Révision du reportage TJ et entrevues à Maisonneuve en direct sur produits nettoyants verts 4
2. Le caractère irritant de produits nettoyants verts contenant des enzymes a été
expliqué par le Dr Louis Jacques de la Direction de santé publique. J’ai écouté
l’entrevue intégrale du Dr Jacques. Il fait référence aux produits contenant des
enzymes, et pas uniquement à la subtilisine.
3. La mise en garde du ministère de la Santé sur les produits verts en hygiène et
salubrité existe bel et bien. Il y est écrit qu’en choisissant un produit nettoyant,
les hôpitaux et cliniques doivent tenir compte de « la sécurité du patient quant
aux réactions allergènes ou la tolérance aux émanations du produit; la sécurité
du produit quant à son utilisation en zone de séjour d’un patient à l’immunité
déficiente. »
Pasquale Turbide me dit qu’étant donné les réactions que son reportage a suscitées,
elle regrette de ne pas avoir mentionné que la principale famille d’enzymes pouvant
causer des irritations respiratoires était la subtilisine. La journaliste explique qu’elle a
choisi, au moment de la diffusion, de ne pas mentionner le nom de cette enzyme pour
deux raisons :
- par souci de simplification du reportage;
- parce qu’elle craignait que les téléspectateurs se mettent à chercher le
mot « subtilisine » sur les étiquettes de leurs produits verts. Or,
l’étiquetage ne comporte par la recette du produit, ce qui aurait causé, à
son avis, encore plus d’anxiété.
Ne pas dire que, selon les études disponibles dans les milieux de travail, la subtilisine
est une des enzymes ayant causé des problèmes respiratoires constitue une
imprécision. Parmi les facteurs à considérer : il s’agit d’un bref reportage de nouvelles
de deux minutes; le téléspectateur moyen ne sait pas ce qu’est la subtilisine. Lui révéler
que les autorités s’inquiètent des effets potentiellement nocifs de « certains produits
nettoyants à base d’enzymes » (extrait de la présentation du reportage) est certes moins
spécifique, mais cela ne constitue pas un accroc à la vérité. D’après les spécialistes que
j’ai consultés, la bactérie bacillus subtilis peut produire une soupe d’enzymes,
notamment de la subtilisine. Les lipases sont d’autres enzymes qui peuvent être
utilisées comme agent de dégraissage sur de grandes surfaces. Toutes ces enzymes
sont des irritants et des allergènes et on ne connaît pas non plus leurs effets une fois
disséminées dans l’air. Tout dépend bien sûr de la dose. Selon les experts consultés, il
est légitime de se demander si la présence de ces enzymes dans l’air, après le
nettoyage de grandes surfaces, peut constituer un risque pour
- la personne qui lave les planchers;
- le patient dont le système immunitaire est très affaibli.
Le plaignant m’a fait parvenir une note de la Direction de santé publique, datée du
5 mars 2010, mentionnant qu’elle allait se pencher seulement sur « les produits
d’entretien ménager contenant de la subtilisine ». Comme cet avis contredit le reportage
de Radio-Canada, j’ai demandé à l’organisme de clarifier la question : on m’a confirmé
que les chercheurs avaient l’intention d’examiner l’effet sur la santé des différentes
enzymes produites par la bactérie bacillus subtilis, donc le reportage est exact à ce
chapitre.