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L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE FAIT FACE À PLUSIEURS DÉFIS
Et quand nous regardons l’économie du Québec pour les prochaines années, le moins qu’on
puisse dire – je vais mettre cartes sur table -- c’est que les défis sont nombreux. Nombreux et
pas simples à régler.
Je le dis aussi franchement, parce que je pense qu’une conversation sérieuse sur notre
économie est nécessaire. C’est la seule façon d’arriver à des solutions qui vont fonctionner.
D’abord, il ne faut pas se faire d’illusions sur la taille de notre économie. En chiffres, le Québec
représente 0,3 % de l’économie mondiale. Donc, des limites claires.
Comment se porte notre PIB?
Depuis le début des années 2000, nos exportations internationales ont diminué de 1 % par
année. Et ne représentent plus que 27 % du PIB aujourd’hui, par rapport à 42 % en 2000.
Même en ajoutant les exportations interprovinciales, le Québec reste bien en deça d’autres
économies comme le Danemark, les Pays-Bas et la Suisse.
C’est donc la demande intérieure qui a nourri notre PIB. Et la contribution de nos exportations à
notre croissance économique? Nulle.
Depuis 2007, les emplois ont été créés dans les secteurs de la construction, de la santé et de
l’éducation – donc essentiellement dans le secteur public. Dans les autres secteurs de notre
économie? Aucune création nette d’emplois.
Sur le plan de la productivité, le Québec est en net repli par rapport au reste du Canada et aux
États-Unis. Entre 2007 et 2012, la productivité aux États-Unis et au Canada a augmenté
environ trois fois plus qu’au Québec. Trois fois!
Vous le savez, notre population vieillit et rapidement – nous entrons dans une ère de déficit
démographique. Et j’insiste sur le mot déficit, car ce n’est pas seulement un déclin. Il y a
maintenant moins de gens qui entrent sur le marché du travail, que de gens qui prennent leur
retraite. En d’autres mots, moins de gens qui travaillent, pour une population globalement plus
âgée. Un impact sérieux sur notre main-d’œuvre, qui n’augmente plus. Pire, qui glisse sur une
pente descendante.
Beaucoup de chiffres. Mais qui disent tous la même chose : la situation est préoccupante.
Donc, sur tous les plans, un sérieux défi? Oui. La fin du monde? Non. Mais nous avons du
travail à faire. Et rapidement.
Préserver le statu quo n’est pas la solution. Le monde est en changement. Constant. Au
Québec, nous devons nous adapter, nous intégrer dans ce mouvement. Et s’adapter, ça veut
dire changer. Bouger. S’améliorer, constamment.
Oui, améliorer notre système d’éducation. Parce que de là vient la qualité de notre main-
d’œuvre. Oui, améliorer radicalement la qualité de nos infrastructures, parce qu’elles
contribuent à notre productivité.