Développer durablement une activité économique locale
Le cas de Vray Bois Diffusion
sur les questions d’énergies renouvelables ;
•Autour d'une démarche interne d'éco-responsabilité :
- la volonté d’exemplarité avec le projet d'aménager des locaux HQE. Le projet consiste d'une
part à regrouper ces activités de vente, de stockage et administratives, dans des bâtiments HQE
et d'autre part, le souhait du dirigeant de pouvoir ensuite revendre le terrain qu'il occupe
actuellement, pour la construction d'un lotissement de maisons bois HQE.
Les effets des actions conduites dans la perspective d’améliorer la durabilité de l’activité sont peu développés
dans l’entretien accordé par le chef d’entreprise. Les préoccupations croissantes pour le développement durable
apparaissent peu soutenues par l’édiction de normes et de recommandations, ce qui fait craindre au dirigeant de
Vray-Bois « qu’on se mette à faire tout et n'importe quoi, que ça parte dans tous les sens. ». En effet, « les
clients sont perdus, mal informés », et des opportunistes en profitent.
Parmi les effets potentiellement négatifs, le dirigeant exprime une forme de déception en regard du
modèle économique qui prévaut pour le passage finalement assez rapide des produits innovants dans le
« grand commerce », induisant une perte de marché pour les entreprises qui ont pris les risques au départ et en
ont assuré la promotion.
Principales difficultés soulevées.
Les difficultés en interne :
Pour ce qui concerne les difficultés rencontrées, l’entreprise, par la voix de son dirigeant, met en avant le coût
financier des investissements dans les technologies durables. A titre d’exemple, la mise en place de la
valorisation des déchets a coûté 120 000 euros à l’entreprise, faiblement compensés par une subvention de
10 000 euros de la Région Rhône-Alpes. Les aides sont donc très faibles et, de surcroît, difficiles à obtenir. Il
mentionne également le manque d'intérêt des banques pour les questions de développement durable et donc
l'absence de soutien de leur part dans ces investissements. Quant aux matériaux « écologiques », ils restent
25% plus chers que les matériaux classiques, ce qui constitue évidemment un frein à la croissance de la
demande. Le dirigeant ne mentionne aucun frein interne à l’entreprise à l’introduction de pratiques de travail plus
durables.
Les difficultés en externe :
Le manque de structuration des entreprises de la filière apparaît comme une difficulté première. « Les clients ont
des difficultés à trouver des artisans proposant les matériaux écologiques. Il y a donc nécessité d'aider et
d'orienter les clients vers les artisans qui travaillent dans ce sens là ». La nécessité de consolider la filière est
incontournable pour pallier le manque d'artisans et la dilution des informations. La formation professionnelle,
initiale ou continue, fait défaut et n’aide pas les entreprises par la structuration de savoir faire et de
compétences. De manière plus générale, la volonté de l’entreprise de promouvoir les circuits courts est en
contradiction avec les logiques d’une « société basée sur une économie mondialisée ».
La démarche de Vray Bois Diffusion - L’avis du CIRIDD, d’Épures et de TemiS
Le discours du dirigeant de l’entreprise Vray Bois Diffusion est très clair et très volontaire sur le développement
d’une activité économique locale durable. Les progrès réalisés dans la valorisation des déchets et la prise en
compte de l’impact environnemental de l’activité par le biais de l’optimisation des transports constituent des
points forts de la démarche.
Les enjeux soulevés concernent la filière dans son ensemble et s’il est fait mention de collaborations engagées
(avec Inter Forêt Bois 42 et le secteur du BTP) et d’échanges et de partage de pratiques par le biais du Pôle
Bois de Noirétable (Loire), les possibilités d’action à cette échelle semblent limitées. La question reste donc
posée des modalités de passage d’une stratégie d’entreprise à une stratégie de filière et de la mobilisation des
consommateurs sur ces questions.
En creux, la question des moteurs de l’action, incitations financières comprises, et de la constitution de scènes
pour développer des collaborations et partager des connaissances justifie la démarche engagée par Saint-
Étienne Métropole pour inventorier, rendre visible et mutualiser les pratiques de développement durable. En
creux également, la question des changements induits dans l’organisation du travail par cette démarche
soucieuse de développement durable.