Souvenons-
nous...
22
La guerre de Cent
Ans a pris fin à
Picquigny
Texte de : Benjamin Sauval
La guerre de Cent Ans fut l'un des plus célèbres conflits du
Moyen Âge. Elle opposa les rois de France de la dynastie des
Valois aux rois d'Angleterre de la dynastie des Plantagenets
pour la possession du royaume de France.
Cette longue période de lutte entre la France et l'Angle-
terre, ne fut pas exactement une guerre, et dura bien
plus de cent ans (116 ans : de 1337 à 1453). Cinq rois de
France et autant de souverains Anglais se trouvèrent
successivement engagés dans ce duel. Trois générations
entières vécurent dans un perpétuel climat de troubles
et de combats. La guerre de Cent Ans se décomposa en
une série de batailles, séparées par des périodes de paix
relative, ou de trêves. Et quand cessaient les combats,
les pillages, la famine ou la peste achevaient de ruiner
villes et campagnes. Si l'Angleterre ne fut pas épargnée
par cette guerre, la France, sur le sol de laquelle se dé-
roulèrent les batailles, fut plus atteinte que sa rivale
suite aux défaites de Calais, Azincourt ou encore Crécy.
Elle finit cependant par avoir le dessus grâce à des per-
sonnages tels que Bertrand Du Guesclin ou Jeanne
d’Arc.
Le 29 Août 1475, le traité de Picquigny mettra un
terme définitif à la Guerre de Cent Ans.
Le Traité marque la fin de la guerre de Cent Ans, qui
dans les faits s’était achevée en 1453 après la bataille de
Castillon, victoire décisive asseyant l’autorité du Roi de
France et entraînant le retrait des troupes anglaises.
Ainsi à l’été 1475, le Roi de France, Louis XI accompa-
gné de 60 000 hommes d’armes, et le Roi d’Angleterre,
Édouard IV, conscient de son infériorité avec ses 30 000
combattants, décidèrent de se retrouver à Picquigny afin
de négocier une trêve sur une petite île de la Somme que
l’on appellera par la suite : « L’Île de la Trêve ».
La méfiance était de mise, les Français arrivèrent donc,
par la rive gauche et les Anglais par la rive droite car ils
avaient leur campement à La Chaussée-Tirancourt.
Lors de cette rencontre, qui se tint sur un pont de l’ile où
les deux rois ennemis étaient séparés par une épaisse
grille, le roi d’Angleterre décida de se retirer avec son
armée et renonça à son alliance avec le dissident duc de
Bourgogne, Charles le Téméraire, contre une somme de
75 000 écus d’or et une pension annuelle de 50 000
écus d’or. A l’issue de ce traité, les deux adversaires vont
se vanter d’être le grand vainqueur de l’histoire alors
qu’en réalité, ils arrangèrent les deux parties.
Pendant qu’Édouard IV se targua d’avoir reçu un tribut
de la France, Louis XI s’enorgueillit de fournir une pen-
sion à son rival. Grâce à ce traité, la royauté française va
asseoir son autorité sur ses vassaux, notamment le duc
de Bourgogne.
Les deux armées festoyèrent ensemble durant toute une
journée dans la campagne de Picquigny.
De nos jours, à Picquigny,
non loin de la Collégiale
Saint-Martin, ancienne
chapelle du château, se
trouve une stèle commé-
morative et vous pouvez
apercevoir sur la vieille
Somme, l’île où fut signé
le traité de paix.
© D.R.
Château et collégiale de Picquigny.
Stèle de la paix à Picquigny.