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Historique
La syphilis occupe une place importante dans la pathologie humaine, son
origine exacte est encore discutée de nos jours.
En fait cette maladie a été décrite pour la première fois, fin 1494, début 1495 en
Espagne ou elle aurait été introduite par Cristophe Colomb en 1493 ou par Antonio
de Torres en 1494 au retour du nouveau monde [1].
La syphilis a fait son apparition en 1495 après la prise de NAPLE par l’armée
française, puis elle va se disséminer rapidement dans toute l’Europe au gré de la
dispersion des mercenaires des armées françaises et espagnoles. Ainsi, la syphilis
était dénommée mal de Naples par les français et mal français par les italiens [1].
Aux XVI et XVII siècles, la syphilis est dénommée grande virole. La dénomination de
syphilis s’imposera à la fin du XVIII siècle par analogie au Berger Syphilus,
protagoniste d’un poème de Jérome Fracastor, médecin et philosophe italien.
La vérité historique pourrait être tout autre, puisque Hippocrate avait déjà fourni une
description précise de lésions génitales qui ne semblent pouvoir correspondre qu'au
chancre syphilitique. Plus tôt encore, des lésions osseuses syphilitiques ou
tréponématoses furent mises en évidence sur de nombreux squelettes
préhistoriques , y compris à l'époque du pléistocène (1,8 million d'années à
11 000 ans avant JC).
Au début la syphilis a été confondue avec les autres maladies vénériennes, elle
ne fut distinguée de la blennorragie et du chancre mou que grâce au travaux de
Rollet , Ricard et Fournier. C’est à partir de cette période que l’origine syphilitique
de certaines atteintes viscérales a été établie.
En 1822, Bayle décrivit la paralysie générale, en 1859 Duchenne de Boulogne
décrivit le tabès que Fournier a pu rattaché à la syphilis en 1875.