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INTRODUCTION
Mesdames et messieurs
Je suis très heureux d’être ici à Lévis.
Parce que Lévis a toujours été un carrefour. Un carrefour où deux rivières convergent vers le
fleuve. Mais surtout, un véritable carrefour d’activité économique.
Que ce soit à l’époque de la Seigneurie de Lauzon; ou aujourd’hui, avec son parc industriel
parmi les plus dynamiques au Québec. Lévis a toujours su avancer, s’adapter et se redéfinir.
Et le mot redéfinir est important. Il y a des moments dans la vie où il faut faire un grand pas en
avant. Des moments où un petit pas ne suffit pas.
Je pense que pour l’économie du Québec, nous sommes rendus là. Il est temps d’élever le
niveau de notre jeu pour prendre notre place sur les marchés mondiaux. Nous avons tout ce
qu’il faut pour aller plus loin. Pour notre développement économique, pour notre croissance.
Et c’est ce dont je veux vous parler aujourd’hui.
LA CAISSE EST EN PLEINE SANTÉ
À la Caisse, nous avons beaucoup changé dans les cinq dernières années. Notre objectif?
Mieux nous positionner pour l’avenir.
Pas pour les deux prochaines heures avant la fermeture des marchés, les deux prochains jours,
ou les deux prochains mois : mais à long terme, pour les vingt prochaines années. Parce que
les besoins de nos déposants, et de l’économie du Québec, sont à long terme.
Nous avons simplifié nos stratégies d’investissement. En misant d’abord sur la qualité des
actifs. Ce qui implique de s’éloigner des indices boursiers, qui ne sont plus un gage de valeur,
mais de volatilité. Nous visons des entreprises bien gérées, bien positionnées dans leurs
marchés, des projets porteurs, comme les infrastructures. Tous, bien ancrés dans l’économie
réelle – et non le produit d’ingénierie financière. Pour générer des rendements plus stables,
dans la durée.
Aujourd’hui, la Caisse est aussi beaucoup plus présente au Québec – dans 550 entreprises.
Parce que c’est le marché que nous connaissons le mieux, nous avons un véritable avantage
comparatif. Pour nous, pour la Caisse, rendement et développement économique vont
naturellement de pair.
La taille de notre actif au Québec a considérablement augmenté dans les cinq dernières
années. Et 70 % de cette augmentation provient du secteur privé. Près de 12 G$ en nouveaux
investissements et engagements – dont plus de 400 PME dans toutes les régions du Québec.
Avec tout cela, nous avons livré des résultats solides. Parmi nos pairs canadiens, dans les
meilleurs.
Aujourd’hui, la Caisse est en pleine santé. Prête à relever les défis de demain.
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L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE FAIT FACE À PLUSIEURS DÉFIS
Et quand nous regardons l’économie du Québec pour les prochaines années, le moins qu’on
puisse dire – je vais mettre cartes sur table -- c’est que les défis sont nombreux. Nombreux et
pas simples à régler.
Je le dis aussi franchement, parce que je pense qu’une conversation sérieuse sur notre
économie est nécessaire. C’est la seule façon d’arriver à des solutions qui vont fonctionner.
D’abord, il ne faut pas se faire d’illusions sur la taille de notre économie. En chiffres, le Québec
représente 0,3 % de l’économie mondiale. Donc, des limites claires.
Comment se porte notre PIB?
Depuis le début des années 2000, nos exportations internationales ont diminué de 1 % par
année. Et ne représentent plus que 27 % du PIB aujourd’hui, par rapport à 42 % en 2000.
Même en ajoutant les exportations interprovinciales, le Québec reste bien en deça d’autres
économies comme le Danemark, les Pays-Bas et la Suisse.
C’est donc la demande intérieure qui a nourri notre PIB. Et la contribution de nos exportations à
notre croissance économique? Nulle.
Depuis 2007, les emplois ont été créés dans les secteurs de la construction, de la santé et de
l’éducation – donc essentiellement dans le secteur public. Dans les autres secteurs de notre
économie? Aucune création nette d’emplois.
Sur le plan de la productivité, le Québec est en net repli par rapport au reste du Canada et aux
États-Unis. Entre 2007 et 2012, la productivité aux États-Unis et au Canada a augmenté
environ trois fois plus qu’au Québec. Trois fois!
Vous le savez, notre population vieillit et rapidement – nous entrons dans une ère de déficit
démographique. Et j’insiste sur le mot déficit, car ce n’est pas seulement un déclin. Il y a
maintenant moins de gens qui entrent sur le marché du travail, que de gens qui prennent leur
retraite. En d’autres mots, moins de gens qui travaillent, pour une population globalement plus
âgée. Un impact sérieux sur notre main-d’œuvre, qui n’augmente plus. Pire, qui glisse sur une
pente descendante.
Beaucoup de chiffres. Mais qui disent tous la même chose : la situation est préoccupante.
Donc, sur tous les plans, un sérieux défi? Oui. La fin du monde? Non. Mais nous avons du
travail à faire. Et rapidement.
Préserver le statu quo n’est pas la solution. Le monde est en changement. Constant. Au
Québec, nous devons nous adapter, nous intégrer dans ce mouvement. Et s’adapter, ça veut
dire changer. Bouger. S’améliorer, constamment.
Oui, améliorer notre système d’éducation. Parce que de là vient la qualité de notre main-
d’œuvre. Oui, améliorer radicalement la qualité de nos infrastructures, parce qu’elles
contribuent à notre productivité.
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Mais, d’après nous, ce qui est le plus urgent, le plus vital, c’est que l’économie québécoise sorte
de sa zone de confort et se branche véritablement sur l’international. Exporter plus. Exporter
mieux. Être présents sur les marchés mondiaux.
Pourquoi?
Parce que c’est à l’international que les marchés ont l’échelle requise. Que résident les sources
de croissance économique.
Mais, surtout, parce qu’avec un objectif ambitieux comme celui d’internationaliser notre
économie – on se donne les moyens de notre ambition. C’est un moteur de changement.
IL FAUT BÂTIR UNE ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE OUVERTE SUR LE MONDE
Qu’est-ce que ça veut dire concrètement?
Fondamentalement, il faut que le monde soit une préoccupation quotidienne. Un réflexe.
Chaque matin. Qu’en même temps qu’on pense aux marchés de Québec, Toronto et
Vancouver, on pense aussi à New York. Silicon Valley. Au Dakota du Nord. À Brisbane.
Mumbai. Sao Paulo. Mexico. Et beaucoup d’autres. Parce que les occasions de croissance sont
là.
Tout près de nous, dans la plus grande économie du monde, les États-Unis, il y a une relance
économique.
L’augmentation importante de la production de pétrole et de gaz naturel a changé la donne.
Juste pour le pétrole, une hausse de 55 % au cours des cinq dernières années. Et la production
de gaz a atteint un sommet par rapport aux 40 dernières années. À de bons – et bas – prix.
Quand je dis bons prix, jugez-en par vous-même : aux États-Unis, une unité de gaz coûte entre
4 $ et 5 $. En Europe, presque le double. Au Japon, 16 $.
Évidemment, cette baisse des prix du gaz a conduit à une baisse des tarifs d’électricité.
Et ça a contribué à une renaissance industrielle. Pour la première fois depuis le début des
années 2000, les emplois manufacturiers sont en croissance nette. Notamment parce que les
entreprises relocalisent leurs activités en sol américain.
À l’autre bout du monde, l’Australie se porte aussi très bien. Une économie résiliente, soutenue
par une augmentation massive de l’investissement privé depuis 2000 : + 123%. Avec des
perspectives de croissance du PIB de près de 3%. Grâce, entres autres, à ses exportations
vers l’Asie.
Malgré leur ralentissement, les économies émergentes vont rester la locomotive de la
croissance mondiale – elles en sont déjà responsables à 50 %. Elles consomment aussi près
de 60 % des matières premières de la planète, à cause du processus d’urbanisation. Et d’ici
2025, on va retrouver un milliard de nouveaux consommateurs dans les villes émergentes.
Finalement, en Europe – avec qui nous avons des relations commerciales depuis toujours -- la
convalescence sera longue. Le remède – l’austérité à tout prix – a presque tué le patient. Ainsi,
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pour faire des affaires là-bas, il faudra être extrêmement sélectif – et prudent. Parce que
l’Europe n’est pas, et ne sera plus, pour longtemps, une source de croissance économique pour
le monde et pour le Québec.
LES PILIERS DE L’INTERNATIONALISATION DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE ET
LA CONTRIBUTION DE LA CAISSE
Il faut donc que le Québec se positionne avantageusement dans ce nouveau monde. Facile à
dire. Mais pas facile à faire.
Où voyons-nous les meilleures occasions pour l’économie et les entreprises québécoises dans
ce contexte mondial à plusieurs vitesses?
D’abord, dans les ressources naturelles. En raison des besoins immenses des pays émergents;
de la richesse de notre sous-sol; et de la qualité de l’environnement d’investissement.
Les ressources naturelles sont donc un pilier important de l’internationalisation de notre
économie.
Mais, la vitesse du développement sera tributaire des prix des matières premières sur les
marchés mondiaux.
Bien sûr, la Chine continuera d’avoir une influence importante dans ce secteur. Mais il est peu
probable qu’elle déclenche à elle seule une nouvelle vague d’investissement dans ce secteur.
Aujourd’hui, tous les yeux se tournent vers l’Inde. Et la question-clé pour l’Inde, après les
élections en cours, sera de savoir si le gouvernement aura la détermination nécessaire pour
mettre en place un véritable programme d’infrastructures. Qui pourrait avoir tout un impact sur
la demande mondiale!
Donc, ce qui se passe dans les marchés émergents aura un impact sur le Québec. Et pas
seulement pour les ressources naturelles. À mesure que ces pays s’enrichissent, et que leur
classe moyenne grandit, la demande pour des produits alimentaires de qualité augmentera
aussi. C’est inévitable.
Le Québec est déjà reconnu à travers le monde pour la grande qualité de ses produits. Comme
le porc, les huiles végétales et les produits du miel et d’érable.
Plusieurs centres de recherche et développement de ce secteur sont aussi implantés chez
nous, et innovent. Nos entreprises ont l’expérience de l’exportation, que ce soit aux États-Unis,
ou même au Japon, l’un des marchés aux normes les plus exigeantes sur la planète. Je pense
à Saputo, présent dans 40 pays, et à Olymel, dont la force de vente est répartie notamment à
Tokyo, Séoul et Sydney.
Il y a là une belle occasion de poursuivre sur cette lancée, avec de nouveaux joueurs, et
pénétrer de nouveaux marchés. Pensez au potentiel de la Coop fédérée et d’Agropur sur les
marchés mondiaux!
Au-delà des secteurs porteurs, nous avons aussi un atout précieux : notre créativité. Sur lequel
nous devons miser encore davantage.
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