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financiers de mobiliser l’investissement privé. Enfin, sa méthode d’évaluation des projets
durables est en place. Pour les projets d’infrastructures, lorsque la banque finance un
projet, elle a mis au point un cadre d’indicateurs sur son impact social et environnemental
qui permet dès sa conception même d’évaluer et de limiter sa consommation carbone.
Au-delà de la gouvernance financière, il est essentiel que les chefs d’entreprise se
mobilisent pour construire ce nouveau modèle de développement durable. Un mouvement
engagé.
Depuis les 3 dernières COPS, ces sujets sont aussi débattus par les acteurs non étatiques. Ils
imposent leur point de vue et parfois le rythme des négociations. Auparavant ils étaient à la
marge, maintenant ils rentrent dans les négociations, que ce soit des collectivités
territoriales, des ONG, des entreprises et la finance. Tous sont devenus importants car les
Etats édictent les règles mais ce sont eux qui mettent en œuvre.
Pour mettre en œuvre un développement durable en Afrique, la coopération est une clé
essentielle, notamment l’axe Sud-Sud, privilégié par le Maroc. Dans le sillage du discours
d’avril 2009 de Sa Majesté le Roi Mohammed IV qui a posé comme objectif que 42% de la
capacité de production électrique du Maroc soit issue des énergies renouvelables en 2020,
désormais fixé à 52% en 2030, le pays a mis les bouchées doubles en matière de transition
verte. Trois projets de 2 Gigawatt chacun ont été lancés pour atteindre cet objectif,
notamment la plus grande centrale solaire au monde à Ouarzazate, qui donne au Maroc une
visibilité au plan mondial. Programmes privés dans toutes les régions, pour des petites
capacités, valorisation énergétique des déchets, bâtiment durable, avec le programme sur
les 15 000 mosquées, le plan national est multiforme. La recherche innovante est
également dynamique. Le Maroc expérimente l’agrivoltaïque, un procédé qui permet de
fournir de l’ombre aux plantes avec des panneaux solaires et d’augmenter la productivité
de chaque plante de 30%. Autre innovation pour laquelle le Maroc s’est associé avec la
France et la Chine : le projet Flying Whales. Des dirigeables qui peuvent transporter à des
prix low cost jusqu’à 60 tonnes de fret à 120 Km/heure, ce qui permet d’exploiter des
ressources sans attendre la construction d’infrastructures lourdes pour les atteindre, qu’il
s’agisse de bois ou d’autres produits.