Ordre des pharmaciens du Québec | 1
INTRODUCTION
Le PL 28 a une portée extrêmement large que l’Ordre des pharmaciens du Québec (l’Ordre)
n’entend pas commenter, si ce n’est de son impact dans le domaine de la santé. En effet, dans
tous les pays industrialisés, les gouvernements sont à la recherche de moyens pour réaliser des
économies au sein du système de santé en raison du fardeau important que son financement
impose au budget de l’État et au niveau de la taxation des citoyens. Dans ce contexte, les
gouvernements ont imposé des changements successifs en espérant que cela produise des
économies et réduise l’énorme fardeau qu’impose le système. Pouvoir compter sur un système
efficient et accessible afin d’offrir aux patients des services de qualité et mieux utiliser les
sommes disponibles, voilà des objectifs que l’Ordre partage avec le Gouvernement du Québec et
avec le ministre de la Santé et des Services sociaux.
D’entrée de jeu, l’Ordre tient à préciser que, puisqu’il n’est pas un organisme à vocation
économique, mais professionnelle, le présent mémoire vise à éclairer les élus sur les impacts
professionnels des décisions économiques prises par l’État.
La mission de l’Ordre est de veiller à la protection du public. La perspective adoptée dans ce
mémoire sera donc celle du patient et sur un plan plus large, une perspective sociétale. En ce
sens, les valeurs de qualité et d’accessibilité aux soins, de même que l’usage optimal des
médicaments, seront au cœur de notre position. En d’autres mots, pour accomplir la seconde
partie de sa mission, il s’agit pour l’Ordre de faire la promotion d’un usage approprié des
médicaments requis par l’état de santé des personnes, au meilleur coût possible pour le patient,
mais également pour la société.
Lorsque l’Ordre abordera les questions de rémunération, ce ne sera pas concernant son niveau,
mais quant à son effet de levier (ou de mesure incitative) pour l’adoption de pratiques
professionnelles orientées sur les attentes et les besoins des patients et de la société. Plus
qu’une question de rémunération, l’Ordre croit que la couverture d’assurance offerte aux patients
peut avoir un impact important sur l’accessibilité aux soins et services disponibles et offerts à ces
derniers.
Au regard de ce qui précède, il ne faut pas oublier que le maintien et l’élargissement de
l’accessibilité, particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population, sont des
objectifs dynamiques dans le temps et représentent un défi incessant tant pour le secteur public
que pour le secteur privé. Dans les deux cas, il existe certes un lien, qu’on le veuille ou non, entre
l’accessibilité aux soins et services, leur nécessaire pérennité et une dimension, bien sûr parmi
d’autres, en rapport avec leur financement. C’est au prix d'un financement pertinent et adéquat
des organisations qu’on peut espérer que les établissements publics et les entreprises privées
pourront maintenir l’accessibilité aux services de santé dans les périodes de turbulence
économique en offrant des services qui ne sont pas nécessairement compensés directement et
qu’ils pourront aussi, à moyen et à long terme, innover au profit des patients.
Par ailleurs, l’Ordre souscrit, dans la réalisation de ses activités quotidiennes, à plusieurs valeurs.
Ce sont également sur elles que s’appuieront nos propos et nos commentaires sur le projet de loi
n° 28. Ces valeurs sont :