Un nuage de données autour de vos patients
La promesse d’un accompagnement personnalisé pousse vos patients
à égrener des données de toutes sortes au fil des applications mobiles
ou carnets de santé en ligne dont l’offre se multiplie à vitesse grand
V. Exemples.
Le retard à l’allumage du dossier médical personnel (DMP) – sa relance est prévue par la loi de
modernisation du système de santé – a laissé un boulevard à des entrepreneurs du numérique
convaincus que les Français sont demandeurs de services de e -santé. Innovations et créations de
start-ups vont bon train.Les sondages se succèdent d’ailleurs pour prouver que l’ Homo
numericus estime qu’il n’y a pas de raison pour que le secteur de la santé échappe à la vague
générale de modernisation.Un support d’information partagéC’est ce qui explique par exemple le
succès d’un service tel que MesVaccins, à la fois site web (depuis 2009) et application mobile
(depuis novembre 2012). L’application, réalisée par le Groupe d’études en préventologie, présidé
par le Pr Jean-Louis Koeck, a d’ailleurs remporté en janvier dernier le grand Trophée 2015 de la
meilleure application de santé. Partant de l’observation que plus d’un adulte sur deux n’a pas de
carnet de santé, ou que ce dernier reste souvent incomplet, le médecin bordelais a conçu le Carnet
de vaccination électronique (CVE) à la fois comme outil d’information et d’aide à la décision,
avec des recommandations personnalisées en fonction du profil du patient.Sa principale
originalité tient à ce qu’il contribue à la relation patient – professionnels de santé alors que la
majeure partie des services de type carnet de santé 2.0 se limite à ériger de nouveaux silos de
données dont on voit encore mal comment ils peuvent compléter de manière pertinente les
dossiers médicaux tenus par les professionnels.Le CVE correspond donc à un support
d’information partagé entre patients, médecins, pharmaciens, etc. qui y valident les données
enregistrées par le patient. Ce dernier peut être averti par SMS ou par courriel au moment de ses
rappels de vaccination.Tendance : le tableau de bordVous souhaitez « être dans le coup » face à
vos patients ? Ne parlez plus de carnet en ligne ! La tendance actuelle est au « tableau de bord », à
l’instar des offres de Betterise ou Umanlife. Le principe est le même dans les deux cas :
l’utilisateur renseigne les données qui permettent d’établir son profil santé, les algorithmes font le
reste et lui dispensent les conseils adaptés. On est là dans le champ de la prévention, avec des
services (sur le web ou sur mobiles) qui ont vocation à jouer un rôle de coach numérique (ou de «
majordome » santé selon les termes de Michel Cymes, cofondateur de Betterise) en fonction des
objectifs de l’utilisateur (arrêt du tabac par exemple).« Envoyer le bon conseil au bon moment »,
c’est la promesse de ces services qui ne se contentent plus de collecter les données, mais
cherchent à leur « donner du sens et de la valeur » grâce au traitement algorithmique. « Nous
avons isolé jusqu’à cinquante profils différents de fumeurs pour adapter les messages à leur
transmettre », explique par exemple Christophe Brun pour Betterise.Les objets connectés sont,
bien sûr, de la partie, si l’utilisateur les adopte, et les plates-formes s’affichent compatibles avec
toute une batterie de pèse-personnes, capteurs et autres traqueurs d’activité.Financés par les
mutuelles et les entreprisesLe grand public est-il au rendez-vous ? Aymeric Legrand annonçait 21
000 utilisateurs pour Umanlife lors desHealth Innovative Days de Cap Digital en mars
dernier.Invité à présenter Betterise lors d’une matinée de l’Atelier BNP Paribas, Christophe
Brun a, pour sa part, préféré parler de l’évolution du modèle d’affaires vers un financement du
service par les mutuelles et les entreprises.Ainsi, Harmonie Mutuelle a souscrit, sur un modèle de
licences, plus d’un million d’accès à Betterise pour ses adhérents.Umanlife développe également
une offre B2B ( business to business ) à l’attention des assureurs, mutuelles ou autres grands
comptes. « Nous avons été perçus comme une plate-forme de prévention digitale », note Aymeric
Legrand.Le management de la santé au travail représente une préoccupation grandissante en
entreprise, relevait de fait un rapport présenté en septembre dernier par Renaissance 1 numérique .
Pour le think tank, « grâce aux nouveaux usages et services numériques, le corporate wellness
pourrait tout à fait constituer un levier décisif à la fois pour la santé des salariés, pour le
développement des entreprises et la réduction des dépenses de l’Assurance maladie ». Cette
évolution, qui se dessine clairement aux États-Unis, n’en est encore qu’aux balbutiements en
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5 mai 2015 - 11:24 Cliquez ici pour accéder à la version en ligne