canadien. Bien que le huard se soit légèrement apprécié dernièrement, sa vigueur devrait en partie
s’estomper lorsque la Réserve fédérale américaine reprendra son cycle de resserrement, probablement
cet été; le taux de change demeure favorable à la croissance des exportations, en particulier si on le
compare aux taux de 2014 et de 2015.
« La réponse tant attendue des exportateurs semble être arrivée. Contrairement aux récentes
tendances, le Canada devrait dégager cette année un excédent commercial; une première depuis
2009 », affirme Madame Caranci.
Au-delà de 2016, les dépenses publiques devraient soutenir la croissance intérieure. Dans son budget, le
gouvernement fédéral a promis une hausse substantielle des dépenses, dont la majorité des effets se
feront sentir en 2017.
Beata Caranci note que « la prise en compte des mesures budgétaires fédérales fait augmenter la
croissance d’environ 0,3 point de pourcentage en 2017, ce qui permet au PIB réel d’atteindre une
croissance légèrement supérieure à 2 % l’année suivante. »
Augmentation du taux de chômage à prévoir en raison des écarts interprovinciaux
Malgré l’amélioration des perspectives de croissance, le taux de chômage continuera probablement de
grimper au Canada dans les prochains mois avant de se stabiliser à 7,5 % au deuxième semestre de
2016. Pour l’ensemble de 2016, le taux de chômage devrait avoisiner les 7,4 %, soit une hausse de
0,5 point de pourcentage par rapport à l’an dernier. Ces données nationales masqueront néanmoins de
fortes variations interprovinciales. En effet, le taux de chômage en Alberta devrait atteindre 8,2 %, et la
Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador devraient également noter des hausses
importantes. Le taux de chômage des autres provinces devrait légèrement augmenter ou demeurer
stable en raison de la correspondance partielle entre les gains d’emplois et la hausse du nombre de
travailleurs.
« L’essor migratoire interprovincial est l’un des facteurs clés qui devrait permettre de réduire les
pressions à la hausse sur le taux de chômage national : les travailleurs à la recherche d’un emploi se
déplaceront dans les provinces offrant de meilleures possibilités de croissance cyclique, comme la
Colombie-Britannique et l’Ontario. Ce mouvement a tendance à réagir lentement, mais la migration est
déjà enclenchée », ajoute Madame Caranci.
Beata Caranci souligne aussi que « la population des provinces productrices de pétrole semble s’établir
davantage de façon permanente, comme le démontrent les taux d’accession à la propriété plus élevés
qu’auparavant, ce qui contribue à freiner la migration. Si tel est le cas, le taux de chômage national
pourrait demeurer à un niveau élevé plus longtemps que nous ne le prévoyons actuellement. »
Le Canada tire profit de l’essor États-Unis, mais les cycles divergents
Les récents moteurs divergents de la croissance des économies canadienne et américaine sont un aspect
intéressant des prévisions. La croissance du PIB des deux pays s’établira autour de 2 % dans les deux
prochaines années, mais cela masquera des tendances divergentes en ce qui a trait à la demande