HORS SERIE - Le projet médical - TU N° 136 - MARS 2015
L’Echo des Instances
Quelle stratégie médicale pour le GHI ? :
Insérer l’offre de soins de service public dans le cadre
du futur service public territorial de santé et de la
médecine de parcours
Le GHI ne peut plus penser sa stratégie médicale pour lui-même ; sa stratégie
doit s’inscrire dans le cadre du futur service public territorial de santé et de la
médecine de parcours. Le parcours de santé dans le territoire doit constituer le
nouvel horizon du GHI.
Cette stratégie impacte les missions de l’hôpital (la prise en
charge hospitalière n’est qu’un segment dans une prise en
charge plus globale et au long cours), l’activité notamment
pour les maladies chroniques et les personnes âgées (des
séjours moins nombreux, moins longs ou moins répétés et
moins souvent provoqués par une situation d’urgence).
Elle soulève d’importantes questions d’organisation interne
de l’hôpital pour lesquelles le GHI a prouvé sa capacité
d’adaptation (transversalité ; adaptation des organisations
à la prise en charge des pathologies ; prise en compte du
vieillissement de la population ; développement de l’ambu-
latoire…).
Elle implique des relations nouvelles avec les professionnels de
ville (le parcours des soins nécessite l’action coordonnée des
acteurs) fondées sur un dossier patient bien structuré et bien tenu,
un renforcement de la coopération entre les établissements sur le
territoire , le développement de la télé-médecine dans le cadre du
programme ARS, le maintien de l’offre de prise en charge dans les
filières et réseaux.
Pour autant, le GHI doit réaffirmer et décliner effectivement ses
valeurs de service public
en garantissant la prise en charge des populations précaires et des
personnes en situation de handicap, en développant sa réflexion
éthique, en améliorant sa prise en charge en soins palliatifs, en contri-
buant au développement des prélèvements d’organes et de tissus,
en renforçant son implication dans l’enseignement et la recherche.
Le GHI doit également poursuivre l’adaptation continue des modes de prise en charge aux évolutions
techniques, aux impératifs tarifaires, aux attentes des patients et aux contraintes de la démographie
médicale.
Quatre axes de développement privilégiés
Dans le cadre de la stratégie médicale ainsi définie, le GHI doit privilégier 4
axes de développement pour garantir une offre de soins efficiente, conforme
aux standards de qualité et de sécurité, intégrant une meilleure prise en charge
des urgences et initiant avec la cancérologie et la gériatrie une insertion sur le
territoire et dans la médecine de parcours.
Le GHI doit améliorer son offre de prise en charge par :
1 - L’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ, DE LA SÉCURITÉ ET DE L’EFFICIENCE
DE LA PRISE EN CHARGE
>
Le volet qualité-sécurité» vise à :
Répondre aux recommandations de la certification :
• promotion de bonnes pratiques professionnelles (bientraitance, fin de vie…)
• prise en charge médicamenteuse et des urgences
• développement d’une culture d’évaluation et de sécurité
• maîtrise documentaire.
Améliorer le parcours du patient par
• la gestion du dossier patient
• l’amélioration des relations ville-hôpital
• l’identito-vigilance
• l’amélioration de la qualité de la prise en charge (douleur, cancer, infections nosocomiales,
sécurisation des activités à risque, populations « spécifiques »)
• la poursuite du déploiement des démarches qualité spécifiques (accréditation des labora-
toires, assurance qualité en imagerie, évaluation interne et externe pour les activités médico-
sociales).
L’amélioration de l’efficience de la prise en charge passe par des actions d’optimisation
des modes d’organisation et de prise en charge ; elle recouvre dans le champ du projet
médical :
• La gestion des « opérations » notamment l’optimisation des capacités d’hébergement et des
activités du plateau technique
• La gestion prévisionnelle des entrées et des sorties (gestion des lits).
Le renforcement de la prise en compte des droits des usagers vise à :
• veiller au respect des droits des usagers,
• développer la participation des usagers à l’élaboration de la politique de gestion des risques
associés aux soins,
• intégrer le traitement des plaintes et réclamations, des évènements indésirables graves et
des rapports d’activité de la CRUQPC au programme d’amélioration de la qualité et de la
sécurité des soins de la CME,
• favoriser l’accès à l’information des usagers.
Prendre en compte les
orientations du projet régional
de santé : inscrire notre
offre dans le territoire et
la médecine de parcours
Un service public
ouvert sur l’amont et l’aval
de l’hospitalisation,
autour du parcours
de santé du patient
Se mettre en conformité avec
nos valeurs de service public :
Invoquer le service public
ne suffit pas à justifier notre
mission ; il faut veiller à en
assurer la déclinaison effective :
Ex. :
- Prise en charge des personnes
vulnérables
- Délai de prise en charge des
urgences
- Développement de la culture
gériatrique sur tout le GHI
- Adaptation continue des
modes de prise en charge
D’une culture du séjour
à une culture du parcours
L’Echo des Instances
Qualité et efficience
vont de pair Cette amélioration
passe par la mise en œuvre
de plans d’actions
institutionnels
HORS SERIE - Le projet médical - TU N° 136 - MARS 2015
2 - L’AMÉLIORATION DE LA FLUIDITÉ DE LA FILIÈRE URGENCES
Vise à remédier à un dysfonctionnement majeur, préjudiciable aux patients, aux professionnels et à l’at-
tractivité du GHI : le délai de prise en charge au SAU notamment pour les patients en attente de lit.
Cette amélioration passe par la mise en œuvre de plans d’actions institutionnels mixant
• optimisation de la capacité-lits : meilleur équilibre lits-polyvalents – lits de spécialités ; dissociation
des flux
• maîtrise de la durée moyenne de séjour
• ajustement de la capacité-lits de médecine générale et de gériatrie
• renforcement des outils de pilotage et de l’efficience interne du SAU
• gestion prévisionnelle des entrées et des sorties.
L’amélioration de la fluidité de la filière urgences doit contribuer à l’amélioration de l’efficience globale
du GHI.
3 - L’INSERTION DE L’OFFRE DE CANCÉROLOGIE
DANS UNE STRATÉGIE DE GROUPE PUBLIQUE
Le GHI doit également insérer son offre de cancérologie dans le cadre
d’une stratégie de groupe publique en cancérologie.
Conscients des forces et des faiblesses de la cancérologie publique dans
le département, des risques auxquels est confrontée l’offre publique en
cas de maintien du statut quo, des conséquences de cette situation sur les
inégalités territoriales et sociales d’accès aux soins, des potentiels d’acti-
vité liés à une reconquête de l’offre publique sur le territoire, les hôpitaux
publics de Seine St Denis dont le CHU Avicenne, ont décidé de concevoir
et de mettre en œuvre une stratégie de groupe publique en cancérologie
sur le département.
Cette stratégie vise à structurer une offre publique coordonnée et gra-
duée de cancérologie et d’hématologie en vue de garantir à la population
de Seine-Saint-Denis une prise en charge de proximité conforme aux stan-
dards de qualité et de sécurité.
Cette stratégie de groupe vise à améliorer le « taux d’autarcie » de la Seine-Saint-Denis en matière de
prise en charge du cancer et des hémopathies et donc réduire la fuite des patients de Seine-Saint-Denis
sur Paris. Elle ne se limite pas au partage de l’activité existante entre les établissements dionysiens. Elle
s’inscrit dans une dynamique de rééquilibrage de l’offre entre Paris et sa banlieue.
Cette stratégie de groupe doit
• être fondée sur un projet médical commun
• être organisée sous la forme d’un maillage territorial garantissant une offre de proximité et un recours
pour les prises en charge complexes
Cette organisation ne vise pas a priori à regrouper l’offre mais à faire travailler ensemble les équipes ;
elle repose sur l’engagement des partenaires à privilégier l’adressage de leurs patients aux struc-
tures publiques partenaires
• définir les modalités de mise en œuvre à travers des « outils » du travail en commun
• s’appuyer sur un support juridique, financier et statutaire adapté
• donner de la visibilité à l’offre publique de cancérologie.
Le périmètre de cette stratégie de groupe a été défini largement (cancérologie médicale et chirurgicale ;
toutes les activités concourant au dépistage ; l’accès aux soins de support ; la prévention secondaire et
l’éducation thérapeutique ; l’enseignement et la recherche).
La cancérologie
et la gériatrie sont incitées
à initier le repositionnement
de l’offre de soins du GHI
dans le cadre du territoire
et de la médecine de parcours
Exemple d’un événement indésirable signalé et analysé au GHIRM
SIGNALER:
UNE
DEMARCHE
POSITIVE
Mme K
Mr DMr D
Mme ZMme Z
Mr AMr A
Mr A
Mme K
Mme Z
Mme Z
Mr D
Mr AMr A
Mme K
Mme Z
Mme ZMme Z
Mr DMr D
« Erreur
d’administration chez
Mme K…. » « A surveiller en salle
d’attente des urgences
vitales…. »
« Erreur
d’administration chez
Mme K…. » « A surveiller en salle
d’attente des urgences
vitales…. »
Mme K
Mme ZMme Z
L’IDE et l’ESI prélèvent les médicaments prescrits pour
Mme Z dans l’armoire PYXIS
- L'IDE donne les médicaments à l’ESI en lui
précisant qu’il s’agit du traitement de Mme Z
- L'ESI ne demande pas l’identité de la patiente
et administre les médicaments à Mme K
- L'IDE informe immédiatement l’urgentiste de garde
-Mme K est attentivement surveillée en déchocage puis
hospitalisée
La sécurité des soins,
c'est aussi vous identifier!
Est-ce que le dossier que j'ai en main correspond au bon patient ?
À qui est destiné le médicament (pilulier, autre) que j'ai en main ?
Systématiser le port du bracelet d’identification
Respecter la règle des « 5B »
Si l’état du patient le permet, lui demander de se présenter (nom, prénom)
Si l’état du patient ne le permet pas, vérifier le bracelet d’identification
Toujours s'assurer d'être en présence de la bonne personne
Vérifier l’identité du patient lors de chaque administration
- L’IDE et l’étudiante IDE (ESI) font
le tour des soins dans le box
- L’IDE prend connaissance de la
prescription de Mme Z
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