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Les cavités pyélocalicielles étaient opacifiées à tra-
vers la sonde urétérale préalablement montée. Une
dilatation aux dilatateurs souples jusqu’à Charrière
12 était réalisée sur un fil guide métallique 0,038 in.
Dans le ’’groupe I’’ la sonde à ballonnet préalable-
ment humidifiée était gonflée à 15 atmosphères sous
contrôle manométrique. La sonde avec ballonnet vide
fait 7 F de calibre. Le ballonnet gonflé avec 20 cc
environ de solution de sérum physiologique et de
produit de contraste iodé fait 30 F de diamètre et 12
cm de longueur (Figure 1). La bonne position du bal-
lonnet était assurée par deux repères radio opaques.
La gaine d’Amplatz CH 30 était glissée jusqu’aux
cavités rénales puis le ballonnet était dégonflé et reti-
ré (Figures 2 à 5).
Dans le «groupe II», après mise en place de la tige
métallique centrale, une dilatation classique par les
dilatateurs télescopiques d’Alken était réalisée avant
positionnement de la gaine d’Amplatz CH 30 puis
retrait des dilatateurs.
Critères d’évaluation
Le temps de dilatation ( en minutes) a été défini comme
l’intervalle séparant la ponction des cavités rénales à la
mise en place de la gaine d’Amplatz. Le temps d’expo-
sition au rayons X (en minutes) pendant la dilatation a
été évalué en relevant la durée d’exposition calculé par
l’amplificateur de brillance. Le saignement ( en milli-
litre) pendant la dilatation a été évalué par la pesée de
compresses. Tous les patients ont eu un taux d’hémato-
crite en pré- opératoire et 24 heures après l’interven-
tion.
Les résultats étaient comparées et analysés statistique-
ment par le test de Mann Whitney.
RESULTATS
Les moyennes des temps de dilatation , d’exposition
aux rayons X, de saignements per-opératoires et de
chute d’hématocrite sont résumés dans le Tableau 2.
Les temps (mn) de dilatation et d’exposition aux
rayons X sont respectivement significativement plus
courts dans le groupe I : 6,1 ±2,3 et 2,8 ± 1,0 que dans
le groupe II : 14,5 ± 4,7 et 6,4 ±1,6.
La différence entre les saignements pendant la dilata-
tion et post opératoires immédiats (à J1) n’était pas
significative.
La durée de séjour moyenne de 3 jours (2 à 8 jours)
était comparable dans les deux groupes mais ce résul-
tat n’est pas interprétable. Cette durée ne dépendait pas
seulement de la manière de dilatation. La mortalité a
été nulle. Il n’y a eu aucun accident per-opératoire dans
les deux groupes: pas d’hémorragie per-opératoire, pas
de fausse route et pas de perte de trajet.
Dans le «groupe I» un patient a présenté une hémorra-
gie au troisième jour post-opératoire avec hématurie
macroscopique et caillotage de la voie excrétrice supé-
rieure. Il a nécessité une transfusion de 4 concentrés
globulaires et une montée de sonde urétérale. Le sai-
gnement s’est arrêté sans nécessiter de geste complé-
mentaire. Dans le ’’groupe II’’ un patient a présenté
une hémorragie au 17e jour post-opératoire avec héma-
turie macroscopique (transfusion de 5 concentrés glo-
bulaires) en rapport avec un faux anévrysme polaire
inférieur rénal qui a nécessité une embolisation sélec-
tive avec succès. Chez ces deux patients transfusés
aucune difficulté opératoire de ponction ou dilatation
n’a été observée.
DISCUSSION
La chirurgie percutanée du rein est une alternative thé-
rapeutique dans le traitement des calculs pyélocali-
ciels, des sténoses de la jonction pyélo-urétérale et de
certaines tumeurs de la voie excrétrice supérieure. Elle
est grevée de difficultés de réalisation du trajet et d’un
risque de complications per ou post-opératoires en par-
ticulier hémorragiques [2, 3]. La dilatation au ballonnet
est connue depuis une vingtaine d’années, elle était réa-
lisée à l’aide d’un ballonnet d’angioplastie. Le taux
d’échec de dilatation était important par résistance de
la capsule rénale ou du trajet pariétal en particulier en
cas d’antécédent de lombotomie [5]. La sonde à bal-
lonnet à haute pression (NephroMaxTM) permet de réa-
M. Nouri et coll., Progrès en Urologie (2000), 10, 1131-1134
Tableau 1. Caractéristiques des calculs à l’UIV et dilatation
utilisée.
Ballonnet Dilatateurs
Pyélique 3 cas 2 cas
Pyélocaliciel 3 cas 4 cas
Caliciel inférieur 2 cas 1 cas
Coralliforme incomplet 2 cas 2 cas
Coralliforme complet 01 cas
Tableau 2. Analyse des résultats dans les deux groupes : dila -
tation au ballonnet et aux dilatateurs d’Alken.
Dilatateurs Ballonnet p
Temps de dilatation (mn) 14,5 ± 4,7 6,1 ± 2,3 0,0003
Temps d’exposition au RX (mn) 6,4 ± 1,6 2,8 ± 1,0 0,0004
Pertes sanguines lors de la 18,9 ± 10,6 13,9 ± 9,4 0,57*
dilatation (ml)
Chute d’Hématocrite à J1 (%) 3,3 ± 1,8 3,9 ± 3,1 0,85*
* différence non significative.