Services économiques TD : Un nouveau départ en 2016 ouvre la voie à de meilleures perspectives pour l’économie canadienne TORONTO – Après une année 2015 difficile, l’économie canadienne semble en bonne position pour enregistrer une meilleure performance cette année et l’an prochain. La croissance du PIB réel devrait atteindre 1,9 % en 2016 et 2,0 % en 2017, ce qui constitue la première révision à la hausse des prévisions de croissance des Services économiques TD depuis le printemps dernier. L’atteinte d’un tel rythme de croissance reposera encore grandement sur des facteurs externes, les exportations devant stimuler la croissance à court terme malgré la récente remontée du dollar canadien. Les mesures budgétaires fédérales visant à stimuler l’économie, annoncées cette semaine dans le budget, fourniront un appui additionnel en 2017. L’économie canadienne surpassera l’économie américaine au premier trimestre, mais cela ne sera probablement que passager. Les perspectives de croissance à court terme du Canada se sont nettement améliorées, notamment en raison d’une bonne lancée observée au début de 2016. Cet élan provient des exportations, mais les ventes solides enregistrées dans les secteurs manufacturier et du commerce de détail suggèrent aussi que l’économie a vraisemblablement rebondi après sa faible performance au dernier trimestre de 2015. Avec une croissance annualisée prévue d’environ 3 % au premier trimestre, le Canada semble vouloir surpasser les États-Unis au chapitre de la croissance du PIB global. L’ajustement se poursuit; une croissance lente semble être la nouvelle norme. L’année 2016 devrait démarrer sur les chapeaux de roues, mais le thème sous-jacent de l’économie demeure le processus d’ajustement aux faibles prix des produits de base. Les Services économiques TD prévoient que l’ajustement devrait s’étendre sur plusieurs années encore. Ces changements, combinés à d’autres influences, comme l’endettement élevé des ménages, le vieillissement de la population active et la modeste croissance de la productivité prévue, limiteront le potentiel de croissance de l’économie canadienne par rapport aux années précédentes. Ainsi, il faut s’attendre à une croissance annualisée moyenne tout juste inférieure à 2 % après le premier trimestre. Selon Beata Caranci, économiste en chef, « les Canadiens doivent revoir leurs attentes quant à la performance à court terme de l’économie nationale. Nos perspectives de croissance d’environ 2 % pour les prochaines années peuvent sembler moroses, mais, dans un contexte de croissance économique à long terme de 1,6 %, ce chiffre est tout de même assez solide ». Les perspectives modestes des dépenses intérieures sont contrebalancées par les exportations et les mesures budgétaires. Heureusement, bien que les dépenses et les investissements intérieurs éprouvent des difficultés, les exportations semblent prêtes à colmater la brèche en améliorant la performance économique à court terme. Les données récentes à ce sujet sont rassurantes; la croissance des exportations en décembre et en janvier a été solide et généralisée. Cette tendance devrait se poursuivre grâce à la faiblesse du dollar canadien. Bien que le huard se soit légèrement apprécié dernièrement, sa vigueur devrait en partie s’estomper lorsque la Réserve fédérale américaine reprendra son cycle de resserrement, probablement cet été; le taux de change demeure favorable à la croissance des exportations, en particulier si on le compare aux taux de 2014 et de 2015. « La réponse tant attendue des exportateurs semble être arrivée. Contrairement aux récentes tendances, le Canada devrait dégager cette année un excédent commercial; une première depuis 2009 », affirme Madame Caranci. Au-delà de 2016, les dépenses publiques devraient soutenir la croissance intérieure. Dans son budget, le gouvernement fédéral a promis une hausse substantielle des dépenses, dont la majorité des effets se feront sentir en 2017. Beata Caranci note que « la prise en compte des mesures budgétaires fédérales fait augmenter la croissance d’environ 0,3 point de pourcentage en 2017, ce qui permet au PIB réel d’atteindre une croissance légèrement supérieure à 2 % l’année suivante. » Augmentation du taux de chômage à prévoir en raison des écarts interprovinciaux Malgré l’amélioration des perspectives de croissance, le taux de chômage continuera probablement de grimper au Canada dans les prochains mois avant de se stabiliser à 7,5 % au deuxième semestre de 2016. Pour l’ensemble de 2016, le taux de chômage devrait avoisiner les 7,4 %, soit une hausse de 0,5 point de pourcentage par rapport à l’an dernier. Ces données nationales masqueront néanmoins de fortes variations interprovinciales. En effet, le taux de chômage en Alberta devrait atteindre 8,2 %, et la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador devraient également noter des hausses importantes. Le taux de chômage des autres provinces devrait légèrement augmenter ou demeurer stable en raison de la correspondance partielle entre les gains d’emplois et la hausse du nombre de travailleurs. « L’essor migratoire interprovincial est l’un des facteurs clés qui devrait permettre de réduire les pressions à la hausse sur le taux de chômage national : les travailleurs à la recherche d’un emploi se déplaceront dans les provinces offrant de meilleures possibilités de croissance cyclique, comme la Colombie-Britannique et l’Ontario. Ce mouvement a tendance à réagir lentement, mais la migration est déjà enclenchée », ajoute Madame Caranci. Beata Caranci souligne aussi que « la population des provinces productrices de pétrole semble s’établir davantage de façon permanente, comme le démontrent les taux d’accession à la propriété plus élevés qu’auparavant, ce qui contribue à freiner la migration. Si tel est le cas, le taux de chômage national pourrait demeurer à un niveau élevé plus longtemps que nous ne le prévoyons actuellement. » Le Canada tire profit de l’essor États-Unis, mais les cycles divergents Les récents moteurs divergents de la croissance des économies canadienne et américaine sont un aspect intéressant des prévisions. La croissance du PIB des deux pays s’établira autour de 2 % dans les deux prochaines années, mais cela masquera des tendances divergentes en ce qui a trait à la demande intérieure. Généralement, les dépenses intérieures totales (la somme des dépenses de consommation, des dépenses d’entreprises et des dépenses publiques) suivent à peu près la même trajectoire de part et d’autre de la frontière. Les États-Unis bénéficient d’un important potentiel de croissance des dépenses intérieures, qui se situera probablement autour de 3 %, contre moins de 1,5 % pour le Canada, qui dépendra de plus en plus du commerce extérieur pour soutenir sa croissance. Soulignons qu’un peu plus de la moitié de la croissance canadienne en 2016 devrait découler des exportations nettes, une contribution des échanges commerciaux inégalée depuis 1999. Les phases du cycle économique et les vulnérabilités différentes au Canada et aux États-Unis expliquent en grande partie l’écart prévu entre les politiques monétaires. La tendance haussière du taux de chômage au Canada contraste avec la solidité du marché de l’emploi aux États-Unis et les pressions salariales sous-jacentes. La Banque du Canada devrait laisser son taux directeur inchangé jusqu’en 2017, alors que la Réserve fédérale américaine poursuivra son resserrement monétaire, quoiqu’à un rythme lent. Voilà qui devrait aider le dollar canadien à se maintenir entre 73 et 78 cents américains. Renseignements Beata Caranci, vice-présidente et économiste en chef Groupe Banque TD 416-982-8067 Derek Burleton, vice-président et économiste en chef adjoint Groupe Banque TD 416-982-2514