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besoin elle change lentement de position. Le
crochet dans le prolongement direct des pattes
se plante comme un harpon dans le corps de la
victime.
Dans la foulée, elle lui rompt le cou avec ses
mandibules acérées. Elle mange exclusivement
des proies vivantes. Ses mandibules sont de
puissants broyeurs qui lui permettent d’engloutir
des insectes aussi gros qu’elle. Les mantes ne
chassent pas seulement quand elles ont faim, la
prédation est un réflexe.
Intimidation :
Face à un danger la mante use parfois d'une
technique d'intimidation là encore originale, et là
encore les fameuses pattes ravisseuses sont
mises à contribution. Les faces internes portent
en effet une tache noire, parfois centrée ou
marginée de blanc, et quand la bestiole ouvre les
pattes tel un livre, ou les déploie latéralement,
les taches en question sont censées figurer des
yeux propres à effrayer le gêneur, voire dissuader
le prédateur. Dans le même temps la mante est
susceptible d'écarter les ailes plus ou moins
largement, et dans le meilleur des cas d'aboutir à
la position dite "spectrale" avec les ailes dressées
et étalées en éventail face à l'adversaire....effet
garanti !
Reproduction :
La reproduction a lieu en fin d’été, le mâle s’il est
vif et chanceux ne se fera pas dévoré par la
femelle mais il a rarement cette chance, la
femelle ayant tendance à passer à table aux
dépens de son partenaire.
Mais pour impérieuses qu'elles paraissent ces
sanguinaires agapes ne sont pas nécessaires à la
pérennisation de l'espèce, et on peut
évidemment s'interroger sur leur origine et leur
raison d'être.
Si certains considèrent que le rôle du mâle relève
du kleenex, et en l'occurrence de l'usage unique,
d'autres préfèrent y voir une forme d'abnégation,
ce qui est certes plus gratifiant mais tout aussi
incompatible avec la notion même d'instinct.
Ponte :
La ponte, (200 à 300 œufs) est contenue dans
une oothèque, ovoïde et très structurée, dont le
constituant s'apparente à la soie des cocons de
lépidoptères. Emise sous une forme blanche et
crémeuse cette "soie" est brassée et agencée par
les valves génitales. Au contact de l'air elle durcit
très rapidement, adhère fortement au support, et
brunit progressivement.