La scolarité utile à l`exercice de la profession Ergothérapeute au

publicité
La scolarité utile à l’exercice de
la profession Ergothérapeute au
Québec : résultat d’une analyse
documentaire
La scolarité utile à l’exercice de la profession Ergothérapeute au Québec :
résultat d’une analyse documentaire
Étude produite par
Équipe de production de l’analyse à la société
Éduconseil inc.
Responsabilité du projet, collecte et analyse de données,
et rédaction du rapport
Lise Horth
Directrice générale
Recherche et analyse de la documentation et collaboration à la
rédaction du rapport
Sébastien Arseneault
Analyste
Lecture et correction du rapport
Sarah Bernard
Rédactrice-réviseure
Ressource-conseil auprès de l’équipe de production
de l’analyse
Martine Brousseau
Ph. D., M.A.M.S., erg.
Équipe de suivi du projet à l’Ordre des ergothérapeutes
du Québec
Responsabilité du projet
Françoise Rollin, erg., M.A.P.
Présidente
Participation à la validation de l’analyse
Louise Tremblay, erg.
Responsable des services professionnels
Remerciements
L’Ordre des ergothérapeutes du Québec se joint à la société Éduconseil inc. pour remercier chaleureusement
toutes les personnes qui ont collaboré à la présente analyse. La disponibilité et la générosité de chacune de ces
personnes méritent d’être signalées. Tout particulièrement, les remerciements s’adressent à
Mme Martine Brousseau, pour le professionnalisme et l’amabilité dont elle a fait preuve au moment de partager
son expertise avec les membres de l’équipe de production de l’analyse. Ils s’adressent également aux personnes
suivantes, lesquelles ont accepté de participer à une entrevue et de mettre à la disposition de l’équipe de recherche
les données pertinentes pour le projet : Mme Sandra Everitt, directrice adjointe du programme d’ergothérapie,
Université McGill; Mme Francine Ferland, professeure titulaire, directrice du programme d’ergothérapie,
Université de Montréal; M. Réal Gauvin, agent de recherche, Direction de la recherche et de la coordination,
Office des professions du Québec; Mme Anne Lauzon, directrice générale, Association des établissements de
réadaptation en déficience physique du Québec; Mme Huguette Picard, présidente de l’Association canadienne des
ergothérapeutes; Mme Micheline Saint-Jean, professeure agréée, programme d’ergothérapie, Université de
Montréal; M. Louis Trudel, professeur titulaire, directeur du programme d’ergothérapie, Université Laval. Les
remerciements s’adressent enfin aux représentantes et représentants des organismes employeurs qui ont participé
à un groupe de discussion, ainsi qu’aux membres du Comité de la formation de l’Ordre qui ont participé au même
groupe de discussion, ont mis les données utiles à la disposition de l’équipe de recherche, et ont formulé des
commentaires fort pertinents à propos de la démarche de travail mise en œuvre et du résultat de l’analyse.
© Ordre des ergothérapeutes du Québec, 2002
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................ V
PRÉSENTATION ....................................................................................................................1
1
Le mandat ....................................................................................................................3
1.1 Le contexte de réalisation du mandat et le but poursuivi par l’Ordre des
ergothérapeutes dans le projet ......................................................................................3
1.2 Les éléments de l’analyse à produire ...........................................................................4
2
La méthode ....................................................................................................................5
2.1 Les particularités de la démarche de travail adoptée....................................................5
2.2 Les principales activités mises en œuvre .....................................................................6
3
3.1
3.2
3.3
3.4
3.5
3.6
La description de la profession Ergothérapeute .............................................................9
Le cœur de la profession ............................................................................................10
Le cadre légal de la pratique professionnelle en ergothérapie ...................................10
Le contexte de travail .................................................................................................11
Les ressources utilisées par les ergothérapeutes ........................................................13
L’inventaire des fonctions et des tâches .....................................................................13
L’énoncé des compétences utiles à l’exercice de la profession .................................19
4
Les ergothérapeutes en exercice ...................................................................................25
4.1 Le nombre et les caractéristiques socioprofessionnelles des ergothérapeutes au
Québec .......................................................................................................................25
4.2 La répartition des ergothérapeutes selon les milieux de travail .................................28
4.3 La demande de main-d’œuvre en ergothérapie ..........................................................29
5
L’offre actuelle de formation initiale en ergothérapie ..................................................31
5.1 Les principales composantes des programmes...........................................................31
5.2 Les taux d’inscription et de diplomation ....................................................................33
5.3 La situation professionnelle des personnes diplômées en ergothérapie .....................36
6
La nécessité de rehausser la scolarité utile à l’exercice de la profession ......................39
6.1 Les changements dans l’exercice de la profession .....................................................39
6.2 La réflexion menée à l’Ordre à propos de la scolarité utile à l’exercice de la
profession ...................................................................................................................45
6.3 La décision de l’Association canadienne des ergothérapeutes de faire passer du
baccalauréat à la maîtrise la scolarité utile à l’exercice de la profession ...................46
6.4 Les projets de révision des programmes en ergothérapie en cours dans les
universités québécoises ..............................................................................................48
6.5 Le point de vue des organismes employeurs à propos de la pertinence de
rehausser la scolarité utile à l’exercice de la profession ............................................56
7
Les principales constatations établies ...........................................................................61
8
Les données à mettre au jour en prévision d’une demande de modification du
règlement de l’Ordre à propos de la formation des ergothérapeutes ............................65
IV
LISTE DES PRINCIPAUX DOCUMENTS CONSULTÉS ................................................. 67
ANNEXE I
La liste des membres du Comité de l’Ordre sur la formation des
ergothérapeutes ....................................................................................... 73
ANNEXE II
La liste des personnes qui ont pris part au groupe de discussion ............ 77
ANNEXE III
Les concepts utilisés pour décrire la profession ...................................... 81
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 4.1
Répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
selon la région d’appartenance électorale et administrative et selon le
sexe ............................................................................................................. 27
Tableau 4.2
Répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
selon l’âge ................................................................................................... 28
Tableau 4.3
Répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
selon le type de milieu de travail.................................................................. 29
Tableau 5.1
Répartition, selon l’année d’inscription et l’université, du nombre de
personnes nouvellement inscrites au baccalauréat en ergothérapie, du
taux de persévérance un an après le début du programme et du taux
de diplomation ............................................................................................ 36
Tableau 5.2
Situation, en janvier 1994, 1997, 1999 et 2001, des personnes
diplômées au baccalauréat en ergothérapie des promotions de 1992,
1994, 1997 et 1999 ..................................................................................... 37
PRÉSENTATION
Le présent rapport expose le résultat d’une analyse documentaire à propos de la scolarité
utile pour exercer la profession Ergothérapeute au Québec. Le rapport se divise en huit
chapitres. Les deux premiers présentent respectivement le mandat à réaliser et la méthode
suivie pour le mener à bien. Le troisième donne une description de la profession. Le
quatrième chapitre expose des données relatives aux caractéristiques des ergothérapeutes en
exercice. Le cinquième présente l’offre actuelle de formation initiale en ergothérapie. Pour
sa part, le sixième chapitre traite de la nécessité de rehausser la scolarité utile à l’exercice
de la profession. Le septième énonce les principales constatations établies au cours de
l’analyse et le huitième précise les données à mettre au jour en prévision d’une demande de
modification du règlement de l’Ordre à propos de la formation des ergothérapeutes.
1
Le mandat
Le présent chapitre expose le mandat à réaliser. Il se divise en deux points. Le premier
présente le contexte de réalisation du mandat et le but poursuivi par l’Ordre des
ergothérapeutes dans le projet. Le second décrit, de manière détaillée, les éléments de
l’analyse à produire.
1.1
Le contexte de réalisation du mandat et le but poursuivi par l’Ordre des
ergothérapeutes dans le projet
La profession Ergothérapeute fait partie des professions à titre réservé dans le système
professionnel du Québec. À cet égard, les personnes qui exercent la profession au titre
d’ergothérapeute au Québec doivent détenir un permis, lequel est délivré par l’Ordre des
ergothérapeutes du Québec (OEQ). L’obtention du permis en cause est notamment liée à la
formation des personnes. Selon le règlement concernant les diplômes donnant ouverture au
permis délivré par l’OEQ, le diplôme exigé correspond à un baccalauréat ès sciences. Au
Québec, trois universités offrent le programme visé de formation en ergothérapie, à savoir
l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université McGill.
En conformité avec sa mission qui consiste principalement à assurer la protection du public,
l’OEQ s’interroge depuis un certain nombre d’années sur la pertinence de faire passer du
baccalauréat à la maîtrise la scolarité utile pour exercer la profession. Le questionnement de
l’Ordre à ce propos est appuyé notamment sur le résultat de travaux récents menés sur la
profession et sur les compétences utiles pour l’exercer, de même que sur les travaux en cours
dans les universités pour développer de nouveaux modèles de formation en ergothérapie,
lesquels seraient mieux adaptés aux nouvelles réalités de l’exercice de la profession.
Le questionnement de l’Ordre s’inscrit aussi dans la suite logique de la décision récemment
annoncée sur ce plan par l’Association canadienne des ergothérapeutes (ACE), selon laquelle,
dès 2008, ladite association n’agréera que les seuls programmes menant à l’obtention d’une
maîtrise professionnelle en ergothérapie. À ce sujet, il faut voir qu’aux États-Unis,
l’American Occupational Therapy Association a également pris une décision en ce sens. Dès
2006, celle-ci n’agréera que les seuls programmes de formation qui conduiront à une scolarité
de maîtrise en ergothérapie.
Ainsi, des renseignements propres à éclairer la question de la scolarité utile pour exercer la
profession Ergothérapeute sont disponibles. Toutefois, aucune synthèse analytique n’a été
produite jusqu’à maintenant en ce qui concerne les divers éléments qu’ils recouvrent et les
principales constatations qui peuvent en être tirées, précisément pour ce qui est des exigences
de formation liées à l’exercice de la profession. À cet égard, à travers le présent projet, l’OEQ
souhaite réunir, dans un même document et à l’aide d’une analyse de l’ensemble des
éléments, les données disponibles sur le sujet. L’Ordre souhaite également connaître le point
de vue des représentantes et représentants des principaux employeurs des ergothérapeutes au
Québec quant à la formation qui serait appropriée à l’exercice de la profession.
4
1.2
Les éléments de l’analyse à produire
En lien avec le but poursuivi dans le projet, les éléments de l’analyse à produire se présentent
comme suit. Il s’agit :
• de décrire ce que recouvre l’exercice de la profession Ergothérapeute au Québec;
• de décrire l’offre actuelle de formation initiale des ergothérapeutes au Québec;
• de décrire, selon les données disponibles, la situation eu égard aux exigences en
matière de formation relatives à l’exercice de la profession à l’extérieur du Québec
et de faire état de la décision de l’Association canadienne des ergothérapeutes ainsi
que de l’American Occupational Therapy Association de rehausser à la maîtrise la
scolarité exigée pour exercer la profession;
• de faire état du résultat des travaux menés à l’Université de Montréal, à l’Université
Laval et à l’Université McGill en ce qui concerne la formation des ergothérapeutes
et la pertinence de la formation pour satisfaire aux nouvelles réalités de l’exercice
de la profession, d’une part, et des orientations retenues et projets en cours à ce
sujet, d’autre part;
• de cerner le point de vue des organismes employeurs à propos de la scolarité utile
pour exercer la profession;
• d’établir, le cas échéant, la teneur des données supplémentaires à mettre au jour à
l’aide d’une enquête ou d’autres travaux complémentaires sur l’exercice de la
profession ou sur tout autre objet pour étayer davantage la pertinence de rehausser
les exigences de formation liées à l’exercice de la profession Ergothérapeute au
Québec ainsi que les incidences de cette décision et les suites à donner à ce sujet,
notamment pour les fins de la modification du règlement actuel concernant les
diplômes donnant ouverture au permis délivré par l’Ordre des ergothérapeutes du
Québec.
Le mandat à réaliser consiste donc dans la production d’une analyse documentaire. Il consiste
également dans l’animation d’un groupe de discussion qui devrait réunir une représentante ou
un représentant de la direction des différentes associations des principaux employeurs des
ergothérapeutes, de l’Office des professions du Québec, en plus des membres du Comité de
l’Ordre sur la formation des ergothérapeutes, lequel comité regroupe notamment des
représentantes et représentants du ministère de l’Éducation du Québec, de la Conférence des
recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) et de l’Ordre.
2
La méthode
La présentation de la méthode suivie pour mener à bien le projet s’articule autour de deux
points : le premier fait état des particularités de la démarche de travail adoptée et le second
expose les principales activités mises en œuvre.
2.1
Les particularités de la démarche de travail adoptée
En vue d’atteindre le but poursuivi par l’Ordre des ergothérapeutes du Québec (OEQ) dans le
projet, l’équipe d’Éduconseil a adopté une démarche de travail fidèle aux techniques et
méthodes utilisées en sciences sociales. Aussi a-t-elle accompli un certain nombre d’activités
d’enquête et d’analyse dans le respect de la rigueur scientifique propre aux techniques et
méthodes précitées. De plus, elle a travaillé en étroite collaboration avec la présidente de
l’Ordre, Mme Françoise Rollin, qui a agi à titre de responsable du projet, de même qu’avec les
membres du Comité de l’Ordre sur la formation des ergothérapeutes1. En outre, elle a
consulté Mme Martine Brousseau, ergothérapeute et détentrice d’un doctorat en sciences de
l’éducation, sur les questions liées à la profession et aux exigences de son exercice. Celle-ci
avait été désignée par l’OEQ pour agir à titre de ressource-conseil auprès de l’équipe de
recherche. Enfin, l’équipe a également fait appel à l’expertise de Mme Louise Tremblay,
ergothérapeute et responsable des services professionnels à l’Ordre.
Bien que le mandat principal confié à la société Éduconseil inc. consiste en la production
d’une analyse documentaire, son équipe a jugé nécessaire de mener des entrevues. L’équipe
de recherche a fait ce choix de méthode de concert avec la responsable du projet à l’Ordre. En
adoptant une telle démarche, il a été possible d’obtenir une information juste et complète sur
certains éléments fondamentaux de l’analyse à produire.
Ainsi, dès le début des travaux, une entrevue a été menée auprès de M. Réal Gauvin, agent de
recherche à l’Office des professions du Québec. Le but de cet entretien visait à connaître les
exigences de l’Office envers un ordre professionnel lorsque celui-ci souhaite apporter une
modification au règlement concernant les diplômes donnant ouverture au permis qu’il délivre.
Ensuite, une entrevue a été menée auprès des responsables du programme d’ergothérapie
dans les trois universités québécoises visées par la formation des ergothérapeutes. La
me
personne consultée à l’Université de Montréal est M Francine Ferland, professeure titulaire
et directrice du programme d’ergothérapie, qui était accompagnée pour l’occasion par
Mme Micheline Saint-Jean, professeure agréée. À l’Université Laval et à l’Université McGill,
les personnes consultées sont respectivement M. Louis Trudel, professeur titulaire et directeur
me
du programme d’ergothérapie, et M Sandra Everitt, directrice adjointe du programme
d’ergothérapie. Cette consultation des représentantes et représentants des universités s’est
révélée particulièrement utile pour obtenir des renseignements précis sur les projets de
révision du programme d’ergothérapie en cours dans chacune des universités.
En outre, en vue de cerner ce qui avait amené l’Association canadienne des ergothérapeutes
(ACE) à rehausser à la maîtrise professionnelle la scolarité visant l’exercice de la profession,
une entrevue a également été menée auprès de la présidente de l’ACE, Mme Huguette Picard.
1.
La liste des membres du Comité de la formation des ergothérapeutes est présentée à l’annexe I.
6
Enfin, en prévision de la préparation du groupe de discussion avec les employeurs, une
entrevue exploratoire a été menée auprès de Mme Anne Lauzon, directrice générale de
l’Association des établissements de réadaptation en déficience physique du Québec2.
2.2
Les principales activités mises en œuvre
Les principales activités mises en œuvre par l’équipe d’Éduconseil pour concrétiser le projet
peuvent être résumées ainsi :
• réunir, en collaboration avec l’Ordre des ergothérapeutes du Québec, tous les
documents pertinents pour le projet;
• faire une lecture attentive des documents disponibles à propos du projet;
• faire l’analyse des éléments pertinents pour le projet et dégager les éléments à
retenir pour la production du rapport de l’analyse documentaire;
• faire l’analyse des textes décrivant tout spécialement la profession Ergothérapeute,
produire une description de l’exercice de la profession, et faire valider la description
produite auprès de la responsable du projet à l’Ordre, de la responsable des services
professionnels à l’Ordre et de Mme Brousseau;
• concevoir les guides d’entrevue, inviter les personnes visées à participer à une
entrevue et mener les entrevues utiles;
• faire l’analyse des données recueillies en entrevue et en dégager les éléments à
retenir pour la production du rapport de l’analyse documentaire;
• prendre connaissance de données statistiques disponibles sur les ergothérapeutes en
exercice de même que sur les personnes inscrites dans les programmes
d’ergothérapie dans les universités québécoises et en faire le traitement ainsi que
l’analyse;
• établir, en collaboration avec la responsable du projet à l’Ordre et les membres du
Comité de l’Ordre sur la formation des ergothérapeutes, les objectifs particuliers
visés par la consultation à mener à l’aide d’un groupe de discussion auprès des
représentantes et représentants des principaux employeurs des ergothérapeutes au
Québec à propos de la scolarité utile pour exercer la profession et préparer le
scénario d’animation du groupe de discussion;
• assurer l’animation du groupe de discussion et la prise de notes3;
• faire l’analyse des données recueillies à l’occasion du groupe de discussion et en
dégager les éléments à retenir pour la production du rapport de l’analyse
documentaire;
2.
3.
Il est utile de signaler que la présidente de l’Ordre, Mme Françoise Rollin, a participé à la
majorité des entrevues.
La liste des personnes qui ont pris part au groupe de discussion est présentée à l’annexe II.
7
• produire une version provisoire du rapport lié à l’analyse documentaire et la
transmettre à l’Ordre, de même qu’à Mme Brousseau pour commentaires;
• échanger sur le rapport avec la personne responsable du projet à l’Ordre, la
responsable des services professionnels à l’Ordre, les membres du Comité de
l’Ordre sur la formation des ergothérapeutes, et Mme Brousseau;
• faire l’analyse des commentaires reçus sur le rapport et y apporter les modifications
utiles;
• préparer la version définitive du rapport de l’analyse documentaire, le transmettre,
pour lecture, à une réviseure et donner les suites appropriées aux corrections
proposées;
• transmettre le rapport à l’Ordre, sur support papier (version originale) et sur support
informatique;
• participer aux séances de travail utiles avec la responsable du projet à l’Ordre, la
responsable des services professionnels à l’Ordre, et les membres du Comité de
l’Ordre sur la formation des ergothérapeutes.
3
La description de la profession Ergothérapeute
L’analyse de la scolarité utile pour exercer une profession suppose que soit établi ce que
représente l’exercice de cette profession. En conséquence, le présent chapitre est consacré à
la description de la profession Ergothérapeute. Il s’agit d’exposer ce en quoi consiste
l’exercice de la profession au Québec, notamment en ce qui concerne les responsabilités et
les tâches confiées aux ergothérapeutes et les compétences qu’exige l’exercice de leur
profession.
Différents documents traitent de ce que recouvre l’exercice de la profession
Ergothérapeute. Parmi les plus récents, citons les suivants, lesquels représentent les
principales sources de données utilisées pour produire la description de la profession
proposée dans le présent chapitre : Les compétences et les responsabilités professionnelles
attendues des ergothérapeutes en vue d’assurer des services de qualité, produit en 2001 par
l’Ordre des ergothérapeutes du Québec1; Profil de la pratique de l’ergothérapie au
Canada, produit en 2002 par l’Association canadienne des ergothérapeutes; Description de
l’emploi Ergothérapeute, produit en 2001 par la Centrale des professionnelles et
professionnels de la santé et le Syndicat des ergothérapeutes du Québec; Compétences
essentielles à la pratique pour les ergothérapeutes au Canada, produit en 2000 par
l’Association canadienne des organismes de réglementation en ergothérapie; et Code de
déontologie des ergothérapeutes, publié en 1998. Chacun de ces documents a été préparé
dans un but précis et selon une méthode adaptée à la situation. Aussi, en vue de rendre
compte de la richesse des renseignements déjà réunis dans ces documents en ce qui a trait à
l’exercice de la profession et de proposer une description de la profession qui soit à la fois
complète et cohérente, l’équipe d’Éduconseil s’est-elle appuyée sur une méthode d’analyse
de métier ou de profession éprouvée et utilisée dans de nombreux secteurs d’activité
économique au Québec2.
Ainsi, en conformité avec cette méthode, la description de la profession est articulée autour
des éléments suivants : le cœur de la profession; le cadre légal de la pratique
professionnelle en ergothérapie; le contexte de travail dans lequel les ergothérapeutes
exercent leur profession, c’est-à-dire l’environnement physique et l’environnement
organisationnel du travail des ergothérapeutes; les ressources utilisées par les
ergothérapeutes dans leur travail; le travail accompli par les ergothérapeutes, à savoir les
fonctions ou champs de responsabilités liés à l’exercice de la profession et les tâches qui
leur sont associées; et les compétences utiles pour exercer la profession, ce qui inclut les
compétences dites particulières et les compétences dites génériques.
1.
2.
L’Ordre mène actuellement une consultation auprès de ses membres en ce qui concerne le
contenu de ce document.
Il est utile de signaler que la méthode d’analyse de métier ou de profession en cause a été
publiée en 1993 par la Société québécoise de développement de la main-d’œuvre et qu’elle
compte toujours parmi les méthodes reconnues par Emploi-Québec lorsqu’il s’agit de décrire
les métiers et les professions. L’utilisation de cette méthode pour décrire la profession
Ergothérapeute dans la présente analyse documentaire comporte de nombreux avantages.
Parmi les plus importants, citons les suivants : la méthode réunit des concepts bien définis,
lesquels sont présentés à l’annexe III, à propos de ce que recouvre l’exercice d’une profession,
dont les concepts de fonctions, de tâches et de compétences; elle permet de circonscrire, selon
les différentes situations de travail, les fonctions et les tâches propres à l’exercice d’une
profession, de même que de définir les compétences utiles à leur exécution; et elle propose, au
terme de l’analyse, une vue d’ensemble et détaillée de l’exercice d’une profession.
10
3.1
Le cœur de la profession
L’ergothérapie fait partie des professions liées à la santé des personnes. Elle consiste à
permettre aux personnes de définir, d’accomplir et d’organiser les activités qu’elles
considèrent significatives se rapportant aux faits suivants : prendre soin de soi; se réaliser sur
les plans personnel et professionnel; et se divertir. En ce sens, l’ergothérapie vise à promouvoir
l’occupation auprès de clients pris individuellement, de groupes de personnes et de différents
organismes. Ainsi, les personnes de tout âge, les groupes et les communautés peuvent avoir
recours à des services en ergothérapie.
Plus précisément, l’intervention ergothérapique est appuyée sur l’évaluation des incidences des
limitations fonctionnelles de la personne sur sa capacité de réaliser ses activités. Elle se
caractérise par l’analyse de l’interaction entre la personne, son environnement et ses activités,
et ce, dans le but de favoriser l’autonomie fonctionnelle de la personne et de faciliter le
maintien de celle-ci dans son milieu de vie, ainsi que son intégration dans la communauté. En
quelque sorte, il s’agit d’optimiser, par l’activité sous toutes ses formes, les possibilités
d’action de la personne en ce qui concerne ses habitudes de vie et de le faire à l’aide d’une
relation thérapeutique fondée sur la collaboration et le partenariat entre l’ergothérapeute et ses
clients. À cet égard, l’activité est au cœur de l’ergothérapie. Elle en constitue l’objet
d’expertise particulière et le médium thérapeutique.
3.2
Le cadre légal de la pratique professionnelle en ergothérapie
La pratique professionnelle en ergothérapie revêt certaines particularités, et ce, en raison du
fait qu’il s’agit d’une profession régie par le Code des professions. À cet égard, pour les fins de
la présente analyse, il est utile de signaler ce qui suit. Tout d’abord, selon l’article 36 o du
Code des professions : « Nul ne peut de quelque façon : utiliser le titre d’"ergothérapeute" ni
un titre ou une abréviation pouvant laisser croire qu’il l’est, ni l’abréviation "erg.", ou
s’attribuer des initiales pouvant laisser croire qu’il l’est ou les initiales "O.T." ou "O.T.R.", s’il
n’est titulaire d’un permis valide à cette fin et s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre
professionnel des ergothérapeutes du Québec. »
Ensuite, selon le projet de loi no 90 lié à la Loi modifiant le Code des professions et d’autres
dispositions législatives dans le domaine de la santé, lequel a été adopté à l’Assemblée
nationale au cours du mois de juin 2002, l’article 37 o du Code des professions stipule
maintenant que : « Tout membre de l’Ordre professionnel des ergothérapeutes du Québec peut
exercer les activités professionnelles suivantes, en outre de celles qui lui sont autrement
permises par la loi : évaluer les habiletés fonctionnelles d’une personne, déterminer et mettre
en œuvre un plan de traitement et d’intervention, développer, restaurer ou maintenir les
aptitudes, compenser les incapacités, diminuer les situations de handicap et adapter
l’environnement dans le but de favoriser une autonomie optimale. »
À ce propos, il y a lieu d’ajouter que le Code des professions ainsi révisé compte notamment
trois nouveaux articles, à savoir les articles 37.1, 37.2 et 39.4, lesquels ont un lien avec les
activités professionnelles respectivement réservées, en exclusivité ou en partage, aux membres
de différents ordres professionnels dans le cadre des activités que l’article 37 leur permet
d’exercer. L’article 37.1.4o expose les activités réservées aux membres de l’Ordre
professionnel des ergothérapeutes du Québec. Il s’agit des suivantes : « a) procéder à
l’évaluation fonctionnelle d’une personne lorsque cette évaluation est requise en application
d’une loi; b) évaluer la fonction neuromusculosquelettique d’une personne présentant une
11
déficience ou une incapacité de sa fonction physique; c) prodiguer des traitements reliés aux
plaies; d) décider de l’utilisation des mesures de contention ». Pour sa part, l’article 37.2
précise que : « Nul ne peut de quelque façon exercer une activité professionnelle réservée en
vertu de l’article 37.1 aux membres d’un ordre professionnel, prétendre avoir le droit de le
faire ou agir de manière à donner lieu de croire qu’il est autorisé à le faire, s’il n’est titulaire
d’un permis valide et approprié et s’il n’est inscrit au tableau de l’ordre habilité à délivrer ce
permis, sauf si la loi le permet. » Quant à l’article 39.4, il stipule que : « L’information, la
promotion de la santé et la prévention de la maladie, des accidents et des problèmes sociaux
auprès des individus, des familles et des collectivités sont comprises dans le champ d’exercice
du membre d’un ordre dans la mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles. »
Enfin, en tant que membres d’un ordre professionnel, les ergothérapeutes doivent respecter,
outre les dispositions du Code des professions, les différents règlements adoptés par le Bureau
de l’Ordre. Les ergothérapeutes doivent également agir en tout temps en conformité avec le
Code de déontologie lié à l’exercice de leur profession.
3.3
Le contexte de travail
L’intervention ergothérapique se rapporte à de nombreux domaines. Il s’agit des suivants : la
réadaptation en santé mentale et la réadaptation psychosociale; la réadaptation en santé
physique; la réadaptation professionnelle et l’intégration au travail; l’intégration et l’adaptation
au milieu de vie et le maintien dans celui-ci; l’intégration scolaire; la santé publique; la
consultation; la gestion; la formation; l’enseignement; et la recherche. En plus d’agir à titre de
cliniciennes et cliniciens, les ergothérapeutes peuvent donc assumer des fonctions variées
comme celles de gestionnaires, de consultantes et consultants, d’enseignantes et enseignants,
de chercheures et chercheurs.
En lien avec ces éléments, la présentation du contexte de travail des ergothérapeutes consiste à
mettre en lumière les exigences particulières de la profession, notamment sur le plan de la
santé et de la sécurité du travail et sur celui des relations entre les personnes. Le contexte de
travail de l’exercice de la profession est décrit selon les deux points suivants : l’environnement
physique et l’environnement organisationnel. L’environnement physique renvoie aux lieux de
travail des personnes alors que l’environnement organisationnel renvoie plutôt à l’organisation
du travail et aux dimensions humaines entourant le travail.
L’environnement physique
Comme les domaines d’intervention en ergothérapie sont nombreux, les lieux de travail des
ergothérapeutes sont multiples et variés. En effet, ils regroupent les centres hospitaliers, les
centres de réadaptation, les centres d’hébergement et de soins de longue durée, les centres
hospitaliers de soins psychiatriques, les centres hospitaliers universitaires, les centres de jour,
hôpitaux de jour ou cliniques externes, les centres locaux de services communautaires, les
instituts universitaires, les universités, les associations ou organismes sans but lucratif, les
organismes gouvernementaux, le milieu scolaire et le milieu communautaire, ainsi que le
milieu privé (cabinets privés, entreprises, compagnies d’assurances). Ajoutons que les services
des ergothérapeutes peuvent également être dispensés dans les différents milieux de vie des
clients (domicile, lieu de travail, garderie, école, etc.).
Ainsi, les ergothérapeutes travaillent dans des milieux qui peuvent présenter différents risques
pour leur santé, dont des risques d’infection, d’accidents et de maladies professionnelles. De
plus, dans leur déplacement vers les clients, ils doivent parfois transporter du matériel lourd et
12
parcourir de longues distances. Cela peut également présenter des risques pour leur santé,
notamment des risques de blessures et d’accidents.
L’environnement organisationnel
Dans l’exécution de leur travail, les ergothérapeutes doivent établir des relations avec de
nombreuses personnes. Parmi ces personnes, on trouve notamment les clients, les proches de
ceux-ci ou, encore, leurs représentantes ou représentants, les membres des équipes
d’intervention auprès des clients, les personnes associées au personnel technique et autre
personnel de soutien dont les ergothérapeutes coordonnent le travail, les stagiaires, les
personnes qui agissent en tant que supérieurs hiérarchiques et immédiats des ergothérapeutes,
et les collègues. On trouve également les personnes avec lesquelles les clients sont en relation
dans leur milieu de vie ou de travail (personnel professionnel, personnel technique et personnel
enseignant dans les écoles, collègues ou membres du personnel de direction dans les
entreprises, etc.). On trouve enfin les représentantes et représentants des organismes publics et
parapublics qui ont un lien avec les services offerts en ergothérapie comme la Commission de
la santé et de la sécurité du travail (CSST), la Société de l’assurance automobile du Québec
(SAAQ), la Société d’habitation du Québec (SHQ) et le Curateur public du Québec.
Les interactions relationnelles en cause supposent que les ergothérapeutes aient à leur actif un
ensemble de qualités personnelles et d’habiletés de communication, dont celles qui se
rapportent à la relation d’aide, à l’encadrement des personnes, à la transmission de
connaissances, à la diffusion de l’information et au travail en équipe. À ce sujet, examinons
plus à fond les éléments suivants.
Il arrive que l’organisation des services en ergothérapie varie selon les milieux de travail. Dans
une grande part des cas, les ergothérapeutes font partie d’une équipe d’intervention
multidisciplinaire et représentent souvent, à l’intérieur de ces équipes, voire dans le milieu de
travail en cause, la seule personne formée en ergothérapie. La coordination de leur travail n’est
donc pas nécessairement assurée par des ergothérapeutes. Les possibilités d’échanges de vues
entre ergothérapeutes et l’encadrement par les pairs, propres à favoriser les discussions sur la
pratique professionnelle et le transfert des compétences, s’en trouvent limités. À cet égard, les
ergothérapeutes doivent non seulement faire preuve d’autonomie, mais encore posséder une
solide identité professionnelle, et ce, en début d’emploi comme en pleine compétence. Cela
suppose, entre autres choses, qu’ils aient une maîtrise certaine des connaissances liées à
l’ergothérapie de même qu’ils connaissent et reconnaissent celles liées aux disciplines de leurs
collègues.
Par ailleurs, le plus souvent, les besoins de services en ergothérapie dépassent les ressources
dont les milieux disposent pour les satisfaire. Dans ce contexte, les ergothérapeutes ont à faire
face à des questions d’ordre éthique et, en particulier, lorsqu’il s’agit d’établir un ordre de
priorité eu égard au traitement des demandes de services et à l’offre des services, d’une part, et
de déterminer la nature même des services qui seront offerts aux clients, d’autre part. À ce
sujet, en conformité avec la responsabilité qui leur incombe, à savoir celle de prendre des
décisions qui ont des incidences significatives sur la santé des personnes et sur de nombreuses
dimensions de la vie de celles-ci, les ergothérapeutes doivent notamment faire preuve de
discernement et maîtriser les connaissances relatives à l’analyse rigoureuse des éléments. Pour
l’essentiel, il s’agit ici d’être en mesure de fonder ses décisions professionnelles sur l’analyse
de données probantes. Cette capacité d’analyse critique et scientifique se révèle aussi
essentielle dans le cas où les ressources consenties aux services en ergothérapie limitent la
portée que pourrait avoir leur intervention professionnelle. Dans ces circonstances, il s’agit
13
pour les ergothérapeutes de s’assurer que les services offerts soient de la meilleure qualité
possible.
Enfin, puisque dans la plupart des cas les clients des ergothérapeutes ont subi des pertes,
notamment sur le plan de leurs capacités fonctionnelles, et vivent en conséquence des
changements de tout ordre dans leur vie, les ergothérapeutes doivent être capables de garder la
distance professionnelle nécessaire dans la relation thérapeutique en vue de jouer leur rôle de
thérapeutes de manière adéquate. De même, ils doivent être en mesure de réagir rapidement et
de manière appropriée lorsque des clients présentent des troubles du comportement et se
montrent agressifs ou même violents à leur endroit.
Ainsi, les ergothérapeutes sont souvent appelés à accomplir leur travail avec un minimum de
moyens et dans des conditions variées et parfois difficiles. Cela n’est pas sans avoir de
conséquences sur leur qualité de vie au travail et sur leur satisfaction professionnelle. Sur ce
plan, en plus de devoir faire preuve de capacité d’adaptation et de résistance au stress, les
ergothérapeutes doivent faire preuve de vigilance pour éviter l’épuisement professionnel.
3.4
Les ressources utilisées par les ergothérapeutes
Les ressources utilisées par les ergothérapeutes dans leur travail renvoient principalement aux
ressources matérielles, financières et liées au temps consenties à l’offre des services
ergothérapiques dans leur milieu de travail. Elles renvoient également à la personnalité même
des ergothérapeutes et à l’ensemble de leurs compétences professionnelles. Elles renvoient
aussi à l’activité sous toutes ses formes, à la technologie et aux interventions en réadaptation,
aux outils d’évaluation et au matériel propres à l’intervention ergothérapique. Elles renvoient
en outre aux lois, règlements, normes, politiques, procédures et programmes liés à l’exercice
de la profession. Elles renvoient enfin aux nouvelles technologies de l’information et des
communications.
3.5
L’inventaire des fonctions et des tâches
L’inventaire des fonctions et des tâches liées à la profession Ergothérapeute et exposé cidessous représente l’éventail de ce que recouvre l’exercice de la profession au Québec. En
effet, puisque le but du présent chapitre est de décrire la profession, à savoir d’en établir un
portrait d’ensemble, toutes les fonctions et toutes les tâches liées à son exercice doivent être
répertoriées. À cet égard, il faut voir que l’inventaire qui suit ne peut pas être comparé à la
définition d’un poste ou d’une fonction de travail. Il faut voir également que
l’accomplissement de certaines fonctions et de certaines tâches peut être plus ou moins
fréquent. Aussi est-il important de retenir que les fonctions et les tâches présentées dans les
pages qui suivent constituent le champ du possible eu égard au travail accompli par les
ergothérapeutes.
Fonction 1
Analyse des demandes de services en ergothérapie
Tâche 1.1
Tâche 1.2
Tâche 1.3
S’assurer d’avoir en main tous les renseignements utiles à l’analyse de
chaque demande de services en ergothérapie
Déterminer l’admissibilité, la pertinence et la priorité de chaque
demande
Échanger avec le client et, le cas échéant, avec son représentant légal à
propos de sa demande de services en ergothérapie et de la pertinence de
tels services eu égard à sa situation
14
Tâche 1.4
Tâche 1.5
Fonction 2
Évaluation de la situation du client
Tâche 2.1
Tâche 2.2
Tâche 2.3
Tâche 2.4
Tâche 2.5
Tâche 2.6
Tâche 2.7
Tâche 2.8
Tâche 2.9
Tâche 2.10
Tâche 2.11
Tâche 2.12
Tâche 2.13
Tâche 2.14
Fonction 3
Faire connaître le résultat de l’analyse de la demande au client lui-même
et, le cas échéant, à son représentant légal et au requérant
Diriger, le cas échéant, le client vers les services appropriés à sa
situation
Prendre connaissance des raisons de la demande de services et, le cas,
échéant, s’enquérir de toute information utile auprès d’autres
intervenants
Cerner les attentes du client à propos des services en ergothérapie, et ce,
en lien avec sa situation
Déterminer les données à recueillir sur la situation du client, de même
que les moyens à prendre pour ce faire et repérer tout élément pouvant
avoir une incidence sur le processus d’évaluation
Recueillir et analyser toutes les données pertinentes pour déterminer les
besoins du client (milieu de vie, habitudes de vie et activités actuelles et
antérieures du client, facteurs affectifs, cognitifs et physiques et
éléments de l’environnement ayant une incidence sur les habitudes de
vie et les activités du client, ressources et forces du client, etc.)
Choisir la méthode d’évaluation appropriée à la situation du client (les
approches théoriques) et les outils d’évaluation utiles, et en faire part au
client
Adapter, au besoin, la méthode d’évaluation choisie
Procéder à l’évaluation des capacités fonctionnelles du client
Établir le profil des capacités fonctionnelles, des habitudes de vie et des
activités du client
Faire part au client et, le cas échéant, à son représentant légal des
résultats de l’évaluation et, au besoin, en informer également ses
proches et le requérant
Donner au client l’occasion de valider et de commenter les résultats de
l’évaluation
Transmettre, le cas échéant, les renseignements pertinents à propos des
résultats de l’évaluation aux autres intervenants
Transmettre, le cas échéant, les renseignements pertinents à propos des
résultats de l’évaluation aux représentantes et représentants des
organismes visés comme la CSST, la SAAQ, la SHQ et le Curateur
public
Réévaluer, en collaboration avec le client, la pertinence de procéder à
une intervention ergothérapique
Prendre les notes nécessaires sur le processus d’évaluation mis en place
Élaboration du plan d’intervention
Tâche 3.1
Tâche 3.2
Tâche 3.3
Cerner les attentes du client quant à la thérapie et lui faire part de ses
attentes en tant que thérapeute
Déterminer, en collaboration avec le client et, le cas échéant, avec son
représentant légal et ses proches, les objectifs, observables et
mesurables, de la thérapie
Choisir les approches théoriques et les modalités d’intervention
appropriées
15
Tâche 3.4
Déterminer les ressources humaines, matérielles et financières
nécessaires à la réalisation de l’intervention
Tâche 3.5 Expliquer au client l’approche et les modalités d’intervention
préconisées et en discuter avec celui-ci
Tâche 3.6 Ajuster le plan d’intervention pour qu’il convienne au client et qu’il soit
réalisable à partir des ressources disponibles
Tâche 3.7 Juger de la pertinence de faire réaliser une partie des interventions par
d’autres personnes, dont les membres du personnel technique et toute
autre personne associée au personnel de soutien et, le cas échéant,
assurer la formation de celles-ci et s’assurer de leur collaboration, de
même que de leur compréhension des caractéristiques de l’intervention
ergothérapique
Tâche 3.8 Établir le calendrier et l’horaire des interventions
Tâche 3.9 Transmettre, le cas échéant, les renseignements pertinents à propos du
plan d’intervention aux autres intervenants, aux proches du client, ainsi
qu’aux représentantes et représentants des organismes visés
Tâche 3.10 Prendre les notes nécessaires sur l’élaboration du plan d’intervention
Fonction 4
Mise en œuvre du plan d’intervention
Tâche 4.1
Mener la thérapie en s’assurant de faire jouer un rôle actif au client dans
l’atteinte des objectifs visés
Tâche 4.2 Écouter, motiver et encourager le client tout au long du processus
d’intervention
Tâche 4.3 Coordonner, le cas échéant, le travail des membres du personnel
technique, du personnel de soutien, et de toute autre personne qui
collaborent à l’intervention ergothérapique et assurer l’encadrement de
celles-ci
Tâche 4.4 Réévaluer périodiquement la situation du client et le déroulement de
l’intervention, et effectuer les ajustements nécessaires
Tâche 4.5 Assister le client dans la prise de conscience de ses besoins, de ses
capacités et de ses limites, de même que dans l’examen des
conséquences de ses choix
Tâche 4.6 Informer, le cas échéant, les requérants et les autres intervenants de la
condition et de l’évolution du client, et formuler les recommandations
utiles
Tâche 4.7 Intervenir auprès des proches du client afin de leur offrir, si nécessaire,
de l’enseignement, du soutien psychosocial et de l’information
Tâche 4.8 Assister le client, le cas échéant, dans ses efforts pour obtenir les fonds
nécessaires à la réalisation des objectifs visés
Tâche 4.9 S’assurer de la participation active des autres ressources du milieu utiles
à l’atteinte des objectifs visés et de toute autre ressource pertinente
(réseau de la santé et des services sociaux, système scolaire, organismes
communautaires, etc.)
Tâche 4.10 Prendre les notes nécessaires sur l’intervention, le cheminement du
client et les résultats de l’intervention eu égard aux objectifs visés
16
Fonction 5
Planification de la cessation de l’intervention et suivi de l’évolution du client
Tâche 5.1
Tâche 5.2
Tâche 5.3
Tâche 5.4
Tâche 5.5
Tâche 5.6
Tâche 5.7
Fonction 6
Tenue de dossiers
Tâche 6.1
Tâche 6.2
Tâche 6.3
Tâche 6.4
Fonction 7
Préparer mentalement le client et ses proches à la cessation de
l’intervention
Évaluer avec le client et, le cas échéant, avec son représentant légal le
déroulement de l’intervention, les effets de l’intervention sur ses
capacités fonctionnelles et le degré d’atteinte des objectifs visés
Évaluer avec le client la pertinence de cesser l’intervention ou la
nécessité de la poursuivre
Évaluer le besoin d’effectuer des rencontres de suivi avec le client et
donner les suites appropriées au résultat de cette évaluation
Évaluer la nécessité pour le client d’avoir recours à d’autres ressources
et le diriger vers celles-ci au besoin
Déterminer et mettre en œuvre les moyens pour assurer la continuité des
services auprès du client
Faire un bilan de la thérapie et prendre les notes nécessaires sur
l’évaluation des résultats de la thérapie
Rédiger ses dossiers professionnels et en assurer la mise à jour (rapports
d’évaluation, d’évolution et de congé du client, plans d’intervention,
etc.) en se conformant aux normes de son milieu de travail et à celles de
l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
Rédiger et transmettre des rapports ou remplir les formulaires
nécessaires à la mise en œuvre des plans d’intervention
Rédiger et transmettre sur demande des résumés de dossiers afin
d’assurer la continuité des services auprès des clients
Participer à l’élaboration des politiques et des procédures relatives à la
tenue de dossiers
Exécution de tâches administratives
Tâche 7.1
Tâche 7.2
Tâche 7.3
Tâche 7.4
Tâche 7.5
Tâche 7.6
Tâche 7.7
Tâche 7.8
Assurer la gestion de la liste des personnes en attente de services selon
les critères établis dans son milieu de travail et en fonction de la
disponibilité des ressources
Assurer la coordination des services offerts aux clients à titre de
gestionnaire de cas
Compiler les données statistiques utiles eu égard aux modalités
d’intervention utilisées et au temps accordé aux clients
Contribuer à l’élaboration des rapports d’activités et à la définition des
objectifs du service, du programme ou de l’établissement
Participer à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’ajustement des
politiques, des protocoles, des programmes et des procédures régissant
les services ergothérapiques dans son milieu de travail
Participer à la coordination de l’acquisition, de l’utilisation et de
l’entretien des ressources matérielles nécessaires à la prestation des
services ergothérapiques
Évaluer la qualité des ressources matérielles par rapport à leur coût
Élaborer des budgets à partir de l’évaluation des ressources disponibles
et du coût des services
17
Tâche 7.9
Faire une gestion adéquate des ressources financières nécessaires à sa
pratique
Tâche 7.10 Participer à l’évaluation des besoins en ressources humaines et à
l’élaboration des stratégies de développement des ressources humaines
Tâche 7.11 Collaborer à la création d’un environnement de travail qui favorise le
développement des ressources humaines et le travail d’équipe
Tâche 7.12 Participer à différents groupes de travail ou comités consultatifs mis sur
pied dans son milieu de travail
Fonction 8
Évaluation et amélioration continue de la qualité de ses services en tant
qu’ergothérapeute
Tâche 8.1
Tâche 8.2
Tâche 8.3
Fonction 9
Procéder à l’évaluation de sa pratique professionnelle (cibler les
éléments de sa pratique à évaluer en fonction des critères de qualité liés
aux services en ergothérapie et des conditions propres à assurer la
qualité des services offerts à la clientèle, déterminer les objectifs à
atteindre, définir les actions appropriées [consultation de pairs, de
membres du personnel d’encadrement, de clients, analyse de données],
etc.)
Tirer les conclusions appropriées en ce qui concerne les améliorations à
apporter à sa pratique professionnelle
Apporter les modifications qui s’imposent à sa pratique professionnelle
en fonction des résultats de l’évaluation et prévoir, au besoin, les
modifications qu’il y aura lieu d’y apporter à moyen terme
Mise à jour continue de son expertise
Tâche 9.1
S’assurer d’être au fait de l’évolution des connaissances en
ergothérapie, de même que de la technologie et des interventions en
réadaptation et, en particulier, en ce qui concerne le domaine de sa
pratique professionnelle, et ce, par l’intermédiaire de différentes sources
d’information dont la littérature, les colloques, les groupes d’intérêt, la
consultation auprès de collègues
Tâche 9.2 Déterminer ses besoins de formation en lien avec les exigences de sa
pratique professionnelle
Tâche 9.3 Élaborer un plan de formation continue en réponse à ses besoins de
formation
Tâche 9.4 Déterminer les ressources nécessaires à la mise en œuvre de son plan de
formation
Tâche 9.5 Participer activement à la mise en œuvre du plan de formation
Tâche 9.6 Cerner les changements à effectuer dans sa pratique professionnelle
pour intégrer les nouvelles connaissances et habiletés acquises
Tâche 9.7 Modifier sa pratique professionnelle en fonction des connaissances et
des habiletés acquises
Tâche 9.8 Rendre compte par écrit de l’actualisation de son plan de formation
Tâche 9.9 Se tenir au courant des changements apportés à la réglementation et aux
programmes liés à l’offre de services en ergothérapie
Tâche 9.10 Participer à titre de conférencière ou conférencier à des cours, des
séminaires, des colloques ou des congrès et rendre compte de ces
expériences
18
Fonction 10 Participation à l’évaluation et à l’amélioration continue de la qualité de
l’intervention professionnelle en ergothérapie dans son milieu de travail
Tâche 10.1
Proposer l’ajustement des règles et procédures liées à l’offre des
services en ergothérapie selon l’évolution des besoins de la clientèle
Tâche 10.2 Prendre part aux processus d’évaluation des services offerts en
ergothérapie et formuler des recommandations propres à améliorer la
situation
Tâche 10.3 Donner de la formation et de l’information sur l’ergothérapie dans son
milieu de travail
Tâche 10.4 Faire valoir ses opinions quant à l’organisation et à la qualité des
services ergothérapiques dans son milieu de travail
Tâche 10.5 Faire appel, au besoin, à l’expertise d’autres ergothérapeutes
Tâche 10.6 Offrir un soutien professionnel à ses collègues
Tâche 10.7 Faire de la représentation auprès de diverses instances décisionnelles
en vue d’assurer l’accessibilité à des services ergothérapiques, de
même que la qualité de ces services
Tâche 10.8 Faire la recherche d’outils d’évaluation pertinents pour la clientèle
desservie et, le cas échéant, participer à la mise au point de tels outils
Tâche 10.9 Instaurer un service ou un programme d’ergothérapie ou alors
promouvoir et contribuer à l’instauration d’un tel service ou
programme, le cas échéant
Tâche 10.10 Participer à la promotion de la santé, de manière générale, et de
programmes particuliers de prévention auprès de différentes clientèles
Fonction 11 Contribution à la formation des ergothérapeutes
Tâche 11.1 Effectuer la supervision de stagiaires en ergothérapie
Tâche 11.2 Participer au développement et à l’amélioration de la formation initiale
en ergothérapie
Tâche 11.3 Partager ses connaissances et son expérience avec les étudiantes et
étudiants en ergothérapie
Tâche 11.4 Donner l’exemple de comportements conformes aux normes de
l’exercice de l’ergothérapie
Tâche 11.5 Participer, le cas échéant, à la mise en œuvre d’un programme
d’apprentissage en milieu de travail
Tâche 11.6 Participer à des journées d’information sur la carrière en ergothérapie
(portes ouvertes)
Fonction 12 Contribution à la promotion de l’ergothérapie
Tâche 12.1 Promouvoir le développement des structures organisationnelles et des
ressources nécessaires à l’exercice de l’ergothérapie
Tâche 12.2 Participer à titre d’ergothérapeute aux travaux de divers comités ou
regroupements d’ergothérapeutes ou d’autres partenaires du réseau de la
santé
Tâche 12.3 Participer au développement et à la publication de matériel de
promotion visant une plus grande sensibilisation du client aux services
offerts en ergothérapie (dépliant, vidéocassette)
Tâche 12.4 Participer à des séances d’information sur l’ergothérapie destinées au
public ou à diverses organisations
19
Tâche 12.5 Collaborer aux efforts de représentation liés aux questions d’ordre
sociopolitique ayant une incidence sur les habitudes de vie et les
activités des personnes
Tâche 12.6 Participer au développement et à la mise en place de politiques sociales
relatives aux habitudes de vie et aux activités des personnes
Tâche 12.7 Promouvoir la participation du public aux décisions politiques qui ont
une incidence sur les conditions de vie des personnes ayant des
limitations fonctionnelles et vivant des situations de handicap dans la
société
Fonction 13 Contribution à l’évolution des connaissances en ergothérapie
Tâche 13.1 Repérer des dimensions de l’ergothérapie qui méritent d’être explorées à
l’aide de la recherche
Tâche 13.2 Mettre en œuvre des projets de recherche en ergothérapie ou alors
participer à la concrétisation de tels projets
Tâche 13.3 Participer à la diffusion de résultats de projets de recherche
Tâche 13.4 Faire l’analyse et la critique de l’information scientifique existante en
ergothérapie
3.6
L’énoncé des compétences utiles à l’exercice de la profession
Les compétences utiles à l’exercice d’une profession se rapportent non seulement à
l’accomplissement du travail qui lui est associé, mais également aux ressources utilisées par
les personnes dans l’exécution de leurs tâches et au contexte de travail dans lequel celles-ci
exercent leur profession. L’énoncé des compétences est présenté selon les compétences dites
particulières, à savoir les compétences propres à l’exercice de la profession, et les compétences
dites génériques, à savoir les compétences nécessaires à l’exercice de la profession et
également pertinentes pour l’exercice d’autres professions.
Les compétences particulières
Domaine de l’ergothérapie, de la technologie et des sciences utilisées en ergothérapie
ƒ Avoir une connaissance approfondie de la spécificité de l’ergothérapie et être
capable d’expliquer les différentes dimensions de l’intervention ergothérapique
ƒ Maîtriser le vocabulaire lié à l’intervention ergothérapique
ƒ Maîtriser les connaissances relatives aux théories de l’occupation et être capable
de les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives aux modèles conceptuels propres à
l’ergothérapie et être capable de les appliquer
ƒ Être capable de faire une analyse critique des approches et des concepts de
l’ergothérapie et d’en expliquer les différentes dimensions
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la technologie et aux interventions en
réadaptation et être capable de les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives au matériel propre à l’intervention
ergothérapique et être capable d’utiliser ce matériel dans sa pratique
professionnelle et de l’adapter à la situation du client
ƒ Maîtriser les connaissances relatives aux outils d’évaluation propres à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces outils dans sa pratique
professionnelle et de les adapter à la situation du client
20
ƒ Avoir des connaissances relatives à la mise au point d’outils d’évaluation propres
à l’intervention ergothérapique et être capable de participer à la mise au point de
tels outils
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la relation d’aide et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la biologie humaine (anatomie, pathologie,
physiologie) et à leur application à l’intervention ergothérapique et être capable
d’utiliser ces connaissances dans sa pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives au développement humain (enfance,
adolescence, âge adulte, troisième âge) et à leur application à l’intervention
ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa pratique
professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la psychologie et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la psychopathologie et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives aux pathologies neurologiques,
musculosquelettiques et des autres systèmes ainsi qu’à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la kinésiologie et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’ergonomie et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la périnatalogie et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la gérontologie et à leur application à
l’intervention ergothérapique et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’intervention ergothérapique auprès de
différentes clientèles, et ce, sur les plans sensorimoteur, perceptuel, cognitif,
émotionnel et psychosocial, et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa
pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’analyse de l’activité humaine selon toutes
ses dimensions et être capable d’utiliser ces connaissances dans sa pratique
professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la santé physique et à la santé mentale des
personnes ainsi qu’à leur application à l’intervention ergothérapique et être
capable d’utiliser ces connaissances dans sa pratique professionnelle
ƒ Maîtriser les connaissances relatives aux différentes limitations fonctionnelles
innées ou acquises et physiques ou intellectuelles des personnes, ainsi qu’à
l’incidence de ces limitations fonctionnelles sur les habitudes de vie et les
activités des personnes, et être capable d’utiliser les connaissances visées dans sa
pratique professionnelle
21
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’éthique et à leur utilité pour l’exercice de
la profession et être capable de les appliquer
ƒ Avoir des connaissances relatives à la sociologie de la santé et aux politiques
sociales ainsi qu’à leur utilité pour l’exercice de la profession et être capable de
les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la santé communautaire et à la santé
publique ainsi qu’à leur utilité pour l’exercice de la profession et être capable de
les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la démarche scientifique et à leur utilité
pour l’exercice de la profession et être capable de les appliquer
ƒ Avoir une connaissance approfondie des méthodes et techniques de l’évaluation
de processus ou de programmes ainsi que de leur utilité pour l’exercice de la
profession et être capable de les appliquer
ƒ Avoir des connaissances relatives au marketing et à leur utilité pour l’exercice de
la profession et être capable de les appliquer
Domaine de l’éthique et de la déontologie
ƒ Avoir une connaissance approfondie de ses rôles et responsabilités en tant
qu’ergothérapeute et être capable d’agir en conséquence
ƒ Connaître les rôles et les responsabilités des autres membres des équipes
d’intervention auprès des clients et être capable d’agir en conséquence
ƒ Avoir une connaissance approfondie des lois et règlements qui régissent
l’exercice de la profession Ergothérapeute au Québec et être capable d’agir en
conséquence
ƒ Être capable de juger des limites de ses capacités professionnelles et personnelles
et d’agir en conséquence
ƒ Être capable de prévoir les conséquences de chacune de ses interventions
thérapeutiques sur la vie des clients et d’agir en conséquence
ƒ Être capable de justifier ses décisions professionnelles et d’exposer sa démarche
thérapeutique
ƒ Avoir une connaissance approfondie des normes relatives à la tenue des dossiers
et à la tenue des cabinets de consultation en vigueur à l’Ordre des ergothérapeutes
du Québec et être capable de les appliquer
ƒ Avoir une connaissance approfondie des normes relatives à la tenue des dossiers
dans son milieu de travail et être capable de les appliquer
ƒ Avoir une connaissance approfondie des normes relatives au respect de la
confidentialité des renseignements personnels sur les clients et à la protection de
leur vie privée et être capable d’agir en conséquence
ƒ Avoir une connaissance approfondie des politiques en vigueur dans son milieu de
travail et être capable de les appliquer
ƒ Être capable de reconnaître les situations qui visent des questions d’ordre éthique
dans sa pratique professionnelle (décisions relatives à la prestation de services,
situation de conflits d’intérêts, par exemple) et d’agir en conséquence
ƒ Être capable de juger de la capacité des clients à prendre des décisions éclairées et
d’agir en conséquence
ƒ Connaître les principes qui guident toute relation thérapeutique en ergothérapie et
être capable d’agir en conséquence (adopter une approche personnalisée, tenir
compte des préoccupations et des attentes des clients, s’assurer de respecter les
valeurs, l’individualité et les expériences des clients, s’assurer d’utiliser un
langage clair dans ses communications avec les clients et avec ses proches,
22
s’assurer de faire jouer un rôle actif aux clients dans toutes les étapes de
l’intervention ergothérapique, s’assurer de conserver en tout temps la distance
professionnelle nécessaire et d’utiliser en toute circonstance son jugement
clinique, etc.)
Domaine de la gestion des ressources humaines, matérielles et liées au temps
ƒ Être capable de coordonner une équipe de travail de manière efficace en utilisant
de la meilleure façon possible les compétences de chacune et chacun
ƒ Connaître les méthodes et techniques d’évaluation du rendement du personnel au
travail et être capable de les appliquer
ƒ Être capable d’établir un calendrier de travail et d’en respecter les échéances
ƒ Être capable d’établir un ordre de priorité dans l’accomplissement de son travail
ƒ Être capable d’élaborer et de gérer un budget
ƒ Être capable de juger de la quantité des ressources nécessaires pour offrir des
services en ergothérapie
ƒ Être capable de gérer l’acquisition, l’utilisation et l’entretien des ressources
matérielles nécessaires à la prestation des services en ergothérapie
ƒ Être capable de juger de la qualité et de l’efficience des ressources matérielles
disponibles dans son milieu de travail pour offrir des services en ergothérapie
Domaine des systèmes
ƒ Comprendre la place des services en ergothérapie dans les différentes activités de
son milieu de travail et être capable de juger des incidences du dysfonctionnement
des unités ou équipes visées sur la qualité des services offerts aux clients
ƒ Connaître les programmes de subvention et d’aide financière pertinents pour
l’offre de services en ergothérapie et être capable de les utiliser de manière
adéquate
ƒ Connaître les ressources de la communauté et les différents réseaux de services et
être capable de les utiliser de manière adéquate
ƒ Connaître les méthodes et techniques appropriées à l’élaboration ainsi qu’à
l’instauration de programmes de prévention, d’intervention et de promotion, et
être capable de les appliquer
ƒ Connaître les lois, règlements et programmes liés à l’offre de services en
ergothérapie
Domaine de l’environnement, et de la santé et de la sécurité du travail
ƒ Connaître les caractéristiques du milieu socioculturel et économique visé par sa
pratique professionnelle et être capable d’agir en conséquence
ƒ Être capable de prendre rapidement la décision appropriée dans des situations
d’urgence ou, encore, dans des situations délicates
ƒ Être capable de repérer et de résoudre rapidement les problèmes
ƒ Connaître les règles relatives à la santé et à la sécurité du travail en vigueur au
Québec et être capable de les appliquer
ƒ Être capable de reconnaître les éléments ainsi que les situations qui présentent un
risque pour la santé et la sécurité des personnes et d’agir en conséquence
ƒ Être capable de préserver sa santé dans un contexte de travail marqué par la rareté
des ressources et par les conséquences de cette rareté sur les services offerts en
ergothérapie (incidences sur la qualité de vie et la satisfaction des clients,
23
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
expression de colère ou de désarroi de la part des clients, surcharge de travail,
insatisfaction personnelle vis-à-vis du travail, etc.)
Être capable d’interagir de manière efficace avec des personnes qui éprouvent de
la souffrance tout en préservant sa santé
Connaître les manières de faire pour travailler de façon sécuritaire dans des
positions variées et être capable d’agir en conséquence, notamment s’accroupir,
s’asseoir sur le sol ou se mettre à genoux, sans se blesser
Connaître les techniques liées au déplacement sécuritaire des personnes et des
objets et être capable de les appliquer
Être capable de gérer son stress
Domaine de l’information, de la communication et des relations entre les personnes
ƒ Maîtriser les connaissances relatives au français parlé et écrit, et être capable de
les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’analyse de textes et à la synthèse
analytique et être capable de les appliquer
ƒ Connaître les différents styles de communication de même que leurs incidences
sur les relations interpersonnelles et interprofessionnelles, et être capable d’agir
en conséquence
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’interdisciplinarité et être capable de les
appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’art de communiquer devant un public et
être capable de les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’art de vulgariser le savoir et être capable
de les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à l’art d’établir une relation de confiance et
être capable de les appliquer
ƒ Maîtriser les connaissances relatives à la résolution de conflits et être capable de
les appliquer
Domaine des nouvelles technologies de l’information et des communications
ƒ Être capable d’utiliser un ordinateur et différents logiciels comme un traitement
de texte, un chiffrier électronique ainsi que certains logiciels spécialisés
ƒ Être capable d’utiliser le courrier électronique
ƒ Être capable de faire de la recherche de données sur différents sites Internet
ƒ Être capable d’utiliser des banques de données
Les compétences génériques
Domaine de l’accomplissement de la tâche
ƒ Prendre de l’initiative, c’est-à-dire prendre des mesures ou poser des actions avant
qu’une situation l’exige, sans être sollicité par d’autres
ƒ Être autonome, c’est-à-dire effectuer des tâches avec un minimum d’aide et
d’encadrement
ƒ Être efficace, c’est-à-dire trouver les moyens appropriés pour effectuer les tâches
de manière efficace et atteindre les objectifs visés
ƒ Être précise ou précis, c’est-à-dire prêter attention aux détails pour s’assurer que
tout est exact et sans erreur
24
Domaine de l’influence
ƒ Faire bonne impression, c’est-à-dire faire ou dire des choses dans le but de
produire un effet positif sur les autres
ƒ Diriger les autres, c’est-à-dire donner aux personnes des instructions en spécifiant
ce que l’on attend d’elles
ƒ Persuader les autres, c’est-à-dire faire valoir son point de vue en utilisant des
arguments propres à convaincre les autres
Domaine des relations interprofessionnelles
ƒ Percevoir et interpréter, c’est-à-dire prévoir les réactions ou les sentiments
dissimulés des autres par rapport à une situation particulière
ƒ Manifester le sens de la préoccupation et de la sollicitude, c’est-à-dire intervenir
pour répondre aux besoins ou aux demandes des autres, et cela, dans le but de les
aider
ƒ Collaborer, c’est-à-dire intervenir avec les autres, au sein d’une équipe, dans le
but d’atteindre un objectif commun
ƒ Communiquer, c’est-à-dire expliquer les choses de façon que les autres
comprennent clairement et de manière adéquate
Domaine de la responsabilité
ƒ Avoir confiance en soi, c’est-à-dire savoir défendre ses opinions et faire preuve
de détermination lorsque les autres ne sont pas du même avis
ƒ Persévérer, c’est-à-dire faire des efforts particuliers pour surmonter des obstacles
et des difficultés
ƒ Se maîtriser, c’est-à-dire rester calme et contrôler ses émotions dans des situations
difficiles
ƒ Être fiable, c’est-à-dire respecter ses engagements et s’acquitter de ses
responsabilités
Autres compétences nécessaires (habiletés et savoir-être)
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Être une personne respectueuse de soi et des autres
Faire preuve de sensibilité et d’empathie
Faire preuve d’ouverture d’esprit
Faire preuve de créativité
Faire preuve de pédagogie
Faire preuve de discernement
Faire preuve de capacité de médiation
Savoir accueillir, écouter, observer, encourager
Être à l’écoute de soi et des autres
Faire preuve de souplesse et de capacité d’adaptation
Faire preuve d’une pensée méthodique et analytique
Être capable de faire son autocritique
Être capable d’accepter la critique
Faire preuve de maturité, c’est-à-dire être capable de porter un jugement éclairé
sur ses capacités, ses limites, ses émotions ainsi que ses besoins et d’agir en
conséquence
4
Les ergothérapeutes en exercice
Comme suite logique à la description de la profession, le présent chapitre expose des
données sur le nombre et les caractéristiques socioprofessionnelles des ergothérapeutes au
Québec, leur répartition selon les milieux de travail, de même que sur la demande de maind’œuvre en ergothérapie.
4.1
Le nombre et les caractéristiques
ergothérapeutes au Québec
socioprofessionnelles
des
Les données liées aux caractéristiques socioprofessionnelles des ergothérapeutes visent leur
répartition selon le sexe, la région d’appartenance et l’âge. Elles visent aussi leur profil de
formation et leurs habitudes en matière de formation continue.
En mars 2001, l’Ordre des ergothérapeutes du Québec (OEQ) regroupait 2 625 membres, dont
la vaste majorité sont des femmes. En effet, 2 433, à savoir 92,69 p. 100, sont des femmes et
192, à savoir 7,31 p. 100, sont des hommes. Au même moment, la répartition des membres de
l’Ordre selon les régions se présente comme suit. La région de Montréal en regroupe la
majorité, soit 967 (36,84 p. 100). Pour leur part, les régions de Chaudière-Appalaches et de
Québec en regroupent 410 (15,62 p. 100); celles de Lanaudière, Laurentides et Laval,
335 (12,76 p. 100); celle de la Montérégie, 326 (12,42 p. 100); celles du Centre-du-Québec, de
l’Estrie et de la Mauricie, 240 (9,14 p. 100); celles du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de
la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et du Saguenay–Lac-Saint-Jean,172 (6,55 p. 100); et celles
de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec et de l’Outaouais, 120 (4,57 p. 100).
Ajoutons que 55 (2,10 p. 100) membres de l’Ordre se trouvent hors du Québec en mars 2001
(se reporter au tableau 4.1).
Pour ce qui est de l’âge moyen des membres de l’Ordre, notons qu’en avril 2001, il est de
35 ans, ce qui est relativement jeune. En effet, 51,7 p. 100 des membres de l’Ordre ont 34 ans
ou moins et 84,2 p. 100 ont 44 ans ou moins. C’est donc dire que 15,8 p. 100 ont 45 ans ou
plus (se reporter au tableau 4.2).
En ce qui a trait au profil de formation des ergothérapeutes, il est utile de signaler ce qui suit.
Selon des données mises à la disposition de l’équipe de recherche par l’OEQ pour les fins de la
présente analyse, depuis le milieu des années 1980, une proportion croissante des membres de
l’Ordre ont déjà à leur actif un diplôme universitaire au moment de s’inscrire au baccalauréat
en ergothérapie. Ainsi, avant l’année 1985, moins de 1,0 p. 100 des membres de l’Ordre se
trouvent dans cette situation. Au cours de la période s’échelonnant de 1985 à 1990, c’est près
de 7,0 p. 100 des membres de l’Ordre qui ont à leur actif un diplôme universitaire au moment
de s’inscrire au baccalauréat en ergothérapie. Au cours de la période s’échelonnant de 1991 à
1995, la proportion à ce sujet est de l’ordre de 9,0 p. 100, et depuis 1996, elle s’élève à
11,0 p. 100. Les domaines de spécialité rattachés aux diplômes détenus par les ergothérapeutes
se rapportent à l’anatomie, la biochimie, la biologie et la microbiologie, le droit, l’éducation
spécialisée et l’adaptation scolaire, la kinanthropologie, la nutrition, la physiologie, la
psychologie, les sciences de l’activité physique, les sciences humaines et les sciences sociales.
Toujours eu égard au profil de la formation des ergothérapeutes, il y a lieu de mentionner
qu’en 2001, plus de 15,0 p. 100 (394 personnes) des membres de l’Ordre avaient poursuivi des
études aux cycles supérieurs de formation à la suite de l’obtention du baccalauréat en
26
ergothérapie ou, encore, s’étaient inscrits au baccalauréat dans un autre domaine de spécialité.
Aussi ces personnes détiennent-elles, en plus du baccalauréat en ergothérapie, un diplôme de
baccalauréat, un certificat, un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), un diplôme
de maîtrise ou un doctorat. Les différents domaines de spécialité liés à ces diplômes détenus
par les ergothérapeutes visent principalement l’administration et la gestion, l’éducation,
l’ergonomie, la gériatrie et la gérontologie, la psychologie, les sciences de la réadaptation et les
sciences biomédicales.
De plus, il faut voir que la participation à des activités de formation continue fait partie des
pratiques courantes des membres de l’OEQ. À ce sujet, notons que, depuis 1996, l’Ordre
organise des activités de formation continue qui visent l’ensemble de ses membres et qui
s’inscrivent dans la perspective de la mission d’un ordre professionnel. Les cours offerts par
l’Ordre portent les titres suivants : Tenue des dossiers en ergothérapie : habiletés de rédaction,
lequel a été offert à près de 800 personnes depuis 1996; Rareté des ressources : enjeux
éthiques et prise de décision, lequel a été offert à plus de 80 personnes depuis 2000; et
Pratique professionnelle : environnement légal et déontologique, lequel a été offert à plus de
50 personnes depuis 2000. Ajoutons que l’Ordre organise des congrès et des colloques à
l’intention de ses membres, sur une base régulière.
Par ailleurs, à titre d’exemple, notons que 225 ergothérapeutes ont participé aux activités de
formation continue offertes à l’Institut de formation continue du Québec (IFCQ), en 20002001, et que 356 ergothérapeutes ont fait de même en 2001-2002. Selon des données mises à
la disposition de l’équipe de recherche par l’IFCQ pour les fins de la présente analyse, les
activités de formation suivies par ces ergothérapeutes ont une durée variant de six à douze
heures et visent près de 45 objets de formation.
27
Tableau 4.1
Répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
selon la région d’appartenance électorale et administrative et selon le
sexe
Région administrative
Hors du Québec
Femmes
N
%
51
1,94
Total partiel
51
1,94
4
0,15
55
2,10
Centre-du-Québec
Estrie
Mauricie
43
93
86
1,64
3,54
3,28
4
9
5
0,15
0,34
0,19
47
102
91
1,79
3,89
3,47
Total partiel
222
8,46
18
0,69
240
9,14
Montérégie
304
11,58
22
0,84
326
12,42
Total partiel
304
11,58
22
0,84
326
12,42
Montréal
896
34,13
71
2,70
967
36,84
Total partiel
896
34,13
71
2,70
967
36,84
Chaudière-Appalaches
Québec
79
298
3,01
11,35
11
22
0,42
0,84
90
320
3,43
12,19
Total partiel
377
14,36
33
1,26
410
15,62
Lanaudière
Laurentides
Laval
97
99
119
3,70
3,77
4,53
8
4
8
0,30
0,15
0,30
105
103
127
4,00
3,92
4,84
Total partiel
315
12,00
20
0,76
335
12,76
56
16
23
63
2,13
0,61
0,88
2,40
4
1
3
6
0,15
0,04
0,11
0,23
60
17
26
69
2,29
0,65
0,99
2,63
158
6,02
14
0,53
172
6,55
22
4
84
0,84
0,15
3,20
3
1
6
0,11
0,04
0,23
25
5
90
0,95
0,19
3,43
110
4,19
10
0,38
120
4,57
2 433
92,69
192
7,31
2 625
100,0
Bas-Saint-Laurent
Côte-Nord
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
Saguenay–Lac-Saint-Jean
Total partiel
Abitibi-Témiscamingue
Nord-du-Québec
Outaouais
Total partiel
Total
Source :
Ordre des ergothérapeutes du Québec, 13 mars 2001.
Hommes
N
%
4
0,15
Total
N
55
%
2,10
28
Tableau 4.2
Répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
selon l’âge
Groupe d’âge
24 ans ou moins
De 25 à 29 ans
De 30 à 34 ans
De 35 à 39 ans
De 40 à 44 ans
De 45 à 49 ans
De 50 à 54 ans
De 55 à 59 ans
De 60 à 64 ans
65 ans ou plus
Total
Total
N
145
667
568
497
372
236
119
49
12
5
2 670
%
5,4
25,0
21,3
18,6
13,9
8,8
4,5
1,8
0,4
0,2
100,0
Total cumulatif
N
%
812
1 380
1 877
2 249
2 485
2 604
2 653
2 665
2 670
Source :
Ordre des ergothérapeutes du Québec, 11 avril 2001.
4.2
La répartition des ergothérapeutes selon les milieux de travail
30,4
51,7
70,3
84,2
93,1
97,5
99,4
99,8
100,0
La répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec selon le type de
milieu de travail ou de pratique professionnelle est présentée dans le tableau 4.3 qui suit. À
ce sujet, il est utile de préciser que les données en cause se rapportent à l’emploi principal
occupé par les ergothérapeutes. Ainsi, en 2001, la majorité, à savoir 83,2 p. 100 des
membres de l’Ordre, travaillaient dans un établissement du réseau de la santé et des
services sociaux. Dans ce réseau, les centres de réadaptation (CR) et les unités de
réadaptation fonctionnelle intensive (URFI) en regroupaient 25,7 p. 100, soit la proportion
la plus élevée. Les centres locaux de services communautaires (CLSC) en regroupaient
pour leur part 17,8 p. 100; les centres hospitaliers de soins de courte durée (CHSCD) et les
unités de soins de courte durée, 14,2 p. 100; les centres d’hébergement et de soins de
longue durée (CHSLD) et les unités de soins de longue durée, 11,2 p. 100; les centres de
jour et les cliniques externes, 8,9 p. 100; les centres hospitaliers de soins psychiatriques
(CHSP) et les unités de soins psychiatriques, 4,3 p. 100; et les services d’aides techniques
(SAT), 1,1 p. 100.
Toujours en 2001, les cliniques et les bureaux privés regroupaient 10,1 p. 100 de l’effectif
de l’Ordre, alors que les autres milieux de travail comme le milieu scolaire, celui de
l’enseignement universitaire et la recherche, les organismes communautaires et les
organismes gouvernemental, paragouvernemental et associatif en regroupaient 6,1 p. 100.
29
Tableau 4.3
Répartition des membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
selon le type de milieu de travail
Type de milieu de travail
Genre d’unité de services
Na
Total
%
Réseau public de la santé et des services sociaux
Réadaptation
Centres de réadaptation (CR) et unités de
réadaptation fonctionnelle intensive (URFI)
700
25,7
Soins de longue durée
Centres d’hébergement et de soins de longue durée
(CHSLD) et unités de soins de longue durée
304
11,2
Centres de jour et cliniques
externes
Centres de jour et cliniques externes
243
8,9
Soins de courte durée
Centres hospitaliers de soins de courte durée
(CHSCD) et unités de soins de courte durée
386
14,2
Soins psychiatriques
Centres hospitaliers de soins psychiatriques (CHSP)
et unités de soins psychiatriques
117
4,3
Milieu communautaire
Centres locaux de services communautaires (CLSC)
485
17,8
Services d’aides techniques
Services d’aides techniques (SAT)
30
1,1
2 265
83,2
68
2,5
68
2,5
276
10,1
15
0,6
291
10,7
Total partiel
Milieu scolaire
Écoles publiques
Écoles spécialisées pour enfants ayant des besoins
particuliers
Total partiel
Secteur privé
Cliniques et bureaux privés
Cliniques et bureaux privés
Milieu industriel et
commercial
Fabricants, fournisseurs de matériel spécialisé et
compagnies d’assurances
Total partiel
Enseignement et recherche
Recherche
Instituts de recherche et unités de recherche
15
0,6
Enseignement
Universités
42
1,5
57
2,1
4
0,1
37
1,4
2 722
100,0
Total partiel
Organismes communautaires
Organismes gouvernemental, paragouvernemental et associatif
Total
Source :
a.
4.3
Ordre des ergothérapeutes du Québec, 2001, données tirées du document publié en 2002 par le ministère
de la Santé et des Services sociaux, lequel est intitulé Planification de la main-d’œuvre dans le secteur
de la réadaptation physique, p. 96.
Les données exposées dans le présent tableau se rapportent à l’emploi principal occupé par les
ergothérapeutes.
La demande de main-d’œuvre en ergothérapie
À l’occasion d’un exercice lié à la Planification de la main-d’œuvre dans le secteur de la
réadaptation physique mené par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS),
30
un certain nombre de constatations ont été établies quant à la demande de main-d’œuvre eu
égard aux professions liées à la réadaptation, dont l’ergothérapie1.
Tout d’abord, pour l’année 2001, le MSSS évalue à 175 le nombre d’ergothérapeutes qu’il
faudrait ajouter au réseau de la santé et des services sociaux pour combler l’écart entre les
besoins (la demande) pour cette catégorie de personnel et l’offre de main-d’œuvre
disponible. L’écart entre ces besoins et l’offre de main-d’œuvre constitue ce que le MSSS
désigne sous l’appellation de pénurie initiale d’ergothérapeutes.
Ensuite, l’exercice mené par le MSSS révèle l’existence d’une demande croissante dans le
réseau de la santé et des services sociaux pour des ergothérapeutes. Les facteurs mis de
l’avant par le MSSS pour expliquer la demande croissante d’ergothérapeutes au cours des
prochaines années au Québec se rapportent à ce qui suit :
• l’augmentation du nombre de personnes ayant des incapacités ou des limitations
fonctionnelles qui nécessitent des services en ergothérapie;
• la volonté de réduire le coût lié à l’institutionnalisation des personnes en perte
d’autonomie en améliorant par exemple les services de maintien à domicile;
• l’amélioration, la consolidation et l’intégration des services en ergothérapie;
• le développement de services privés en ergothérapie;
• les améliorations techniques importantes en matière de prothèses et d’orthèses;
• l’engagement plus important des ergothérapeutes dans des activités de gestion.
Pour la période visée par l’exercice de planification de la main-d’œuvre dans le domaine de
la réadaptation, à savoir de 2001 à 2016, le taux annuel de croissance retenu en ce qui
concerne la demande pour des ergothérapeutes est de l’ordre 3 p. 1002. En plus de la
croissance nette de la demande, l’exercice de planification de la main-d’œuvre tient compte
d’autres variables comme les départs à la retraite, les départs des ergothérapeutes du réseau
de la santé et des services sociaux, et les décès. En faisant l’hypothèse que le nombre de
personnes diplômées demeure le même que celui observé en 2001, à savoir 163, le MSSS
évalue à 675 le déficit d’ergothérapeutes pour combler les besoins au cours des années
2001 à 2016. Par ailleurs, si le nombre d’inscriptions dans les trois universités qui offrent la
formation en ergothérapie était porté de 225 à 310 par année, le déficit de l’effectif des
ergothérapeutes pourrait être résorbé sur une période de cinq ans. À cet égard, le plan
d’action proposé pour ce qui est de la formation des ergothérapeutes consiste à augmenter
de 85 par année le nombre de personnes admises en ergothérapie dans les universités, et ce,
dès septembre 2002. De plus, il est prévu qu’un suivi soit fait quant au nombre utile de
personnes à admettre en ergothérapie dans les universités pour satisfaire aux besoins.
1.
2.
Notons que les données présentées à ce sujet proviennent du document suivant : MINISTÈRE DE
LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, Planification de la main-d’œuvre dans le secteur de la
réadaptation physique, Québec, gouvernement du Québec, 2002, 227 p. Ajoutons que dans la
conduite de cet exercice lié à la planification de la main-d’œuvre en réadaptation physique, le
MSSS a mis sur pied un groupe de travail réunissant l’ensemble des organismes visés par la
question, dont les ordres professionnels parmi lesquels se trouve l’Ordre professionnel des
ergothérapeutes du Québec.
Le taux annuel de croissance correspond à une estimation de la croissance annuelle nette des
besoins de main-d’œuvre en ergothérapie. À ce sujet, il importe de signaler que le taux de
croissance qui aurait dû être retenu est de l’ordre de 7,8 p. 100. Toutefois, par souci de
prudence et en lien avec un certain nombre de considérations, le scénario général de croissance
annuelle a été établi à 3,0 p. 100.
5
L’offre actuelle de formation initiale en ergothérapie
Pour avoir le droit d’exercer l’ergothérapie au Québec en portant le titre d’ergothérapeute,
rappelons-le, une personne doit être titulaire d’un diplôme de baccalauréat en ergothérapie
délivré par l’Université de Montréal, l’Université Laval ou l’Université McGill, ou, encore,
avoir effectué une formation qui satisfait les normes d’équivalence déterminées par l’Ordre
des ergothérapeutes du Québec. À cet égard, il est utile de signaler que la vaste majorité des
ergothérapeutes en exercice au Québec a été formée dans l’une ou l’autre de ces trois
universités1.
Ainsi, le présent chapitre, qui traite de l’offre actuelle de formation initiale en ergothérapie,
expose tout d’abord les principales composantes de chacun des trois programmes donnant
accès au permis de l’Ordre. Ensuite, il présente des données sur les taux d’inscription dans
les programmes, de persévérance aux études et de diplomation. Enfin, il donne un aperçu
de la situation professionnelle des personnes qui obtiennent le diplôme lié à ces
programmes.
5.1
Les principales composantes des programmes
De manière générale, un programme qui conduit à l’obtention d’un diplôme de baccalauréat
comprend 90 crédits et a une durée de trois ans. La situation à ce sujet est fort différente
dans le cas des trois programmes en ergothérapie donnant accès au permis de l’Ordre. En
effet, ces programmes comptent de 15 à 20 crédits de plus et, ce faisant, ils comportent des
sessions allongées ou des sessions supplémentaires par rapport aux programmes habituels
de baccalauréat. L’adaptation des programmes aux besoins accrus de formation des
ergothérapeutes au fil des années explique cette situation. À ce propos, il est intéressant
d’examiner, selon chacune des universités visées et à partir des renseignements publiés sur
leur site Internet de même que des documents produits par ces dernières, les objectifs du
programme en ergothérapie, les conditions d’admissibilité au programme et la structure du
programme.
L’Université de Montréal
Le programme en ergothérapie de l’Université de Montréal a comme objectif de former des
ergothérapeutes autonomes et polyvalents. De fait, au sortir de leur formation, les
finissantes et finissants sont capables d’utiliser leurs connaissances et leurs compétences
auprès d’une clientèle diversifiée, et ce, dans différents milieux, en vue d’aider la personne
à reprendre ses rôles et ses activités dans les domaines du travail, des activités de la vie
quotidienne et des loisirs. Le programme d’ergothérapie est offert à l’École de réadaptation,
un département de la faculté de médecine.
Les conditions d’admissibilité au programme, pour l’essentiel, consistent à : être titulaire
d’un diplôme d’études collégiales (DEC) intégré en sciences, lettres et arts; être titulaire
d’un DEC en sciences de la nature et avoir réussi un certain nombre de cours d’ordre
collégial ou atteint les objectifs de ces cours, lesquels se rapportent aux domaines de la
chimie et de la biologie; être titulaire de tout autre DEC ou faire la preuve d’une formation
1.
Notons que, puisque les ergothérapeutes sont en majorité des femmes, les personnes inscrites
dans les programmes en ergothérapie sont nécessairement en majorité des femmes, comme
elles le sont d’ailleurs dans la plupart des programmes de formation en sciences de la santé.
32
scolaire équivalente et avoir réussi un certain nombre de cours d’ordre collégial ou atteint
les objectifs de ces cours, lesquels se rapportent aux domaines des mathématiques, de la
physique, de la chimie et de la biologie; ou avoir atteint l’âge de 21 ans et posséder des
connaissances ainsi qu’une expérience appropriées à ce programme et avoir réussi un
certain nombre de cours d’ordre collégial ou atteint les objectifs de ces cours, lesquels se
rapportent aux domaines des mathématiques, de la physique, de la chimie et de la biologie.
Par ailleurs, les candidates et candidats adultes qui présentent une combinaison de scolarité
et d’expérience pertinente jugées équivalentes aux exigences susmentionnées peuvent être
admissibles au programme.
Le programme a une durée de trois ans. La formation s’échelonne sur une période de six
sessions, dont deux sont allongées. Au total, le programme compte 110 crédits. De ce
nombre, 106 visent des cours obligatoires, dont 19 se rapportent à des stages, et 4 touchent
des cours à option. La répartition des crédits liés au programme selon les années de
formation se présente comme suit : première année, 34 crédits obligatoires, dont 2 de stage;
deuxième année, 37 crédits obligatoires, dont 4 de stage; troisième année, 35 crédits
obligatoires, dont 13 de stage, et 4 à option.
L’Université Laval
Le programme en ergothérapie de l’Université Laval prépare l’étudiante ou l’étudiant à
devenir une professionnelle ou un professionnel de la santé dont l’objet d’expertise est
principalement l’occupation. Ce terme renvoie aux activités, aux habiletés et aux rôles
significatifs qui rendent la personne capable d’accomplir, de façon satisfaisante pour elle,
les actes de la vie courante. L’ergothérapeute doit être capable d’évaluer et d’analyser les
schèmes occupationnels et l’environnement, afin de pouvoir en dégager les éléments
d’intervention. La formation suppose un ensemble de savoirs théoriques et de compétences
cliniques dans le domaine des sciences biomédicales, occupationnelles, psychologiques et
sociales, ainsi que sur le plan de la gestion et celui de la recherche. Le programme accorde
une attention particulière au savoir-être, à l’intégration d’une vision holistique de la
personne dans son milieu de vie, ainsi qu’au développement d’un esprit critique et ouvert
chez les étudiantes et étudiants.
Les conditions d’admissibilité au programme sont principalement les suivantes : être
titulaire d’un DEC intégré en sciences, lettres et arts; être titulaire d’un DEC en sciences de
la nature et avoir réussi des cours ou atteint les objectifs de cours d’ordre collégial en
biologie et en chimie; ou avoir réussi, pour ce qui est des titulaires d’un autre DEC, des
cours d’ordre collégial ou atteint les objectifs de ces cours, lesquels se rapportent aux
domaines des mathématiques, de la physique, de la chimie et de la biologie. De plus, les
candidates et candidats qui présentent une combinaison de scolarité et d’expérience
pertinente jugées équivalentes à ces exigences peuvent être admissibles au programme.
Le programme a une durée de trois ans et demi. La formation s’échelonne sur une période
de sept sessions. Au total, le programme compte 107 crédits. De ce nombre, 101 visent des
cours obligatoires, dont 23 se rapportent à des stages, et 6 touchent des cours à option. La
répartition des crédits liés au programme selon les années de formation, à l’exception de
ceux qui touchent les cours à option et qui peuvent être répartis de différentes façons, se
présente comme suit : première année, 28 crédits obligatoires; deuxième année, 32 crédits
obligatoires, dont 2 de stage; troisième année, 41 crédits obligatoires, dont 21 de stage.
33
L’Université McGill
L’objectif du programme en ergothérapie de l’Université McGill est de former des
professionnelles et professionnels qui possèdent les compétences de base nécessaires à la
pratique contemporaine de la profession d’ergothérapeute. Ces compétences de base
incluent la capacité à évaluer le rendement occupationnel d’un client, ses différents rôles et
son environnement; la capacité à déterminer des objectifs réalistes centrés sur le client; la
capacité à planifier et dispenser des services ergothérapiques guidés par ces objectifs; la
capacité à évaluer continuellement l’état du client et sa réaction à l’intervention dans le
contexte d’une interaction entre la personne, son occupation et son environnement, et à
modifier ou cesser l’intervention lorsque nécessaire. L’ergothérapeute doit également être
capable d’intégrer les connaissances fondamentales de la profession à sa pratique, de faire
une évaluation critique de la littérature scientifique, de pratiquer de manière autonome,
d’interagir avec d’autres professionnels, d’appliquer le code de déontologie de la
profession, de tenir compte du contexte social et culturel de ses clients et de référer ses
clients à d’autres professionnels ou services lorsque approprié. Il doit aussi être en mesure
de rendre compte de l’autoévaluation de sa pratique et de justifier ses décisions
professionnelles à travers la tenue de dossiers qui exposent la démarche utilisée et les
preuves scientifiques à l’appui de celle-ci.
Les conditions d’admissibilité au programme sont dans l’ensemble les suivantes : avoir
complété au moins 50 heures de travail bénévole ou rémunéré dans un établissement de
santé ou tout autre environnement de réadaptation, posséder un DEC et avoir suivi un
certain nombre de cours d’ordre collégial ou l’équivalent dans les domaines de la biologie,
de la chimie, des mathématiques et de la physique. Les candidates et candidats ayant
complété un minimum d’une année d’études collégiales ou universitaires, ou l’équivalent,
doivent avoir suivi deux sessions de biologie, deux sessions de chimie générale, une session
de chimie organique, deux sessions de physique et deux sessions de mathématiques (calcul
différentiel et intégral) ou avoir suivi un ensemble de cours équivalents.
Le programme a une durée d’un peu plus de trois ans. La formation s’échelonne sur une
période de sept sessions. Au total, le programme compte 105 crédits. De ce nombre,
97 visent des cours obligatoires, dont 18 se rapportent à des stages, et 8 touchent des cours
à option. La répartition des crédits liés au programme selon les années de formation se
présente comme suit : première année, 32 crédits obligatoires et un stage obligatoire, non
crédité, de 6 semaines; deuxième année, 43 crédits, dont 6 à option et 12 de stage; troisième
année, 30 crédits, dont 2 à option et 6 de stage.
5.2
Les taux d’inscription et de diplomation
Le programme de baccalauréat en ergothérapie offert dans chacune des trois universités fait
partie des programmes dits contingentés, c’est-à-dire des programmes dont le nombre de
personnes admises est limité. À l’Université de Montréal, le nombre de places disponibles
dans le programme d’ergothérapie chaque année s’élève à 100. Depuis 10 ans, l’Université
reçoit environ 600 demandes d’admission au programme par année. En 2001,
636 personnes ont formulé une demande d’admission en ergothérapie à l’Université. Parmi
celles-ci, 61,5 p. 100 sont des étudiantes et étudiants du collégial, 14,8 p. 100 des étudiantes
et étudiants désirant changer de programme à l’intérieur de l’Université, 9,8 p. 100 des
étudiantes et étudiants désirant changer d’université et 13,9 p. 100 sont des personnes
d’autres horizons. L’Université a fait une offre d’admission à 248 de ces personnes, ce qui
représente une proportion de 39,0 p. 100 des personnes ayant formulé une demande
34
d’admission. Le nombre de personnes qui auraient pu être admises au programme
représente donc plus de deux fois et demie le nombre de places disponibles. En 2000,
559 personnes ont formulé une demande d’admission en ergothérapie à l’Université. Cette
dernière a fait une offre d’admission à 218 d’entre elles, ce qui représente également une
proportion de 39,0 p. 100 des personnes ayant formulé une demande d’admission et
regroupe deux fois plus de personnes admissibles au programme que de places disponibles.
À l’Université Laval, le nombre de places disponibles dans le programme d’ergothérapie
chaque année est de 65. En 2001, 390 personnes ont formulé une demande d’admission en
ergothérapie à l’Université. Parmi celles-ci, 64,6 p. 100 sont des étudiantes et étudiants du
collégial, 15,5 p. 100 des étudiantes et étudiants désirant changer de programme à
l’intérieur de l’Université, 14,7 p. 100 des étudiantes et étudiants désirant changer
d’université et 5,2 p. 100 sont des personnes d’autres horizons. L’Université a fait une offre
d’admission à 159 de ces personnes, ce qui représente une proportion de 40,8 p. 100 des
personnes ayant formulé une demande d’admission. Le nombre de personnes qui auraient
pu être admises au programme représente donc plus de deux fois et demie le nombre de
places disponibles. En 2000, 345 personnes ont formulé une demande d’admission en
ergothérapie à l’Université. Cette dernière a fait une offre d’admission à 168 d’entre elles,
ce qui représente une proportion de 48,7 p. 100 des personnes ayant formulé une demande
d’admission et plus de deux fois et demie le nombre de places disponibles.
À l’Université McGill, le nombre de places disponibles dans le programme d’ergothérapie
par année s’élève à 60. Dans le cas de cette université, seules les données liées aux
demandes d’admission sont disponibles. Ainsi, en 2000, elle a reçu 226 demandes
d’admission en ergothérapie. Les personnes qui ont formulé ces demandes sont des
étudiantes et étudiants du collégial dans une proportion d’environ 60 p. 100 et elles ont déjà
des études universitaires à leur actif dans une proportion de 40 p. 100. À l’Université
McGill comme à l’Université de Montréal et à l’Université Laval, le nombre de demandes
d’admission dépasse donc largement le nombre de places disponibles dans le programme.
Par ailleurs, en admettant que les personnes qui formulent une demande d’admission en
ergothérapie à l’Université McGill ont des profils comparables à celles qui font de même à
l’Université de Montréal ou à l’Université Laval, on peut supposer que le nombre de
personnes admissibles au programme est également plus élevé que le nombre de places
disponibles.
En plus de savoir que le nombre de demandes d’admission comme celui des personnes qui
pourraient être admises dans le programme d’ergothérapie sont supérieurs au nombre de
places actuellement disponibles, il peut être intéressant de connaître le cheminement des
étudiantes et étudiants inscrits en ergothérapie eu égard à la réussite des études. À ce sujet,
comme l’illustrent les données du tableau 5.1 présenté ci-après, lesquelles données ont été
transmises à l’équipe de recherche par le ministère de l’Éducation pour les fins de la
présente analyse, le taux de persévérance des étudiantes et étudiants dans le programme, un
an après le début de la formation, et le taux de diplomation sont similaires d’une université
à l’autre et ils sont élevés. En effet, pour la période s’échelonnant de 1992 à 2000, le taux
moyen de persévérance dans le programme est de 89,4 p. 100 à l’Université de Montréal. Il
est de 90,6 p. 100 à l’Université Laval et de 91,0 p. 100 à l’Université McGill. Pour sa part,
le taux moyen de diplomation dans le programme en ce qui concerne la période
s’échelonnant de 1992 à 1996 est de 91,5 p. 100 à l’Université de Montréal. Il est de
87,8 p. 100 à l’Université Laval et de 92,4 p. 100 à l’Université McGill.
35
Selon d’autres données mises à la disposition de l’équipe de recherche par le ministère de
l’Éducation pour les fins de la présente analyse, et ce, au sujet des taux de persévérance aux
études et de diplomation pour ce qui est de programmes en sciences de la santé offerts dans
les mêmes universités ou dans l’une ou l’autre d’entre elles, les taux moyens de
persévérance dans le programme en ergothérapie sont tout à fait comparables à ceux
observés pour la même période en ce qui a trait notamment aux programmes de
physiothérapie et d’orthophonie-audiologie, et ils sont relativement plus élevés que ceux
observés en sciences infirmières. Les taux moyens de diplomation en ergothérapie sont
également comparables à ceux observés en ce qui concerne les programmes de
physiothérapie et d’orthophonie-audiologie. Ils sont toutefois de 11,5 p. 100 à 26,8 p. 100
supérieurs à ceux observés en sciences infirmières.
Par ailleurs, selon des données tirées du site Internet du ministère de l’Éducation, les taux
moyens de persévérance dans le programme en ergothérapie sont également comparables à
ceux observés pour la même période en ce qui a trait à l’ensemble des programmes offerts
en sciences de la santé dans les universités québécoises. Par contre, les taux moyens de
diplomation en ergothérapie sont de 2,8 p. 100 à 7,4 p. 100 supérieurs à ceux observés pour
l’ensemble des programmes en sciences de la santé.
Dans un autre ordre d’idées, il est utile d’ajouter que les étudiantes et étudiants en
ergothérapie obtiennent, dans la quasi-totalité des cas, les résultats scolaires nécessaires
pour s’inscrire aux cycles supérieurs de formation. En effet, actuellement, une personne
diplômée ou en voie d’être diplômée au baccalauréat en ergothérapie qui désire s’inscrire à
une maîtrise doit posséder une moyenne cumulative au baccalauréat d’au moins 2,7 sur
4,33, pour ce qui est de l’Université de Montréal et de l’Université Laval. Dans le cas de
l’Université McGill, la moyenne cumulative pour s’inscrire en maîtrise correspond à 3,0 ou
plus au baccalauréat ou, encore, à 3,2 ou plus pour les deux dernières années du
baccalauréat. Selon les données mises à la disposition de l’équipe de recherche par chacune
des universités pour les fins de la présente analyse, de manière générale, les moyennes
cumulatives des étudiantes et étudiants en ergothérapie sont supérieures à 3 et elles peuvent
s’élever au-delà de 4. À titre d’exemple, en 2001, à l’Université de Montréal, 4 personnes
sur 66 seulement n’ont pas obtenu la moyenne cumulative utile. À l’Université Laval et à
l’Université McGill, la totalité des finissantes et finissants a obtenu une telle moyenne. À
cet égard, il faut voir que chaque année et dans chacune des universités, une part des
personnes qui obtiennent le diplôme de baccalauréat en ergothérapie poursuit effectivement
les études à un cycle supérieur de formation, notamment en réadaptation.
En somme, il y a lieu de retenir que les étudiantes et étudiants inscrits en ergothérapie dans
les trois universités visées réussissent fort bien les études, et que la vaste majorité termine
le programme et obtient le diplôme qui lui est associé, et ce, dans des proportions
comparables ou supérieures à celles observées pour ce qui est de l’ensemble des
programmes offerts en sciences de la santé dans les universités québécoises et d’autres
programmes en sciences de la santé apparentés au programme d’ergothérapie comme les
programmes de physiothérapie, d’orthophonie-audiologie et de sciences infirmières.
36
Tableau 5.1
Cohorte
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
Répartition, selon l’année d’inscription et l’université, du nombre de
personnes nouvellement inscrites au baccalauréat en ergothérapie, du
taux de persévérance un an après le début du programme et du taux
de diplomation
Nombre de personnes
nouvellement inscrites
de Mtl
90
104
79
67
68
57
70
73
72
Laval
65
59
77
68
67
64
63
60
60
McGill
50
49
51
55
58
55
64
61
61
Taux de persévérance
un an après (%)
Université
de Mtl
Laval McGill
78,9
89,2
88,0
87,5
89,8
87,8
81,0
89,6
92,2
86,6
92,6
83,6
94,1
89,6
98,3
93,0
82,8
94,5
91,4
96,8
92,2
95,9
95,0
83,6
95,8
90,0
98,4
Taux de diplomation (%)
de Mtl
–
–
–
–
89,7
86,0
90,0
95,9
95,8
Laval McGill
–
–
–
–
–
–
–
–
79,1
91,4
76,6
96,4
96,8
90,6
95,0
85,2
91,7
98,4
Source :
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC, données tirées du système RECU, produites le
16 novembre 2001 et mises à la disposition de l’équipe de recherche par le ministère de l’Éducation
pour les fins de la présente analyse, en mai 2002.
5.3
La situation professionnelle des personnes diplômées en ergothérapie
Le ministère de l’Éducation effectue chaque année des enquêtes dites de relance auprès des
personnes qui obtiennent un diplôme d’études professionnelles, collégiales ou
universitaires dans les établissements d’enseignement québécois. Ces enquêtes visent à
connaître la situation des personnes eu égard à l’emploi, deux ans après l’obtention du
diplôme. Sur ce plan, il faut voir que la situation des personnes diplômées en ergothérapie
entre les années 1992 et 1999, qui ont participé aux enquêtes dans une proportion variant de
60,2 p. 100 à 69,3 p. 100, est plutôt satisfaisante. En effet, comme le montrent les données
exposées dans le tableau 5.2 qui suit, peu importe l’année de promotion, la majorité des
personnes diplômées en ergothérapie, à savoir de 85,0 p 100 à 93,9 p. 100, est en emploi.
La majorité également, à savoir de 83,7 p. 100 à 91,9 p. 100, occupe un emploi à temps
complet. En outre, c’est dans la très grande majorité des cas, à savoir entre 98,1 p. 100 et
100,0 p. 100, que l’emploi occupé se rapporte à la formation des personnes.
Par ailleurs, un fait mérite d’être signalé. C’est dans une proportion de 5,9 p. 100 que les
personnes diplômées en 1997 se trouvaient aux études en 1999. La proportion des
personnes diplômées en 1999 qui se trouvaient aux études en 2001 totalise 12,0 p. 100.
C’est donc dire que la proportion des personnes qui poursuit les études après l’obtention du
baccalauréat a plus que doublé au cours des dernières années.
37
Tableau 5.2
Situation, en janvier 1994, 1997, 1999 et 2001, des personnes
diplômées au baccalauréat en ergothérapie des promotions de 1992,
1994, 1997 et 1999
Nombre de personnes
diplômées
Taux de réponse (%)
En emploi (%)
À la recherche d’un
emploi (%)
Aux études (%)
Inactives (%)
En emploi à temps
plein (%)
En emploi à temps
partiel (%)
Occupe un emploi en
rapport avec la
formation (%)
Source :
Promotion de
1992 en 1994
166
Promotion de
1994 en 1997
198
Promotion de
1997 en 1999
184
Promotion de
1999 en 2001
166
69,3
89,6
5,2
66,2
93,9
1,5
64,7
93,3
0,8
60,2
85,0
1,0
5,2
0,0
85,4
4,6
0,0
83,7
5,9
0,0
91,9
12,0
2,0
89,4
14,6
16,3
8,1
10,6
100,0
98,1
100,0
98,7
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC, Relance à l’université, compilation spéciale 2001, données
tirées du document publié en 2002 par le ministère de la Santé et des Services sociaux, lequel est
intitulé Planification de la main-d’œuvre dans le secteur de la réadaptation physique, p. 99.
6
La nécessité de rehausser la scolarité utile à l’exercice de
la profession
Le présent chapitre vise à faire état des différents éléments d’analyse propres à éclairer la
question de la nécessité de rehausser la scolarité utile à l’exercice de la profession
Ergothérapeute au Québec. Il est articulé autour de cinq points. Le premier consiste à
décrire les changements dans l’exercice de la profession qui ont une incidence sur les
compétences que doivent maîtriser les ergothérapeutes pour accomplir leur travail, et ce,
dès leur arrivée sur le marché du travail. Le deuxième fait état de la réflexion menée à
l’Ordre au cours des dernières années à propos de la scolarité utile à l’exercice de la
profession. Le troisième traite de la décision de l’Association canadienne des
ergothérapeutes (ACE) de faire passer du baccalauréat à la maîtrise la scolarité utile à
l’exercice de la profession. Le quatrième décrit la situation relative aux projets de révision
des programmes en ergothérapie en cours dans les universités québécoises. Enfin, le
cinquième expose le point de vue des organismes employeurs à propos de la pertinence de
rehausser la scolarité utile à l’exercice de la profession.
Les données présentées sur les quatre premiers objets proviennent principalement de source
documentaire, dont des textes produits par l’Ordre des ergothérapeutes du Québec, les
universités québécoises visées par la formation des ergothérapeutes et l’ACE. Elles
proviennent également des entrevues menées auprès de personnes visées par la question à
l’étude dans ces organismes. Pour leur part, les données liées à l’exposé du point de vue des
organismes employeurs à propos de la pertinence de rehausser la scolarité utile à l’exercice
de la profession proviennent d’un groupe de discussion tenu sur le sujet à l’initiative de
l’Ordre, en juin 2002.
6.1
Les changements dans l’exercice de la profession
Au cours des dernières années, de nombreux changements ont marqué l’exercice de la
profession Ergothérapeute au Québec. Ces changements ont eu une incidence significative sur
les compétences que doivent maîtriser les ergothérapeutes pour accomplir leur travail. À cet
égard, examinons ce que recouvrent les changements en cause et les principaux facteurs
auxquels ils se rapportent. Examinons également en quoi ces changements influent sur les
compétences utiles à l’exercice de la profession.
De toute évidence, la réforme du système de santé et des services sociaux au Québec constitue
le principal facteur ayant donné lieu aux changements profonds qu’a connu l’exercice des
différentes professions liées à la santé, dont l’ergothérapie, au cours des dix dernières années1.
En effet, dans la foulée du virage ambulatoire et de la rationalisation des ressources consenties
aux services de santé, les ergothérapeutes ont vu leur rôle se transformer et leurs
responsabilités augmenter. La description de la profession présentée dans le chapitre 3 du
présent rapport reflète d’ailleurs la nouvelle réalité de l’exercice de la profession. Par ailleurs,
l’évolution de la clientèle, l’accroissement des connaissances en ergothérapie et la pratique en
milieu privé influent également sur l’exercice de la profession et ses exigences. De même, les
possibilités accrues de mobilité professionnelle nationale et internationale de la main-d’œuvre
supposent une certaine harmonisation des exigences liées à l’exercice des professions entre les
1.
Rappelons que c’est dans une proportion de plus de 80 p. 100 que les ergothérapeutes exercent
leur profession dans le réseau de la santé et des services sociaux au Québec.
40
provinces, pays et États, en Amérique du Nord à tout le moins. Eu égard à chacun de ces
éléments, signalons les faits suivants.
La réforme du système de santé et des services sociaux
De manière générale et dans l’ensemble du réseau public des services de santé, les
interventions ergothérapiques doivent être effectuées sur une courte période, en raison
notamment du taux de roulement élevé de la clientèle. Les ergothérapeutes doivent donc
évaluer le client et choisir les interventions appropriées dans des délais serrés. En centre
hospitalier et en centre de réadaptation par exemple, la réduction de la durée de séjour des
clients exige des ergothérapeutes qu’ils traitent les demandes de services très rapidement,
souvent la journée même de la référence, et qu’ils effectuent des interventions ponctuelles
afin d’assurer un congé sécuritaire aux clients. L’augmentation, sans cesse croissante, des
demandes adressées aux centres locaux de services communautaires (CLSC) exige
également des ergothérapeutes travaillant dans ces milieux d’intervenir rapidement et
d’assurer un suivi à domicile dans des délais courts. Le rythme et la charge de travail des
ergothérapeutes vont donc en augmentant. En conséquence, les exigences à leur endroit en
matière d’analyse des besoins des clients, de gestion du temps, d’organisation du travail et
de tenue de dossiers se font de plus en plus pressantes.
Dans le même ordre d’idées, en raison de la diminution des ressources consenties par l’État
au système de santé, l’exercice du jugement clinique des ergothérapeutes et leurs décisions
professionnelles sont étroitement liés aux ressources disponibles dans le milieu pour
satisfaire les besoins de la clientèle desservie, et ce, lorsqu’il s’agit de définir comme de
mettre en œuvre les interventions ergothérapiques. Les ergothérapeutes doivent donc être
en mesure d’adapter leur pratique à la situation et d’élaborer des stratégies compensatoires
dans le cas où les ressources jugées essentielles pour la réadaptation des clients ne sont pas
disponibles. De plus, comme l’État préconise une gestion des soins et des services centrée
sur les résultats et reposant sur les principes d’efficacité et de rendement, le ministère de la
Santé et des Services sociaux de même que les régies régionales de la santé exigent
maintenant de la part de leurs organisations une démonstration d’efficacité eu égard aux
résultats de leurs actions par rapport aux ressources utilisées. Sur ce plan, les
ergothérapeutes sont appelés à proposer des interventions efficaces pour les clients tout en
utilisant le minimum de ressources, et à évaluer l’efficience et la qualité de ces
interventions. Aussi les ergothérapeutes doivent-ils rendre compte de leur rendement auprès
de l’employeur ou d’autres instances décisionnelles et démontrer l’efficacité, l’efficience,
voire la pertinence des services ergothérapiques.
Dans ce contexte, les ergothérapeutes sont appelés à prendre des décisions d’ordre éthique
à propos de l’offre des services en ergothérapie. Les enjeux éthiques font partie de leur
quotidien et les questions à ce sujet, lesquelles visent aussi bien l’accessibilité aux services
que leur qualité, sont nombreuses. Parmi les plus fréquentes, notons les suivantes : Quelles
clientèles devraient bénéficier des services d’ergothérapie et dans quel ordre de priorité ?
Quels services devraient être dispensés et pendant combien de temps ? Quelles aides
techniques devraient être accordées et à qui ? Doit-on offrir l’équipement spécialisé à la
fine pointe de la technologie ou opter pour un équipement moins sophistiqué mais
également moins adapté aux besoins des personnes ? Doit-on consacrer un peu de
ressources à chacune et chacun ou en consacrer davantage à certaines ou certains ? Les
ergothérapeutes doivent donc être capables de prendre les meilleures décisions
professionnelles qu’il soit possible de prendre ainsi que de les justifier auprès de leurs
clients et de leurs proches comme auprès de leur employeur.
41
En outre, dans les établissements du réseau public des services de santé, la gestion
traditionnelle par service ou par département qui regroupe des professionnelles et
professionnels d’une même discipline a fait place progressivement à une gestion par
clientèle ou par programme-clientèle où sont réunies, à l’intérieur d’une équipe
multidisciplinaire, l’ensemble des personnes appelées à intervenir auprès d’une clientèle
donnée (les personnes ayant subi un traumatisme crânien, les enfants présentant des
déficiences physiques, les toxicomanes, etc.). Dans le cadre de cette nouvelle structure, le
travail de l’équipe est coordonné par une ou un chef de programme. Ainsi, les
ergothérapeutes comme leurs collègues sont appelés à travailler en interdisciplinarité et à
voir leur travail coordonné par une personne qui n’est pas nécessairement formée dans leur
discipline. À cet égard, dans l’accomplissement de leur travail au quotidien, la majorité des
ergothérapeutes ont à interagir avec des professionnelles et professionnels d’autres
disciplines et n’ont plus accès à un supérieur immédiat formé en ergothérapie ni à d’autres
ergothérapeutes plus expérimentés. Aussi doivent-ils faire preuve d’une grande autonomie
professionnelle et être en mesure de faire valoir la nécessité comme le propre de
l’intervention ergothérapique, tout en reconnaissant l’apport des autres interventions
thérapeutiques auprès des clients.
En ce sens, les ergothérapeutes doivent être capables : d’exposer clairement leurs opinions
cliniques et leurs arguments en s’appuyant notamment sur les théories et les données
appropriées; d’expliquer les concepts et les caractéristiques de l’intervention
ergothérapique; et de comprendre de même que de respecter les interventions liées aux
disciplines de leurs collègues.
Par ailleurs, dans les suites logiques de la restructuration du système de santé et des
services sociaux, le rôle des ergothérapeutes s’est diversifié. La polyvalence représente
ainsi une exigence additionnelle à leur travail. En effet, dans l’exercice de leurs fonctions,
les ergothérapeutes sont appelés de plus en plus à intervenir non seulement auprès de
personnes prises individuellement, mais également auprès de groupes de personnes,
d’organismes et de communautés (garderies, écoles, entreprises, etc.). De même, comme il
arrive qu’une partie des plans d’intervention élaborés par les ergothérapeutes doit être mise
en œuvre par d’autres personnes, notamment par du personnel technique comme les
éducatrices ou éducateurs spécialisés, du personnel de soutien comme les préposées ou
préposés aux bénéficiaires et même les proches des clients, ils sont appelés à coordonner le
travail de ces personnes et à assurer leur formation ainsi que leur encadrement. Cela
suppose que les ergothérapeutes fassent preuve de pédagogie, à cette occasion
principalement, comme lorsqu’on les invite à communiquer, à distance, leurs connaissances
à d’autres professionnelles ou professionnels de la santé qui doivent intervenir auprès de
clients présentant des problématiques particulières.
Les ergothérapeutes sont appelés aussi à agir à titre de consultantes ou consultants dans les
divers établissements du réseau de la santé, de même qu’auprès d’entreprises, de
compagnies d’assurances et d’organismes comme la Commission de la santé et de la
sécurité du travail (CSST) et la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Leur expertise est mise à contribution particulièrement lorsqu’il s’agit : d’évaluer,
d’analyser et de collaborer à l’établissement d’un diagnostic différentiel, aussi bien en santé
physique qu’en santé mentale; d’émettre une opinion professionnelle quant aux incapacités
fonctionnelles physiques ou cognitives, au potentiel de développement des capacités
résiduelles, à la capacité physique et mentale à demeurer à domicile en toute sécurité, à
l’aptitude à conduire un véhicule automobile, et aux capacités fonctionnelles de travail; de
42
faire des recommandations quant à l’adaptation de l’environnement physique (domicile,
poste de travail, etc.), à la modification des habitudes de vie, au besoin d’aides techniques
et de matériel spécialisé et à leur utilisation; de statuer sur l’admissibilité de personnes
ayant des incapacités diverses à des services ou à des programmes d’aide financière comme
les crédits d’impôt, les allocations pour des aides techniques, les allocations pour
l’aménagement domiciliaire ou le poste de travail, et toute autre indemnisation.
Il arrive également que les ergothérapeutes soient appelés à agir à titre de gestionnaires de
cas, principalement pour ce qui est de personnes présentant des incapacités. Pour
l’essentiel, les activités accomplies en la matière se rapportent à l’évaluation de la situation
et des besoins de ces personnes. Elles se rapportent également à la coordination des
services qui leur sont offerts par les divers intervenants, à l’intérieur comme à l’extérieur de
l’établissement. Cela fait appel encore une fois à des capacités en gestion et à des
connaissances dans les domaines d’expertise liés aux autres disciplines visées par les
interventions en cause.
En somme, force est de constater que le jugement professionnel des ergothérapeutes peut
être déterminant pour la santé et la sécurité des clients, de leurs proches et de la population
en général. Les préjudices pouvant être causés à la clientèle visent notamment : l’atteinte à
l’intégrité physique sous forme de blessure, de dépendance, de douleur et d’incapacité
physique; l’atteinte à l’intégrité psychologique ou émotive sous forme de souffrance
psychologique et d’incapacité mentale; l’atteinte aux droits des personnes tels que les droits
parentaux, le droit d’accès à l’emploi et aux études, le droit à la libre gestion de ses biens,
et le droit à rendre compte de ses actes. Le jugement professionnel des ergothérapeutes peut
également être déterminant en ce qui concerne la société toute entière. En effet, une
mauvaise utilisation des ressources financières, matérielles et humaines consenties à l’offre
des services en ergothérapie pourrait donner lieu à l’augmentation des coûts du système de
santé et des services sociaux.
Force est de constater également que l’exercice de l’ergothérapie exige, outre la
polyvalence des personnes, la maîtrise d’un large éventail de connaissances. En effet, les
ergothérapeutes doivent posséder des connaissances générales couvrant l’ensemble du
champ d’exercice de l’ergothérapie afin de pouvoir intervenir auprès d’une clientèle
diversifiée. De plus, ils ont besoin de connaissances dans le domaine de la santé et dans
celui des relations humaines en général afin de pouvoir interagir efficacement avec des
professionnelles et professionnels d’autres disciplines; un langage commun étant nécessaire
au travail interdisciplinaire. Ils doivent également posséder des connaissances diverses
(gérontologie, dysphagie, autisme, capacités de travail, maladies mentales sévères et
persistantes, positionnement, orthèses et équipement spécialisé) afin d’être en mesure de
répondre adéquatement et de manière autonome aux besoins complexes de la clientèle. Ils
doivent aussi avoir des connaissances plus approfondies dans le domaine de leur pratique
professionnelle en vue de répondre aux besoins particuliers de la clientèle desservie dans
leur milieu de travail (personnes âgées, personnes ayant des problèmes de santé mentale,
personnes paraplégiques, etc.).
Force est de constater enfin qu’ayant à prendre des décisions professionnelles qui
supposent la prise en considération d’éléments multiples, à justifier ces décisions et à en
démontrer l’efficacité et l’efficience, les ergothérapeutes doivent avoir une pratique
professionnelle systématique et rigoureuse fondée sur des données probantes. Pour chaque
décision prise et action posée, les ergothérapeutes doivent pouvoir expliquer leur choix et
exposer le raisonnement, les théories et les données empiriques qui ont appuyé ce choix. Ils
43
doivent également utiliser les méthodes appropriées pour évaluer les résultats de leurs
interventions. Pour ce faire, ils doivent constamment élargir leurs connaissances
professionnelles, notamment par l’intermédiaire d’une analyse critique de la littérature
scientifique, de la formation continue et de l’information transmise par leurs pairs. Pour
exercer leur profession, les ergothérapeutes doivent donc maîtriser les connaissances liées à
la démarche scientifique et être capables de les appliquer, de manière continue, dans
l’accomplissement de leur travail.
Pour terminer, il est utile de faire état des autres éléments qui influent également sur
l’exercice de la profession et ses exigences, à savoir l’évolution de la clientèle,
l’accroissement des connaissances en ergothérapie, la pratique privée, et la mobilité
nationale et internationale de la main-d’œuvre.
L’évolution de la clientèle
Le vieillissement de la population dans les sociétés industrialisées a pour effet d’augmenter
le nombre de personnes vivant avec des incapacités. Pour leur part, les progrès de la science
et de la technologie médicale ont pour effet d’augmenter l’espérance de vie des personnes
âgées ainsi que le taux de survie des personnes victimes de traumatismes, ayant des
maladies graves ou présentant des incapacités congénitales. Dans le but de permettre à ces
personnes de développer ou de retrouver une autonomie fonctionnelle et, ce faisant,
d’améliorer leur qualité de vie et de demeurer dans leur milieu de vie naturel, les
ergothérapeutes sont donc appelés à intervenir auprès d’une clientèle de plus en plus
nombreuse et diversifiée, dont la situation est de plus en plus problématique et les besoins
de plus en plus complexes. En outre, la diminution de la durée de séjour dans les milieux
institutionnels n’est pas propre à simplifier leur travail. En effet, cela entraîne souvent des
départs précipités et plus ou moins bien planifiés, et fait en sorte que des personnes peuvent
se retrouver à domicile dans un état pathologique non stabilisé.
Par ailleurs, l’approche ergothérapique tend à s’étendre aux personnes ne présentant pas
nécessairement de limitations fonctionnelles, mais cherchant plutôt à acquérir ou conserver
l’équilibre dans leurs activités en général. Les groupes de gestion du stress animés par des
ergothérapeutes en sont un exemple.
L’accroissement des connaissances en ergothérapie
La recherche en ergothérapie a connu un essor considérable au cours des dernières années.
À travers cette recherche, les ergothérapeutes ont assuré la reconnaissance de l’activité
humaine courante comme un déterminant de la santé, élaboré des moyens pour améliorer le
processus d’intervention ergothérapique, développé de nouveaux modèles d’interventions,
documenté la manière dont l’ergothérapie s’exerce dans des domaines particuliers, élaboré
des méthodes d’évaluation de leur pratique, etc. La recherche a également porté sur les
fondements théoriques de l’ergothérapie. On remarque notamment une réflexion constante
à propos du concept central de la profession, l’activité humaine (occupation). Le
développement de la recherche en ergothérapie a contribué à l’émergence d’une nouvelle
science, la science de l’occupation, qui vise à comprendre la fonction et la signification des
activités constituant la vie de l’être humain et à assurer la réalisation de son plein potentiel
(enablement). Le corpus de connaissances de la profession a donc été enrichi d’année en
année.
44
La technologie liée à la réadaptation et à la compensation des incapacités s’est elle aussi
abondamment développée, notamment grâce au progrès de l’informatique. L’utilisation du
nouveau matériel spécialisé auquel cette technologie a donné lieu, en plus d’exiger la
maîtrise de connaissances multiples, suppose la capacité d’intégrer ces connaissances à la
pratique. En outre, notons que l’ergothérapie fait également appel à des connaissances
provenant d’autres sciences, elles aussi en évolution continue, telles les sciences
biomédicales et biomécaniques, les sciences psychologiques et les sciences sociales.
Ainsi, eu égard à l’accroissement des connaissances scientifiques en ergothérapie, le corpus
de connaissances nécessaires à l’exercice de la profession est plus important et plus
complexe que jamais. La complexité des connaissances en cause est liée notamment au fait
que l’objet d’étude lui-même vise des situations réelles dans la vie des personnes, et que la
relation thérapeutique établie entre les ergothérapeutes et les clients doit être appuyée à la
fois sur l’observation et sur l’influence.
À ce sujet, il y a lieu de rappeler qu’au cours des dernières années, l’évaluation continue du
programme de baccalauréat en ergothérapie a permis une mise à jour constante de son
contenu. Des modifications mineures et majeures ont été apportées à la formation en vue de
tenir compte de l’évolution des connaissances en ergothérapie. Pour ce faire, il a fallu
allonger la durée des études au baccalauréat, de manière significative.
La pratique privée
Depuis le début des années 1990, devant l’engorgement du système de santé public et
l’importance des listes d’attente pour les services ergothérapiques, de plus en plus de
personnes s’adressent à des ergothérapeutes en cabinet privé2. Ainsi, il y aurait un
déplacement d’une partie de la clientèle en ergothérapie du secteur public vers le secteur
privé, notamment lorsque les personnes visées ont des assurances de santé qui leur
permettent de le faire. De plus, des organismes comme la CSST, la SAAQ et les
compagnies privées d’assurances utilisent abondamment les services privés en
ergothérapie. Enfin, certains établissements publics, notamment des CLSC, font appel à des
ergothérapeutes en pratique privée pour alléger les listes d’attente. Aussi les
ergothérapeutes qui optent pour la pratique privée au terme des études doivent-ils être
préparés à exercer leur profession en toute autonomie.
La mobilité nationale et internationale de la main-d’œuvre
L’Accord sur le commerce intérieur (ACI), l’Accord de libre-échange nord-américain
(ALENA) et, plus globalement, le mouvement de mondialisation favorisent la mobilité
professionnelle de la main-d’œuvre. À cet égard, les autorités québécoises en la matière,
dont les ordres professionnels, doivent veiller à ce que les personnes aient accès à
l’exercice de leur profession à l’extérieur du Québec, notamment ailleurs au Canada et aux
États-Unis, et ne soient pas pénalisées en raison du fait que leur formation ne serait pas
jugée équivalente à celle exigée dans les provinces, États ou pays en cause. Sur ce plan –
nous en traiterons plus à fond au point 3 du présent chapitre –, il faut voir que la scolarité
qui sera exigée au cours des prochaines années pour exercer la profession Ergothérapeute
ailleurs au Canada et dans les États américains correspond à une scolarité de maîtrise.
2.
Rappelons que l’emploi principal occupé par 10 p. 100 des ergothérapeutes se rapporte au
secteur privé.
45
6.2
La réflexion menée à l’Ordre à propos de la scolarité utile à l’exercice de
la profession
Depuis le début des années 1990, l’Ordre des ergothérapeutes du Québec, notamment par
l’intermédiaire du Comité de la formation des ergothérapeutes, se penche sur la question de la
scolarité utile à l’exercice de la profession. À cet égard, l’Ordre a produit au fil des années un
certain nombre de textes reflétant l’évolution de sa réflexion à ce propos. Parmi ces textes, se
trouve l’Énoncé de principe quant au diplôme de formation donnant accès à la profession
d’ergothérapeute au Québec, produit en juin 2000, par le Comité de la formation des
ergothérapeutes.
Dans cet énoncé de principe, le Comité de l’Ordre sur la formation des ergothérapeutes fait un
état de la situation quant aux nouvelles exigences liées à l’exercice de la profession dans les
milieux de la santé au Québec. Il traite également de l’évolution de la discipline. De plus, en
comparant les réalisations professionnelles attendues de la part des ergothérapeutes avec les
objectifs de formation relevant d’une maîtrise professionnelle, lesquels ont été énoncés dans
un document préparé à ce sujet à l’Université de Montréal, le Comité conclut à la pertinence
de faire passer du baccalauréat à la maîtrise professionnelle la scolarité utile à l’exercice de la
profession3. En ce sens, il invite les autorités de l’Ordre, celles du gouvernement et celles des
universités à faire le nécessaire en vue d’étudier la possibilité de rehausser la scolarité utile à
l’exercice de la profession. Le Comité invite les autorités visées à étudier cette possibilité en
prenant en considération les incidences que pourrait avoir le changement en cause sur les
établissements d’enseignement universitaire et sur le réseau de la santé.
Dans la suite des recommandations du Comité de formation des ergothérapeutes et dans le but
d’avoir une vue d’ensemble de la situation, entre autres activités, l’Ordre a échangé à propos
du projet avec les personnes désignées pour ce faire à l’Office des professions du Québec. Il a
aussi pris la décision de consulter les employeurs sur le sujet, à l’aide d’un groupe de
discussion. Enfin, à travers la présente analyse documentaire, il a précisément voulu pousser
plus loin l’analyse de la situation, notamment en ce qui concerne les exigences liées à
l’exercice de la profession, les projets de révision du programme en ergothérapie en cours dans
les universités québécoises, et la décision prise par l’Association canadienne des
ergothérapeutes de faire passer du baccalauréat à la maîtrise la scolarité utile à l’exercice de la
profession.
3.
Les objectifs en cause se rapportent notamment aux suivants : « Maîtrise d’un savoir intégré en
une pensée cohérente faisant le lien entre les connaissances théoriques et pratiques,
approfondies par l’utilisation de paradigmes, de modèles, de théories et qui guident la
recherche et l’intervention. Maîtrise des paradigmes du domaine. Maîtrise des protocoles
d’intervention du domaine. Diagnostic de problèmes. Prescriptions d’interventions. Application
d’interventions résultant de diagnostics. Évaluation d’interventions. Recherche d’information.
Analyse et critique de l’information scientifique pour en dégager des pratiques nouvelles.
Capacité de critiquer la pratique et la théorie de la discipline. Capacité de faire avancer le
domaine. Maîtrise de l’éthique reliée au domaine (théories, décisions, attitudes). » Voir à ce
sujet : Jean-Marie LECLERC, Le contenu de la maîtrise ès arts, Montréal, Service de la
planification des ressources humaines, Université de Montréal, 1996.
46
6.3
La décision de l’Association canadienne des ergothérapeutes de faire
passer du baccalauréat à la maîtrise la scolarité utile à l’exercice de la
profession
L’Association canadienne des ergothérapeutes (ACE) a pour mission de promouvoir
l’excellence en ergothérapie au Canada et de favoriser l’accès aux services
ergothérapiques4. Elle a aussi la responsabilité d’établir les normes relatives à l’agrément
des programmes de formation en ergothérapie et d’agréer les programmes en cause. Le
28 novembre 2001, le Conseil des directeurs de l’ACE a annoncé que, dès 2008, l’ACE
n’accordera le statut d’agrément qu’aux seuls programmes de formation en ergothérapie
menant à l’obtention d’une maîtrise professionnelle en ergothérapie.
L’ACE a pris cette décision à la suite d’une démarche de travail ponctuée de délibérations
et de discussions, et marquée par divers processus de consultation auprès de ses membres et
des organismes visés. De plus, elle a créé pour l’occasion un groupe de travail réunissant
des ergothérapeutes en exercice et des universitaires. Parmi les principales activités que
l’ACE a mises en œuvre pour soutenir sa décision, notons les suivantes.
• La conduite, en 2000, d’un premier sondage auprès de membres de l’ACE et
d’organismes visés (organismes professionnels provinciaux, organismes de
réglementation de la profession, universités), lequel a démontré le besoin de
mettre à jour le Profil de la pratique de l’ergothérapie au Canada, produit par
l’ACE en 1996. Le profil en cause décrit la pratique de l’ergothérapie au Canada
et établit les normes utilisées pour l’agrément des programmes de formation et
l’examen d’attestation nationale de l’ACE.
• La tenue de sept groupes de discussion à travers le Canada en vue d’améliorer une
version révisée du Profil. Les groupes de discussion ont eu lieu, les uns en
français les autres en anglais, et ont réuni 48 personnes au total.
• La conduite d’un second sondage en vue de valider le Profil révisé. Le sondage
visait à évaluer la pertinence actuelle et pour le futur de chacune des compétences
du Profil et l’importance de ces compétences pour les ergothérapeutes en début
d’emploi. Pour chaque province canadienne, un échantillon aléatoire représentatif
du nombre de membres a été construit. Les questionnaires furent transmis à plus
de 2 000 ergothérapeutes, membres de l’ACE travaillant à temps plein. Des
questionnaires ont été envoyés également à toutes les associations
d’ergothérapeutes, aux organismes de réglementation de la profession et à toutes
les universités offrant un programme d’ergothérapie.
• L’analyse des compétences comprises dans le nouveau Profil de la pratique de
l’ergothérapie au Canada, en vue de déterminer la scolarité utile pour exercer la
profession.
4.
Notons que l’ACE a été fondée en 1926 et qu’elle regroupe aujourd’hui plus de 6 500 membres
et 13 organismes affiliés. Précisons également que les données présentées au sujet de la
décision de l’ACE sont issues, d’une part, d’une entrevue menée en avril 2002 pour les fins de
la présente analyse auprès de la présidente de l’ACE, Mme Huguette Picard et, d’autre part, de
documents publiés à ce propos par l’ACE, notamment sur le site Internet de l’ACE.
47
• La tenue, en 2001, d’un forum de discussion au moment du congrès de l’ACE en
vue d’échanger sur la perspective de faire passer du baccalauréat à la maîtrise la
scolarité utile à l’exercice de la profession au Canada. Des membres de l’ACE, de
même que des représentantes et représentants des universités, des organismes de
réglementation de la profession et des associations provinciales d’ergothérapeutes
ont participé à ce forum.
Ainsi, le résultat de la démarche de travail et des divers processus de consultation a donné
lieu à la mise à jour du Profil de la pratique de l’ergothérapie au Canada, qui a été publié
par l’ACE en mai 2002. De plus, il a également amené l’ACE à conclure que les
compétences actuellement nécessaires à la pratique de l’ergothérapie au Canada, et celles
qui le seront dans les années à venir, se rapportent à une scolarité de maîtrise. À cet égard,
il est utile de signaler qu’en 1998, l’ACE avait été interpellée par la décision des autorités
de l’Université Western en Ontario de mettre en place un programme de maîtrise
professionnelle visant l’accès à la profession, et ce, en vue de satisfaire les nouvelles
exigences liées à l’exercice de la profession, lesquelles avaient été mises au jour à l’aide
d’une analyse de besoins. L’Université avait alors jugé que les compétences utiles à
l’exercice de la profession relevaient d’une formation universitaire liée à la maîtrise
professionnelle5.
Depuis ce temps, les autres universités canadiennes ont emboîté le pas. En effet, les
universités McMaster et de Toronto, en Ontario, ont adopté le même modèle de formation.
Toutes les autres universités canadiennes sont engagées dans un processus d’élaboration
d’un projet de maîtrise professionnelle et la plupart d’entre elles prévoient la mise en place
du nouveau programme d’ici 2004. Les universités québécoises, nous le verrons ci-après,
préparent elles aussi l’instauration d’un programme de maîtrise professionnelle visant
l’accès à la profession.
Par ailleurs, il est utile de signaler qu’en lien avec la mobilité professionnelle des
ergothérapeutes à travers le monde, l’ACE a également examiné la situation qui a cours à
ce sujet sur le plan international. Par exemple, des discussions ont lieu en Australie, en
Angleterre et dans les pays scandinaves en ce qui concerne la révision à la hausse des
exigences liées à la scolarité des ergothérapeutes. Aux États-Unis, rappelons-le, l’American
Occupational Therapy Association n’agréera que les programmes de formation conduisant
à une scolarité de maîtrise, dès 2006. Il faut voir que des programmes de maîtrise
professionnelle existent depuis longtemps aux États-Unis. On en compte plus de 70, ce qui
constitue environ la moitié de tous les programmes offerts en ergothérapie dans ce pays.
Il est utile de signaler également que le Profil de la pratique de l’ergothérapie au Canada
constitue la référence utilisée par l’ACE dans le processus d’agrément des programmes de
formation en ergothérapie. À cet égard, l’exercice consiste à savoir si la formation permet
le développement des compétences visées, et ce, peu importent la durée de la formation et
la structure du programme. Dans les années à venir, ce qui sera fondamental, c’est que le
programme vise une formation de deuxième cycle universitaire, laquelle correspond aux
compétences utiles pour exercer la profession. Dans le contexte du processus d’agrément,
les universités doivent faire une autoévaluation de leur programme en conformité avec le
cahier des normes préparé à cette fin par l’ACE. Parmi les indicateurs liés à ces normes, on
5.
Notons que pour s’inscrire au programme de maîtrise offert à l’Université Western, les
candidates et candidats doivent détenir un baccalauréat dans une discipline liée aux sciences de
la santé et avoir réussi les cours préparatoires à la maîtrise.
48
trouve notamment la consultation des employeurs et des personnes formées dans le
programme.
Pour terminer, il est intéressant d’ajouter qu’aux yeux de la présidente de l’ACE, le
rehaussement des exigences de formation du baccalauréat à la maîtrise professionnelle pour
exercer la profession ne peut qu’avoir des incidences positives sur la pratique
professionnelle des ergothérapeutes. En effet, à son avis, les cliniciennes et cliniciens ainsi
formés seront notamment plus efficaces dans leur intervention et assureront ainsi une
meilleure utilisation des ressources consenties aux services ergothérapiques dans leur
milieu de travail. De plus, les nouvelles connaissances acquises sur le plan théorique et sur
le plan pratique leur seront d’une grande utilité dans la relation thérapeutique établie avec
les clients.
6.4
Les projets de révision des programmes en ergothérapie en cours dans
les universités québécoises
Nous l’avons mentionné, les trois universités québécoises qui offrent le programme de
baccalauréat en ergothérapie donnant accès à l’exercice de la profession ont entrepris un
processus de révision du programme et l’orientation retenue par chacune d’entre elles à ce
sujet consiste dans la mise en place d’un nouveau programme de baccalauréat de 90 crédits,
obligatoirement suivi d’une maîtrise professionnelle de 45 crédits environ visant l’accès à
l’exercice de la profession. Selon l’analyse de la situation menée dans chacune des universités,
il y a lieu en effet de rehausser à la maîtrise professionnelle la scolarité utile pour exercer la
profession. Toutefois, les universités se disent tout à fait conscientes de la situation de pénurie
de main-d’œuvre en ergothérapie et chacune prévoit d’ailleurs à ce sujet mettre en place le
nouveau programme de manière à éviter une rupture dans la disponibilité de personnes
diplômées en ergothérapie au cours des prochaines années. De même, chacune prévoit établir
des mécanismes de mise à niveau des compétences des ergothérapeutes en exercice et
favoriser à leur intention l’accès à la maîtrise professionnelle, notamment par l’intermédiaire
de processus d’analyse d’équivalences et de reconnaissance des acquis.
Par ailleurs, il faut voir que c’est à la suite de l’élaboration de différents scénarios de formation
que chacune des trois universités a été amenée à conclure que la maîtrise professionnelle
correspond à la formation utile pour satisfaire les nouvelles exigences liées à l’exercice de la
profession et qu’elle constitue le meilleur choix de formation possible dans la situation. Ainsi,
selon les prévisions des universités à ce sujet, le programme de maîtrise professionnelle devrait
être instauré à l’Université de Montréal en 2004, à l’Université Laval d’ici 2008 et à
l’Université McGill en 2004.
Avant de présenter un peu plus en détail le projet de programme des trois universités, il
importe de faire état des travaux que ces dernières ont accomplis pour soutenir leur décision et
des principales raisons qui ont motivé le choix d’une maîtrise professionnelle plutôt que d’une
toute autre formation. Ainsi, au cours des dix dernières années, devant les changements
observés dans l’exercice de la profession et l’accroissement des connaissances en ergothérapie,
nous en avons fait état précédemment, les universités ont adapté de manière continue le
contenu du baccalauréat en ergothérapie, jusqu’à en allonger la durée, à la limite du possible.
Aussi analysent-elles depuis de nombreuses années, à l’instar de l’Ordre des ergothérapeutes
du Québec (OEQ) et d’autres organismes comme l’Association canadienne des
ergothérapeutes (ACE), la situation des besoins de formation des ergothérapeutes. Récemment,
le résultat de leur analyse a donné lieu à la préparation d’un projet de formation qui vise la
maîtrise professionnelle. D’ailleurs, dans son rapport publié en 1999 à propos de différents
49
programmes liés aux sciences de la santé, la Commission des universités sur les programmes
invitait les écoles de réadaptation des universités du Québec à étudier la pertinence d’instaurer
des programmes de maîtrise professionnelle pour satisfaire l’augmentation des exigences liées
à la qualification en ergothérapie et en physiothérapie, et à le faire en concertation avec les
comités de formation des ordres professionnels6.
Parmi les travaux accomplis par les universités pour établir la pertinence de mettre au point un
programme de maîtrise professionnelle, on note la consultation, à l’aide de sondages et de
groupes de discussion, des cliniciennes et cliniciens qui supervisent les stagiaires en
ergothérapie, des ergothérapeutes en exercice et, à l’occasion du processus d’agrément de leur
programme par l’ACE, des employeurs. On note également l’analyse de l’évolution de
l’exercice de la profession selon les différents milieux de travail des ergothérapeutes de même
que des responsabilités et tâches confiées aux ergothérapeutes en exercice, l’étude des divers
documents publiés par l’OEQ et les organismes comme l’ACE, ainsi que l’examen de la
formation des ergothérapeutes ailleurs dans le monde.
En ce qui concerne les éléments qui ont amené les universités à statuer sur la mise au point
d’un programme de maîtrise professionnelle plutôt que d’un baccalauréat modifié et enrichi
par exemple, on note précisément les nouvelles exigences liées à l’exercice de la profession –
énoncées par ailleurs dans le premier point du présent chapitre –, lesquelles sont liées, entre
autres choses, aux transformations du réseau de la santé et des services sociaux et à l’évolution
de la clientèle (multiplication des rôles des ergothérapeutes, augmentation de leurs
responsabilités, interdisciplinarité, nécessité de rendre compte de leurs décisions, de les
appuyer sur des données probantes, et d’en faire l’évaluation, autonomie professionnelle
rendue nécessaire dès l’arrivée sur le marché du travail, etc.). On note également
l’accroissement des connaissances en ergothérapie et le fait que les connaissances en cause
comme les compétences visées par les nouvelles exigences liées à l’exercice de la profession
se rapportent à des objectifs de formation de l’ordre de la maîtrise plutôt que de l’ordre d’un
baccalauréat. On note aussi la réflexion de l’OEQ au sujet de la pertinence de rehausser à la
maîtrise la formation utile à l’exercice de la profession, de même que les nouvelles exigences
liées à l’agrément des programmes par l’ACE.
Voyons maintenant le projet mis de l’avant au sujet de la formation des ergothérapeutes par
chacune des trois universités qui offrent le programme de formation en ergothérapie donnant
accès à l’exercice de la profession, à savoir, rappelons-le, l’Université de Montréal,
l’Université Laval et l’Université McGill.
L’Université de Montréal
Dans son projet de programme de maîtrise professionnelle, l’École de réadaptation de
l’Université de Montréal a retenu un modèle de formation en continuité entre un
baccalauréat en ergothérapie et une maîtrise professionnelle en ergothérapie. L’École a
retenu ce modèle pour diverses raisons. Premièrement, la quantité de connaissances
pertinentes à l’ergothérapie est largement suffisante pour constituer une formation répartie
sur deux cycles universitaires et cette formule permet de mieux développer une culture et
6.
Voir à ce sujet : COMMISSION DES UNIVERSITÉS SUR LES PROGRAMMES, Les programmes
d’orthophonie et d’audiologie, d’ergothérapie, de physiothérapie, de sciences de la
réadaptation, d’ergonomie, d’optométrie, de chiropratique, et de pratique de sage-femme
dans les universités du Québec. Rapport no 17, Montréal, Conférence des recteurs et des
principaux des universités du Québec, décembre 1999, p. 75.
50
une identité professionnelles. Deuxièmement, une formation de premier cycle en
ergothérapie permet une cohérence entre les sciences de base et la profession, ce qui ne
peut être atteint dans une formation en sciences de la santé ou autres. Par exemple, les
notions de sociologie ou de psychologie peuvent être directement associées à la pratique de
l’ergothérapie. Enfin, d’un point de vue économique, ce modèle apparaît moins coûteux
pour former des ergothérapeutes compétents considérant la durée totale des études : le
programme en continuité entre le baccalauréat et la maîtrise totalise neuf sessions. Dans le
modèle de formation adopté par les universités ontariennes, lequel, rappelons-le, vise un
baccalauréat dans une discipline liée aux sciences de la santé et une maîtrise
professionnelle en ergothérapie, la durée de la formation compte un minimum de douze
sessions. L’École souligne aussi que le modèle de maîtrise professionnelle consécutive à un
baccalauréat spécialisé en ergothérapie existe également aux États-Unis, entre autres à
l’Université de Boston et à l’Université d’Illinois.
Parallèlement à l’élaboration du programme de maîtrise, l’École prévoit effectuer une
refonte majeure du baccalauréat afin d’y réduire le nombre de crédits et d’harmoniser son
contenu à celui de la maîtrise. À l’occasion de la révision du baccalauréat (projet en cours),
neuf crédits de cours seront éliminés, les cours à option de deux crédits chacun seront
retirés du baccalauréat et intégrés, avec un contenu enrichi (trois crédits chacun), dans le
programme de maîtrise professionnelle et sept crédits de stage passeront également du
baccalauréat à la maîtrise.
La clientèle visée par le programme Maîtrise ès sciences (ergothérapie) est constituée
principalement d’étudiantes et étudiants désirant devenir ergothérapeutes qui s’inscriront au
baccalauréat en septembre 2004. Le baccalauréat en ergothérapie accueille présentement
100 candidates et candidats par année et l’École de réadaptation prévoit maintenir ce
contingentement. Selon l’École, il est à prévoir que toutes les personnes inscrites au
baccalauréat poursuivront les études à la maîtrise en vue d’avoir accès à l’exercice de la
profession.
L’École identifie une autre clientèle pour le programme, à savoir les bachelières et
bacheliers en ergothérapie qui sont déjà sur le marché du travail. Pour évaluer l’intérêt de
cette clientèle à propos de la maîtrise, l’École a effectué un sondage au cours de l’été 1998
auprès des ergothérapeutes travaillant dans la grande région de Montréal. Une sélection
aléatoire a permis de joindre 226 ergothérapeutes, ce qui représente 13 p. 100 de
l’ensemble des ergothérapeutes travaillant dans la région visée. De ce nombre, 42 avaient
déjà complété un diplôme de deuxième ou troisième cycle, ou étaient en voie de le faire.
Parmi les 184 ergothérapeutes qui n’avaient complété aucune formation de deuxième cycle,
90 (48,9 p. 100) songeaient à retourner aux études au cours des cinq prochaines années. À
l’intérieur de ce groupe, 59 (65,6 p. 100) ont manifesté un intérêt pour une maîtrise
professionnelle en ergothérapie et les autres, soit 31 (34,4 p. 100), privilégiaient davantage
la maîtrise de recherche. Parmi les personnes intéressées à une maîtrise professionnelle, la
majorité a souligné l’importance d’offrir un horaire flexible et de leur donner la possibilité
de déterminer le contenu de leur formation, en choisissant les cours en fonction de leurs
besoins de spécialisation, notamment.
L’École de réadaptation prévoit également qu’une partie des étudiantes et étudiants qui
termineront le baccalauréat en 2004, 2005 et 2006 seront intéressés à poursuivre
directement les études à la nouvelle maîtrise. L’École considère donc qu’il est réaliste de
prévoir l’admission à la maîtrise, à partir de septembre 2004, d’environ 30 candidates et
candidats provenant des clientèles d’ergothérapeutes retournant aux études ainsi que
51
d’étudiantes et étudiants qui termineront le baccalauréat entre 2004 et 2007. À compter de
septembre 2007, le nombre d’étudiantes et étudiants à la maîtrise passera donc à 130,
incluant les 100 étudiantes et étudiants inscrits au nouveau programme. L’École compte
maintenir ce nombre d’inscriptions pendant au moins cinq ans.
Les objectifs de la maîtrise professionnelle en ergothérapie visent l’approfondissement et
l’intégration des connaissances, le développement d’attitudes et de compétences reliées aux
exigences de la pratique et aux responsabilités professionnelles actuelles et futures. Ils
s’articulent comme suit : approfondir les théories et les concepts sous-jacents à la pratique
de l’ergothérapie; analyser les problématiques rencontrées en ergothérapie d’une manière
multidimensionnelle, c’est-à-dire en considérant la complexité de l’interaction entre la
personne, ses activités et son environnement; appliquer les concepts d’efficience,
d’efficacité et de coût-bénéfice à l’évaluation et l’intervention ergothérapique; développer
les habiletés d’analyse critique pour permettre la pratique fondée sur les données probantes;
analyser les enjeux éthiques reliés à la pratique de l’ergothérapie; acquérir des compétences
de niveau avancé dans un ou plusieurs domaines particuliers de l’ergothérapie.
Les conditions d’admissibilité au programme consistent à : être titulaire d’un diplôme de
baccalauréat en ergothérapie ou l’équivalent, avoir obtenu au minimum la moyenne de 2,7
à l’Université de Montréal (ou une moyenne équivalente), et posséder une connaissance
suffisante de la langue française et de la langue anglaise.
Le programme de maîtrise professionnelle est conçu de façon à permettre à l’étudiante et à
l’étudiant de se construire une formation sur mesure visant l’acquisition de compétences
nécessaires à une pratique professionnelle avancée et spécialisée. Celui-ci comprend
45 crédits dont 24 de cours obligatoires et 21 de cours à option. L’École de réadaptation
considère essentiel d’offrir un éventail de cours selon deux orientations importantes en
ergothérapie (santé physique et santé mentale) puisqu’elles témoignent de la réalité de la
pratique professionnelle actuelle. Selon elle, en dépit d’un corpus de connaissances
commun à l’ensemble des ergothérapeutes, la réalité de la pratique professionnelle, qui
varie selon la clientèle desservie, demande le plus souvent une formation spécialisée.
Par ailleurs, l’École de réadaptation compte mettre sur pied deux autres programmes de
deuxième cycle en ergothérapie : un microprogramme de deuxième cycle et un diplôme
d’études supérieures spécialisées (DESS). Ces programmes, moins volumineux que la
maîtrise mais constitués des mêmes cours, visent les ergothérapeutes qui désirent se
perfectionner et mettre à jour leurs connaissances sans aller jusqu’à l’obtention d’une
maîtrise, ceux qui souhaitent une formule d’étude de deuxième cycle plus souple que la
maîtrise et ceux qui ne seront pas directement acceptés à la maîtrise à cause du
contingentement. Ces deux nouveaux programmes pourront servir de passerelle vers la
maîtrise.
Les critères d’admissibilité au microprogramme et au DESS sont les mêmes que ceux liés à
la maîtrise professionnelle, à savoir : être titulaire d’un diplôme de baccalauréat en
ergothérapie ou l’équivalent, avoir obtenu au minimum la moyenne de 2,7 à l’Université de
Montréal (ou une moyenne équivalente), et posséder une connaissance suffisante de la
langue française et de la langue anglaise.
Le microprogramme de deuxième cycle en ergothérapie comprend 15 crédits de cours à
option. La durée minimale du programme est d’une session à temps plein et la durée
maximale est de deux ans. L’étudiante ou l’étudiant qui a maintenu une moyenne
52
cumulative de 2,7 au microprogramme peut être admis au DESS ou à la maîtrise en
ergothérapie, et ce, pendant ou à la fin du microprogramme, et faire reconnaître les crédits
réalisés dans le cadre de ce programme.
Le DESS (ergothérapie) comprend 30 crédits, dont 9 de cours obligatoires et 21 de cours à
option. La durée minimale du programme est de deux sessions à temps plein et la durée
maximale est de quatre ans. L’étudiante ou l’étudiant qui a maintenu une moyenne
cumulative de 2,7 au DESS peut être admis à la maîtrise en ergothérapie, pendant ou à la
fin du DESS, et faire reconnaître les crédits réalisés dans le cadre de ce programme.
L’Université Laval
À l’Université Laval, le programme de maîtrise professionnelle en ergothérapie n’a pas
encore été élaboré. Toutefois, en prévision de l’élaboration du programme, un certain
nombre d’orientations ont été établies. La situation à ce sujet se présente comme suit. Au
cours de l’année 2001-2002, le Comité du programme de baccalauréat en sciences de la
santé (ergothérapie) de l’Université Laval a réfléchi à la pertinence de rehausser la
formation initiale visant l’accès à l’exercice de la profession. Le Comité en est venu à la
conclusion que la formation en ergothérapie de l’Université devait être rehaussée à la
maîtrise et qu’un comité d’élaboration d’un programme de maîtrise professionnelle devait
être formé. Le Comité a également émis des recommandations quant au format ainsi qu’au
contenu du nouveau programme et quant à sa mise en application.
Pour l’essentiel, les recommandations du Comité en ce qui concerne la mise au point du
nouveau programme consistent à maintenir un baccalauréat en ergothérapie de 90 crédits,
suivi d’une maîtrise professionnelle en ergothérapie de 45 crédits. Selon le Comité, le
modèle de formation ainsi proposé serait mieux approprié au continuum du système
d’éducation québécois et offrirait plus de latitude pour couvrir l’ensemble des objectifs de
formation à atteindre. De plus, les recommandations du Comité se rapportent au fait de
prendre en considération les objectifs de formation qui relèvent d’une maîtrise, lesquels se
distinguent bien des objectifs de formation du baccalauréat en ergothérapie actuellement en
vigueur à l’Université et correspondent aux besoins actuels de formation des
ergothérapeutes. À cet égard, le Comité expose les objectifs que devrait viser la maîtrise et
s’appuie pour ce faire sur l’Énoncé de principe quant au diplôme de formation donnant accès
à la profession d’ergothérapeute au Québec, publié par l’OEQ en 2000 et dont nous avons fait
état au deuxième point du présent chapitre, en même temps que des objectifs de formation en
cause.
Par ailleurs, le Comité a aussi formulé le souhait selon lequel le comité d’élaboration du
programme prenne en considération le besoin de former un plus grand nombre de
professionnelles et professionnels pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre en
ergothérapie. À ce sujet, il recommande de donner la possibilité aux ergothérapeutes en
exercice qui détiennent un diplôme de baccalauréat d’obtenir une formation équivalente à la
future maîtrise. Le Comité préconise aussi l’inclusion, dans le programme de maîtrise, d’un
projet de stage-essai de 12 à 15 crédits permettant l’acquisition d’une forme de
spécialisation. Ce projet pourrait s’effectuer lors de la toute dernière session du programme,
pendant laquelle l’étudiante ou l’étudiant interviendrait dans un milieu clinique à demitemps tout en étant supervisé par une professeure ou un professeur pour la réalisation d’un
essai. Ce projet permettrait de développer une expertise particulière à la clientèle desservie
dans le milieu de travail. Dans cette perspective, le Comité recommande d’étudier la
possibilité de développer des stages coopératifs rémunérés de type résidence.
53
En outre, le Comité du programme de baccalauréat en sciences de la santé (ergothérapie)
mentionne que, pour que le programme d’ergothérapie de l’Université conserve l’agrément
de l’Association canadienne des ergothérapeutes, le programme de maîtrise donnant accès à
la pratique doit entrer en vigueur au plus tard en septembre 2008, ce qui signifie que le
baccalauréat préalable de 90 crédits doit être offert au plus tard en septembre 2005.
Enfin, le Comité souligne l’importance d’effectuer des opérations de collecte et d’analyse
de données afin de mieux cerner le point de vue des employeurs et des ergothérapeutes
actuellement en exercice par rapport au projet de modification de la formation initiale.
L’Université McGill
À l’Université McGill, ce sont deux modèles de formation qui ont été retenus. Le premier
consiste en un programme de formation en continuité entre un baccalauréat en ergothérapie
et une maîtrise professionnelle en ergothérapie, et le second consiste en un programme de
formation de maîtrise professionnelle en ergothérapie destiné aux étudiantes et étudiants
qui détiennent un baccalauréat dans une discipline autre que l’ergothérapie.
L’objectif général de ces deux programmes est le suivant : former des professionnelles et
professionnels autonomes, capables de s’adapter aux besoins changeants des clients et du
système de santé, et capables d’intégrer dans leur pratique quotidienne des connaissances
qui évoluent rapidement. Pour ce faire, les étudiantes et étudiants doivent être formés à
repérer les facteurs de risque, à effectuer les évaluations requises, à établir un diagnostic
différentiel, à déterminer des buts centrés sur le client et à mettre en œuvre un plan
d’intervention qui tient compte de toutes les données scientifiques disponibles, des besoins
du client, de même que des réalités du système de santé. Les diplômées et diplômés doivent
comprendre le continuum de soins du réseau de la santé et des services sociaux et être
capables de mettre leurs compétences à contribution pour améliorer l’efficacité du réseau.
Pour leur part, les objectifs particuliers des programmes consistent tout d’abord à : former
des professionnelles et professionnels qui possèdent des compétences avancées en
raisonnement clinique, qui peuvent répondre aux besoins physiques et sociaux de plus en
plus complexes de leurs clients et qui sont en mesure d’assumer une plus grande diversité
de rôles professionnels dans un système de santé en constant changement. Plus
précisément, il s’agit de : former des ergothérapeutes capables de faire une analyse critique
de la littérature portant sur le diagnostic, le pronostic, les méthodologies d’intervention et
l’efficacité d’intervention, et qui ont développé des habitudes de recherche et
d’apprentissage qui leur seront utiles tout au long de leur carrière; former des
ergothérapeutes capables d’évaluer l’état de leur client tout au long de la thérapie et de
choisir des méthodes d’évaluation qui permettent de mesurer les effets de leurs
interventions.
Les objectifs consistent ensuite à : former des professionnelles et professionnels ayant les
compétences nécessaires à la progression dans leur carrière et à la persistance dans la
profession. Plus précisément, il s’agit de : former des ergothérapeutes généralistes
possédant une base solide de connaissances leur permettant de se spécialiser dans un
domaine en quelques années; former des ergothérapeutes possédant des compétences en
enseignement et en supervision leur permettant de former la génération suivante
d’ergothérapeutes et de superviser d’autres intervenants; fournir aux étudiantes et étudiants
54
une connaissance solide de la discipline leur permettant d’accéder à différentes carrières
(enseignement, recherche, consultation) tout en demeurant cliniciennes ou cliniciens.
Les objectifs particuliers des programmes consistent enfin à : former des diplômées et
diplômés capables de reconnaître et de développer les rôles émergeant en promotion de la
santé, en prévention des incapacités et en intervention, à travers lesquels l’expertise et les
compétences particulières des ergothérapeutes peuvent permettre d’améliorer l’accessibilité
et la qualité des services de santé en fonction des besoins de la population. Plus
précisément, il s’agit de : former des ergothérapeutes qui comprennent le continuum de
soins du réseau de la santé et des services sociaux, qui savent repérer les faiblesses et les
limites de ce réseau, et ce, en vue de déterminer comment leur expertise peut être mise à
contribution pour réduire les incapacités de la population et les coûts en soins de santé qui
en découlent; former des ergothérapeutes capables de pratiquer de manière autonome en
établissement, en milieu communautaire et en milieu privé et sachant diriger leurs clients
vers d’autres professionnelles ou professionnels, lorsque nécessaire.
Les critères d’admissibilité aux programmes se présentent comme suit. Pour les étudiantes
et étudiants titulaires d’un diplôme de baccalauréat en ergothérapie, il s’agit d’avoir réussi
tous les cours obligatoires et complémentaires du baccalauréat en ergothérapie, et d’avoir
obtenu une moyenne cumulative de 3,0 ou plus au baccalauréat en ergothérapie, ou une
moyenne cumulative de 3,2 ou plus pour les deux dernières années du baccalauréat en
ergothérapie. Pour les étudiantes et étudiants titulaires d’un baccalauréat dans une autre
discipline, il s’agit d’avoir obtenu une moyenne cumulative de 3,0 ou plus au baccalauréat,
ou une moyenne cumulative de 3,2 ou plus pour les deux dernières années du baccalauréat
et d’avoir réussi les cours suivants : trois crédits en neurophysiologie, six crédits en
anatomie humaine, trois crédits en statistiques, trois crédits en neurologie, six crédits en
physiologie, trois crédits en sociologie, trois crédits en kinésiologie et trois crédits en
administration, et d’avoir effectué 50 heures de travail rémunéré ou bénévole impliquant un
contact direct avec un patient dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Le programme en continuité entre un baccalauréat en ergothérapie et une maîtrise
professionnelle en ergothérapie a une durée de quatre ans et demi au total. Le nouveau
baccalauréat comprend 90 crédits répartis sur six sessions. La formation en maîtrise débute
l’été suivant la fin du baccalauréat. Celle-ci comprend 58 crédits répartis sur cinq sessions
consécutives.
La maîtrise s’adressant aux personnes titulaires d’un baccalauréat dans une discipline autre
que l’ergothérapie comprend 88 crédits. Ceux-ci sont répartis sur sept sessions
consécutives, ce qui totalise deux ans et demi. Cette maîtrise est en fait identique à la
précédente, mais elle inclut la troisième année du baccalauréat en ergothérapie.
Les deux maîtrises comprennent 28 crédits de stage. De plus, 6 crédits de cours à option, de
même que 3 crédits de recherche et 3 crédits dédiés à un projet de maîtrise, peuvent être
choisis dans un domaine de spécialisation.
Pour terminer le présent exposé sur les projets de révision des programmes en ergothérapie
en cours dans les universités québécoises, il importe de faire état des éléments qui se
rapportent à l’amélioration, à travers la maîtrise professionnelle, de la formation des
55
ergothérapeutes eu égard aux besoins. En quelque sorte, il s’agit d’établir ce qui peut être
associé à la valeur ajoutée à la formation actuelle des ergothérapeutes7.
Selon les universités, au terme de la formation, les diplômées et diplômés à la maîtrise
professionnelle en ergothérapie :
• feront preuve d’une grande autonomie et d’une solide identité professionnelle;
• auront des compétences approfondies dans un ou plusieurs domaines particuliers
de l’ergothérapie tout en ayant les connaissances générales utiles à la pratique
professionnelle en ergothérapie;
• feront preuve d’une pensée analytique, méthodique et critique au service de leur
jugement clinique;
• auront une pratique fondée sur des données probantes et seront capables de
justifier leurs interventions et d’expliquer leur démarche thérapeutique;
• seront capables de démontrer la pertinence de l’ergothérapie par rapport à une
problématique précise;
• auront de meilleures compétences en tenue de dossiers et en expression écrite et
orale;
• offriront des services plus efficaces qui produisent des résultats de meilleure
qualité;
• auront une meilleure connaissance des approches théoriques, des concepts, des
modèles d’évaluation et des modèles d’intervention en ergothérapie et seront
capables de les analyser de manière critique afin de les utiliser judicieusement;
• seront capables d’analyser différentes problématiques en tenant compte de leurs
diverses dimensions et en étant sensibles à leur complexité;
• seront mieux préparés à faire face aux enjeux éthiques reliés à l’ergothérapie et
auront une meilleure connaissance des lois et règlements régissant l’exercice de la
profession;
• seront capables d’évaluer la qualité de leur pratique et l’efficacité de leurs
interventions et d’effectuer les modifications nécessaires;
• seront capables d’adapter leur pratique en fonction de contraintes diverses;
7.
À ce sujet, il peut être intéressant de revoir, au chapitre 5 du présent rapport, les objectifs de
formation des programmes liés au baccalauréat en ergothérapie offerts actuellement dans
chacune des trois universités visées et de les comparer avec les objectifs énoncés
précédemment en ce qui concerne les projets de programmes de maîtrise professionnelle.
Force est de constater qu’il n’y a pas de commune mesure entre les premiers et les seconds, et
que ces derniers correspondent à une scolarité accrue.
56
• feront preuve d’efficience en utilisant un minimum de ressources tout en obtenant
un maximum de résultats;
• maîtriseront la démarche scientifique et auront davantage de connaissances en
recherche;
• seront capables d’analyser les différentes sources de données scientifiques et de
les intégrer à leur pratique;
• posséderont une plus grande expertise eu égard à des clientèles particulières;
• seront aptes à remplir une diversité de rôles;
• assureront une gestion de cas efficace et un suivi systématique de la clientèle;
• seront mieux préparés à travailler efficacement à l’intérieur d’une équipe
multidisciplinaire;
• auront une meilleure connaissance de la structure du réseau de la santé et des
services sociaux;
• seront mieux préparés à travailler dans le contexte organisationnel actuel du
réseau de la santé et des services sociaux;
• auront de meilleures connaissances à propos des lois régissant les services de
santé et les services sociaux.
6.5
Le point de vue des organismes employeurs à propos de la pertinence de
rehausser la scolarité utile à l’exercice de la profession
Le cinquième et dernier point lié à la nécessité de rehausser à la maîtrise la scolarité utile à
l’exercice de la profession vise à exposer le point de vue des organismes employeurs sur le
sujet. À cet égard, il y a lieu de rappeler que c’est à l’aide d’un groupe de discussion tenu
en juin 2002 à l’initiative de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec (OEQ) que les données
à ce propos ont été recueillies8.
Ainsi, dès l’ouverture du groupe de discussion, la présidente de l’OEQ a fait état des
travaux menés à l’Ordre depuis de nombreuses années en lien avec la révision à la hausse
de la scolarité utile à l’exercice de la profession Ergothérapeute. De même, les
responsables des programmes des trois universités concernées ont également fait état des
différents travaux réalisés par ces dernières qui les ont conduites à prendre la décision de
réviser les programmes d’études menant à l’exercice de la profession. En outre, les
responsables ont présenté les principales caractéristiques du modèle de formation mis au
point en vue de former les ergothérapeutes, dont le fait qu’il s’agit d’un programme de
8.
Se reporter au besoin à l’annexe II, où est présentée la liste des personnes qui ont pris part au
groupe de discussion.
57
baccalauréat en ergothérapie, lequel serait obligatoirement suivi d’une maîtrise
professionnelle visant l’exercice de la profession9.
À la suite de cette présentation, d’entrée de jeu, les représentantes et représentants des
employeurs ont fait valoir que l’accroissement de la proportion de personnes âgées dans la
population au cours des prochaines décennies nécessitera un accroissement substantiel de la
demande en matière de services de santé. À leur avis, pour satisfaire les besoins de la
population, le réseau de la santé et des services sociaux devra mettre en place les moyens
utiles, et ce, dans un contexte où les ressources financières sont limitées et le personnel en
nombre restreint. À ce sujet, les représentantes et représentants des employeurs ont
mentionné que, selon l’évaluation des besoins en personnel faite par le ministère de la
Santé et des Services sociaux à travers l’exercice de Planification de la main-d’œuvre en
réadaptation physique, il existe présentement une pénurie de personnel dans certaines
catégories professionnelles, dont celle des ergothérapeutes. La pénurie persistera au cours
des prochaines années si des mesures correctives ne sont pas prises rapidement.
Selon les représentantes et représentants des employeurs, dans le contexte actuel et dans
celui qui prévaudra au cours des prochaines années, le rehaussement à la maîtrise des
exigences de formation des ergothérapeutes au Québec pourrait accentuer la pénurie
observée eu égard à cette catégorie de personnel et pourrait même contribuer à la perpétuer
dans le temps. Toujours à leur avis, les effets possibles liés au rehaussement de la scolarité
sont de plusieurs ordres et renvoient à un certain nombre de questions.
Le premier ordre de questionnement des représentantes et représentants des employeurs se
rapporte donc à l’incidence du rehaussement de la scolarité des ergothérapeutes sur la
pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux. Tout d’abord, le
rehaussement à la maîtrise de la formation conduira-t-il à une discontinuité, temporaire
certes, dans le nombre de personnes diplômées dans ce domaine, et ce, compte tenu du fait
qu’il faudra une année de plus aux étudiantes et étudiants en ergothérapie pour terminer le
cycle des études et, en conséquence, pour être disponibles sur le marché du travail ?
Ensuite, l’allongement de la durée de la formation utile pour accéder à l’exercice de la
profession n’aura-t-il pas un effet dissuasif sur les personnes intéressées à cette profession,
ce qui pourrait se traduire par une baisse du nombre d’inscriptions dans ce programme
d’études dans les universités québécoises ? Enfin, le rehaussement à la maîtrise des
exigences de formation des ergothérapeutes pourrait-il avoir un effet d’entraînement sur
d’autres professions, ce qui ne ferait qu’accentuer davantage la pénurie de main-d’œuvre
professionnelle dans le réseau de la santé et des services sociaux ?
Le deuxième ordre de questionnement des représentantes et représentants des employeurs
vise l’incidence du rehaussement à la maîtrise des exigences de formation des
ergothérapeutes sur la masse salariale, et ce, dans un contexte où les établissements du
réseau de la santé et des services sociaux doivent faire autant, sinon plus, avec des
ressources financières limitées.
9.
Rappelons à ce sujet que l’Université McGill a mis au point deux modèles de formation. Un
premier qui consiste en un programme de formation en continuité entre un baccalauréat en
ergothérapie et une maîtrise professionnelle en ergothérapie, et un second qui consiste en un
programme de formation de maîtrise professionnelle en ergothérapie destiné aux étudiantes et
étudiants qui détiennent un baccalauréat dans une discipline autre que l’ergothérapie.
58
Le troisième ordre de questionnement soulevé par les représentantes et représentants des
employeurs a trait à la pertinence même de rehausser à la maîtrise la formation des
ergothérapeutes. Ici, la question posée se rapporte à la vision de la profession et des
exigences liées à son exercice. À ce sujet, les représentantes et représentants des universités
ont rappelé que la révision des programmes en cours est appuyée sur des études et des
travaux d’analyse entrepris au milieu des années 1990 précisément en ce qui concerne
l’évolution des exigences liées à l’exercice de la profession. Dans le même ordre d’idées, la
présidente de l’OEQ a également rappelé que les travaux de l’Ordre en la matière
remontent à aussi loin que le début des années 1990.
De plus, les représentantes et représentants des employeurs ont soulevé la question de la
valeur ajoutée de la nouvelle formation par rapport à la formation actuelle des
ergothérapeutes. Autrement dit, ils s’interrogent sur les nouvelles compétences qui seraient
acquises dans le programme de baccalauréat et celui de la maîtrise professionnelle menant à
l’exercice de la profession. Ils s’interrogent également au sujet des objectifs visés par la
révision des programmes en ergothérapie. Sur ce plan, ils considèrent qu’il y aurait peutêtre lieu de réviser le programme actuel de baccalauréat en vue d’en élaguer les éléments de
formation qui peuvent être éliminés et de faire place aux éléments propres à développer les
nouvelles compétences recherchées.
À propos des questions soulevées, il semble bien que le point de vue des représentantes et
représentants des employeurs consiste à savoir qu’il n’y aurait pas un besoin pressant pour
rehausser la scolarité de l’ensemble des ergothérapeutes. Tout au plus, il pourrait avoir lieu
de former à la maîtrise une partie des ergothérapeutes. Ce point de vue repose en effet sur
une certaine vision de l’exercice de la profession, selon laquelle une partie des tâches
exécutées par les ergothérapeutes serait d’ordre technique plutôt qu’analytique. Aux yeux
des représentantes et représentants des employeurs, une scolarité de premier cycle pourrait
combler les besoins d’une majorité d’ergothérapeutes, et ce, compte tenu des tâches qui
leur sont confiées dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux. À
leur avis, la scolarité de deuxième cycle professionnel pourrait être adéquate et pertinente
pour former les ergothérapeutes qui sont appelés à analyser les cas cliniques plus
complexes, à faire l’évaluation des services offerts dans leur établissement, à analyser la
situation relative à la pratique professionnelle des ergothérapeutes ou, encore, à donner de
l’encadrement à d’autres ergothérapeutes.
À cet égard, selon les représentantes et représentants des universités, les différentes
dimensions liées à l’exercice de la profession ne peuvent pas être opposées ainsi, à savoir
celles liées aux aspects dits plus techniques et celles liées aux aspects dits plus analytiques.
Au contraire, à leur avis, l’exercice de la profession repose sur l’intégration et la mise en
œuvre des deux dimensions en cause, notamment dans la relation thérapeutique. D’ailleurs,
le rehaussement à la maîtrise des exigences de formation des ergothérapeutes vise
précisément à amener les étudiantes et étudiants en ergothérapie vers une meilleure
intégration des connaissances et des habiletés professionnelles propres à soutenir l’exercice
efficace de la profession, notamment dans le contexte organisationnel qui prévaut
actuellement et celui qui prévaudra dans les établissements du réseau de la santé et des
services sociaux au cours des prochaines années.
Par ailleurs, les représentantes et représentants des employeurs reconnaissent la nécessité
de développer de nouvelles compétences eu égard aux exigences actuelles liées à l’exercice
de la profession. Ils ont fait état de compétences à développer notamment pour travailler sur
le plan clinique avec les membres des autres professions, laquelle situation est désignée
59
sous le vocable de l’interdisciplinarité. À cet égard, les représentantes et représentants des
universités ont fait valoir que, pour travailler en interdisciplinarité, les ergothérapeutes
doivent avoir un bagage de connaissances approprié et avoir développé une solide identité
sur le plan professionnel. À leurs yeux, ces compétences ne peuvent être acquises qu’à la
suite d’une maîtrise professionnelle, laquelle permet précisément l’intégration des
connaissances et la conduite d’une réflexion sur la pratique professionnelle, ce qui constitue
le fondement essentiel de l’identité professionnelle.
Parmi les nouvelles compétences qui devraient être acquises par les ergothérapeutes selon
les employeurs, mentionnons également celles relatives au rôle que doivent jouer les
ergothérapeutes dans leur milieu d’intervention, notamment auprès des proches des clients.
En effet, compte tenu des ressources financières disponibles et compte tenu également que
les ergothérapeutes interviennent auprès d’un nombre élevé de clients, ils doivent agir à
titre de ressources-conseils auprès des proches des clients pour assurer la continuité dans le
processus de réadaptation.
En outre, pour faire suite à leur questionnement relativement à la pertinence de rehausser à
la maîtrise les exigences de formation des ergothérapeutes, les représentantes et
représentants des employeurs ont suggéré des pistes d’action à explorer, lesquelles, à leurs
yeux, pourraient peut-être constituer une solution de rechange au rehaussement de la
scolarité. Ainsi, en conformité avec leur vision de la profession, la première piste d’action
suggérée a trait à la révision de l’organisation du travail dans les établissements du réseau
de la santé et des services sociaux, à savoir le partage des responsabilités et des tâches entre
les différentes catégories de personnel professionnel et technique, y compris les
ergothérapeutes, d’une part, et entre les ergothérapeutes, d’autre part.
Le modèle suggéré, à titre d’hypothèse de travail, consisterait à fonder l’organisation du
travail sur une plus grande division et une plus grande hiérarchisation des responsabilités et
des tâches entre le personnel ayant une formation technique et celui ayant une formation
universitaire, d’une part, et entre les membres du personnel ayant une formation
universitaire, d’autre part. Ainsi, les ergothérapeutes qui auraient un baccalauréat
pourraient se voir confier les clients dont le cas clinique est dit moins complexe, ce qui
constituerait la situation la plus courante selon les propos des employeurs, alors que les
ergothérapeutes qui auraient une maîtrise professionnelle pourraient se voir attribuer la
responsabilité des clients dont le cas clinique est dit plus complexe. En outre, les
ergothérapeutes formés au deuxième cycle pourraient s’acquitter également de tâches
comme l’évaluation des services offerts par l’établissement et, le cas échéant, donner de
l’encadrement aux autres ergothérapeutes. Sur ce plan, les représentantes et représentants
des universités ont indiqué que le résultat de l’analyse des responsabilités et des tâches
confiées aux ergothérapeutes en début d’emploi comme en pleine compétence dans les
différents milieux de travail laisse supposer au contraire que l’ensemble des
ergothérapeutes doivent être formés à la maîtrise. Il s’agit, entre autres choses, de voir à
assurer une utilisation efficace des ressources et à satisfaire aux besoins de la clientèle.
L’autre piste d’action suggérée par les représentantes et représentants des employeurs vise
à avoir recours à la formation continue pour donner aux ergothérapeutes le complément de
formation nécessaire à l’acquisition des nouvelles compétences utiles à l’exercice de la
profession. À ce sujet, les représentantes et représentants des universités ont fait valoir que
la formation continue est un moyen de perfectionnement efficace et utile pour acquérir de
nouvelles compétences. Toutefois, il ne faut pas voir la formation continue comme une voie
60
de formation pour acquérir ce qui doit être considéré comme étant les compétences de base
indispensables à l’exercice de la profession en début d’emploi.
Au terme du groupe de discussion, les représentantes et représentants des employeurs ont
exprimé leur satisfaction quant au contenu et à la qualité des échanges de vues tenus au
cours de la rencontre. Par ailleurs, ils ont signalé que ces échanges ne constituaient qu’une
première exploration de la question à l’étude et qu’ils devraient se poursuivre au cours des
mois à venir. En effet, à leurs yeux, il subsiste des questionnements sur le projet en cause
qui nécessitent plus de temps pour en comprendre les différentes dimensions et en évaluer
les incidences sur le réseau de la santé et des services sociaux.
À ce sujet, les représentantes et représentants des employeurs ont exprimé le souhait d’être
informés davantage sur le projet des universités quant à la modification des programmes,
de même que sur les orientations que l’Ordre adoptera en ce qui concerne les exigences de
formation des ergothérapeutes. Pour faciliter les échanges de vues entre les parties, les
représentantes et représentants des employeurs ont suggéré de mettre sur pied un groupe de
travail qui devrait réunir différents intervenants du réseau de la santé et des services
sociaux, des universités et de l’OEQ. Le but visé est celui de créer un lieu d’échanges pour
débattre de sujets d’intérêt commun, dont les projets de révision des programmes de
formation en ergothérapie et l’organisation de la formation clinique des ergothérapeutes.
Cette suggestion, qui a marqué la fin de la rencontre, a été accueillie favorablement par les
parties visées.
7
Les principales constatations établies
Le présent chapitre expose les principales constatations établies au cours de l’analyse. Plus
précisément, il s’agit de faire état du résultat de l’analyse de la situation liée à la pertinence
de rehausser à la maîtrise professionnelle les exigences de formation des ergothérapeutes. À
cet égard, il y a lieu de retenir ce qui suit.
• D’entrée de jeu, il faut voir que la situation relative à l’exercice de la profession
Ergothérapeute a fait l’objet d’études depuis près de dix ans, et ce, au Québec
comme ailleurs dans les pays industrialisés, et que les conclusions des travaux
menés en ce sens par l’ensemble des organismes visés convergent : la scolarité
utile à l’exercice de la profession correspond à une maîtrise. Ainsi, les trois
universités québécoises qui offrent le programme de baccalauréat en ergothérapie
donnant accès à l’exercice de la profession ont effectué l’analyse des facteurs qui
ont marqué de manière significative l’exercice de la profession et elles ont conclu
à la nécessité de rehausser à la maîtrise professionnelle la scolarité des
ergothérapeutes. Aussi, à l’instar des universités des autres provinces
canadiennes, les universités québécoises ont-elles entrepris la révision des
programmes de baccalauréat en vue de définir la nouvelle formation des
ergothérapeutes. Le modèle de formation retenu est celui d’une formation
échelonnée sur deux cycles universitaires, à savoir un baccalauréat en
ergothérapie obligatoirement suivi d’une maîtrise professionnelle en ergothérapie,
laquelle viserait l’exercice de la profession1. Pour leur part, l’Association
canadienne des ergothérapeutes (ACE), au Canada, et l’American Occupational
Therapy Association, aux États-Unis, ont mené leurs propres études sur le sujet.
À la suite de ces études, ces organismes sont arrivés à une conclusion similaire et
ils ont décrété que la scolarité des ergothérapeutes devait être rehaussée à la
maîtrise, et ce, dans le meilleur délai.
• Au Québec comme dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis, les
organismes qui ont fait l’analyse de la profession Ergothérapeute en vue d’établir
les exigences de formation utiles à son exercice ont adopté une démarche fondée
sur une analyse qualitative du phénomène. La démarche analytique en cause peut
être décrite en deux points. Tout d’abord, elle a consisté à établir les
responsabilités et les tâches qui sont confiées aux ergothérapeutes dès leur arrivée
sur le marché du travail et à faire l’analyse du contexte dans lequel les personnes
sont appelées à assumer ces responsabilités ainsi qu’à exécuter ces tâches et à
déterminer, en lien avec ces éléments, les compétences utiles pour exercer la
profession. Ensuite, elle a consisté à établir le degré de complexité rattaché aux
compétences visées, ce qui a permis de déterminer les cycles de formation
propres à permettre les apprentissages liés à ces compétences. En ce sens, la
description de l’exercice de la profession présentée au chapitre 3 reflète d’ailleurs
1.
À ce sujet, rappelons de nouveau que l’Université McGill a mis au point deux modèles de
formation. Un premier qui consiste en un programme de formation en continuité entre un
baccalauréat en ergothérapie et une maîtrise professionnelle en ergothérapie, et un second qui
consiste en un programme de formation de maîtrise professionnelle en ergothérapie destiné
aux étudiantes et étudiants qui détiennent un baccalauréat dans une discipline autre que
l’ergothérapie.
62
l’importance des responsabilités à assumer dans l’exercice de la profession et le
degré de complexité des compétences que les ergothérapeutes doivent maîtriser
pour accomplir leur travail, et ce, en début d’emploi comme en pleine
compétence, dans les différents milieux de travail.
• Les données recueillies auprès des employeurs à propos de la pertinence de
rehausser les exigences liées à la scolarité des ergothérapeutes ont permis
d’établir que leur questionnement à ce sujet est de trois ordres.
– Le premier a trait à la pénurie actuelle d’ergothérapeutes dans le réseau de
la santé et des services sociaux, et à l’incidence que pourrait avoir le fait de
rehausser à la maîtrise les exigences de formation des ergothérapeutes sur
la disponibilité de la main-d’œuvre. À ce sujet, les préoccupations
exprimées par les représentantes et représentants des employeurs se
rapportent au fait que le rehaussement des exigences de formation pourrait
décourager un certain nombre de personnes à s’inscrire dans un tel
programme d’études. Elles se rapportent également au fait que
l’allongement de la formation pourrait amener une certaine diminution du
nombre de personnes diplômées, notamment au moment des années de
transition vers la nouvelle formation, ce qui aurait pour effet d’accentuer la
pénurie de main-d’œuvre.
– Le deuxième ordre de questionnement a trait à l’incidence du rehaussement
de la scolarité des ergothérapeutes sur la masse salariale du réseau de la
santé et des services sociaux et à la possibilité que le phénomène du
rehaussement de la scolarité vise d’autres professions du domaine de la
santé par un effet d’entraînement.
– Le troisième ordre de questionnement a trait à la pertinence même de
rehausser à la maîtrise les exigences de formation des ergothérapeutes.
Selon les représentantes et représentants des employeurs, les exigences
actuelles liées aux tâches exécutées par la majorité des ergothérapeutes
dans le réseau de la santé et des services sociaux ne nécessitent pas une
formation de l’ordre de la maîtrise. À leurs yeux, pour répondre aux
besoins actuels du réseau, et ce, sans risquer de trop accentuer la pénurie de
main-d’œuvre, il vaudrait mieux miser sur une organisation du travail plus
hiérarchisée qui ferait place à des ergothérapeutes formés au baccalauréat et
à des ergothérapeutes formés à la maîtrise, plutôt que sur une formation
accrue de l’ensemble des ergothérapeutes.
• Eu égard à ces différents ordres de questionnement, le résultat de l’analyse
documentaire a permis d’établir un certain nombre d’éléments, dont les suivants.
– Tout d’abord, tout porte à croire que le fait de rehausser à la maîtrise les
exigences de formation ne devrait pas avoir d’incidence sur l’intérêt des
personnes à choisir cette profession et ne devrait pas avoir d’incidence sur
le nombre de personnes diplômées, et ce, compte tenu, d’une part, que les
ergothérapeutes sont de plus en plus nombreux à poursuivre les études audelà du baccalauréat en ergothérapie et, d’autre part, que le nombre de
personnes qui satisfont aux exigences d’admission au programme de
baccalauréat dans les trois universités est beaucoup plus élevé que ne l’est
63
le nombre de places disponibles. Au contraire, cela pourrait plutôt
constituer un attrait supplémentaire pour une partie de la clientèle cible des
programmes en ergothérapie, laquelle a un très bon dossier scolaire,
persévère dans le programme et obtient le diplôme d’études en ergothérapie
dans une très forte proportion. En ce sens, l’augmentation du nombre de
places disponibles dans les programmes d’ergothérapie proposée dans le
plan d’action mis au point au terme de l’exercice lié à la Planification de la
main-d’œuvre dans le secteur de la réadaptation physique représente sans
aucun doute une voie à privilégier pour contrer la pénurie
d’ergothérapeutes.
– Ensuite, en ce qui a trait au coût lié au rehaussement des exigences de
formation, il faut voir qu’il y aura un coût, certes, mais que celui-ci sera
accompagné de gains pour le réseau de la santé et des services sociaux au
Québec, qui aura à son emploi des ergothérapeutes mieux formés dont les
compétences correspondent davantage aux exigences du travail. En effet, la
valeur ajoutée à la formation des ergothérapeutes à travers la maîtrise
professionnelle ne peut mener qu’à une plus grande efficacité dans les
interventions. À titre d’exemple, rappelons que l’un des objectifs de la
nouvelle formation consiste précisément à permettre aux ergothérapeutes
de fonder leur pratique sur des données probantes. En conséquence, les
services en ergothérapie seront plus appropriés et de meilleure qualité, ce
qui sera propre à favoriser l’amélioration de l’état de santé des personnes
qui en bénéficieront. De ce fait, on assistera à une meilleure utilisation des
ressources consenties aux services de santé au Québec.
– Enfin, pour ce qui est d’opter pour une plus grande hiérarchisation du
travail plutôt que de rehausser la scolarité de l’ensemble des
ergothérapeutes, il faut voir que l’analyse des exigences liées à l’exercice
de la profession, dont les éléments sont présentés dans les chapitres 3 et 6
du présent rapport, démontre que l’ensemble des ergothérapeutes doivent
avoir accès à une formation accrue pour accomplir leur travail. Les
responsabilités qu’ils assument et les conditions dans lesquelles ils
travaillent supposent qu’ils maîtrisent un ensemble de compétences propres
aux objectifs d’une formation de deuxième cycle universitaire.
• Par ailleurs, il est intéressant de signaler que les représentantes et représentants
des employeurs reconnaissent que les exigences actuelles de l’exercice de la
profession supposent que les ergothérapeutes acquièrent de nouvelles
compétences. Ils s’interrogent toutefois sur les moyens à prendre pour satisfaire
aux besoins de formation en cause.
• En conclusion, il faut voir que d’ici quelques années les programmes de
baccalauréat qui mènent présentement à l’exercice de la profession ne seront plus
offerts dans les universités québécoises, puisque ces dernières ont déjà pris la
décision de modifier ces programmes d’études et de les adapter aux nouvelles
exigences liées à l’exercice de la profession, ainsi qu’aux nouvelles exigences
d’agrément de l’ACE, lesquelles seront en vigueur en 2008. À ce sujet, il serait
utile d’évaluer la pertinence de mettre sur pied, comme le souhaitent les
représentantes et représentants des employeurs, un groupe de travail pour leur
permettre d’obtenir plus de renseignements à propos des projets de révision des
64
programmes en cours dans les universités et pour favoriser les échanges de vues
entre les parties sur d’autres sujets d’intérêt commun. De plus, il serait utile
d’approfondir l’analyse de l’organisation du travail dans les établissements du
réseau de la santé et des services sociaux en lien avec l’exercice de la profession,
notamment en ce qui a trait aux relations que les ergothérapeutes établissent avec
les membres d’autres catégories de personnel dans l’exercice de leurs fonctions.
8
Les données à mettre au jour en prévision d’une demande
de modification du règlement de l’Ordre à propos de la
formation des ergothérapeutes
Pour terminer le présent rapport, il y a lieu de faire état de la teneur des données
supplémentaires à mettre au jour en prévision d’une demande de modification du règlement
de l’Ordre à propos de la formation des ergothérapeutes. Eu égard aux éléments d’analyse à
produire pour l’occasion, la présente analyse documentaire a permis de réunir les
principales données utiles pour soutenir une éventuelle demande de modification du
règlement de l’Ordre à propos de la formation donnant accès à l’exercice de la profession.
À ce sujet, il y lieu de signaler ce qui suit.
Comme en font foi les principales constatations de l’analyse présentées dans le chapitre
précédent, la pertinence de rehausser à la maîtrise les exigences de formation liées à
l’exercice de la profession au Québec a été illustrée, notamment à l’aide de l’énoncé des
nouvelles exigences liées à l’exercice de la profession, et ce, dans les différents milieux de
travail. De même, la pertinence de la solution retenue, à savoir la maîtrise professionnelle,
pour satisfaire les besoins de formation des ergothérapeutes comme pour améliorer les
services offerts en ergothérapie au Québec a été démontrée, notamment à travers la
description de l’exercice de la profession et la présentation de la démarche analytique
adoptée par les universités dans le processus de révision du programme actuel. Sur ce plan,
il y a lieu de signaler qu’en plus de constituer la voie à retenir pour assurer une formation
adéquate aux ergothérapeutes, le modèle de formation proposé par les universités vise
précisément à minimiser les incidences du rehaussement des exigences de formation des
ergothérapeutes sur la durée des études, le coût de celles-ci et le nombre de personnes
diplômées en ergothérapie au cours des prochaines années.
De plus, les objectifs de la nouvelle formation et les orientations quant aux mécanismes de
mise à niveau de la formation des ergothérapeutes en exercice ont été exposés. En outre, la
valeur ajoutée de la maîtrise professionnelle par rapport au baccalauréat eu égard aux
besoins de formation des ergothérapeutes a fait l’objet d’une présentation détaillée.
Enfin, le point de vue des employeurs a été analysé et les propositions quant aux suites à
donner à leur questionnement ont également été présentées. À cet égard, il est utile de
rappeler que dans la conclusion du chapitre précédent on évoque l’utilité d’évaluer la
pertinence de favoriser les échanges de vues entre les parties et, à cet effet, de mettre sur
pied un groupe de travail qui devrait réunir différents intervenants du réseau de la santé et
des services sociaux, des universités et de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec. On
évoque par ailleurs l’utilité d’approfondir l’analyse de l’organisation du travail eu égard à
l’exercice des fonctions des ergothérapeutes dans les établissements du réseau de la santé et
des services sociaux.
Ainsi, dans la perspective de la formulation d’une demande de modification du règlement
de l’Ordre à propos de la formation des ergothérapeutes, il y aurait lieu de recueillir les
données nécessaires pour évaluer le coût lié au rehaussement des exigences de formation
des ergothérapeutes principalement pour le réseau de la santé et des services sociaux, pour
les universités, de même que pour les étudiantes et étudiants qui auront à faire une année de
scolarité de plus, environ.
LISTE DES PRINCIPAUX DOCUMENTS CONSULTÉS
ASSEMBLÉE NATIONALE. Projet de loi no 90. Loi modifiant le Code des professions et
d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé, Québec, Éditeur
officiel du Québec, 2002, 20 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES, ASSOCIATION OF CANADIAN
OCCUPATIONAL THERAPY UNIVERSITY PROGRAMS, ASSOCIATION OF CANADIAN
OCCUPATIONAL THERAPY REGULATORY ORGANIZATIONS et COMITÉ CONSULTATIF
DES PRÉSIDENTS. « Prise de position conjointe concernant l’ergothérapie fondée sur
l’évidence scientifique », Revue canadienne d’ergothérapie, vol. 66, no 5, décembre
1999, p. 270-272.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES. « Prise de position officielle de
l’Association canadienne des ergothérapeutes. La formation requise des
ergothérapeutes pour exercer au Canada », Revue canadienne d’ergothérapie, avril
2002, p. 177.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES. « Profil de la pratique de
l’ergothérapie au Canada », Revue canadienne d’ergothérapie, vol. 63, no 2, juin
1996, p. 96-113.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES. Profile of Occupational Therapy
Practice in Canada, Ottawa, 2002, 13 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES. Promouvoir l’occupation : une
perspective de l’ergothérapie, Ottawa, 1997, 238 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES. « Questions fréquemment posées
concernant l’adoption de la maîtrise professionnelle en ergothérapie », Actualités
ergothérapiques, mars-avril 2002, p. 8-10.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES. The Education, Supply and
Distribution of Occupational Therapists in Canada, Ottawa, novembre 2001, 8 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ORGANISMES DE RÉGLEMENTATION EN ERGOTHÉRAPIE.
Compétences essentielles à la pratique pour les ergothérapeutes au Canada, Ottawa,
décembre 2000, 13 p.
BUTEAU, Marie-Ève et Suzanne JEAN. Perspective d’évolution des inscriptions au collégial
et à l’université dans le contexte de la planification de la main-d’œuvre du réseau de
la santé et des services sociaux, Québec, ministère de la Santé et des Services
sociaux, mars 2002, 50 p.
CENTRALE DES PROFESSIONNELLES ET PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ et SYNDICAT DES
ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Description de l’emploi Ergothérapeute. Produite
dans le cadre des travaux en vertu de la lettre d’entente sur la relativité et l’équité
salariales, s. l., juin 2001, 14 p.
68
COCKBURN, Lynn. « L’ACE dans les années 1970 : Changement, développement et
restructuration », Actualités ergothérapiques, juillet-août 2001, p. 3-6.
COCKBURN, Lynn. « Les années professionnelles : l’ACE dans les années 1950 et 1960 »,
Actualités ergothérapiques, mai-juin 2001, p. 5-9.
COCKBURN, Lynn. « Survol de l’ACE pendant les années quarante : Une association déjà
solide devient plus forte », Actualités ergothérapiques, mars-avril 2001, p. 15-18.
COMMISSION DES UNIVERSITÉS SUR LES PROGRAMMES. Les programmes d’orthophonie et
d’audiologie, d’ergothérapie, de physiothérapie, de sciences de la réadaptation,
d’ergonomie, d’optométrie, de chiropratique, et de pratique de sage-femme dans les
universités du Québec. Rapport no 17, Montréal, Conférence des recteurs et des
principaux des universités du Québec, décembre 1999, 76 p. et annexes.
ÉDITEUR OFFICIEL DU QUÉBEC. Code des professions, Québec, 2001, 96 p.
FRIEDLAND, Judith, Isobel ROBINSON et Thelma CARDWELL. « L’histoire de l’ACE, de
1926 à 1939 », Actualités ergothérapiques, janvier-février 2001, p. 15-18.
GASCON, Valérie. Enquête sur la maîtrise professionnelle en ergothérapie. Rapport,
Montréal, École de réadaptation de l’Université de Montréal, septembre 1998, 7 p.
GAZETTE OFFICIELLE DU QUÉBEC. Code de déontologie des ergothérapeutes, Québec,
Éditeur officiel du Québec, août 1998, s. p.
GREEN, Mary Clark, Michelle LERTVILAI et Kammie BRIBRIESCO. « Prospérer à travers le
changement : l’ACE de 1991 à 2001 », Actualités ergothérapiques,
novembre-décembre 2001, p. 13-19.
LECLERC, Jean-Marc. Le contenu de la maîtrise ès arts, Montréal, Service de planification
des ressources humaines, Université de Montréal, 1996.
MARAZZANI, Micheline H., Martine BROUSSEAU, Gérard DE MARBRE et Marie-José
DURAND. Répercussions de la restructuration du réseau de la santé et des services
sociaux sur la pratique et la formation des ergothérapeutes au Québec. Étude
exploratoire, Montréal, Ordre des ergothérapeutes du Québec, septembre 1998, 29 p.
MARAZZANI, Micheline H. et Martine BROUSSEAU, « Étude exploratoire des répercussions
de la restructuration du réseau de la santé et des services sociaux sur la pratique et la
formation des ergothérapeutes au Québec », Revue Québécoise d’Ergothérapie,
vol. 10, no 1, Montréal, Ordre des ergothérapeutes du Québec, printemps 2001, p. 915.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. Bulletin statistique de l’éducation no 23, année 2002,
Québec, gouvernement du Québec, 2002, s. p.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. Cheminement des étudiantes et des étudiants inscrits dans
les universités du Québec au baccalauréat (données tirées du système RECU),
Québec, gouvernement du Québec, novembre 2001, s. p.
69
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Planification de la main-d’œuvre
dans le secteur de la réadaptation physique, Québec, gouvernement du Québec,
2002, 227 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Continuum de soins, réseau interactif de
services en réadaptation… L’importance de l’évaluation des besoins et de la
coordination des interventions. Opinion sur la transformation du réseau et son
impact sur les services de réadaptation offerts à la population, Montréal, juin 1996,
17 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Documentation sur l’état de l’exercice de
l’ergothérapie. Consultation du groupe de travail ministériel sur les professions de
la santé et des relations humaines, Montréal, octobre 2000, 66 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Documentation sur l’état de l’exercice de
l’ergothérapie. Consultation du groupe de travail ministériel sur les professions de
la santé et des relations humaines (phase 2), Montréal, mars 2001, 33 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Documentation sur l’état de l’exercice de
l’ergothérapie. Secteur de la santé mentale et des relations humaines. Consultation
du groupe de travail ministériel sur les professions de la santé et des relations
humaines (phase 3), Montréal, décembre 2001, 14 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Énoncé de principe quant au diplôme de
formation donnant accès à la profession d’ergothérapeute au Québec, Montréal,
Comité de la formation des ergothérapeutes, juin 2000, 6 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Ergothérapie et intervention auprès des
personnes présentant des troubles de l’alimentation, Montréal, mars 2001, 17 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation au niveau de l’aménagement
domiciliaire. Document de travail, Montréal, Comité sur les pratiques
professionnelles, novembre 2001, 3 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation au niveau des aides techniques.
Document de travail, Montréal, Comité sur les pratiques professionnelles, novembre
2001, 2 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation et intervention en pédiatrie.
Document de travail, Montréal, Comité sur les pratiques professionnelles, novembre
2001, 7 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation et intervention en santé mentale
(adultes et personnes âgées). Document de travail, Montréal, Comité sur les
pratiques professionnelles, novembre 2001, 4 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation et intervention en santé mentale
(enfants et adolescents). Document de travail, Montréal, Comité sur les pratiques
professionnelles, novembre 2001, 3 p.
70
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation et traitement des fonctions
perceptivo-cognitives. Document de travail, Montréal, Comité sur les pratiques
professionnelles, novembre 2001, 3 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Évaluation et traitement des fonctions
sensori-motrices. Document de travail, Montréal, Comité sur les pratiques
professionnelles, novembre 2001, 4 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. La croissance des besoins de services
d’ergothérapie. Planification de la main-d’œuvre, Montréal, novembre 2001, 5 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. L’ergothérapie en milieu scolaire, Montréal,
mars 2000, 7 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Les changements observés dans les pratiques
professionnelles en ergothérapie liés au virage ambulatoire. Synthèse des résultats,
Montréal, juin 1997, 3 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Les compétences et les responsabilités
professionnelles attendues des ergothérapeutes en vue d’assurer des services de
qualité. Document de consultation pour les membres, Montréal, octobre 2001, 18 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Les orthèses utilisées en ergothérapie,
Montréal, Groupe de travail sur les orthèses utilisées en ergothérapie, mars 2001,
20 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. L’évaluation psychosociale dans le cadre
d’un régime de protection. Rôle de l’ergothérapeute. Document présenté au
Curateur public du Québec, Montréal, 13 juin 2001, 15 p.
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. « Les 25 ans de l’Ordre : rétrospective »,
Revue Québécoise d’Ergothérapie, vol. 8, no 1, Montréal, hiver 1999, 21 p.
ROBICHAUD, Line. Programme de baccalauréat en sciences de la santé. Ergothérapie.
Rapport annuel 2001, Québec, Comité d’admission au programme d’ergothérapie,
Université Laval, septembre 2001, 10 p.
SCORE. Prévision des demandes d’admission aux programmes du 1er cycle de l’Université
de Montréal 2001-2003, s. l., septembre 2001, s. p.
SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DE DÉVELOPPEMENT DE LA MAIN-D’ŒUVRE. Guide de production
d’une analyse de métier ou de profession, Québec, gouvernement du Québec, 1993,
pag. mult.
TRENTHAM, Barry. « L’ACE dans les années 1980. Pour en finir avec le manque
d’affirmation : se doter de structures pour promouvoir un sentiment de fierté à
l’égard de la profession », Actualités ergothérapiques, septembre-octobre 2001,
p. 3-7.
71
TRUDEL, Louis. La formation en ergothérapie après le baccalauréat : un investissement
continu, Montréal, Comité de formation de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec,
mai 1995, 16 p.
TRUDEL, Louis et Micheline H. MARAZZANI. « La formation en ergothérapie après le
baccalauréat », Revue Québécoise d’Ergothérapie, vol. 5, no 1, Montréal, Ordre des
ergothérapeutes du Québec, mars 1996, p. 20-24.
TRUDEL, Louis. Rehaussement du diplôme donnant accès à la pratique de l’ergothérapie.
Rapport d’exploration élaboré au sein du Comité du programme d’ergothérapie,
Québec, Université Laval, avril 2002, 4 p. et annexes.
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL. Guide d’admission. Premier cycle 2002-2003, Montréal, 2002,
p. 182-183.
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL. Le baccalauréat en ergothérapie.
d’ergothérapeute, Montréal, École de réadaptation, s. d., 2 p.
La
profession
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL. Présentation d’un nouveau programme : maîtrise
professionnelle en ergothérapie, Montréal, École de réadaptation, 11 avril 2002,
58 p.
UNIVERSITÉ LAVAL. Cadre conceptuel du programme d’études d’ergothérapie de
l’Université Laval, Québec, Faculté de médecine, Programme d’ergothérapie, avril
1999, 23 p. et annexes.
UNIVERSITÉ MCGILL. Annual Report 2000-2001, Montréal, École de physiothérapie et
d’ergothérapie, juillet 2001, 47 p.
UNIVERSITÉ MCGILL. Proposals for a Bachelor of Science in Occupational Therapy (nonpractising), a Master’s of Science (Applied) in Occupational Therapy (postbachelor’s in Occupational Therapy non-practising), and a Master’s of Science
(Applied) in Occupational Therapy. Restructuring of current Bachelor of Science in
Occupational Therapy and M.Sc. (Applied) in Rehabilitation Science, Montréal,
École de physiothérapie et d’ergothérapie, avril 2002, 19 p.
UNIVERSITÉ MCGILL. Report of the Ad Hoc Committee on Entry Level Education,
Montréal, École de physiothérapie et d’ergothérapie, septembre 2000, 19 p. et
annexes.
UNIVERSITÉ MCGILL. University Calendar 2001 / 2002. Health Sciences, Montréal, mai
2001, 100 p.
Principaux sites Internet consultés
AMERICAN OCCUPATIONAL THERAPY ASSOCIATION, www.aota.org.
ASSOCIATION CANADIENNE DES ERGOTHÉRAPEUTES, www.caot.ca.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC, www.meq.gouv.ca.
72
ORDRE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC, www.oeq.org.
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL, www.umtreal.ca.
UNIVERSITÉ LAVAL, www.ulaval.ca.
UNIVERSITÉ MCGILL, www.mcgill.ca.
ANNEXE I
La liste des membres du Comité de l’Ordre
sur la formation des ergothérapeutes
Les membres du Comité de la formation des ergothérapeutes
Mme Sandra Everitt, erg.
Programme d’ergothérapie
École de physiothérapie et d’ergothérapie
Université McGill
Représentante de la CREPUQ
Mme Françoise Rollin, erg.
Présidente
Ordre des ergothérapeutes du Québec
Représentante de l’OEQ et présidente
du Comité
Mme Estelle Lépine
Agente de recherche et de planification
socioéconomique
Direction des programmes d’études et de
la recherche
Ministère de l’Éducation du Québec
Représentante du ministère de
l’Éducation du Québec
Mme Micheline Saint-Jean, erg.
Programme d’ergothérapie
École de réadaptation
Faculté de médecine
Université de Montréal
Représentante de la CREPUQ
Mme Geneviève Pépin, erg.
Programme d’ergothérapie
Département de la réadaptation
Faculté de médecine - Université Laval
Représentante de l’OEQ
M. Louis Trudel, erg.
Directeur, programme d’ergothérapie
Département de la réadaptation
Faculté de médecine - Université Laval
Invité au Comité
ANNEXE II
La liste des personnes qui ont pris part
au groupe de discussion
Les personnes qui ont pris part au groupe de discussion1
Mme Christiane-L. Charbonneau
Directrice générale et secrétaire
Ordre des ergothérapeutes du Québec
M. Jean-Louis Loiselle
Direction générale des relations de travail
Ministère de l’Éducation du Québec
Mme Sandra Everitt, erg.
Programme d’ergothérapie
École de physiothérapie et d’ergothérapie
Université McGill
M. Raymond Paquin
Directeur des Services en ressources
humaines
Association des hôpitaux du Québec
M. Denis Gagnon
Direction générale des politiques de maind’œuvre
Ministère de la Santé et des Services
sociaux
Mme Geneviève Pépin, erg.
Programme d’ergothérapie
Département de la réadaptation
Faculté de médecine - Université Laval
M. Réal Gauvin
Agent de recherche
Direction de la recherche et de la
coordination
Office des professions du Québec
Mme Najia Hachimi-Idrissi
Responsable des Services à la clientèle
Association des établissements privés
conventionnés du Québec
Mme Anne Lauzon
Directrice générale
Association des établissements de
réadaptation en déficience physique du
Québec
Mme Estelle Lépine
Agente de recherche et de planification
socioéconomique
Direction des programmes d’études et de
la recherche
Ministère de l’Éducation du Québec
1.
Mme Françoise Rollin, erg.
Présidente
Ordre des ergothérapeutes du Québec
Mme Micheline Saint-Jean, erg.
Programme d’ergothérapie
École de réadaptation
Faculté de médecine
Université de Montréal
Mme Louise Tremblay, erg.
Responsable des services professionnels
Ordre des ergothérapeutes du Québec
Mme Louise Trépanier
Conseillère
Gestion des ressources humaines
Association des CLSC et des CHSLD
du Québec
M. Louis Trudel, erg.
Directeur, programme d’ergothérapie
Département de la réadaptation
Faculté de médecine - Université Laval
Notons que Mme Marjolaine Boivin, de la Direction de l’indemnisation et de la réadaptation à la
Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec, et M. Marc Giroux, directeur de
la vigie de l’expertise médicale et du partenariat à la Société de l’assurance automobile du
Québec, ont fait savoir à l’Ordre qu’il leur était malheureusement impossible de participer au
groupe de discussion. Ajoutons que Mme Lise Horth, directrice générale de la société
Éduconseil inc., et M. Gilbert Rousseau, président de la même société, ont respectivement agi à
titre d’animatrice et de secrétaire du groupe de discussion.
ANNEXE III
Les concepts utilisés pour décrire la profession
Les concepts
Au nombre de huit, les concepts utilisés pour présenter la réalité de l’exercice de la
profession Ergothérapeute au Québec se définissent comme suit.
« Le concept de fonction
L’exercice d’un métier ou d’une profession fait appel à des champs d’activité de
travail propres à ce métier ou à cette profession, ou encore à des responsabilités
confiées à la personne qui exerce ce métier ou cette profession. Ces champs d’activité
de travail ou ces responsabilités correspondent aux fonctions du métier et de la
profession. Les champs d’activité ou les responsabilités d’un métier et d’une
profession regroupent un ensemble d’unités de travail liées entre elles soit par la
nature du travail effectué (traitement de textes, service après-vente, accueil de la
clientèle), soit selon les séquences de travail (conception, planification, organisation,
surveillance, évaluation). C’est pourquoi la nature du travail et la séquence de travail
constituent les références utiles à la définition d’une fonction. Chaque fonction liée à
un métier ou à une profession donne lieu à un résultat ou à une production.
Le concept de tâche
Une fonction se subdivise en plus petites unités de travail nommées tâches. Ces tâches
sont liées entre elles et sont propres à une fonction. Une tâche correspond à une unité
de travail structurée, autonome et observable. Une tâche a un début déterminé et une
fin précise. Elle donne lieu à un résultat ou à une production. Dans l’exercice d’un
métier ou d’une profession, qu’il s’agisse d’un produit, d’un service ou d’une
décision, le résultat ou la production d’une tâche doit présenter une utilité particulière
dans le processus de travail. Une tâche est une composante ou une subdivision
importante d’un métier et d’une profession1.
Le concept de compétences particulières
Les compétences particulières nécessaires à l’exercice d’un métier et d’une profession
constituent l’ensemble des savoirs, c’est-à-dire les savoirs-connaissances, les savoirfaire et les savoir-être nécessaires pour exercer ledit métier et ladite profession.
Notons que, selon la méthode d’analyse de métier ou de profession en vigueur à
Emploi-Québec, les compétences particulières nécessaires à l’exercice d’un métier et
d’une profession sont rattachées au domaine des ressources financières, matérielles et
humaines, et au domaine des ressources liées à la gestion du temps. Elles sont
rattachées également aux domaines des systèmes, de la technologie, de
l’environnement, des relations entre les personnes et de l’information. La maîtrise de
l’ensemble des compétences particulières d’un métier ou d’une profession est la pierre
angulaire de l’exercice efficace de ce métier ou de cette profession.
Le concept de compétences génériques
Le concept de compétences génériques renvoie à un ensemble de qualités
personnelles principalement liées au savoir-être des personnes, c’est-à-dire aux
1.
De la même manière qu’une fonction se subdivise en petites unités de travail nommées tâches, une
tâche se subdivise également en plus petites unités de travail. Au nombre minimal de deux unités par
tâche, cette autre subdivision ou composante d’un métier et d’une profession se nomme activité. Les
activités rattachées à une tâche et liées entre elles permettent d’établir le résultat ou la production de
cette tâche. Eu égard au besoin de la présente analyse, seules les fonctions et les tâches liées à
l’exercice de la profession ont été répertoriées.
84
comportements utiles à l’exercice d’un métier et d’une profession. Contrairement aux
compétences particulières, les compétences génériques peuvent être appliquées à plus
d’un métier et d’une profession. À cet égard, elles sont transférables d’un métier à un
autre et d’une profession à une autre.
Le concept de compétence
La compétence constitue l’intégration fonctionnelle des savoirs liés à l’exercice d’un
métier ou d’une profession. Les savoirs correspondent au savoir-connaissance, au savoirfaire et au savoir-être.
Le concept de savoir-connaissance
Le savoir-connaissance se rapporte aux notions et aux concepts théoriques, techniques ou
généraux, c’est-à-dire aux connaissances nécessaires à l’exercice d’un métier ou d’une
profession.
Le concept de savoir-faire
Le savoir-faire se rapporte aux aptitudes éprouvées, c’est-à-dire aux habiletés nécessaires
à l’exercice d’un métier ou d’une profession.
Le concept de savoir-être
Le savoir-être se rapporte aux comportements des personnes, utiles à l’exercice d’un
métier ou d’une profession. Ces comportements prennent racine dans les qualités
individuelles des personnes2. »
2.
SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DE DÉVELOPPEMENT DE LA MAIN-D’ŒUVRE, Guide de production d’une analyse de
métier ou de profession, Québec, gouvernement du Québec, 1993, p. 2-2 – 2-6. Notons que l’énoncé des
compétences génériques exposées dans la description de la profession est tiré du répertoire des
compétences génériques proposé dans le même document.
Téléchargement