CM PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
Arès cette rupture, Jung va frayer son chemin. Sa théorie est beaucoup plus fréquente aux
USA, en Allemagne, en Autriche. Au niveau de la société, les français sont très différents (la question
des chapelles est loin d’être résolue). Derrière les archétypes, on trouve la notion d’inconscient
collectif. On retiendra plus particulièrement, les deux concepts :
- Enantiodromie : mis en place par Héraclite pour se référer au fonctionnement psychique et
l’articulation entre le désiré et le récusé. Jung a une conception bipolaire du fonctionnement
psychique avec cette position anti freudienne, selon laquelle l’inconscient n’est pas le lieu du
refoulement mais la contribution essentielle du fonctionnement conscient. C’est un mode de
régulation par renversement en son contraire. Jung indique que quand un extrême est atteint il
se renverse en son opposé. Cette régulation des opposés est essentielle à la compréhension du
fonctionnement psychique. Jung l’expose à de nombreuses reprises dans ses études de cas, où il
montre que quand un individu est extrémiste sur un mode conscient, alors on va voir apparaitre
des comportements complètement opposés sur un mode inconscient. Cette gestion peut porter
sur le rapport entre le conscient et l’inconscient, mais ce qui va permettre de lire cette situation
est le principe d’énantiodromie. Jung va constamment présenter une psychologie où, quand il
propose un pôle l’autre pôle vient en complément.
- L’individuation : permet de décrire le développement de l’individu. On a l’action de devenir un
individu, derrière l’individu on a l’intuition du un. En psychologie on peut se poser la question du
un, est-ce une donnée a priori ? L’individu est-il une entité unique ? Est-ce une organisation
mouvante, de facteurs ? La pathologie est là pour nous indiquer que cette construction de l’unité
n’est pas acquise au départ. L’individuation est un processus de construction, de formation, de
particularisation d’une entité humaine, intégrer un nouveau collectif. L’affirmation (ou de
particularisation) impose à l’individu un ajustement continuel entre un mouvement de
distinction de différenciation d’une part, et un mouvement d’intégration des normes collectives
d’autre part. Pour Jung, se construire c’est à la fois s’affirmer comme un être unique, totalement
différencié et à même d’activer ses particularités tout au long de son existence, mais le risque est
d’âtre isoler. Aussi il complète ce mouvement de singularisation avec un mouvement corrélation
d’intégration des cadres sociaux. L’individu n’est pas coup du monde, il prendre position dans le
monde mais en ne craignant pas d’affirmer sa singularité. Donc l’individuation est un double
mouvement d’affirmation d’une individualité spécifique et d’intégration de normes groupales.
Ce processus d’individuation va se construire à travers le jeu de deux composantes ; persona et
ombre.
La persona : étymologiquement cela renvoie au masque porté par les acteurs dans le
théâtre antique. On saisit bien que le masque va être porté en fonction des rôles que
l’acteur entend jouer (en fonction du contexte, d’une scène, d’une intrigue). La situation
va créer l’apparition de tel ou tel masque. « La persona est une fonction de compromis
entre l’individu et la société en réponse à la question de savoir sous quel jour le premier
doit apparaitre au sein de la seconde. » (Jung). Elle permet donc à l’individu de s’adapter,
de s’ajuster à l’environnement et à ses demandes. On peut dire que les rôles sociaux sont
des expressions cette persona. Mais à chaque fois qu’un rôle est activé on barre la
possibilité d’apparition d’autres rôles, un ensemble d’occurrence ne va pas être activé.
Cet ensemble d’occurrences renvoie à l’ombre.