Le femme selon la vision islamique en Afrique noire

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 Le femme selon la vision islamique
en Afrique noire
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[email protected]
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ISBN : 978-2-296-13122-4
EAN : 9782296131224
Marième Habib DIAGNE
Le femme selon la vision islamique
en Afrique noire
L’Harmattan
Je dédie ce livre à Sokhna Maƺmouna Mbacké Bintou
Khadimou Rassoul, la servante du Coran dont la vie se
confondait avec la Nuit du Destin.
Nous prions que sa mission éternelle soit exaucée par
Dieu le Tout Puissant par la baraka de Khadimou Rassoul.
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux
Louange à Allah, le Seigneur de l’univers.
Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
Maître du jour de la rétribution
C’est Toi (Seul) que nous adorons, et Toi (Seul) dont nous
implorons secours.
Guide-nous dans le droit chemin,
Le chemin de ceux que tu as comblés de faveurs,
Non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.1
1 Traduction des presses du complexe du roi Fahd, Sourate
« L’Ouverture », verset 1–7, Médine, 1990, p. 1
« Et quand à ceux qui ont cru et fait de bonnes œuvres, bientôt
Nous les ferons entrer aux jardins sous lesquels coulent des ruisseaux.
Ils y demeureront éternellement. Il y aura là pour eux des épouses
purifiées. Et Nous les ferons entrer sous un ombrage épais2. »
« Et quiconque, homme ou femme fait de bonnes œuvres, tout en
étant croyant… les voilà ceux qui entreront au paradis ; et on ne leur
fera aucune injustice, fût ce d’un creux de noyau de datte3. »
2
3
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Femmes », verset 56.
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Femmes », verset 124.
Remerciements
Je remercie le Tout Puissant, sans la grâce Duquel cet
ouvrage n’aurait pas existé. Qu’Allah le Tout Puissant
accorde une longue vie à Serigne Cheikh Mouhamadou
Lamine Bara Mbacké, khalife général des mourides. Je
remercie toute la famille de feue Sokhna Maƺmouna Mbacké
en particulier son khalife, Cheikh Mouhamed Makhfouz
Mbacké, chef religieux à Darou Wahab.
Je prie pour qu’Allah le Tout Puissant accorde une longue
vie à Serigne Bassirou Mbacké Anta Niang, l’imam de la
grande mosquée de Darou Mouhty.
Je remercie également monsieur Samba Dieng, professeur
à l’université Cheikh Anta Diop dont l’appui et le soutien
fraternels m’ont permis d’insuffler à ma tâche l’attention
qu’elle requiert.
Je remercie toute la descendance de mon grand-père feu
Cadi Djibril Diagne, et celle de ma grande mère feue Sokhna
Seynabou Ousmane Niang Macodé Ndiawar Mar. Je prie
pour que le Seigneur les accueille dans leurs demeures
éternelles.
Je prie pour qu’Allah le Tout Miséricordieux réserve une
place dans son Paradis à mon défunt père et ma marraine
feue Adja Nafissatou Diagne de Santhiaba-Médina. Ils ont
toujours prié en faveur du succès de ce travail, ils m’ont
soutenue dans mon parcours terrestre et ils ont toujours
apprécié mon vécu quotidien.
Je prie pour que Dieu le Tout Puissant accueille dans son
Paradis mon défunt père El hadj Abdoul Aziz Diagne qui a
choisi le titre de l’ouvrage tout en m’encourageant de
continuer sur cette voie noble.
Ma mère, incarnée par sa conviction intime de son
attachement à Dieu s’est bien associée dans ce travail tout en
magnifiant sa sympathie pour la réussite de cet humble
chemin malgré un programme chargé.
Sokhna Arame Kébé Ndoye, directrice de l’agence de
voyages Darou Wahab Tours qui a tenu à m’aider dans mes
entreprises.
8
Avant-propos
L’histoire moderne a considérablement méprisé la femme
qui constitue cependant la moitié de l’humanité et a été
détrônée de son rang véritable. Or, cet être humilié, dont la
personnalité a été avilie, a besoin de revenir à sa position
première. Certains la trouvaient « impure ». Responsable de
l’expulsion d’Adam du Paradis, elle méritait donc de
s’éloigner du royaume de Dieu. La femme ne jouissait pas de
ses droits élémentaires et de son statut dans la plupart des
sociétés. Une société où celle-ci avait été humiliée, au point
que la naissance d’une fille plongeait les parents dans de
douloureuses réflexions. L’homme, ne pouvant admettre la
personnalité de la femme, l’enterrait ou la brûlait vive sous
prétexte que l’éducation des filles entraînait des charges
appauvrissantes. La naissance d’une fille constituait un stade
dangereux dans la vie du peuple de la péninsule arabique.
Cette inquiétude était due, au fait que la présence des
femmes dans les guerres et les affrontements était un grand
ennui pour les tribus qui se déplaçaient sans cesse et pour les
hommes du désert.
De plus, l’esclavage dont celle-ci faisait l’objet humiliait sa
famille. Bref, la culture et l’état des croyances étaient tels que
la naissance d’une fille était une honte pour les parents. Le
Coran présente de nombreux passages à ce sujet, et
beaucoup de sourates condamnent durement cette pratique :
« Ceux-là perdent assurément qui immolent leurs enfants par
stupidité et ignorance, et qui interdisent sur la foi des tabous
mensongers, ce que Dieu leur a donné pour nourriture !
Ceux-là s’égarent et ne suivent pas le droit chemin4 ».
Le coran a aussi fustigé ces pratiques citées en ces
termes : « Si l’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille,
son front se rembrunit et il s’afflige profondément. Il se
4
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Troupeaux », verset 140.
cache aux siens à cause de la désastreuse nouvelle…5. Le
coran ajoute ce qui suit de cette malheureuse naissance et du
destin de cet être infortuné… que leurs jugements sont
déraisonnables6 ».
Dans une autre sourate, le Coran exprime la même idée,
mais d’une manière différente :
« Ne tuez point vos enfants par crainte de misère. Nous
leur donnerons de quoi vivre ainsi qu’à vous-même. Les
tuer serait un péché énorme. Fuyez le péché de la chair.
C’est une turpitude, une voie périlleuse. Dieu considère
l’homme comme un assassin, s’il tue son enfant7. »
Ceci montre que le problème était alors si grave que le
Coran en faisait connaître le danger et sonnait l’alarme. À
chaque fois que le Messager de Dieu (PSL) a déclaré ailleurs
que la meilleure naissance pour une famille est celle d’une
fille, ajoutant que Dieu sauvera du feu de l’Enfer ceux qui
ont une fille chaste, pudique. En ce temps-là, les filles ne
jouissaient pas d’une situation sociable enviable à cause des
soucis qu’elles causaient à leurs parents. C'est pourquoi le
Prophète Mouhamed (SAWS) a beaucoup insisté auprès des
familles pour changer cette situation déplorable. L’origine de
cette conception rétrograde se trouve dans l’impiété et date
de l’époque où les hommes vivaient dans l’ignorance et les
femmes manquaient de personnalité et de droits. Ils se
trompaient, ceux qui s’attristaient, s’énervaient et se sentaient
sur des charbons ardents quand ils avaient une fille et non
un garçon.
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Abeilles », versets 60-61.
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Abeilles », verset 59.
7 TPCF. Op. cit., Sourate « Le Voyage nocturne », verset 31-32.
10
5
6
Cette conception de la malédiction qui pesait sur les filles
n’est en aucune façon logique. Au début de l’Islam, de
grands efforts furent déployés pour faire disparaître ces
séquelles.
La femme était vendue pour payer les dettes de son père,
elle était sacrifiée aux dieux et aux esprits pour consolider
des situations sociopolitiques. Elle était répudiée sans pitié,
ou obligée de se prostituer pour enrichir son maître, elle était
maintenue de force dans les liens conjugaux, afin de
l’empêcher de se remarier.
Le Prophète Mouhamed (SAWS) déclare que la norme
des valeurs se trouve dans le bon comportement envers sa
femme. Si le Messager de Dieu s’est exprimé de la sorte, c’est
pour mieux mettre l’accent sur la personnalité de la femme.
Le Prophète Mouhamed (SAWS) a déclaré que l’Ange
Djibril lui a beaucoup recommandé, dans chacune de ses
visites, de telle sorte qu’il pensait qu’on ne pouvait renvoyer
aucune épouse, à moins qu’elle n’eût prévariqué et commis
un adultère. Il recommandait le respect, la tendresse et
l’affection envers les créatures féminines et insistait pour
qu’elles soient honorées.
Concernant l’affection que l’on doit montrer envers les
épouses, le Prophète Mouhamed (SAWS) a vivement
recommandé aux hommes de chérir leurs épouses à
l’occasion de son dernier pèlerinage d’adieu à La Mecque. Le
saint homme a voulu dire que la situation d’inégalité qui
existait entre les êtres humains devait prendre fin. Ces
recommandations et ce comportement exemplaire furent la
cause de la personnalité féminine dans la société arabe au
cours de la mission du Prophète Mouhamed (SAWS).
11
L’islam, religion sublime, a élevé la personnalité féminine
et l’a honorée dans la sourate quatre portant son nom les
Femmes. Relisons-en le premier verset :
« Hommes craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir
d’un seul être et a crée de celui-ci son épouse et Qui de ces
deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et
de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous implorez
les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang ;
certes Allah vous observe parfaitement8. »
Ce verset montre que tous les êtres humains sont égaux
en droit et devoir dans la mission qu’Allah leur a confiée. Il
reste graver dans les cœurs des musulmans et nous indique
que les rapports entre les créatures humaines, d’une même
origine et substance doivent se poser dans toutes les phases
de leur vie en termes de complémentarité et non d’égalité.
Nous avons rappelé ce que le Prophète Mouhamed (SAWS)
a dit au sujet de la créature féminine pour que les hommes
sachent comment se comporter envers les femmes, et pour
que cette personnalité humaine ne souffre plus d’injustice, et
pour que le choc psychologique qu’elle a subi cesse à jamais.
Lorsque nous disons que la question des droits de la femme
à la maison et dans la société doit être réexaminée ou
réévaluée, nous entendons par là que nous devons être
guidés par la nature et prendre en considération toutes les
expériences heureuses ou malheureuses du passé, et
spécialement celle du siècle courant.
Dieu révéla le Livre comme une lumière, une torche
étincelante dont les flambeaux ne sauraient s’éteindre, un
foyer à l’éternelle incandescence, un océan dont la pensée
8
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Femmes », verset 1.
12
humaine n’atteint point la profondeur, un guide sûr, une
clarté qui ne trompe jamais, augmente de valeur manifeste
dont les bases ne s’écroulent point, un remède dont il ne faut
craindre aucune réaction, une force dont les alliés ne
connaîtront pas de défaite, une vérité dont les tenants ne
seront jamais laissés sans appui.
Il est la subsistance et le cœur de la foi, une source de la
science, un jardin de l’équité, un ruissellement de ses cours
d’eau, un foyer et un fondement de l’islam, un fleuve de la
vérité et une vallée, un océan que nul ne peut assécher, une
source inépuisable, une fontaine que ne peut diminuer aucun
buveur, un refuge que retrouvent toujours les voyageurs, un
repère qui n’échappe point aux regards de ceux qui prennent
la route, une colline que ne peut grimper que ceux qui
voudront l’atteindre sans pouvoir la dépasser. Dieu en a fait
un désaltérant pour apaiser la soif des savants, un printemps
pour les cœurs des jurisconsultes, un large chemin pour les
vertueux, une lumière qui écarte toute obscurité, amarre à
l’anse solide, une forteresse inexpugnable.
Il est une source de considération pour qui s’y soumet et
de paix pour qui y adhère, un guide sûr pour qui s’y confie,
une justification pour qui s’y réfère, une preuve formelle
pour qui s’y penche, un témoin pour qui s’en sert, une arme
de triomphe pour qui en argue, un soutien pour qui l’élit, il
élève pour ceux qui en appliquent les principes, il est
merveilleux pour qui s’y repère, il est cuirasse pour qui
l’endosse, une science pour qui le comprend, une affirmation
pour qui entretient, un code pour qui juge.
Le Saint Coran contient la lumière qui nous guidera, la
nourriture qui nous soutiendra et le réconfort qui nous
encouragera. Il est la charte du musulman. Par lui le Paradis
13
est retrouvé, le ciel est ouvert et les portes de l’Enfer sont
révélées. Il remplit notre mémoire, dirige nos cœurs. Il est
une mine de richesse, un Paradis de gloire et une rivière de
délices. Son souvenir subsistera éternellement, récompense
les grands efforts. Celui qui se livre à cette vague mugissante
et qui étincelle, au tréfonds de son cœur, la torche de la
conscience islamique, ne se vouera qu’à sa foi pure, et à
concrétiser son idéal. Donc le Coran a ravivé les droits de la
femme. Il a franchi à l’époque de sa révélation, un grand pas
vers l’amélioration de la condition des femmes et la
restauration de leurs droits humains. Le Saint Coran fait
renaître les droits de la femme en sa qualité d’être humain et
de partenaire de l’homme. Donc, la femme musulmane fait
preuve de savoir-vivre dans sa mission éternelle.
L’ouvrage la femme selon la vision islamique offre une
présentation simple et suscite la situation de la femme
musulmane. Après une mûre réflexion sur la situation de la
gent féminine contemporaine, je me suis efforcée d’être en
général claire, en écrivant au niveau de l’intellectuel moyen.
De même, j’ai essayé de faire en sorte que le lecteur moyen
trouve dans certaines parties de cette contribution une
nourriture assimilable et une démonstration convaincante.
J’espère que cet ouvrage sera une réponse à ceux qui ne
savent pas la valeur du sexe féminin. Il sera aussi un guide
sûr pour ceux qui cherchent la vérité nuit et jour. Cet
ouvrage vient tout simplement rendre hommage à la femme
universelle, muse et créatrice.
14
Chapitre I
La Femme dans le Coran
À/ Le Statut de la Femme
La dissemblance, une pièce maîtresse de la création est
une question qui conduit à la reconnaissance d’Allah et de
Son unicité. Elle démontre que le système de ce monde a été
planifié avec sagesse et précision. Elle montre que la création
n’est pas le fruit d’un hasard et que la nature n’est pas une
force aveugle. C’est pour préserver les espèces que le
formidable mécanisme créatif a introduit le système de la
reproduction. Étant donné que la continuité des espèces
dépend de leur coopération mutuelle, la nature a trouvé
l’idée de leur cohabitation.
Dans le même but, l’intérêt personnel ou l’amour de soi,
qui sont essentiels à tout être humain, ont été convertis en
sentiment de service, coopération et tolérance. Pour que ce
plan se traduise complètement dans la réalité, et que les liens
entre les deux sexes se renforcent physiquement et
spirituellement, la nature a rendu dissemblables et
complémentaires leurs corps et leurs âmes respectifs. C’est
cette dissemblance qui les attire l’un vers l’autre et les rend
amoureux l’un de l’autre. Les relations entre l’homme et la
femme ont été créées de telle sorte que chacun des deux
conjoints œuvre en vue d’assurer le bonheur et le bien-être
de l’autre, affectionne le sacrifice pour l’autre et préfère
l’autre à soi-même. Certains individus ne peuvent pas
différencier la passion de l’affection. Ces individus pensent
que la relation entre le mari et l’épouse est fondée
uniquement sur le désir d’exploiter. Ces personnes ignorent
qu’il existe aussi dans la nature, des relations autres que celles
fondées sur l’égoïsme. Ceux-là estiment que seule la passion
peut unir l’homme et la femme. L’union matrimoniale est
plus sublime que la passion et son fondement est décrit dans
le Coran en ces termes : « Parmi les signes d’Allah Il a créé
pour vous, tirée de vous, des épouses afin que vous reposiez
auprès d’elles, et Il a établi l’affection et la compassion entre
vous9 ».
L’histoire de la relation entre l’homme et la femme n’est
pas une question d’exploitation ou de lutte pour la survie. Il
est vrai que l’homme a été toujours plus fort que la femme,
mais la loi de la création a été faite de telle sorte que
l’homme ne saurait réserver à la femme le même traitement
qu’il réserve à ses esclaves, à ses serviteurs et même à ses
voisins. Dans l’histoire de cette religion, le musulman n’a
jamais douté du statut de la femme, de sa possession d’une
âme et de ses belles qualités spirituelles. Différent des autres
cultures, l’islam ne condamne pas uniquement Awa pour le
péché originel. Le Coran souligne clairement qu’Adama et
Awa ont commis tous les deux un péché, que Dieu leur avait
pardonné après leur repentir ; Il s’adressait à eux :
« Nous dîmes à Adama faites de l’Éden votre séjour, ton
épouse et toi. Mangez en paix les fruits que ce jardin vous
offre, en quelque lieu qu’il vous plaira. N’approchez point,
cependant de cet arbre, sans quoi, vous deviendrez injustes.
Alors, le tentateur induisait le couple au péché, les fit sortir
du séjour éternel où ils vivaient. Nous leurs dîmes : Il vous
est ordonné de quitter, ces lieux, votre descente est décidée,
vous serez en lutte les uns contre les autres. La terre vous
est assignée pour demeure, vous en jouirez jusqu’au terme
prévu100 ».
9
TPCF. Op. cit., Sourate « Les Romains », verset 21.
TPCF. Op. cit., Sourate « La Vache », verset 35.
16
10
En effet, le Coran donne même l’impression qu’Adama a
été plus condamné pour ce péché duquel découle un
préjudice contre la femme.
Le statut de la femme en islam est unique et original.
Cette religion a déclaré la vertu et la piété comme seuls
critères de distinction et de supériorité d’un individu par
rapport à un autre, qu’il soit de sexe masculin ou féminin.
Dieu ne reconnaît la supériorité d’un élément que dans la
justice et la piété. Le Prophète Mouhamed (SAWS) en
témoigne dans un de ses hadiths : « les meilleurs d’entre vous
sont ceux qui traitent le mieux leurs femmes. Elle a été créée
d’une partie de l’homme11 ».
La femme est reconnue comme la moitié de l’homme
pour la procréation. Dans la société, elle assume certaines
responsabilités comme son partenaire. Dieu nous a dit :
« Humains, nous vous créâmes d’un mâle et d’une femelle
pour vous répartir en nations et en tribus… Les plus
honorables d'entre vous auprès de Dieu sont les plus pieux.
Dieu est si bien informé, si clairvoyant à votre sujet12 ».
Dans ce verset, le Coran s'adresse à tous, hommes et
femmes. Il ne parle pas de similitude, mais d'égalité.
Cependant, nous pouvons affirmer que la femme, occupant
des responsabilités spécifiques et personnelles, reçoit sa
récompense en fonction de ses actions : « Et ceux qui ont
cru, émigré et lutté dans le sentier d'Allah, ainsi que ceux qui
leurs ont donné refuge et porté secours, ceux-là sont les
Elhadji Ousmane Ibn Aboubacar, Le vœu du musulman, Beyrouth,
Liban. (S.D), p 43.
12 TPCF. Op. cit., Sourate « Les Appartements », verset 13.
17
11
vrais croyants : à eux, le pardon et une récompense
généreuse13 ».
B/ La Femme dans sa nature
La nature de la femme est-elle différente ou non de celle
de l'homme ? Ou la différence entre l'homme et la femme
est-elle confinée à leur système de reproduction ou va-t-elle
plus loin ? La seule question qui se pose est de savoir, si ces
différences affectent ou non la détermination de leurs droits
et obligations. Le célèbre physiologiste, biologiste et
chirurgien français Alexis Carrel tire une ample lumière sur
le premier point et sa recherche biologique profonde n'a
laissé le moindre doute sur le sujet. Il admet dans son
excellent livre L'homme cet inconnu, que selon la loi de la
création, l'homme et la femme ont été créés différemment et
que leurs différences rendent leurs droits et leurs obligations
différents.
Dans le chapitre III intitulé « Le corps et les activités
physiologiques » (IX Les Fonctions sexuelles et la
Reproduction) de son livre, il écrit :
« Les glandes sexuelles ne poussent pas seulement au geste
qui, dans la vie primitive, perpétuait l'espèce, elles
intensifient aussi nos activités physiologiques, mentales et
spirituelles. Parmi les eunuques, il n'y a jamais eu de grands
philosophes, de grands savants, ou même de grands
criminels. Les testicules et les ovaires ont une fonction très
étendue. D'abord, ils donnent naissance aux cellules mâle
ou femelle dont l'union produit le nouvel être humain.
13
TPCF. Op. cit., Sourate « Le Butin », verset 74.
18
En même temps, ils sécrètent des substances qui se
déversent dans le sang, et impriment aux tissus, aux organes
et à la conscience, les caractères mâle ou femelle. Ils
donnent aussi à toutes nos fonctions leur caractère
d'intensité. Le testicule engendre l'audace, la violence, la
brutalité, les caractères qui distinguent le taureau de combat
du bœuf qui traîne la charrue le long du sillon. L'ovaire
exerce une action analogue sur l'organisme de la femme.
Mais il n'agit que pendant une partie de l'existence. Au
moment de la ménopause, il s'atrophie. La durée moindre
de la vie de l'ovaire donne à la femme vieillissante une
infériorité manifeste sur l'homme. Au contraire, le testicule
reste actif jusqu'à l'extrême vieillesse. Les différences qui
existent entre l'homme et la femme ne sont pas dues
simplement à la forme particulière des organes génitaux, à
la présence de l'utérus, à la gestation, ou au mode
d'éducation. Elles viennent d'une cause très profonde,
l'imprégnation de l'organisme tout entier par des substances
chimiques, produits des glandes sexuelles. C'est l'ignorance
de ces faits fondamentaux qui a conduit les promoteurs du
féminisme à l'idée que les deux sexes peuvent avoir la
même éducation, les mêmes occupations, les mêmes
pouvoirs, les mêmes responsabilités.
En réalité, la femme est profondément différente de
l'homme. Chacune des cellules de son corps porte la
marque de son sexe. Il en est de même de ses systèmes
organiques, et surtout de son système nerveux. Les lois
physiologiques sont aussi inexorables que les lois du monde
sidéral. Il est impossible de leur substituer les désirs
humains. Nous sommes obligés de les accepter telles
qu'elles sont. Les femmes doivent développer leurs
aptitudes dans la direction de leur propre nature, sans
chercher à imiter les mâles. Leur rôle dans le progrès de la
19
civilisation est plus élevé que celui des hommes. Il ne faut
pas qu'elles l'abandonnent.
L'importance des deux sexes dans la propagation de la race
est inégale. Les cellules du testicule forment sans cesse,
pendant tout le cours de la vie, des animalcules doués de
mouvements très actifs, les spermatozoïdes. Ces
spermatozoïdes cheminent dans le mucus qui couvre le
vagin et l'utérus, et rencontrent à la surface de la muqueuse
utérine, l'ovule. L'ovule est le produit d'une lente
maturation des cellules germinales de l'ovaire. Celui-ci, chez
la jeune femme, contient environ 300 000 ovules. Mais
quatre cents environ seulement arrivent à maturité. Au
moment de la menstruation, l'ovule est projeté, après
éclatement du kyste qui le contient, sur la membrane
hérissée de cils vibratiles qui le transportent dans l'utérus.
Déjà, son noyau a subi une modification importante. Il a
expulsé la moitié de sa substance, c'est-à-dire la moitié de
chaque chromosome. Un spermatozoïde pénètre alors dans
l'ovule. Et ses chromosomes, qui ont aussi perdu la moitié
de leur substance, s'unissent à ceux de l'ovule. L'être
nouveau est né. Il se compose d'une cellule, greffée sur la
muqueuse utérine. Cette cellule se divise en deux parties, et
le développement de l'embryon commence.
Le père et la mère contribuent également à la formation du
noyau de la cellule qui engendre toutes les cellules du
nouvel organisme. Mais la mère donne aussi à l'ovule, outre
la moitié de la substance nucléaire, tout le protoplasma qui
entoure le noyau. Elle joue ainsi un rôle plus important que
le père dans la formation de l'embryon. Certes, les
caractères des parents se transmettent par le noyau. Mais les
lois actuellement connues de l'hérédité, et les théories
présentes des généticistes, ne nous apportent pas encore
une lumière complète. Il faut se souvenir, quand on songe à
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