pour la Chine, 6.3% pour l’Inde, de sorte que le poids de la Chine dans l’économie mondiale (15,5% en USD, 17% en PPA)
devance nettement celui de l’Inde (3% en USD, 8.5% en
PPA). Le niveau de vie a également progressé plus vite
en Chine (+8.7% l’an sur la même période) qu’en Inde
(+4.4%) dépassant 8 000 dollars courants en 2015 (soit
15% du Pib par tête américain, 25% en PPA) contre 1
700 dollars courants en inde (soit du 3% Pib par tête
américain, 11% en PPA). L’inde est classée par la Banque
mondiale parmi les pays à revenu moyen inférieur,
comme l’Indonésie, alors que la Chine fait partie des pays à revenu moyen supérieur, comme le Brésil ou l’Afrique du Sud.
Surtout, depuis la grande crise financière, la croissance de l’Inde s’est montrée plus résiliente que celle des autres BRIC
et que de nombreux pays émergents. Elle est restée positive au pire moment de la récession (2009) et elle entrée dans une
phase de reprise dès 2013, alors que la croissance des autres BRIC se dérobait, ralentissant fortement en Chine, faisant place à
des récessions marquées au Brésil et en Russie.
L’Inde n’a pas commis les mêmes erreurs que ses partenaires. En particulier, l’endettement total y est resté stable, en
part de Pib entre 2001 et 2014. Au cours des deux dernières années, elle a entrepris des réformes qui lui ont permis de maîtriser
le déficit des comptes publics, de renforcer la crédibilité anti-inflationniste de la politique monétaire et de capitaliser sur la
baisse des prix du pétrole en abaissant les taux d’intérêt directeurs et, plus généralement, de rétablir la confiance des
entreprises et des ménages. Selon l’indice Nielsen, le consommateur indien est actuellement le plus optimiste au niveau
mondial. D’autres réformes sont à l’agenda du gouvernement indien, notamment la création d’une taxe sur les biens et services,
dont l’instauration lèvera un obstacle à l’existence d’un marché national intégré. L’adoption de la mesure constituera un test
sur les capacités du pouvoir à réaliser les réformes qu’il a annoncé.
A court-moyen terme, les perspectives de croissance de l’Inde sont nettement plus favorables que celles de ses
partenaires : la plupart des prévisions créditent l’Inde d’une croissance de 7% ou plus pour 2016, supérieure à celle de la Chine
et des autres BRIC, et celles d’autres grands émergents, comme la Turquie ou le Mexique. Comme celle de ses partenaires, la
croissance indienne est confrontée à une demande extérieure mal orientée, mais elle est soutenue par une demande intérieure
robuste, tirée par la consommation, notamment en services, et une amorce de redressement de d’investissement, public et
privé. La prévision d’une croissance robuste soutient la valorisation des actifs indiens dont le PER moyen anticipé à 12 mois (plus
de 17, début novembre 2015) est parmi les plus élevés des marchés émergents et est orienté à la hausse.
A plus long terme, l’Inde bénéficie d’atouts qui devraient lui assurer une croissance soutenue à condition qu’elle
surmonte des facteurs de vulnérabilité récurrents. Son principal atout est d’ordre démographique : seule parmi celles des
principales économies, la population active indienne est promise à augmenter fortement : près de 20% d’ici 2030, près de 30%
d’ici 2050, alors que la population en âge de travailler baissera ailleurs, en Chine, en Russie, en Europe, et ne progressera que
modérément aux Etats-Unis et au Brésil. Selon les projections de l’ONU, la population indienne dépassera la population de la
Chine dès 2022, pour atteindre 1.5 milliard en 2030 puis 1.7 milliard en 2050. La croissance potentielle de l’Inde devrait
demeurer soutenue, à plus de 5% d’ici 2030, compte tenu de la croissance de la population en âge de travailler (+1.5% l’an) et de
la productivité du travail (qui devrait au moins égaler les 3.5% l’an réalisés en moyenne sur la période 1981-2014). Mais l’Inde
devra accélérer la formation de sa population, dont plus de la moitié n’a qu’un niveau de formation inférieur ou égal au 2ème
cycle de l’enseignement secondaire. L’Inde bénéficie d’un atout singulier, celui d’un secteur des services particulièrement
développé et productif, ce qui lui donne un avantage comparatif vis-à-vis de ses partenaires émergents et développés.