la lutte contre les plantes envahissantes sur le site gavres

Syndicat Mixte Gâvres – Quiberon
Juin 2007 – Life Nature - Recueil
L
A LUTTE CONTRE LES PLANTES
ENVAHISSANTES SUR
LE SITE
G
AVRES
-
Q
UIBERON
Life Nature « Maintien de la biodiversité littorale sur le site Gâvres – Quiberon »
Life 06NAT/F/ 000146
Juillet 2007
Syndicat Mixte Gâvres – Quiberon
Juin 2007 – Life Nature - Recueil
Le Baccharis halimifolia ou Séneçon en arbre (encore appelé Faux-cotonnier ou Baccharis à feuille
d’arroche) appartient à la famille des Astéracées.
Cet arbuste à croissance rapide peut dépasser 4 m de haut. Son feuillage abondant et semi-persistant
est facilement identifiable au printemps car de couleur vert tendre. Les feuilles sont semi-persistantes,
plus ou moins épaisses, plus pâles sur la face inférieure. Les feuilles basales sont losangiques avec
de 3 à 5 dents de chaque côté. Celles des rameaux florifères sont plus étroites avec seulement 1 à 3
dents de chaque côté. Enfin les feuilles de l’inflorescence proprement dite sont petites et entières.
La production de graines est considérable (jusqu’à 1 million pour un
arbuste de 2 m de haut) et représente le potentiel principal de
colonisation du milieu par la plante. Quatre vingt dix pour cent de ces
graines tombent au sol dans un rayon d’une dizaine de mètres,
augmentant ainsi le pouvoir de colonisation et d’obtention d’un fourré
dans un endroit le Baccharis est déjà établi. Néanmoins, l ‘action du
vent peut disséminer les fruits sur plusieurs kilomètres (les graines
peuvent parcourir jusqu’à 5km), permettant ainsi l’apparition de nouveaux
foyers de colonisation. La dissémination des graines se fait également
par le ruissellement, les véhicules et les machines, et, de manière non
négligeable, par les oiseaux. Le Baccharis est mâture au bout de 2 ans.
Après une phase de dormance en début d’hiver, la germination a lieu au
printemps lorsque la température atteint 15°C et que le rayonnement est
supérieur à 3% de la lumière incidente. Un fort couvert végétal herbacé
peut limiter la germination du Baccharis.
Une fois sur le sol et selon les conditions de milieu, une graine peut entrer
en dormance pendant 5 ans (durée caractéristique de la famille des
Astéracées).
La reproduction végétative est également possible. En cas de perturbation ou de coupe de la plante
mère, de nombreux rejets apparaissent par ré activation de bourgeons dormants. Un simple fragment
de racine peut suffire à la régénération de la plante.
Originaire d’Amérique du Nord, où il forme des peuplements monospécifiques, Baccharis halimifolia a
été introduit en Europe dès la fin du XVIIe siècle. Les premiers plants naturalisés ont été observés au
début du XXe siècle à la pointe du Croisic.
Apprécié pour sa vigueur, sa résistance au sel et sa floraison tardive, la plante a été massivement
vendue parles jardineries et plantée par de nombreux particuliers et professionnels du paysage. A
partir de ces pieds plantés, l’espèce a très vite colonisé les zones humides de l’Europe de l’Ouest. On
observe de nombreuses zones colonisées le long de l’arc atlantique et sur le littoral méditerranéen.
Le Baccharis halimifolia est présent préférentiellement dans les zones humides. On ne trouve
cependant au milieu d’ajoncs (milieux plus secs) mais aussi en haut de plage.
Le Baccharis halimifolia est une plante ligneuse qui possède une grande tolérance aux
facteurs du milieu, ce qui permet une bonne acclimatation et donc, un fort pouvoir de colonisation.
Dans la majeure partie des cas, il vit dans des milieux où les précipitations s’élèvent à 900 mm (
SENECON EN ARBRE
SENECON EN ARBRESENECON EN ARBRE
SENECON EN ARBRE
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Baccharis halimifolia)
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Famille
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Astéracées
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Dans les milieux humides, le Baccharis entre en compétition pour la lumière et l’eau avec la flore
locale et peut menacer la survie de plantes rares ou protégées.
Il concurrence la végétation originelle qui peu à peu disparaît, les paysages se ferment. Le Baccharis
crée une homogénéisation du paysage et une diminution notable de la biodiversité
Ses feuilles et fleurs contiennent des substances toxiques pour le bétail. Les fruits plumeux présents
dans l’air pourraient provoquer des allergies respiratoires.
Brûlage dirigé
L’utilisation du feu peut être conseillée dans des stations présentant de grandes densités de
Baccharis, à la condition de disposer de tous les moyens pour le contrôler. Le feu servirait simplement
à ouvrir le milieu. D’autres méthodes seraient à appliquer pour éliminer définitivement le Baccharis.
Lutte manuelle
L’arrachage manuel des jeunes pieds dans des sols détrempés, permettant ainsi un arrachage de
l’ensemble du système racinaire est une solution efficace.
Arrachage avec chèvre et palan :
L’arrachage à la verticale permet
d’extraire quasiment tout le système
racinaire du pied et diminue ainsi
considérablement les rejets.
L’impact sur les milieux naturels est
très faible la différence d’un
désouchage à la mini pelle). La
manutention de la chèvre peut être
un peu fastidieuse et l’arrachage
peut prendre un certain temps.
Cette technique ne peut pas être
utilisée sur les très gros sujets.
L’entaille régulière des pieds de Baccharis peut aboutir au bout de plusieurs années à une
dégénérescence de la plante.
Lutte mécanique
Désouchage à la mini pelle : les souches de
baccharis peuvent être extraites à la mini pelle.
La technique est relativement efficace si tout le
système racinaire est extrait, mais l’impact sur
le milieu peut être important en termes de
circulation d’engins.
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Fauche : inefficace. La fauche réactive les bourgeons et la densité de Baccharis qui repousse n’est
que plus importante.
Gyrobroyage est une technique rapide.
Cependant le Baccharis repousse avec plus de
vigueur après avoir été gyrobroyé. Les rameaux
partant de la souche ne sont plus au nombre de 3
ou 4 mais peuvent dépasser la dizaine.
Immersion
Cette technique s’avère efficace si elle dure plusieurs mois. Le Baccharis n’apprécie ni l’immersion en
eau de mer ni l’immersion en eau douce (moins efficace).
Pâturage
Le pâturage par les ovins semble être
une technique de contrôle de la
prolifération du Baccharis très
intéressante. Les moutons
consomment notamment les
repousses et germinations.
Utilisation du sel
Le chlorure de sodium est connu pour être un
désherbant puissant, non sélectif. Sur des
milieux déjà salés, les conséquences de son
application sont moindres par rapport à des milieux non salés.
Le principe est de couper les pieds le plus au ras du sol possible et de recouvrir avec une poignée de
gros sel. Les résultats des interventions menées sont satisfaisants mais la date d’application et la
pluviométrie le jour de l’application sont à prendre en compte.
Méthodes chimiques
Cette méthode est très intéressante pour des plants assez âgés (plus d’1m50 de hauteur). Il est
possible de couper la souche et d’appliquer directement le phytocide sur la section, ce qui permet le
transport de matières actives jusqu’à la racine. Lorsqu’un gyrobroyage a déjà é réalisé et que de
nombreux rejets ont poussé, l’application devient plus difficile car les souches se sont multipliées et
leur diamètre a diminué. Cette technique n’offre cependant pas 100% d’efficacité.
Une proposition de décret (n°2007-15) en date du 4 janvier 2007 classe le Baccharis sur la liste
des plantes dont la plantation est interdite en milieu naturel.
Par contre, la commercialisation de la plante et son introduction hors milieu naturel ne sont
toujours pas réglementées.
Photo : Association des amis de Carnac
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Un diagnostic global
de la présence de Baccharis sur le site Gâvres – Quiberon a été réalisé
courant 2005-2006 (P. Labas). Ce diagnostic cartographique se veut le plus exhaustif possible même
si certains secteurs relativement inaccessibles n’ont pas pu être recensés.
Travaux de gestion menés
Plouhinec :
Arrachage de Baccharis par la garde du
littoral (zones humides de Kervégan et du
Sémaphore principalement)
Erdeven :
Arrachage/fauche de Baccharis : Kerminihy en 2005,
2006 et 2007 (lycée Kerlebost)
Arrachage Baccharis : Kerhillio en 2006 (Services
Techniques)
Arrachage de Baccharis par le garde côtier depuis avril
2007 sur Kerminihy, Kerhillio…
Plouharnel :
Girobroyage de Baccharis : zone humide du Bégo (entrepreneur, ACCA)
Arrachage/coupe de Baccharis : marge Ouest de la Baie de Plouharnel en 2006 (lycée Kerlebost,
maison familiale rurale de Messac)
Contrat Natura 2000 : arrachage/fauche de Baccharis sur la zone humide du Bégo (entreprise le
Rouzic)
Arrachage de Baccharis par le garde côtier depuis avril 2007 (sur Ste Barbe
Etel :
Arrachage de la haie de Baccharis autour du plan d’eau (Services techniques de la commune)
Repousse 10 jours après…
Cartographie du Baccharis
sur Plouharnel (P. Labas,
2007)
RENOUEE DU JAPON
RENOUEE DU JAPONRENOUEE DU JAPON
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Reynoutria japonica Houtt
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Famille
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: polygonacées
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: polygonacées
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