Désormais toutes
les cliniques
doivent être équipées
d'une salle
de réanimation où
les patients
sont surveillés
en permanence
importante de beaucoup d'anesthésiques, no-
tamment des narcotiques, et ne les relâchent
ensuite que très lentement. Trois .jours après
une opération banale, on détecte encore, à
l'électroencéphalogramme, des ondes de coma
barbiturique dans le cerveau de malades en-
dormis au pentothal.
Certains sujets peuvent être réveillés rapi-
dement. Mais après une intervention grave, il
faut souvent maintenir le malade sous anesthé-
sie pendant un, deux ou même trois jours. Car
la souffrance aussi est une agression et elle
serait telle qu'elle suffirait à le mettre en état de
choc.
C'est pourquoi on distingue le simple réveil
anesthésique, quand l'opéré recommence à
respirer seul, du réveil médico-légal, qui cor-
respond au moment où l'on est sûr qu'll
a
évacué suffisamment de produits toxiques
pour ne plus courir aucun risque. Entre-temps,
il doit être maintenu dans une salle dite « de
réveil » et surveillé en permanence par l'anes-
thésiste avec autant de soin que pendant l'opé-
ration.
Du moins en théorie. Car un des malheurs de
l'anesthésie, en France, est la distance qu'il
peut y avoir entre la théorie et la pratique.
« En toute justice, il faudrait élever un
monument à Albertine Sarrazin »,
déclare le
docteur Gérard Chapus secrétaire général du
Syndicat national des Ane
sthésiologistes-Réa-
nimateurs français. Le 10 juillet 1967, la ro-
mancière devait subir l'ablation d'un rein. Elle
meurt sur la table d'opération, d'un arrêt du
coeur. Elle était fragile, minée par la tubercu-
lose, mal remise d'une précédente opération.
Mais, de nos jours, ce ne sont plus des excuses.
L'anesthésiste dispose d'une gamme très large
de produits, qui lui permettent de faire face à
toutes les situations. Il peut ajuster sa stratégie
à la durée et à la gravité d'une intervention, à
l'âge et 'à l'état du malade, tenir compte des
susceptibilités individuelles. A condition de
connaître son métier. L'anesthésie d'Albertine
Sarrazin avait été conduite en dépit du bon sens,
ainsi que devait le révéler l'enquête.
Après six ans de procédure, les juges de la
cour d'appel de Toulouse ont donc finalement
ANESTHÉSIE : FAUT-IL AVOIR PEUR?
la sonde du respirateur avant que le réflexe ne
soit rétabli, les poumons peuvent être inondés,
par les liquides gastriques, par le sang, et le
patient court le risque d'être asphyxié.
Le cas des obèses est particulièrement déli-
cat. En effet, les graisses absorbent une fraction
« En hibernation »,
pour reprendre l'expres-
sion de Laborit. Les neuroleptiques déconnec-
tent les centres nerveux 'qui commandent les
fonctions végétatives. La morphine, à doses
massives, bloque les centres de la douleur. Le
curare coupe la communication ente les nerfs
et les muscles. On peut alors se contenter, pour
endormir le patient, de doses assez légères de
narcotiques. Un pionnier de la nouvelle anes-
thésie, le professeur Pierre Huguenard, a
même démontré, en 1951, qu'il était possible
de s'en passer complètement. Qu'importe le
degré de vigilance, puisque le. corps n'est plus
en état d'obéir ?
En revanche, il n'est plus capable non plus
de se prendre en charge. C'est donc à l'anesthé-
siste d'assurer artificiellement le maintien des
grands équilibres, de veiller à cette stabilité du
milieu intérieur dontdépend la vie. On nourrit
les cellules en leur perfusant du glucose. Non
seulement on remplace au fur et à mesure le
sang perdu, mais on augmente systématique-
ment le volume sanguin, à l'aide de sérum ou de
produits de substitution, pour remplir les vais-
seaux dont les parois sont relâchées. On sur-
LES
PLUMES
1 vie
DE LA
,
t.igegra
IBERTE
LES CHRONIQUES PENTEL-« LE NOUVEL OBSERVATEUR »-EUROPE 1
LISTE DES GAGNANTS
SENIOR
JUNIOR
_
PREMIER ET DEUXIEME PRIX
DOMINIQUE LETONDOR
ARIANE RICHARD
JEAN-MICHEL MULOT
EMMANUEL CIA
DU TROISIEME AU CINCIUANTE-SEPTIEME PRIX
Jean-François Michaud, Manuel Sajus, Alain Gerber, Laurent
Frédéric Lorrain, Christophe Menguy,Anne Thiery, Stéphanie
Puschebe Anne-Charlotte Fayot, Agathe Lassner, Nicolas
Horion, Geneviève Manquie , Simone Salgas, Ecole publique Albert
,
Dumoruet, Joseph Fourage, Cristel Dargent,Jean-Claude Charra,
Messager, Bénédicte Sotrta, Céline Bastard,Siew-Eng Kuea,
Thierry Caille, Serge Freyoier, Guy Rouvillain, Robert Bertrand,
Benoît Lavabre,ThierryJouvenaux, Karina Desmulliez, Mathilde
Jean-Pierre Royol, yann Montrelay,Alain Lebreton, Marcelle
Ligier, Sandra Baduel, Annabelle Bonnery, Pierre-François
Khanolker, Guy Delplace, Jean Cabot, Charles Bottarelli, Vincent '
Moulant Stéphanie Rivière, Sonia Patouille, Valérie Lecre,
Colin, Gisèle Pampighione, Géraldine Cuzin, Jean-Claude Picard,
Séverine Maveau, Bertrand Parot,Antoine Deudon, Fabien
Patricia Vornetti, Louis Burlon, Alain Gerber, Alain Mollaret, Roger
Gastaldi, Catherine Raymond,ihibaut Duflos, Laurence Gobel,
Christian,Véronique Moudart, Pierre Lauberty, Pascal Demai,
SophieGatien,Antoine Percevault, Florian Planes, Sophie Lafont,
Pierre Heuline, Bernard Peurien-Helary, Ginette Petit, Dominique
Anne-Sophie Coulaux, Cécile Baudin, Véronique Minot,
Braun, Daniel Kamelgam, Denis Garcher, Pierre Calmette,
Emmanuelle Maignel, Marie-Edith Bissey, Stéphanie Demangel,
Christian Lemarcis,Jeanine Despierre, Didier Ctuella-Guyot,
Michel Goxes, David Chaumeix, Elodie Richard, Pierre-Alexis
Catherine Martinez, Marie-Claude Lambert, Bernard Combes,
Majewski, Valérie Erhart, Sandrine Meunier, Elodie Krawczyk,
Didier Ossin, Jean Brua,Arnaud Houguet, Michel Magnères, Paul
Sophie Thiery, Gaël Romier, Florent Houde, Solange Oliol, katja
Le, Jean-Noël Chevillard, Joël Dupas, Michel Sansier, Danielle
Loneux, Caroline Humez, Florent Guignard, Stéphanie Dalcette,
Labit.
Frédéric Veye-Charenton, Willy Bescher.
DU
CINQUANTE-HUITIEME AU CENT CINQUANTIEME PRIX
André Mulot, René Verard, Aline Allue, Colette Chaboissier,
Laurence Huertas, Anne-Sophie Valo, Anabella Lourenco, Laetitia
Francis Darricau, Carole Chevreux, Caroline Moiroux,LucThuilliez,
Burgherr, Delphine Steinbrunn, Claire Françoise, Emmanuel
Philippe Robert,Valérie Manguerra, Gérard Lahitte, Martine
Marchand, Richard Katell, Sandra Weiss,Tristan Boucher, Virginie
Thevel, Maurice Boussuges, Myriam Delas, Béatrice Audren,
Lemesle, Alexandra Drupt, Sébastien Marcon,Alexandra Pinelli,
Olivier Cordova, Marie-Claude Remy, Patrick Erard, Silvaine Arabo,
Karine Mariée, Mélanie Montaubin , Emmanuel Chion, Chrystelle
Pierre-Denis Villeneuve,André Suret, Philippe Mahenc,
Calixte, Céline Grenesche, Céline Aubry, Corinne Charroin, Hélène
Jean-Pierre Mathe, Marie-Christine Tessier, Pierre Vavasseur,
Meli, Benoît Dessauvages, Vincent Canal, Cynthia Forato, Alexis
Nicolas Lebecque,Anne-Marie Pagel, Emmanuel Giudicelli,
Cation, Boris Ascrizzi, Candice Defranoux, Sophie Seytre, Bons
Patricia Ripai, Caroline Suzor, Damien Corpetti, Cbristophe Jacot,
Roignot, Guénaëlle Caillet,Anne Quentric, Catherine Bochu, Boris
Frédéric Launay, Mohamed Elmoussi, Francis Boulanger, Hayette
Roignot, Marie-Cécile Grégoire, Stéphanie Lamaison, Gérald
Hamrouni,Jean-Luc Grandne, Limayem Meddeb,Marie-Annick
Bourgeois, Magali Manchon, Laurence Bruski, Ingrid Muller,
Goulais, Géraldine Conejero, Danielle Bourdin-Terret, Dominique
Laurent Denni, Christelle Gault, David Gicquel, François Lemaire,
Billault, Leszek Frackowiak, Isabelle Garcin, Frédéric Lecey,
Dominique Naude, Christelle Valente, Caroline Sirodat,Genéviève
Georges Charmet,ArletteJail, Lionel Marcolini, Hervé
Perrot, Laurence Bregoli, Stéphanie Fraix, Sandrine Bureau,
Roussel-Dessartre, Bertrand Lemoine, Michèle Dabe, Paul Pamart,
Sabrina Vallée, François Bonnot, Audrey Rousse, Frédérique
Eric Santonnat, Gérard Charut, Philippe Sansot, Cécile Barre,
Schillo, Olivier Schneider, Laure Abihssira, Stéphanie Agrelli, Can
Sylvie Arditi, Olivier Domerg,Alain Voline, Caroline Rodot, Olivier
Hong Hanh Tran, David Di Santantonio, Christel Piat, Olivia
Naudin, Nicolas Le Crenn, Patrick Arduise, Ivan Desrue,V. Debrys,
Guffroy,Amaud Dusseaux, Julien Jobard, Virginie Buet, Tisiane
Sylvie Le Ray, Jacques-Guy Joseph, J.-J. Briard, Charles
Michel, Christelle Dalissier, Alexandra Savigny, Emmanuelle
Szlakmann,Jean Fourtier, Jean-Paul Bouzigues, Simone Ligenza,
Christen, Delphine Maugain, Céline Morin, Myriam Groseil, Clara
Laurent Lichiere,
Francis
Massot, Alain Eichenbaum, Adel Elzaim,
Villar,
Delphine
Ribaud°, Quentin lanoe,Viannette Le Dauphin,
Michelle Bourjea,Thérèse Copeau, Eurydice Chabant, Pierre Bady,
Claudel-Jean Berthet, Raphaël Girard-Claudon , Céline Morin,
Thibault Germain,Alain Pradelle, Bibliothèque de l'I.U.T.-Jacques
Lambert lwan,Arnaud Levy-Soussan, Stéphanie Virlouvet,
Erre, Franck Bougly, Jean-Noël Schneider, Jean-Claude Poignant,
Stéphane Lizana, Salima Djaafer,Josée Murat,Zoubir Eddam,
Nathalie Nambot, Lucien Pennec, Madeleine VVillemain, Marc
Géraldine de Yumelle, Catherine Behague, Cécile Raynal, Lucie
Jouan, Roger Mandat, Agathe Desombre.
Latte, Carine Porvincial, Guillaume Litvinoff, Cédric Barbier,
Sébastien Garraud.
100
LE NOUVEL
OBSERVATEUR /NOTRE ÉPOQUE
veille en permanence le débit d'urine, les bat-
tements du cœur, le pouls, la tension, prêt à
injecter la drogue qui relancera la machine en
cas de défaillance. Car il n'y a pas de temps à
perdre. Il suffit que le cerveau se trouve privé
d'oxygène pendant quatre à cinq minutes pour
que les dégâts soient irréversibles. De toutes les
fonctions, la plus menacée est la respiration.
Alors, plutôt que de travailler sur la corde raide,
on préfère la débrancher. On introduit une
sonde dans la trachée et la ventilation pulmo-
naire est assurée par une pompe, le respirateur
artificiel.
Plus de réaction, donc plus de choc. Dans
cette espèce de coma préfabriqué, cet au-delà de
la vie où l'anesthésie a installé le patient, le
chirurgien peut tout se permettre. Le pro-
blème, ensuite, est de revenir en arrière. Quand
l'organisme, au fur et à mesure'que se dissipe
l'effet des drogues, reprend le commandement
des opérations.
Normalement les poumons sont protégés
par la glotte, qui interdit la pénétration de corps
étrangers dans les voies respiratoires. La ferme-
ture de la glotte est un acte réflexe. Si l'on retire
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