts à recevoir (B6) comme estimation du montant des
intérêts et frais perçus. Cette estimation (I1 – B6) ne constitue cependant pas un indicateur très fiable pour les IMF dont
les prêts sont assortis d’échéances longues, de périodes de grâce étendues ou de remboursement in fine des intérêts.
79
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
traduire un excès de liquidité. Tout dépend des besoins de liquidité de l’institution et de ses capacités
de gestion bilantielle : les IMF dont le financement du portefeuille repose fortement sur l’épargne
tendent à maintenir un ratio Portefeuille/Actifs élevé et stable.
R6
Coût des ressources / Coût retraité des ressources
Coût des
ressources =
Charges financières sur dettes financières
(Montant moyen des dépôts + montant
moyen des emprunts)
R6 =
I8
(B13moy + B14moy + B15moy
+ B18moy + B19 moy)
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Ce ratio permet de fournir un taux d’intérêt unique pour l’ensemble des dettes, dépôts et emprunts de
l’IMF. Le dénominateur n’inclut pas d’autres dettes, tels que les effets à payer ou prêts hypothécaires.
Par comparaison avec (R4), il révèle la relation entre le coût de financement du portefeuille par les
emprunts et le rendement du portefeuille. Cette relation est l’élément clé d’une bonne gestion des taux
d’intérêt.
Les institutions financières cherchent à minimiser le coût des ressources et à maximiser le rendement.
Idéalement, les IMF parvenant à maintenir un coût des ressources peu élevé sont celles qui ont accès
à la mobilisation des dépôts et/ou aux emprunts à un coût raisonnable car déposants et créanciers ont
confiance en leur solvabilité. Plus une IMF est solvable, plus le coût sera faible. Il existe plusieurs
raisons qui peuvent expliquer un faible coût des ressources, toutes n’étant cependant pas saines pour la
croissance à long terme de l’institution. Pour certaines, le faible coût des ressources peut s’expliquer
par l’accès à des emprunts subventionnés.
Le coût des ressources dépend du marché et varie donc en fonction du pays, du type institutionnel
et du statut légal. Un responsable d’IMF doit régulièrement surveiller le coût des ressources de son
institution. Ce ratio est particulièrement utile lorsqu’il est comparé avec le Rendement du portefeuille
brut de crédits (R4). Il est recommandé de veiller à maintenir une marge financière suffisante entre le
coût des ressources et le rendement.
Effets des retraitements
Coût des
ressources =
Charges financières retraitées
sur dettes financières
(Montant moyen des dépôts +
montant moyen des emprunts)
R6ret =
(I8 retraité)
(B13moy + B14moy + B15moy
+ B18moy + B19 moy)
Le retraitement au titre des ressources subventionnées augmente les charges financières sur les dettes et
augmente le coût des ressources. Comparer ce ratio avec le Rendement du portefeuille brut de crédits
(R4) pour connaître la marge financière de l’IMF – c’est-à-dire la différence entre son taux d’emprunt
et son taux de prêt. Les dirigeants d’IMF peuvent souhaiter suivre le niveau de dépendance aux
emprunts subventionnés en surveillant la différence entre le coût des ressources non retraité et le coût
des ressources retraité.
80
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
R7
Ratio dettes/fonds propres, ratio retraité dettes/fonds propres
Dettes/Fonds propres =
Dettes
Fonds propres
B21
B32
R7 =
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le ratio dettes/fonds propres est couramment utilisé pour mesurer l’adéquation du capital des IMF. Il
indique la marge de sécurité dont dispose l’institution pour absorber les pertes avant de faire courir un
risque à ses créanciers. Il reflète la capacité de l’IMF à augmenter ses fonds propres par effet de levier,
en empruntant pour accroître ses actifs. C’est pourquoi il est souvent appelé « ratio de levier ». En
général, ce ratio est important pour les investisseurs et les prêteurs.
Le ratio dettes/fonds propres est un ratio d’« état », qui rend compte de la situation à un moment
précis dans le temps. Il peut fluctuer quotidiennement et doit faire l’objet d’un suivi aussi régulier
que possible dans les IMF à fort coefficient d’endettement. Les dirigeants peuvent également
envisager de surveiller le ratio dette/fonds propres moyen sur une période donnée, pour une meilleure
appréciation du risque. Les IMF mobilisant des dépôts et les organisations fondées sur l’épargne
présentent généralement un ratio plus élevé que les IMF non commerciales. Dans de nombreux pays,
le niveau des dettes rapportées aux fonds propres est limité par les réglementations locales ou contrôlé
indirectement par des restrictions d’emprunt.
Les dirigeants d’IMF ne doivent pas se contenter de surveiller le ratio dettes/fonds propres. Il existe
d’autres indicateurs, comme les ratios fonds propres/actifs ou fonds propres/actifs ajustés en fonction
des risques, qui sont couramment utilisés par les banques pour évaluer l’adéquation du capital. Le
« multiplicateur » de fonds propres (actifs/fonds propres) est un ratio simple pour mesurer le niveau
de levier d’une IMF, car il montre comment l’IMF utilise ses fonds propres pour accroître ses actifs
en s’endettant. Cependant, aucun de ses ratios dettes/fonds propres ne renseigne sur l’adéquation des
conditions et de la durée d’endettement de l’IMF au regard de sa base d’actifs. A des fins de gestion, un
dirigeant peut également créer des tableaux pour suivre les échéances et les coûts de ses dettes, et ainsi
repérer toute différence notable entre l’échéance et le rendement de ses actifs.
Effets des retraitements
Dettes/Fonds propres retraité =�
Dettes
Fonds propres retraités
R7ret =
B21
B32 retraité
À l’exception du retraitement au titre des abandons de créances, les retraitements entraînent
généralement une baisse des fonds propres. Une réduction des fonds propres a pour effet d’augmenter
ce ratio, indiquant un niveau de risque accru pour l’IMF. Si un écart important apparaît entre le ratio
non retraité et le ratio retraité, les dirigeants doivent déterminer si la base de fonds propres de l’IMF est
suffisante pour rembourser toutes les dettes en période de difficultés ou en l’absence de subventions, en
particulier si le retraitement au titre des provisions pour créances douteuses est important.
81
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
R8
Ratio de liquidité
Ratio de
liquidité =
Caisse + Placements à des fins de transaction
(Dépôts à vue + Dépôts à terme CT+ Emprunts à
court terme + Intérêts à������������������������������
�����������������������������
payer sur dette financière +
Charges à payer�������������������������������
et autres dettes à court terme
������������������������������
R8 =
B1 + B2
(B13 + B14 + B15 +
B16 + B17)
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le ratio de liquidité sert à mesurer si les ressources en liquidités sont suffisantes pour couvrir
les obligations à court terme à l’égard des déposants, des prêteurs et des autres créanciers. Les
institutions financières sont particulièrement vulnérables au manque de liquidités car leur activité
repose entièrement sur la gestion correcte des flux de liquidité entrants et sortants. Pour les IMF, il
est important de maintenir un niveau de liquidités suffisant non seulement pour payer les factures, les
salaires et les créanciers, mais également pour honorer leur engagement de renouvellement des prêts,
qui constitue l’une des principales motivations de remboursement pour les clients. De même, une
institution financière qui n’est pas en mesure de restituer les dépôts en temps voulu perd généralement
la confiance de sa clientèle et l’accès aux financements futurs.
Le ratio de liquidité permet aux dirigeants de vérifier que les liquidités sont à tout moment suffisantes
pour subvenir aux obligations les plus immédiates, soit les dépôts à court terme, les emprunts à court
terme et les autres charges et dettes à court terme. Dans ce document, « court terme » se réfère aux
actifs et aux dettes qui peuvent être liquidés dans un délai d’un an à partir de la date d’établissement de
l’état ou du rapport, et non à partir de la date de décaissement, d’émission ou d’achat19.
Aucun ratio de liquidité, utilisé seul, n’est adéquat pour suivre la trésorerie. Les dirigeants doivent
mettre en place des politiques de gestion de trésorerie garantissant la disponibilité des liquidités en
temps voulu dans toutes les agences.
Effets des retraitements
Aucun des retraitements présentés dans ce document n’influe sur le ratio de liquidité.
4.3
Ratios relatifs à la qualité du portefeuille
L’encours brut de crédits constitue le principal actif d’une IMF. La qualité du portefeuille est
essentielle pour le succès financier de toute institution de microfinance. Une baisse de la qualité du
portefeuille peut indiquer un recul de la satisfaction de la clientèle, qui risque de se traduire par un
faible taux de fidélisation et une hausse des coûts d’acquisition de clients. Elle peut également être le
symptôme de problèmes au niveau de l’encadrement et de la surveillance du personnel. Dans tous les
cas, la mauvaise qualité d’un actif a pour conséquence des coûts supplémentaires et des revenus plus
faibles. Il convient d’examiner la qualité du portefeuille sous plusieurs angles différents, pour se faire
une idée plus claire de la situation. Les trois ratios présentés dans ce chapitre doivent être considérés
comme un tout : aucun des trois ne suffit à lui seul pour une analyse efficace.
82
19.Si les dirigeants peuvent répartir les actifs et les dettes selon différentes échéances, ils peuvent appliquer ce ratio aux
actifs et aux dettes dus ou échus dans un délai de trois mois.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
R9
Portefeuille à risque / Portefeuille à risque retraité
PAR =�
Portefeuille à risque > 30 jours + Crédits renégociés
Encours brut de crédits
R9 =
P14 > 30 j + P16
B4
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Comme nous l’avons expliqué au chapitre 2, le Portefeuille à risque (PAR) est important car il traduit
le potentiel de pertes futures sur la base de la performance actuelle du portefeuille de crédits. Le ratio
PAR est l’instrument le plus communément utilisé dans le secteur de la microfinance pour mesurer
la performance de crédit. Le PAR > 30 jours est souvent considéré comme le seuil au-delà duquel les
crédits sont considérés comme plus risqués.
Ce ratio inclut également les crédits renégociés, afin non seulement d’éviter la dissimulation des prêts
problématiques par le rééchelonnement ou le refinancement, mais également de refléter le niveau de
risque accru associé aux clients qui rencontrent des problèmes pour assurer les remboursements.
Le niveau de ce ratio doit être bas et relativement stable. Si possible, les dirigeants doivent le
contrôler quotidiennement. Lorsqu’elle se réfère au PAR, l’IMF doit toujours spécifier le nombre de
jours. Le calcul du PAR > 1 jour est un excellent outil pour suivre le remboursement des prêts et le
risque d’impayés. Il permet aux dirigeants de remédier aux problèmes avant de perdre tout contrôle.
Les dirigeants d’IMF proposant des crédits soumis à une fréquence de remboursement élevée,
hebdomadaire par exemple, doivent être particulièrement attentifs au PAR > 1 jour. Les clients qui
effectuent des remboursements hebdomadaires peuvent avoir déjà trois paiements de retard ou plus
avant d’atteindre le seuil du PAR > 30 jours.
Le ratio PAR proprement dit ne fournit que très peu d’informations sur les raisons des impayés, mais
une comparaison du portefeuille à risque entre différents produits, agences, voire agents de crédit
peut mettre les dirigeants sur une piste. Les dirigeants doivent surveiller la proportion du PAR qui
est finalement passé en perte. Si ce pourcentage est élevé, cela peut indiquer un problème systémique
au niveau du recouvrement des crédits en retard. Lorsqu’une IMF abandonne immédiatement ces
créances, le niveau du PAR reste faible, mais cette image est faussement optimiste.
Comme nous l’avons expliqué au chapitre 2, le PAR ne doit pas être confondu avec le taux d’impayés :
le taux d’impayés porte exclusivement sur les remboursements en retard, sans prendre en compte les
remboursements futurs, lesquels ne sont pas encore arrivés à échéance mais présentent déjà un risque
accru du fait des impayés précédents.
Effets des retraitements
PAR retraité =
PAR retraité > 30 jours + Crédits renégociés
Encours brut de crédits retraité
R9ret =
P14ret > 30 j. + P16
B4 retraité
Le retraitement au titre des abandons de créances affecte le ratio en réduisant la taille du portefeuille
à risque et de l’encours brut de crédits, puisque le Portefeuille à risque > 180 jours est passé en perte.
Comme il limite l’analyse à la partie du portefeuille pour laquelle on peut encore raisonnablement
attendre des remboursements, le ratio PAR peut aider les dirigeants à concentrer leurs efforts sur le
traitement précoce des impayés.
83
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
R10
Ratio d’abandon de créances / Ratio retraité d’abandon de créances
Ratio d’abandon de créances =
Montant des crédits passés en perte
Encours brut moyen de crédits
R10 =
P7
B4moy
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le ratio d’abandon de créance renseigne sur la qualité passée de l’encours brut de crédits. Les
abandons de créances constituent le plus grand danger pour une IMF, car elles se traduisent par une
réduction de ses actifs et de son potentiel de gain présent et futur. Un ratio élevé peut traduire un
problème au niveau des mesures de recouvrement.
Les abandons de créances sont un instrument comptable destiné à supprimer des états financiers les
crédits présentant des retards de remboursement persistants. Il est largement influencé par les choix
politiques de l’IMF. La fréquence de contrôle de ce ratio doit être identique à celle des abandons de
créances20. La politique d’abandon de créances de l’IMF doit être transparente : elle doit être clairement
définie, appliquée et contrôlée par le conseil d’administration. Cependant, il convient de maintenir les
abandons de créances à un niveau minimal ; la plupart des IMF présentent un ratio extrêmement bas.
Le ratio d’abandon de créances se fonde sur l’encours brut moyen de crédits car les abandons de
créances sont généralement enregistrés tout au long d’une période donnée. Une politique agressive en
matière d’abandon de créances réduit le ratio PAR. C’est pourquoi le ratio PAR et le ratio d’abandon
de créances doivent être analysés ensemble. Une politique agressive d’abandon de créances doit
s’accompagner de mesures rigoureuses en matière de recouvrement. Les dirigeants doivent suivre de
près le compte Montant des prêts recouvrés (P10).
Effets des retraitements
Ratio d’abandon de
créances retraité =
Montant des crédits passés en perte +
Retraitement au titre des abandons de créances
Encours brut moyen de crédits retraité
R10ret =
P7 + E5
B4moy retraité
Le retraitement au titre des abandons de créances affecte le ratio d’abandon de créances en augmentant
le montant des crédits passés en perte et en réduisant l’encours brut moyen de crédits21. Comme nous
l’avons expliqué au chapitre 3, les politiques d’abandon de créances varient d’une IMF à l’autre,
ce qui rend les comparaisons difficiles. Pour le retraitement au titre des abandons de créances, il est
recommandé de passer en perte les prêts présentant des retards de remboursement de plus de 180 jours,
et le ratio retraité reflète cette pratique. Ce retraitement ne s’applique pas aux IMF pratiquant une
politique plus agressive.
R11
Ratio de couverture du risque / Ratio retraité de couverture du risque
Ratio de couverture
du risque =
Provisions pour créances douteuses
Portefeuille à risque > 30 jours
R11 =�
B5*
P14 > 30 jours
* Ce ratio est exprimé sous la forme d’un pourcentage positif.
84
20.Certaines IMF ne passent les crédits en perte qu’une fois par an : le ratio ne peut alors être suivi qu’annuellement.
21.Certaines méthodes, comme le système CAMEL d’ACCIÓN, prévoient un calcul sans retraitement de l’encours brut
moyen de crédits.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le ratio de couverture du risque sert à mesurer la capacité des provisions pour créances douteuses à
rendre compte des pertes potentielles sur crédits. Les provisions pour créances douteuses constituant
une anticipation des pertes sur crédits, le ratio de couverture du risque est un indicateur approximatif
de la capacité de l’institution à absorber les pertes sur crédits dans le scénario le moins favorable, c’està-dire dans le cas où la totalité du portefeuille à risque > 30 jours s’avère irrécouvrable. Bien que les
provisions pour créances douteuses figurent sous forme de nombre négatif dans le bilan, le ratio de
couverture du risque est exprimé sous forme d’un pourcentage positif.
Même en cas d’anticipation idéale du risque d’impayés, ce ratio n’est pas forcément égal à 100 %.
Comme nous l’avons décrit au chapitre 2, le montant des provisions pour créances douteuses dépend
de la balance âgée du portefeuille. Par exemple, si la plupart des crédits présentant des arriérés ont
plus de 180 jours de retard, le ratio tend vers 100 % ; en revanche, si les retards de paiement sont
majoritairement inférieurs à 90, le ratio est inférieur à 100 %.
Dans tous les cas, il doit rester relativement constant. Toute variation brusque indique une détérioration
ou une amélioration de la qualité du portefeuille de crédits, ou alors un excès ou une insuffisance de
provisions pour créances douteuses.
Les autorités réglementaires ou fiscales locales peuvent imposer des exigences en matière de ratios
de couverture du risque, en définissant un niveau autorisé de dotations aux provisions pour créances
douteuses. Pour toutes ces raisons, nous recommandons aux dirigeants de publier la totalité de la
balance âgée du portefeuille en retard, comme nous l’avons expliqué au chapitre 2.
Effets des retraitements
Ratio retraité de
couverture du risque =
Provisions retraitées pour créances
douteuses
PAR > 30 jours retrait���������������
–���������������
Retraitement
au titre des abandons de créances
R11ret =
B5* retraité
P14 > 30 jours�
retraité – E5
* Ce ratio est exprimé sous la forme d’un pourcentage positif.
Le retraitement au titre des provisions pour créances douteuses accroît les provisions pour créances
douteuses et donc le ratio. Le retraitement au titre des abandons de créances réduit le portefeuille à
risque > 30 jours. Le ratio retraité traduit la capacité de l’IMF à absorber les pertes sur crédits en tenant
compte de la totalité des pertes potentielles.
4.4
Indicateurs d’efficience et de productivité
Les indicateurs d’efficience et de productivité reflètent l’efficacité avec laquelle l’IMF utilise ses
ressources, en particulier ses actifs et ses ressources humaines. Les IMF appliquent divers indicateurs
d’efficience et de productivité en fonction de leur structure organisationnelle, lignes de produits et
priorités de suivi.
85
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Comme variable de référence pour les ressources humaines dans ses calculs de productivité, l’IMF
doit choisir entre le nombre de membres du personnel et le nombre d’agents de crédit. Les agents
de crédit peuvent être considérés comme une catégorie distincte car ils sont en général directement
impliqués dans les activités de génération de produits (soit la distribution et le recouvrement des
prêts), contrairement aux autres membres du personnel. Toutefois, on observe une tendance à inclure
la totalité du personnel dans les calculs de productivité, car les activités des agents de crédit peuvent
recouper partiellement celles du personnel administratif.
Outre la sélection d’un dénominateur adapté aux caractéristiques de l’institution, les dirigeants
doivent examiner l’impact éventuel de la durée des prêts, des méthodes de prestation de crédit et des
conditions macro-économiques (par exemple le revenu national brut par habitant et le coût local de
la main d’œuvre) sur l’interprétation et la pertinence de certains des ratios décrits dans ce chapitre.
Il peut être utile d’observer simultanément plusieurs d’entre eux, pour obtenir une description plus
complète et significative du succès actuel et futur de l’institution en matière de gestion financière. C’est
pourquoi le lecteur doit parfaitement maîtriser les composantes de ces indicateurs et savoir les utiliser
conjointement.
R12
Ratio de charges d’exploitation / Ratio retraité de charges d’exploitation
Charges d’exploitation rapportées à
l’encours brut moyen de crédits =�
Charges d’exploitation
Encours brut moyen de crédits
R12 =
I16
B4moy
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le ratio de charges d’exploitation permet aux dirigeants de comparer rapidement les charges
administratives et les charges de personnel avec le rendement réalisé par l’IMF sur l’encours brut de
crédits. C’est pourquoi il est souvent appelé ratio d’efficience. Suivre la tendance de ce ratio est un moyen
simple d’observer si l’IMF améliore son efficience à mesure qu’elle développe son portefeuille de prêts.
Plus le ratio est bas, plus l’institution est efficiente. Les IMF doivent donc s’efforcer de le réduire
progressivement, même si la taille du portefeuille stagne, jusqu’à ce qu’elles soient convaincues
d’avoir épuisé toutes les possibilités de gains d’efficience. Ce ratio peut fluctuer d’un mois sur l’autre,
mais il doit décliner d’une année sur l’autre. Si les IMF commerciales et les mutuelles de crédit
supportent des charges d’exploitation plus élevées du fait des services d’épargne, elles s’avèrent
beaucoup plus efficaces que les IMF non commerciales en matière de contrôle des coûts d’exploitation.
Il existe une multitude d’indicateurs d’efficience. Ils consistent généralement en un compte de
produits ou de charges divisé par un compte de bilan. Par exemple, les dirigeants peuvent suivre les
charges de personnel séparément (charges de personnel/encours brut moyen de crédits) pour repérer
des possibilités de gains d’efficacité du personnel. Pour calculer les indicateurs d’efficience, les IMF
doivent choisir le dénominateur qu’elles veulent utiliser. Les plus courants sont les suivants :
• Encours brut moyen de crédits
• Actifs productifs moyens
• Actifs totaux moyens
La plupart des IMF choisissent l’encours brut moyen de crédits car il sert également de dénominateur
pour le calcul d’autres ratios, par exemple le rendement du portefeuille. Cependant, il existe de solides
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
arguments en faveur de l’utilisation des actifs productifs, la norme appliquée dans le secteur bancaire
commercial, ou des actifs moyens totaux, plus faciles à calculer. Quel que soit le dénominateur
sélectionné, l’IMF doit en faire une application cohérente. Pour simplifier la présentation, nous avons
choisi d’utiliser uniquement l’encours brut moyen de crédits dans ce document.
L’octroi de petits prêts et la prestation de services financiers dans des régions isolées constituent
une activité très coûteuse. Les mécanismes de prestation mis en place par l’IMF peuvent avoir une
influence considérable sur le coût par client actif. Par exemple, il est plus coûteux de se rendre sur
place, dans les communautés, pour fournir les services que de faire venir les clients jusqu’à l’agence.
Les dirigeants doivent continuer à réduire le ratio des charges d’exploitation même une fois que
la croissance du portefeuille a commencé à ralentir. Ils doivent examiner les causes des variations
de l’efficience d’exploitation : elles peuvent être dues à l’augmentation de la taille des prêts, à
l’amélioration des économies d’échelle, à l’introduction d’une nouvelle technologie, etc. D’une
manière générale, plus les crédits sont petits, moins les IMF apparaîtront efficientes. Dans le même
temps, le suivi des variations de ce ratio peut informer les dirigeants sur les résultats de leurs efforts
d’accroissement de l’efficience.
Effets des retraitements
Charges d’exploitation
retraitées / Encours brut
moyen de crédits =
Charges d’exploitation retraitées
Encours brut moyen de crédits retraité
R12ret =
I16 retraité
B4moy retraité
Les retraitements au titre des subventions en nature et des abandons de créances influencent ce ratio,
respectivement en augmentant les charges d’exploitation et en réduisant l’encours brut moyen de
crédits. Les dirigeants doivent accorder une grande attention à ce ratio retraité car il traduit l’efficience
réelle de l’IMF après exclusion de toutes les subventions.
R13
Coût par client / Coût retraité par client
Coût par client =�
Charges d’exploitation
Nombre moyen de clients actifs
R13 =
I16
N1moy
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Concrètement, le ratio Coût par client indique le montant de charges de personnel et de charges
administratives que l’institution mobilise pour servir un seul client actif. Il informe l’IMF du montant
du produit à réaliser sur chaque client pour atteindre la rentabilité. Les dirigeants d’IMF sont souvent
étonnés d’apprendre que le coût par client actif est égal à la moitié du Montant moyen des crédits
décaissés (R18). Ce ratio peut être utilisé pour comparer des institutions de tailles différentes car
l’encours brut moyen de crédits n’est pas intégré dans le calcul. Une comparaison du coût par client
avec le RNB par habitant de la région permet de se faire une idée approximative des coûts de la main
d’œuvre sur le marché local. Comme les coûts locaux de la main d’œuvre sont un facteur échappant
largement au contrôle de l’IMF, les dirigeants peuvent ainsi déterminer si une réduction du coût par
client résulte d’une réduction du coût de la main d’œuvre ou d’une utilisation plus efficiente des
ressources humaines. Lorsque l’on procède à des comparaisons internationales sur la base de ce ratio, il
convient de tenir compte des différences de revenu national.
87
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Effets des retraitements
Coût retraité par client =
Charges d’exploitation retraitées
Nombre moyen de clients actifs
I16 retraité
N1moy
R13ret =
Le retraitement au titre des subventions en nature augmente les charges d’exploitation. Les dirigeants
doivent être très attentifs à l’indicateur retraité car il reflète le coût réel, non subventionné, du service
aux clients. Ce ratio retraité peut être utile pour la planification : il permet aux dirigeants d’établir des
projections des coûts futurs inhérents à la croissance de la clientèle.
R14
Emprunteurs par agent de crédit
Emprunteurs par agent de
crédit =
Nombre d’emprunteurs actifs
Nombre d’agents de crédit
R14 =
N3
N8
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Ce ratio, couramment utilisé par les IMF, permet de mesurer la productivité des agents de crédit. Dans
la planification, il est utile de fixer aux agents de crédit des objectifs en termes de nombre de dossiers,
et ce ratio fournit une mesure simple et efficace des progrès réalisés en direction de ces objectifs.
Ce ratio augmente jusqu’à un niveau optimal, puis reste constant. Les dirigeants doivent le suivre
mensuellement. Le niveau plateau peut être dépassé grâce à des remaniements structurels ou
techniques, comme la rationalisation de la méthodologie ou l’introduction d’une nouvelle technologie.
Il est également possible de le dépasser en augmentant les mesures incitatives destinées à accroître
l’efficience du personnel, par exemple les primes accordées aux agents de crédit. Le ratio emprunteurs
par agent de crédit permet aux dirigeants de suivre les gains de productivité obtenus grâce à ces
changements.
Ce ratio est influencé par des facteurs relatifs à l’environnement local, tels que la densité de population
et l’accessibilité des clients. Il peut également varier considérablement en fonction des conditions
de distribution (par exemple selon que l’IMF pratique les prêts individuels ou de groupe) et de la
méthodologie appliquée (fréquence des réunions). Les IMF doivent suivre les progrès accomplis tout
en gardant un œil sur le portefeuille à risque afin de s’assurer que les gains de productivité ne se font
pas au détriment de la qualité des actifs. Lorsqu’un groupe de nouveaux agents de crédit est intégré
à la fin de la période, cela peut créer des distorsions du ratio. Si l’IMF se développe rapidement,
augmentant à la fois le nombre d’emprunteurs et le nombre d’agents de crédit, les dirigeants peuvent
utiliser des moyennes par période pour le numérateur et le dénominateur.
Il est recommandé de respecter la définition de l’agent de crédit exposée au chapitre 2 (voir N8 dans le
tableau II.13). A des fins de gestion, les IMF peuvent également remplacer le nombre d’emprunteurs
actifs par le nombre de crédits en cours, à condition de justifier explicitement leur choix de numérateur
et de dénominateur.
88
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Effets des retraitements
Les retraitements recommandés dans ce document n’affectent pas cet indicateur. Si l’IMF choisit
d’utiliser le nombre de crédits en cours par agent de crédit (voir ci-dessus), les dirigeants doivent
intégrer le retraitement au titre des abandons de créance, qui réduit le nombre de prêts en cours.
R15
Clients actifs par employé
Clients actifs par employé =
Nombre de clients actifs
Nombre d’employés
R15 =
N1
N7
Pourquoi ce ratio est-il important ?
La mesure de la productivité globale du personnel est indispensable. Elle implique d’examiner la
capacité des employés de l’IMF à gérer tous les clients, à savoir emprunteurs, épargnants volontaires
et autres clients. A mesure que les IMF offrent davantage de produits pour répondre aux divers besoins
financiers de leurs clients, il est plus pertinent de choisir le nombre de clients actifs par employé que le
nombre d’emprunteurs par agent de crédit comme principal ratio de productivité du personnel.
Ce ratio varie en fonction des mêmes facteurs que le ratio emprunteurs par agent de crédit (R14),
décrits plus haut. La tendance de ce ratio de productivité doit être positive. Un ratio peu élevé ne
signifie pas que les membres du personnel ne travaillent pas assez. Des problèmes internes, tels que
l’excès de paperasserie et de procédures, ou externes, tels que l’éloignement des régions d’activité,
peuvent peser sur la productivité. Il existe un nombre optimal de clients par employé spécifique à
chaque IMF. L’IMF doit en faire un objectif dans son plan de développement. Si les IMF respectent la
définition de client actif présentée dans ce document, ce ratio peut également être utile pour procéder à
des comparaisons avec d’autres institutions.
Effets des retraitements
Les retraitements recommandés dans ce document n’affectent pas cet indicateur.
R16
Rotation de la clientèle
Rotation de la
clientèle =�
Nombre de clients actifs, début de période +
Nombre de clients actifs pendant la période
– Nombre de clients actifs, fin de période
Nombre moyen de clients actifs
R16 =
N10+N2–N11
N1moy
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le ratio de rotation de la clientèle est souvent utilisé par les dirigeants pour déterminer le niveau de
satisfaction de la clientèle à l’égard des produits et des services de l’IMF. Les raisons qui amènent un
client à quitter une IMF sont nombreuses, mais des études révèlent que le manque de flexibilité des
produits, qui ne répondent pas suffisamment à leur demande, demeure une cause majeure de départ
de clients. Un principe largement reconnu veut que la fidélisation des clients coûte nettement moins
89
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
cher que l’acquisition de nouveaux clients22. C’est pourquoi la mesure de la rotation de la clientèle
constitue un précieux instrument de gestion pour repérer les départs, dont les dirigeants doivent ensuite
déterminer les causes.
Dans ce ratio, le terme de « rotation » est préféré à celui de « perte » car tous les clients qui partent
ou restent inactifs pendant un certain temps ne sont pas forcément perdus pour l’IMF. Lorsque
l’IMF parvient à remettre en activité des clients inactifs, les crédits qui leur sont accordés sont alors
généralement moins risqués et requièrent moins de temps de travail. Cependant, la rotation de la
clientèle implique certains coûts supplémentaires pour l’IMF, même lorsque les clients reviennent.
Si les dirigeants remarquent que de nombreux clients partent et reviennent, ils peuvent envisager de
modifier leurs politiques pour fidéliser les bons clients et faciliter l’accès aux crédits et autres services
pour les bons clients qui reviennent. Les dirigeants peuvent aussi suivre uniquement la rotation des
emprunteurs, en utilisant dans leur analyse le nombre d’emprunteurs actifs.
A mesure que les IMF arrivent à maturité et augmentent le nombre de leurs produits, la rotation de
la clientèle devient plus difficile à mesurer et moins pertinente. Il n’est pas dans l’intérêt des clients
d’être perpétuellement endettés. Il est difficile de déterminer le statut d’activité des clients qui utilisent
occasionnellement des services autres que le crédit, par exemple pour des envois de fonds. Le niveau
du ratio peut également s’avérer plus faible pour les IMF collectrices de dépôts qui gèrent de nombreux
petits comptes d’épargne.
S’il n’est pas parfait, ce ratio est encore couramment utilisé, même si les méthodes de calcul diffèrent.
Nous recommandons aux dirigeants d’utiliser ce calcul de la rotation de la clientèle à des fins
comparatives.
Effets des retraitements
Les retraitements recommandés dans ce document n’affectent pas cet indicateur.
R17
Solde moyen de prêt / Solde moyen retraité de prêt
Solde moyen de prêt =
Encours brut de crédits
Nombre de crédits en cours
R17 =
B4
P3
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Il devient de plus en plus évident que le solde moyen de prêt n’est pas un indicateur fiable du niveau de
pauvreté des clients. Cependant, ce ratio est encore largement utilisé par les IMF pour suivre le degré
de portée parmi les clients à faibles revenus. La taille des prêts est également un facteur majeur de
rentabilité et peut être utilisée pour établir des projections de croissance du portefeuille.
Le solde moyen de prêt est l’un des critères indicatifs de la capacité d’une IMF à toucher les clients
les plus pauvres. Même si plusieurs facteurs autres que le niveau de revenu des clients contribuent
à réduire la taille des prêts en cours, il existe une corrélation entre ce ratio et le niveau moyen des
90
22.Voir Brigit Helms et Imran Matin, 2000, Institutions de microfinance en Afrique de l’Est : pourquoi des clients en sortent
et d’autres n’y entrent pas, Note Focus n° 16 (Washington, D.C. : CGAP).
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
revenus dans les régions desservies. Il peut être utile aux dirigeants des IMF d’observer ce ratio à la
lumière du RNB par habitant et du coût par client.
Effet des retraitements
Solde moyen retraitéde prêt =
Encours brut de crédits retraité
Nombre retraité de crédits en cours
R17ret =
B4 retraité
P3 – E5.2
Le retraitement au titre des abandons de créances a pour effet de réduire l’encours brut de crédit et le
nombre de prêts en cours. Ce ratio retraité élimine les distorsions du solde moyen des prêts en cours
en supprimant les prêts qui présentent des retards de remboursement depuis une longue période, et
souvent des soldes peu élevés.
R18
Montant moyen des prêts décaissés
Montant moyen des
prêts décaissés =
Montant total des prêts décaissés
Nombre de prêts décaissés
R18 =
P2
P1
Pourquoi ce ratio est-il important ?
Le montant moyen des prêts décaissés fait souvent l’objet d’un suivi car il est un facteur de
rentabilité et indique l’augmentation de la demande en crédits ainsi que la capacité des clients à gérer
l’endettement.
Ce ratio peut fluctuer, mais ne doit pas marquer de hausse ni de déclin trop prononcés d’une période à
l’autre. L’information qu’il livre est parcellaire : elle porte uniquement sur les variations du montant
moyen. Pour comprendre les raisons de ces variations, les dirigeants doivent déterminer si la croissance
de la taille moyenne des prêts est induite par la demande, reflétant la croissance des entreprises
des clients et démontrant leur aptitude à gérer les dettes, ou si elle est liée à l’offre ou à des causes
structurelles, par exemple à des méthodologies de progression programmée du montant des prêts ou à
des mesures incitatives encourageant les agents de crédit à accroître la taille de leurs comptes. Ce ratio
doit être observé en relation avec le portefeuille à risque (R9), pour comprendre si la hausse de la taille
des crédits a un effet négatif sur la qualité du portefeuille.
Le tableau 4.2 fournit un récapitulatif des 18 ratios retenus par SEEP, avec leur calcul à partir des
comptes présentés dans les exemples d’états financiers et de rapports des chapitres 2 et 3. Ce tableau
se fonde sur l’hypothèse que l’IMF dispose de données depuis le début de l’année 2002, à partir
desquelles on a calculé les moyennes utilisées dans les ratios pour 2003.
91
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ��������������������������������������
4.2.����������������������������������
Calcul des 18 ratios retenus par ����
SEEP
Réf.
R1
Au
31/12/
2004
Au
31/12/
2003
I1
(I7 + I13 + I16)
I1
(I7 retraité + I13 retraité + I16 retraité)
113 %
138 %
85 %
73 %
(I21 – I26)
B12moy
I21 retraité – I26
B12moy retraité
1,9 %
– 5,5 %
3,4 %
– 17,6 %
(I21 – I26)
B32moy
I21 retraité – I26
B32avg retraité
3,1 %
5,4 %
– 8,9 % – 28,4 %
Formule
Autosuffisance
opérationnelle
Autosuffisance
financière
R1 =
Rendement des actifs
R2 =
Rendement retraité
des actifs
R2ret =
Rendement des
fonds propres
Rendement retraité
des fonds propres
R3 =
R4
Rendement du
portefeuille brut de
crédit
R4 =
C1
B4avg
36,3 %
29,6 %
R5
Ratio portefeuille /
actifs
R5 =
B4
B12
71 %
50 %
R6
Ratio du coût des
ressources
R6 = 4,3 %
4,4 %
Ratio retraité du coût
des ressources
R6ret =
I8
(B13moy + B14moy + B15moy+ B18moy +
B19moy)
I8 retraité
(B13moy + B14moy + B15moy+ B18moy +
B19moy)
7,4 %
8,6 %
R7
Ratio dettes / fonds
propres
Ratio retraité dettes /
fonds propres
R7 =
R7ret =
B21
B32
B21
B32 retraité
63 %
63 %
64 %
64 %
R8
Ratio de liquidité
R8 =
B1 + B2
(B13 + B14 + B15 + B16 + B17)
201 %
915 %
R9
Ratio du PAR
R9 =
3,8 %
4,5 %
Ratio du PAR retraité
R9ret =
P14 > 30 jours + P16
B4
P14 > 30 jours ret. + P16
B4 retraité
3,8 %
6,8 % Ratio d’abandon de
créances
Ratio retraité
d’abandon de
créances
R10 =
P7
B4moy
P7 + E5
B4moy retraité
1,0 %
0 %
1,6 %
4,4 % Ratio de couverture
du risque
Ratio retraité de
couverture du risque
�����
R11 =
B5
P14 > 30 jours
B5 retraité
P14 ret. > 30 jours – E5
60 %
78 %
54 %
26 %
Ratio des charges
d’exploitation
Ratio retraité des
charges d’exploitation
R12 =
33 %
22 %
40 %
34 %
R2
R3
R10
R11
R12
92
Intitulé du compte
R1ret =
R3ret =
R10ret =
R11ret =
R12ret =
I16
B4moy
I16 retraité
B4moy retraité
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����������������������������������������������������
4.2.�������������������������������������������������
Calcul des 18 ratios retenus par SEEP (continué)
Réf.
R13
Intitulé du compte
Au
31/12/
2004
Au
31/12/
2003
I16
N1moy
I16 retraité
N1moy
1 154
650
1 351 951 Formule
Coût par client actif
R13 =
Coût retraité par
client actif
R13ret =
R14
Emprunteurs par
agent de crédit
R14 =
N3
N8
180
226
R15
Clients actifs par
membre du personnel
R15 =
N1
N7
127
129
R16
Rotation de la
clientèle
R16 =
N10 + N2 – N11
N1moy
7,9 %
10,3 %
R17
Solde moyen de prêt
R17 =
3 812
3 103
Solde moyen retraité
de prêt
R17ret =
B4
P3
B4 retraité
P3 – E5.2
3 849
3 239
Montant moyen des
crédits décaissés
R18 =
P2
P1
4 965
4 500
R18
93
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
5
Créer et analyser des rapports de
suivi des performances
La création de rapports de suivi des performances financières n’est qu’un élément du système général
de suivi des performances. La mise en place de ce système commence avec l’élaboration d’un plan de
développement, une gestion axée sur les résultats, le suivi des progrès, ainsi que la responsabilisation
des dirigeants et du personnel à l’égard des résultats. Toutes les institutions créent des rapports pour
orienter leur gestion sur les résultats et suivre les progrès accomplis. Le contenu des rapports de suivi
des performances varie en fonction de leur finalité ainsi que des besoins et exigences de l’utilisateur.
Les rapports doivent non seulement exposer les données détaillées, mais également fournir une analyse
pertinente de la performance et de la santé de l’IMF.
Le chapitre 4 passe en revue les 18 ratios et indicateurs retenus par SEEP utiles pour l’analyse. Dans le
présent chapitre, trois types d’analyse sont abordés :
• Analyse des tendances
• Analyse des écarts
• Analyse comparative ou benchmarking
Chacun de ces types d’analyse est illustré par au moins un exemple des principaux rapports de suivi
des performances financières des IMF :
•
•
•
•
•
Rapport de gestion mensuel
Rapport de gestion trimestriel
Rapport trimestriel à l’intention du conseil d’administration
Rapport semestriel à l’intention des bailleurs de fonds
Rapport semestriel à l’intention des investisseurs
Les modèles de rapport ne sont présentés qu’à titre d’exemples. Ils sont destinés à encourager les
dirigeants, administrateurs, bailleurs et autres intéressés à créer et à utiliser leurs propres rapports. Pour
déterminer le contenu de ces rapports, les dirigeants doivent examiner quatre aspects principaux :
• L’actualité des données dépend de la fréquence à laquelle l’IMF peut produire les
informations requises et du temps nécessaire pour les produire.
• L’exactitude et l’intégrité des données dépendent non seulement du système d’information,
mais également de la compétence de l’utilisateur et des contrôles mis en place.
• La pertinence des données dépend de l’utilisateur – souvent, il vaut mieux fournir moins
d’information qu’une information très détaillée mais peu instructive.
• Les exigences des membres du conseil d’administration, des bailleurs, des investisseurs et
autres parties prenantes doivent être respectées. Dans la conception de leurs rapports, les
dirigeants doivent soigneusement passer en revue les obligations relevant des statuts, des
accords et des contrats.
95
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
5.1
Analyse des états et indicateurs financiers
L’analyse financière consiste à interpréter les états et indicateurs financiers, en examinant la
performance passée et en l’analysant, en vue d’utiliser les acquis comme aide à la décision.
Sans l’analyse, l’établissement d’états financiers demeure une activité purement comptable. Outre
l’analyse des ratios, il existe plusieurs méthodes pour tirer des états et des ratios financiers davantage
d’informations sur la performance d’une IMF.
5.1.1
Analyse des tendances
L’analyse des tendances consiste à examiner l’évolution des états financiers et des indicateurs d’une
entreprise dans le temps afin de déterminer l’effet des diverses mesures sur les résultats. Les états
financiers établis pour une seule période ne renseignent pas beaucoup sur l’institution. La meilleure
méthode pour réaliser une analyse de tendances consiste soit à comparer la période en cours avec une
période antérieure de même durée, par exemple le trimestre en cours avec le trimestre précédent, soit à
annualiser les indicateurs pour la période en cours et à les comparer avec les indicateurs annualisés de
l’exercice précédent.
La formule de base pour déterminer la variation d’un compte est la suivante:
Ptendance = P0 – P1
P0
Cette formule permet aux dirigeants de calculer la variation relative entre les périodes. Par exemple :
tendance
Encours brut de crédits
= 1 500 000 – 1 250 000 = 20 %
1 250 000
Elle peut également être utilisée pour les ratios, par exemple :
Autosuffisance financièretendance = 85 % – 73 % = 16 %
73 %
La formule ci-dessus révèle que l’autosuffisance financière a progressé de 16 % par rapport à la période
précédente. Lorsqu’on utilise les ratios pour comparer deux périodes, il est plus courant d’examiner la
variation en termes absolus que la variation relative. On applique la formule suivante :
Rtendance = R1– R0
Dans notre exemple, on obtient le résultat suivant :
Autosuffisance financièretendance = 85 % – 73 % = 12 %
Cette formule indique qu’en termes absolus, l’autosuffisance financière est supérieure de 12 % à celle
de l’année précédente. Cette convention pour l’analyse des ratios est la plus répandue.
96
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Lorsque l’on analyse les variations des comptes ou des ratios, il importe de déterminer les causes de
ces variations. Par exemple, la direction doit connaître les tendances saisonnières, comme une forte
croissance du portefeuille pendant une période de vacances, afin de distinguer entre les fluctuations
saisonnières et les tendances générales des affaires. L’encadré 5.1 présente un exemple.
Encadré 5.1. Analyse des tendances : exemple de calculs
Les dirigeants de MICRO IMF veulent déterminer si l’institution a amélioré ses performances par
rapport à l’an passé.��������������������������������������������������������������������������������
�������������������������������������������������������������������������������
Ils décident d’examiner les performances de l’IMF à la fin du premier semestre
et de les comparer avec celles de l’année précédente.�������������������������������������������������
������������������������������������������������
Ils choisissent trois comptes et trois ratios à
intégrer dans l’analyse.
Compte
A
B
C
D
E = (C – D)
/C
Période en
cours
Facteur
d’annualisation
(12/6 = 2)
Compte
annualisé
Année
précédente
Variation
(%)
65 000
2
190 000
120 000
8,3
I19
Résultat net
d’exploitation
P2
Montant
des crédits
décaissés
5 500 000
2
11 000 000
6 600 000
28
B4
Encours brut
de crédits
2 340 000
N/A
2 340 000
1 850 000
26
A
B
C = (A x C)
D
E = (C – D)
Ratio
trimestriel
(%)
Facteur
d’annualisation
(13/3 = 4)
Ratio
annualisé
(%)
Année
précédente
(%)
Variation
(%)
92
N/A
92
91
1
–1,3
2
−2,6
–4
1,4
19
2
38
35
–3
R1
Autosuffisance
financière
R2
Rendement
retraité des
actifs
R12
Ratio de
charges
d’exploitation
Pour calculer les tendances, l’IMF doit annualiser toutes les données de flux, telles que le résultat
net d’exploitation (I19) et le montant des crédits décaissés (P2), de même que les ratios comprenant
un mélange de données de flux et de données d’état, comme le rendement retraité des actifs (R2)
et le ratio de charges d’exploitation (R12).� ����������������������������������������������������������
Quant à l’encours brut de crédits (B4), donnée d’état, et
à l’autosuffisance opérationnelle (R1), qui ne contient que des données de flux, ils n’ont pas besoin
d’être annualisés.
L’analyse révèle que les performances de l’IMF sont globalement meilleures que l’an passé.�������
������
Cette
amélioration est générée par la progression du résultat net d’exploitation, de 8,3 % en termes
annualisés.������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������
L’autosuffisance opérationnelle n’a que faiblement progressé (1 %), mais la hausse
du montant des prêts décaissés (28 %) et de l’encours brut de crédits (26 %) est nettement plus
importante.����������������������������������������������������������������������������������������
���������������������������������������������������������������������������������������
La direction de MICRO IMF doit à présent se demander pourquoi une telle croissance n’a
induit qu’une augmentation aussi modeste de la rentabilité.
97
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
5.1.2
Analyse des écarts
L’analyse des écarts s’opère en comparant la performance actuelle de l’IMF à la performance prévue
dans les projections. Ce type d’analyse est un outil très utile pour mesurer la réalisation des objectifs
fixés par la direction.
Comme les IMF investissent du temps et des ressources dans la planification, il est important de ne pas
en rester à la production d’un document. La formule pour l’analyse des écarts est la suivante :
Pécart =
Pactuel
Pplanifié
Ce ratio permet aux dirigeants de calculer la variation relative entre les périodes. Par exemple :
Encours brut de créditsécart =�� 1 500 000 = 93,75 %
1 600 000
L’IMF a réalisé 93,75 % de son objectif de croissance de l’encours de crédit. La même formule peut
être utilisée pour les ratios :
Autosuffisance opérationnelleécart =�� 109 % = 87,2 %
125 %
Cette équation indique que l’IMF a réalisé 87,2 % de son objectif en matière d’autosuffisance
opérationnelle. Comme pour l’analyse des tendances, les performances planifiées et actuelles peuvent
être comparées sur la base de l’écart absolu entre deux ratios :
Récart = Ractuel – Rplanifié
Autosuffisance opérationnelleécart = 109 % – 125 % = –16 %
Dans ce cas, l’IMF est 16 % en deçà de son objectif en matière d’autosuffisance opérationnelle.
L’encadré 5.2 fournit un exemple d’analyse des écarts.
5.1.3
Benchmarking
Le benchmarking consiste à comparer les performances d’une institution à celles de ses pairs au sein
du secteur. La pertinence du benchmarking dépend de la disponibilité et de la qualité des données
comparatives. Un corpus relativement important de données comparatives est désormais disponible
à des fins de benchmarking grâce au MicroBanking Bulletin, aux agences de notation ainsi qu’aux
réseaux internationaux et locaux. Ce document entend promouvoir encore la disponibilité des données
en fournissant des définitions et des formats standard pour faciliter l’échange d’informations entre les
institutions et les différents continents.
98
Les comparaisons entre les institutions ou les groupes de pairs requièrent une certaine prudence. Les
conditions locales, les caractéristiques institutionnelles et les choix des dirigeants peuvent affecter les
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 5.2. Analyse des écarts :�������������������
exemple
������������������
de calculs
MICRO IMF veut savoir où elle en est dans la réalisation de ses objectifs annuels.����������������
���������������
Les dirigeants
décident donc d’examiner les performances de l’IMF à la fin du troisième trimestre pour évaluer les
progrès accomplis.�����������������������������������������������������������
����������������������������������������������������������
Ils choissent d’observer deux comptes et deux indicateurs.
Compte
A
B
C = A/C
D
E = C/D
Période en
cours
Facteur
d’annualisation
(12/9 = 1,33)
Compte
annualisé
Objectif
annuel
Réalisation
(annualisée)
(%)
I1
Produits
financiers
900 000
1,33
1 197 000
950 000
126
I19
Résultat net
d’exploitation
120 000
1,33
159 600
175 000
91
A
B
C = (A x
C)
D
E = (C – D)
Ratio
trimestriel
(%)
Facteur
d’annualisation
(12/9 = 1,33)
Ratio
annualisé
(%)
Objectif
de ratio
(%)
Au-dessus / (en
dessous) de
l’objectif (%)
R4
Rendement du
portefeuille brut
de crédits
51 %
1,33
67,8 %
55 %
12,8
R1
Autosuffisance
opérationnelle
87 %
N/A
87 %
100 %
–13
Pour calculer les écarts, l’IMF doit annualiser toutes les données de flux, telles que les produits
financiers (I1) et le résultat net d’exploitation (I19), de même que les ratios comprenant un mélange de
données de flux et de données d’état, comme le rendement du portefeuille brut de crédits (R4).� ������
Quant
à l’autosuffisance opérationnelle (R1), elle ne contient que des données de flux :�����������������������
����������������������
le ratio n’a donc pas
besoin d’être annualisé.
L’analyse des écarts révèle que MICRO IMF a déjà atteint son objectif annuel pour les produits
financiers (à 126 %) et est bien partie pour atteindre l’objectif de résultat net d’exploitation qu’elle s’est
fixé, car elle en a déjà réalisé 91 %.������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������
Ces résultats peuvent s’expliquer par les deux ratios suivants :�
le rendement de l’institution surpasse de 12 % l’objectif, ce qui génère des produits financiers plus
élevés que prévu.�������������������������������������������������������������������������������������
������������������������������������������������������������������������������������
Parallèlement, l’autosuffisance opérationnelle est de 13 % inférieure à l’objectif.�
Cette analyse suggère que, si MICRO IMF obtient de très bons résultats en termes de produits, elle
dépasse également ses charges budgétées.�����������������������������������������������������������
����������������������������������������������������������
Il conviendrait d’étendre l’analyse à d’autres comptes et
ratios pour identifier les causes et l’amplitude de ces dépassements de coûts.
performances d’une institution. De plus, si le nombre d’institutions comprises dans le groupe de pairs
est insuffisant, les valeurs moyennes et médianes peuvent être trompeuses. L’encadré 5.3 décrit la
méthode appliquée par le MicroBanking Bulletin pour composer des groupes de pairs.
5.2
Rapports de suivi des performances
Les dirigeants sont tenus d’établir des rapports de suivi des performances. Ces rapports ne remplacent
pas les états financiers ou les rapports annuels (voir encadré 5.4), mais compilent des données
(comptes, ratios et indicateurs) importantes pour les destinataires. Ils contiennent également des
éléments d’analyse à l’intention des utilisateurs. Pour chaque catégorie de destinataires, les dirigeants
doivent déterminer les informations nécessaires et la fréquence de leur présentation. Cette section
99
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 5.3. Groupes de pairs pour le benchmarking
Un groupe de pairs est un ensemble de programmes présentant des caractéristiques similaires
– suffisamment similaires pour que leurs dirigeants estiment utile de comparer leurs résultats avec
ceux des autres organisations du groupe. Le MicroBanking Bulletin compose les groupes de pairs sur
la base de trois principaux indicateurs : la région, l’échelle d’activité et le marché cible. Ces critères
sont parfois modifiés pour intégrer des changements dans le secteur mondial de la microfinance mais,
globalement, les groupes de pairs sont établis selon les principes ci-dessous.
Région
Echelle d’activité
Marché cible
Encours brut de crédits
(en dollars US)
Solde moyen de prêt
PNB par habitant
Afrique
Asie
Europe de l’Est/ Asie
centrale
Grande – 8 millions ou plus
Moyenne – 2-8 millions
Petite – 2 millions ou moins
Amérique latine
Grande – 15 millions ou plus
Moyenne – 4-15 millions
Petite – 4 millions ou moins
Segment supérieur – 150-249 %
Segment intermédiaire – 20-149 %
Segment inférieur – < 20 % en moyenne
ou solde moyen de prêt <150 dollars
présente des modèles que les dirigeants peuvent utiliser pour concevoir des rapports, pour eux-mêmes
ou pour le conseil d’administration, les bailleurs et les investisseurs.
Les dirigeants doivent garder à l’esprit que tous les ratios combinant des données de flux et des
données d’état, par exemple le résultat net d’exploitation du compte de résultat et l’encours brut de
crédits du bilan (voir chapitre 1), doivent être annualisés.
Encadré 5.4. Rapports annuels
Les rapports annuels sont les rapports les plus courants produits par les institutions financières. Ils
sont également les plus importants pour les analystes, bailleurs, prêteurs et investisseurs du secteur
de la microfinance. Les rapports annuels contiennent généralement des états financiers audités et
des analyses rédigées des performances de l’IMF. Comme les banques commerciales, de plus en
plus d’IMF produisent des rapports annuels complets, en couleur, comprenant non seulement des
états financiers et des ratios, mais également des résumés détaillés des activités de l’exercice, des
domaines d’opération et des projets de l’équipe dirigeante.
Plusieurs ressources sont disponibles pour aider l’IMF à élaborer des rapports annuels. Les Directives
concertées pour la microfinance « Définitions de certains termes, ratios et retraitements financiers
dans le domaine de la microfinance » et « Directives relatives à la publication de l’information
financière par les institutions de microfinance », publiées par le CGAP, sont utiles pour se lancer dans la
conception des rapports annuels.
5.2.1
100
Rapport de gestion mensuel
Généralement, les IMF n’établissent pas d’états financiers complets sur une base mensuelle. Au
minimum, elles doivent produire chaque mois un compte de résultat, un tableau des flux de trésorerie
et un rapport sur le portefeuille non retraités. Idéalement, les états financiers doivent être établis pour
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
le mois en cours et en cumul annuel à la date du rapport. En outre, les dirigeants doivent produire un
rapport de gestion mensuel reprenant les principaux comptes et indicateurs. Ce rapport mensuel doit
être concis, comprendre des informations pertinentes pour les prises de décisions mensuelles et être
diffusé dans toute l’institution. Le tableau 5.1 présente un rapport de gestion mensuel.
Tableau �����
5.1.� ���������������������
Modèle de rapport de ���������������
gestion mensuel
Mois en
cours
Cumul
annuel
Projection pour
le 31/12/2004
Réf.
Du 1/1/2004 au 30/6/2004
% réalisé
P1
Nombre de prêts décaissés au
cours de la période
2 571 12 859
30 000
43
P2
Montants des prêts décaissés
au cours de la période
11 099 427
71 709 752
150 000 000
49
N3
Nombre d’emprunteurs actifs
12 957
12 957
13 500
96
N4
Nombre de déposants
(épargne volontaire)
489
489
750
65
Portée
Rentabilité
I1
Produits financiers
1 616 733
9 700 397
18 000 000
54
I21
Résultat net d’exploitation
(213 480)
(330 368)
2 500 000
– 13
Qualité du portefeuille
P14
Portefeuille à risque (PAR) >
30 jours
2 146 550
2 146 550
2 000 000
107
P13
Nombre de prêts à risque >
30 jours
3 254
3 254
2 500
130
R9
Ratio du PAR
5,2 %
5,2 %
5,0 %
0,2
R10
Ratio d’abandon de créances
0,2 %
0,3 %
0,5 %
– 0,2
B4
Encours brut de crédits
45 235 510
45 235 510
50 000 000
92
R4a
Rendement du portefeuille
brut de crédits
32,5 %
34 %
32 %
2
5 240 000
5 240 000
10 000 000
52
5 687 200
5 687 200
4 600 000
124
– 45 258
1 345 090
2 000 000
67
295 %
295 %
200 %
95
1 808 669
9 043 345
12 000 000
75
54,5 %
45,4 %
27 %
18,4
3 645
3 645
3 750
97
Gestion bilantielle
B13 + B14
+ B18
Total des dépôts
Liquidité
B1
C23 C47
R8
Caisse et disponibilités
bancaires
Variation nette de trésorerie du
compte caisse et disponibilités
bancaires
Ratio de liquidité
Efficience et productivité
I16
Charges d’exploitation
R12*
Ratio de charges d’exploitation
R17
Solde moyen de prêt
a Annualisé
101
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
L’analyse des écarts (telle que présentée dans l’encadré 5.2) permet aux dirigeants d’évaluer les progrès
accomplis dans la réalisation des objectifs annuels de l’IMF. Si les dirigeants ont des objectifs mensuels,
ils peuvent évaluer les progrès par rapport à ces objectifs mensuels – dans ce cas, l’écart optimal serait
supérieur ou égal à 100 %. Si l’IMF n’a que des objectifs annuels, les dirigeants peuvent mesurer les
performances en cumul annuel jusqu’à la date de rapport. L’écart montre alors la part des objectifs déjà
réalisés, il reste donc normalement inférieur à 100 % pendant la majeure partie de l’année. En juin, par
exemple, l’IMF peut avoir réalisé 60 % de son objectif annuel pour les produits financiers (I1).
En raison des fluctuations des activités mensuelles, l’analyse de tendances n’est pas toujours l’outil
de gestion le plus pertinent. Pour effectuer une analyse mensuelle des tendances, il est recommandé
de comparer les données annuelles cumulées à la date de rapport avec les données annuelles cumulées
précédentes, plutôt que le mois en cours avec le mois précédent. Il est également difficile de procéder
à une analyse de benchmarking sur la base de résultats mensuels, car la plupart des ensembles de
données comparables sont composés de données annuelles retraitées.
5.2.2
Rapports de gestion trimestriels ou semestriels
Les dirigeants doivent être en mesure d’établir des états financiers retraités pour chaque trimestre et
semestre, notamment un rapport sur le portefeuille et l’ensemble des « 18 ratios SEEP ». Comme pour
les états financiers mensuels, le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie trimestriels ou
semestriels doivent comprendre les résultats pour le trimestre (ou semestre) et pour la période écoulée
depuis le début de l’année. Une analyse utile pour le compte de résultat trimestriel et semestriel
consiste à diviser chaque compte concerné par les produits financiers (I1). Cette analyse des produits
(présentée dans le tableau 5.2) fait apparaître la contribution de chaque compte de produits aux
produits financiers totaux et la part de produits financiers consommée par chaque compte de charges.
Les dirigeants d’IMF peuvent également utiliser un bilan trimestriel ou semestriel pour effectuer
une analyse d’allocation des actifs. La proportion des actifs d’une IMF allouée aux actifs productifs,
c’est-à-dire ceux qui génèrent des produits financiers, notamment à l’encours brut de crédits (B4), aux
placements à des fins de transaction (B2) et aux autres placements (B8), constitue un bon indicateur de
son efficience. Les dirigeants peuvent diviser chaque compte de bilan par le total des actifs (B12) pour
déterminer l’allocation des actifs. Ce calcul (présenté dans le tableau 5.3) révèle également la façon
dont ces actifs sont financés, c’est-à-dire la part d’actifs financée par chaque compte de dettes et de
fonds propres.
Tableau ����������������������������������������������������������������
5.2. Exemple de compte de résultat trimestriel avec analyse des
produits
Ref.
102
Compte de résultat
Trimestre
en cours, du
30/6/2004 au
30/9/2004
Cumul
annuel, du
1/1/2004 au
30/9/2004
Cumul annuel,
du 1/1/2004
au 30/9/2004,
retraité
En % des
produits
financiers
(I1)
I1
Produits financiers
3 226 166
12 926 563
12 926 563
100
I2
Produits financiers du
portefeuille de crédits
3 052 550 12 096 873
12 096 873
94
I3
Intérêts perçus sur les
crédits
1 941 460
9 707 298
9 707 298
75
I4
Frais et commissions sur
crédits
1 111 090
2 389 575
2 389 575
18
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����������������������������������������������������������������������������������
5.2. Exemple de compte de résultat trimestriel avec analyse des produits (continué)
Ref.
Compte de résultat
I5
Produits des placements
I6
Autres produits
d’exploitation
I7
Trimestre
en cours, du
30/6/2004 au
30/9/2004
Cumul
annuel, du
1/1/2004 au
30/9/2004
Cumul annuel,
du 1/1/2004
au 30/9/2004,
retraité
En % des
produits
financiers
(I1)
159 783
719 024
719 024
6
13 833
110 667
110 667
1
Charges financières
198 791
670 328
2 995 150
23
I8
Charges financières sur
dettes
149 191 571 128
1 124 864
9
I9
Intérêts et frais sur les
dépôts
51 269
179 440
I10
Intérêts et frais sur les
emprunts
97 922
391 688
I11
Autres charges financières
I12
Produit net bancaire
I13
Dotation nette aux
provisions pour créances
douteuses
I14
Dotation aux provisions pour
créances douteuses
I15
Recouvrements de crédits
passés en perte
I16
Charges d’exploitation
I17
Charges de personnel
I18
Charges administratives
I19
Dotations aux
amortissements
I20
Autres charges
administratives
I21
49 600
99 200
1 870 286
14
3 027 376
12 256 235
9 931 413
77
407 822
815 644
815 644
6
2 064 565
11 107 910
12 430 210
96
673 671 6 090 000
6 425 000
50
1 390 894
5 017 910
6 005 210
46
299 563
1 198 252
1 198 252
9
1 091 331
3 819 658
4 806 958
37
Résultat net d’exploitation
554 988
332 681
(3 314 441)
– 26
I22
Résultat net hors exploitation
(699 836)
(1 204 182)
(1 204 182)
–9
I23
Produits hors exploitation
195 490
586 471
586 471 5
I24
Charges hors exploitation
(895 326)
(1 790 653)
(1 790 653)
– 14
I25
Résultat net (avant impôts
et subventions)
(144 848)
(871 501)
(4 518 622)
– 35
I26
Impôts
190 204
380 408
380 408
3
I27
Résultat net (après impôts
et avant subventions)
(335 052)
(1 251 909)
(4 899 030)
– 38
I28
Subventions
3 054 667
4 582 000
4 582 000
35
I29
Subventions en fonds de
crédit
—
—
—
0
I30
Subventions d’exploitation
3 054 667
4 582 000
4 582 000
35
I31
Résultat net (après impôts
et subventions)
2 719 615
3 330 091
(317 030)
–2
103
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 5.3. ��������������������������������������������������������������������
Exemple de bilan trimestriel avec analyse de l’allocation des actifs
Ref.
Année en
cours
Bilan au 30/9/2004
Année en cours
après retraitement
En % du total
des actifs (B12)
4 168 880
4 168 880
6
Actifs
B1
Caisse et disponibilités bancaires
B2
Placements à des fins de transaction
14 673 450
14 673 450
20
B3
Encours net de crédits
47 200 031 47 200 031 64
B4
Encours brut de crédits
49 492 285
49 228 881 67
B5
Provisions pour créances douteuses
(2 292 255)
(2 028 851)
–3
B6
Intérêts à recevoir sur crédits du
portefeuille
1 974 141 1 974 141 3
B7
Produits à recevoir et autres actifs
837 360
837 360
1 B8
Autres placements
1 165 420
1 165 420
2
B9
Immobilisations nettes
3 087 156
3 266 615
4
B10
Immobilisations
6 384 031 6 563 490
9
B11
Amortissements
(3 296 875)
(3 296 875)
–4
B12
Total actifs
73 106 438
73 285 897
100
Dettes
B13
Dépôts à vue
—
—
0
B14
Dépôts à terme CT
2 054 327
2 054 327
3
B15
Emprunts à court terme
1 779 056
1 779 056
2
B16
Intérêts à payer sur dettes financières
320 189
320 189
0
B17
Charges à payer et autres dettes à
court terme
490 098
490 098
1 B18
Dépôts à terme LT
B19
Emprunts à long terme
B20
Autres dettes à long terme
B21
Total dettes
B22
Capital social
B23
3 000 000
3 000 000
4
16 661 750
16 661 750
23
3 329 548
3 329 548
5
27 634 968
27 634 968
38
12 000 000
12 000 000
16
Subventions en fonds propres
35 648 489
35 648 489
49
B24
Exercices précédents
32 593 822
32 593 822
44
B25
Exercice en cours
3 054 667
3 054 667
4
B26
Report à nouveau
(2 666 592)
(6 313 714)
−9
B27
Exercices précédents
(1 414 683)
(1 414 683)
−2
B28
Exercice en cours
(1 251 909)
(4 899 030)
−7
B29
Réserves
489 574
489 574
1
B30
Autres postes de fonds propres
—
—
0
B31
Retraitements des fonds propres
3 826 581 5
Fonds propres
104
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau 5.3. �������������������������������������������������������������������������������
Exemple de bilan trimestriel avec analyse de l’allocation des actifs (continué)
Ref.
Année en
cours
Bilan au 30/9/2004
Année en cours
après retraitement
En % du total
des actifs (B12)
553 736
1
B31-1
Retraitement au titre du coût des
ressources subventionnées
B31-2
Retraitement au titre des subventions
en nature
1 322 300
2
B31-3
Retraitement au titre de l’inflation
1 950 545
3
45 650 929
62
B32
45 471 470
Total fonds propres
Les dirigeants peuvent créer un rapport trimestriel qui résume les principaux résultats du trimestre en
combinant les comptes et les ratios pour établir un rapport de suivi des performances concis, complet
et informatif. Ces rapports de suivi des performances sont utiles pour l’analyse des tendances, l’analyse
des écarts et le benchmarking, et doivent être diffusés dans toute l’institution.
Le tableau 5.4 présente un exemple de ce type de rapport trimestriel. L’encadré 5.1 contient des
informations supplémentaires sur l’analyse des tendances.
Tableau ���������������������������
5.4. Exemple de rapport de �������������������
gestion trimestriel
Ref.
Intitulé du
compte
Au 31/12/
2003
Au 30/9/
2004
Tendance
au 30/9/
2004 (%)
Objectifs
planifiés au
30/9/2004
Ecart
(%)
Bench­mark
Portée et activité
N1
Nombre de
clients actifs
11 458
13 960
22
15 000
93
N/A
N3
Nombre
d’emprunteurs
actifs
10 857
13 058
20
13 500
97
22 627
N5
Nombre de
comptes de
dépôt
254
489
93
750
65
N/A
P1
Nombre
de crédits
décaissés
26 990
23 147
14
30 000
77
N/A
P2
Montant
des crédits
décaissés
121 456 864
122 664 850
35
150 000 000
82
N/A
N7
Nombre de
membres du
personnel
89
102
15
110
93
118
N8
Nombre
d’agents de
crédit
48
70
46
75
93
N/A
I1
Produits
financiers
10 564 338
12 926 563
63
18 000 000
72
N/A
I21
Résultat net
d’exploitation
2 915 093
332 681
– 84
2 500 000
13
N/A
Rentabilité
105
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ���������������������������������������������������������
5.4. Exemple de rapport de gestion trimestriel (continué)
Ref.
R1
Intitulé du
compte
Au 31/12/
2003
Au 30/9/
2004
Tendance
au 30/9/
2004 (%)
Objectifs
planifiés au
30/9/2004
Ecart
(%)
Bench­mark
Autosuffisance
opérationnelle
138 %
103 %
– 35
130
– 27
128 %
Autosuffisance
financière
73 %
80 %
6
100
– 20
123 %
Rendement
des actifs
3,4 %
1,1 %
– 2,3
5
–4
N/A
Rendement
retraité des
actifs
– 18 %
– 3,0 %
14,6
–5
2
4 %
Rendement
des fonds
propres
5,4 %
1,8 %
– 3,6
15
– 13
N/A
Rendement
retraité des
fonds propres
– 28,4 %
– 9,7 %
18,7
– 10
0
9 %
I13
Dotation nette
aux provisions
pour créances
douteuses
162 862
815 644
401%
1 500 000
54
N/A
R9
Ratio du PAR
4,5 %
5,1 %
0,6 %
5,0
0
N/A
Ratio PAR
retraité
6,8 %
5,1 %
– 1,7 %
5,0
0
3,4 %
Ratio
d’abandon de
créances
0,3 %
1,8 %
1,5 %
0,5
1
N/A
Ratio retraité
d’abandon de
créances
3,5 %
2,1 %
– 1,4 %
0,5
2
N/A
Ratio de
couverture du
risque
78 %
82 %
3,6 %
75,0
7
N/A
Ratio retraité
de couverture
du risque
26 %
74 %
48,1 %
75,0
– 1
120 %
R2a
R3a
Qualité du portefeuille
R10
R11
Gestion bilantielle
106
B4
Encours brut
de crédits
34 701 961
49 228 881
42 %
50 000 000
98
323 371 248
R5
Ratio
portefeuille /
actifs
50 %
67 %
17 %
75
–8
78 %
B13
+
B14
+
B18
Total des
dépôts
4 030 868
5 054 327
25 %
5 000 000
101
12 047 040
R4a
Rendement
du portefeuille
brut de crédits
30 %
38 %
8%
32
6
38 %
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau ���������������������������������������������������������
5.4. Exemple de rapport de gestion trimestriel (continué)
Ref.
R6a
Intitulé du
compte
Au 31/12/
2003
Au 30/9/
2004
Tendance
au 30/9/
2004 (%)
Objectifs
planifiés au
30/9/2004
Ecart
(%)
Bench­mark
Ratio du coût
des ressources
4,4 %
4,2 %
– 0,2 %
5
– 1
N/A
Ratio retraité
du coût des
ressources
8,6 %
7,2 %
– 1,4 %
8
– 1
7 %
Efficience et productivité
I16
Charges
d’exploitation
6 633 187
11 107 910
67 %
12 000 000
93 %
N/A
R12a
Ratio de
charges
d’exploitation
22 %
35 %
13 %
27 %
8%
N/A
Ratio retraité
de charges
d’exploitation
34 %
40 %
6%
32 %
8%
19,8 %
Coût par client
actif
650
874
34 %
650
134 %
N/A
Coût retraité
par client actif
951
978
3%
950
103 %
N/A
R14
Emprunteurs
par agent de
crédit
226
187
– 18 %
22
83 %
552
R15
Clients actifs
par membre du
personnel
129
137
6%
150
91 %
190
R16a
Rotation de la
clientèle
10 %
8%
–3%
10 %
–3%
N/A
R17
Solde moyen
de prêt
3 103
3 770
21 %
4 000
94 %
18 480
Solde moyen
retraité de prêt
3 239
3 526
9%
4 000
88 %
N/A
Montant
moyen
des crédits
décaissés
4 500
4 835
7%
5 000
97 %
N/A
R13a
R18
a Indique un indicateur annualisé.
N/A = non applicable.
5.2.3
Rapport trimestriel à l’intention du conseil d’administration
La plupart des IMF sont tenues de présenter des rapports trimestriels et semestriels à leur conseil
d’administration ou à d’autres organes de gouvernance. Chaque trimestre, elles doivent fournir à
leur conseil d’administration des états financiers retraités, un rapport sur le portefeuille et l’ensemble
complet des « 18 ratios SEEP ». De plus, les dirigeants doivent compiler un bref rapport récapitulatif
pour les administrateurs, comprenant les principales données et leur analyse. Les dirigeants et les
administrateurs doivent s’entendre sur les comptes et ratios les plus pertinents pour le type d’analyse
dont le conseil d’administration a besoin pour exercer ses fonctions de supervision. Un exemple est
présenté dans le tableau 5.5.
107
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �������������������������������������������������������������������
5.5. Exemple de rapport trimestriel ou semestriel à l’intention du
conseil d’administration
Réf.
Intitulé du
compte
Au 31/12/
2003
Au
30/9/2004
Tendance
au
30/9/2004
Objectifs
planifiés au
30/12/2004
Ecart
Benchmark
Portée et activité
N1
Nombre de clients
actifs
11 458
13 960
22 %
15 000
93 %
N/A
Rentabilité
I21
Résultat net
d’exploitation
R1
R3a
2 915 093
332 681
– 89 %
2 500 000
13 %
N/A
Autosuffisance
opérationnelle
138 %
103 %
– 35 %
130 %
– 27 %
128 %
Autosuffisance
financière
73 %
80 %
6 %
100 %
– 20 %
123 %
– 18 %
– 3 %
15 %
– 5 %
2 %
4 %
5 %
2 %
– 4 %
15 %
– 13 %
N/A
Rendement des
fonds propres
Rendement
retraité des fonds
propres
Gestion bilantielle
B4
Encours brut de
crédits
R7
34 701 961
49 228 881
42 %
50 000 000
98 %
323 371 248
Ratio dettes/fonds
propres
64 %
61 %
– 3 %
65 %
– 4 %
1,7
Ratio retraité
dettes/fonds
propres
64 %
61 %
– 4 %
65 %
– 4 %
N/A
Ratio du PAR
4,5 %
5,1 %
0,6 %
5,0 %
0 %
N/A
Ratio PAR retraité
64 %
61 %
– 3 %
65 %
– 4 %
1,7
Ratio d’abandon
de créances
64 %
61 %
– 4 %
65 %
– 4 %
N/A
Ratio retraité
d’abandon de
créances
4,5 %
0,051 %
0,6 %
0,05 %
0,1 %
N/A
Qualité du portefeuille
R9
R10
Efficience et productivité
R12
a
R17
Ratio de charges
d’exploitation
22,2 %
35,2 %
13,0 %
27,0 %
8,2 %
N/A
Ratio retraité
de charges
d’exploitation
33,8 %
40,3 %
6,5 %
32,0 %
8,3 %
20 %
3 103
3 770
21 %
4 000
94 %
18 480
—
3 526
9 %
4 000
88 %
N/A
Solde moyen de
prêt
Solde moyen
retraité de prêt
a Annualisé.
N/A = non applicable.
108
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Encadré 5.5. Intégration des exigences des bailleurs
en matière de présentation d’information
L’un des objectifs du SEEP Network consiste à intervenir auprès des bailleurs de fonds pour s’assurer
qu’ils acceptent tous les formats présentés dans ce document, dans un souci d’harmonisation de la
présentation de l’information. Dans cette optique, le SEEP a collaboré avec le CGAP pour développer
un format concis et simple de rapport semestriel à l’intention des bailleurs. Ce format comprend
l’information minimale que les bailleurs doivent exiger selon les recommandations du CGAP.
Il est présenté dans le Guide des bonnes pratiques pour les bailleurs de fonds dans la microfinance, publié
par le CGAP. Ce guide est disponible à l’adresse suivante : http://cgap.org/docs/donorguidelines.pdf.
Réf.
Intitulé du compte
Période en cours au 30/6/2004
N11
Taux de change (monnaie locale/dollar US)
47
N12
RNB par habitant (dollars US)
N1
Nombre de clients actifs
13 005
R17
Solde moyen de prêt
3 645
255 $
Portée
R17
N11
Solde moyen de prêt
Taux de change (dollar US)
78 $
R17
N12
Solde moyen de prêt
RNB par habitant
31 %
Qualité du portefeuille
R9
Ratio du PAR
5,20 %
R10
Ratio d’abandon de créances
0,30 %
R1
Autosuffisance financière
87 %
R2*
Rendement des actifs
0,7 %
Rentabilité
Rendement retraité des actifs
R3*,**
– 3,0 %
Rendement des fonds propres
2,3 %
Rendement retraité des fonds propres
– 7,5 %
Efficience
R12*
Ratio de charges d’exploitation
R13*
Coût par client actif
45,40 %
21 $
* Donnée annualisée.
** Uniquement pour les IMF commerciales, à but lucratif.
Source : CGAP / Banque mondiale, 2004, Systèmes financiers inclusifs : guide de bonnes pratiques pour les bailleurs
de fonds dans la microfinance (Washington, D.C. : CGAP / Banque mondiale). http://www.cgap.org/publications/
donor_issues.html.
109
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
5.2.5 Rapport semestriel à l’intention des bailleurs, des créanciers et des
investisseurs
De nombreuses IMF reçoivent des financements de bailleurs, qui exigent souvent la soumission de
rapports dans un format imposé. Certaines institutions reçoivent également des fonds de prêteurs et
d’investisseurs, notamment de banques, de fonds d’investissement et d’investisseurs d’orientation
sociale. Les investisseurs demandent généralement la présentation annuelle d’états financiers audités, à
partir desquels ils effectuent leur propre analyse. Lors de la négociation d’un contrat de subvention, de
prêt ou d’investissement, les dirigeants doivent se renseigner sur les données clés à communiquer aux
investisseurs et aux prêteurs, ainsi que sur la fréquence de présentation de l’information. Dans le cadre
de leur responsabilité de relation avec les bailleurs de fonds et les investisseurs, les dirigeants doivent
envisager de fournir des comptes de résultat résumés et des informations bilantielles essentielles,
en sélectionnant les comptes les plus importants, sur une base trimestrielle ou semestrielle. Ces
informations, combinées aux ratios clés, doivent être présentées en cumul annuel à la date du rapport
pour la période en cours et pour l’année passée. Un exemple de ce type de rapport est présenté au
tableau 5.6.
Tableau ������������������������������������������������������������������
5.6. Exemple de rapport semestriel à l’intention des bailleurs de
fonds, des créanciers et des investisseurs
Réf.
Intitulé du compte
Cumul pour
l’année en cours
au 30/6/2004
Année
précédente au
31/12/2003
Compte de résultat résumé
I1
Produits financiers
9 700 397
10 564 338
I7
(Charges financières)
(861 949)
(853 197)
I13
(Dotation nette aux provisions pour créances
douteuses)
(125 471)
(162 862)
I16
(Charges d’exploitation)
(9 043 345)
(6 633 187)
I21
Résultat net d’exploitation
(330 368)
2 915 093
Bilan résumé
B4
Encours brut de crédits
46 235 350
34 701 961
B3
Encours net de crédits
44 990 348
33 471 489
B12
Total des actifs
73 412 892
69 117 773
4 514 327
4 030 868
B13 + B14 + B18
B15 + B19
Total des dépôts
Total des emprunts
18 355 806
18 033 518
B21
Total des dettes
27 292 014
26 949 061
B32
Total des fonds propres
46 120 878
42 168 713
Rentabilité
R2*
Rendement des actifs
Rendement retraité des actifs
R3*
Rendement des fonds propres
Rendement retraité des fonds propres
110
0,7 %
3,5 %
– 3,0 %
– 16,5 %
2,3 %
3,5 %
– 7,5 %
– 26,5 %
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Tableau �����������������������������������������������������������������������������������������������
5.6. Exemple de rapport semestriel à l’intention des bailleurs de fonds, des créanciers et des
investisseurs (continué)
Réf.
Cumul pour
l’année en cours
au 30/6/2004
Intitulé du compte
Année
précédente au
31/12/2003
Gestion bilantielle
R7
Ratio dettes / fonds propres
R9
R10
59 %
64 %
Ratio du PAR
5,2 %
4,5 %
Ratio d’abandon de créances
0,3 %
0,3 %
45 %
22 %
13 005
11 458
30 %
26 %
Qualité du portefeuille
Efficience
R12*
Ratio de charges d’exploitation
Portée
N1
Nombre de clients actifs
R17
N12
Solde moyen de prêt
RNB par habitant
*Annualisé.
Encadré 5.6. Fréquence des rapports à l’intention du conseil
d’administration
En 1998, le MicroFinance Network a réalisé une enquête auprès de 25 IMF, de statut lucratif et
non lucratif, pour déterminer le type et la fréquence des états financiers et rapports présentés par
les dirigeants à leur conseil d’administration ou organe de gouvernance. L’enquête a révélé qu’en
moyenne, le rapport sur le portefeuille était le document le plus fréquemment présenté, et le tableau
des flux de trésorerie, le moins fréquent (le rapport sur les ratios n’était pas pris en compte dans
l’étude). Ces résultats suggèrent peut-être que le tableau des flux de trésorerie est un outil moins
pertinent pour les dirigeants. Parmi les IMF interrogées, beaucoup ne produisent probablement pas
régulièrement de tableau des flux de trésorerie. Dès lors que les IMF commencent à collecter des
dépôts ou à emprunter des fonds, il est important de présenter un tableau des flux de trésorerie au
conseil d’administration.
Type de rapport
IMF de statut non lucratif
IMF de statut lucratif
Compte de résultat
5
5
Bilan
5
5
Tableau des flux de trésorerie
4
2
Rapport sur le portefeuille
6
10
Source : Anita Campion, 1998, Current Governance Practices of Micro�������������������
fi������������������
nance Institutions, Conference Paper No. 4,
(Washington, D.C. : The MicroFinance Network), 20. http://www.accion.org/pubs/micro_pubs_list.asp.
5.3
Check-list de suivi des performances
L’élaboration d’une check-list de présentation d’information à des fins de suivi des performances
permet aux dirigeants de suivre la production et la diffusion des états financiers et des rapports de
l’IMF. Les dirigeants doivent s’entendre avec le conseil d’administration, les bailleurs, les prêteurs
111
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
et les investisseurs sur le contenu et la fréquence de publication de chaque rapport et établir un
calendrier. Après plusieurs trimestres, ils pourront identifier les éléments d’information qui sont
les plus longs à collecter et prendre des mesures pour améliorer les procédures de collecte des
données et d’établissement des rapports. L’encadré 5.6 traite de la fréquence à laquelle les conseils
d’administration reçoivent des rapports, et le tableau 5.7 contient un exemple de check-list de
présentation de l’information.
Tableau �����������������������������������������������������������
5.7. Exemple de check-list de présentation de l’information
Fréquence
Délai : nb. de
jours après la
fin de la période
Compte de résultat
Mensuelle
7 jours
Cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Compte de résultat
retraité
Trimestrielle
15 jours
Conseil d’administration,
cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Bilan
Trimestrielle
10 jours
Conseil d’administration,
cadres supérieurs
Bilan retraité
Trimestrielle
7 jours
Conseil d’administration,
cadres supérieurs
Mensuelle
7 jours
Cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Annuelle
90 jours
Investisseurs, bailleurs,
cadres supérieurs
Rapport sur le
portefeuille
Mensuelle
7 jours
Conseil d’administration,
cadres supérieurs,
directeurs d’agence,
agents de crédit
Rapport sur les
données non
financières
Mensuelle
7 jours
Cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Rapport sur les « 18
ratios SEEP »
Trimestrielle
15 jours
Conseil d’administration,
cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Rapport de gestion
mensuel
Mensuelle
7 jours
Cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Rapport de gestion
trimestriel
Trimestrielle
15 jours
Cadres supérieurs,
directeurs d’agence
Rapport trimestriel à
l’intention du conseil
d’administration
Trimestrielle
15 jours
Conseil d’administration
Rapport semestriel
à l’intention des
bailleurs de fonds
Semestrielle
15 jours
Bailleurs de fonds
Rapport semestriel
à l’intention des
investisseurs
Semestrielle
15 jours
Investisseurs
Rapport
Tableau des flux de
trésorerie
Etats financiers
audités
112
Destinataires
Achevé le
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
6
Glossaire
Intitulé du poste
Définition
Actif
Selon la définition des Normes comptables internationales (IAS),
ressource contrôlée par l’institution résultant d’évènements passés et
devant se traduire par une entrée d’avantages économiques futurs pour
l’institution.
Arriérés
Montant du principal échu mais non versé des prêts ayant un ou
plusieurs remboursements du principal en retard d’un jour au moins.
Balance avant inventaire
Présentation des soldes de débit et de crédit de l’ensemble des
comptes à un point donné dans le temps. Les écritures de débit sont
présentées dans la colonne de gauche et les écritures de crédit dans la
colonne de droite. Les deux doivent être égales.
Bilan
Etat financier fournissant une « photographie » de la situation financière
de l’institution à une date donnée, faisant état de ses ressources
économiques, de ses obligations et ainsi de sa valeur patrimoniale.
Charges
Selon la définition des IAS, montants venant en diminution des
avantages économiques pendant la période comptable sous la
forme de décaissements, diminutions des actifs ou engagements se
traduisant par une diminution des fonds propres autrement que par la
redistribution aux actionnaires.
Compte de contrepartie
des comptes d’actif
Compte d’actif négatif qui cumule les montants venant en déduction
d’autres comptes d’actif.
Compte de profits et
pertes
Voir compte de résultat.
Compte de résultat
Etat financier synthétisant tous les produits, charges, gains et pertes
sur une période donnée.
Comptes d’exploitation
Comptes de produits et de charges liés à l’activité principale de
l’institution, à savoir la prestation de services financiers.
Comptes hors exploitation
Comptes de produits et de charges non liés à l’activité principale de
l’institution, à savoir la prestation de services financiers.
Crédit improductif
Voir portefeuille à risque.
Dette
Obligation présente de l’institution résultant d’évènements passés,
dont le règlement doit se traduire par une sortie de ressources
représentatives d’avantages économiques.
Dettes financières
Toutes les dettes utilisées pour financer les actifs financiers de l’IMF.
Ecart de taux
Différence – en pourcentage – entre le taux d’intérêt appliqué sur les
crédits octroyés et le coût des ressources du prêteur.
113
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
114
Equivalent plein temps
Moyen de calcul du temps de travail d’un membre du personnel. Par
exemple, un conseiller consacrant deux tiers de son temps à une
institution sera considéré comme deux tiers d’une personne à plein
temps. De même, lors du calcul de l’équivalent plein temps d’un poste
donné, l’institution doit comptabiliser le temps qu’un membre du
personnel consacre aux tâches de ce poste en pourcentage du temps
qu’un employé plein temps à ce poste consacrerait à ces mêmes
tâches. Par exemple, une institution qui compte cinq agents de crédit et
un superviseur gérant certains prêts peut indiquer un nombre d’agents
de crédit égal à 5,5.
Flux
Changement dans le montant d’un poste dans le temps (contraire
d’état).
Fonds propres
Selon la définition des IAS, valeur résiduelle des actifs après déduction
de l’ensemble des dettes de l’institution.
Gain (perte) de change
Selon la définition des IAS, gain (ou perte) issu de l’existence de postes
en monnaie étrangère, à savoir de liquidités ou d’actifs et dettes à
recevoir ou à payer d’un montant fixe ou déterminable. Ce type de gain
(ou de perte) survient lorsque le même nombre d’unités en monnaie
étrangère est exprimé en monnaie locale suivant différents taux de
change entre le début et la fin d’une période.
Gains
Selon la définition des IAS, augmentation des avantages économiques
– en tant que tels, ils ne diffèrent pas des produits.
Inflation
Perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix.
Liquidité
Disponibilité de fonds en volume suffisant pour répondre aux demandes
de retrait et autres obligations financières au moment de leur échéance.
Méthode directe de
création du tableau des
flux de trésorerie
Présentation des encaissements et décaissements réalisés sur une
période donnée. La présentation des sources et emplois de fonds est
souvent divisée en activités d’exploitation, activités de gestion d’actifs
et activités de gestion des ressources pour déterminer l’emploi des
ressources dans chacun de ces domaines.
Méthode indirecte de
création du tableau des
flux de trésorerie
En lien avec le tableau des flux de trésorerie, montre les changements
de la situation de trésorerie en partant du résultat net et en indiquant
les retraitements appliqués aux produits et aux charges ne donnant
pas lieu à des flux de trésorerie. Cette présentation est souvent divisée
en activités d’exploitation, activités de gestion d’actifs et activités de
gestion des ressources pour déterminer l’emploi des ressources dans
chacun de ces domaines.
Normes comptables
internationales (IAS)
Les IAS ont été publiées par le Comité des normes comptables
internationales (IASC) de 1973 à 2000. Le Conseil des normes
comptables internationales (IASB) a remplacé l’IASC en 2001. Depuis,
l’IASB a amendé certaines IAS, proposé l’amendement d’autres
IAS, proposé de remplacer certaines IAS par de nouvelles Normes
internationales d’information financière (IFRS) et adopté ou proposé
de nouvelles IFRS sur des sujets pour lesquels il n’existait pas de
précédentes IAS.
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
Normes internationales
d’information financière
(IFRS)
Nouvelles séries de normes publiées par l’IASB et distinctes
des Normes comptables internationales (IAS) publiées par son
prédécesseur. Plus généralement, les IFRS renvoient à l’ensemble
des déclarations de l’IASB, notamment les normes et interprétations
approuvées par l’IASB et le Comité d’interprétation des normes (SIC).
Les états financiers ne sont considérés comme conformes aux IFRS
que s’ils satisfont à toutes les obligations de chaque norme applicable
et à chaque interprétation applicable.
Période (comptable)
Laps de temps écoulé entre deux bilans consécutifs.
Pertes
Diminution des avantages économiques – en tant que telles, elles ne
diffèrent pas des charges.
Portefeuille à risque
Solde restant dû (principal) de tous les prêts en cours ayant un ou
plusieurs remboursements en retard d’au moins un jour.
Produits
Selon la définition des IAS, flux brut d’avantages économiques au cours
d’une période donnée provenant des activités ordinaires de l’institution
lorsque ces flux se traduisent par une augmentation des fonds propres
autre que les augmentations liées à l’apport de participants au capital.
Qualité de l’actif
Indication du niveau de risque inhérent aux actifs d’une organisation,
fondée sur la probabilité de perte de ces actifs et donc de perte
d’avantages économiques futurs.
Remboursements en
retard
Montant du principal et des intérêts échus mais non versés des prêts
ayant un ou plusieurs remboursements du principal en retard d’un jour
au moins. Diffèrent des arriérés.
Résultat net
Excédent des produits et des gains sur les charges et pertes pendant
une période donnée.
Revenu National Brut
Valeur marchande de tous les biens et services produits à l’intérieur
d’un pays et par ce pays à l’étranger au cours d’une année. Il s’agit
du produit intérieur brut plus les revenus obtenus à l’étranger par les
résidents de ce pays, moins les déboursements à l’étranger. Expression
remplaçant Produit national brut (PNB). Source : ACDI et PNUD. Le RNB
par habitant se calcule en divisant le RNB par la population du pays à
mi-année.
Significatif
Se dit d’une information dont la non-divulgation est susceptible
d’influencer les décisions économiques des parties intéressées.
Situation financière
Selon la définition des IAS, relation entre les actifs, les dettes et les
fonds propres d’une institution, telle qu’elle est représentée dans le
bilan.
Solvabilité
Selon la définition des IAS, disponibilité de trésorerie sur le long terme
permettant de répondre aux obligations financières lorsqu’elles arrivent
à échéance.
Stock, état
Représente une mesure de ce que l’on possède à un point donné dans
le temps, par opposition à flux.
Survaleur (goodwill)
Selon la définition des IAS, excédent de la valeur globale d’une
acquisition à une date donnée, sur la juste valeur attribuée aux
éléments identifiables de son actif net à cette date.
Tableau de variation de la
situation nette
Voir Tableau de variation des fonds propres
Tableau de variation des
fonds propres
Etat financier qui synthétise les transactions économiques ayant un
effet sur les fonds propres de l’institution pendant une période donnée.
115
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
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Tableau des flux de
trésorerie
Etat financier synthétisant les entrées et sorties de trésorerie d’une
institution sur une période donnée.
Tableau des sources et
emplois de fonds
Voir Tableau des flux de trésorerie.
Taux d’épargne
Selon la définition du Fonds Monétaire International (FMI), le taux
d’épargne désigne habituellement le taux offert aux clients résidents
pour la rémunération des dépôts à vue, à terme et dépôts d’épargne.
Valeur nette
Voir fonds propres
Mesurer la performance des institutions de microfinance : Un cadre pour la publication, l’analyse et le suivi
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1825 Connecticut Avenue NW
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