SYDNEY
H.
AUfRÈRE
domicile se trouvent à proximité qui
d'un
carrdour
qui d'une
voie
de
communication menant à un lieu
de
prospection ou
vers
une
destination commerciale.
De
sorte
que
les
théologies
locales
font une place à l'ex-
ploitation minière dans les déserts dans
une
perspec-
tive religieuse
et
mythique. Ceux-ci deviennent le
reflet d'événements mythologiques choisis
comme
thèmes
étiologiques.
Amon,
propriétaire
de
toute
richesse, est ainsi omniprésent dans le dé.,ert de l'Est,
sous
l'aspect de
Min
coptite qui guide
les
prospecteurs
itinérants (Um
753)
; son culte est répandu à Kharga
et
à
Dakhla,
où
il est
vénéré
sous
les
traits
d'Amenhébis. Par ailleurs
le
désert patait sécréter
ad
libitum des forces divines, le plus souvent anthropo-
morphes et panthées, destinées à frapper l'imagination
et
inspirer le respect,
qni
en expriment
les
làcettes et
les périls. Ces forces divines étranges
ont
pour voca-
tion de protéger l'Égypte
des
tribus hostiles, ennemis
traditionnels
-Libyens, Asiatiques,
Nubiens
-
incarnant le mal.
Il
s'agit
d'un
lieu de confrontation
entre les agents atmosphériques, où se joue le drame
annuel
dont
dépend
l'Harmonie
dans la Vallée
(U1II
38; Aufrère, S.H. 1994 avec bibl.). Des créations théo-
logiques prennent corps: l'émergence
d'Amonnakht
à Sment e1-Kharab et à 'Ain Birbaya (Dakhla) (Kaper,
O.
1987), une divinité mixte, accompagne le déve-
loppement des oasis à l'époque romaine9• Empruntant
autant
à
Amon
qu'à
Seth, divinité reléguée à
la
gar-
de des déserts, il traduit au siècle d'Auguste l'adapta-
tion
des croyances à
de
nouvelles conditions écono-
miques.
Au
temple
d'Hibis,
la
silhouette
de
Seth
massacre l'ophidien représenté en rouge, symbolisant
les dunes
du
désert
comme
si
celles-ci rappelaient
les
bassiers
entravant la marche
de
la
barque de Rê
(U1II
672-673).
Plus
les
éléments se déchatnent dans
un
milieu hostile, mieux les dieux doivent s'adapter à
leur mission: contrebalancer
les
lorces
de
destruc-
tion, au besoin en
détournant
de façon positive l'ex-
cès
de
puissance
qu'on
leur prête.
La
force de Seth est
ainsi tournée) à Hibis, contre l'ennemi potentiel que
Rê est susceptible
de
rencontrer dans cet environne-
ment
désertique rappellant un lieu privé d'eau, ancien-
ne
étendue marine. Et le tout
se
teinte de l'héritage
des croyances
ancestrale..ç
non seulement
sur
les:
l11iné~
taux
et
les métaux mais
sur
l'ensemble
de..o;;
forma-
tions géologiques, conceptualisées. En mattrisant les
116
forces
qui
les
gouvernent,
c'e..
..
t-à-dire en
leur
don-
nant
des
traits, en dessinant leurs silhouettes grâce à
des concepts imagés et en employant des couleurs
(Kees,
H.
1943)
codées,
l'homme
sait ainsi vers qui se
tourner afin de prévenir et de reconnattre
les
dangers
qu'il est susceptible de rencontrer
sur
sa toute.
D'autres concepts plus généraux apparaissent dans
les
édifices de l'Ancien Empire, bas-relids et textes
confondus. À l'instar de leur rôle dans
les
temple,
ti.mé-
raires de l'Ancien Empire,
Ha
(Um 4, 759-760; Aufrè-
re,
S.H.
1995a)
10
et Sopdou (Um118-122,
753)
sc
rélxm-
dent sur
les
pylône, de, temples ptolémaïques
(Au
frère,
S.H. 1993,12;
alhlllV).
Gardiens virtuels de
1'0ue't
et
de l'Est,
ils
guident le, procc,sions de
pays
miniers
(Um
751-769). Repré.<entations allégoriques de
ces
contrées,
ils
revêtent
les
traits ethniqu",
d",
peuplad", habituées
à
s'y
déplacer: ceux de nomades bienveillants adhérant
aux
intérêts
de
l'Égypte.
Sopdoll
figure
ainsi
sous
l'ap-
parence
d'un bédouin
asiatique
barbu
cheminant
dans
ces
contrée
...
En
ce
dernier-
analogue à
Chou
d'après
le texte
d",
Tribulations de Geb (naos 2248 d'Ismaïlia)
11_,
""
populations limitrophes
de
l'Égypte orientale
reconnaissaient
le
parangon du colllmerçant divin char-
gé
dc
..
transactions
commerciale..
..
et
diplomatique..
..
entre
Égyptiens et A,iatiqu,,'.
Il
est aussi pour
les
Égyptiens
celui qui lutte contre
le..
..
A
..
iatique..
..
comme suppôts
d'ApophL, (naos
d'lsm;iJ1ia).
Sur
""
marg'" de l'ou,,,t du
Delta
et
dans
les
oa.
...
is,
Ha
prenait
parf()is
le..
..
traits
d'un
lancier chargeant dont
on
peut pré.,umer qu'il veillait
contre
les
Libyens. Dans
1,,<
déserts de l'ouest et en
Nubie, veillant sur
le
Darb cI-Arb;iin, règne Toutou-
Tithoès repré.<enté sous
la
lonne
d'un
lion passant,
adapté
aux
pistes
et
protecteur
des
voyageurs
12.
Igaï,
cani-
dé divin et vieille divinité de chasseurs, veille quant à lui
sur divers", piste, menant aux
oasis
(Fischer, H.G.
1957).
De
quelques croyances relatives aux matériaux
de construction, aux
métaux
et
aux minéraux
Considérer l'Égypte sous l'angle des méraux et des
minéraux précieux,
de..
..
matériaux
de
construction
(Um
695-707) 13, des gommes-résines, de l'ambre
([1111269,
n.
[t1;
ÉtlIdel) 14, des coquillage,"t
d",
los-
si""
(ibid.,
59'-499;
aU1II
IX;
Aufrère, S.H. '995b),
de<
colorants
(Um
651-662), des matériaux pulvéru-
lents
ou
ductiles
(iilid.,
665-692),
d",
produits chi-
Archéo~Nil
n"
7.
octobre
1997