
entamé un processus d'ouverture au commerce
international, de libéralisation des marchés financiers et
banquiers, et de dérégulation des télécommunications et de
l'industrie. Au pouvoir, le BJP avait continué ces réformes,
qui ont contribué à la bonne performance de l'économie
indienne ces dernières années. Singh, ni italien ni
communiste, n'est pas une cible facile pour une campagne
agressive, et les caciques du BJP ont tourné leur agressivité
vers ses ministres (plusieurs d'entre eux sont accusés de
corruption) et surtout vers eux-mêmes, s'accusant
mutuellement de la défaite.
L'amertume du BJP est compréhensible : le gouvernement
avait tout mis en oeuvre pour gagner ces élections. Le
calendrier, tout d'abord, avait été bien choisi : après
plusieurs mauvaises années, la mousson 2003 fut bonne,
contribuant à un taux de croissance économique record aux
premier et deuxième trimestres 2004. Les élections avaient
été stratégiquement placées avant la mousson 2004 : en
Inde (comme en Angleterre) la date des élections est choisie
par la coalition au pouvoir. Le gouvernement pensait pouvoir
bénéficier d'une conjoncture économique favorable, même si
elle était en partie due à la mousson, et ne voulait pas
prendre le risque d'attendre la mousson suivante. Certes, ce
n'était pas prendre les électeurs très au sérieux : un
électeur
informé devrait être capable de faire la différence entre la
part de la performance du pays due aux actions du
gouvernement, et la part due à la bonne fortune. Mais les
électeurs ne sont pas toujours complètement informés, ou
bien n'utilisent pas l'information au mieux : il a été montré
par exemple que les électeurs américains sanctionnent leur
gouverneur quand l'économie de leur Etat se porte mal,
même quand cela est entièrement dû au prix du pétrole.
Ne laissant rien au hasard, le BJP avait aussi augmenté
considérablement le budget discrétionnaire que chaque
député peut dépenser pour sa circonscription. Le simple fait
d'être en poste donne ainsi accès à des ressources qui
peuvent être dépensées à bon escient. Plusieurs études ont
montré que les dépenses publiques en Inde suivent de près
le cycle électoral : ainsi l'année précédant une élection, les
dépenses de réparation et de construction des routes
explosent, et les banques publiques prêtent soudain
davantage aux agriculteurs. De surcroît, ces dépenses sont
concentrées dans les circonscriptions les plus susceptibles de
changer de bord, ce qui montre bien qu'il s'agit d'en
maximiser l'impact électoral. En donnant aux députés un
budget discrétionnaire, le gouvernement donnait un
avantage supplémentaire aux sortants, et augmentait les
chances de reconduire sa majorité.
Alors que s'est-il passé ? Depuis les élections, de
nombreuses explications ont été proposées, dont beaucoup
sont vraisemblables. Le décalage entre le triomphalisme du
gouvernement et la situation vécue au jour le jour dans les
régions rurales (en particulier, le dysfonctionnement des
services publics de base) a probablement contribué au recul
du BJP. Les partis locaux ont très fortement progressé aux
dépens des partis nationaux. Un autre facteur semble avoir
oué un rôle important : une étude de Leigh Linden montre
que depuis la fin de la domination incontestée du parti du
Congrès en 1991, les électeurs ont tendance à punir les
candidats sortants : l'étude utilise toutes les élections
nationales en Inde depuis 1991, et compare la probabilité
d'être élus de candidats qui se présentent pour la deuxième
fois, et qui ont perdu ou gagné l'élection précédente de
ustesse (avec moins de 5 % de différences entre leur
score). Parmi eux les députés sortants (ceux qui ont gagné
de justesse) ont 14 % moins de chance d'être élu que ceux
qui ont perdu de justesse. Ce phénomène touche tous les
partis, et s'est répété à toutes les élections. Malgré les
ressources auxquelles les députés en poste ont accès, être
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Page 3 of 7Inde: sortez les sortants - Libération
9/29/2009htt
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