Interventions psychothérapeutiques dans les maladies

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Interventions psychothérapeutiques
dans les maladies somatiques
ISBN 978-2-8073-0016-3
ISSN 1780-9517
9782807300163_UNTAS_CV.indd Toutes les pages
Aurélie UNTAS
Catherine BUNGENER
Cécile FLAHAULT
est maître de conférences-HDR
en psychopathologie à l’Université
Paris Descartes et directrice des
études du master 1 de psychologie,
spécialité psychologie clinique
et psychopathologie intégrative.
Elle est également psychologue
clinicienne à l’AURA Paris, formée
aux thérapies familiales systémiques,
à l’hypnose et à l’éducation
thérapeutique.
Catherine BUNGENER
est professeur de psychopathologie
à l’Université Paris Descartes.
Elle est responsable du master de
psychologie, spécialité psychologie
clinique et psychopathologie
intégrative.
Cécile FLAHAULT
est maître de conférences-HDR
en psychopathologie à l’Université
Paris Descartes et responsable du
master de psychologie, spécialité
psychologie de la santé. Elle est
également psychologue clinicienne
et thérapeute familiale à l’Institut
Curie à Paris.
Interventions psychothérapeutiques
dans les maladies somatiques
Aurélie UNTAS
COUVERTURE : AXION FISZMAN & PARTNERS
L
es auteurs, tous psychologues, souhaitent présenter aux professionnels de santé un éventail
d’interventions psychothérapeutiques, pouvant être
proposées lors de l’accompagnement de patients
ayant une maladie somatique et de leurs proches.
L’objectif n’est pas d’être exhaustif, mais, dans une
perspective intégrative, de sensibiliser les lecteurs
au fait qu’actuellement, nous disposons d’un panel
de psychothérapies relevant de diverses approches
théoriques, souvent complémentaires les unes des
autres. Ces approches se différencient par leurs buts,
mais aussi par les moyens utilisés pour les atteindre.
Les interventions psychothérapeutiques exposées ici
sont individuelles, familiales ou groupales. Au sein des
approches individuelles, nous avons distingué des
approches structurées (TCC, Mindfulness et EMDR),
des approches plus introspectives (expérientielle et
centrée sur la personne, psychodynamique multifocale et Gestalt) ou encore imaginatives (hypnothérapie, sophrologie). Parmi les approches familiales
et groupales, nous décrivons les thérapies familiales
systémiques, de groupe et multifamiliales. Chaque
chapitre présente une approche psychothérapeutique, les intérêts de celle-ci dans les maladies
somatiques, les travaux scientifiques récents, et des
vignettes cliniques. L’ouvrage se termine par une
réflexion sur la place des interventions psychothérapeutiques en éducation thérapeutique.
carrefour des psychothérapies
Interventions
psychothérapeutiques
dans les maladies
somatiques
Accompagner les patients et leurs proches
Aurélie UNTAS, Catherine BUNGENER
et Cécile FLAHAULT (sous la direction de)
Préface de Marilou BRUCHON-SCHWEITZER
www.deboecksuperieur.com
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Interventions
psychothérapeutiques
dans les maladies
somatiques
Accompagner les patients et leurs proches
Aurélie UNTAS, Catherine BUNGENER
et Cécile FLAHAULT (sous la direction de)
Préface de Marilou BRUCHON-SCHWEITZER
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carrefour des psychothérapies
Collection dirigée par Edith GOLDBETER-MERINFELD
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carrefour des psychothérapies
Interventions
psychothérapeutiques
dans les maladies
somatiques
Accompagner les patients et leurs proches
Aurélie UNTAS, Catherine BUNGENER
et Cécile FLAHAULT (sous la direction de)
Préface de Marilou BRUCHON-SCHWEITZER
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Rue du Bosquet, 7 – B1348 Louvain-la-Neuve
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Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par
photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une
banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque
manière que ce soit.
Imprimé aux Pays-Bas
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : octobre 2016
ISSN 1780-9517
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2016/13647/115 ISBN 978-2-8073-0016-3
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Sommaire
Liste des auteurs
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Préface
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Introduction
17
PARTIE 1
Interventions individuelles
23
A. Approches structurées
25
Chapitre 1
Thérapies comportementales et cognitives
27
Chapitre 2
Mindfulness
49
Chapitre 3
Eye Movement Desensitization and Reprocessing
(EMDR)
75
B. Approches introspectives
97
Chapitre 4
Approche expérientielle et centrée sur la personne
Chapitre 5
Approche psychodynamique multifocale
125
Chapitre 6
Gestalt-thérapie
149
99
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
C. Approches imaginatives
181
Chapitre 7
Hypnothérapie
183
Chapitre 8
Sophrologie
207
PARTIE 2
Interventions familiales et groupales
Chapitre 9
Thérapies familiales systémiques
233
235
Chapitre 10 Thérapies de groupe
255
Chapitre 11 Thérapies multifamiliales
281
Chapitre 12 Place des interventions psychothérapeutiques
en éducation thérapeutique
305
Conclusion générale
329
Bibliographie
331
Index
349
Table des matières
355
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Liste des auteurs
Maider Aguirrezabal
Psychologue clinicienne et thérapeute familiale, service de néphrologie et
de dialyse de la clinique Delay, Bayonne, France.
Antoine Bioy
Professeur de psychologie clinique et psychopathologie, Laboratoire de psychopathologie et psychologie médicale (EA4452), Université de Bourgogne,
France. Expert scientifique de l’Institut français d’hypnose, et conseiller scientifique pour l’UNESCO (chaire 918). Docteur en psychologie et psychothérapeute à l’Institut français d’hypnose, France.
Marie Jo Brennstuhl
Docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute accréditée EMDR
Europe, France.
Catherine Bungener
Professeur de psychopathologie, Laboratoire de psychopathologie et processus de santé (EA4057), Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité,
France.
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
Cécile Dantzer
Maître de conférences en psychologie, Laboratoire interuniversitaire de
psychologie : personnalité, cognition et changement social (LIP/PC2S),
Université de Savoie Mont-Blanc ; psychologue formée aux thérapies
comportementales et cognitives, à la MBCT et MBST, France.
Catherine Demoulin
Psychologue, psychothérapeute cognitivo-comportementaliste agrée, service
de réadaptation cardiaque, Centre hospitalier du Bois de l’Abbaye et de
Hesbaye, Belgique.
Anne-Marie Étienne
Professeur de psychologie, Unité de psychologie de la santé, Département de
psychologies et cliniques des systèmes humains, Université de Liège, Belgique.
Cécile Flahault
Maître de Conférences-HDR en psychopathologie, Laboratoire de psychopathologie et processus de santé (EA4057), Université Paris Descartes,
Sorbonne Paris Cité ; psychologue clinicienne et thérapeute familiale à
l’Institut Curie, France.
Carine Fouquet-Bandini
Psychologue clinicienne, sophrologue caycédienne, France.
Pierre-Henri Garnier
Psychologue, équipe mobile de soins de support et soins palliatifs, CHU
de Nantes ; formateur en éducation thérapeutique (origamisante.com,
edusante.fr) et psychothérapie intégrative (rime44.com), France.
Aurélie Gauchet
Maître de conférences en psychologie de la santé, Laboratoire interuniversitaire de psychologie : personnalité, cognition et changement social
(LIP/PC2S), Université Pierre Mendes France, Grenoble ; psychologue
formée à la MBCT et MBST, formatrice en gestion du stress et entretien
motivationnel, France.
Jacques Grisart
Docteur en psychologie, psychologue clinicien, psychothérapeute formé à
la thérapie comportementale et cognitive et à l’approche centrée sur la
personne, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgique.
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Liste des auteurs
Laetitia Idier
Docteur en psychologie, psychologue clinicienne formée à l’éducation thérapeutique et à l’hypnose, Centre hospitalier universitaire de Bordeaux (service
de néphrologie-transplantation-dialyse), AURAD Aquitaine (Association
pour l’utilisation du rein artificiel à domicile), CA3D (Centre aquitain pour
le développement de la dialyse à domicile) ; membre du Laboratoire de psychologie, santé et qualité de Vie EA4139, Université de Bordeaux, France.
Gladys Johnston
Psychologue clinicienne, Maître de conférences en psychologie clinique et
pathologique, Laboratoire CERReV, Université de Caen Normandie, France.
Michèle Koleck
Maître de conférences en psychologie de la santé, équipe « Psychoépidémiologie du vieillissement et des maladies chroniques », INSERM U1219
« Bordeaux Population Health Research Center » ; responsable pédagogique du DU d’éducation thérapeutique, Université de Bordeaux, France.
Emmanuelle Le Barbenchon
Maître de conférences en psychologie, Laboratoire interuniversitaire de psychologie : personnalité, cognition et changement social (LIP/PC2S), Université de Savoie Mont-Blanc ; psychologue formée à la MBCT et MBST, France.
Sophie Lelorain
Maître de conférences en psychologie de la santé, Université de Lille,
Laboratoire SCALab UMR CNRS 9193 et psychologue chargée de
recherche, Unité transversale d’éducation du Patient, Centre hospitalier
régional universitaire de Lille, France.
Frédérique Lieutenant
Psychologue, thérapeute familiale, Cliniques universitaires Saint-Luc, Institut Roi Albert II, Bruxelles, Belgique.
Velina Negovanska
Docteur en psychologie, psychologue, Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, France.
Sonia Pellissier
Maître de conférences-HDR en psychophysiologie, Laboratoire interuniversitaire de psychologie : personnalité, cognition et changement social
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
(LIP/PC2S), Université de Savoie Mont-Blanc ; psychologue formée à la
MBCT et MBST, France.
Nadine Proia-Lelouey
Psychologue clinicienne, psychanalyste, Professeur en psychologie clinique
et psychopathologie, Laboratoire CERReV, Université de Caen Normandie, France.
Audrey Rieucau
Docteur en psychologie, psychologue clinicienne spécialisée en gérontologie,
Service de gériatrie ambulatoire, Hôpital Émile Roux, Limeil-Brévannes,
France.
Marjorie Roques
Psychologue clinicienne, Maître de conférences en psychologie clinique
et pathologique, Laboratoire CERReV, Université de Caen Normandie,
France.
Cyril Tarquinio
Professeur de psychologie clinique, psychologie de la santé, Unité de
Recherche APEMAC EA 4360, directeur de l’équipe de psychologie de la
santé, Université de Lorraine ; Superviseur et psychothérapeute accrédité
EMDR Europe, France.
Pascale Tarquinio
Psychologue, psychothérapeute accréditée EMDR Europe, France.
Aurélie Untas
Maître de conférences-HDR en psychopathologie, Laboratoire de psychopathologie et processus de santé (EA4057), Université Paris Descartes,
Sorbonne Paris Cité ; psychologue clinicienne et thérapeute familiale,
formée à l’hypnose et à l’éducation thérapeutique, AURA Paris (Association pour l’utilisation du rein artificiel), France.
Emmanuelle Zech
Professeur de psychologie clinique et de la santé, Institut de recherche en
sciences psychologiques, Université catholique de Louvain ; psychologue
clinicienne et psychothérapeute centrée sur la personne au Centre de
guidance, Louvain-la-Neuve, Belgique.
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Préface
Marilou Bruchon-Schweitzer1
C’est un grand plaisir de présenter cet ouvrage, coordonné par trois collègues
du Laboratoire de psychopathologie et processus de santé de l’Université
Paris Descartes et qui ont contribué (ainsi que d’autres auteurs ayant participé à cet ouvrage) à la diffusion et à l’évolution de la psychologie de la
santé en France et en Europe. Après une formation en psychopathologie,
psychologie clinique et psychologie de la santé, ces collègues ont travaillé
et mené des recherches dans des services hospitaliers sur l’ajustement des
patients et de leurs proches à des problèmes de santé somatique (VIH,
atteintes neurologiques, cancers, maladies rénales, etc.) ; elles interviennent
aujourd’hui dans plusieurs diplômes dont un Master de psychologie clinique
et psychopathologie intégrative et un Master de psychologie de la santé.
Cette dernière discipline, relativement récente, étudie les facteurs
psychosociaux pouvant affecter l’initiation et l’évolution des maladies
ainsi que la qualité de vie, le bien-être et même le bonheur. Si un certain
nombre d’ouvrages présentent ses concepts et modèles théoriques et les
résultats des recherches empiriques (processus psychosociaux ayant un
effet sur la santé et la maladie), très rares sont ceux décrivant en détail
les pratiques. Celui-ci propose un large éventail des psychothérapies
1.
Professeur émérite, Laboratoire de psychologie, santé et qualité de vie EA4139, Université de Bordeaux, France.
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
permettant aux psychologues travaillant dans le champ de la santé d’intervenir auprès des populations vulnérables.
Les psychologues sont de plus en plus sollicités dans la prise en charge
des patients au sein des structures de soin (cancérologie, cardiologie,
rhumatologie, soins palliatifs, etc.). Cependant, il existe plusieurs centaines de types d’interventions possibles, certaines d’entre elles relativement classiques (approches psychodynamiques, comportementales et
cognitives…), d’autres plus récentes (EMDR, thérapies familiales…).
Chaque professionnel, compte tenu de sa formation, de ses compétences
et des contraintes contextuelles (type de pathologie, objectif préventif,
curatif, thérapeutique, éducatif, etc.) doit faire un choix répondant au
mieux aux besoins et demandes du patient, de son entourage et des
équipes soignantes.
Actuellement, les psychologues travaillant dans le champ de la santé,
confrontés aux multiples problèmes que rencontrent les patients souffrant
de pathologies somatiques sont assez démunis (peu d’ouvrages, formation
incomplète). Ils peuvent légitimement se demander quelle approche
choisir pour les prendre en charge. On disposait de très peu d’ouvrages
à la fois détaillés et intégratifs décrivant les psychothérapies disponibles.
Celui-ci répond à un tel besoin. Chacun des douze chapitres présente
l’une des approches existantes, ses fondements théoriques et conceptuels,
les techniques utilisées dans les interventions, des illustrations cliniques
(application à divers types de patients somatiques) et, lorsqu’ils existent,
les résultats des études empiriques ayant évalué son efficacité. Elles ont
été choisies par les auteurs à la fois comme représentatives, intéressantes
sur le plan clinique et si possible pertinentes scientifiquement.
L’histoire d’une maladie (examens, annonce du diagnostic, traitements
et leurs effets, pronostic) est émaillée d’une succession d’événements
stressants induisant chez les patients anxiété, affects dépressifs, détresse
et souffrance, remaniements identitaires, sentiment de vulnérabilité, etc.
Beaucoup de maladies chroniques s’accompagnent de douleurs, troubles
du sommeil et co-morbidités psychophysiologiques détériorant la qualité
de vie du patient et de ses proches. La santé physique et mentale est
déterminée par de multiples facteurs ; si certains sont difficilement modifiables (antécédents environnementaux, biomédicaux, dispositionnels,
socioéconomiques, sociobiographiques), d’autres sont des processus relativement plastiques (aspects transitoires de la personnalité : états anxiodépressifs, estime de soi, auto-efficacité perçue ; sensations, états
corporels, cognitions, affects, comportements, stratégies d’ajustement).
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Préface
Après avoir passé en revue les facteurs pouvant fragiliser ou protéger
un patient, le psychologue pourra établir son profil : pathologie, caractéristiques psychosociales, comorbidités. Une intervention n’est pas toujours
possible ni souhaitable. Pour certains patients psychotiques, il peut y avoir
contre-indication, pour d’autres, souffrant d’une maladie sévère par
exemple, une psychothérapie peut être vécue comme un fardeau supplémentaire. Si elle est envisagée, en accord avec le patient et les autres
partenaires, seront fixés des objectifs : c’est-à-dire réduire le stress, l’anxiété, la dépression ; réguler les émotions ; restructurer les pensées dysfonctionnelles ; adopter des croyances plus réalistes, des stratégies d’ajustement
plus efficaces ; réduire la douleur ; améliorer le sommeil. Ils varient selon
le moment de l’intervention dans l’histoire des malades (prévention, éducation pour la santé, promotion de la santé, traitement, réhabilitation…).
Les psychothérapies présentées dans cet ouvrage permettent de viser
(et le plus souvent d’atteindre) certains de ces objectifs. Les effets bénéfiques de chacune sur la santé physique et émotionnelle des patients, souvent établis par les études antérieures, sont précisément décrits (c’est-à-dire,
la méditation de pleine conscience réduit généralement le stress perçu, les
émotions négatives, les stratégies évitantes et augmente le soutien social
perçu, les stratégies d’ajustement actives et l’observance thérapeutique). Il
s’agit pour le psychologue clinicien de choisir la (ou les) technique(s) la
(les) plus appropriée(s) possible(s) en tenant compte du profil du patient
(fragilités et résiliences, mais aussi vécu et demandes), du contexte (impératifs médicaux, institutionnels, familiaux, professionnels…), des objectifs
de l’intervention et ses propres compétences cliniques. Il lui appartient de
choisir l’intervention lui permettant de répondre au mieux aux besoins et
demandes des patients et de leur famille et à ceux des équipes soignantes.
Dans le cas où une psychothérapie s’avère souhaitée et souhaitable,
laquelle choisir ? Vu leur prolifération (même dans le domaine psychosomatique), il semblait urgent de faire le point (vis-à-vis des patients, des
médecins, de la communauté scientifique). L’ouvrage présente des
approches souvent utilisées, cognitives, psychodynamiques, comportementales, mais aussi des psychothérapies moins classiques ouvrant des perspectives de prise en charge des patients tout au long de leur parcours de soins.
Les tensions ont été vives entre les partisans d’interventions relativement
standardisées (visant certains processus psychologiques) et d’interventions
individualisées (visant la personne globale). Depuis quelques années, les
relations entre courants idéologiques se sont un peu apaisées ; dans la prise
en charge des patients ayant des maladies somatiques en particulier, on note
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
l’infléchissement des pratiques vers l’ouverture, l’adaptabilité et la complémentarité. C’est dans cette perspective intégrative que s’inscrit cet ouvrage :
plusieurs des psychothérapies présentées peuvent soit jouer un rôle central,
soit être complémentaires (MBCT, MBSR, EMDR, hypnose, yoga, sophrologie, relaxation) ; elles peuvent en effet être combinées et intégrées (et non
simplement juxtaposées), différentes techniques pouvant être utilisées simultanément ou successivement le long du parcours de chaque patient selon
l’apport de chacune, son adéquation au profil du patient et les objectifs visés,
choix opérés en fonction des résultats antérieurs disponibles.
Une part importante de l’issue favorable des psychothérapies en général (environ 30 %) serait due à des facteurs communs : amélioration de
l’estime de soi et de la motivation à être aidé du patient, remaniement des
perceptions, modification de l’activation émotionnelle, adoption de nouveaux comportements, qualité perçue de l’alliance thérapeutique. L’amélioration de l’état des patients dépend aussi de la technique utilisée (15 %),
de leur attitude envers l’intervention (15 %), le reste étant dû à divers
autres facteurs (rémissions spontanées, soutien social de l’entourage…).
Une synthèse exhaustive récente des études prospectives et expérimentales menées sur l’ajustement psychologique des patients à une maladie
chronique, effectuée par des collègues néerlandais, a permis d’identifier
quatre processus fonctionnels : identifier et exprimer ses émotions ; rester
aussi actif que possible ; gérer et contrôler sa vie ; se centrer sur des thèmes
positifs (c’est-à-dire des activités agréables). Les patients utilisant ces stratégies se caractérisent par des issues significativement plus favorables ; leur
élaboration peut être facilitée par des types d’intervention très divers
comme on le découvre au fil des chapitres de cet ouvrage.
Les psychothérapies sont très médiatisées ce qui stimule et nourrit les
attentes du public et des patients. Le problème de leur efficacité relative
suscite des interrogations : comment savoir si une psychothérapie est efficace ou qu’on a affaire à un bon thérapeute ? Le fait, pour évaluer l’efficacité des psychothérapies, de ne retenir que les études obéissant aux
critères de l’evidence-based medicine (critères d’inclusion restrictifs, effectifs
suffisants, études contrôlées et randomisées) a suscité des débats vifs chez
les chercheurs comme chez les cliniciens. Si certains rejettent toute forme
de mise à l’épreuve statistique, d’autres soulignent qu’on ne peut évaluer
les améliorations de la santé des patients sans un certain degré d’objectivation. Les recherches futures devront à la fois être pertinentes (remplir
les conditions nécessaires à la réfutabilité) et respecter la réalité complexe
des données cliniques (singularité du patient, étude de cas).
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Préface
Cet ouvrage montre que des progrès s’amorcent aussi dans ce sens. On
n’évalue plus simplement l’évolution de symptômes limités, mais aussi celle
du fonctionnement des patients (émotionnel, cognitif…) et celle de la
relation thérapeute-patient. Si de nouvelles approches apparaissent comme
prometteuses (gestion du stress, méditation de pleine conscience, thérapies
multifamiliales, biofeedback, etc.), leur intérêt thérapeutique devra être
confirmé. Des recherches complémentaires permettront également de
mieux comprendre quels sont, pour chaque type de relation thérapeutique,
les processus précisément mobilisés et quels sont leurs effets à court et long
terme. Ces études permettront de mieux connaître les compétences thérapeutiques optimales pour faire face à des situations difficiles spécifiques
(souffrance des patients, de leurs proches et parfois des soignants et du
thérapeute lui-même).
Si l’importance des psychologues dans le champ de la santé somatique
va croissant, il faut bien reconnaître que ceux-ci sont pour l’instant relativement démunis. En effet, les ouvrages disponibles et les formations universitaires leur proposent des modèles et concepts théoriques souvent
éloignés de ce qu’exige leur engagement auprès de patients ayant des maladies somatiques. Les formations comprennent souvent l’apprentissage de
techniques importées d’autres contextes. Il restera beaucoup à faire pour
améliorer et enrichir celles-ci. On peut espérer que les résultats des études
menées dans ce champ permettront de réexaminer et d’enrichir le contenu
des cursus. Les études rapportées dans cet ouvrage, au-delà des particularités des approches présentées, soulignent l’importance de la personne du
thérapeute, de ses expériences et connaissances, de ses compétences (créativité, plasticité), mais aussi de ses qualités personnelles (dans beaucoup
de thérapies décrites ici, l’empathie et la chaleur humaine sont indispensables), tous ces atouts lui permettant de contribuer le mieux possible à
l’amélioration de la santé physique et psychique des patients et à leur
épanouissement physique, psychique et social.
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Introduction
Peu d’ouvrages portent sur l’accompagnement psychologique des personnes
confrontées à une maladie somatique. Celui-ci est né du souhait de regrouper les connaissances et les expériences de psychologues francophones dans
le domaine des psychothérapies.
Avant de présenter cet ouvrage plus en détail, revenons sur le terme
de psychothérapie. De nombreuses définitions ont été proposées. Pour
Norcross (1990), la psychothérapie est une application de méthodes cliniques et d’attitudes interpersonnelles, dérivées de principes psychologiques, qui ont pour objectif d’aider les personnes, en lien avec leurs
souhaits, à modifier leurs comportements, leurs pensées, leurs émotions et/
ou d’autres caractéristiques personnelles. Dans le contexte qui nous intéresse ici, il s’agit d’aider les personnes afin qu’elles parviennent à mieux
faire face à leur maladie somatique, ou à celle d’un proche, et à ses conséquences.
Il existe plusieurs centaines d’approches psychothérapeutiques dans le
monde. Elles se différencient (et sur certains points se rejoignent) par leurs
conceptions de la modélisation du fonctionnement psychique et par leurs
modalités d’application. Certaines sont anciennes, plus ou moins connues,
d’autres sont beaucoup plus récentes et en plein essor. Elles ont généralement été développées dans le traitement des troubles mentaux et ce n’est
que plus tardivement qu’elles ont été adaptées au domaine de la médecine
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
somatique. Nous avons choisi d’en présenter une dizaine dans cet ouvrage,
reflétant déjà la diversité et l’évolution des psychothérapies, mais aussi leur
complémentarité. En effet, nous n’avons pas la prétention d’être exhaustifs,
et qui pourrait l’être dans ce domaine ? Nous avons fait le choix de proposer un éventail de psychothérapies, en partie les plus représentatives des
approches actuellement utilisées dans les pays francophones de l’Union
européenne. Ces approches psychothérapeutiques s’inscrivent dans différents référentiels théoriques, qu’elles soient individuelles ou de groupe, et
s’adressent à des patients atteints d’une maladie somatique et/ou à leurs
proches. L’application de ces approches thérapeutiques a fait l’objet de
publications scientifiques, ce qui a également constitué un critère dans
notre choix.
Aucune seule et unique approche ne permet de répondre à tous les
besoins et toutes les situations. Si l’expérience clinique nous le prouve
généralement rapidement, la recherche l’a également démontré depuis
longtemps, notamment à travers les travaux sur l’efficacité des psychothérapies. Rappelons que, d’après Lambert et Barley (2001), les techniques
psychothérapeutiques n’expliquent que 15 % de l’efficacité d’une psychothérapie, alors que les facteurs extrathérapeutiques (rémission spontanée,
événements fortuits, soutien social, etc.) en expliquent 40 %, les attentes
d’effets 15 % et les facteurs communs (empathie, alliance thérapeutique,
etc.) 30 %. Une mise à jour de l’état des connaissances sur l’importance
des facteurs communs et des facteurs spécifiques a récemment été proposée
par Wampold (2015).
Cet ouvrage s’inscrit incontestablement dans une approche intégrative
afin de prendre en compte la complexité à accompagner la singularité de
chaque situation. De ce fait, au-delà de la présentation de chaque approche,
il s’agit plus particulièrement d’aborder leurs intérêts respectifs. Cela permettra au lecteur d’identifier les points communs entre certaines approches
et les complémentarités pour d’autres. Chaque chapitre a pour objectif de
présenter une approche, d’expliciter son intérêt dans la prise en charge des
personnes confrontées à une maladie somatique, de faire le point sur l’état
d’avancement des connaissances scientifiques sur l’efficacité de cette
approche, et enfin de présenter une ou plusieurs illustrations cliniques. Ces
illustrations portent sur diverses pathologies (cancer, diabète, douleur chronique, maladies cardiaques, rénales, neurologiques principalement), soulignant ainsi l’intérêt de différentes approches thérapeutiques dans une
même maladie. Elles concernent non seulement l’accompagnement des
patients, mais également celui des proches, et dans quelques chapitres,
celui des soignants.
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Introduction
Cet ouvrage, écrit par des psychologues, s’adresse aux professionnels
de santé qui prennent en charge et suivent des patients atteints d’une
maladie somatique et/ou leurs proches. Ces professionnels sont des psychologues qui souhaitent découvrir d’autres techniques thérapeutiques,
des médecins qui souhaitent proposer une psychothérapie à leurs patients,
et plus largement des professionnels de santé (infirmiers, aides-soignants,
diététicien, kinésithérapeutes, ostéopathes, etc.) qui souhaitent connaître
d’autres modalités de prise en charge que celles qu’ils pratiquent quotidiennement auprès des personnes ayant une maladie somatique. Mais ce
livre s’adresse également à tous les étudiants, futurs professionnels qui
travailleront dans ce domaine.
Cet ouvrage a été organisé en deux parties : la première concerne les
interventions individuelles et la seconde les interventions familiales et
groupales. Au total, il comporte 12 chapitres qui réunissent 27 auteurs.
Nous avons fait le choix d’organiser la première partie sur les interventions individuelles en trois sous-parties : les approches structurées, les
approches introspectives et les approches imaginatives. Cette catégorisation ne doit pas être perçue comme rigide, puisque certaines psychothérapies auraient pu être classées dans deux approches différentes. Il s’agit
plutôt d’une manière de guider le lecteur. En effet, des travaux ont montré
que les traits de personnalité des patients pouvaient avoir un rôle dans le
choix d’une approche thérapeutique, dans l’établissement de l’alliance
thérapeutique, dans l’expression du contre-transfert, ainsi que dans l’engagement et l’adhésion au traitement (Le Corff, 2011). Par exemple, les
interventions structurées comme les thérapies comportementales et cognitives seraient à privilégier chez les personnes ayant un névrosisme élevé
(instabilité émotionnelle). Au contraire, les personnes extraverties bénéficieraient davantage d’une intervention plus introspective. Les approches
imaginatives et introspectives seraient plus adaptées pour les personnes
ayant un trait d’ouverture élevé.
La première sous-partie, sur les approches structurées, présente des
psychothérapies qui suivent un protocole précis, en différentes étapes.
Ainsi, le premier chapitre, sur les thérapies comportementales et cognitives, présente plusieurs méthodes directement issues de cette approche
(comme la désensibilisation ou la résolution de problèmes) ou souvent
associées (comme la psychoéducation et la relaxation) avec une illustration
en cardiologie. Le deuxième chapitre porte sur la mindfulness qui est basée
sur la méditation, associée à une approche comportementales et cognitives,
et de groupe. Les auteurs y proposent une illustration dans le diabète. Ce
chapitre aurait pu être abordé dans la deuxième partie sur les interventions
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
familiales et de groupe, mais il nous a semblé plus pertinent de le présenter à la suite des thérapies comportementales et cognitives, puisque cette
approche en est directement issue. Enfin, le troisième chapitre concerne
l’EMDR, thérapie de choix dans les états de stress post-traumatique et plus
largement les troubles réactionnels. Deux illustrations sont proposées en
cardiologie et en oncologie. Ces deux dernières approches relativement
récentes sont en plein essor.
La deuxième sous-partie, sur les approches introspectives, présente des
psychothérapies qui sont moins structurées, davantage centrées sur le
patient, et qui mobilisent particulièrement leurs capacités relationnelles
et d’expression de soi. Ainsi, le quatrième chapitre concerne l’approche
expérientielle et centrée sur la personne. Il l’aborde d’une manière très
précise dans la compréhension et l’accompagnement des personnes souffrant de douleurs chroniques. Le cinquième chapitre porte sur l’approche
psychodynamique multifocale qui est directement inspirée de la psychanalyse. Les auteurs y proposent des illustrations de son intérêt pour les
patients, les proches et les soignants dans la maladie rénale. Le sixième
chapitre décrit la gestalt-thérapie, approche beaucoup moins reconnue,
mais dont les concepts et les techniques étaient des précurseurs d’approches
actuellement en plein développement. Les auteurs proposent deux illustrations en éducation thérapeutique dans le diabète.
La troisième sous-partie, sur les approches imaginatives, présente des
psychothérapies qui mobilisent souvent les capacités imaginatives des personnes. Ainsi, le septième chapitre est consacré à l’hypnothérapie. C’est
une méthode ancienne qui connaît un renouveau dans le domaine de la
santé et qui a également influencé de nombreux courants thérapeutiques.
Plusieurs illustrations sont proposées dans différentes maladies. Le huitième
chapitre, sur la sophrologie, permet de faire le point sur ses fondements
théoriques et pratiques et ainsi de mieux comprendre ses spécificités par
rapport à d’autres approches psychocorporelles présentées dans cet ouvrage.
Deux illustrations sont proposées, une en oncologie et une comme soutien
à la prise en charge globale d’un patient en hospitalisation.
La deuxième partie est consacrée aux interventions familiales et groupales. Le neuvième chapitre présente les thérapies familiales systémiques
qui permettent d’envisager une compréhension de l’impact de la maladie
sur le patient et ses proches, complémentaire des approches individuelles.
Les auteurs proposent des illustrations en oncologie. Le dixième chapitre
porte sur les thérapies de groupe, plus particulièrement auprès des aidants.
Deux illustrations sont proposées en neurologie, à travers un groupe de
parole et une thérapie comportementale et cognitive en groupe. Le onzième
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Introduction
chapitre aborde les thérapies multifamiliales. Cette approche, encore peu
développée en dehors du traitement de la schizophrénie et des troubles du
comportement alimentaire, consiste à regrouper plusieurs familles confrontées à une même pathologie. Une illustration est proposée dans la maladie
rénale. Enfin, le dernier chapitre ne présente pas une psychothérapie en
particulier. Il s’agit plutôt d’initier une réflexion sur la place des interventions psychothérapeutiques en éducation thérapeutique. Puisque l’éducation thérapeutique intègre des éléments théoriques et pratiques de diverses
approches psychothérapeutiques, le psychologue a toute sa place pour venir
enrichir ce champ dans un travail multidisciplinaire garantissant une prise
en charge globale et singulière de chaque patient. À l’heure actuelle, les
interventions des psychologues en éducation thérapeutique sont majoritairement groupales, aussi nous semblait-il plus pertinent de placer ce chapitre dans cette deuxième partie.
Nous espérons que ces contributions permettront aux lecteurs d’élargir
le champ des applications possibles des approches présentées pour améliorer l’accompagnement des patients et de leurs proches en médecine somatique.
Enfin, nous souhaitons sincèrement remercier tous les auteurs ayant
collaboré à ce travail.
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PARTIE 1
Interventions individuelles
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A. Approches structurées
Cette première sous-partie s’attache à décrire des approches structurées,
qui suivent des protocoles précis et utilisent des évaluations régulières. Les
thérapies comportementales et cognitives qui sont emblématiques des
approches structurées en individuel sont présentées en premier. Ensuite,
une approche thérapeutique, très médiatisée actuellement auprès du grand
public, est présentée, la mindfulness, ou méditation de pleine conscience.
La troisième approche structurée est l’Eye Movement Desensitization and
Reprocessing (EMDR) qui est une psychothérapie récente recommandée
notamment dans le traitement des états de stress post-traumatique et dans
différents troubles réactionnels à composante anxieuse.
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Chapitre 1
Thérapies comportementales et cognitives
Anne-Marie Étienne et Catherine Demoulin
1. PRÉSENTATION
DE L’APPROCHE
PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE
Après un très bref historique de l’approche psychothérapeutique menant
aux thérapies comportementales et cognitives (TCC), nous aborderons les
mécanismes de l’apprentissage et les principes du conditionnement et du
renforcement qui forment les soubassements théoriques de cette approche
psychothérapeutique. Nous distinguerons notamment le conditionnement
classique qui permet d’apprendre les signaux prédictibles, d’un comportement, du conditionnement opérant qui met en avant l’apprentissage des
conséquences de ce même comportement. Enfin, nous évoquerons l’apprentissage par observation qui joue un rôle important dans le comportement social de la personne.
1.1. L’apprentissage
Selon Ladouceur, Fontaine et Cottraux (1992), la thérapeutique comportementale prend ses sources dans un ensemble de données scientifiques qui ont servi à élaborer et à valider ses interventions. La recherche
expérimentale y est omniprésente et contribue à accroitre sa crédibilité
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
et sa renommée. Les techniques comportementalistes ne fonctionnent
pas uniquement sur le modèle Stimulus-Réponse, mais également sur
un modèle d’apprentissage cognitif. Plus tard, Beck (1970, cité dans
Fontaine & Fontaine, 2006) divisera les techniques en deux groupes :
celles centrées sur les cognitions (où il rangera la désensibilisation) et
celles centrées sur le comportement. Mais dans les faits, la plupart des
thérapies cognitivo-comportementales (TCC) intègrent les deux niveaux
d’analyse (comportementale et cognitive). Elles reposent sur l’idée que
si le milieu sélectionne les conduites (Skinner), l’homme sélectionne
son environnement (Bandura), cette bidirectionnalité des contrôles se
faisant grâce à des circuits de rétroaction responsables d’ajustements
permanents.
Très tôt, les TCC s’intéressent aux comportements extérieurs observables : les comportements anormaux sont acquis de la même façon que
les comportements normaux par un processus d’apprentissage qui suit les
principes de base du conditionnement et de l’apprentissage. Selon Gerrig
et Zimbardo (2008, p. 136), « l’apprentissage, c’est-à-dire la façon dont
les organismes acquièrent des expériences, est un processus dont le résultat est un changement relativement constant du comportement ou du
potentiel comportemental. Et qu’est-ce que l’expérience dans le contexte
de l’apprentissage ? C’est recueillir des informations (les évaluer et les
transformer) et donner des réponses qui affectent l’environnement. En
conséquence, l’apprentissage est effectif lorsqu’on est capable d’en montrer les résultats ».
Actuellement, il semble acquis qu’il existe plusieurs formes d’apprentissage, par exemple l’apprentissage par essais et erreurs, celui par imitation, ou encore par habituation. Supposons que vous entendiez
régulièrement votre patron crier (au lieu de parler calmement) dans les
bureaux de votre entreprise alors que vous vous trouvez dans ces mêmes
pièces en même temps que d’autres personnes. La première fois, vous
vérifiez si ce n’est pas à vous que ces cris sont adressés. Si ce n’est pas le
cas et si les cris continuent, vous commencerez rapidement à diminuer
votre attention à propos de ces cris. Ceci est un exemple d’habituation.
Vous faites preuve d’une diminution de la réponse comportementale à
un stimulus présenté de façon répétée. L’habituation aide à rester concentré sur les événements nouveaux dans l’environnement, sans faire d’effort
comportemental pour répondre à un vieux stimulus présenté de façon
répétée.
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Thérapies comportementales et cognitives
1.2. Les principes du conditionnement et du renforcement
1.2.1. Le conditionnement classique
Dans l’apprentissage classique ou répondant ou de type I (Pavlov, 19271),
l’apprentissage de la réponse se fait par contiguïté de stimuli, selon un modèle
unidirectionnel simple, de type stimulus-réponse. Que se passe-t-il concrètement ? D’une façon ou d’une autre, le corps a appris à produire une réponse
physiologique (le cœur qui bat la chamade) lorsqu’un événement environnemental (l’arrivée de votre patron dans votre bureau) est associé à un autre
(une remarque de sa part sur votre travail). Les règles du conditionnement
classique expliquent l’acquisition des comportements par des processus d’apprentissages associatifs. Par exemple, un stimulus inconditionnel (SI, l’arrivée
de votre patron dans votre bureau) peut provoquer une réponse inconditionnelle (RI, le cœur qui bat la chamade). Si le stimulus inconditionnel est
associé à un conditionnement conditionnel (SC, une remarque de sa part sur
votre travail) alors finalement la présence de celui-ci va suffire à provoquer
l’apparition de la réponse inconditionnelle qui devient dès lors une réponse
conditionnelle (RC, le cœur qui accélère). Des signaux externes (la mine
dépitée de votre collègue de bureau) et internes (l’humeur dans laquelle vous
vous trouvez) peuvent être associés au stimulus conditionnel. Ainsi, le stimulus conditionnel provoque la réponse conditionnée.
Dans ce type d’apprentissage, un stimulus ou un événement prédit la
survenue d’un autre stimulus ou événement. L’organisme acquiert une nouvelle association entre deux stimuli, un stimulus qui auparavant ne suscitait
pas la réponse et un qui naturellement la suscitait. Ce mode d’apprentissage
est particulièrement adapté à l’étude des phénomènes viscéraux, des réactions émotionnelles ou encore des réactions psychosomatiques. Il l’est
moins en ce qui concerne l’étude des fonctions de la vie de relation, qui
dépendent du système musculaire strié (Fontaine & Fontaine, 2006), mais
connaître le conditionnement classique peut aider à comprendre les comportements quotidiens.
1.2.2. Le conditionnement opérant
Environ à la même époque où Pavlov utilisait le conditionnement classique, Edward L. Thorndike (1898, p. 13 ; cf. Gerrig & Zimbardo, 2008)
observait les chats essayant de s’échapper de « boîtes à problèmes ».
1.
Pour rappel, Pavlov utilisait le conditionnement classique pour inciter les chiens à
saliver au son d’une clochette.
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
Au début, les chats ne faisaient que lutter contre leur confinement, mais,
une fois qu’une action « impulsive » leur permettait d’ouvrir la porte,
« toutes les autres impulsions infructueuses (étaient) éradiquées et l’impulsion particulière qui avait conduit à l’acte réussi (était) gravée en
mémoire par le plaisir qui en résultait ». Selon l’analyse de ce dernier,
l’apprentissage était une association entre des stimuli dans la situation
donnée et une réponse qu’un animal apprenait à faire : une connexion
stimulus-réponse (S-R). L’apprentissage de ces connexions S-R avait lieu
graduellement et automatiquement de façon mécanique au fur et à
mesure que l’animal expérimentait les conséquences de ses actions via
des essais et des erreurs en aveugle. Petit à petit, les comportements qui
avaient des conséquences satisfaisantes furent de plus en plus fréquents ;
finalement ils devinrent la réponse dominante lorsque l’animal était
placé dans la boîte à problèmes. Thorndike appela cette relation entre
le comportement et ses conséquences la loi de l’effet : une réponse qui est
suivie de conséquences satisfaisantes devient de plus en plus probable et
une réponse suivie de conséquences non satisfaisantes devient moins
probable.
B.F. Skinner (1938) a adopté le point de vue de Thorndike selon lequel
un comportement opérant est un comportement émis par un organisme et
qui peut être caractérisé en termes d’effets observables sur l’environnement
de l’émetteur. Les comportements opérants ne sont pas déclenchés par des
stimuli spécifiques comme le sont les comportements conditionnés de
façon classique. Ainsi, votre patron peut énoncer, soit des critiques, soit
des compliments à l’égard d’un de vos comportements (par exemple votre
productivité dans telle ou telle situation) ou encore, rester neutre. La
probabilité d’apparition de ce comportement (votre productibilité) peut
être augmentée ou réduite en manipulant les effets qu’il a sur votre environnement (c’est intéressant pour vous d’être productif parce que cela vous
donne accès à une prime ou encore, peu importe votre productivité, votre
salaire ne change pas). Par conséquent, le conditionnement opérant modifie la probabilité d’apparition de différents types de comportement opérant
en fonction des conséquences environnementales qu’ils produisent (Gerrig
& Zimbardo, 2008, p. 147).
1.2.3. L’apprentissage par observation/le modeling
L’étude du conditionnement classique et opérant démontre qu’une large
variété de comportements peut être comprise comme résultant de processus d’apprentissages simples. Toutefois, certains apprentissages néces30
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Thérapies comportementales et cognitives
sitent des types de processus plus complexes, plus cognitifs. « La
cognition comprend n’importe quelle activité mentale impliquée dans
la représentation et le processus de la compréhension comme la
réflexion, la mémorisation, la perception et l’utilisation du langage.
Dans ce contexte, les comportements résultent en partie d’une production de processus cognitifs » (Gerrig & Zimbardo, 2008, p. 157). En
fait, une grande partie de l’apprentissage social a lieu dans des situations
où l’apprentissage ne serait pas prédit par la théorie traditionnelle du
conditionnement, parce que celui qui apprend n’a pas fait de réponse
active et n’a reçu aucun renforcement tangible. L’individu, après avoir
simplement observé le comportement d’une autre personne (le modèle)
qui a été renforcé ou puni, se comporte plus tard de la même façon ou
non. C’est ce qu’on appelle l’apprentissage par observation (Bandura,
1977) et nous apprenons à la fois de comportements prosociaux
(aidants) et antisociaux (nuisibles).
La cognition entre fréquemment dans l’apprentissage par observation sous forme d’attentes. Souvent, après avoir observé un modèle, on
peut penser « si je fais exactement ce qu’il fait, j’obtiendrai le même
renforcement ou j’éviterai la même punition » (Gerrig & Zimbardo,
2008, p. 159). Toujours selon ces auteurs, le comportement observé
d’un modèle est le plus influent quand (1) il est vu comme ayant des
conséquences de renforcement ; (2) il est perçu de façon positive,
apprécié et respecté ; (3) il existe des similitudes perçues entre les
caractéristiques et les traits de caractère du modèle et ceux de l’observateur ; (4) l’observateur est récompensé pour avoir prêté attention au
comportement du modèle ; (5) le comportement du modèle est visible
et saillant : il ressort clairement par rapport aux autres modèles en
concurrence et (6) il est dans le champ de compétences de l’observateur
d’imiter le comportement. Les TCC vont donc favoriser les conditions
permettant l’apprentissage par imitation d’un comportement produit
par autrui ; elles vont également favoriser le développement de nouvelles compétences sociales et stimuler l’entraînement comportemental
de ces nouvelles compétences sociales.
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
2. INTÉRÊTS
DANS LA PRISE EN CHARGE
PSYCHOLOGIQUE DES PERSONNES CONFRONTÉES
À UNE MALADIE SOMATIQUE
En Europe et ailleurs, les psychologues sont de plus en plus impliqués
dans la prise en charge des patients fréquentant des services de cardiologie, de gastro-entérologie, de pneumologie, de rhumatologie, de néphrologie, d’oncologie, de soins palliatifs ou encore des centres de rééducation
fonctionnelle et cardiaque. Un certain nombre de modes d’interventions
cliniques, scientifiquement validées, peuvent être déployés dans le cadre
de ces structures de soins en vue d’infléchir positivement le cours de la
maladie par le biais de la compliance aux traitements. La prise en charge
des patients somatiques diffère d’une pathologie à l’autre : les patients
somatiques diffèrent par leurs symptômes, par leurs traitements médicaux
ou encore par les innovations médicales ou technologiques auxquelles
ils doivent faire face. Le tout se complique encore par la variété importante des modes d’adaptation des malades et des différents besoins
psychosociaux qu’ils expriment (Razavi, Delvaux, Marchal & Moucheux,
2008).
Les prises en charge les plus représentatives, novatrices et rigoureuses
seraient issues des approches d’orientation comportementale et cognitive
(cf. Fischer & Tarquinio, 2014). Leur intérêt spécifique réside dans le fait
qu’elles visent la réduction ou la suppression de symptômes, un recouvrement plus rapide de la santé, une diminution des risques de rechute et une
amélioration de la qualité de vie des personnes malades (cf. Gauchet,
Shankland, Dantzer, Pelissier & Aguerre, 2012 ; Mikolajczak, 2013 ;
Fischer & Tarquinio, 2014). Voici un exemple de gestion de symptômes :
le traitement cognitivo-comportemental de la lombalgie chronique ou de
la migraine à travers une meilleure gestion de la douleur par la personne
(pour plus de détails, voir Mikolajczak, 2013). Pour ce faire, les TCC
s’appuient sur la modification des facteurs cognitifs en restructurant les
pensées dysfonctionnelles du patient associées à la douleur (« pour diminuer
la douleur, il faut éviter certains mouvements »). Les TCC déconstruisent le
lien entre le sentiment d’impuissance (facteurs émotionnels) et la douleur.
Enfin, les TCC exposent la personne à d’autres comportements (« quand
j’ai mal à la tête, je dois rester sans rien faire ou, puis-je faire une activité de
détente telle que m’aérer quelques minutes »). Ces modifications ont pour but
d’empêcher l’apparition d’une kinésiophobie vis-à-vis de certains mouvements. Un point fort des thérapies comportementales est qu’elle donne
accès aux descriptifs détaillés de ses méthodes ; par exemple, vous y trou32
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Thérapies comportementales et cognitives
verez décrit étape après étape comment opérationnaliser une restructuration de la pensée d’un patient douloureux chronique souffrant de
lombalgie (cf. Laroche & Roussel, 2012).
3. EFFICACITÉ
DE CETTE APPROCHE
PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE
De manière générale, l’approche comportementale et cognitive dispose
de plusieurs méthodes d’intervention susceptibles de venir en aide aux
patients somatiques : la psychoéducation, une assistance dans la recherche
de sens, une expression – ventilation des émotions, une correction des
attributions erronées et des dramatisations (encore appelée technique de
restructuration cognitive et émotionnelle), ainsi qu’une diversification
des mécanismes d’adaptation (à l’aide de la résolution de problèmes par
exemple). Cette double approche comportementale et cognitive favorise
le développement de différentes capacités telles qu’utiliser des ressources
internes et externes ; contrôler certains facteurs de stress, se détendre
physiquement et psychologiquement ainsi que communiquer avec autrui
à propos de, et malgré la maladie (Razavi et al., 2008 ; Moorey & Greer,
2012 ; Mikolajczak, 2013).
À l’heure actuelle, plusieurs modes d’interventions cliniques, scientifiquement validées, existent, mais qu’apportent plus spécifiquement les TCC
dans les maladies somatiques ? Une revue systématique de la littérature sur
la dépression montrait que, toutes pathologies confondues, les groupes
recevant des interventions basées sur les TCC présentent une réduction
de symptômes plus importante que celle obtenue avec les thérapies interpersonnelles, les thérapies de soutien et les thérapies d’orientation psychodynamiques (Churchill et al., 2001). Plus spécifiquement, Dickens et al.
(2013) définissent les caractéristiques des interventions psychologiques qui
améliorent la dépression chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. Les interventions psychologiques telles que l’éducation, la
formation, les TCC, à savoir la relaxation et la résolution de problèmes
améliorent la dépression, bien que l’effet soit faible. Thieme & Gracely
(2009), quant à eux, regroupent quatorze études reprenant différentes
recherches randomisées dans le traitement de la fibromyalgie : les résultats
montrent une taille d’effet significative pour la réduction de la douleur
notamment après des groupes de traitement TCC. Et enfin, le tableau 1.1.
reprend trois études randomisées récentes, attestant de l’efficacité des
TCC, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein.
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Randomisé
GC
Cancer du sein
20 études
Méta-analyse
Randomisé
GC
Après chirurgie
À 11 ans
Cancer du sein
227 patientes
Andersen et al.,
2008
Antoni et al.,
2009
Randomisé
GC
Après la
chirurgie
À 6 mois
À 12 mois
Cancer du sein
(stades 1-3)
97 patientes
Tatrow et
Montgomery,
2006
Design
Participants
Groupe (10 semaines)
• Carnet d’observation
• Gestion du stress
• Relaxation
• Restructuration cognitive
• Amélioration des copings,
et des compétences
interpersonnelles
Groupe (10 semaines)
• Gestion du stress
• Relaxation
• Résolution de problèmes
• Assertivité
• Augmentation de l’activité
journalière
• Amélioration des habitudes
alimentaires
• Coping pour faire face aux
effets secondaires
Survie
• Différentes techniques TCC
Techniques
Adaptation
psychosociale
Adaptation
physiologique
Détresse
Douleur
Variable
dépendantes
Risque réduit de mort d’autres
causes
Risque réduit de récidive
et de mort du cancer du sein
Meilleure adaptation
physiologique : cortisol plus
faible (à 12 mois), cytokine Th1
plus élevé (à 6 mois)
Meilleure adaptation
psychosociale : anxiétés
spécifique et générale
diminuées (à 12 mois)
Meilleurs résultats en individuel
pour la détresse (pas significatif
pour la douleur)
62 et 69 % ont moins de
détresse et de douleur
respectivement comparé au GC.
Résultats
Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
Tableau 1.1
TCC et résultats obtenus chez des patientes atteintes d’un cancer du sein
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Thérapies comportementales et cognitives
Dans un tout autre domaine, les maladies rénales, à la demande de trois
services de néphrologie belges francophones, en 2010, Rocha, Krzesinski,
Warling, Smelten et Étienne ont développé trois modules TCC spécifiques
destinés à des patients souffrant d’une insuffisance rénale chronique
(IRC) : gestion de l’anxiété, réduction des affects dépressifs et psychoéducation. S’inspirant à la fois des théories de l’apprentissage et de diverses
théories cognitives relatives à l’étiologie de certains troubles de la personnalité (Bruchon-Schweitzer & Boujut, 2014) la prise en charge TCC de
ces patients dialysés s’est centrée sur trois objectifs, et ce à l’aide de diverses
techniques qui s’entrecroisent durant les modules : anxiété, dépression et
psychoéducation. Le premier objectif a été d’identifier puis de modifier les
pensées erronées (exemple : croire en son incapacité à gérer ou réduire la
douleur) ; ces distorsions cognitives seront remplacées par des pensées plus
réalistes et associées à des images agréables (par diversion et imagerie).
Deuxièmement, l’intervenant a renforcé les stratégies d’ajustement efficaces (coping), et réduit les stratégies nocives (apprendre à s’affirmer, à
communiquer, à suivre des prescriptions médicales, un programme d’exercices physiques, un régime). Le troisième objectif a permis de réduire à la
fois certaines cognitions erronées et les comportements nocifs qui y sont
associés par l’utilisation systématique de plusieurs techniques : restructuration cognitive, imagerie mentale, biofeedback, relaxation. Les résultats
observés pour les 47 patients montrent une diminution significative des
scores d’anxiété, de dépression et d’inquiétudes, une amélioration significative de la qualité de vie ainsi qu’une diminution significative du produit
biologique calcium-phosphore obtenu avant dialyse.
Parmi les différentes méthodes évoquées et ayant démontré leur efficacité, nous allons décrire celles qui sont les plus fréquemment utilisées dans
les maladies somatiques. La gestion du stress (et du stress professionnel)
ne sera pas abordée en détail, car cette problématique s’opérationnalise à
travers la combinaison de plusieurs techniques, comme la relaxation (et
autres méthodes de détente musculaire), la gestion du temps, l’exposition
graduée, la restructuration émotionnelle et cognitive, l’assertivité associée
à des habiletés de communication. Bien que très présente dans la prise en
charge des patients somatiques, la gestion du stress constitue un champ
interdisciplinaire en soi, qui dépasse l’objet de ce chapitre.
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
3.1. La psychoéducation
Tout en n’étant pas à strictement parler une méthode issue des TCC, la
psychoéducation est souvent intégrée dans des programmes de prise en
charge à composantes comportementales et cognitives. Comme le mentionne Mikolajczak (2013), « la psychoéducation consiste en un processus
par étapes comprenant un ensemble d’activités de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d’aide psychologique et sociale. La psychoéducation
concerne la maladie, les traitements, les soins, l’organisation et les procédures
hospitalières, ainsi que les comportements de santé et ceux liés à la maladie ». Sa fonction essentielle est de diminuer l’incertitude et de permettre
au patient de gérer au mieux les implications somatiques, affectives, familiales, sociales et professionnelles de la maladie et des traitements. Elle comporte une clarification de l’information concernant les procédures
diagnostiques et thérapeutiques, leurs effets secondaires, et les possibilités de
les contrôler. Elle implique un renforcement des informations données par
les équipes soignantes, une identification des ressources psychosociales du
patient ainsi qu’une explicitation des réactions émotionnelles habituellement
associées à la situation. Ces techniques éducatives peuvent être employées
conjointement dans des programmes intégrés et s’accompagnent de plus en
plus de l’utilisation de supports écrits, audiovisuels ou informatiques
(Andersen et al., 2008 ; Razavi et al., 2008 ; Mikolajczak, 2013).
3.2. La relaxation
À nouveau la relaxation n’est pas une technique spécifique aux TCC, mais
elle est fréquemment associée à des programmes à composantes comportementales et cognitives. La relaxation se réfère à toute technique s’exerçant sur le tonus musculaire, visant son relâchement et pouvant agir
également sur la personnalité dans sa globalité (Sapir, 1974). Deux grands
types de techniques de relaxation sont à distinguer : les méthodes neuromusculaires, introduites par Jacobson (1938) et les méthodes utilisant
l’autoconcentration et l’autohypnose introduites par Schultz (1884-1970) :
le training autogène. Sur le plan physique, la relaxation permet une prise
de conscience du corps, un retour à un état de bien-être et de sensations
agréables, et un contrôle des tensions par l’apprentissage de l’autodécontraction. Sur le plan psychologique, la détente mentale favorise l’amélioration de l’attention et de la concentration, la prise de conscience et le
contrôle des pensées, émotions et sentiments, et la prise de distance par
rapport aux événements vécus (Razavi et al., 2008).
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Thérapies comportementales et cognitives
Berghmans et Tarquinio (2009) illustrent les résultats obtenus grâce à
cette méthode : l’étude de Sutherland et al. (2005) réalisée auprès de
patients atteints par une sclérose en plaques, montrent des effets positifs
du training autogène sur la qualité de vie et le bien-être des malades. Dans
une étude sur la réhabilitation cardiaque, Brugemann et al. (2007) ont
évalué les effets d’exercices de relaxation auprès de cent trente-sept
patients. Les résultats montrent une très nette amélioration au niveau de
la qualité de vie jusqu’à neuf mois après la réhabilitation. Les travaux de
Yu (2007) examinent les effets de la relaxation progressive sur la détresse
psychologique chez des patients chinois victimes d’une crise cardiaque et
montrent une réelle amélioration au niveau de la gestion de la détresse
psychologique qui est essentiellement due à une baisse du score de dépression, alors que le score d’anxiété n’est pas réduit de manière significative.
3.3. La désensibilisation systématique/l’exposition
La désensibilisation systématique est une technique comportementale standardisée. Basée sur la méthode de relaxation musculaire progressive de
Jacobson, elle propose au patient d’expérimenter simultanément un état
de relaxation et les situations imaginaires associées aux effets anticipatoires
indésirables. Pour ce faire, le thérapeute apprend au patient la technique
de relaxation choisie, et ensuite hiérarchise les situations déclenchant
anticipativement l’anxiété, les nausées et/ou les vomissements. Une fois
profondément relaxé, le patient est invité ensuite à imaginer successivement chacune des scènes déclenchantes (Razavi et al., 2008 ; Moorey &
Greer, 2012).
3.4. La restructuration cognitive
La psychothérapie cognitive se base sur l’hypothèse théorique selon laquelle
certains symptômes ou leurs conséquences sont en relation étroite avec les
représentations mentales et les schémas de pensée. Ceux-ci peuvent engendrer ou entretenir une détresse psychologique ou des états psychopathologiques. La psychothérapie cognitive consiste donc à apprendre au patient
à identifier ses représentations mentales et à contrôler ses pensées automatiques négatives, à lui en faire comprendre l’impact sur le développement de ses symptômes ou de certaines conséquences de ceux-ci, et à
l’aider à modifier ses schémas de pensée par la mise en place de nouvelles
stratégies d’adaptation. La thérapie cognitive doit aussi viser la gestion des
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
difficultés rencontrées par le patient comme l’incertitude, qui domine souvent le quotidien des malades et de leurs proches, et pour laquelle une
intervention psychologique s’avère souvent nécessaire (Razavi et al., 2008 ;
Antoni et al., 2009 ; Rocha et al., 2010).
3.5. La résolution de problème et l’activation
comportementale
Selon Wagener, Bragard, Jonius et Étienne (2014), la Résolution de Problème (RP) est un outil thérapeutique, développé dans les années 1970
par D’Zurilla et Goldfried, qui s’inscrit dans le courant comportemental et
cognitif. La RP a pour objectif de trouver une solution à un problème
particulier au travers de différentes étapes : définition et formulation du
problème, génération de solutions alternatives, prise de décision, implémentation d’une solution, évaluation du résultat de la solution.
L’implémentation d’action ou activation comportementale, quant à elle,
consiste à augmenter les activités d’un patient afin qu’il puisse être en
contact avec des contingences environnementales de type renforcement
qui lui permettront d’améliorer sa situation en termes de pensée, d’humeur
et de qualité de vie (Sniehotta, Scholz & Schwarzer, 2005). Elle est soustendue par trois principes clés : la motivation suit l’action, il est important
d’expliquer au patient que c’est en mettant en œuvre une activité qu’il va
en tirer satisfaction, ce qui entraînera une motivation à renouveler l’opération ; l’action est simple et concrète, les objectifs fixés sont toujours
proximaux, c’est-à-dire qu’un minimum de temps et d’efforts doit être
réalisé pour atteindre un premier objectif, puis un second jusqu’à atteindre
l’objectif principal ; et enfin, l’action est agréable et/ou gratifiante. Un
« feedback » est donné au patient par le thérapeute à chaque séance sur
les tâches réalisées hors sessions. Ce « feedback » est constitué majoritairement de renforcements positifs et de commentaires/suggestions sur les
améliorations possibles. Ce « feedback » constitue déjà un aspect non
négligeable de la thérapie puisqu’il améliore le sentiment d’efficacité personnelle, il suscite davantage d’intérêts et améliore dès lors la performance
même du patient. Il est d’ailleurs indispensable au sein même des implémentations d’actions puisqu’il encourage le patient à avancer dans l’atteinte
de ses différents objectifs.
Dans leur étude réalisée auprès de femmes atteintes d’un cancer du sein
et souffrant de dépression, Hopko et al. (2011) combinent huit sessions
comprenant de l’activation comportementale et de la résolution de pro38
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Thérapies comportementales et cognitives
blèmes. Les résultats montrent que les deux traitements sont efficaces avec
des améliorations cliniques significatives. Les améliorations sont maintenues à douze mois de suivi avec un effort plus marqué pour les patients
ayant reçu l’activation comportementale.
4. ILLUSTRATION
CLINIQUE
4.1. Contexte Dans les unités de cardiologie, le travail de prise en charge se réalise en
concertation avec une équipe pluridisciplinaire qui comprend la plupart
du temps : médecin, infirmier, assistant social, kinésithérapeute et diététicien. Les principaux troubles somatiques rencontrés par le psychologue
sont, par ordre décroissant, l’infarctus du myocarde, l’angine de poitrine
et la décompensation cardiaque. Globalement, le but principal est d’apporter des soins médicaux, psychologiques et sociaux afin de retarder l’évolution de la maladie.
Le travail du psychologue se déroule essentiellement en trois phases.
Dans la majorité des cas, il rencontre le patient dès la phase 1 qui correspond à la période de l’hospitalisation ; l’objectif principal est une détection
précoce de la détresse émotionnelle. Le psychologue prolonge cet accompagnement en phase 2 lorsque le patient est invité à participer à la rééducation. Les objectifs sont d’aider le patient cardiaque à gérer aux mieux
ses facteurs de risque cardiovasculaires et de favoriser la reprise d’une vie
active. Au cours de cette phase, le patient dispose des groupes psychoéducatifs et/ou des entretiens individuels. La phase 3, quant à elle, lui
permet d’être suivi à long terme (45 séances de rééducation par an, renouvelables chaque année). L’objectif principal est de le consolider dans ses
efforts de changements comportementaux, cognitifs et émotionnels en vue
d’une hygiène de vie saine.
À chaque stade, le psychologue a pour mission d’identifier puis de lever
les obstacles psychologiques (stress, anxiété, dépression) qui pourraient
empêcher le patient de se soigner. Il évalue régulièrement les capacités
d’adaptation du patient à sa maladie cardiaque. Les méthodes d’action
utilisées sont fonction de sa formation personnelle, car il n’existe pas de
méthode thérapeutique imposée ni de formation spécifique exigée du psychologue en cardiologie, néanmoins les méthodes comportementales sont
les plus fréquemment utilisées (Mikolajczak, 2013 ; Fischer & Tarquinio,
2014).
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
4.2. Présentation du cas
En juillet 1996, nous faisons connaissance avec Monsieur B, âgé de 43 ans,
lors de sa rééducation, qui a débuté dans les suites d’un premier accident
cardiaque : un infarctus aigu avec nécrose inférieure assez limitée (Artères
IVA et circonflexe à 70 %). Initialement pris en charge par le service des
urgences, il bénéficiera d’une angioplastie de la coronaire droite avec la
pause d’un stent suivie d’un bon résultat anatomique. Pour optimaliser sa
récupération après ce premier événement somatique, le patient s’engage
dans une réadaptation cardiaque qu’il démarre en septembre 1996, période
pendant laquelle il bénéficiera des 45 premières séances hebdomadaires
incluant 20 minutes de relaxation, une heure de gymnastique quotidienne,
des conseils diététiques, un suivi médical rapproché et un suivi psychologique ponctuel axé uniquement sur la gestion du stress en groupe. Or, le
bilan psychologique d’entrée de Monsieur B révèle qu’il est anxieux à propos de sa santé : il identifie avoir tendance à interpréter de manière excessive le moindre symptôme physique. Au fur et à mesure de la rééducation,
les séances de gymnastique en groupe lui permettent d’avoir du recul, car
l’effort physique régulier et progressif rassure le patient sur sa résistance à
produire des efforts. De plus, chaque exercice est suivi d’un contrôle des
paramètres (tension et pouls) qui objective les progrès. À l’issue des douze
semaines du programme classique, le patient gère mieux ses risques cardiaques : il a arrêté de fumer, a modifié son alimentation qualitativement,
mais n’a pas perdu de poids ; il prend ses médicaments et aborde la reprise
de travail sereinement. Par contre, suite à son retour au travail, il ne
maintient pas une activité sportive régulière (phase 3) malgré les bienfaits
de la rééducation. Lors de ce premier incident, Monsieur B ne s’engagera
pas dans un suivi psychologique de sa gestion de son anxiété.
Durant 17 années, Monsieur B ne présente aucune manifestation cardiaque : il se sent bien, mène une vie normale, n’a pas de plaintes et
maintient sa qualité de vie. Mais, lors du second incident, nous constaterons que progressivement, il a relâché ses efforts (sauf pour le tabac) : il a
pris du poids, deviendra de plus en plus sédentaire (notamment à cause de
problème de genoux) et abandonnera certains de ses médicaments. Son
cardiologue étant retraité, il ne se donne pas la peine d’en trouver un autre
et restera sans suivi cardiologique.
En 2013, Monsieur B se réveille brutalement en pleine nuit avec la
sensation d’étouffer. Il doit être amené d’urgence à l’hôpital, car il souffre
d’un œdème pulmonaire accompagné d’un pic hypertensif. Les différents
examens révèlent qu’il souffre d’une décompensation cardiaque. La dégra40
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Thérapies comportementales et cognitives
dation de sa fonction cardiaque est la résultante d’une gestion imparfaite
de ses facteurs de risque au cours des dernières années. Pour récupérer une
meilleure fonction, le patient doit à nouveau s’astreindre à différents
efforts : diminuer le sel, maintenir une activité physique modérée et régulière, surveiller son poids et surtout prendre ses médicaments au long court.
Le cardiologue implique le patient dans son traitement grâce à une
approche psychoéducative. Malgré cette prise en charge médicale de type
« rassurante », le patient une fois retourné à domicile présente un tableau
anxieux massif : insomnies, auscultations régulières de sa tension et de son
pouls, crises de panique, peur d’être seul, automédication (Xanax®,
Alprazolam). Il décide donc d’être suivi psychologiquement.
En résumé, qu’il s’agisse du premier ou du second incident cardiaque,
Monsieur B se caractérise par des réponses anxieuses face à la nécessité
de s’adapter à sa maladie somatique. Parmi les facteurs majorants l’anxiété de ce patient, nous retiendrons : (1) en 1971, le décès précoce de
son père cardiaque d’un œdème pulmonaire à 51 ans. Monsieur B restera
marqué et retiendra que la vie ne tient qu’à un fil. Il devient très anxieux
lorsque l’idée de la mort est évoquée. (2) En 2010, à la faveur d’un bilan
préopératoire de routine, il subira un examen cardiologique qui aboutira
à une remontrance de l’examinateur, lui signalant qu’il avait un cœur
trop gros (ce qui peut être le signe d’une décompensation cardiaque). Le
patient demande alors que le résultat de l’examen soit envoyé à son
médecin traitant, mais ce ne fut pas le cas. Il en déduit, trois ans plus
tard que son épisode de décompensation aurait pu être évité si à l’époque
on lui avait expliqué les mesures à prendre. Il reste marqué par cette
anecdote et ne veut plus revivre ce genre de situation. (3) Depuis 2013,
il veille à choisir un médecin avec qui il a du dialogue, de la proximité
et de la transparence, car il entend se soigner au mieux. Il met donc une
partie de la responsabilité de sa maladie sur un manque de communication entre médecins et médecin-malade. Depuis, il s’implique davantage
dans son traitement en posant des questions, mais aussi en se documentant notamment sur internet.
4.3. Objectifs de la prise en charge TCC
De manière globale, la prise en charge psychologique vise d’abord le repérage par Monsieur B des facteurs majorant son anxiété, puis une prise de
conscience de leur impact sur sa santé pour ensuite lui permettre de développer une réponse plus adaptée à sa maladie. Monsieur B a été vu sept fois
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
60 minutes entre janvier et juillet 2014 à raison d’environ une fois par
mois. Le contenu des sept séances s’appuie sur les recommandations d’un
guideline (European Association for Cardiovascular Prevention & Rehabilitation, 2012). Les deux premiers entretiens concernaient la psychoéducation
en rapport à la décompensation cardiaque. Les trois séances suivantes ont
porté sur la gestion de ses inquiétudes les plus invalidantes concernant sa
maladie, et les deux dernières sur des manifestations anxieuses concernant
d’autres domaines de sa vie. Le dernier entretien visait à aider le patient
à aborder la pension, à mettre en route des projets, ainsi qu’à être pro actif
(cf. prévention de la dépression).
De manière spécifique, pour diminuer l’anxiété et atteindre une réponse
plus adaptative, les entretiens se sont structurés autour des axes suivants :
créer une alliance thérapeutique, favoriser une hygiène de vie saine et
différencier les manifestations anxieuses des signaux cardiaques. Pour créer
l’alliance thérapeutique, la méthode d’intervention psychologique comportementale et cognitive utilisée est la psychoéducation. Pour l’hygiène
de vie et le diagnostic différentiel, ce seront la gestion de l’incertitude, la
diminution des évitements, le traitement des insomnies ainsi que l’apprentissage de la résolution de problèmes.
4.3.1. Psychoéducation
Lors de la première rencontre (1996), Monsieur B avait développé une
perception de la maladie cardiaque essentiellement fonctionnelle où selon
lui, le psychologique ne joue pas (« le psy, c’est pour les fous »). Pourtant,
mis brutalement face à sa vulnérabilité physique, il présentait déjà un
fonctionnement anxieux dans différents domaines, à savoir la santé, la
sécurité, l’argent et l’avenir, mais qu’il ne souhaite pas aborder. Au moment
de sa décompensation cardiaque brutale (2013), cette anxiété est ravivée :
il est disposé à la traiter.
Avec Monsieur B, l’objectif général de la psychoéducation est d’identifier les signes avant-coureurs de la décompensation. Le patient reçoit un
CD expliquant la décompensation cardiaque qui sert de base à la discussion
avec le psychologue. Il s’agit de vérifier si le patient comprend et retient
les recommandations liées à sa pathologie, puis ensuite de repérer d’éventuels obstacles à les mettre en pratique. Le psychologue complète l’information reçue par le patient, corrige certaines croyances et renforce les
bonnes pratiques. L’objectif secondaire porte sur l’amélioration de la gestion de son anxiété en diminuant sa vulnérabilité face à la maladie. Si le
patient adopte une bonne pratique, il se protégera plus longtemps de désa42
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Thérapies comportementales et cognitives
gréments physiques et psychologiques liés à sa pathologie, ce qui indirectement diminuera son anxiété. Par exemple, il évitera une hospitalisation
d’urgence, situation particulièrement redoutée par Monsieur B qui trouve
peu de réconfort face à son anxiété de la part du personnel hospitalier.
Lors des entretiens ultérieurs, une partie du temps sera toujours consacré
à la santé physique et à l’adhésion thérapeutique afin de renforcer le
patient dans ses nouvelles habitudes.
4.3.2. Gestion de l’incertitude, diminution des évitements,
traitement de l’insomnie et apprentissage de la résolution
de problème
L’objectif général de la gestion de l’incertitude est d’identifier les déclencheurs de l’anxiété pour ensuite en permettre la gestion. Dans le cas de
Monsieur B, cela nécessite la compréhension, l’identification et le diagnostic différentiel entre des signes d’anxiété versus des signes d’un problème
cardiaque, la diminution de l’automédication ainsi que la diminution des
réassurances.
Pour mieux différencier les symptômes, le patient a été amené à tenir
un journal d’auto observation de ses palpitations cardiaques et de ses sensations corporelles telles que des boules à l’estomac. Il a pu ainsi réaliser
qu’elles étaient déclenchées systématiquement par la crainte d’être seul en
cas de malaise ou par trop de nouveautés. Le patient a étoffé ses observations par une recherche sous forme de tableau des signes annonciateurs
d’un problème cardiaque versus un problème anxieux. Progressivement, il
a mieux discriminé ses symptômes et a pu dans un second temps appliquer
la relaxation apprise en réadaptation et qu’il maîtrisait déjà. Enfin, il a été
encouragé à se confronter à son anxiété notamment par l’exposition à certaines situations redoutées : prendre la voiture malgré un peu de fatigue,
sortir le chien un peu plus longtemps afin de réaliser qu’il en est capable.
Ces mises en situation ont permis au patient de restructurer ses cognitions
dramatiques.
Monsieur B ayant une meilleure connaissance des déclencheurs de son
anxiété et des sensations physiques l’accompagnant, il a pu se concentrer
sur leur gestion. Auparavant, lorsqu’il se sentait mal, il prenait son pouls
ou sa tension artérielle à plusieurs reprises et constatant que les symptômes
perduraient, il décidait de prendre du Xanax® tout en ayant peur de l’automédication. Dans un premier temps, le patient a été encouragé à demander à son médecin la posologie afin de vérifier s’il n’en prenait pas trop ou
trop peu. Le médecin l’ayant rassuré sur le risque d’accoutumance très
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
limité compte tenu de la dose, Monsieur B utilise son médicament sans
anxiété et uniquement si c’est nécessaire. Une fois ce problème écarté de
son esprit, il a pu se tourner vers la recherche de stratégies alternatives :
la relaxation, la lecture, s’activer et/ou se raisonner. Lors d’épisodes d’insomnies, les conseils sur l’hygiène du sommeil ont également favorisé la
diminution de son automédication.
Dès le départ, ce patient anxieux qui s’est senti vulnérable lors de sa
décompensation cardiaque cherche à prévenir la récidive en surveillant
ses paramètres cardiaques : pouls et tension. Paradoxalement, le cardiologue, intéressé par ces données renforce sans le savoir le patient dans sa
pratique compulsive de prendre son pouls. Ce comportement finit par
devenir problématique. En effet, il prend sa tension plusieurs fois par jour
et chaque fluctuation le faisant douter, il revérifie. Au final, il est même
anticipativement anxieux : voir le tensiomètre lui provoque des palpitations. Le patient réalise qu’il est dans un cercle vicieux : la peur de prendre
sa tension accélère son pouls et se répercute sur sa tension qui est forcément augmentée. Après avoir compris que les émotions s’accompagnent
de sensations physiques (phénomène de la blouse blanche), il accepte de
ne plus prendre sa tension que trois fois par jour. De plus, grâce à la psychoéducation il comprend mieux que les chiffres sont une tendance et que
d’autres éléments (fluctuation de poids, essoufflements) sont plus importants que la tension comme annonciateurs d’une récidive. Enfin, ses
contrôles cardiologiques sont bons, le médecin est systématiquement
encourageant sur son état de santé.
D’une manière générale, le psychologue proposera à Monsieur B de
diminuer ses comportements de réassurances. En effet, le patient ritualise
ses comportements en rapport avec la maladie y compris les outils « antianxiété » c’est comme cela qu’il finit par faire un usage « abusif » de la
relaxation. Il redoute de ne pouvoir écouter son CD de relaxation et se
sent contrarié si les conditions optimales ne sont pas réunies (être assis
tranquillement au calme 20 min). Il va être encouragé à s’assouplir, à
bousculer ses habitudes sous forme d’expositions programmées. Par
exemple, il va essayer d’aller se coucher sans disposer à portée de main
son téléphone, ses lunettes et son Xanax® ou faire sa relaxation à un
autre moment de la journée ou dans un autre fauteuil. De plus, ayant
peur d’être seul en cas de malaise, il surveille l’emploi du temps de sa
femme et dès que l’heure présumée de son retour est dépassée, il ne
s’occupe plus et reste en attente et s’énerve. De nouveau, assouplir son
emploi du temps, s’occuper, oser sortir de la maison va améliorer ce
problème.
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Thérapies comportementales et cognitives
L’objectif général de la diminution des évitements est de favoriser un
retour à une vie normale. Grâce à des informations sur le rôle de l’évitement dans le maintien de l’anxiété, le patient comprend qu’il doit
s’exposer à ses craintes ; celles-ci portent notamment sur l’éloignement
du domicile. Les recommandations médicales qu’il entend suivre lui
conseillent d’être plus actif physiquement. Afin de s’y plier, mais aussi
pour diminuer son anxiété liée à la récidive, il s’engage dans des balades
de quelques minutes régulièrement, avec son chien (objet contrephobique) dans son quartier. Cet exercice lui redonne confiance et lui
permet de se détendre. Progressivement, il tente d’élargir le périmètre
ou de modifier le parcours.
D’autres évitements sont présents : par exemple les microbes, car il se
sait plus fragile. Il est très difficile pour lui de savoir si cette fuite est motivée ou non par l’anxiété. Pour l’aider à trancher la question, il s’en remet
au départ à l’avis de son cardiologue qu’il consulte régulièrement ou joint
par téléphone. Au fil du temps, il devient plus autonome et décide de se
fixer une règle simple : il va éviter les risques évidents tels que se rendre
dans un hôpital pour rendre visite à un malade, avoir un contact physique
rapproché avec une personne malade.
Le patient reste marqué par le fait qu’il s’est réveillé subitement en
pleine nuit en train d’étouffer ; la nuit, le noir et la solitude lui rappellent
cet épisode. Lorsqu’il se couche, il s’ausculte, écoute son cœur afin de
déceler une éventuelle anomalie, mais ce comportement a tendance à lui
faire « rater » sa période d’endormissement. Il reste alors éveillé des heures
à ruminer et il ne sait plus quoi faire pour passer son temps. De plus, il
redoute les conséquences du manque de sommeil sur sa journée du lendemain. Au départ, il utilise un CD de relaxation pour s’aider à trouver le
sommeil. Cependant, ce rituel perd en efficacité. Grâce à de la psychoéducation sur les mécanismes du sommeil, il dédramatise la fatigue et teste
des alternatives en cas de difficultés de sommeil telles que la lecture, un
bain ou laisser ses tracas hors de la chambre. Le fait d’avoir plusieurs ressources à disposition en cas d’insomnie, l’aide à se détendre et à dormir.
Pour terminer sa prise en charge et diminuer encore le fond anxieux de
ce patient, il a été entraîné à la résolution de problème sur base de situations
redoutées. Le patient a reçu un document reprenant les étapes de la résolution
de problème et a été encouragé à l’utiliser sur deux problèmes concrets :
qu’est-ce qu’on fera quand mes beaux-parents ne seront plus autonomes ?
Comment m’occuper à ma pension ? Monsieur B a tendance à dénoncer les
problèmes, à les anticiper plus qu’à les résoudre : il ne met rien en place, il
n’analyse jamais l’entièreté de son tracas. Pour résoudre le problème, il sera
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Table des matières
Sommaire
5
Liste des auteurs
7
Préface
11
Introduction
17
PARTIE 1
Interventions individuelles
23
A. Approches structurées
25
Chapitre 1 Thérapies comportementales et cognitives
27
1. Présentation de l’approche psychothérapeutique
1.1. L’apprentissage
1.2. Les principes du conditionnement et du renforcement
27
27
29
29
29
30
1.2.1. Le conditionnement classique
1.2.2. Le conditionnement opérant
1.2.3. L’apprentissage par observation/le modeling
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
2. Intérêts dans la prise en charge psychologique des personnes
confrontées à une maladie somatique
3. Efficacité de cette approche psychothérapeutique
3.1. La psychoéducation
3.2. La relaxation
3.3. La désensibilisation systématique/l’exposition
3.4. La restructuration cognitive
3.5. La résolution de problème et l’activation comportementale
4. Illustration clinique
4.1. Contexte 4.2. Présentation du cas
4.3. Objectifs de la prise en charge TCC
4.3.1. Psychoéducation
4.3.2. Gestion de l’incertitude, diminution des évitements,
traitement de l’insomnie et apprentissage de la résolution
de problème
4.3.3. Prévention de la dépression
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39
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5. Conclusion
47
Chapitre 2 Mindfulness
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1. Historique et principes
1.1. Maladie somatique et pratiques méditatives :
l’histoire d’une rencontre
1.2. Les approches thérapeutiques basées sur la méditation
de pleine conscience
49
1.2.1. Les protocoles standardisés basés sur la pratique
de la méditation de pleine conscience
1.2.2. L’entraînement formel à la méditation de pleine conscience
a) Focaliser son attention
b) La posture d’observation
2. Intérêts
2.1. Perception corporelle et douleur
2.1.1. De la sensibilité à la perception de la douleur
2.1.2. Mindfulness et perception de la douleur
2.1.3. Modifications des structures impliquées
dans le traitement de la douleur
2.1.4. Modifications de l’anticipation de la douleur
et de l’état physiologique parasympathique
2.2. Régulation attentionnelle et maladie somatique
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Table des matières
2.3. Régulation émotionnelle et maladie somatique
2.4. Perception du soi et d’autrui
3. Efficacité prouvée
4. Étude de cas
4.1. Anamnèse de la patiente
4.2. Analyse qualitative 4.3. Analyse quantitative
5. Conclusion
Chapitre 3 Eye Movement Desensitization and Reprocessing
(EMDR)
1. Quelques aspects de la psychothérapie EMDR
1.1. Le Modèle TAI
1.2. Le temps de la reconnaissance
1.3. Protocole standard EMDR
2. Application de l’EMDR
dans le champ des maladies chroniques : le cas de l’infarctus
et du cancer du sein
2.1. EMDR et infarctus du myocarde : présentation d’un cas
2.2. EMDR et cancer du sein : le syndrome du sein fantôme
3. Conclusion
B. Approches introspectives
Chapitre 4 Approche expérientielle et centrée sur la personne
1. Présentation de l’approche centrée sur la personne
1.1. Ses principes de base
1.2. Son efficacité thérapeutique
2. L’approche centrée sur la personne dans la prise en charge
des personnes confrontées aux douleurs chroniques
2.1. La douleur chronique et les traitements
2.2. Points d’intégration de l’ACP dans le domaine
de la douleur chronique
2.2.1. L’importance d’une vision positive et globale de la personne
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69
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
2.2.2. La rencontre avec l’autre et avec soi, l’accompagnement,
les attitudes facilitatrices et leur interaction
111
3. Illustrations cliniques
3.1. Le travail en individuel
3.2. Le travail en groupe : des lieux particuliers
pour expérimenter d’être soi
3.3. Le travail auprès des soignants
4. Conclusion
114
114
Chapitre 5 Approche psychodynamique multifocale
125
1. Présentation de l’approche psychodynamique
2. Intérêt de l’approche psychodynamique dans le champ somatique
3. Efficacité et illustrations : une approche basée sur l’étude de cas
3.1. Le sujet malade : Anaïs, un cas de « résilience »
par la dialyse
126
Conclusion sur le suivi d’Anaïs et sur nos interventions 3.2. Le soutien aux proches
Illustration clinique : exemple d’un atelier avec les patients
en dialyse ambulatoire ou à domicile et leur conjoint
3.3. Les soignants aux prises avec la maladie :
entre souffrance et violence
3.3.1. Première situation : violence d’un geste de soin « anodin »
3.3.2. Deuxième situation : être la « cible » des soignants
3.3.3. Troisième situation : une infirmière victime
de harcèlement sexuel
3.3.4. Quatrième situation : Philippe : un ancien soignant soigné
120
121
122
128
131
131
135
136
138
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142
143
144
145
4. Conclusion
146
Chapitre 6 Gestalt-thérapie
149
1. Historique et grands principes
1.1. La naissance de la Gestalt-thérapie
1.2. Les grands principes
149
149
151
151
154
1.2.1. Concepts et terminologie gestaltistes
1.2.2. Techniques en Gestalt
2. Intérêt de la Gestalt dans la prise en charge des personnes
confrontées à une maladie chronique
2.1. Techniques gestaltistes : une accroche en milieu hospitalier
158
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Table des matières
2.2. « Ici et maintenant » : recentrage sur les émotions
2.3. Une vision holistique en réponse au morcellement des soins
2.4. Élargissement des interprétations possibles :
le patient acteur
2.5. De la neutralité bienveillante à la relation chaleureuse
3. Efficacité de la Gestalt-thérapie
4. Illustrations cliniques :
l’apport gestaltiste en éducation thérapeutique du patient
4.1. Illustration clinique individuelle : exploration gestaltiste
de la balance décisionnelle
4.2. Illustration clinique de groupe : « Mieux vivre avec
son diabète »
5. Conclusion
C. Approches imaginatives
158
159
160
162
164
165
166
173
178
181
Chapitre 7 Hypnothérapie
183
1. Présentation de l’approche psychothérapeutique
1.1. La préhistoire de l’hypnose
1.2. L’essor de l’hypnose
1.3. Le premier âge d’or de l’hypnose
1.4. La période contemporaine
1.5. Actuellement, le second âge d’or
1.6. Incidences
1.7. Théories descriptives et explicatives de l’hypnose
183
183
184
186
187
188
190
192
192
193
193
194
195
196
1.7.1.
1.7.2.
1.7.3.
1.7.4.
1.7.5.
L’hypnose comme état de conscience modifiée
L’hypnose comme régression
La situation hypnotique comme « jeu de rôles »
L’hypnose comme support aux métaphores
L’hypnose comme psychopathologie
1.8. Une synthèse
2. Intérêts dans la prise en charge des personnes confrontées
à une maladie somatique
2.1. Principes
2.2. Éléments de preuve scientifique
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
3. Illustration clinique à travers des maladies somatiques
3.1. Patients
3.1.1. Charlotte, suivie pour un cancer du sein
3.1.2. Bakary, patient souffrant de drépanocytose
3.2. Proches
3.2.1. La famille de Grégoire, souffrant de migraines
3.2.2. Anita : accompagnement d’un travail de deuil
201
201
201
202
204
204
205
4. Conclusion
205
Chapitre 8 Sophrologie
207
1. Qu’est-ce que la sophrologie ?
1.1. Origine, définition et caractéristiques
207
207
208
209
209
210
210
211
212
212
213
213
213
214
214
214
217
1.1.1.
1.1.2.
1.1.3.
1.1.4.
La sophrologie est-elle une science ?
La sophrologie comme philosophie pratique
La sophrologie comme thérapeutique
La sophrologie comme art ou technique
1.2. Fondements théoriques et pratiques
1.2.1. La phénoménologie de Husserl et de Heidegger
1.2.2. La spiritualité bouddhiste, le zen et la méditation 1.2.3. L’analyse existentielle de Binswanger
1.3. Techniques psychocorporelles
1.3.1. La relaxation physiologique de Jacobson 1.3.2. Le training autogène de Schultz 1.3.3. Le yoga 1.4. Concepts fondamentaux et grands principes
1.4.1. Concepts fondamentaux
1.4.2. Quatre grands principes
2. Quels avantages présente l’approche sophrologique
pour la prise en charge des personnes confrontées
à une maladie somatique ?
3. Peut-on parler d’efficacité de la sophrologie ?
4. Présentation de deux cas cliniques : la sophrologie
en oncologie et la sophrologie comme soutien pour la prise
en charge globale du patient en hospitalisation
4.1. Sophrologie et chimiothérapie : Madame M.
4.2. Sophrologie, communication soigné-soignant
et prise en charge psychosociale : M. E.
5. Conclusion
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Table des matières
PARTIE 2
Interventions familiales et groupales
233
Chapitre 9 Thérapies familiales systémiques
235
1. Les prises en charge familiales et systémiques
2. Intérêt des interventions systémiques dans le champ
des pathologies somatiques
3. L’impact du cancer sur la famille
4. La prise en charge des familles en oncologie
5. Illustrations cliniques
5.1. Prise en charge des couples en oncologie
235
5.1.1. Le couple F et leur fille
5.1.2. Le couple R et le changement
5.1.3. Mme et M. X : la mise à jour des éléments conflictuels
5.2. Prise en charge des enfants de patients suivis en oncologie
5.2.1. L’« Espace Luciole » aux Cliniques universitaires
Saint-Luc à Bruxelles
5.2.2. La famille T
238
239
243
245
245
246
248
249
250
251
252
6. Conclusion
253
Chapitre 10 Thérapies de groupe
255
1. Les thérapies de groupe
2. Leur intérêt dans les maladies somatiques
2.1. La maladie d’Alzheimer
2.2. Répercussions psychiques et physiques chez l’aidant
2.3. Psychothérapies proposées aux aidants
3. Efficacité des thérapies de groupe chez les aidants
4. Illustrations cliniques
4.1. Le groupe de parole
255
4.1.1.
4.1.2.
4.1.3.
4.1.4.
4.1.5.
4.1.6.
4.1.7.
Le groupe de parole : un espace neutre
Le groupe de parole : le respect de la temporalité de chacun
Le groupe de parole : un partage d’expériences
Le groupe de parole : susciter la prise de recul
Le groupe de parole : valoriser le rôle d’aidant
La mise en place d’un groupe de parole
Le rôle du psychologue
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257
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Interventions psychothérapeutiques dans les maladies somatiques
4.2. Thérapie comportementale et cognitive en groupe,
centrée sur les pensées dysfonctionnelles des proches
par rapport à l’aide apportée
4.2.1. Description des 13 séances du programme PRISMA
4.2.2. Illustration du programme PRISMA
avec deux cas cliniques
268
268
271
5. Conclusion
279
Chapitre 11 Thérapies multifamiliales
281
1. Présentation de la thérapie multifamiliale
1.1. Définition et bref historique
1.2. Une diversité théorique et pratique
1.3. Techniques
1.4. Rôles des thérapeutes
2. Les intérêts de la thérapie multifamiliale dans la prise en charge
des personnes confrontées à une maladie somatique
3. Que sait-on de l’efficacité de la thérapie multifamiliale ?
4. Illustration d’une thérapie multifamiliale en néphrologie
4.1. L’insuffisance rénale chronique
4.2. La mise en place d’une thérapie multifamiliale en néphrologie
4.3. Présentation du programme et illustration du travail
d’un couple
281
281
282
284
285
4.3.1. Présentation du programme
4.3.2. Illustration clinique : Monsieur et Madame C
285
287
291
291
293
296
296
301
5. Conclusion
303
Chapitre 12 Place des interventions psychothérapeutiques
en éducation thérapeutique
305
1. Qu’est-ce que l’éducation thérapeutique du patient ?
1.1. Développement de l’éducation thérapeutique du patient
1.2. Définition et présentation de l’éducation thérapeutique
du patient
1.3. Des notions de l’éducation thérapeutique
qui intéressent les psychologues
1.3.1. L’approche centrée sur la personne
1.3.2. L’accompagnement psychosocial
1.3.3. L’acquisition de compétences d’adaptation
306
306
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Table des matières
2. Des liens étroits entre éducation thérapeutique
et interventions psychothérapeutiques
2.1. Des modèles théoriques communs à l’éducation
thérapeutique et à la psychologie
2.1.1.
2.1.2.
2.1.3.
2.1.4.
La théorie de l’apprentissage social Le modèle des croyances de santé
Le modèle transthéorique ou modèle du changement
Le modèle intégratif et multifactoriel
2.2. Des approches psychothérapeutiques utilisables
en éducation thérapeutique
2.2.1. Les approches psychothérapeutiques les plus fréquemment
utilisées en éducation thérapeutique
2.2.2. Des approches psychothérapeutiques à développer
2.2.3. Éducation thérapeutique et psychoéducation
312
312
313
314
315
316
318
318
320
322
3. Qu’est-ce qui différencie éducation thérapeutique
et interventions psychothérapeutiques ?
3.1. Éducation thérapeutique et psychothérapie individuelle
3.2. Éducation thérapeutique et psychothérapie de groupe
3.3. Éducation thérapeutique et psychothérapie familiale
4. Conclusion
324
324
325
326
Conclusion générale
329
Bibliographie
331
Index
349
Table des matières
355
327
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pgColl-CARR_8.qxp:pg2Coll.CARR-16x24 18/01/2016 15:06 Page 1
carrefour des psychothérapies
Collection dirigée par Edith GOLDBETER-MERINFELD
Giovanni ABIGNENTE (Adaptation française de Jean-Yves HAYEZ), Les racines et les ailes.
Giovanni ABIGNENTE (Adaptation française de Jean-Yves HAYEZ), Les racines et les ailes.
Ressources, tâches et embûches de la famille
Ressources, tâches et embûches de la famille
Maurizio ANDOLFI (Traduction d’Angela MACCIOCCHI), La thérapie racontée par les familles.
Maurizio ANDOLFI (Traduction d’Angela MACCIOCCHI), La thérapie racontée par les familles.
Un regard rétrospectif selon le modèle transgénérationnel
Un regard rétrospectif selon le modèle transgénérationnel
Maurizio ANDOLFI,
ANDOLFI, Anna
Anna MAsCELLANI
MASCELLANI (Traduction d’Angela MACCIOCCHI),
Maurizio
(Traduction d’Angela MACCIOCCHI),
Histoires
d’adolescence.
Expériences de
dethérapie
thérapiefamiliale
familiale
Histoires d'adolescence. Expériences
Bernard AUCOUTURIER,
AUCOUTURIER, La
La méthode
méthodeAucouturier.
Aucouturier.Fantasmes
Fantasmesd’action
d’actionetetpratique
pratique
Bernard
psychomotrice
psychomotrice
Arnoud
ARNTZ, Hannie
Hannie van
VanGENDEREN
GENDEREN(Traduction
(Traductiond’Elsa
d’ElsaBOUëT),
BOUËT),
Arnoud ARNTZ,
Thérapie des
des schémas
schémas et
et personnalité
personnalitéborderline
borderline (à paraître)
Thérapie
Anthony BATEMAN,
BATEMAN, Peter
Peter FONAGY
FONAGY(Traduction
(Traductionde
dePaco
PacoPrada,
Prada,Nader
NaderPerroud,
Perroud,Alexander
Alexander
Anthony
Downing,
Martin
Debbané),
Mentalisation
et
trouble
de
la
personnalité
limite.
Downing, Martin Debbané), Mentalisation et trouble de la personnalité limite.
Guide pratique
pratique
Guide
Aaron T.
T. BECk
BECK (Traduction
(Traductionde
deBernard
BernardPascal),
Pascal),La
Lathérapie
thérapiecognitive
cognitiveetetleslestroubles
troubles
Aaron
émotionnels
émotionnels
Rolando Omar
Omar BENENZON
BENENZON (Adaptation
(Adaptation française
françaisede
deFabienne
FabienneCAssIERs),
CASSIERS),
Rolando
La musicothérapie.
musicothérapie. La
La part
partoubliée
oubliéede
delalapersonnalité
personnalité
La
Antoine BIOY,
BIOY, Pascal-Henri
Pascal-Henri kELLER,
KELLER,Hypnose
Hypnoseclinique
cliniqueetetprincipe
principed'analogie.
d’analogie.
Antoine
Fondements d'une
d’une pratique
pratique psychothérapeutique
psychothérapeutique
Fondements
Suzette BOON,
BOON, kathy
Kathy sTEELE,
STEELE,Onno
OnnoVAN
VANDER
DERHART,
HART,Gérer
Gérerlaladissociation
dissociationd’origine
d’origine
suzette
traumatraumatique.
Exercices
pratiques
pour patients
et thérapeutes
tique.
Exercices
pratiques
pour patients
et thérapeutes
Sarah BOwEN,
BOWEN, Neha
Neha CHAwLA,
CHAWLA,G.
G.Alan
AlanMARLATT,
MARLATT,Addictions
Addictions: prévention
: préventiondedela la
rechute
sarah
rechute
basée sur
sur la
la pleine
pleine conscience.
conscience.Guide
Guideclinique
clinique
basée
John BYNG-HALL,
Réinventer
lesRégine
relations
familiales
CALEVOI, Gérard
DARGE,
GOssART,
Marc HAYAT,
Nicole
sylvie
kOCkELMEYER,
Romano
sCANDARIATO,
Nicole CALEVOI, Gérard DARGE, Régine GOSSART, Rita
MarcsFERRAZZA,
HAYAT, Sylvie KOCKELMEYER,
Le
psychodrame
psychanalytique
métathérapeutique.
supervision,
relance et dégagement
Romano
SCANDARIATO,
Rita SFERRAZZA,
Le psychodrame
psychanalytique
métathéraCANCRINI
Luigi
(Traduction
de silvia
GUZZI), L’océan borderline. Troubles des états limites,
peutique.
Supervision,
relance
et dégagement
récits de voyage
Luigi CANCRINI (Traduction de Silvia GUZZI), L’océan borderline. Troubles des états limites,
CAUTAERTs,
Michel
récits
de voyage « Je tu(e) il ». Psychanalyse et mythanalyse des perversions
D’AMORE, Les
salvatore
Approches
cliniques des perversions
Michel CAUTAERTS,
« Jenouvelles
tu(e) il ».familles.
Psychanalyse
et mythanalyse
Frank
M.
DATTILIO,
Thérapies
cognitivo-comportementales
pour les couples et les familles
Salvatore D’AMORE, Les nouvelles familles. Approches cliniques
Michel
DELBROUCk,
Psychopathologie.
Manuel
à l’usage du médecin
du psychothérapeute
Frank M.
DATTILIO, Thérapies
cognitivocomportementales
pour les et
couples
et les familles
Édouard
de PERROT,
La psychothérapie
de soutien.
Une perspective
Martin DEBBANÉ,
Mentaliser.
De la théorie
à la pratique
clinique psychanalytique
Édouard
de PERROT,Psychopathologie.
Martin wEYENETH,
Psychiatrie
etmédecin
psychothérapie.
Une approche(2e éd.)
Michel DELBROUCK,
Manuel
à l’usage du
et du psychothérapeute
psychanalytique
Michel DELBROUCK, La relation thérapeutique en médecine et en psychothérapie
Barry L. DUNCAN, scott D. MILLER, Bruce E. wAMPOLD, Mark A. HUBBLE,
Édouard de PERROT, La psychothérapie de soutien. Une perspective psychanalytique
L'essence du changement. Utiliser les facteurs communs aux différentes psychothérapies
Édouard de PERROT, Martin WEYENETH, Psychiatrie et psychothérapie. Une approche
Mansour EL FEkI (Éd.), La sexothérapie. Quelle thérapie choisir en sexologie clinique ?
psychanalytique
Nicolas FAVEZ, France FRAsCAROLO-MOUTINOT, Hervé TIssOT,
Philippe de TIMARY, Sortir l’alcoolique de son isolement
Naître et grandir au sein de la triade. Le développement de l’alliance familiale
Barry L. DUNCAN, Scott D. MILLER, Bruce E. WAMPOLD, Mark A. HUBBLE, L’essence du
Elisabeth FIVAZ-DEPEURsINGE, Antoinette CORBOZ-wARNÉRY, Le triangle primaire.
changement. Utiliser les facteurs communs aux différentes psychothérapies
Le père, la mère, le bébé
Mansour EL FEKI (Éd.), La sexothérapie. Quelle thérapie choisir en sexologie clinique ? (2e éd.)
Elisabeth FIVAZ, Le triangle primaire et les deux Psychologie de la parentalité
Nicolas FAVEZ, France FRASCAROLO-MOUTINOT, Hervé TISSOT, Naître et grandir au sein
Jacques FRADIN, Camille LEFRANÇOIs, La thérapie neurocognitive et comportementale.
de la triade. Le développement de l’alliance familiale
Prise en charge neurocomportementale des troubles psychologiques et psychiatriques
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02/09/2016 15:39:34
Elisabeth FIVAZ-DEPEURSINGE, Antoinette CORBOZ-WARNÉRY, Le triangle primaire.
Le père, la mère, le bébé
Elisabeth FIVAZ-DEPEURSINGE, Diane PHILIPP, Le bébé face au couple. Accompagner
les familles avec jeunes enfants
Jacques FRADIN, Camille LEFRANÇOIS, La thérapie neurocognitive et comportementale.
Prise en charge neurocomportementale des troubles psychologiques et psychiatriques
Edith GOLDBETER-MERINFELD, Le deuil impossible. Familles et tiers pesants
Edith GOLDBETER-MERINFELD, Juan-Luis LINARES, Luigi ONNIS, Elida ROMANO, Marco
VANNOTTI, Thérapie familiale en Europe. Inventions à cinq voix
Zohra GUERRAOUI, Gérard PIRLOT, Comprendre et traiter les situations interculturelles.
Approches psychodynamiques et psychanalytiques
Russ HARRIS, Passez à l’ACT. Pratique de la thérapie d’acceptation et d’engagement
Russ HARRIS, se libérer avec l’ACT. surmonter les principaux obstacles dans la thérapie
d’acceptation et d’engagement
Michel HELLER, Psychothérapies corporelles. Fondements et méthodes
Ann JERNBERG, Phyllis BOOTH, Theraplay. Une nouvelle thérapie par le jeu basée sur
l’attachement
David G. KINGDON, Douglas TURKINGTON (Traduction de Pierre PÉRIARD),
Thérapie cognitive de la schizophrénie. Une thérapie par le dialogue et l’écoute
du sujet
Ilios KOTSOU, Alexandre HEEREN, Pleine conscience et acceptation. Les thérapies
de la troisième vague
Juan Luis LINARES (Traduction de Felipe BARROS SOLANA), Des abus et autres
maltraitances. La maltraitance familiale, entre thérapie et contrôle
Jean-Claude MAES, Emprise et manipulation. Peut-on guérir des sectes ?
Muriel MEYNCKENS-FOUREZ, Christine VAN DER BORGHT et Philippe KINOO,
Éduquer et soigner en équipe. Manuel de pratiques institutionnelles
Pierre MICHARD, La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy. Une nouvelle figure
de l’enfant dans le champ de la thérapie familiale
Moïra MIKOLAJCZAK et Martin DESSEILLES, Traité de régulation des émotions
Moïra MIKOLAJCZAK, Isabelle ROSKAM, Stress et défis de la parentalité. Thématiques
contemporaines
Kekuni MINTON, Pat OGDEN, Clare PAIN, Le trauma et le corps. Une approche
sensorimotrice de la psychothérapie
Salvador MINUCHIN, Joel ELIZUR (Traduction de serge KANNAS),
Maladie mentale et hospitalisation psychiatrique. Familles, psychothérapies et société
Serge MORI et Georges ROUAN, Les thérapies narratives
Haim OMER (Traduction d’Édith GOLDBETER-MERINFELD), La résistance non violente.
Une nouvelle approche des enfants violents et autodestructeurs
Luigi ONNIS, Anorexie et boulimie, le temps suspendu. Individu, famille et société
Luigi ONNIS (Traduction de Michèle LAURENT), Asthme et enfant. Apports de la thérapie
familiale
André PASSELECQ (Éd.), Anorexie et boulimie. Une clinique de l’extrême
Isabelle ROSKAM, Sarah GALDIOLO, Jean-Christophe MEUNIER et Marie STIÉVENART
Psychologie de la parentalité. Modèles théoriques et concepts fondamentaux
Paolo RIGLIANO et Margherita GRAGLIA, L’homosexualité dans les psychothérapies.
Histoire, enjeux et perspectives
265518GSK_INTSOM_CS6_PC.indd 367
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Babette ROTHsCHILD (Traduction de Françoise DUCÈNE), Le corps se souvient.
Mémoire somatique et traitement du trauma
Benjamin SCHOENDORFF, Jana GRAND, Marie-France BOLDUC, La thérapie d’acceptation
et d’engagement. Guide clinique
Zindel V. SEGAL, J. Mark G. WILLIAMS, John D. TEASDALE (Traduction de Claude MASKENS),
La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression. Une nouvelle
approche pour prévenir la rechute (2e éd.)
Matteo SELVINI (Traduction de Dominique WATHELET), Réinventer la psychothérapie.
L’École de Mara Selvini-Palazzoli
René SIRVEN, Relaxation thérapeutique pour adolescents. Guide de pratique psychosomatique
Emmanuel STREEL et Léonie CHINET (Éd.), Cannabis. Approches thérapeutiques
contemporaines
Carlos SLUZKI, La présence de l’absent. Réalisme magique en thérapie familiale
Sylvie TORDJMAN Matthias WISS, À la rencontre des jeunes en souffrance. L’expérience
d’une équipe mobile pluriprofessionnelle
Onno VAN DER HART, Ellert R.S. Nijenhuis, Kathy STEELE, Le soi hanté. Dissociation
structurelle et traitement de la traumatisation chronique
Kelly G. WILSON, avec Troy DUFRENE, La pleine conscience en thérapie. Une approche de
la Mindfulness basée sur l’ACT
Jean-Jacques WITTEZAELE (Éd.), La double contrainte. L’influence des paradoxes de Bateson
en sciences humaines
Jeffrey E. YOUNG, Janet S. KLOSKO, Marjorie E. WEISHAAR (Traduction de Bernard PASCAL),
La thérapie des schémas. Approche cognitive des troubles de la personnalité
265518GSK_INTSOM_CS6_PC.indd 368
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Interventions psychothérapeutiques
dans les maladies somatiques
ISBN 978-2-8073-0016-3
ISSN 1780-9517
9782807300163_UNTAS_CV.indd Toutes les pages
Aurélie UNTAS
Catherine BUNGENER
Cécile FLAHAULT
est maître de conférences-HDR
en psychopathologie à l’Université
Paris Descartes et directrice des
études du master 1 de psychologie,
spécialité psychologie clinique
et psychopathologie intégrative.
Elle est également psychologue
clinicienne à l’AURA Paris, formée
aux thérapies familiales systémiques,
à l’hypnose et à l’éducation
thérapeutique.
Catherine BUNGENER
est professeur de psychopathologie
à l’Université Paris Descartes.
Elle est responsable du master de
psychologie, spécialité psychologie
clinique et psychopathologie
intégrative.
Cécile FLAHAULT
est maître de conférences-HDR
en psychopathologie à l’Université
Paris Descartes et responsable du
master de psychologie, spécialité
psychologie de la santé. Elle est
également psychologue clinicienne
et thérapeute familiale à l’Institut
Curie à Paris.
Interventions psychothérapeutiques
dans les maladies somatiques
Aurélie UNTAS
COUVERTURE : AXION FISZMAN & PARTNERS
L
es auteurs, tous psychologues, souhaitent présenter aux professionnels de santé un éventail
d’interventions psychothérapeutiques, pouvant être
proposées lors de l’accompagnement de patients
ayant une maladie somatique et de leurs proches.
L’objectif n’est pas d’être exhaustif, mais, dans une
perspective intégrative, de sensibiliser les lecteurs
au fait qu’actuellement, nous disposons d’un panel
de psychothérapies relevant de diverses approches
théoriques, souvent complémentaires les unes des
autres. Ces approches se différencient par leurs buts,
mais aussi par les moyens utilisés pour les atteindre.
Les interventions psychothérapeutiques exposées ici
sont individuelles, familiales ou groupales. Au sein des
approches individuelles, nous avons distingué des
approches structurées (TCC, Mindfulness et EMDR),
des approches plus introspectives (expérientielle et
centrée sur la personne, psychodynamique multifocale et Gestalt) ou encore imaginatives (hypnothérapie, sophrologie). Parmi les approches familiales
et groupales, nous décrivons les thérapies familiales
systémiques, de groupe et multifamiliales. Chaque
chapitre présente une approche psychothérapeutique, les intérêts de celle-ci dans les maladies
somatiques, les travaux scientifiques récents, et des
vignettes cliniques. L’ouvrage se termine par une
réflexion sur la place des interventions psychothérapeutiques en éducation thérapeutique.
carrefour des psychothérapies
Interventions
psychothérapeutiques
dans les maladies
somatiques
Accompagner les patients et leurs proches
Aurélie UNTAS, Catherine BUNGENER
et Cécile FLAHAULT (sous la direction de)
Préface de Marilou BRUCHON-SCHWEITZER
www.deboecksuperieur.com
02/09/2016 14:10
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