CM PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
Année 2013-2014 S6
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CM PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
Année 2013-2014 S6
La mort est un élément fondateur de nos existences. Comment on avance en âge ?
(centration sur des questions de construction de l’histoire personnelle, qui fait le récit de cette
histoire ? Comment le fait-il ? L’identité Question de la personnalité, de la personne). Il important
de voir comment l’identité se différencie du concept de personne et/ou de personnalité.
L’identité Qui suis-je ? On peut se poser cette question à tous les âges de la vie.
La personne théories centrées sur la personne, théorise la personne (idéologique et pratique).
Il est considéré comme l’initiateur de la psychologie life span. Il est assez peu connu, car il
s’est opposé à Freud et il a une pensée extrêmement vaste et difficile d’accès. Il était médecin,
psychiatre. Aux alentours des années 1900, il va s’intéresser à la pathologie mentale, et va être à
l’origine des premiers tests d’associations (Rorschach). Freud chargera Jung d’être le président de
l’association internationale de psychanalyse (grand degré de confiance entre les deux hommes).
On constate trois points de frictions entre Freud et Jung :
Le rôle joué par la sexualité dans la libido. Selon Jung, la libido est une énergie psychique,
apriori indifférenciée, qui va au cours du développement s’exprimer dans différents objets parmi
lesquels on trouve la sexualité. Pour Freud, dès l’enfance la libido va exprimer de manière indirecte la
sexualité (cachée à travers des objets). Si on prend la position freudienne, toute action dans
n’importe quel objet est finalement une manière de dissimuler son énergie sexuelle (tromper la
censure).
Une illustration de cette position va être trouvée sur la question du religieux (deuxième point
de divergence entre Jung et Freud). Pour Freud, le religieux est une forme de névrose (béquille pour
avoir un équilibre). Selon Jung, le phénomène religieux (dans son épaisseur historique aucune
civilisation n’a pu se passer de croyance religieuse) est une traduction de l’expérience du sacré.
Partant de cette observation, Jung a développé une théorisation de ce phénomène religieux comme
un mode d’expression particulier de la libido (une création nécessaire et équilibrante inventée par les
Hommes, une manière de gérer l’existence).
Un troisième point de friction a concerné l’interprétation des symboles, notamment le
rapport à la mythologie. L’interprétation du rêve est mode de lecture de l’activité symbolique. Les
images symboliques qui apparaissent ans le rêve dans la pratique sont reliées à l’activité pulsionnelle
de l’individu. Jung aura une conception plus élargie en croisant ces productions individuelles avec les
productions mythologiques d’un peuple (font culturel de symboles). Il affirme que les contes, les
mythes, sont des formes archétypales, des sortes d’algorithmes pour résoudre des nœuds
psychiques. Ainsi Jung construit le modèle d’archétype pour rendre compte de ces formulations
rencontrées dans toutes les cultures.
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Arès cette rupture, Jung va frayer son chemin. Sa théorie est beaucoup plus fréquente aux
USA, en Allemagne, en Autriche. Au niveau de la société, les français sont très différents (la question
des chapelles est loin d’être résolue). Derrière les archétypes, on trouve la notion d’inconscient
collectif. On retiendra plus particulièrement, les deux concepts :
- Enantiodromie : mis en place par Héraclite pour se référer au fonctionnement psychique et
l’articulation entre le désiré et le cusé. Jung a une conception bipolaire du fonctionnement
psychique avec cette position anti freudienne, selon laquelle l’inconscient n’est pas le lieu du
refoulement mais la contribution essentielle du fonctionnement conscient. C’est un mode de
régulation par renversement en son contraire. Jung indique que quand un extrême est atteint il
se renverse en son opposé. Cette régulation des opposés est essentielle à la compréhension du
fonctionnement psychique. Jung l’expose à de nombreuses reprises dans ses études de cas, il
montre que quand un individu est extrémiste sur un mode conscient, alors on va voir apparaitre
des comportements complètement opposés sur un mode inconscient. Cette gestion peut porter
sur le rapport entre le conscient et l’inconscient, mais ce qui va permettre de lire cette situation
est le principe d’énantiodromie. Jung va constamment présenter une psychologie où, quand il
propose un pôle l’autre pôle vient en complément.
- L’individuation : permet de décrire le développement de l’individu. On a l’action de devenir un
individu, derrière l’individu on a l’intuition du un. En psychologie on peut se poser la question du
un, est-ce une donnée a priori ? L’individu est-il une entité unique ? Est-ce une organisation
mouvante, de facteurs ? La pathologie est là pour nous indiquer que cette construction de l’unité
n’est pas acquise au départ. L’individuation est un processus de construction, de formation, de
particularisation d’une entité humaine, intégrer un nouveau collectif. L’affirmation (ou de
particularisation) impose à l’individu un ajustement continuel entre un mouvement de
distinction de différenciation d’une part, et un mouvement d’intégration des normes collectives
d’autre part. Pour Jung, se construire c’est à la fois s’affirmer comme un être unique, totalement
différencié et à même d’activer ses particularités tout au long de son existence, mais le risque est
d’âtre isoler. Aussi il complète ce mouvement de singularisation avec un mouvement corrélation
d’intégration des cadres sociaux. L’individu n’est pas coup du monde, il prendre position dans le
monde mais en ne craignant pas d’affirmer sa singularité. Donc l’individuation est un double
mouvement d’affirmation d’une individualité spécifique et d’intégration de normes groupales.
Ce processus d’individuation va se construire à travers le jeu de deux composantes ; persona et
ombre.
La persona : étymologiquement cela renvoie au masque porté par les acteurs dans le
théâtre antique. On saisit bien que le masque va être porté en fonction des rôles que
l’acteur entend jouer (en fonction du contexte, d’une scène, d’une intrigue). La situation
va créer l’apparition de tel ou tel masque. « La persona est une fonction de compromis
entre l’individu et la société en réponse à la question de savoir sous quel jour le premier
doit apparaitre au sein de la seconde. » (Jung). Elle permet donc à l’individu de s’adapter,
de s’ajuster à l’environnement et à ses demandes. On peut dire que les rôles sociaux sont
des expressions cette persona. Mais à chaque fois qu’un rôle est acti on barre la
possibilité d’apparition d’autres rôles, un ensemble d’occurrence ne va pas être activé.
Cet ensemble d’occurrences renvoie à l’ombre.
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L’ombre : correspond à tous les possibles qui sont écartés de manière momentané,
situationnelle ou totale. L’ombre ne correspond pas au refoulé freudien, il n’est pas
connoté péjorativement. L’ombre est constitué comme une réserve de masques, de rôles
possibles qui, si la situation change peuvent être utilisés et investis. Si la dimension
persona revient à montrer une facette de soi-même ; l’ombre revient à dissimuler.
Chaque choix de l’individu va laisser de côté d’autres occurrences. On peut dire que
l’ombre, est ce qui pour chacun, aurait pu être réalisé mais ne l’a pas été.
Dans l’ouvrage, Dialectique du moi et de l’inconscient, on trouve aussi une définition de la
persona. La psychologie de Jung est subtile car elle ne va pas s’inscrire dans une sorte de positivisme
natif régulièrement rencontré en psychologie. L’intérêt que l’individuation est un processus à l’œuvre
tout au long de la vie. C’est une conquête jamais totalement acquise, c’est un jeu de confrontation
entre l’individu, sa structure psychologique et la société. A l’intérieur de l’individu on trouve les
masques (la persona) et toutes les occurrences que cela évacue d’emblée et consignées dans
l’ombre. De ce jeu entre persona et ombre, l’individuation va se construire.
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