Information des malades atteints de cancer – besoins, attentes et perspectives ORS Bourgogne – 2004
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INTRODUCTION
Le plan national cancer 2003-2007 affirme dans le cadre des mesures concernant les soins, la
nécessité
"de répondre aux attentes des patients et de leurs proches pour un accompagnement
thérapeutique favorisant aux mieux la relation humaine et l'information du malade afin de lui
permettre d'être acteur de sa prise en charge"
. L'information des malades atteints de cancer est
dès lors considérée comme un élément constitutif de la qualité de la prise en charge.
Le droit à l'information des malades est prévu dans plusieurs textes législatifs, réglementaires et
jurisprudentiels (Code de déontologie médicale, la charte du patient hospitalisé, arrêt de la cour
de cassation du 25 février 1997 (arrêt dit
Hédreul
), le manuel d'accréditation des
établissements de santé…). L'ANAES a présenté en 2000 des recommandations dans le but de
permettre aux médecins de satisfaire à leur obligation d'information.
Une autre approche de la question de l'information aux malades l'inscrit dans le débat sur la
place de l'usager dans le système de santé. L'information est alors considérée comme un
moyen contribuant à établir une relation équilibrée, un partenariat entre le malade et les
acteurs du système de prise en charge. En effet, le poids croissant des maladies chroniques a
transformé aussi bien les rapports individuels que collectifs des usagers avec le système de
santé. Par leur contact fréquent avec le système de soins, les malades atteints de pathologies
chroniques ont acquis une connaissance du système qui les met en position d'énoncer des
demandes et des attentes. En cancérologie également les progrès spectaculaires sur certaines
localisations (leucémie de l'enfant, maladie de Hodgkin…) amènent de nouvelles préoccupations
comme les séquelles, les effets à long terme, les difficultés de réinsertion professionnelle et
sociale, qui interpellent les professionnels dans leur pratique.
Parallèlement à l'évolution de la relation individuelle, on constate une évolution de la
représentation collective, avec par exemple l’émergence d’un Collectif Interassociatif sur la
Santé (CISS)a, présent notamment dans les conseils d'administration des hôpitaux publics, dont
l'un des objectifs principaux est de développer l'information des usagers du système de santé.
L'information est un thème central des discussions. En effet, lors des États généraux des
malades, "cinq mots-clés" résumaient l'objet des discussions : information et transparence,
relation et respect de la personne, prévention, accessibilité et participation [1]. Lors des États
généraux des personnes atteintes de cancer, organisés par la Ligue contre le cancer, les propos
tenus se résumaient ainsi : importance du dialogue avec le médecin, besoin d'information et
difficultés rencontrées pour atteindre les deux cas.
L'objectif du plan cancer "
de rendre le système de prise en charge du cancer transparent et
compréhensible pour les patients en développant au plus près de leurs lieux de vie, des points
d'information sur le cancer
" s'inscrit dans la continuité des propositions des États généraux des malades [2].
Dans le cadre de la déclinaison régionale du "plan cancer 2003 - 2007", le Service Médical de
l'Assurance Maladie et l'Observatoire Régional de la Santé de Bourgogne ont proposé une étude
sur les attentes des usagers et de leurs proches en matière d'information. Il s'agissait de
recueillir aussi bien le point de vue des malades que celui des professionnels de santé et des
travailleurs sociaux qui interviennent auprès d’eux. Les résultats doivent permettre d’adapter
l’information, les outils, les lieux et les moyens de diffusion aux besoins des populations
(adultes malades, enfants malades, entourage…).
a Le CISS regroupe 26 des principales associations nationales de personnes malades, de personnes handicapées,
d'associations familiales et de consommateurs.