Dorothée Goetze (Bearb.), Acta Pacis

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Francia­Recensio 2015/4
Frühe Neuzeit – Revolution – Empire (1500–1815)
Dorothée Goetze (Bearb.), Acta Pacis Westphalicae. Serie II Abt. A: Die kaiserlichen Korrespondenzen, Band 10: 1648–1649, Münster (Aschendorff) 2015, CXVIII–754 S., ISBN 978­3­402­13781­9, EUR 118,00.
rezensiert von/compte rendu rédigé par
Jean Bérenger, Paris
Dans la série des »Acta Pacis Westphalicae«, le tome 10 de la correspondance ide Ferdinand III avec la délégation impériale à Osnabrück couvre la période de septembre 1648 à février 1649. Il représente le dernier volume de la sous­série et fait suite à la publication de Mme Stefanie Fraedrich­Nowag. Il est l’œuvre de Mme Dorothée Goetze et obéit aux strictes exigences éditoriales de la série. Son introduction historique (p. 44–117) en particulier est une brillante réussite, les notes sont abondantes et pertinentes, la bibliographie quasi exhaustive. Comme le rappelle le professeur Guido Braun dans son avant­propos, ce volume met un terme à une entreprise de longue haleine, »Die kaiserlichen Korrespondenzen«, commencée en 1969, qui a été doublée par une publication en ligne à partir de 2013.
Après la défaite des impériaux à Zusmarshausen, la dernière grande bataille de la guerre de Trente Ans, leur situation militaire n’avait cessé de se dégrader, malgré le retour de l’armée bavaroise à leurs côtés. Maximilien de Bavière, qui a quitté Munich pour se réfugier à Salzbourg, menaçait toutefois Ferdinand III de signer une paix séparée avec les alliés. D’autre part, la situation militaire des impériaux n’a cessé de se dégrader en Bohême (occupation d’une partie de la ville de Prague), alors qu’ils ont contenu les Français de Turenne et les Suédois de Wrangel et les ont empêchés d’envahir les pays héréditaires.
Il était donc raisonnable de la part de la délégation impériale d’accepter un compromis. Elle est dirigée à Osnabrück, par le jeune comte Maximilian Lamberg, futur ministre de Léopold Ier, assisté de Krane; mais les négociations furent conduites en réalité par Isaac Volmar, un juriste de talent: il était contrôlé depuis Vienne par le comte Maximilien Trauttmannsdorf, principal ministre de Ferdinand III, qui a repris sa place à la cour impériale à l’automne 1647.
Les dernières négociations, désormais sans importance à Osnabrück, se sont déroulées à Münster entre la délégation impériale, la Suède et les États de l’Empire, qui, sous la direction de l’électeur de Mayence, finirent par constituer un tiers parti en Allemagne. Composé de représentants de princes catholiques et de princes protestants, celui­ci força l’Empereur à signer enfin la paix, l’»Instrumentum Pacis Monasteriensis« le 24 octobre 1648, qui était le complément de l’»Instrumentum Pacis Osnabrugensis«. Lizenzhinweis: Dieser Beitrag unterliegt der Creative­Commons­Lizenz Namensnennung­Keine kommerzielle Nutzung­Keine Bearbeitung (CC­BY­NC­ND), darf also unter diesen Bedingungen elektronisch benutzt, übermittelt, ausgedruckt und zum Download bereitgestellt werden. Den Text der Lizenz erreichen Sie hier: https://creativecommons.org/licenses/by­nc­nd/4.0/
Les États catholiques modérés s’opposèrent aux positions intransigeantes de la délégation impériale, qui s’appuyait sur une minorité d’États catholiques qualifiés de »maximalistes«. Les points litigieux concernaient les questions douanières et commerciales, l’amnistie dans l‘Empire, la »satisfaction« (c’est­
à­dire les indemnisations réclamées pour son effort de guerre) de la Hesse­Cassel, fidèle alliée de la Suède et de la France. Il fallait surtout sur les questions confessionnelles préciser les droits des sujets et des seigneurs médiatisés – sans oublier la »satisfaction« de la Suède, qui réclamait outre des annexions territoriales, de grosses compensations financières pour régler ses dépenses militaires. Enfin, il fallut régler la question de l’amnistie dans les pays héréditaires, qui posaient le problème de l’indemnisation des exilés dont les biens avaient été confisqués, en particulier en Bohême. Les instruments de ratification furent échangés le 24 février 1649, ce qui signifiait la fin du conflit entre l’empereur, la Suède et la France. Celle­ci a donc réussi à séparer les deux branches de la maison d’Autriche et à poursuivre la guerre avec l’Espagne, qui devait durer jusqu’en 1659.
La signature de la paix à Munster le 24 octobre 1648 représente la césure chronologique du volume 10. Elle a été précédée par deux mois d’intenses négociations des États de l’Empire avec la Suède et la France. Il avait fallu satisfaire les exigences françaises défendues par Abel Servien, mais le 15 septembre l’empereur était complètement isolé et ne coptait plus guère dans les négociations. L’Espagne ne signa pas la paix de Munster et se contenta du traité hispano­hollandais de février 1648, car Mazarin voulait empêcher le duc Charles IV de Lorraine de récupérer ses États patrimoniaux (les duchés de Lorraine et de Bar, annexés de facto par la France depuis 1633). Il souhaitait également neutraliser le Cercle Bourgogne (les Pays­Bas espagnols) et priver l’Empereur du soutien de l’Empire au cas où le conflit franco­espagnol se prolongerait. et pendant un mois on régla les derniers détails. En comparaison, la seconde période (novembre 1648 – février 1649), durant laquelle on attendait les ratifications des traités fut beaucoup moins riche en événements. La France exigea alors l’accord de l’Espagne pour la cession de l’Alsace et la Suède voulait obtenir le paiement des indemnités promises à l’armée suédoise, tandis que l’Empereur réclamait l’évacuation des places fortes occupées par les Alliés dans l’Empire et les pays héréditaires. C’est seulement en février 1649 que la médiation des États de l’Empire aboutit à la ratification des traités.
En réalité, ce sont les États de l’Empire qui jouèrent un rôle important dans la phase ultime des négociations, car ils s‘étaient imposés comme partenaires face à Ferdinand III et à la Suède. Abel Servien, principal négociateur pour la France, les considérait comme ses véritables interlocuteurs et faisait peu de cas de la délégation impériale; c’est pourquoi celle­ci apparaît assez peu dans les textes; en outre Servien préférait négocier par l’intermédiaire des médiateurs officiels, le nonce Fabio Chigi et Lizenzhinweis: Dieser Beitrag unterliegt der Creative­Commons­Lizenz Namensnennung­Keine kommerzielle Nutzung­Keine Bearbeitung (CC­BY­NC­ND), darf also unter diesen Bedingungen elektronisch benutzt, übermittelt, ausgedruckt und zum Download bereitgestellt werden. Den Text der Lizenz erreichen Sie hier: https://creativecommons.org/licenses/by­nc­nd/4.0/
l’ambassadeur de Venise Domenico Contarini. D’une façon générale, Ferdinand III a été éclipsé par les États de l’Empire, mais la cour de Vienne, qui n’est pas consciente qu’elle est complètement isolée en Allemagne, ne se décida que tardivement à signer les traités en octobre puis à les ratifier en février 1649.
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