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Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
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L'AMERIQUE, PUISSANCE DU NORD, AFFIRMATION DU SUD
Avec une superficie de plus de 42 millions de km², l'Amérique est le 2° continent de la planète, s'étendant sur 28,2% des terres émergées. Il abrite
13,5% de la population mondiale (plus de 950 millions de personnes).
Mais c'est un continent traversé par un fort contraste entre le nord (Canada, EU), riche et développé et le sud (Amérique latine) en développement,
débouchant sur de profondes fractures socio-économiques et culturelles.
Toutefois, cette opposition est atténuée par la mise en place d'associations régionales de coopération qui cherchent à intégrer les États de tout le
continent. Cependant, la volonté de domination des EU suscite de multiples oppositions et tensions et constitue un frein à une véritable intégration
continentale.
Cette domination des EU est contestée par l'émergence du Brésil à l'échelle régionale et mondiale. Le continent est donc dominé par deux géants au
rôle mondial majeur mais différent, qui illustrent les nouveaux rapports de force internationaux. L'entrée en scène régionale et mondiale du Brésil lui
permet, comme le font les EU depuis longtemps, d'orienter la politique d'intégration continentale et de défendre ses intérêts à l'échelle planétaire. Les
dynamiques régionales des deux États reflètent leur puissance respective.
En quoi le continent américain est-il le reflet de nouveaux équilibres N/S ?
Le continent américain est le reflet des nouveaux équilibres N/S car il oscille entre tensions et intégrations, les pays du Sud souhaitant intervenir et
prendre des décisions, (1° partie), ce qui est illustré par le rôle majeur joué par le Brésil, pays émergent, à l'échelle continentale et mondiale et qui
conteste la domination EU (2° partie).
I: UN CONTINENT ENTRE TENSIONS ET INTEGRATIONS REGIONALES :
A: Un continent fait de contrastes :
Cartes n°1 p. 206, n°2 p. 207, n°1 p. 208
Quels différents contrastes abrite le continent américain ?
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p. 2
Le continent présente
●
Contrastes de développement :
Les
contrastes
de développement sont criants entre une Amérique du Nord, riche, et une Amérique centrale et sud abritant
de forts contrastes de
à la fois des pays émergents, des pays intermédiaires, des pays souffrant de graves retards et un PMA (Haïti).
développement,
abritant :
- un pôle de la
Un pôle de la Triade :
Le poids des États-Unis, territoire clé de l'espace mondial
Triade au Nord avec
Les États-Unis constituent à tout point de vue le lieu central du continent américain. Le PIB et l'IDH (0,910) des États-Unis
les EU...
sont les plus élevés du continent. Leur PIB global est sept fois plus élevé que celui du Brésil, qui possède le deuxième PIB
continental. Les EU sont les 1° investisseurs dans le continent, notamment au Canada et au Mexique.
D'importants lieux centraux de l'espace mondial se concentrent en effet aux États-Unis. Du point de vue politique, on
trouve à New York le siège de l'ONU. Les décisions prises à Washington sont décisives (siège FMI), tant pour le continent
que pour le monde. Du point de vue financier, la présence de la Bourse de Wall Street est déterminante. Les États-Unis
possèdent des lieux forts de l'espace continental et mondial : la mégalopole du Nord-Est avec sa façade maritime, sa ville
mondiale (New York), les pôles de la Sun Belt avec le Texas et la Californie (qui, si elle était un État indépendant,
posséderait le 6° PIB au monde). Les ressources naturelles d'un territoire maîtrisé contribuent à cette place particulière.
… le Canada
Le Canada : un territoire intégré à la Triade :
Le Canada est un pays riche en ressources naturelles et un grand exportateur de matières premières. Son PIB le classe
au 14° rang mondial. Sa forte intégration aux EU a contribué à l'émergence d'une vaste région frontalière, la Main Street
America.
- des puissances Des puissances émergentes
émergentes,
(les L'Amérique émergente regroupe les États du sous-continent riches en ressources naturelles et qui connaissent un taux de
parmi croissance économique compris entre 5 et 7%/an : Argentine, Brésil, Chili, Mexique surnommés les Jaguars. Ils ont des
lesquelles se détache économies diversifiées avec un secteur industriel (industries agro-alimentaires, industrie textile et confection, usines
d'assemblage) et touristique. Le secteur de l'énergie est aussi développé (sauf au Chili).
le Brésil
Le Mexique est la 2° puissance économique d'Amérique latine, le 1° investisseur latino-américain à l'étranger. La proximité
Jaguars),
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des EU est un atout (exportations, investissements) mais génère une forte dépendance.
Les pays du « cône sud » (Argentine 21° économie mondiale et Chili 42°) sont de grands exportateurs de matières
premières (cuivre) et denrées agricoles (fleurs, blé, soja). Mais l'Argentine a été handicapée par la faillite financière de
l'État en 1998.
Le Brésil s'affirme comme la puissance régionale de l'Amérique du Sud et apparaît véritablement comme une puissance
émergente : 1° PIB du sous-continent, au 6° rang mondial, 1° pays récepteur d'IDE du sous-continent, il fait contrepoids à
la domination EU. Il s'appuie sur son potentiel agricole et ambitionne de devenir la « ferme du monde », mais aussi sur ses
ressources pétrolières offshore, son système bancaire et ses industries variées et performantes. Cependant, il est traversé
par de profondes inégalités sociales (IDH de 0,718 soit le 84° rang mondial).
Des pays en voie de développement
- des PED
aux
Des pays aux potentiels inégaux
potentiels L'Amérique « en développement » présente une grande diversité de situations, allant du Venezuela riche en ressources
inégaux
pétrolières (7° exportateur mondial de pétrole mais possédant peut-être les plus importantes ressources de la planète) aux
États enclavés comme le Paraguay et la Bolivie jusqu'au pays le plus défavorisé Haïti, seul PMA du continent américain,
marqué par la très grande pauvreté avec des richesses confisquées par une infime minorité blanche ou métisse, héritage
de la société esclavagiste, des risques naturels tels que cyclones et séismes, une absence de culture démocratique et de
la corruption.
aux
économies Des économies dépendantes
dépendantes
Leurs économies sont très dépendantes du cours des matières premières (exportations pétrolières pour le Venezuela,
exportations de café, sucre, fleurs pour la Colombie, exportations d'or et de produits de la mer pour le Pérou) et des
investissements venant de l'étranger (IDE). Les FTN originaires du Nord y ont également un poids considérable.
Les espaces agricoles de l'Altiplano (plaine d'altitude), de la Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie sont consacrés à une
agriculture uniquement vivrière . Employant une main-d’œuvre nombreuse, elle s'avère peu intensive et peu productive, ce
qui ne lui permet pas de dégager des surplus commercialisables.
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Des problèmes de développement
Les États dont le PIB et l'IDH sont les plus faibles se situent en Amérique centrale (Guatemala, Honduras…). Les deux
pays enclavés du continent, la Bolivie, située dans la zone andine, et le Paraguay connaissent des difficultés comparables.
Haïti est classé dans les PMA avec un IDH de 0,450 et une espérance de vie de 62 ans. C'est l'un des pays les plus
inégalitaires au monde, incapable d'effectuer sa reconstruction à la suite du séisme de 2010 et du cyclone de 2012. 20%
des Haïtiens ont émigré et leurs transferts fournissent 25% des revenus du pays. Sa situation géographique (équidistance
des EU et de la Colombie) fait de Haïti une plate forme du trafic de drogue entre la Colombie et les EU.
Des
contrastes Des contrastes géographiques et sociaux
géographiques
Dans tous les pays du continent, on relève des contrastes entre les littoraux, les métropoles et leurs CBD, qui concentrent
et sociaux
hommes, activités et pouvoirs de décisions, et l'intérieur des continents, les espaces ruraux, certains quartiers défavorisés
des villes, qui sont autant de périphéries délaissées.
Les inégalités sont également entre, d'une part, les descendants de colons européens et les métis, et d'autre part, les
populations indiennes ou d'origine africaine (« bossales » de Haïti, Indiens de Bolivie qui représentent 70% de la
population mais sont les plus pauvres).
Des
contrastes
culturels
●
Des contrastes culturels
On oppose traditionnellement une Amérique anglo-saxonne, protestante et blanche au Nord, à une Amérique latine,
catholique et métissée au Sud.
Mais les échanges culturels et les influences croisées se multiplient
●
Des
contrastes
géopolitiques :
- des dépendances
Des contrastes géopolitiques
Les États du continent sont des puissances géopolitiques variées. La plupart des États d'Amérique latine ne jouent qu'un
rôle modeste, à l'échelle continentale voire régionale.
Tous issus de la décolonisation, certains États ont encore des liens de dépendance avec l'extérieur : les territoires
ultramarins de pays européens (St Pierre et Miquelon, îles des Antilles, Guyane, îles Falklands) ; Porto Rico est « territoire
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rattaché aux EU » ; la zone du canal de Panama n'a été restituée à l’État du Panama qu'en 1999 ; Haïti, 1° République
peuplée d'anciens esclaves à accéder à l'indépendance en 1804, mais aujourd'hui dirigée par une force internationale.
- des régimes Les régimes politiques en place sont variés : EU et Canada, sont des démocraties stables. En revanche, l'aire latinopolitiques
variés
marqués
et américaine et caraïbe est marquée par l'instabilité. La guerre froide y a pris la forme d'un affrontement entre des guérillas
par de gauche, qui sont parfois parvenues à s'emparer du pouvoir, et les EU qui ont pratiqué le « containment » en soutenant
l'instabilité au Sud
les régimes anticommunistes contre ces guérillas, au prix, souvent, de coups d’État militaires (Guatemala, Paraguay, Haïti,
Brésil, Argentine, Bolivie, Uruguay, Chili).
Le début des années 1980 a été marqué par la crise économique, financière, la montée du chômage, des coupes
drastiques dans les budgets sociaux, la contestation politique et l'inflation des dépenses militaires. L'effondrement du
communisme a entraîné un retour vers la démocratie, dans le cadre du « consensus de Washington » (discipline
budgétaire, libéralisme). Des gouvernements de centre-droit ont succédé aux dictatures.
Depuis le début du XXI°s, un glissement vers la gauche s'opère et les coups d’État demeurent l'exception. Les
gouvernements qui en sont issus sont tenus à l'écart par leurs voisins (le Paraguay interdit au sommet ibéro-latinoaméricain de 2012).
B: Des tensions aux origines variées :
Carte diapo 1 : Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
Cartes manuel 2 p. 207 et 1 p. 208
Quelles sont les tensions au sein du continent américain ?
Le
rejet
l'hégémonie EU :
de
●
Le rejet de l'hégémonie EU
L'hégémonie des EU sur l'Amérique latine est ancienne, elle trouve sa justification dans la doctrine Monroe. Dès la fin du
XIX°s, après avoir expulsé l'Espagne de ses dernières possessions (Cuba,Porto Rico), les EU se sont réservé une vaste
« arrière cour » en Amérique centrale et dans les États insulaires des Caraïbes. Pratiquant le « bon voisinage » ou
maniant le « gros bâton », ils s'octroient le droit d'intervention, y compris militaire. Inaugurant la « diplomatie du dollar », ils
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multiplient les investissements et signent des traités commerciaux qui leur permettent d'exercer un quasi-protectorat sur
cet ensemble.
- géopolitique
Depuis la déclaration Monroe (1823), les EU ont cherché de différentes façons (politique, économique...) à resserrer leur
contrôle géopolitique sur l'ensemble du continent, en particulier pendant la guerre froide : l’alliance militaire de tous les
États du continent en 1947 précède la création, en 1948, de l'Organisation des États américains (OEA) de nature politique.
Son siège est à Washington. Cuba en a été exclu en 1961, l'année même où les EU ont créé l'Alliance pour le progrès,
destinée à aider leurs partenaires latino-américains et à s'assurer de leur fidélité.
- militaire
Ils contrôlent le canal de Panamá, maintiennent Cuba dans une situation d'embargo depuis 1962, ils possèdent des bases
militaires en Amérique centrale et dans les Caraïbes, comme Guantanamo.
A la fin du XX°s, les EU ont lancé l'idée d'une zone de libre-échange étendue à tout le continent : l'Alliance de libre
- économique
commerce des Amériques (ALCA ou ZLEA). Cette tentative a échoué face à l'opposition des pays latino-américains qui
craignaient pour leur indépendance économique. Le Venezuela, pour contrer l'ALCA, a lancé en 2005 un projet resté sans
suite : l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), renommée Alliance bolivarienne des peuples d'Amérique. Mais
si le grand dessein panaméricain des EU semble révolu, ceux-ci ne renoncent pas à faire régner l'ordre sur le continent.
d'où
un
sentiment Ainsi, l'histoire et les rapports de domination ont nourri en Amérique latine un sentiment « anti-yankee » récurrent,
entretenu par des pays comme Cuba, soutenu par l'URSS de 1961 à 1989, relayé aujourd'hui par des États comme le
« anti-yankee »
Venezuela ou la Bolivie. L'influence exercée par les EU est décroissante : leur influence et leur pouvoir d'attraction sont
forts sur leurs voisins immédiats (Mexique) et sur l'ensemble du bassin caraïbe, alors que les pays du Sud du continent
affichent un plus grand détachement.
Cependant, la richesse des EU, la stabilité de leur démocratie continuent d'en faire un modèle au puissant pouvoir
mais
des
EU
qui
d'attraction. La moitié des immigrants des EU provient d'Amérique latine.
restent un modèle
Des
tensions
entre
●
Les tensions entre États
Ces tensions sont liées aux frontières :
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États
–
- liées aux frontières
terrestres
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La Bolivie a connu 3 défaites militaires et perdu l'accès à l'océan et la moitié de son territoire entre 1879 et
1938. Elle souhaite retrouver un accès maritime de façon à éviter l'exportation de son gaz par les ports chiliens.
ou
–
maritimes
La délimitation des ZEE dans le bassin caraïbe ou au large des Guyane pose problème, en particulier lorsqu'il y
a du pétrole offshore (Colombie, Venezuela).
–
- ou à des décisions
Le contrôle des flux humains mis en place par les EU à la frontière mexicaine est mal perçu au Mexique comme
dans tous les États d'Amérique latine.
politiques
–
La Colombie est en conflit avec ses voisins (Équateur en 2008, Venezuela en 2010) qui abritent les guérilleros
des FARC (Forces armées révolutionnaires colombiennes, guérilla communiste) ou de l'ELN (Armée de
libération nationale, autre groupe rebelle).
Cependant, malgré ces tensions, aucune guerre n'a éclaté depuis la fin de la guerre froide, en dehors d'un conflit assez
bref entre le Pérou et l’Équateur en 1995. L'Amérique latine est aujourd'hui la région du monde qui consacre le moins de
crédits à la défense.
●
Des
tensions
à
l'intérieur des États
-
liées
à
des
questions d'identité
-
aux
inégalités
sociales
- aux guérillas
Les tensions internes aux États
Les inégalités sociales, qui recoupent souvent des différences ethniques sont très marquées et débouchent parfois sur des
violences.
L'histoire du continent explique que le métissage est très marqué au Sud. Ceci débouche sur des questions identitaires.
Les Amérindiens représentent encore une forte proportion de la population dans le Centre et le Sud du Mexique, dans
l'isthme centre-américain et dans les pays andins. Certaines minorités sont obligées de mener une lutte pour la
reconnaissance de leurs droits : les Indiens du Guatemala, par exemple, sont défendus par le prix Nobel de la paix
Rigoberta Menchu.
Par ailleurs, des facteurs de déstabilisation interne existent avec la présence de guérillas d'inspiration marxiste, aux
revendications parfois mêlées à celles des Indiens. La plupart d'entre elles ont cessé d'être actives dans les années 2000,
comme le mouvement lancé au Chiapas (Mexique) par le sous-commandant Marcos.
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- au crime organisé
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Le crime organisé est un autre facteur de tension au sein du continent. La présence de réseaux mafieux est avérée tant au
Nord qu'au Sud, de même que la présence de gangs, très actifs dans certains pays, comme le Salvador, mais aussi dans
tous
ces
facteurs des quartiers de villes nord-américaines. Dans certains États, l'insécurité est préoccupante, comme en Haïti.
entraînant
une En Bolivie, pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, les tensions sont vives entre les « créoles » (descendants des
insécurité croissante
Européens et métis) et les Amérindiens qui représentent 70% de la population.
C: Des intégrations régionales qui s'intensifient :
Des
flux
●
De plus en plus de flux intracontinentaux
intracontinentaux
Les flux matériels :
croissants :
Les flux tendent à s'intensifier sur le continent américain, ce qui montre une réelle intégration régionale. Les flux matériels
- matériels
sont cependant dissymétriques. Les produits manufacturés de haute technologie viennent des États-Unis, mais il existe
également des flux vers les États-Unis liés aux délocalisations industrielles. Les flux de matières premières agricoles sont
également ambigus : exportations de produits finis depuis les États-Unis et importations de produits bruts depuis les pays
du Sud.
- financiers
Les flux financiers :
Ils montrent encore davantage le poids des États-Unis, qui sont la principale source d'IDE entrants pour les pays de tout le
continent, par ailleurs marqué par l'hégémonie du dollar.
Les flux humains :
- humains
Les flux humains manifestent une intensification des échanges. Les flux migratoires s'orientent vers le Nord, en particulier
surtout S/N
depuis l'Amérique centrale vers les États-Unis, où les communautés « latinos » sont nombreuses, ce qui contribue à
rapprocher culturellement Amérique du Nord et Amérique latine.
Mais il existe aussi des flux sud-sud, par exemple depuis Haïti vers Saint-Domingue. Le tourisme des Nord-Américains
vers l'Amérique du Sud s'intensifie, avec pour destinations principales les Caraïbes ou le Mexique. Mais l'apparition d'une
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classe moyenne et aisée dans certains pays contribue à développer encore le secteur.
La multiplication des associations entre États :
●
Un nombre important Le continent américain est marqué par la présence de nombreux accords sous continentaux et d'accords bilatéraux.
d'associations inter- Beaucoup sont des traités qui visent à établir des zones de libre-échange : 2 unions dominent : l'ALENA et le Mercosur.
étatiques
–
- à but économique
L'ALENA (Alliance de libre-échange nord-américaine) 1994 : 3 pays : EU, Canada, Mexique, 460 millions
d'habitants
Elle prévoit la suppression des barrières douanières et la libre circulation des capitaux, sans permettre la libre circulation
des personnes. L'ALENA a favorisé la hausse des échanges entre les 3 États et la croissance de leurs économies
respectives. Elle accéléré le développement du Mexique, mais bloqué ses flux migratoires et accru sa dépendance
économique à l'égard des EU (plus de 80% des exportations mexicaines se dirigent vers les EU), ainsi que celle du
Canada (80% des exportations vers les EU). Le Mexique et le Canada garantissent aux EU la sécurité des
approvisionnements énergétiques.
–
le Mercosur 1991 5 pays depuis l'adhésion du Venezuela en 2012, Argentine, Brésil, Paraguay (actuellement
suspendu), Uruguay, 275 millions d'habitants
La Bolivie a signé son adhésion en 2012 mais il manque les ratifications des pays membres. Chili, Colombie, Pérou,
Équateur sont des pays associés. C'est un rapprochement portant sur une union douanière.
–
d'autres associations régionales : le Marché commun centraméricain (MMCA) 1960, 5 pays d'Amérique centrale
Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, 39 millions de personnes,accord de libre échange.
La Communauté andine des nations (CAN 1969) : Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou, 100 millions de personnes. Le but
est de parvenir à un meilleur développement, plus équilibré sur le plan géographique, autonome grâce à une meilleure
intégration andine et sud-américaine.
La Communauté caribéenne (CARICOM 1973) entre 4 pays : la Barbade, le Guyana, la Jamaïque et Trinidad-et-Tobago,
soit 19 millions de personnes. Elle est actuellement composée de 14 États membres et 6 membres associés. Le but est de
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renforcer les liens inter-étatiques dans la Caraïbe et de créer un marché commun unique.
- ou politique
D'autres associations visent une coopération politique, plutôt orientée contre l'influence des EU.
–
l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) formée autour de Cuba et du Venezuela en 2005 et
regroupant aujourd'hui 8 États.
Document 2 p. 213 : l'ALBA : une alternative à l'hégémonie des EU.
Le Venezuela maintient l'économie cubaine en fournissant du pétrole à Cuba et en lui achetant les services de ses
médecins, infirmiers, instituteurs et gardes du corps à des tarifs exorbitants.
–
l'Union des Nations sud-américaines (UNASUR 2008) : 12 États, 400 millions de personnes
C'est une forme de réplique des pays sud-américains à la ZLEA. Son objectif est de favoriser le rapprochement entre ses
membres, de stabiliser la démocratie en s'inspirant du modèle européen, en projetant la création d'un Parlement, d'une
banque, de favoriser une coopération en matière énergétique. Le Mexique compte sur l'UNASUR pour échapper à sa
dépendance vis-à-vis des EU.
–
la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC 2010)
Elle regroupe tous les États du continent à l'exclusion des EU et du Canada. C'est un forum culturel et politique pour le
développement de l'ensemble des États, en intégrant davantage les États des Caraïbes à ceux d'Amérique latine, déjà
mieux intégrés.
D: Mais une intégration encore imparfaite :
Des
réalisations
communes,
modestes
mais
L'intégration débouche sur un certain nombre de réalisations :
●
–
aménagement de transports multimodaux
–
aménagements portuaires et fluviaux (entrée du canal de Panama)
–
infrastructures de transports énergétiques
➢ Les espaces transfrontaliers sont dynamisés :
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–
p. 11
Main Street America frontière EU-Canada de part et d'autre des Grands Lacs), Pudgetopolis (région SeattleVancouver)
–
Mexamerica
–
« triple frontière » entre le Brésil, l'Argentine et le Paraguay qui a vu apparaître une nouvelle langue, le
« portugnol » et se mettre en place un partage de l'hydroélectricité produite par le barrage d'Itaipu.
➢ Les échanges commerciaux ont été renforcés : les échanges interrégionaux ont été multipliés par 10 en 20 ans au
sein de Mercosur.
➢ Les flux migratoires témoignent aussi de l'importance des liens entre les pays du continent. Ces flux, que ce soit au
sein de l'Amérique latine ou entre l'Amérique latine et les EU/Canada, sont les plus importants du monde. Ils
donnent lieu à des transferts d'argent vers les pays de départ très importants et contribuent à un brassage culturel
au sein des pays d'accueil.
D'où une intégration
limitée
Cependant, cette intégration reste limitée :
●
Documents p. 216-217 : L'enjeu des hydrocarbures en Amérique
➢ La réalisation de projets communs reste limitée et est freinée par le poids des distances ou de contraintes
naturelles (Andes, Amazonie).
- le commerce
demeure déséquilibré
➢ Même si les échanges commerciaux ont été dynamisés, les échanges interrégionaux d'Amérique latine ne couvrent
que 19% du commerce mondial et se font surtout à l'avantage du Brésil.
Ces échanges commerciaux restent d'autre part, très liés aux tensions politiques : l'Argentine a réduit ses
fournitures de pétrole et de gaz au Chili, provoquant une pénurie d'énergie.
Les flux se font surtout entre pays proches car il n'y a aucun réseau à l'échelle du continent.
➢ Les espaces transfrontaliers dynamiques sont peu nombreux.
- les rivalités entre
pays demeurent très
➢ L'intégration à l'échelle continentale n'existe guère du fait de la rivalité entre différents acteurs :
–
l'Organisation des États américains (OEA)
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
présentes
p. 12
Elle regroupe 35 États et a été créée en 1948 dans le contexte de début de guerre froide, pour lutter contre le
communisme. Elle a souvent été appelée « ministère des colonies » des EU car elle était l'instrument de leur
interventionnisme dans le Sud du continent.
–
le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA)
Il a été lancé par Clinton en 1994 pour élargir l'ALENA « de l'Alaska à la Terre de feu », mais est stoppé depuis 2005 (sans
être officiellement abandonné) en raison de l'hostilité du Brésil qui craint un renforcement de l'influence des EU au
détriment de sa propre influence.
Les différends sont nombreux : politique agricole (les EU veulent maintenir leurs subventions aux exportations qui
pénalisent les exportations des autres pays ; ils veulent également conserver leurs règles sanitaires très strictes), la
politique industrielle (ils veulent imposer leurs brevets) ou encore la politique migratoire.
Toutefois, si les EU inquiètent, ils ont réussi à signer des accords de libre-échange avec quelques pays : Colombie, Chili,
Panama.
- les pays de la
–
Les pays de la façade pacifique : Pérou, Chili, Colombie, Mexique, Panama, ont signé l'accord du Pacifique
façade pacifique sont ce qui pourrait déboucher sur la formation d'un « Arc pacifique » de manière à profiter de façon plus homogène de la
de plus en plus croissance des relations avec la rive asiatique. La montée en puissance du Brésil ainsi que la politique EU ont suscité ce
tournés vers l'Asie rapprochement.
pacifique
–
les pays riverains du Pacifique sont aussi membres de la Coopération économique pour l 'Asie-Pacifique
et accueillent de plus en plus d'IDE chinois, en particulier dans les mines, les hydrocarbures ou les infrastructures
portuaires (ports à conteneurs à Panama).
Croquis : Le continent américain entre tensions et intégration régionales
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
p. 13
Bilan I :
Quels contrastes présente le continent américain ?
Quels problèmes rencontrent les PED du continent américain ?
Quelles tensions sont présentes sur le continent ?
En quoi peut-on évoquer des intégrations régionales croissantes au sein du continent?
Quels en sont les résultats ? Les limites ?
En quoi cette intégration est-elle imparfaite ?
–
–
–
–
–
–
II : ETATS-UNIS-BRESIL : RÔLE MONDIAL, DYNAMIQUES TERRITORIALES :
Cartes p. 220-221 : EU- Brésil : puissances rivales ?
A: EU- Brésil : de faibles points communs :
Deux
puissances
économiques
et Documents p. 228-229 : EU et Brésil : fermes du monde
Questions 1, 2, 3, 6.
financières
-
deux
● deux puissances économiques et financières
centres Les EU et le Brésil sont deux centres d'impulsion de la mondialisation. Les 1° cumulent les records de productions
d'impulsion
de
mondialisation
la (agriculture, industries, services) et dominent la Triade : en 2010 leur PIB (1° mondial) est supérieur à la somme des PIB
chinois, japonais, allemand (les 3 suivants).
Le Brésil est une puissance émergente (6° PIB mondial), à la croissance économique rapide (+ 53% entre 2000 et 2010) et
diversifiée : agriculture (soja, café), énergie (pétrole), industrie (aéronautique). Son agriculture alimente une puissante
industrie agro-alimentaire (¼ du PIB et 40% des exportations du pays). Le pays est le 1° producteur mondial de sucre,
café, oranges, et le 2° producteur mondial de soja et de tabac.
-
une
importante
place Les EU et le Brésil occupent une place importante dans le commerce mondial : 2° et 22° exportateurs mondiaux. Mais si
dans
commerce mondial
le les exportations brésiliennes sont en forte hausse (X 3,6 entre 2000 et 2010) et excédentaires (+ 14% en 2009), le déficit
commercial des EU est immense (- 54% en 2010). Aucun accord international, notamment au sein de l'OMC ne peut se
faire sans l'accord du Brésil.
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
p. 14
- deux puissances Les deux pays sont également deux puissances financières, bien que leur poids financier soit contrasté.1° puissance
financières
financière mondiale, les EU ont des atouts majeurs : rôle mondial du dollar (1° monnaie de réserve du monde), places
boursières (NY bourse de valeurs, Chicago bourse de commerce), IDE sortants (29 des 100 premières FTN sont EU), mais
ils sont très endettés.
La bourse de Sao Paulo (la Bovespa) n'est qu'au 44° rang mondial en 2011 mais les FTN brésiliennes s'affirment, surtout
en Amérique latine : elles contrôlent plus d'1/5° de l'économie bolivienne. Le Brésil est devenu créditeur au sein du FMI, il
investit de manière importante en Afrique ainsi qu'aux EU et son marché, en plein essor attire les FTN du monde entier.
● deux pays d'immigration :
Deux pays accueillant La croissance de la population des EU (312 millions d'hbts) et du Brésil (196,5 millions d'habts) est alimentée par un solde
des migrants
migratoire fort. En effet, pays d'immigration depuis toujours, ils demeurent tous deux attractifs pour les migrants. Les EU
reçoivent des immigrants venant du monde entier et sont le 1° pôle d'immigration mondial, notamment pour les élites. Le
Brésil reçoit des migrants à la recherche de travail, venant du continent sud-américain. L'immigration contribue à renforcer
leur poids démographique.
Les migrants recherchent de meilleures conditions de vie, mais aussi , surtout dans le cadre des EU, des possibilités
d'instruction et d'accès à la recherche. Les EU concentrent les universités et les centres de recherche les plus prestigieux
du monde, ce qui attire de nombreux chercheurs. Ceux-ci permettent aux EU d'être le pays qui compte le plus grand
nombre de prix Nobel.
● des modèles culturels de diffusion mondiale et continentale :
Deux
modèles Dans le domaine des films et de la TV, les EU sont en position de force à l'échelle mondiale, qu'il s'agisse de l'aire de
culturels à l'échelle diffusion ou du nombre de productions. Toutefois, le Brésil fait une entrée remarquée avec ses séries TV, les telenovelas,
continentale
et présentes non seulement en Amérique latine, mais aussi en Europe de l'Est ou en Afrique car elles sont moins chères que
mondiale
les séries EU. Mais si la musique et la mode brésiliennes sont largement diffusées, les EU gardent la domination. De plus,
ils profitent de la généralisation de l'anglais et de l'influence de leurs agences de presse.
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
p. 15
● deux pays affaiblis par des concurrences croissantes :
Mais
Documents 1, 2, 3 p. 233
pays Rajouter : Quelles sont les limites de la puissance de ces pays ?
des
confrontés
à
des Le modèle EU fait moins rêver. La crise économique, financière, que traverse le pays, sa relative fermeture commencent à
concurrences
susciter des débats sur un éventuel affaiblissement mondial. Sur le plan international, leurs interventions militaires et leur
croissantes
volonté d'imposer un changement culturel et politique au Proche et Moyen-Orient sont dénoncés par une partie de la
venant de l'extérieur... communauté internationale.
Le Brésil souhaite exercer un rôle mondial mais se heurte au désir d'autres puissances émergentes d'exercer des fonctions
internationales et aux critiques de ses voisins (Argentine, Bolivie) qui dénoncent son néo-impérialisme.
La Chine, en raison de sa puissance économique et financière et de ses aspirations diplomatiques est le rival le plus
important tant pour les EU que pour le Brésil.
L'association que constituent les BRICS ne doit pas conduire à penser qu'il existe une forte communauté d'intérêts entre
ces pays, ce qui nuit d'ailleurs à leur puissance.
Les deux pays se trouvent également confrontés à des difficultés internes.
Document 2 p. 228 : Culture du soja et disparités sociales au Brésil : Question 4
… ou de l'intérieur du Le déficit EU colossal et l'importance de la pauvreté qui subsiste au Brésil (notamment la question foncière) sont des
pays
éléments qui freinent les capacités d'actions de ces deux pays.
B: Deux puissances inégales :
Les EU, 1° armée et 1°
budget
mondiaux
● une puissance diplomatique et militaire inégale :
militaire Les EU ont la 1° armée et le 1° budget militaire mondiaux. Les dépenses militaires EU représentent près de 45% du total
mondial. Eux seuls ont la capacité d'intervenir sur plusieurs fronts à la fois et en dehors de leur territoire national. Ils
disposent de la 1° flotte aéronavale et du 1° réseau de bases militaires établies dans le monde. A cela, s'ajoute le rôle
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
p. 16
majeur au sein de l'OTAN.
L'armée brésilienne est plus modeste mais elle est une de celles qui participent le plus aux opérations de maintien de la
paix de l'ONU. Son équipement est en cours d'amélioration.
Les
EU,
principaux Les EU jouent un un rôle clé sur le plan diplomatique : ils sont un des 5 membres permanents du Conseil de sécurité, ils
contributeurs
de sont les principaux contributeurs de l'ONU et de ses nombreuses agences. Ils ont le 1° réseau de représentations
l'ONU
diplomatiques dans le monde.
Mais un Brésil qui Le rôle du Brésil s'affirme toutefois : il est le pays qui, avec le Japon, a le plus souvent été élu pour siéger au Conseil de
s'affirme
sécurité de l'ONU. Sa médiation est reconnue et efficace dans le monde entier.
● Un rayonnement mondial inégal :
Les
EU,
une Les EU sont une « hyperpuissance », actuellement les seuls à cumuler la suprématie simultanée dans les 4 domaines clés
« hyperpuissance »
que sont l'économie, le militaire, la technologie et la culture.
Les EU disposent de la 1° agriculture mondiale, d'une industrie encore puissante bien que déclinante, de la principale
monnaie de la planète, de la 1° bourse mondiale (NY)... 1° importateurs et 1° exportateurs mondiaux, ils sont l'acteur
majeur du commerce mondial, ce qui leur permet de peser sur les négociations de l'OMC et d'organiser des aires
d'influence en Amérique et au-delà. En 2011, ils sont entrés dans l'EAS (East Asia Summit Sommet de l'Asie orientale :
réunions panasiatiques se tenant chaque année entre les dirigeants de 16 pays d'Asie orientale) afin de faire contrepoids à
la Chine et de montrer que le Pacifique joue un rôle majeur dans le monde actuel.
Ils dominent les technologies du futur : biotechnologies, TIC...
Leur « softpower » est considérable à l'échelle mondiale. Ils sont convaincus que leur modèle de civilisation mérite d'être
diffusé à l'ensemble de la planète : la « Destinée manifeste ».
Les manifestations de cette hyperpuissance sont multiples :
–
pour tous les problèmes liés à la planète, les EU sont un interlocuteur incontournable : leur diplomatie est
omniprésente (1° réseau mondial d'ambassades et de consulats) de même que leurs interventions militaires.
–
L'élection du président des EU est un événement mondial
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
–
p. 17
leur forte attraction sur les touristes (1° pays au monde pour les dépenses des touristes étrangers), sur les
étudiants et sur les immigrants (1° pays au monde pour l'accueil d'étrangers) témoigne du succès de la
persistance du « rêve américain ».
Face à cette hyperpuissance, le Brésil n'a que l'influence d'un pays émergent. C'est la 1° puissance d'Amérique latine, il
Le Brésil, un pays est la locomotive du Mercosur dont il domine l'économie (son PIB représente 4 fois celui de l'Argentine, 44 fois celui de
émergent
l'Uruguay, 87 fois celui du Paraguay). Il souhaite aussi s'affirmer à l'échelle du sud, notamment en constituant avec
l'Afrique du Sud et l'Inde le groupe ISBA (Inde, Brésil, Afrique du Sud), alliance des grands pays du Sud destinée à contrer,
dans les conférences de l'OMC, les intérêts de la Triade.
A l'extérieur de l'Amérique latine, le Brésil cherche à exercer un rôle sur la scène internationale et à accéder à de nouveaux
marchés. Les entreprises Vale et Petrobras investissent massivement en Afrique afin d'asseoir la sécurité des
approvisionnements brésiliens.
Mais le Brésil ne peut rivaliser avec les EU.
Document 3 p. 223 : La difficile résistance culturelle du Brésil
Le PIB EU est 7 fois supérieur à celui du Brésil, l'écart du PIB/hbt est de 1 à 4,5. Bien qu'il possède des entreprises de
niveau mondial (Vale, 2° rang mondial, Petrobras et Embraer, 3° avionneur mondial), l'économie brésilienne est
principalement fondée sur les ressources naturelles.
Le rôle mondial du Brésil a d'autre part des limites. Bien que membre du G20, il peine à s'affirmer dans la hiérarchie
internationale et œuvre pour une large audience internationale en réclamant un siège permanent au Conseil de sécurité de
qui peine à s'affirmer l'ONU et une réforme du FMI.
dans
la
mondiale
hiérarchie Si les pays latino-américains reconnaissent sa puissance, ils ne veulent pas être représentés par lui et ne votent guère en
sa faveur dans les organes internationaux.
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
p. 18
C: Des dynamiques territoriales aux fondements communs :
Documents p. 224-225 : EU, Brésil : organisation et dynamiques territoriales :
● deux territoires du Nouveau Monde :
Deux territoires issus L'histoire de la conquête pionnière du territoire des EU et du Brésil est similaire : population indigène exterminée et/ou
de la conquête
reléguée, recours à l'esclavage, colonisation progressive à partir du littoral, choix de productions spéculatives (canne à
sucre, coton).
L'inégale répartition de la population est héritée de cette histoire pionnière. D'importants flux migratoires internes subsistent
des régions en crise vers les régions attractives (SE des EU, Sudeste, Amazonie au Brésil).
La mise en valeur extensive du territoire est issue de cette histoire : développement d'espaces productifs agricoles (café,
soja), énergétiques (pétrole) ou industriels visant à valoriser les ressources, les axes de transport (Transamazonienne) ou
les villes. Aujourd'hui l'avancée du front pionnier amazonien répond à des intérêts stratégiques, économiques et sociaux.
Néanmoins, si le territoire des EU est fortement maîtrisé, celui du Brésil reste à maîtriser.
● des territoires intégrés à la mondialisation :
aux
maritimes
essentielles
façades
Le Brésil et les EU sont 2 Etats-continents ouverts sur le monde. Les façades atlantiques ont été les 1° mises en valeur et
demeurent les principales concentrations de population et d'activités.
Au Brésil, la façade maritime occupe une place déterminante dans l'organisation du territoire : le SE produit 60% de la
richesse du pays et accueille les 3 plus grandes villes : Sao Paulo (20 millions d'hbts en 2010 soit le 3° rang mondial) , Rio
de Janeiro et Belo Horizonte. Les 4/5° des Brésiliens vivent sur cette côte.
Le NE des EU (ex Manufacturing Belt) reste le « centre » du pays. Structuré par 2 pôles majeurs : la Megalopolis , centre
décisionnel planétaire, et les Grands Lacs, il se caractérise par une forte concentration de population, une industrialisation
ancienne, une urbanisation et des réseaux de communication denses, une large ouverture maritime sur le monde. Cette
région a traversé une crise profonde lors du passage à la 3° industrialisation, touchant plus particulièrement les rives des
Grands Lacs et les ZIP de la Mégalopolis : Baltimore, Pittsburgh et Detroit ont connu une grave désindustrialisation. Mais le
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
p. 19
NE a su rebondir, grâce aux hautes technologies : il demeure un centre du monde, où se prennent des décisions de portée
planétaire (ONU, FMI, Banque mondiale, Maison Blanche, Pentagone, sièges sociaux des grandes FTN).
Mais le Brésil n'a qu'une façade maritime et l'immense intérieur, partiellement accessible et mis en valeur, se termine par le
cul-de-sac amazonien, très incomplètement contrôlé et que des routes essayent de désenclaver. En revanche, la traversée
des EU débouche sur une autre façade maritime, très dynamique car tournée vers la zone mondiale connaissant la
croissance économique la plus forte : l'Asie-Pacifique. La Californie est l'état le plus peuplé des EU, au 1° PIB grâce à ses
métropoles (LA et S Francisco), ses hautes technologies (Silicon Valley) et au centre mondial de l'industrie du cinéma.
et
aux
espaces Les espaces transfrontaliers sont inégalement valorisés. Favorisés par l'ALENA, ceux des EU/Mexique (Mexamerica)
transfrontaliers
représentent des espaces moteurs de leur économie aux échanges nombreux (marchandises, capitaux, main-d’œuvre)
valorisés
mais inégaux (flux migratoires). Le Brésil découvre d'autre part, l'intérêt stratégique et économique d'intégrer ses marges
amazoniennes longtemps délaissées et de valoriser son intégration au Mercosur.
De part et d'autre de la frontière EU/Canada, une région urbaine s'affirme, de Vancouver à Portland, avec Seattle comme
cœur de l'industrie aéronautique (Boeing).
● de forts déséquilibres régionaux :
mais
de
forts Le centre des EU reste au NE mais le croissant périphérique est l'espace le plus dynamique. Composée de pôles isolés, la
déséquilibres
ceinture périphérique connaît un fort essor démographique et économique.
régionaux persistent
Le Sudeste est le centre du Brésil (70% de la production industrielle) tandis que le Nordeste souffre de mal-développement
(analphabétisme à 22% contre 4,7% à Brasilia). Le Nord et surtout le Centre-Ouest (Mato Grosso) sont dynamisés par la
politique volontariste de conquête du territoire (Brasilia, front pionnier).
Les marges sont des réserves de puissance. L'intérieur du territoire des EU (Grandes Plaines, Rocheuses) est une
périphérie peu peuplée qui, comme l'Alaska ou Hawaï, offre des ressources naturelles (pétrole, ressources agricoles).
L'Amazonie couvre 54% du territoire brésilien et sa mise en valeur, prédatrice pour l'environnement, cède localement place
à un DD.
Amérique, puissance du N, affirmation du S Term L-ES
La
mondialisation
amène
activités
● recompositions territoriales et mondialisation :
une Au Brésil, l'ouverture sur le monde amène une nouvelle carte agricole. Depuis que, dans le cadre du Mercosur, l'Argentine
recomposition
territoire
p. 20
et
du fournit du blé et, avec le Chili, du vin, ces productions ont fortement reculé, remplacées par la canne à sucre et le soja. De
des nouveaux axes routiers ont été construits pour désenclaver l'intérieur et souder les économies du Mercosur. Il en résulte un
renforcement de la métropolisation qui profite d'abord à Sao Paulo, capitale économique du pays et centre majeur de
l'Amérique latine. Rio qui va accueillir les JO et la coupe du monde de football, bénéficie aussi de l'ouverture sur le monde.
Aux EU, la mondialisation profite surtout aux façades maritimes et à la Sun Belt. La « ceinture du soleil » montre le plus
grand dynamisme démographique, en attirant à la fois des actifs et des retraités américains des régions septentrionales et
une importante main-d’œuvre mexicaine. La façade maritime du golfe du Mexique a successivement tiré sa richesse du
pétrole, puis de l'industrie spatiale (Houston) et du tourisme. La Floride est le 1° état touristique du continent.
Croquis : Les dynamiques territoriales aux EU p. 224
Croquis : Les dynamiques territoriales au Brésil p. 225
Bilan II :
–
Quels sont les points communs entre les EU et le Brésil ?
–
Qu'est-ce qui oppose ces deux pays ?
–
Quelles dynamiques territoriales animent ces pays ?
–
En quoi ces dynamiques territoriales sont-elles au service de leur puissance ?
–
Comment qualifier le rôle des EU et celui du Brésil au sein du continent ?
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p. 21
Conclusion :
Le continent américain est marqué par de multiples contrastes, des différences de développement, des différences culturelles, politiques... C'est un
continent aux multiples tensions qui se cristallisent face à l'hégémonie EU. Mais des tensions existent également entre États voisins et à l'intérieur
des États.
D'où un continent écartelé entre intégration et cloisonnement.
Les EU et le Brésil sont deux puissances économiques dominantes du continent. Ils ont de forts potentiels économiques, mais leur poids mondial
demeure inégal : les EU sont la 1° puissance économique, commerciale et financière mondiale, le Brésil est une puissance émergente, d'abord
américaine et dont le rôle mondial présente des limites.
L'organisation spatiale des 2 États se fonde sur des régions centres, moteurs de l'économie (Mégalopolis, Californie, Texas, Floride , états du
Sudeste et du Sud), des périphéries plus ou moins valorisées (Mato Grosso) et des fronts pionniers (Alaska, Amazonie).
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