Le femme selon la vision islamique en Afrique noire © L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-296-13122-4 EAN : 9782296131224 Marième Habib DIAGNE Le femme selon la vision islamique en Afrique noire L’Harmattan Je dédie ce livre à Sokhna Maƺmouna Mbacké Bintou Khadimou Rassoul, la servante du Coran dont la vie se confondait avec la Nuit du Destin. Nous prions que sa mission éternelle soit exaucée par Dieu le Tout Puissant par la baraka de Khadimou Rassoul. Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux Louange à Allah, le Seigneur de l’univers. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Maître du jour de la rétribution C’est Toi (Seul) que nous adorons, et Toi (Seul) dont nous implorons secours. Guide-nous dans le droit chemin, Le chemin de ceux que tu as comblés de faveurs, Non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.1 1 Traduction des presses du complexe du roi Fahd, Sourate « L’Ouverture », verset 1–7, Médine, 1990, p. 1 « Et quand à ceux qui ont cru et fait de bonnes œuvres, bientôt Nous les ferons entrer aux jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. Ils y demeureront éternellement. Il y aura là pour eux des épouses purifiées. Et Nous les ferons entrer sous un ombrage épais2. » « Et quiconque, homme ou femme fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant… les voilà ceux qui entreront au paradis ; et on ne leur fera aucune injustice, fût ce d’un creux de noyau de datte3. » 2 3 TPCF. Op. cit., Sourate « Les Femmes », verset 56. TPCF. Op. cit., Sourate « Les Femmes », verset 124. Remerciements Je remercie le Tout Puissant, sans la grâce Duquel cet ouvrage n’aurait pas existé. Qu’Allah le Tout Puissant accorde une longue vie à Serigne Cheikh Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, khalife général des mourides. Je remercie toute la famille de feue Sokhna Maƺmouna Mbacké en particulier son khalife, Cheikh Mouhamed Makhfouz Mbacké, chef religieux à Darou Wahab. Je prie pour qu’Allah le Tout Puissant accorde une longue vie à Serigne Bassirou Mbacké Anta Niang, l’imam de la grande mosquée de Darou Mouhty. Je remercie également monsieur Samba Dieng, professeur à l’université Cheikh Anta Diop dont l’appui et le soutien fraternels m’ont permis d’insuffler à ma tâche l’attention qu’elle requiert. Je remercie toute la descendance de mon grand-père feu Cadi Djibril Diagne, et celle de ma grande mère feue Sokhna Seynabou Ousmane Niang Macodé Ndiawar Mar. Je prie pour que le Seigneur les accueille dans leurs demeures éternelles. Je prie pour qu’Allah le Tout Miséricordieux réserve une place dans son Paradis à mon défunt père et ma marraine feue Adja Nafissatou Diagne de Santhiaba-Médina. Ils ont toujours prié en faveur du succès de ce travail, ils m’ont soutenue dans mon parcours terrestre et ils ont toujours apprécié mon vécu quotidien. Je prie pour que Dieu le Tout Puissant accueille dans son Paradis mon défunt père El hadj Abdoul Aziz Diagne qui a choisi le titre de l’ouvrage tout en m’encourageant de continuer sur cette voie noble. Ma mère, incarnée par sa conviction intime de son attachement à Dieu s’est bien associée dans ce travail tout en magnifiant sa sympathie pour la réussite de cet humble chemin malgré un programme chargé. Sokhna Arame Kébé Ndoye, directrice de l’agence de voyages Darou Wahab Tours qui a tenu à m’aider dans mes entreprises. 8 Avant-propos L’histoire moderne a considérablement méprisé la femme qui constitue cependant la moitié de l’humanité et a été détrônée de son rang véritable. Or, cet être humilié, dont la personnalité a été avilie, a besoin de revenir à sa position première. Certains la trouvaient « impure ». Responsable de l’expulsion d’Adam du Paradis, elle méritait donc de s’éloigner du royaume de Dieu. La femme ne jouissait pas de ses droits élémentaires et de son statut dans la plupart des sociétés. Une société où celle-ci avait été humiliée, au point que la naissance d’une fille plongeait les parents dans de douloureuses réflexions. L’homme, ne pouvant admettre la personnalité de la femme, l’enterrait ou la brûlait vive sous prétexte que l’éducation des filles entraînait des charges appauvrissantes. La naissance d’une fille constituait un stade dangereux dans la vie du peuple de la péninsule arabique. Cette inquiétude était due, au fait que la présence des femmes dans les guerres et les affrontements était un grand ennui pour les tribus qui se déplaçaient sans cesse et pour les hommes du désert. De plus, l’esclavage dont celle-ci faisait l’objet humiliait sa famille. Bref, la culture et l’état des croyances étaient tels que la naissance d’une fille était une honte pour les parents. Le Coran présente de nombreux passages à ce sujet, et beaucoup de sourates condamnent durement cette pratique : « Ceux-là perdent assurément qui immolent leurs enfants par stupidité et ignorance, et qui interdisent sur la foi des tabous mensongers, ce que Dieu leur a donné pour nourriture ! Ceux-là s’égarent et ne suivent pas le droit chemin4 ». Le coran a aussi fustigé ces pratiques citées en ces termes : « Si l’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille, son front se rembrunit et il s’afflige profondément. Il se 4 TPCF. Op. cit., Sourate « Les Troupeaux », verset 140. cache aux siens à cause de la désastreuse nouvelle…5. Le coran ajoute ce qui suit de cette malheureuse naissance et du destin de cet être infortuné… que leurs jugements sont déraisonnables6 ». Dans une autre sourate, le Coran exprime la même idée, mais d’une manière différente : « Ne tuez point vos enfants par crainte de misère. Nous leur donnerons de quoi vivre ainsi qu’à vous-même. Les tuer serait un péché énorme. Fuyez le péché de la chair. C’est une turpitude, une voie périlleuse. Dieu considère l’homme comme un assassin, s’il tue son enfant7. » Ceci montre que le problème était alors si grave que le Coran en faisait connaître le danger et sonnait l’alarme. À chaque fois que le Messager de Dieu (PSL) a déclaré ailleurs que la meilleure naissance pour une famille est celle d’une fille, ajoutant que Dieu sauvera du feu de l’Enfer ceux qui ont une fille chaste, pudique. En ce temps-là, les filles ne jouissaient pas d’une situation sociable enviable à cause des soucis qu’elles causaient à leurs parents. C'est pourquoi le Prophète Mouhamed (SAWS) a beaucoup insisté auprès des familles pour changer cette situation déplorable. L’origine de cette conception rétrograde se trouve dans l’impiété et date de l’époque où les hommes vivaient dans l’ignorance et les femmes manquaient de personnalité et de droits. Ils se trompaient, ceux qui s’attristaient, s’énervaient et se sentaient sur des charbons ardents quand ils avaient une fille et non un garçon. TPCF. Op. cit., Sourate « Les Abeilles », versets 60-61. TPCF. Op. cit., Sourate « Les Abeilles », verset 59. 7 TPCF. Op. cit., Sourate « Le Voyage nocturne », verset 31-32. 10 5 6 Cette conception de la malédiction qui pesait sur les filles n’est en aucune façon logique. Au début de l’Islam, de grands efforts furent déployés pour faire disparaître ces séquelles. La femme était vendue pour payer les dettes de son père, elle était sacrifiée aux dieux et aux esprits pour consolider des situations sociopolitiques. Elle était répudiée sans pitié, ou obligée de se prostituer pour enrichir son maître, elle était maintenue de force dans les liens conjugaux, afin de l’empêcher de se remarier. Le Prophète Mouhamed (SAWS) déclare que la norme des valeurs se trouve dans le bon comportement envers sa femme. Si le Messager de Dieu s’est exprimé de la sorte, c’est pour mieux mettre l’accent sur la personnalité de la femme. Le Prophète Mouhamed (SAWS) a déclaré que l’Ange Djibril lui a beaucoup recommandé, dans chacune de ses visites, de telle sorte qu’il pensait qu’on ne pouvait renvoyer aucune épouse, à moins qu’elle n’eût prévariqué et commis un adultère. Il recommandait le respect, la tendresse et l’affection envers les créatures féminines et insistait pour qu’elles soient honorées. Concernant l’affection que l’on doit montrer envers les épouses, le Prophète Mouhamed (SAWS) a vivement recommandé aux hommes de chérir leurs épouses à l’occasion de son dernier pèlerinage d’adieu à La Mecque. Le saint homme a voulu dire que la situation d’inégalité qui existait entre les êtres humains devait prendre fin. Ces recommandations et ce comportement exemplaire furent la cause de la personnalité féminine dans la société arabe au cours de la mission du Prophète Mouhamed (SAWS). 11 L’islam, religion sublime, a élevé la personnalité féminine et l’a honorée dans la sourate quatre portant son nom les Femmes. Relisons-en le premier verset : « Hommes craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’un seul être et a crée de celui-ci son épouse et Qui de ces deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang ; certes Allah vous observe parfaitement8. » Ce verset montre que tous les êtres humains sont égaux en droit et devoir dans la mission qu’Allah leur a confiée. Il reste graver dans les cœurs des musulmans et nous indique que les rapports entre les créatures humaines, d’une même origine et substance doivent se poser dans toutes les phases de leur vie en termes de complémentarité et non d’égalité. Nous avons rappelé ce que le Prophète Mouhamed (SAWS) a dit au sujet de la créature féminine pour que les hommes sachent comment se comporter envers les femmes, et pour que cette personnalité humaine ne souffre plus d’injustice, et pour que le choc psychologique qu’elle a subi cesse à jamais. Lorsque nous disons que la question des droits de la femme à la maison et dans la société doit être réexaminée ou réévaluée, nous entendons par là que nous devons être guidés par la nature et prendre en considération toutes les expériences heureuses ou malheureuses du passé, et spécialement celle du siècle courant. Dieu révéla le Livre comme une lumière, une torche étincelante dont les flambeaux ne sauraient s’éteindre, un foyer à l’éternelle incandescence, un océan dont la pensée 8 TPCF. Op. cit., Sourate « Les Femmes », verset 1. 12 humaine n’atteint point la profondeur, un guide sûr, une clarté qui ne trompe jamais, augmente de valeur manifeste dont les bases ne s’écroulent point, un remède dont il ne faut craindre aucune réaction, une force dont les alliés ne connaîtront pas de défaite, une vérité dont les tenants ne seront jamais laissés sans appui. Il est la subsistance et le cœur de la foi, une source de la science, un jardin de l’équité, un ruissellement de ses cours d’eau, un foyer et un fondement de l’islam, un fleuve de la vérité et une vallée, un océan que nul ne peut assécher, une source inépuisable, une fontaine que ne peut diminuer aucun buveur, un refuge que retrouvent toujours les voyageurs, un repère qui n’échappe point aux regards de ceux qui prennent la route, une colline que ne peut grimper que ceux qui voudront l’atteindre sans pouvoir la dépasser. Dieu en a fait un désaltérant pour apaiser la soif des savants, un printemps pour les cœurs des jurisconsultes, un large chemin pour les vertueux, une lumière qui écarte toute obscurité, amarre à l’anse solide, une forteresse inexpugnable. Il est une source de considération pour qui s’y soumet et de paix pour qui y adhère, un guide sûr pour qui s’y confie, une justification pour qui s’y réfère, une preuve formelle pour qui s’y penche, un témoin pour qui s’en sert, une arme de triomphe pour qui en argue, un soutien pour qui l’élit, il élève pour ceux qui en appliquent les principes, il est merveilleux pour qui s’y repère, il est cuirasse pour qui l’endosse, une science pour qui le comprend, une affirmation pour qui entretient, un code pour qui juge. Le Saint Coran contient la lumière qui nous guidera, la nourriture qui nous soutiendra et le réconfort qui nous encouragera. Il est la charte du musulman. Par lui le Paradis 13 est retrouvé, le ciel est ouvert et les portes de l’Enfer sont révélées. Il remplit notre mémoire, dirige nos cœurs. Il est une mine de richesse, un Paradis de gloire et une rivière de délices. Son souvenir subsistera éternellement, récompense les grands efforts. Celui qui se livre à cette vague mugissante et qui étincelle, au tréfonds de son cœur, la torche de la conscience islamique, ne se vouera qu’à sa foi pure, et à concrétiser son idéal. Donc le Coran a ravivé les droits de la femme. Il a franchi à l’époque de sa révélation, un grand pas vers l’amélioration de la condition des femmes et la restauration de leurs droits humains. Le Saint Coran fait renaître les droits de la femme en sa qualité d’être humain et de partenaire de l’homme. Donc, la femme musulmane fait preuve de savoir-vivre dans sa mission éternelle. L’ouvrage la femme selon la vision islamique offre une présentation simple et suscite la situation de la femme musulmane. Après une mûre réflexion sur la situation de la gent féminine contemporaine, je me suis efforcée d’être en général claire, en écrivant au niveau de l’intellectuel moyen. De même, j’ai essayé de faire en sorte que le lecteur moyen trouve dans certaines parties de cette contribution une nourriture assimilable et une démonstration convaincante. J’espère que cet ouvrage sera une réponse à ceux qui ne savent pas la valeur du sexe féminin. Il sera aussi un guide sûr pour ceux qui cherchent la vérité nuit et jour. Cet ouvrage vient tout simplement rendre hommage à la femme universelle, muse et créatrice. 14 Chapitre I La Femme dans le Coran À/ Le Statut de la Femme La dissemblance, une pièce maîtresse de la création est une question qui conduit à la reconnaissance d’Allah et de Son unicité. Elle démontre que le système de ce monde a été planifié avec sagesse et précision. Elle montre que la création n’est pas le fruit d’un hasard et que la nature n’est pas une force aveugle. C’est pour préserver les espèces que le formidable mécanisme créatif a introduit le système de la reproduction. Étant donné que la continuité des espèces dépend de leur coopération mutuelle, la nature a trouvé l’idée de leur cohabitation. Dans le même but, l’intérêt personnel ou l’amour de soi, qui sont essentiels à tout être humain, ont été convertis en sentiment de service, coopération et tolérance. Pour que ce plan se traduise complètement dans la réalité, et que les liens entre les deux sexes se renforcent physiquement et spirituellement, la nature a rendu dissemblables et complémentaires leurs corps et leurs âmes respectifs. C’est cette dissemblance qui les attire l’un vers l’autre et les rend amoureux l’un de l’autre. Les relations entre l’homme et la femme ont été créées de telle sorte que chacun des deux conjoints œuvre en vue d’assurer le bonheur et le bien-être de l’autre, affectionne le sacrifice pour l’autre et préfère l’autre à soi-même. Certains individus ne peuvent pas différencier la passion de l’affection. Ces individus pensent que la relation entre le mari et l’épouse est fondée uniquement sur le désir d’exploiter. Ces personnes ignorent qu’il existe aussi dans la nature, des relations autres que celles fondées sur l’égoïsme. Ceux-là estiment que seule la passion peut unir l’homme et la femme. L’union matrimoniale est plus sublime que la passion et son fondement est décrit dans le Coran en ces termes : « Parmi les signes d’Allah Il a créé pour vous, tirée de vous, des épouses afin que vous reposiez auprès d’elles, et Il a établi l’affection et la compassion entre vous9 ». L’histoire de la relation entre l’homme et la femme n’est pas une question d’exploitation ou de lutte pour la survie. Il est vrai que l’homme a été toujours plus fort que la femme, mais la loi de la création a été faite de telle sorte que l’homme ne saurait réserver à la femme le même traitement qu’il réserve à ses esclaves, à ses serviteurs et même à ses voisins. Dans l’histoire de cette religion, le musulman n’a jamais douté du statut de la femme, de sa possession d’une âme et de ses belles qualités spirituelles. Différent des autres cultures, l’islam ne condamne pas uniquement Awa pour le péché originel. Le Coran souligne clairement qu’Adama et Awa ont commis tous les deux un péché, que Dieu leur avait pardonné après leur repentir ; Il s’adressait à eux : « Nous dîmes à Adama faites de l’Éden votre séjour, ton épouse et toi. Mangez en paix les fruits que ce jardin vous offre, en quelque lieu qu’il vous plaira. N’approchez point, cependant de cet arbre, sans quoi, vous deviendrez injustes. Alors, le tentateur induisait le couple au péché, les fit sortir du séjour éternel où ils vivaient. Nous leurs dîmes : Il vous est ordonné de quitter, ces lieux, votre descente est décidée, vous serez en lutte les uns contre les autres. La terre vous est assignée pour demeure, vous en jouirez jusqu’au terme prévu100 ». 9 TPCF. Op. cit., Sourate « Les Romains », verset 21. TPCF. Op. cit., Sourate « La Vache », verset 35. 16 10 En effet, le Coran donne même l’impression qu’Adama a été plus condamné pour ce péché duquel découle un préjudice contre la femme. Le statut de la femme en islam est unique et original. Cette religion a déclaré la vertu et la piété comme seuls critères de distinction et de supériorité d’un individu par rapport à un autre, qu’il soit de sexe masculin ou féminin. Dieu ne reconnaît la supériorité d’un élément que dans la justice et la piété. Le Prophète Mouhamed (SAWS) en témoigne dans un de ses hadiths : « les meilleurs d’entre vous sont ceux qui traitent le mieux leurs femmes. Elle a été créée d’une partie de l’homme11 ». La femme est reconnue comme la moitié de l’homme pour la procréation. Dans la société, elle assume certaines responsabilités comme son partenaire. Dieu nous a dit : « Humains, nous vous créâmes d’un mâle et d’une femelle pour vous répartir en nations et en tribus… Les plus honorables d'entre vous auprès de Dieu sont les plus pieux. Dieu est si bien informé, si clairvoyant à votre sujet12 ». Dans ce verset, le Coran s'adresse à tous, hommes et femmes. Il ne parle pas de similitude, mais d'égalité. Cependant, nous pouvons affirmer que la femme, occupant des responsabilités spécifiques et personnelles, reçoit sa récompense en fonction de ses actions : « Et ceux qui ont cru, émigré et lutté dans le sentier d'Allah, ainsi que ceux qui leurs ont donné refuge et porté secours, ceux-là sont les Elhadji Ousmane Ibn Aboubacar, Le vœu du musulman, Beyrouth, Liban. (S.D), p 43. 12 TPCF. Op. cit., Sourate « Les Appartements », verset 13. 17 11 vrais croyants : à eux, le pardon et une récompense généreuse13 ». B/ La Femme dans sa nature La nature de la femme est-elle différente ou non de celle de l'homme ? Ou la différence entre l'homme et la femme est-elle confinée à leur système de reproduction ou va-t-elle plus loin ? La seule question qui se pose est de savoir, si ces différences affectent ou non la détermination de leurs droits et obligations. Le célèbre physiologiste, biologiste et chirurgien français Alexis Carrel tire une ample lumière sur le premier point et sa recherche biologique profonde n'a laissé le moindre doute sur le sujet. Il admet dans son excellent livre L'homme cet inconnu, que selon la loi de la création, l'homme et la femme ont été créés différemment et que leurs différences rendent leurs droits et leurs obligations différents. Dans le chapitre III intitulé « Le corps et les activités physiologiques » (IX Les Fonctions sexuelles et la Reproduction) de son livre, il écrit : « Les glandes sexuelles ne poussent pas seulement au geste qui, dans la vie primitive, perpétuait l'espèce, elles intensifient aussi nos activités physiologiques, mentales et spirituelles. Parmi les eunuques, il n'y a jamais eu de grands philosophes, de grands savants, ou même de grands criminels. Les testicules et les ovaires ont une fonction très étendue. D'abord, ils donnent naissance aux cellules mâle ou femelle dont l'union produit le nouvel être humain. 13 TPCF. Op. cit., Sourate « Le Butin », verset 74. 18 En même temps, ils sécrètent des substances qui se déversent dans le sang, et impriment aux tissus, aux organes et à la conscience, les caractères mâle ou femelle. Ils donnent aussi à toutes nos fonctions leur caractère d'intensité. Le testicule engendre l'audace, la violence, la brutalité, les caractères qui distinguent le taureau de combat du bœuf qui traîne la charrue le long du sillon. L'ovaire exerce une action analogue sur l'organisme de la femme. Mais il n'agit que pendant une partie de l'existence. Au moment de la ménopause, il s'atrophie. La durée moindre de la vie de l'ovaire donne à la femme vieillissante une infériorité manifeste sur l'homme. Au contraire, le testicule reste actif jusqu'à l'extrême vieillesse. Les différences qui existent entre l'homme et la femme ne sont pas dues simplement à la forme particulière des organes génitaux, à la présence de l'utérus, à la gestation, ou au mode d'éducation. Elles viennent d'une cause très profonde, l'imprégnation de l'organisme tout entier par des substances chimiques, produits des glandes sexuelles. C'est l'ignorance de ces faits fondamentaux qui a conduit les promoteurs du féminisme à l'idée que les deux sexes peuvent avoir la même éducation, les mêmes occupations, les mêmes pouvoirs, les mêmes responsabilités. En réalité, la femme est profondément différente de l'homme. Chacune des cellules de son corps porte la marque de son sexe. Il en est de même de ses systèmes organiques, et surtout de son système nerveux. Les lois physiologiques sont aussi inexorables que les lois du monde sidéral. Il est impossible de leur substituer les désirs humains. Nous sommes obligés de les accepter telles qu'elles sont. Les femmes doivent développer leurs aptitudes dans la direction de leur propre nature, sans chercher à imiter les mâles. Leur rôle dans le progrès de la 19 civilisation est plus élevé que celui des hommes. Il ne faut pas qu'elles l'abandonnent. L'importance des deux sexes dans la propagation de la race est inégale. Les cellules du testicule forment sans cesse, pendant tout le cours de la vie, des animalcules doués de mouvements très actifs, les spermatozoïdes. Ces spermatozoïdes cheminent dans le mucus qui couvre le vagin et l'utérus, et rencontrent à la surface de la muqueuse utérine, l'ovule. L'ovule est le produit d'une lente maturation des cellules germinales de l'ovaire. Celui-ci, chez la jeune femme, contient environ 300 000 ovules. Mais quatre cents environ seulement arrivent à maturité. Au moment de la menstruation, l'ovule est projeté, après éclatement du kyste qui le contient, sur la membrane hérissée de cils vibratiles qui le transportent dans l'utérus. Déjà, son noyau a subi une modification importante. Il a expulsé la moitié de sa substance, c'est-à-dire la moitié de chaque chromosome. Un spermatozoïde pénètre alors dans l'ovule. Et ses chromosomes, qui ont aussi perdu la moitié de leur substance, s'unissent à ceux de l'ovule. L'être nouveau est né. Il se compose d'une cellule, greffée sur la muqueuse utérine. Cette cellule se divise en deux parties, et le développement de l'embryon commence. Le père et la mère contribuent également à la formation du noyau de la cellule qui engendre toutes les cellules du nouvel organisme. Mais la mère donne aussi à l'ovule, outre la moitié de la substance nucléaire, tout le protoplasma qui entoure le noyau. Elle joue ainsi un rôle plus important que le père dans la formation de l'embryon. Certes, les caractères des parents se transmettent par le noyau. Mais les lois actuellement connues de l'hérédité, et les théories présentes des généticistes, ne nous apportent pas encore une lumière complète. Il faut se souvenir, quand on songe à 20