Page | 2 Actes Journées Santé Travail du CISME – Tome II - 2012
organisationnels a été proposé en même temps qu’une démarche participative intégrant
direction, médecins, cadres de santé, infirmiers et aides-soignants. Un comité de pilotage et
un groupe de travail en unité de soins ont été définis en veillant à optimiser la composition
des groupes.
Trois étapes ont été proposées :
- analyse d’activité avec repérage des risques par les ergonomes,
- objectivation et pondération des facteurs de risque et de leurs déterminants par le groupe
de travail et élaboration d’un plan d’action,
- analyse des résultats et plan d’action proposé par le groupe de travail et validé par le
COPIL.
Action de prévention, mise en pratique
La démarche rationnelle de l’analyse du travail réel proposée de pair par les ergonomes a su
convaincre la directrice des soins et le DRH qui ont compris qu’il existait là des marges de
manœuvre indispensables à trouver dans cette période de réduction d’effectifs. Tous les
acteurs ont suivi.
L’observation du travail réel par le groupe de travail a permis d’objectiver les multiples
interactions qui modifient le travail prescrit au-delà de la seule contrainte biomécanique
imposée par la manutention des patients.
Le groupe de travail a choisi d’étudier plus particulièrement une situation de travail : les
soins d’élimination de l’après-midi dans l’unité de neurologie.
Ces soins sont concentrés dans le temps obligeant le soignant à effectuer très souvent les
transferts seul.
La pression temporelle augmente la fatigue physique et psychologique.
Les soignants, accaparés par la tâche, ne sont pas disponibles pour les autres patients ce qui
engendre des mécontentements voire de l’agressivité des patients et augmentent les
incidents qui compliquent le soin (patient souillé).
Les déterminants qui perturbent ou modifient la tâche sont multiples : comportement et
exigences du patient, non-respect des horaires, effectif présent, état et disponibilité du
matériel, exigences médicales, organisation des soins, capacité de prise en charge du
collectif, formation des soignants, espace disponible autour du lit, horaire des repas…
Les interactions sont multiples et complexes pouvant aboutir à une insatisfaction du patient
comme du soignant, une majoration du stress, une accentuation de la fatigue physique et
psychologique et une sollicitation biomécanique accrue, tout ceci concourant à une
majoration du risque TMS
L’analyse des observations de terrain a permis au groupe de travail de proposer un plan
d’action afin d’améliorer les conditions de travail.
- respect des horaires : sensibilisation des patients et recadrage si nécessaire,
- mise en place de protocole avec le médecin pour une cohérence des explications données
au patient et un renforcement de la parole du soignant.
Aujourd’hui l’action se poursuit après une évaluation du plan d’action avec la volonté
d’appliquer cette méthodologie à d’autres tâches et d’autres services.
Les partenaires à travers leur contribution aux réseaux